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L'Essentiel du Sup HS 4 juillet 2018

L'Essentiel Prépas, magazine dédié aux professeurs des classes prépas économiques et commerciales

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JUILLET <strong>2018</strong> | HORS SÉRIE N° 4<br />

ÉCONOMIQUES<br />

& COMMERCIALES<br />

REPÈRES<br />

Grandes écoles, l’emploi des jeunes diplômés au top !<br />

DOSSIER<br />

Le continuum CPGE / Grandes écoles<br />

sur la bonne voie<br />

ENTRETIENS<br />

La rentrée des étudiants à Grenoble EM<br />

Francis Bécard<br />

Groupe ESC<br />

Troyes<br />

Christophe<br />

Germain<br />

Audencia<br />

Françoise<br />

Roudier<br />

ESC Clermont<br />

4800 idées, plus de 100 projets innovants pitchés<br />

lors de notre épreuve de créativité<br />

Bravo à tous nos candidats prépa !<br />

Merci pour votre créativité, votre investissement et votre bonne humeur.


EDITO<br />

Parcoursup patine<br />

Sommaire<br />

JUILLET <strong>2018</strong> | HORS SÉRIE N°4<br />

La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,<br />

Frédérique Vidal, a beau proclamer sur tous les tons que Parcoursup fonctionne<br />

très bien, force est de remarquer que les filières tardent à faire le plein d’étudiants<br />

et que beaucoup de candidats sont encore sans affectation. En cause ce qu’on<br />

craignait : que beaucoup de candidats tardent à se décider en attendant de voir<br />

s’ils peuvent obtenir la meilleure affectation possible. Pas moins de 250 000 candidats<br />

réfléchissaient encore à leur choix d’orientation avant le début des épreuves<br />

<strong>du</strong> bac alors que 134 621 attendaient une proposition conditionnée par la réponse<br />

des premiers. « Des élèves jouent avec l’outil pour voir jusqu’à quel rang ils peuvent<br />

monter dans les listes d’attente des formations dans lesquelles ils ont postulé »,<br />

regrette le délégué <strong>du</strong> concours Atout+3, Didier Wehrli qui entend bien proposer<br />

l’année prochaine au gouvernement « un parcours alternatif pour désengorger<br />

le système dès le mois d’avril en amenant les candidats à prendre vite leurs décisions<br />

». Quid des prépas ? De plus et alors que presque partout les inscriptions ont<br />

largement augmenté - certaines écoles d’ingénieurs étant même aujourd’hui largement<br />

en overbooking ! - qui va s’inscrire in fine ? La Conférence des grandes écoles<br />

entend faire des propositions pour « fluidifier » le dispositif.<br />

Y aller ou pas ? Dans ce contexte un débat agite aujourd’hui les formations<br />

sélectives postbac qui n’étaient pas sur APB. Faut-il ou pas aller sur Parcoursup ?<br />

D’un côté le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation<br />

y incite fortement, mais que de l’autre la plateforme semble quelque peu patiner.<br />

« Nous comptons sur vous pour passer sur Parcoursup en 2019 car c’est pour<br />

nous la garantie que le système fonctionnera de manière optimale », est ainsi venu<br />

demander Frédéric Forest, adjoint de la directrice de l’Enseignement supérieur et<br />

de l’Insertion professionnelle, aux directeurs des Sciences Po qui ont demandé une<br />

dérogation pour ne l’intégrer qu’en 2020. « Pour 2019 c’était trop tôt et nous attendons<br />

des aménagements en 2020 pour pouvoir garantir notre modèle », explique<br />

le directeur de Sciences Po Toulouse, Olivier Brossard. Un débat qui intéresse au<br />

premier chef ces filières, les classes préparatoires au premier rang, qui n’ont guère<br />

eu le choix que de poursuivre ce qu’elles avaient commencé sur APB.<br />

Et maintenant ? Le MESRI garantit qu’au moins une<br />

réponse positive sera apportée aux deux tiers des candidats<br />

d’ici au début <strong>du</strong> bac et 80 % en <strong>juillet</strong>. Soit… un<br />

mois plus tard que la procé<strong>du</strong>re admission-postbac. Toute<br />

la question est maintenant de savoir comment la génération<br />

de lycéens « <strong>2018</strong> », qui inaugure le dispositif, juge-<br />

ENQUÊTE INSERTION <strong>2018</strong><br />

ra un cheminement qui aura in<strong>du</strong>it chez elle une grande Olivier Rollot<br />

anxiété alors même qu’ils préparaient leur bac… L’INSERTION PROFESSIONNELLE<br />

Rédacteur en chef<br />

DES DIPLÔMÉS DES GRANDES ÉCOLES<br />

→ 812 055 candidats ont confirmé au moins un vœu sur Parcoursup en <strong>2018</strong>.<br />

Sur les 6,3 millions de vœux émis 68% concernent des filières sélectives.<br />

La moyenne est de 7,7 vœux par candidat pour 10 vœux maximum.<br />

Plus de 13 000 formations sont accessibles.<br />

parcoursup.fr/pdf/Indicateurs_publics.pdf<br />

À SON PLUS HAUT NIVEAU DEPUIS 2010<br />

9/10<br />

DES DIPLÔMÉS DES GRANDES ÉCOLES<br />

TROUVENT UN EMPLOI EN MOINS DE 6 MOIS<br />

Les ESSENTIEL DU MOIS 4 à 7<br />

PUBLI-INFORMATION 8-9<br />

Les Humanités, plus que<br />

jamais au cœur <strong>du</strong> Programme<br />

Grande Ecole de NEOMA BS<br />

ENTRETIEN 10-11<br />

« Audencia est l’une des<br />

trois écoles qui ne reçoit<br />

que des élèves de prépas<br />

en première année »<br />

DOSSIER 12 à 14<br />

Le continuum<br />

sur la bonne voie<br />

ENTRETIEN 16-17<br />

« Les classes préparatoires<br />

sont le socle sur lequel les<br />

écoles proposent des cursus<br />

de formation adaptés et<br />

indivi<strong>du</strong>alisés »<br />

ENTRETIEN 18-19<br />

« C’est la vocation de<br />

nos écoles de recruter<br />

des élèves issus de classes<br />

préparatoires»<br />

TAUX NET D’EMPLOI À 6 MOIS<br />

89,4 % 88,6 %<br />

en <strong>2018</strong><br />

chez les managers<br />

"L’Essentiel <strong>du</strong> <strong>Sup</strong> - Prépas" est une publication <strong>du</strong> groupe<br />

33 rue d’Amsterdam | 75008 Paris<br />

+ | 2,9 points par 90 %<br />

rapport à 2017<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont | chez les ingénieurs<br />

(86,5 %)<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot | o.rollot@headway-advisory.com |<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole <strong>du</strong> Chomont |<br />

f.bole<strong>du</strong>chomont@headway-advisory.com - 01 71 18 22 62 |<br />

Photo de couverture : Grenoble EM<br />

TAUX NET D’EMPLOI TAUX NET D’EMPLOI<br />

À 18 MOIS :<br />

À 30 MOIS :<br />

94,5 % 96,9 %<br />

LES CDI POURSUIVENT LEUR PROGRESSION<br />

REPÈRES 20<br />

FOCUS<br />

81,1 % 82,9 %<br />

en <strong>2018</strong><br />

+ 2 points par<br />

rapport à 2017<br />

(79,1 %)<br />

62 %<br />

chez les managers<br />

81,5 %<br />

chez les ingénieurs<br />

des étudiants des Grandes écoles ont trouvé<br />

un emploi avant l’obtention <strong>du</strong> diplôme.<br />

Un taux qui n’a jamais été atteint jusqu’ici.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 2 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4<br />

11,4 %<br />

des étudiants des Grandes écoles poursuivent<br />

leurs études (7,1 % hors thèse, 4,3 % en thèse).<br />

Grandes écoles : l’emploi<br />

des jeunes diplômés au top !


NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN<br />

DEPUIS 16 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

6 e 4 e<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

INSERTION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />

Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />

Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

www.audencia.com<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

20 places de plus pour les<br />

prépas à HEC en 2019<br />

HEC s’apprête à recevoir<br />

vingt élèves issus de classes<br />

préparatoires lors de son<br />

concours 2019. Une quasirévolution<br />

alors que les effectifs<br />

étaient stabilisés à 380 depuis<br />

près de vingt ans.<br />

→→<br />

La « mémoire » en culture<br />

générale<br />

Après le corps cette année, le<br />

programme de culture générale<br />

des classes préparatoires<br />

économiques et commerciales,<br />

options scientifique,<br />

économique et technologique,<br />

portera en seconde année<br />

<strong>du</strong>rant l’année universitaire<br />

<strong>2018</strong>-2019 sur l’étude « la<br />

mémoire ».<br />

→→<br />

Demain une fusion ECS /<br />

ECE ?<br />

C’est l’une des conséquences<br />

possibles de la réforme <strong>du</strong><br />

bac : les prépas économiques<br />

ECS (scientifiques) et ECE<br />

(économiques) pourraient<br />

être appelées à fusionner en<br />

l’absence de filières dédiées<br />

avant le bac. Une réforme à<br />

laquelle s’oppose l’APHEC par<br />

la voix de son président, Alain<br />

Joyeux : « Une filière unique<br />

signifierait des candidats plus<br />

généralistes, c’est-à-dire moyens<br />

en tout et peu attirants pour les<br />

écoles de commerce, attachées<br />

à la possibilité de capter des<br />

étudiants très variés ». Même<br />

si les filières ECS et ECE sont<br />

confirmées, il n’en explique<br />

pas moins qu’il faudra « revoir<br />

les programmes de nos classes<br />

préparatoires, afin de tenir<br />

compte de la réforme <strong>du</strong> lycée. »<br />

Masters en finance : les écoles de<br />

management françaises au top mondial !<br />

Cinq sur cinq : les business schools françaises emportent<br />

les cinq premières places <strong>du</strong> palmarès des Masters in<br />

Finance pre-experience <strong>2018</strong> <strong>du</strong> Financial Times : 1. HEC<br />

