Alcyon Newsletter Juil 2018-FR
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Lettre<br />
d’information<br />
sur les activités du programme <strong>Alcyon</strong><br />
Nous cherchons à comprendre en détail les menaces en mer qui affectent<br />
les oiseaux marins et la mégafaune en Afrique de l’Ouest<br />
Trop souvent, ce sont les groupes d’animaux les plus vulnérables et les<br />
moins bien connus, comme ces étonnants oiseaux marins qui s’associent<br />
très peu aux autres espèces sous-marines, qui sont les plus affectés.<br />
Il est prouvé que la pêche industrielle est l’une des principales menaces<br />
pesant actuellement sur les oiseaux marins. Tandis que les oiseaux marins<br />
représentent les groupes d’oiseaux les plus menacés, toutes les espèces<br />
de tortues marines sont en danger et sont menacées d’extinction. Les<br />
acteurs ouest-africains ont désormais la possibilité de produire de solides<br />
données, d’influencer les préoccupations globales avec des informations<br />
fiables et de pousser à l’action au niveau mondial quand on parle des<br />
prises accidentelles ou bycatch d’oiseaux et de tortues de mer dans les<br />
pêcheries industrielles.<br />
En effet, en plus de ses projets de conservation des oiseaux marins<br />
dans la partie continentale, BirdLife International (BLI) coordonne la mise<br />
en œuvre d’un projet régional visant à réduire les prises accidentelles<br />
d’oiseaux et de tortues de mer dans les pêcheries industrielles en<br />
Afrique de l’Ouest (projet bycatch). Il s’agit d’une opportunité unique pour<br />
BLI mais aussi ses partenaires de tous niveaux d’étendre les efforts de<br />
réduction des prises accidentelles dans la région de l’Afrique de l’Ouest,<br />
en utilisant le modèle probant du programme marin de BirdLife. La mise<br />
en oeuvre de ce projet permet également de faire un grand pas en<br />
avant dans les efforts de renforcement des capacités dans toutes les<br />
disciplines relatives à la conservation marine, ouvrant la voie à des équipes<br />
de professionnels locales pour être en mesure de gérer les questions<br />
liées au bycatch en Afrique de l’Ouest.<br />
Premier semestre <strong>2018</strong><br />
La première moitié de l’année <strong>2018</strong> a été très stimulante pour le<br />
programme marin ouest-africain - le programme <strong>Alcyon</strong>. Les activités<br />
de terrain en cours dans le cadre du projet «Oiseaux marins du Cap<br />
Vert» rapportent de nouvelles découvertes sur les oiseaux marins de<br />
ce pays. Nos partenaires locaux du projet «Oiseaux marins côtiers»<br />
ont reçu une formation sur les techniques de suivi des colonies en<br />
utilisant des drones. La première réunion du comité de pilotage du projet<br />
bycatch a eu lieu et les différents partenaires du projet ont discuté de<br />
la meilleure manière de promouvoir des synergies entre les activités en<br />
cours afin de contribuer à la mise en oeuvre efficace du projet. Des<br />
enquêtes sur le bycatch ont déjà démarré avec des pêcheurs à bord<br />
de flottes étrangères ; les premiers résultats sont assez inquiétants.<br />
Le programme de formation des observateurs à bord et les modules de<br />
cours sur l’Approche Ecosytémique des Pêches (AEP) sont en cours de<br />
développement pour des sessions de formation prévues pour plus tard<br />
dans l’année. Ce premier semestre a également vu une augmentation des<br />
membres de l’équipe du programme <strong>Alcyon</strong>. Vous devez être impatients<br />
de rencontrer les nouveaux membres talentueux de notre équipe, la<br />
dernière partie de cette lettre d’information leur est spécialement<br />
consacrée.<br />
Justine Dossa<br />
Coordinatrice du Programme Marin - Afrique de l’Ouest<br />
BirdLife International Marine Programme<br />
BirdLife International Africa Partnership Secretariat<br />
Le programme <strong>Alcyon</strong> financé en majeure partie par la MAVA a pour but de contribuer à<br />
la conservation des oiseaux et de la biodiversité marine et côtière en Afrique de l’Ouest<br />
Échouage de fous de Bassan sur une plage en Mauritanie, un exemple des<br />
