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La mariée et son cortège
DEPUIS longtemps nous n'avions pas parlé des mariées et de leur
cortège. Bien que les cortèges soient de plus en plus restreints,
les mariages de plus en plus simples, et les mariées de moins
en moins disposées à gaspiller en frais de cérémonie un argent
qui le lendemain pourra se transformer en aspirateurs et en petites
cuillers, une poésie traditionnelle continue à planer sur le mariage.
Ce n'est tout de même pas un jour comme tous les autres. Et même
pour mainte épousée c'est le seul jour qui garde une grâce symbolique
et son pouvoir d illusions. Ne privons, à cause de ces privées, aucune
de leurs soeurs d'une possibilité de rêve. Cueillons pour elles, dès
aujourd hui, les roses de la fête et contribuons à la rendre encore plus
séduisante.
Sur les robes de mariées on a tout dit quand on a dit qu'elles doivent
représenter autant de distinction que de suavité, sans toutefois, par
incompréhensionvraie de ceci et de cela, tomber dans une exagération
contraire.
Que j'eusse une fille à marier et j'aimerais fort peu que, sous couleur
d être modeste, elle se déguisât en nonne pour monter à l'autel. Foin
de ces capuchons, de ces cagoules, de ces cordelières, de ces sandales,
de tout cet appareil qui me paraît beaucoup plus sacrilège que respectueux
et beaucoup plus cafard que chaste.
Une mariée entre dans le siècle, elle n'entre pas dans un monastère
;
elle commence une vie de femme et non pas une vie de théâtre.
Sa robe doit être sagement inspirée de la mode en cours, ce qui d'ailleurs
lui permettra de l'utiliser ensuite sans craindre le ridicule. Par
chance, la mode actuelle est assez diverse pour combler toutes sortes
d'aspirations et parer toutes sortes de silhouettes.
L'influence grecque avec ses plissés délicats, le retour triomphal de
la dentelle, le goût généralisé pour les robes sobres, droites, mais allongées
dans le dos, autant de ressources. Le satin blanc, ajusté en princesse
laissant la taille assez souple, mais soulignant le buste et les hanches
par des nervures, voilà qui est excellent. La traîne élargie par des
plissés soleil donne le style nécessaire à cette robe si simple. A telle
robe, tel cortège.
Le tailleur de dentelle
à jupe longue
est seyant pour la
mère de la mariée,
autant que le velours
de rayonne
dans un ton à la
mode, soit cassis,
soit fumée, soit
arbois. La demoiselle
d'honneur
(une seule suffit, et
s'il en est deux,elles
seront habillées de
la même façon)
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