(+1), 2. ESCP Europe (+2), 3. Edhec (-2), 4. Skema (+2),<br />

5. Essec (+2). Suivent Saint-Gallen (+4), MIT Sloan (-2),<br />

Bocconi (-1), Imperial College (+3), STJU (+4 et… 18<br />

places gagnées en deux ans). En gagnant également des<br />

places Grenoble EM (16 e et cinq de gagnées), Rennes SB<br />

(24 e et huit de mieux et même 21 en deux ans) et Neoma<br />

(25 e et 16 de gagnées en un an) complètent une belle<br />

année. Seule emlyon perd neuf places (33 e ).<br />

Ce n’est pas le niveau de salaire qui permet aux business<br />

schools françaises de s’imposer puisque seule HEC (2 e<br />

avec 135 800 $ par an) se mêle à un top 5 dominé par<br />

MIT Sloan (140 800 $) et trois business schools chinoises.<br />

De même c’est Warwick qui l’emporte quand on parle<br />

d’accroissement de salaire (+96 %), HEC se classant là<br />

7 e (+82 %). Ne parlons pas <strong>du</strong> pourcentage de femmes<br />

étudiantes (seulement 22 % à HEC contre 84 % à Leeds),<br />

un indicateur où le master de l’emlyon se place bon dernier<br />

avec seulement 13 % d’étudiantes. Quant à la capacité à<br />

attirer des étudiants étrangers si elle est forte à HEC (87 %<br />

d’étudiants étrangers) cela reste bien loin des… 100 %<br />

de Glasgow ou des 96 % de Durham. En fait si leur rang<br />

est bon partout les indicateurs où les business schools<br />

françaises s’imposent sont la progression de carrière<br />

(ESCP Europe s’y impose devant Skema, l’Essec est 6 e ,<br />

l’Edhec 6 e ), la mobilité internationale (HEC 1 er , Edhec 2 e ,<br />

Essec 4 e , ESCP Europe 5 e , Grenoble EM 6 e ), la qualité <strong>du</strong><br />

service carrière (ESCP Europe 1 er , HEC 4 e ) et l’internationalisation<br />

des cours (là encore ESCP Europe s’impose devant<br />

Skema). n<br />

→ Du côté des Masters post experience, c’est la London<br />

business school qui l’emporte devant Cambridge Judge,<br />

Singapore Management University et Amsterdam BS.<br />

« New Uni » : quelle place pour HEC<br />

aux côtés de l’École polytechnique ?<br />

© École polytechnique, J. Barande<br />

→→<br />

Ces prépas privées qui<br />

contourneraient la réforme<br />

Ecricome et BCE ont décidé<br />

cette année de réserver l’accès<br />

aux concours aux étudiants<br />

issus de la voie concernée :<br />

S pour la voie ECS, ECE<br />

pour les bacheliers ES et<br />

STMG pour les ECT. Une<br />

décision que détournerait par<br />

exemple la prépa Intégrale :<br />

selon le site Major prépa la<br />

classe préparatoire privée<br />

encouragerait en effet ses<br />

étudiants à passer un deuxième<br />

bac pour se présenter à un<br />

concours plus facile.<br />

Jean-Lou Chameau, le président émérite <strong>du</strong> California Institute<br />

of Technology (Caltech), a présenté le 20 juin les principales<br />

conclusions de la mission qu’ils lui avaient confiée en<br />

janvier dernier sur le regroupement des grandes écoles <strong>du</strong><br />

quartier de l’Ecole polytechnique <strong>du</strong> Campus Paris-Saclay,<br />

sous le nom provisoire de « New Uni ». En substance il<br />

propose d’organiser l’animation de la recherche au sein de<br />

quatre ou cinq « Facultés » multidisciplinaires et d’encourager<br />

des liens resserrés entre la recherche et le monde de<br />

l’entreprise. Le partenariat privilégié des écoles de « New<br />

Uni » et des organismes nationaux de recherche comme le<br />

CNRS, le CEA, l’INRIA ou l’ONERA doit permettre de renforcer<br />

les liens entre enseignement supérieur, recherche et<br />

innovation.<br />

Dans l’attente de la mise en place effective de ce nouvel<br />

EPSCP, et afin de préfigurer dès l’automne <strong>2018</strong> le fonctionnement<br />

<strong>du</strong> futur établissement, un accord de coopération a<br />

été préparé par Jean-Lou Chameau et les équipes de direction<br />

des écoles, qui est actuellement proposé aux conseils<br />

des écoles. Les trois ministères ont par ailleurs insisté sur<br />

la nécessité d’approfondir les discussions entre NewUni et<br />

HEC, établissement avec lequel de nombreuses synergies et<br />

complémentarités peuvent être développées. n<br />

→ Sur la question <strong>du</strong> nom à donner à ce nouvel ensemble,<br />

les ministères ont convenu que les travaux devraient se<br />

poursuivre et faire l’objet d’une consultation des parties<br />

prenantes pour permettre une décision dans les prochaines<br />

semaines. Sur cette question comme sur les autres, la<br />

nomination d’un nouveau président de l’École polytechnique<br />

est plus que jamais urgente.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 4 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

© ICN BS<br />

L’ICN s’implante à Paris<br />

et redéfinit son offre à<br />

l’international<br />

Début avril l’ICN a ouvert les portes de son nouveau<br />

campus parisien au cœur de La Défense quelques étages<br />

au-dessus de l’Essec, installée également depuis quelques<br />

années au sein <strong>du</strong> Cnit. « Nous voulons uniquement y recevoir<br />

des étudiants en executive e<strong>du</strong>cation et dans notre<br />

PhD. Pas en bachelor où le marché est déjà très occupé<br />

à Paris », détaille le responsable <strong>du</strong> développement <strong>du</strong><br />

campus, Philippe Brugeilles. 10 étudiants en PhD, tous<br />

étrangers, sont déjà sur place et seront rejoints en octobre<br />

prochain par ceux <strong>du</strong> MSc Management numérique puis, en<br />

avril 2019, par ceux d’une session « coach professionnel ».<br />

« Nous recevons également les alumni de l’école en poste<br />

à La Défense pour des rencontres informelles », détaille la<br />

directrice de l’ICN, Florence Legros.<br />

À ce chantier parisien s’en ajoutent plusieurs à l’international.<br />

L’ICN a ainsi commencé par ré<strong>du</strong>ire le nombre de ses<br />

accords internationaux – au nombre de 130 contre 150 il y<br />

a un an – pour se recentrer sur des établissements accrédités.<br />

En Afrique elle a décidé de stopper ses accords à<br />

Dakar et Alger - pas « satisfaisants pour la qualité de l’enseignement<br />

» - pour en conclure un nouveau avec l’Université<br />

des Lagunes d’Abidjan. En Europe c’est finalement<br />

en 2019 que l’ICN s’implantera à Berlin. Sans doute pour<br />

y délivrer un master, son campus de Nuremberg devant se<br />

concentrer sur les bachelors. Enfin l’ICN est présente en<br />

Chine à Cheng<strong>du</strong> et maintenant Shanghai.<br />

Sur le front des concours Florence Legros ne « s’explique<br />

pas » la baisse de 390 <strong>du</strong> nombre des candidats à l’entrée<br />

à l’ICN mais se montre « optimiste la baisse <strong>du</strong> nombre de<br />

candidats aux oraux étant beaucoup moins prononcée ».<br />

Pour autant l’école ne « réfléchit pas à adhérer à une<br />

grappe d’écoles ». n<br />

→ Notamment pour attirer des financements d’entreprise<br />

l’association Artem devient un GIP (groupement d’intérêt<br />

public). L’ICN devrait de son côté présenter bientôt ses<br />

résultats (23 M€ de budget cette année) en année civile.<br />

EN BREF<br />

→→<br />

L’ISC met en avant<br />

l’entrepreneuriat<br />

L’ISC a lancé le 19 juin sa nouvelle<br />

campagne de communication qui met<br />

en avant l’implication des étudiants<br />

dans les entreprises étudiantes.<br />

Imaginée par Afif Bourguiba, 22 ans,<br />

étudiant en master 1 « Management<br />

des systèmes d’information », cette<br />

campagne est inspirée de ses 2<br />

ans d’expériences dans le système<br />

associatif de l’ISC. Son objectif :<br />

« démontrer qu’un étudiant de l’ISC<br />

dispose déjà de grandes capacités<br />

de management et peut accomplir<br />

des projets de grande envergure<br />

(gestion de budgets conséquents,<br />

gestion des risques, importantes<br />

responsabilités) ».<br />

→ Pour en savoir plus sur les<br />

entreprises étudiantes de l’ISC :<br />

entreprisesetudiantes.iscparis.com/<br />

Élargissez<br />

vos horizons !<br />

Classement 2017 des meilleures<br />

Business Schools européennes <strong>du</strong><br />

Financial Times, l’EM NORMANDIE<br />

à la 75 ème place :<br />

+ 1<br />

PLACE<br />

PROGRAMME GRANDE ÉCOLE ● DIPLÔME VISÉ BAC+5 ● GRADE DE MASTER<br />

Pionnière dans l’âme, l’EM NORMANDIE n’a cessé de se réinventer pour offrir à ses étudiants une vision d’avenir, en<br />

adéquation avec les attentes <strong>du</strong> monde de l’entreprise. Parcours Élite International spécial prépas, Parcours Accompagnement<br />

Professionnel spécial prépas pour l’alternance, les stages d’année optionnelle, de fin d’études… sont autant de clés pour<br />

garantir la réussite et l’épanouissement professionnels futurs des étudiants.<br />

L’ESPRIT DE CONQUÊTE<br />

Programme Grande Ecole<br />

en Formation Initiale.<br />

em-normandie.fr<br />

CAEN ● LE HAVRE ● PARIS ● DUBLIN ● OXFORD<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 5 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

L’EM Normandie crée<br />

une « Social Room »<br />

Avec plus de 17 000 fans<br />

sur Facebook, 8500<br />

followers sur Twitter, 20000<br />

abonnés sur LinkedIn<br />

et un déploiement de ses<br />

actions sur Snapchat,<br />

YouTube et Instagram,<br />

l’EM Normandie a fait<br />

des réseaux sociaux un<br />

levier de communication<br />

et d’échanges avec<br />

ses communautés.<br />

Aujourd’hui, elle franchit<br />

une étape supérieure et<br />

crée une « Social Room »<br />

sur son campus havrais, un<br />

lieu physique et pérenne<br />

de création de contenus,<br />

d’analyse et de veille<br />

baptisée l’Hackuarium.<br />

Ecoles de management : qui est<br />

le plus influent sur Twitter ?<br />

→→<br />

L’EM Strasbourg se<br />

lance dans le financement<br />

participatif<br />

L’EM Strasbourg s’associe à<br />

KissKissBankBank & Co<br />

-plateforme de financement<br />

participatif dédiée à la<br />

créativité et à l’innovation<br />

- afin d’accompagner<br />

les étudiants dans<br />

le financement et<br />

développement de leurs<br />

projets et de leurs études.<br />

À travers ce nouveau<br />

partenariat, l’EM<br />

Strasbourg est le premier<br />

acteur de l’enseignement<br />

supérieur à collaborer<br />

avec une plateforme de<br />

crowdfunding et à proposer<br />

un moyen de financement<br />

alternatif aux étudiants.<br />

Celui-ci permettra aux<br />

étudiants de lancer<br />

gratuitement une collecte<br />

de fonds pour financer<br />

leurs frais de scolarité,<br />

leur année à l’étranger,<br />

leurs équipements, ou<br />

leurs projets caritatifs et<br />

associatifs.<br />

→ L’EM Strasbourg<br />

s’engage à prendre<br />

en charge les<br />

commissions perçues<br />

par KissKissBankBank<br />

& Co sur l’ensemble<br />

des campagnes de<br />

crowdfunding menées par<br />

les étudiants de l’école.<br />

Pour la troisième année consécutive le cabinet de conseil spécialisé<br />

dans l’enseignement supérieur HEADway Advisory a étudié la « Twitter<br />

influence » des institutions et des personnalités de l’é<strong>du</strong>cation<br />

au sens large et plus particulièrement de l’enseignement supérieur.<br />

En s’appuyant sur l’application Followerwonk est calculé un score<br />

d’impact sur une base 100. Non seulement en fonction <strong>du</strong> nombre<br />

d’abonnés de chaque compte mais aussi selon leur impact mesuré<br />

notamment par le taux de retweet. Il a en effet été démontré<br />

qu’un nombre élevé d’abonnés ne garantissait pas forcément une<br />

influence. Il suffit que ceux-ci se soient abonnés par curiosité, ou<br />

soient finalement peu adeptes de Twitter, pour que le compte ait un<br />

impact bien moindre qu’on pourrait s’y attendre.<br />

Comme en 2017 l’Essec est l’école la plus influente mais<br />

Skema est cette année à égalité sur la plus haute marche.<br />

Quatrième malgré ses 56 400 abonnés (contre seulement<br />

38 600 pour l’Essec), HEC pâtit d’un moins grand<br />

nombre de tweets que sa concurrente. Suivent Grenoble<br />

EM, Audencia et Neoma. Dans les « top écoles » seule<br />

l’Edhec ne se classe finalement qu’à une médiocre 18 e place bien<br />

loin de son « top 5 » habituel. Du côté des directeurs c’est, comme<br />

en 2017, le directeur général adjoint de Grenoble EM qui s’impose.<br />

Le directeur général de la Burgundy School of Business (ex-ESC<br />

Dijon), Stéphan Bourcieu, est deuxième. A la troisième place Thomas<br />

Froehlicher, tout nouveau directeur général de Rennes SB, signe un<br />

retour au premier plan en fanfare : +24,5% en un an. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 6 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