nombreux cas d’oiseaux de mer capturés par les engins de pêche au large<br />
de l’Afrique de l’Ouest (© Oumar Ba)
Réduction du bycatch des oiseaux<br />
et des tortues de mer dans les<br />
pêcheries industrielles<br />
Au cours de la première moitié de l’année, nous avons démarré notre<br />
ambitieux projet sur les captures accidentelles de deux des espèces les<br />
plus menacées au monde : les oiseaux et les tortues de mer. Comme vous le<br />
savez, nous avons lancé un projet collaboratif avec des partenaires multiples<br />
et divers pour réduire les prises accidentelles d’oiseaux et de tortues de mer<br />
dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest.<br />
Au début du printemps, alors que la plupart des partenaires du projet<br />
démarraient la mise en œuvre de leurs différentes activités, nous avons<br />
organisé la première réunion du comité de pilotage (CP) du projet. Une<br />
soixantaine de représentants des armateurs de pêche, des ministères de<br />
la pêche et de l’environnement, des universités, des instituts de recherche,<br />
des organisations de la société civile venus de 7 pays de notre sous-région<br />
(Mauritanie, Sénégal, Cap Vert, Gambie, Guinée, Guinée Bissau et Sierra Leone)<br />
se sont retrouvés ensemble avec des experts et partenaires extérieurs<br />
pour partager des idées sur des pistes de synergies entre les activités et<br />
discuter de la manière de poursuivre le travail ensemble, afin d’atteindre<br />
les objectifs du projet de manière plus efficace. Le CP a été une excellente<br />
occasion de définir conjointement les meilleurs mécanismes pour promouvoir<br />
la communication et la diffusion des résultats entre différents partenaires du<br />
projet. Le plan de suivi et évaluation du projet a été élaboré et les meilleures<br />
méthodes d’évaluation adoptées afin de mieux apprécier plus tard, les<br />
résultats du projet par rapport à ses objectifs spécifiques.<br />
Des outils de formation (modules, manuels et autres matériels) sont en cours<br />
de développement pour les différentes formations prévues dans le cadre du<br />
projet : un manuel de cours professionnel sur l’AEP à l’endroit du personnel<br />
technique des pêches, des pêcheurs, des gestionnaires des pêches et autres<br />
fonctionnaires du domaine ; des protocoles de collecte de données en mer<br />
et des outils pour la formation des observateurs à bord sur les techniques et<br />
méthodes standardisées de collecte d’information sur le bycatch, y compris<br />
l’identification des différentes espèces d’oiseaux et de tortues marines sont<br />
également en cours de développement. Ces sessions de formation débuteront<br />
en automne au second semestre de cette année.<br />
Des enquêtes sont en cours auprès des pêcheurs industriels à bord de<br />
flottes étrangères afin de collecter des informations indirectes sur les<br />
captures accessoires dans des flottes ciblées.<br />
Un grand cormoran capturé dans un filet maillant signalé par des pêcheurs à<br />
Joal, au Sénégal (© D. Thiour)<br />
Participants à l’atelier de lancement et au CP du projet bycatch (© BirdLife)<br />
Un record de 112 pêcheurs ont déjà été interviewés dans un seul des 7<br />
pays. Les premiers résultats sont assez inquiétants ; vous en apprendrez<br />
plus sur ces résultats très prochainement.<br />
La revue des législations nationales sur la pêche industrielle en général et<br />
les prises accidentelles est en cours dans les 7 pays sous l’égide du PRCM<br />
(Partenariat régional pour la conservation des zones côtières et marines)<br />
en partenariat avec le Département de la Convention sur les espèces<br />
migratrices de l’UNEP. Cette première revue des législations permettra de<br />
faire des recommandations pour combler les lacunes au niveau national,<br />
régional et international et promouvoir leur mise en application afin<br />
d’améliorer la gouvernance des pêcheries en Afrique de l’Ouest.<br />
Enchevêtrement d’une caouanne dans un engin<br />
de pêche (© Jordi Chias/uwaterphoto.com)
Un incroyable travail de plaidoyer est en cours par nos collègues de BirdLife<br />
Europe en collaboration avec les partenaires locaux de la sous-région<br />