© Université Bordeaux-Montaigne<br />

Directeurs de Grandes écoles :<br />

quel a été leur thème de doctorat ?<br />

Après la finale de « Ma thèse en 180 secondes », qui permet aux<br />

doctorants de présenter le thème de leur travail en 3 minutes,<br />

nous vous proposons se pencher sur les sujets de thèse des<br />

directeurs des écoles de management comme des principaux<br />

acteurs de l’enseignement supérieur. Première constatation : la<br />

plupart l’ont obtenu vers l’âge de 30 ans. Jean-Michel Blanquer<br />

et Frédérique Vidal avaient ainsi tous deux 29 ans quand ils ont<br />

obtenu leur doctorat.<br />

On note donc logiquement une sur-représentation des doctorats<br />

effectués dans les années 1990-1995 chez les dirigeants<br />

• Isabelle Barth (Inseec BS) : Propositions pour un marketing<br />

interne-externe innovant : éléments théoriques et de mise en<br />

œuvre : cas d’expérimentation (1994, Sciences de gestion, Lyon 2)<br />

• Bernard Belletante (emlyon BS) : La mobilité des scolaires,<br />

méthodologie critique de diagonalisation d’échantillons croisés<br />

(1982, Sciences économiques, Lyon 2)<br />

• Stephan Bourcieu (Burgundy BS) : Le développement international<br />

des PME par l’action sur l’environnement institutionnel :<br />

« la stratégie d’ascendance institutionnelle » : application aux<br />

pays en transition (2004, Sciences de gestion, Lyon 3)<br />

• Frank Bournois (ESCP Europe) à Européanisation des grandes<br />

entreprises et gestion des cadres (1990, Sciences de gestion,<br />

Lyon 3)<br />

• Herbert Castéran (EM Strasbourg) : L’impact des promotions<br />

sur la valeur à vie <strong>du</strong> client et le capital client : une investigation<br />

empirique sur la base <strong>du</strong> panel BehaviorScan (2010,<br />

Sciences de gestion, Toulouse 1)<br />

• Thomas Froehlicher (Rennes SB) : Éléments sur le management<br />

des coopérations interentreprises, une contribution à<br />

l’analyse : en termes de configurations relationnelles (1996,<br />

Sciences de gestion, Nancy 2 et IAE Nancy)<br />

• Christophe Germain (Audencia BS) : Contrôle organisationnel<br />

et contrôle de gestion : la place des tableaux de bord dans<br />

le système de contrôle des petites et moyennes entreprises<br />

(2000, Sciences de gestion, Bordeaux 4)<br />

• Alice Guilhon (Skema BS) : Étude de la relation entre le changement<br />

organisationnel et l’investissement intellectuel dans les<br />

PME (1993, Sciences de gestion, Montpellier 1).<br />

actuels qui ont le plus souvent la cinquantaine. Avec un pic en<br />

1993, année où ont été reçus docteurs non seulement les deux<br />

ministres susnommés mais aussi Khaled Bouabdallah (université<br />

de Lyon), Alice Guilhon (Skema), Jean-Christophe Camart<br />

(Lille) ou Guillaume Leyte (Paris 2). Quant aux thématiques<br />

traitées elles dépendent évidemment des disciplines et<br />

influencent très souvent toute la vie professionnelle. Qui mieux<br />

que l’auteur de l’« Européanisation des grandes entreprises<br />

et gestion des cadres », Frank Bournois, pouvait diriger un jour<br />

ESCP Europe ? n<br />

• Florence Legros (ICN BS) : Les contrats implicites des<br />

assurances mutuelles sur le marché <strong>du</strong> travail (1991, Sciences<br />

économiques, Paris 10)<br />

• Delphine Manceau (Neoma BS) : Les annonces préalables<br />

de nouveaux pro<strong>du</strong>its. Effets, caractéristiques et déterminants<br />

(1996, Sciences de gestion, HEC Paris)<br />

• Emmanuel Métais (Edhec BS) : Intention stratégique et<br />

transformation de l’environnement concurrentiel : enjeux<br />

d’une conception de la stratégie centrée sur les ressources de<br />

l’entreprise (1997, Gestion, Aix-Marseille 3 en partenariat avec<br />

École supérieure des sciences économiques et commerciales<br />

Cergy, Val-d’Oise)<br />

• Loïck Roche (Grenoble EM) : Intro<strong>du</strong>ction à la question de<br />

la volonté : approche philosophique et analytique de l’action<br />

(2004, Philosophie, Grenoble 2)<br />

• Françoise Roudier (ESC Clermont) : Publicité et entreprise<br />

responsable : application à la crédibilité de l’annonce-presse<br />

(2008, Sciences de gestion, Paris 1)<br />

→ Source : le site Theses.fr qui répertorie l’ensemble des thèses<br />

de doctorat soutenues en France depuis 1985. Des présidents<br />

d’université comme Georges Haddad (docteur d’État ès sciences<br />

mathématiques en 1983) n’y sont donc pas répertoriés ; pas<br />

plus bien sûr que ceux qui ont obtenu leur doctorat à l’étranger<br />

comme Peter Todd (HEC).<br />

→ Remerciements tout particuliers à Frank Bournois, le directeur<br />

d’ESCP Europe, qui a eu l’idée de cet article. n<br />

EN BREF<br />

→→<br />

L’Essec bientôt<br />

gra<strong>du</strong>ate school<br />

internationale en<br />

management de la<br />

Comue Paris Seine ?<br />

La Comue Paris Seine<br />

est en train de nous<br />

restructurer sous la<br />

forme d’un collège<br />

universitaire – qui<br />

comprendrait tous<br />

les premiers cycles,<br />

toute l’offre postbac<br />

de Paris Seine – et de<br />

cinq gra<strong>du</strong>ate schools.<br />

L’Essec constituerait<br />

sa gra<strong>du</strong>ate school<br />

internationale en<br />

management.<br />

Y seraient associées<br />

des gra<strong>du</strong>ate school<br />

« modélisation et<br />

ingénierie », « création<br />

and patrimoine »,<br />

« droit et sciences<br />

politiques » et<br />

« é<strong>du</strong>cation ».<br />

La Comue<br />

disparaîtrait en tant<br />

qu’établissement<br />

pour se fondre avec<br />

toutes ses missions<br />

dans un « grand<br />

établissement » en<br />

construction.<br />

→→<br />

250 000 étudiants<br />

et 15 milliards<br />

d’euros par an<br />

L’enseignement<br />

supérieur en<br />

management génère<br />

16 000 emplois directs,<br />

140 000 emplois<br />

indirects, rassemble<br />

250 000 étudiants<br />

et son impact<br />

financier global<br />

est de 15 milliards<br />

d’euros par an.<br />

Ce sont les quatre<br />

principaux chiffres<br />

de l’étude « Impact<br />

des business schools<br />

sur la France » que<br />

vient d’éditer la Fnege<br />

(Fondation nationale<br />

pour l’enseignement<br />

de la gestion des<br />

entreprises).<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 7 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


PUBLI-INFORMATION<br />

Plus que jamais au cœur <strong>du</strong> Programme<br />

Grande Ecole de NEOMA BS :<br />

les Humanités<br />

Alors que l’entreprise est de plus en plus questionnée sur son utilité sociale et que certains attendent d’elle<br />

une « raison d’être » qui dépasse l’intérêt de ses actionnaires, NEOMA Business School s’empare de cette<br />

question et lance, à la rentrée prochaine, un cycle de conférences autour des « Humanités ». Cet engagement<br />

répond à la volonté d’accompagner les étudiants dans la construction d’une réflexion à la fois riche et critique<br />

sur leur place future dans la société. Sous l’impulsion de son Président Michel-Edouard Leclerc, NEOMA<br />

Business School proposera une série de conférences autour de l’utilité sociale des entreprises avec des<br />

philosophes, de grandes figures <strong>du</strong> monde économique, des dirigeants d’ONG et d’entreprises. Ouvertes aux<br />

étudiants et au grand public, ces conférences aborderont la thématique de l’utilité sociale des entreprises sous<br />

plusieurs angles : les enjeux <strong>du</strong> capitalisme, le rôle de l’entreprise dans la société, la place des différentes<br />

parties prenantes, l’impact environnemental et social des organisations à but lucratif et non lucratif...<br />

Michel-Edouard Leclerc a conçu et organisé ces<br />

conférences. Titulaire d’un doctorat en sciences<br />

économiques, d’une maîtrise en philosophie et<br />

en sciences politiques, il accorde en effet beaucoup<br />

d’importance aux sciences humaines et à l’objet social<br />

des organisations : « Je suis convaincu que l’entreprise<br />

doit exister et se développer en lien avec la société dans<br />

laquelle elle évolue. Mais encore doit-elle se vouloir<br />

ainsi et c’est bien l’enjeu assigné aux futures générations<br />

de managers » explique Michel-Edouard Leclerc,<br />

Président de NEOMA BS. « Il s’agit pour NEOMA BS de<br />

Nouveau Programme Grande École de NEOMA<br />

BS : une évolution naturelle, réfléchie et<br />

co-construite avec les parties prenantes<br />

Après une phase de structuration et de consolidation, NEOMA Business School<br />

est désormais entrée dans une phase dédiée au développement et à l’innovation.<br />

« En tant que porte-drapeau de NEOMA Business School, le Programme Grande<br />

École s’inscrit pleinement dans ce processus avec cette transformation <strong>du</strong> cursus »,<br />

souligne Delphine Manceau, Directrice Générale de NEOMA Business School.<br />

Afin de répondre aux évolutions professionnelles, aux nouvelles tendances<br />

pédagogiques et aux attentes des nouvelles générations d’apprenants, l’École a<br />

choisi d’associer les différentes parties prenantes pour repenser le programme.<br />

« D’abord les professeurs et les services supports pour faire évoluer l’offre de cours<br />

et adapter nos méthodes pédagogiques, puis les professionnels et les diplômés pour<br />

travailler sur le rythme <strong>du</strong> cursus et nous assurer que celui-ci est bien en phase<br />

avec leurs besoins », poursuit Delphine Manceau. Enfin, les étudiants ont été placés<br />

au cœur <strong>du</strong> dispositif : « Nous avons travaillé avec 20 équipes d’étudiants, qui vivent<br />

le programme de l’intérieur et en connaissent parfaitement les rouages. Nous nous<br />

sommes nourris de leurs expériences et idées ». Le nouveau Programme Grande<br />

École s’impose comme l’incarnation de l’excellence de l’École. « Dans ce nouveau<br />

programme nous retrouvons l’ensemble des points forts de NEOMA BS : l’innovation<br />

pédagogique, l’esprit entrepreneurial, la force <strong>du</strong> réseau, l’exposition internationale<br />

et multiculturelle, l’excellente insertion professionnelle de nos diplômés », conclut<br />

Delphine Manceau.<br />

▼<br />

▼<br />

faire écho au débat actuel sur l’utilité sociale des entreprises<br />

qui a récemment été stimulé par la publication <strong>du</strong><br />

rapport Notat-Senard. Ces questions constituent un enjeu<br />

intellectuel et collectif majeur pour les années à venir et<br />

je suis fier que NEOMA BS s’implique fortement sur ces<br />

questions ».<br />

Parmi les personnalités pressenties pour intervenir dans<br />

ces conférences, on peut citer Emmanuel Faber (PDG<br />

de Danone et co-créateur de l’Action Tank Entreprise et<br />

pauvreté), Gaspard Koenig (philosophe et directeur <strong>du</strong><br />

think-tank Génération Libre), Louis Gallois (Président<br />

de la Fabrique de l’In<strong>du</strong>strie et de la Fédération nationale<br />

des associations d’accueil et de réinsertion sociale,<br />

mais aussi <strong>du</strong> Conseil de surveillance de PSA) ou encore<br />

Jean-Dominique Senard (Président <strong>du</strong> groupe Michelin<br />

et auteur avec Nicole Notat <strong>du</strong> rapport sur le rôle de<br />

l’entreprise dans la société française remis au Ministre<br />

de l’Économie Bruno Le Maire en mars <strong>2018</strong>).<br />

Renforcer le continuum<br />

avec la classe prépa<br />

En parallèle de ce cycle de conférences, NEOMA BS crée<br />

également un nouveau cours « Humanités & Management<br />

», conçu en collaboration avec des professeurs de<br />

classes préparatoires, pour renforcer le continuum avec<br />

la classe préparatoire. La thématique <strong>du</strong> travail, dans<br />

ses dimensions philosophiques, sociologiques et économiques<br />

sera le fil con<strong>du</strong>cteur de ce cours qui se déploiera<br />

tout au long <strong>du</strong> premier semestre.<br />

Avec ce cycle de conférences et cette collaboration<br />

étroites avec les professeurs de classes préparatoires,<br />

l’École souhaite aller plus loin. « Aujourd’hui, en tant<br />

que Business School, notre mission est de préparer les<br />

nouvelles générations aux grandes questions de la socié-<br />

suite page 9<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 8 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


PUBLI-INFORMATION<br />

suite de la page 8<br />

té de demain », indique Delphine Manceau, Directrice<br />

Générale de NEOMA BS. « C’est pourquoi nous avons<br />

créé ces cours et conférences autour des humanités et<br />

<strong>du</strong> management pour réfléchir ensemble à la place des<br />

entreprises, start-ups, ONG et associations, dans les<br />

mutations politiques, culturelles et sociétales des prochaines<br />

années. À travers ce cycle de conférences menées<br />

par des philosophes et des intellectuels, à travers les nouveaux<br />

cours que nous intégrons au cursus, nous souhaitons<br />

faire réfléchir nos étudiants à ces grands enjeux et<br />

à la place qu’ils joueront demain dans la société, aux<br />

responsabilités sociétales qui seront les leurs, en totale<br />

complémentarité avec les enseignements qu’ils ont eus<br />

en prépa. »<br />

Visionner la vidéo<br />

les Humanités<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 9 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


ENTRETIEN<br />

© Audencia<br />

Directeur général adjoint<br />

d’Audencia pendant 8 ans,<br />

Christophe Germain a<br />

été nommé directeur<br />

général d’Audencia BS<br />

en avril dernier. Un poste<br />

qu’il connaît bien pour<br />

en avoir assuré l’intérim<br />

en 2016. Depuis, il s’était<br />

largement consacré à<br />

la création d’une des<br />

antennes chinoises<br />

d’Audencia : la SABS<br />

(Shenzhen Audencia<br />

business school).<br />

Mais que va-t-il faire<br />

maintenant à Nantes ?<br />

« Audencia est l’une des trois écoles<br />

qui ne reçoit que des élèves de<br />

prépas en première année »<br />

→ → Audencia met la RSE en ligne<br />

Audencia BS propose un outil<br />

pédagogique en ligne dédié à la RSE<br />

(responsabilité sociale des<br />

entreprises). Gratuit et ouvert à tous<br />

sur inscription Premiers pas RSE<br />

propose cinq mo<strong>du</strong>les en ligne au<br />

graphisme « ludique et adapté en<br />

fonction <strong>du</strong> profil débutant ou<br />

initié ». « Cela fait 15 ans<br />

qu’Audencia a fait de la RSE un<br />

thème central de son enseignement<br />

et de son action citoyenne. Nous<br />

étions d’ailleurs la première école<br />

signataire <strong>du</strong> Global Compact des<br />

Nations Unies en 2004. Développer<br />

un outil pour partager notre<br />

expertise avec le plus grand nombre<br />

nous a semblé évident. L’école, c’est<br />

la transmission », explique André<br />

Sobczak, titulaire de la Chaire RSE<br />

d’Audencia.<br />

Olivier Rollot : Après avoir assuré l’intérim de la<br />

direction d’Audencia BS en 2016, vous voilà à sa<br />

tête. Quel est votre carnet de route ?<br />

Christophe Germain : La gouvernance d’Audencia attend<br />

d’abord que je ramène de la sérénité dans une période de<br />

changement. L’intérim que j’ai assuré en 2016 m’a permis<br />

de bien maîtriser les dossiers. Nous allons maintenant faire<br />

le point à mi-parcours de notre plan stratégique pour identifier<br />

les domaines sur lesquels nous devons nous concentrer.<br />

La feuille de route n’est pas encore totalement finalisée<br />

mais elle intégrera par exemple le développement d’autres<br />

campus à l’international après le succès de la SABS.<br />

Nous voulons également développer nos réalisations dans<br />

le cadre de l’Alliance qui nous lie à Centrale Nantes et à<br />

l’École d’architecture. Enfin, nous avons de très importants<br />

chantiers immobiliers en cours pour accompagner notre<br />

croissance.<br />

avec l’université de Shenzhen. En à peine un an,<br />

vous y avez créé une nouvelle business school. Que<br />

gardez-vous de cette expérience ?<br />

C.G : Créer en 2017 la SABS (Shenzhen Audencia Business<br />

School) a été une merveilleuse expérience. J’y ai beaucoup<br />

appris sur une culture très différente. Même s’il faut<br />

savoir s’adapter à l’administration chinoise, les champs des<br />

possibles y sont très larges. Le tout est de savoir remettre<br />

en cause ses certitudes en gardant en tête que le mot qui<br />

caractérise le mieux le travail là-bas est « flexibilité ». Une<br />

réunion peut déboucher sur un compte ren<strong>du</strong> de décisions<br />

très précis et le lendemain tout a changé. Il faut à la fois<br />

être philosophe et prendre les choses telles qu’elles se<br />

présentent sans les subir pour autant. Il faut être acteur<br />

tout en étant souple en admettant qu’on n’a pas la même<br />

influence sur les décisions qu’en France. Ce qui n’empêche<br />

pas d’avancer très vite à condition d’être très disponible,<br />

d’être prêt tout le temps, de ne pas être rigide afin de<br />

s’adapter constamment.<br />

O. R : Après votre intérim à la tête de l’école, vous<br />

avez été chargé de développer la SABS (Shenzhen<br />

Audencia Business School) en Chine de concert >>> suite page 11<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 10 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


suite de la page 10<br />

ENTRETIEN<br />

La SABS restera capitale pour moi car j’ai un engagement moral vis-à-vis des<br />

équipes là-bas. Je me suis engagé sur le moyen et long terme et j’y retournerai<br />

périodiquement.<br />

O. R : La politique chinoise en matière d’enseignement supérieur évolue<br />

vite. Quelle analyse en faites-vous ?<br />

C.G : À partir des années 80 et des réformes impulsées par Deng Xiaoping,<br />

la Chine a encouragé les étudiants chinois à partir à l’étranger. Et beaucoup<br />

ne sont pas revenus. Aujourd’hui, la Chine possède d’excellentes institutions<br />

et les étudiants qui partent préfèrent de plus en plus revenir en Chine au vu<br />

des formidables opportunités qui leur sont offertes. Plus largement, le gouvernement<br />

chinois ne veut plus se laisser « piller » ses meilleurs étudiants et les<br />

règles se <strong>du</strong>rcissent pour les établissements étrangers qui veulent s’installer<br />

en Chine.<br />

Nous fonctionnons d’autant plus en confiance avec l’université de Shenzhen<br />

que la France est le seul pays à avoir signé un accord dit des « 1 000<br />

stagiaires » avec le gouvernement chinois.<br />

O. R : Une sorte de « taille critique » semble être nécessaire pour<br />

développer les écoles de management. Où en êtes-vous de votre<br />

développement ?<br />

C.G : Nous approcherons les 50 millions de chiffre d’affaires en <strong>2018</strong> avec<br />

l’objectif de parvenir à 55 Me en 2020. Nous sommes dans les temps !<br />

Notre formation continue progresse - +30 % en 1 an pour atteindre les<br />

5 Me - avec des activités aussi bien en France qu’en Algérie et en Chine.<br />

Pour aller plus loin, nous avions également prévu le rachat d’un opérateur<br />

externe et cela reste au programme. L’apprentissage qui était jusqu’à maintenant<br />

peu proposé aux étudiants de nos différents programmes de formation<br />

va pouvoir être développé grâce au soutien de la Région.<br />

Si le développement de notre périmètre est important, ce n’est en revanche<br />

pas forcément une voie exclusive. Nous devons être de nouveau innovants<br />

alors que nous sommes talonnés de près par d’autres écoles en ce qui<br />

concerne la RSE (responsabilité sociale des entreprises), l’hybridation ou les<br />

doubles compétences. Il faut nous renouveler sans renier nos points forts.<br />

O. R : Qu’amène le statut d’EESC (établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire) qu’Audencia a adopté début <strong>2018</strong> ?<br />