pour réduire l’impact des navires de l’Union Européenne sur les oiseaux<br />
et les tortues de mer en Afrique de l’Ouest. A cet effet, les autorités<br />
compétentes des départements de pêche impliqués dans les négociations des<br />
accords de pêche recevront des formations au cours du deuxième semestre<br />
sur les meilleures façons de négocier les accords de pêche tous en prenant<br />
en considération les enjeux liés à la conservation de la biodiversité marine et la<br />
meilleure gestion des pêcheries.<br />
Actuellement, des protocoles de recherche sont en cours d’élaboration pour<br />
5 étudiants de master et 2 doctorants ouest africains. C’est un grand pas en<br />
avant dans le renforcement des capacités et de l’expertise technique prévu<br />
pour les jeunes cadres ouest africains dans le cadre de ce projet.<br />
Vous désirez en savoir plus ? Veuillez contacter Ahmed Diame à partir du 1er<br />
août, à Ahmed.Diame@birdlife.org<br />
Conservation des oiseaux marins côtiers<br />
en Afrique de l’Ouest<br />
Le début de la saison de reproduction au Parc National du Delta du Saloum<br />
(PNDS) au Sénégal a connu une session de formation sur le suivi des<br />
colonies d’oiseaux marins combinant des méthodes classiques avec de<br />
nouvelles techniques de suivi utilisant des drones. Des partenaires externes<br />
(Ecospace / VEDA Consultancy) et BirdLife ont dispensé la formation<br />
aux agents expérimentés des aires protégées et à des membres d’ONG<br />
en charge du suivi des colonies d’oiseaux marins en Guinée-Bissau, au<br />
Sénégal et en Mauritanie. La formation a mis en évidence la nécessité<br />
d’utiliser des méthodes de comptage comparables pour évaluer le nombre<br />
et les tendances des espèces dans la région. Les participants ont reçu<br />
des informations sur les approches et techniques diverses pour étudier<br />
différentes espèces d’oiseaux marins côtiers. Une introduction sur l’utilisation<br />
et le pilotage des drones a permis d’avoir un aperçu de l’utilisation de ces<br />
dispositifs pour le suivi des colonies et faire face aux défis du traitement et<br />
de l’analyse des données. L’utilisation des drones pour soutenir les activités de<br />
suivi, de recherche et de conservation est devenue populaire dans le monde<br />
entier. Le projet travaille pour promouvoir cet outil afin d’obtenir des données<br />
précises et comparables, tout en minimisant les perturbations dues aux<br />
activités de suivi et de recherche.<br />
Promotion de la conservation des<br />
oiseaux marins au Cap vert<br />
Les six derniers mois ont été très intéressants pour BirdLife et ses<br />
partenaires (la DNA - la Direction Nationale de l’Environnement du Cape Vert<br />
Formation des agents des aires protégées à l’utilisation de drones au Parc<br />
National du Delta du Saloum (©BirdLife)<br />
Formation sur le dénombrement des colonies d’oiseaux marins à haute<br />
densité au Parc National du Delta du Saloum (© BirdLife)<br />
Le suivi des colonies d’oiseaux marins du PNDS a également eu lieu et les<br />
résultats seront utilisés pour évaluer les tendances de la population. De<br />
plus, un protocole de suivi des menaces est en cours de développement<br />
pour évaluer l’impact des perturbations et de la prédation dans toutes les<br />
colonies. Une étude sur la dynamique géomorphologique de la zone côtière de<br />
certains sites clés est également en cours afin d’identifier les sites les plus<br />
vulnérables à l’érosion côtière et à d’autres risques naturels.<br />
Vous désirez en savoir plus ?<br />
Contactez Miguel Lecoq à Miguel.Lecoq@birdlife.org<br />
les ONG Biosfera I, Projecto Vitó et SPEA - le partenaire de BirdLife au<br />
Portugal, et l’Université de Barcelone) dans le cadre de ce projet «Oiseaux<br />
marins du Cap Vert ». Presque chaque semaine, les travaux de terrain ont<br />
abouti à de nouvelles découvertes sur les oiseaux marins de ce pays.<br />
Suivi des oiseaux marins à Santo Antão (© Vitor Paiva)
De nombreux sites jusqu’alors méconnus abritant des colonies du pétrel<br />
du Cap-Vert, du phaéton à bec rouge, du pétrel de Castro, des puffins du<br />
Cap Vert et d’Audubon et de fou brun ont été localisés lors de récents<br />
efforts de repérage des colonies. Un pétrel diablotin (Pterodroma hasitata)<br />
une espèce en voie de disparition ne se reproduisant que sur une seule<br />
île des Caraïbes ; présentant une plaque d’incubation a été capturée dans<br />
un habitat propice sur l’île de Santo Antão, ce qui laisse supposer que la<br />
reproduction pourrait avoir lieu Sur un certain nombre de sites clés, des<br />
études se poursuivent sur l’écologie de la reproduction et de l’alimentation<br />
des espèces d’oiseaux de mer qui se reproduisent dans l’archipel. Les<br />
données sur le terrain sont collectées principalement par des doctorants et<br />
des étudiants locaux en master ainsi que par des assistants de terrain très<br />
motivés.<br />
Pour la première fois, la reproduction de l’Océanite frégate a fait l’objet<br />
d’un suivi de près sur l’Ilhéu da Laje Branca en utilisant des nids artificiels<br />
spécialement conçus en collaboration avec une ONG locale (Fundação Maio<br />
Biodiversidade). Le suivi continu des colonies de Phaéton à bec rouge et des<br />
pétrels du Cap-Vert montre des niveaux insoutenables de prédation par les<br />
chiens et les chats, ainsi que des captures illégales par les populations sur<br />
certains sites clés. Ces données sont essentielles pour évaluer l’impact de la<br />
menace afin de mettre en place des mesures urgentes de conservation.<br />
Sensibilisation sur la conservation des oiseaux marins du Cap vert à<br />
Mindelo (© Biosfera 1)<br />
Une ambitieuse campagne de sensibilisation et d’éducation sur la conservation<br />
des oiseaux marins a démarré dans tout l’archipel, les écoliers y participent<br />
massivement. Des émissions de radio régulières sur la station publique nationale<br />
contribuent également à faire parler des oiseaux marins capverdiens.<br />
Nouvelles de l’équipe du programme <strong>Alcyon</strong><br />
Au cours de cette première moitié de l’année, nous avons consacré une grande partie de notre temps au processus de recrutement.<br />
5 nouveaux collègues talentueux ont rejoint l’équipe du programme <strong>Alcyon</strong><br />
Ngoné Diop (seabirds.intern@birdlife.org) nous a rejoint en mai <strong>2018</strong> en tant que stagiaire, pour soutenir les projets de<br />
conservation des oiseaux marins<br />
Mame Betty Lette Diouf (betty.diouf@birdlife.org) nous a rejoint en juin <strong>2018</strong> en tant qu’Assistante de programme<br />
Ahmed Diame (ahmed.diame@birdlife.org) nous rejoindra le 1er août <strong>2018</strong> en tant que Chargé du projet bycatch.<br />
Ruben Rocha (ruben.rocha@birdlife.org) nous a rejoint en juin <strong>2018</strong> en tant qu’Instructeur pour soutenir la collecte de données<br />
sur les prises accidentelles d’oiseaux marins<br />
Oumar Ba (bycatch.intern@birdlife.org) nous a rejoint en juin <strong>2018</strong> en tant que stagiaire du projet bycatch dans la perspective de<br />
devenir Instructeur, focalisé sur la collecte de données sur les tortues marines.<br />
Evènements à venir<br />
23 et 24 juillet <strong>2018</strong>, Abidjan, Côte d’Ivoire, 1ère réunion du Partenariat d’Abidjan sur la Faune Aquatique Sauvage<br />
6 au 17 août <strong>2018</strong>: campagne de suivi de l’avifaune et de la mégafaune du plateau et du talus continental des eaux mauritaniennes à bord<br />
du «N/O Al Awam». BirdLife participera à la campagne et contribuera à une formation pratique à bord pour les techniciens et observateurs<br />
de l’IMROP pendant la campagne..<br />
Appel à candidatures pour bourse étudiants : BirdLife est en train de recruter des étudiants motivés et compétents, démontrant un vif<br />
intérêt pour les pêcheries et les oiseaux marins, afin de participer à un programme d’octroi de bourses de Master et de Doctorat. Un<br />
financement des coûts de recherche est disponible pour les deux catégories d’étudiants. Les annonces se trouvent sur le site web de<br />
BirdLife..<br />
Pour plus d’information :<br />
Justine Dossa<br />
Coordinatrice du Programme Marin -Afrique de l’Ouest<br />
Justine.Dossa@birdlife.org<br />
www.birdlife.org