C.G : Il nous permet de mieux réaliser un projet ambitieux. Nous avons<br />

notamment obtenu la propriété de nos bâtiments – remis aux normes ! – et<br />

nous pouvons ainsi développer nos campus de Nantes, de Paris et Shenzhen.<br />

O. R : Deux campus à Nantes dont un dédié à votre école de communication,<br />

Audencia SciencesCom. Le groupe Audiencia n’est pas<br />

entièrement focalisé sur le management et cela le différencie de<br />

beaucoup d’autres. D’autres types d’écoles pourraient vous rejoindre ?<br />

C.G : Quand nous pensons hybridation des compétences pour aller au-delà<br />

des champs <strong>du</strong> management, nous pensons d’abord au développement de<br />

partenariats. Nous lançons par exemple quatre nouveaux doubles diplômes :<br />

dans la finance avec l’ISFA Lyon, en sciences politiques avec Sciences Po<br />

Rennes, en droit avec l’Institut <strong>du</strong> droit d’Aix et en ingénierie avec l’Institut<br />

français <strong>du</strong> pétrole. Il s’agit de créer des « collèges virtuels » comprenant des<br />

savoir-faire qui donnent une vraie valeur ajoutée à nos étudiants.<br />

Nous préférons ces accords à des rapprochements / fusions compliqués. En<br />

développant des projets de cette sorte, on avance plus vite.<br />

O. R : Être à Nantes, l’une des villes les plus populaires de France, est<br />

un sacré atout ! Notamment pour attirer les étudiants issus de<br />

classes préparatoires…<br />

C.G : Oui, la ville de Nantes est très attractive. Par ailleurs, son orientation<br />

vers la culture résonne parfaitement avec les fondamentaux de l’empreinte de<br />

l’École qui accorde une large place à ce champ, ainsi qu’aux humanités, ce à<br />

quoi les étudiants de classes préparatoires sont sensibles.<br />

O. R : A ce propos, pourriez-vous faire évoluer la façon dont sont<br />

organisés vos oraux ?<br />

C.G : Nous n’avons pas l’intention de les changer pour l’instant.<br />

O. R : Comment faites-vous évoluer le « continuum » classes prépas /<br />

Grande école ?<br />

C.G : Nous sommes l’une des trois seules écoles qui ne reçoit que des élèves de<br />

prépas en première année. Le projet développé au cours des années 90 par le<br />

directeur de l’époque, Aïssa Dermouche, était de mettre les classes préparatoires<br />

au cœur de notre stratégie et je reste fidèle à cette vision. D’ailleurs, Audencia a<br />

été l’une des toutes premières écoles à aller à la rencontre des prépas. Nous nous<br />

efforçons également de renforcer le dialogue entre nos différents intervenants.<br />

Des éléments sont mis en place pour que le continuum soit de mieux en mieux<br />

assuré. Nous avons par exemple lancé cette année l’opération « Inside Audencia »<br />

afin de recevoir des élèves de première année de prépas et leur montrer la réalité<br />

d’une école. Ils ont été 37 cette année mais nous avions reçu beaucoup plus<br />

de demandes. Nous avons créé avec eux des capsules vidéo pour valoriser leur<br />

venue et montrer ce qu’ils ont appris alors qu’ils ne savent pas toujours ce qui les<br />

attend après leur concours. n<br />

S’implanter à Shenzhen<br />

mode d’emploi<br />

Le bâtiment de la SABS à Shenzhen<br />

Juillet 2016 : accord entre l’université et Audencia. Septembre<br />

2016 : lancement de l’école. Septembre 2017 : lancement<br />

des premiers programmes. En un an, la SABS était née.<br />

« Nous n’avons absolument pas pour objectif d’y accueillir tous<br />

nos étudiants mais d’y développer certains programmes liés aux<br />

spécificités de la ville, par exemple en finance, en innovation ou<br />

en entrepreneuriat », explique Christophe Germain. Le tout<br />

dans le cadre d’une joint-venture où l’université amène ses<br />

locaux - et une partie <strong>du</strong> financement jusqu’au moment où les<br />

comptes s’équilibreront - et Audencia son expertise.<br />

La SABS s’est installée au cœur de ce qui est aujourd’hui la métropole<br />

dont le développement est le plus dynamique dans le<br />

monde. Selon les experts d’Oxford Economics, Shenzhen sera<br />

ainsi la septième ville la plus importante <strong>du</strong> monde en 2030 !<br />

En moins de quarante ans – la « zone économique spéciale »<br />

de Shenzhen a été lancée en 1980 - elle sera ainsi passée <strong>du</strong><br />

statut de petite ville de 30 000 habitants à celui une métropole<br />

de taille mondiale qui compte aujourd’hui plus de 10 millions<br />

d’habitants. Son secret : être à la fois un centre financier<br />

majeur et le siège d’in<strong>du</strong>stries de pointe comme le fabricant<br />

de téléphonie mobile Huawei. De son côté l’Université de<br />

Shenzhen, créée en 1983, compte aujourd’hui 34 000 étudiants<br />

– dont 1 500 étrangers - et 2 500 professeurs.<br />

© Audencia<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 11 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


D O S S I E R<br />

Le continuum sur<br />

la bonne voie<br />

L’amélioration <strong>du</strong> continuum CPGE-Grandes écoles n’est plus<br />

seulement un thème de discussion. Il entre dans les faits avec plusieurs<br />

expérimentations dans les lycées comme dans les écoles.<br />

© Grenoble EM<br />

→→<br />

Une bonne culture<br />

générale. La dernière<br />

assemblée générale de<br />

l’APHEC a été l’occasion<br />

notamment de revenir, lors<br />

d’un débat, sur les<br />

premières réalisations<br />

concrètes entreprises pour<br />

améliorer le continuum<br />

CPGE / grandes écoles.<br />

Dans le même débat le<br />

président de la CCI<br />

Bordeaux-Gironde, Patrick<br />

Séguin, insistait sur la<br />

nécessité de posséder une<br />

bonne culture générale<br />

pour entrer dans<br />

l’entreprise - « une des<br />

forces des classes préparatoire<br />

» - et mettait<br />

l’accent sur le changement<br />

de paradigme de l’emploi<br />

qui amène aujourd’hui les<br />

« professeurs à former des<br />

jeunes que vont s’arracher<br />

les entreprises ».<br />

Pendant plus d’un an un groupe de travail, mêlant professeurs<br />

de prépas et responsables des grandes écoles, a réfléchi<br />

à l’amélioration <strong>du</strong> continuum CPGE-Grandes Écoles. Le 8 juin<br />

l’APHEC revenait largement sur le sujet lors de son assemblée<br />

générale au sein <strong>du</strong> campus de Bordeaux de Kedge. « Le<br />

continuum est la stratégie qui nous permettra d’évoluer, d’assurer<br />

notre pérennité et de répondre à la demande des grandes<br />

écoles », déclarait à cette occasion le président de l’APHEC,<br />

Alain Joyeux, expliquant à ceux qui étaient persuadés que c’est<br />

d’abord la concurrence des bachelors qui nuirait à l’attractivité<br />

des CPGE et devrait être endiguée : « La question est de savoir<br />

ce que la prépa apporte de plus, quelle est sa valeur ajoutée ?<br />

Comment améliorer son attractivité ? C’est ce qui nous permettra<br />

de continuer. Le temps où nous, professeurs de CPGE, étions<br />

dans notre tour d’ivoire est terminé ». Une réflexion qui convainc<br />

également les proviseurs comme Chantal Collet, proviseure <strong>du</strong><br />

lycée Saint-Louis à Paris et vice-présidente de l’APLCPGE :<br />

« Chacun va faire un pas vers l’autre. Les classes préparatoires<br />

vont montrer à leurs élèves que l’entreprise existe et les grandes<br />

écoles considérer qu’il est quand même difficile de passer brusquement<br />

de 60 h intensives de cours et de travail personnel<br />

hebdomadaire à un total non contrôlé. En sortant de prépa nos<br />

étudiants de EC ont à la fois le niveau d’une deuxième année de<br />

licence en maths, en philo, en français, en langues et en géopolitique.<br />

Ils sont formés à l’abstraction des études universitaires et<br />

à la recherche. Ils ont pris goût à la théorisation des savoirs, ce<br />

qu’ils ne vont plus <strong>du</strong> tout faire ensuite ».<br />

: Des stages en entreprise<br />

Dans plusieurs lycées (Saint-Louis à Paris, Henri-Moissan à<br />

Meaux, Joffre à Montpellier, etc.) des élèves de première année<br />

de prépas sont dès cette année en stages dans des entreprises.<br />

« Nous proposons à nos élèves de première année de suivre<br />

un stage en entreprise pour qu’ils se représentent ce qui les<br />

attend. Huit à quinze jours pour s’ancrer dans un réel dont nos<br />

professeurs ne leur parlent pas », explique Chantal Collet. « Je<br />

rappelle qu’en prépa « économique et commerciale » on n’étudie<br />

ni économie – il n’y a qu’une heure et elle est facultative<br />

- ni commerce ! Même si elle n’est pas validée par un examen,<br />

cette période d’observation de l’entreprise sera donc très utile<br />

à nos élèves », confie le proviseur <strong>du</strong> lycée Louis-Le-Grand et<br />

président de l’APLCPGE, Jean Bastianelli.<br />

De quoi mieux les préparer à l’entrée dans une école de management.<br />

« Cela aidera beaucoup les élèves lors des oraux.<br />

Aujourd’hui j’en rencontre régulièrement qui n’osent pas forcément<br />

mettre en avant une expérience personnelle alors que<br />

c’est ce que nous attendons », réagit François Dubreu, directeur<br />

des programmes initiaux à Kedge et président adjoint <strong>du</strong> Sigem.<br />

« Les conventions sont relativement faciles à passer à la condition<br />

que ces stages aient lieu pendant les périodes scolaires ou<br />

au moins sur une partie de celles-là en plus des vacances »,<br />

assure Michel Bernard, professeur au lycée Henri-Moissan de<br />

Meaux dont le lycée fait partie de ceux qui expérimentent l’idée.<br />

: Lutter contre un certain « désarroi »<br />

L’autre face <strong>du</strong> continuum c’est la réponse au « désarroi »<br />

de beaucoup d’élèves devant un enseignement en école qui<br />

ressemble bien peu à celui qu’ils ont connu pendant deux à<br />

trois ans dans leur classe prépa. « Avec les échanges que nous<br />

avons eus la parole s’est libérée sur la perplexité de beaucoup<br />

de nos élèves qui intègrent une grande école et ont le<br />

sentiment de ne plus avoir rien à apprendre. Cela pro<strong>du</strong>it des<br />

effets délétères chez certains », s’interroge Chantal Collet, qui<br />

constate : « Ces questions, que se posent nos élèves, peuvent<br />

les amener à des comportements excessifs, exagérément<br />

festifs. Lorsqu’ils viennent rencontrer nos étudiants de prépa<br />

pour leur présenter leur École, on constate bien souvent que<br />

>>> suite page 13<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 12 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 12<br />

leur discours se limite à la description des activités et des<br />

clubs ! Il faut donc créer plus de liens. Il faut pouvoir les préparer<br />

à ce qu’ils vont rencontrer, leur permettre de se projeter<br />

dans un contexte d’enseignement sera plus professionnel ».<br />

« Entre la prépa et la grande école, le changement d’environnement<br />

est radical, que ce soit pour le rythme, l’encadrement ou<br />

la vie étudiante qui font passer l’élève d’un extrême à l’autre.<br />

D’un univers très académique et encadré à un autre très ouvert<br />

et professionnalisant. « Je suis actif, créatif, je travaille sur des<br />

Une meilleure transition<br />

dans les écoles<br />

d’ingénieurs ?<br />

La transition entre les classes préparatoires et les<br />

semble beaucoup plus fluide dans les écoles d’ingénieurs.<br />

« D’une part, il y a une bien plus grande<br />

continuité en ce qui concerne les matières enseignées.<br />

Par ailleurs, dès le début des années 2000, les écoles<br />

ont travaillé à intro<strong>du</strong>ire plus de théorie et de travail<br />

académique au sein des cursus des écoles », analyse<br />

Jean Bastianelli quand Chantal Collet fait remarquer<br />

qu’inversement, « les professeurs de prépas<br />

scientifiques sont beaucoup plus sollicités que leurs<br />

collègues d’EC pour faire passer les concours. Ils<br />

baignent plus dans les écoles » . n<br />

projets mais qu’est-ce que j’apprends vraiment quand il n’y a<br />

plus de devoirs à rendre ? », se demandent beaucoup », réagit<br />

Jean Bastianelli.<br />

: Quels types de cours donner ?<br />

Déjà des cours sont donnés par des professeurs de prépas<br />

dans des écoles comme Skema. Un sujet sur lequel réfléchissent<br />

particulièrement pour Kedge, Stéphanie Beucher,<br />

professeur de géopolitique en classe préparatoire au lycée<br />

Montaigne de Bordeaux, et Pascal Vidal, le directeur des<br />

programmes de l’école. « Il ne faut surtout pas donner les<br />

mêmes cours, même en les approfondissant, qu’en prépa »,<br />

note l’enseignante, plus intéressée par des activités différentes<br />

mêlant intérêt intellectuel et travail de groupe. « Classes préparatoires<br />

EC et grandes écoles de management sont aujourd’hui<br />

des mondes trop différents qu’il faut articuler autrement. On<br />

ne peut plus entendre des étudiants affirmer « J’ai été porté<br />

si haut par mes profs et là je n’apprends plus rien ! » Parce<br />

que, bien sûr, ils apprennent, et même beaucoup, mais après<br />

un changement radical de paradigme qu’il leur faut parfois de<br />

longs mois de désarroi pour appréhender », analyse encore<br />

Chantal Collet.<br />

« Pour que le continuum soit plus efficace il faut également que<br />

le travail en groupes soit plus présent dès la prépa », insiste<br />

Pascal Vidal. « Les élèves qui réussissent le mieux aux concours<br />

sont ceux qui travaillent ensemble », souligne le président de<br />

l’APHEC, Alain Joyeux, convaincu que les prépas « doivent d’autant<br />

plus se réformer qu’elles sont confrontées à la concurrence<br />

des bachelors et des admis sur titre ».<br />

>>> suite page 14<br />

→→<br />

Une méconnaissance<br />

mutuelle. Il existe une<br />

certaine méconnaissance<br />

des professeurs de Grandes<br />

écoles sur le cursus classe<br />

préparatoire et son<br />

contenu, le constat étant<br />

comparable pour les<br />

collègues de classes<br />

préparatoires sur les<br />

enseignements dispensés<br />

en école. Les professeurs<br />

étrangers notamment,<br />

connaissent mal le cursus<br />

en classes préparatoires et<br />

les collègues de CPGE ont<br />

parfois une vision<br />

ré<strong>du</strong>ctrice de ce qui est fait<br />

en école. « En classe<br />

préparatoire nos professeurs<br />

préparent à des concours,<br />

pas à des écoles. C’est un<br />

autre monde avec lequel le<br />

lien n’est pas naturel.<br />

Notamment pour les écoles<br />

de management », note<br />

Chantal Collet.<br />

À BSB, LA SATISFACTION<br />

DE NOS DIPLÔMÉS EST L’UNE<br />

DE NOS PLUS GRANDES FIERTÉS<br />

▬<br />

CLASSEMENT<br />

DES ÉCOLES POST PRÉPA<br />

bsb-e<strong>du</strong>cation.com<br />

GÉNÉRALE 7 e COURS ET<br />

PROFESSEURS 5 e<br />

6 e SATISFACTION<br />

ENCADREMENT<br />

OUVERTURE<br />

10 e INTERNATIONALE<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 13 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 13 : Établir la réalité d’une filière<br />

Le directeur général d’ESCP Europe, Frank Bournois, est<br />

formel : « Si nos écoles sont dans le top mondial c’est parce<br />

qu’il y a une filière amont aval intégrée avec une capacité des<br />

classes préparatoires à apporter aux écoles des étudiants<br />

d’immenses qualités ». Oui mais voilà cette filière en 5 ans n’est<br />

pas toujours perçue de l’extérieur. Logique quand un concours,<br />

forcément stressant, coupe brutalement la filière. Mais n’est-ce<br />

pas la même chose en médecine ? Et même deux fois à la fin<br />

de la PACES (première année commune aux études de santé)<br />

puis lors de l’ECN (examen classant national)… « En tant que<br />

professeurs en classe préparatoire, nous pouvons essayer d’aider<br />

les étudiants à se projeter dans les écoles, afin qu’ils envisagent<br />

leur parcours sur cinq ans et qu’ils n’expérimentent pas ce<br />

désarroi que beaucoup traversent en première année de grande<br />

école », assure justement Stéphanie Beucher. D’où l’idée de<br />

réaliser des petites vidéos avec les écoles pour faire comprendre<br />

aux élèves de classes préparatoires comment on y étudie. On<br />

peut déjà découvrir sur le site de l’APHEC des vidéos réalisées<br />

par les écoles, comme le « métier d’audit » ou les « nouveaux<br />

modèles économique et concurrence », et une vidéo réalisée<br />

par l’APHEC : « L’APHEC présente les CPGE EC ». À l’initiative de<br />

ses professeurs c’est toute la filière qui bouge et se fait mieux<br />

connaître… n<br />

Olivier Rollot<br />

Continuum : les mesures proposées<br />

Les mesures proposées pour un meilleur<br />

continuum CPGE/ Grandes Ecoles de<br />

management suite au travail entrepris<br />

entre l’APHEC, l’APLCPGE (Association<br />

des Proviseurs de Lycées à Classes<br />

Préparatoires aux Grandes Écoles) et<br />

14 Grandes Écoles (SKEMA, ESCP-Europe,<br />

EDHEC, GEM, TBS, NEOMA,<br />

Rennes SB, Dijon BSB, EM Normandie,<br />

KEDGE, ISC, INSEEC, ESC Pau, ESSEC)<br />

vont dans deux grandes directions.<br />

Développer une « culture commune »<br />

entre CPGE et Grande École. Dans cet<br />

esprit le groupe de travail propose :<br />

> la création par les écoles de « mo<strong>du</strong>les<br />

en ligne » à destination des élèves<br />

de CPGE pour faire découvrir aux<br />

étudiants dès la première année de leur<br />

cursus quelques-uns des enseignements<br />

délivrés en Grande École. Chaque école<br />

pourrait par exemple préparer une<br />

intervention très accessible de 30<br />

minutes consacrée à une présentation<br />

générale d’un domaine <strong>du</strong> management.<br />

L’objectif n’est évidemment pas que<br />

chaque école fasse sa publicité à travers<br />

ce support, mais plutôt de permettre<br />

une sensibilisation des étudiants de<br />

CPGE aux enseignements et à la pédagogie<br />

qui les attendent en école.<br />

Ces mo<strong>du</strong>les (une dizaine tout au plus)<br />

seraient suivis en CPGE sous la responsabilité<br />

d’un professeur de CPGE. Ils<br />

pourraient faciliter les préparations aux<br />

entretiens de personnalité et de motivation,<br />

permettre aux candidats d’atténuer<br />

les aléas de cette épreuve en leur<br />

donnant une base commune face aux<br />

jurys et donner aux étudiants des vues<br />

un peu plus précises sur les voies vers<br />

lesquelles ils s’engagent. Ils seront<br />

disponibles dès la prochaine rentrée ;<br />

> l’intervention de professeurs de CPGE<br />

en année prémaster de Grande École<br />

pour délivrer des cours ou des mo<strong>du</strong>les<br />

de culture générale, géopolitique ou<br />

autres, afin de permettre un passage<br />

« plus en douceur » de la classe préparatoire<br />

à la Grande École ;<br />

> la création par l’APHEC d’un diaporama<br />

ou d’une vidéo à destination des<br />

professeurs de Grande École, expliquant<br />

le fonctionnement des classes<br />

préparatoires, leur pédagogie et leur<br />

contenu. Il sera également précisé que<br />

les professeurs de CPGE sont connectés<br />

à la recherche car désormais en grande<br />

majorité docteurs. Ce support sera pro<strong>du</strong>it<br />

d’ici l’automne 2017 ;<br />

> l’association des professeurs de classes<br />

préparatoires aux entretiens de<br />

personnalité dans les écoles, soit en tant<br />

que jury, soit en tant qu’observateur.<br />

Cette pratique existe déjà dans certaines<br />

écoles et pourrait être éten<strong>du</strong>e. Elle<br />

permettrait aux professeurs de CPGE<br />

de mieux connaître les écoles et leurs<br />

enseignants.<br />

Offrir aux étudiants de CPGE une première<br />

sensibilisation au monde de l’entreprise<br />

et <strong>du</strong> management. La piste d’une<br />

immersion dans une organisation (entreprises,<br />

associations, etc.) au cours de la première<br />

année de CPGE semble intéressante<br />

à l’ensemble des participants au groupe de<br />

réflexion. Elle permettrait aux préparationnaires<br />

d’avoir une première approche<br />

personnelle de l’entreprise. Plusieurs expériences<br />

en la matière fonctionnent déjà,<br />

notamment dans les voies ECT. Ce dispositif<br />

d’immersion, d’ores et déjà programmé<br />

dans une trentaine de lycées à CPGE<br />

à Paris et en régions, pourrait prendre les<br />

contours suivants :<br />

> <strong>du</strong>rée : 5 jours au cours de la première<br />

année de CPGE, pris sur les cours en<br />

fin d’année ou pendant les vacances de<br />

printemps ;<br />

> structures d’immersion : entreprises,<br />

associations, etc.<br />

> organisation et tutelle : accords entre<br />

des lycées volontaires et des structures<br />

qui mettent en relation les entreprises<br />

et les jeunes telles que Passeport avenir,<br />

Fratelli, les Rotarys, les antennes locales<br />

des syndicats patronaux, etc.<br />

> les atten<strong>du</strong>s (sachant qu’il convient<br />

d’éviter le risque d’une simple répétition<br />

<strong>du</strong> stage d’observation que tous les<br />

collégiens effectuent en 3ème) seraient<br />

aussi bien de donner aux étudiants une<br />

dimension concrète de terrain à un<br />

cursus en CPGE, dont le contenu est<br />

exclusivement académique, que d’offrir<br />

aux étudiants l’expérience de rencontres<br />

et d’échanges avec des managers, la<br />

possibilité dans certains cas d’effectuer<br />

pour des PME des petites missions<br />

(enquêtes de terrain par exemple) et<br />

enfin de demander aux étudiants de<br />

tirer un bilan pour eux-mêmes en<br />

termes d’apport, de bonne surprise ou<br />

de déception de cette immersion sous la<br />

forme d’un court « rapport<br />

d’étonnement » ;<br />

> le compte-ren<strong>du</strong> sera rédigé sous la<br />

responsabilité <strong>du</strong> professeur de CPGE,<br />

dans la mesure <strong>du</strong> possible un<br />

professeur d’une école de management<br />

pouvant venir effectuer un débriefing<br />

collectif avec les étudiants sur ce qu’ils<br />

peuvent retenir de leur immersion ;<br />

> lors de l’entretien de personnalité et<br />

de motivation, deux ou trois questions<br />

pourraient être posées par le jury aux<br />

candidats sur le bilan qu’ils tirent de<br />

cette immersion ;<br />

> quel cadre administratif ? : les lycées<br />

à CPGE n’ont pas la possibilité - sauf<br />

exceptions souvent liées à la présence de<br />

BTS dans l’établissement - de signer une<br />

convention de stage. Cependant, étant<br />

donné la faible <strong>du</strong>rée de cette immersion,<br />

il suffit que le projet soit voté en<br />

conseil d’administration pour permettre<br />

au proviseur d’autoriser ces quelques<br />

jours hors <strong>du</strong> lycée. Cette immersion<br />

peut même être inscrite dans le projet<br />

d’établissement. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 14 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


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Management<br />

Grande Ecole<br />

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ont la triple accréditation. ESCP Europe en<br />

fait partie.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


ENTRETIEN<br />

Le Groupe ESC Troyes<br />

c’est beaucoup plus<br />

qu’une grande école.<br />

Francis Bécard,<br />

son directeur général,<br />

évoque le développement<br />

de l’enseignement supérieur<br />

dans sa métropole.<br />

© Groupe ESC Troyes<br />

« En nous diversifiant,<br />

nous avons réparti les risques »<br />

© ???<br />

Olivier Rollot : Vous avez longtemps été vice-président <strong>du</strong><br />

Chapitre des Grandes écoles de management. Quel regard<br />

jetez-vous sur le système des Grandes écoles françaises ?<br />

Francis Bécard : Les « très grandes écoles » nous donnent<br />

le droit d’exister à l’international et nous protègent toutes en<br />

France. De plus une école comme la nôtre peut bénéficier des<br />

conseils de leurs dirigeants quand nous souhaitons aller en<br />

« zone de risques ». Nous bénéficions en France d’une configuration<br />

exceptionnelle dans laquelle les Grandes écoles s’entraident<br />

plus qu’elles ne s’opposent ! Frank Bournois (le directeur général<br />

d’ESCP Europe), Bernard Ramanantsoa (l’ancien directeur général<br />

d’HEC) ou encore Bernard Belletante (le directeur général<br />

d’emlyon) ou d’autres encore nous ont beaucoup soutenus. Et<br />

nous avons également la chance d’avoir aujourd’hui à la présidence<br />

de l’école le P-DG d’Optic 2000, Didier Papaz.<br />

Si vous ajoutez à ces soutiens une chambre de commerce et<br />

d’in<strong>du</strong>strie plus intelligente qui a su nous amener au statut associatif<br />

c’est en quelque sorte un univers idéal qui nous a permis<br />

de développer tout ce que nous avons voulu faire à Troyes. Nous<br />

n’avions pas anticipé la baisse des moyens des chambres de<br />

commerce et d’in<strong>du</strong>strie mais nous avions tous bien pressenti<br />

qu’il ne fallait pas rester dans leur enceinte, et offrir une place<br />

plus conséquente aux autres collectivités.<br />

O. R : Justement le groupe ESC Troyes présente un profil<br />

tout à fait original. Pourquoi avoir choisi de développer<br />

des écoles dans plusieurs disciplines quand la plupart des<br />

grandes écoles sont concentrées sur une seule ?<br />

F. B : Certains disent même que nous sommes des « laboratoires<br />

de la démonstration de ce qu’il faut faire » dans les Grandes<br />

écoles ! Bernard Ramanantsoa estime que nous avons « modifié<br />

notre in<strong>du</strong>strie » avec un modèle de financement à la fois<br />

diversifié et soutenu par les collectivités. Partout les élus doivent<br />

prendre conscience de notre impact !<br />

En se diversifiant nous avons réparti les risques. Aujourd’hui le<br />

master Grande école <strong>du</strong> groupe ESC Troyes, dispensé au sein de<br />

la South Champagne Business School (SCBS), ne représente que<br />

20 % de notre activité. Autour de l’ESC initiale, nous avons choisi<br />

de développer une École supérieure de design, une École supérieure<br />

de tourisme mais aussi deux Écoles de la deuxième chance<br />

>>> suite page 17<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 16 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


ENTRETIEN<br />

© Groupe ESC Troyes<br />

>>> suite de la page 16<br />

qui obtiennent un taux de réinsertion de 47 % grâce à tout notre<br />

réseau d’entreprises. Et nous venons d’étoffer notre offre avec 2<br />

écoles Pigier à Metz et Troyes, un modèle de formation tout en<br />

alternance qui offre la possibilité à des étudiants de suivre des<br />

cursus qui ne leur seraient pas ouverts sinon. Nous allons élargir<br />

notre école de coding sur d’autres villes. Enfin nous sommes<br />

présents à Paris pour y former au tourisme. Si on ajoute à toutes<br />

nos activités en formation initiale les 5 millions d’euros que nous<br />

réalisons en formation continue nous arrivons à un chiffre d’affaires<br />

de 23 M€.<br />

O. R : C’était quand même une sacrée gageure de vouloir<br />

développer une école de commerce dans une ville<br />

moyenne comme Troyes !<br />

F. B : L’ESC Troyes n’aurait pas dû exister ! Elle est née en 1992<br />

de la volonté d’une chambre de commerce et d’in<strong>du</strong>strie qui<br />

n’avait forcément ni port ni même d’aéroport, de la développer<br />

pour tout l’écosystème de ville. Un bon motif en soi mais qui ne<br />

suffisait pas à attirer les étudiants. Seule une volonté politique,<br />

la conscience que l’enseignement supérieur est indispensable à<br />

toute métropole, peut assurer la réussite d’un projet comme le<br />

nôtre. Cette conscience, Philippe Adnot, l’ex Président <strong>du</strong> Conseil<br />

départemental de l’Aube, François Baroin, le maire de Troyes,<br />

comme l’actuel président de la CCI Troyes et Aube, Sylvain<br />

Convers l’ont eue. Aujourd’hui à Troyes nous représentons un<br />

important volume des étudiants en master.<br />

O. R : Le design est une nouvelle priorité pour vous ?<br />

F. B : L’école fonctionne très bien dans un environnement où<br />

le design se développe parallèlement au marketing dans beaucoup<br />

de PME. Au sein <strong>du</strong> comité de pilotage de la technopole je<br />

compte d’ailleurs deux designers. Il faut encore prêcher dans les<br />

entreprises et convaincre les parents que ce sont des emplois en<br />

devenir.<br />

O. R : Où vous reste-t-il à progresser ?<br />

F. B : Il nous reste à faire progresser nos formations « visées »,<br />

par exemple en bachelor, où nous sommes de plus en plus<br />

concurrences par des très Grandes écoles, Edhec, ESCP Europe,<br />

qui ouvrent de plus en plus de place et mettent nos bachelors<br />

visés en souffrance. Quand nous amenons de bons lycéens de<br />

notre région à s’intéresser aux bachelors, cela profite à nous<br />

et aux plus grandes. De notre côté nous pourrions également<br />

reprendre des EGC. D’autant que ces formations de niveau<br />

bac+3 sont aussi une manière d’apporter <strong>du</strong> flux aux diplômes<br />

les plus élevés alors que le nombre d’élèves qui va intégrer notre<br />

diplôme Grande école issu de classes préparatoires ou même<br />

d’admissions parallèles est stable. Nous devons réinventer notre<br />

recrutement !<br />

O. R : En tant que directeur de la technopole de l’Aube en<br />

Champagne votre intérêt va bien au-delà <strong>du</strong> management<br />

ou <strong>du</strong> design.<br />

F. B : La technopole de l’Aube en Champagne bénéficie de l’Université<br />

de technologie de Troyes (UTT) et deux écoles d’ingénieurs<br />

associatives privées, l’EPF et maintenant l’ESTP ainsi que<br />

<strong>du</strong> groupe ESC Troyes. Avec elles nous avons pu développer un<br />

diplôme ESTP dans le design et un MSc avec l’EPF mais aussi<br />

faire croitre notre incubateur étudiant qui est passé de trois à 23<br />

projets par an. Intelligemment tout notre enseignement supérieur<br />

a confié à la technopole l’incubation des start-up de façon<br />

à mieux hybrider les compétences. Elle est même la seule technopole<br />

à un porter une Pépite (pôle étudiant pour l’innovation, le<br />

transfert et l’entrepreneuriat).<br />

O. R : Depuis 2002 vous organisez vos journées Plug &<br />

Start à destination des entrepreneurs. Comment<br />

évoluent-elles ?<br />

F. B : Nous les adossons de plus en plus à de grands groupes<br />

comme Coyote, Generali, Engie… en tout huit groupes cette<br />

année auxquels nous faisons rencontrer des porteurs de projets<br />

qui les concernent et qui vont nous aider à les incuber. Cette<br />

année nous avons déjà reçu 500 candidatures.<br />

O. R : Vous présidez la commission entrepreneuriat de la<br />

Conférence des grandes écoles. Que faut-il encore faire<br />

pour développer le goût de l’entrepreneuriat chez les<br />

étudiants ?<br />

F. B : Je propose de créer des allocations d’un montant de<br />

1 000 € par mois pour soutenir les étudiants qui créent leur<br />

entreprise. Sinon de quoi vit-on quand on est un jeune créateur<br />

d’entreprise, qui plus est parfois endetté pour financer ses<br />

études ? Cette allocation serait ensuite remboursée sur les dividendes<br />

ou la revente des entreprises. Je pense également à la<br />

création, dès la seconde, d’une filière entrepreneuriat études sur<br />

le modèle des sections « sports études ».<br />

Nous montons également des « Creative Mix Party » pour faire<br />

travailler ensemble autour de projets précis 150 à 200 étudiants<br />

de toutes les écoles pendant 24 heures. n<br />

→→<br />

La South Champagne<br />

Business School<br />

La South Champagne<br />

Business School (SCBS)<br />

n’est pas le nouveau nom <strong>du</strong><br />

groupe ESC Troyes. Un peu<br />

sur le modèle à consonance<br />

anglophone de la Burgundy<br />

School of Business cette<br />

nouvelle marque à vocation<br />

internationale n’en va pas<br />

moins regrouper l’ensemble<br />

de ses programmes en<br />

management : programme<br />

Grande École, BBA, Stud’Up,<br />

MSc Innovation Création et<br />

Entrepreneuriat et bachelor<br />

Business Management. « Les<br />

grandes écoles étant devenues<br />

extrêmement concurrentielles<br />

en France comme à<br />

l’étranger, il est indispensable<br />

de réaffirmer la position<br />

de nos programmes en<br />

management parmi elles. La<br />

création de SCBS permet de<br />

se doter d’une identité propre,<br />

visible et compréhensible par<br />

tous, et notamment par les<br />

étudiants internationaux »,<br />

précise Alice Dufour, la<br />

directrice de SCBS.<br />

→→<br />

En Afrique<br />

Le Groupe ESC Troyes<br />

fait partie des écoles de<br />

management françaises<br />

qui se sont implantées<br />

récemment, en 2016,<br />

en Afrique. Seul, sans<br />

partenaire local. « Après trois<br />

ans de travail et des visites<br />

dans sept pays africains nous<br />

avons choisi le Cameroun et<br />

Yaoundé. Parce que c’était<br />

trop tard pour la Chine et<br />

l’Inde, que l’Amérique <strong>du</strong> Sud<br />

n’est pas prête, et qu’il faut<br />

savoir prendre des risques.<br />

Beaucoup de Grandes Ecoles<br />

plus âgées que nous ou de<br />

plus grande notoriété sont<br />

déjà implantées sur d’autres<br />

continents donc l’Afrique<br />

nous a semblé une belle<br />

opportunité. L’avenir nous<br />

donnera raison ou pas »,<br />

explique Francis Bécard.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 17 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


ENTRETIEN<br />

« C’est la vocation<br />

de nos écoles de<br />

recruter des élèves<br />

issus de classes<br />

préparatoires »<br />

Ce n’est pas facile de recruter des<br />

élèves issus de classes préparatoires<br />

quand on est dans une école qui a<br />

connu bien des déboires comme<br />

l’ESC Clermont. Mais sa directrice,<br />

Françoise Roudier, ne renonce pas.<br />

© ESC Clermont<br />

Olivier Rollot : Il y a maintenant trois ans que le groupe ESC<br />

Clermont est redevenu indépendant après une intégration au<br />

sein de France business school (FBS) qui s’est révélée un<br />

échec. Quel bilan tirez-vous de ces trois ans ?<br />

Françoise Roudier : Un bilan très positif puisque nous avons<br />

restauré tous nos actifs fin 2016. Après cette période, nous sommes<br />

passés à la phase de développement qui se concrétise par une<br />

remontée des effectifs sur l’ensemble des programmes. Le bachelor<br />

en management international est en pleine croissance que ce soit<br />

sur les effectifs français mais aussi auprès d’étudiants internationaux<br />

qui sont de plus en plus nombreux dans nos rangs : ce programme<br />

est pleinement attractif. Quant au programme master grande école<br />

(MGE), il comptait cette année 520 étudiants en accès prépas,<br />

concours sur titre et admissions internationales. Les étudiants titulaires<br />

d’un diplôme de niveau bac+3 - bachelors et licence - sont<br />

notamment plus nombreux, ce qui rend les promotions en années<br />

M1 et M2 plus denses.<br />

O. R : Vous respectez les objectifs que vous vous étiez fixés ?<br />

F. R : Au global, nous sommes dans notre plan de marche avec une<br />

progression des effectifs de l’ordre de 15% par an depuis 2015.<br />

La structure <strong>du</strong> chiffre d’affaires est aujourd’hui plus diversifiée par<br />

rapport à nos prévisions avec, comme je le disais, une progression<br />

plus forte qu’escomptée dans le programme bachelor. Il y a une<br />

véritable mutation <strong>du</strong> marché qui impacte toute la communauté des<br />

écoles de management où le MGE n’assure plus l’essentiel des revenus.<br />

Nous nous adaptons car nous voyons bien que les étudiants ont<br />

de nouvelles stratégies de parcours et s’intéressent de plus en plus<br />

au 3+2 pour arriver au master. Pour nous l’essentiel est de répondre<br />

aux aspirations des étudiants, qu’ils choisissent notre école pour<br />

parvenir à leur vision de la réussite.<br />

O. R : Mais vous voulez toujours recruter des élèves de classe<br />

préparatoire ?<br />

Je suis convaincue qu’en favorisant le face à face pédagogique, en<br />

remettant l’étudiant au cœur de notre dispositif pédagogique, en<br />

cultivant l’« esprit de famille » favorable à l’épanouissement tout en<br />

proposant une ouverture très large tant en termes de spécialisations<br />

que de destinations, nous sommes parfaitement placés pour préparer<br />

ces jeunes préparationnaires à leurs vies futures, sous tous leurs<br />

aspects. A nous de les convaincre que cette proposition correspond<br />

peut-être plus à leurs attentes réelles.<br />

O. R : Votre bachelor bénéficie d’une excellente réputation.<br />

Quelles sont ses spécificités ?<br />

F. R : D’abord ce programme visé (visa renouvelé pour 5 ans cette<br />

année) comprend une année complète à l’étranger et permet d’obtenir<br />

deux diplômes : le nôtre et celui d’universités étrangères<br />

partenaires à Sao Paulo, Nottingham, Madrid, en Chine ou encore à<br />

Monterey au Mexique. En 10 ans, 85% de nos étudiants ont décroché<br />

leur double-diplôme en 3 ans, et cette spécificité participe à notre<br />

réputation, d’abord parce que nous recrutons des étudiants ouverts<br />

sur le monde et d’un très bon niveau académique, ensuite parce que<br />

ces mêmes étudiants 3 ans plus tard, devenus bilingues, poursuivent<br />

à 90% leur parcours dans des cursus en Management (y compris<br />

dans des écoles <strong>du</strong> top 10 français) ou dans des formations plus<br />

spécialisées, selon leur choix.<br />

Nous avons créé cette année une toute nouvelle filière « passion<br />

sport » qui elle aussi met en avant la double compétence, académique<br />

et sportive cette fois-ci. Elle mixe des sportifs de haut niveau<br />

avec des étudiants passionnés de sports qui veulent donner une<br />

coloration sportive à leur cursus. C’est une vraie réussite de tous<br />

côtés : clubs et fédérations de tous bords nous rejoignent à l’instar<br />

de l’ASM Clermont Auvergne, avec qui nous avons créé cette filière.<br />

Les jeunes sportifs, de haut niveau ou non, sont très motivés pour<br />

rejoindre un tel cursus qui propose une pédagogie adaptée, et enfin<br />

les entreprises <strong>du</strong> secteur sont au rendez-vous pour proposer stages,<br />

cas concrets…<br />

F. R : Bien sûr nous voulons en recruter, c’est même la vocation de O. R : Le Groupe ESC Clermont se situe dans le top 25 des<br />

nos écoles que de recruter des élèves issus de classes préparatoires écoles de management françaises selon les différents<br />

et, à ce jour, je pense ne pas me tromper en disant que la majorité classements. Pouvez-vous progresser ?<br />

de nos diplômés sont issus de ce parcours d’excellence. Pour autant,<br />

F. R : En France, notre classement dans les différents palmarès ne<br />

aujourd’hui nous sommes tributaires d’un marché extrêmement<br />

reflète pas la vision que nous pouvons donner à l’international, et<br />

ten<strong>du</strong> qui a profondément changé. Si l’augmentation <strong>du</strong> nombre de<br />

notre attractivité sur des marchés hors Hexagone. Nous travaillons<br />

places proposées dans les écoles per<strong>du</strong>re - notamment pour celles<br />

<strong>du</strong> top 5 - cette tension va continuer de s’accroître. >>> suite page 19<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 18 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


ENTRETIEN<br />

>>> suite de la page 18<br />

activement à progresser sur certains critères qui fondent ces classements<br />

et les accréditations. En matière de recherche, par exemple,<br />

nous avons mis en œuvre une politique volontariste qui commence<br />

à porter ses fruits, et ce dans le cadre de notre laboratoire commun<br />

avec l’Université, le CRCGM. Vous observerez que dans au moins<br />

deux classements récents, nous sommes au premier rang des écoles<br />

qui ne sont pas triple accréditées. Nous avons entamé au second<br />

trimestre 2017 les démarches pour obtenir l’accréditation EPAS (pour<br />

le programme bachelor en management international) et nous nous<br />

sommes engagés début <strong>2018</strong> dans le processus pour prétendre à<br />

AMBA. C’est incontestablement un enjeu majeur pour notre établissement<br />

qui est mûr aujourd’hui pour viser ces reconnaissances, en<br />

sus de l’accréditation AACSB obtenue en 2005, rappelons-le, dans<br />

les toutes premières écoles de commerce de province...<br />

Nous travaillons tous les jours à remonter dans ces classements,<br />

nous savons à quel point ils sont décisifs dans le choix des préparationnaires,<br />

mais nous ne reviendrons pas sur notre modèle d’école à<br />

taille humaine avec un taux d’encadrement digne de l’investissement<br />

pécuniaire demandé. C’est un équilibre subtil que ce rapport entre<br />

qualité de la formation, capital de la marque et pricing !<br />

O. R : Parvenez-vous à recruter des étudiants<br />

internationaux ?<br />

F. R : En étant accrédités par l’AACSB, et présents dans le classement<br />

de référence <strong>du</strong> « Financial Times », nous attirons naturellement<br />

beaucoup d’étudiants étrangers. Bien enten<strong>du</strong>, la qualité et<br />

pertinence des programmes reste le point central de conquête et<br />

de transformation pour ces élèves généralement très exigeants. De<br />

plus, nous bénéficions de l’image de Michelin et d’un environnement<br />

étudiant très cosmopolite et dense à Clermont, grande métropole<br />

universitaire. Nos étudiants apprécient la qualité de vie avec une position<br />

centrale en cœur de ville, la proximité des lieux de sport et de<br />

culture, sans oublier un coût de vie raisonnable par comparaison à<br />

d’autres métropoles universitaires françaises ou européennes.<br />

O. R : Comment vous positionnez-vous en termes de coût<br />

des cursus ?<br />

F. R : A ce niveau, notre politique est celle d’une école responsable<br />

qui doit permettre à tout étudiant à potentiel d’intégrer et de réussir<br />

son parcours. Le pricing est donc basé sur des frais de scolarité<br />

raisonnables, avec une année en bachelor à 7 000€ et en master<br />

grande école à 9 250€. Des dispositifs spécifiques d’aides financières<br />

ont été mis en place, par exemple grâce à notre fondation<br />

qui permet de distribuer 100 000€ de bourses par an, en sus des<br />

bourses d’Etat pour les étudiants qui en bénéficient. On sait que les<br />

élèves issus des classes moyennes sont fréquemment empêchés<br />

de concrétiser l’intégration dans une école de management, ils sont<br />

donc nombreux à bénéficier d’aides financières directes.<br />

O. R : Quels résultats donne la fondation que vous avez<br />

lancée en 2016 ?<br />

F. R : Elle a réuni 1,2 M€ de dons, 80% venant des entreprises et<br />

les 20% restants des diplômés. Elle bénéficie d’une belle synergie<br />

avec notre association de diplômés. Nos anciens élèves ont l’esprit<br />

de famille ! En 2019, le centenaire de l’Ecole sera aussi l’occasion, au<br />

travers de six mois d’événements, de mettre en avant le travail de la<br />

fondation à travers les projets qu’elle a permis de financer, la rendre<br />

plus visible auprès de tous et lui faire passer un nouveau cap à l’aide<br />

de nouveaux donateurs.<br />

O. R : On a un temps parlé d’un rapprochement entre les trois<br />

écoles de la région Auvergne Rhône-Alpes, emlyon bs,<br />

Grenoble EM et donc le groupe ESC Clermont. Où en est-on ?<br />

F. R : Aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies pour rendre<br />

possible un rapprochement des trois écoles de management <strong>du</strong> territoire<br />

AURA. Bien enten<strong>du</strong>, des collaborations bilatérales existent, de<br />

nouvelles sont envisagées, et en trio si l’opportunité se fait un jour.<br />

Par ailleurs, en ce qui nous concerne, nous souhaitons consolider<br />

notre position de Grande Ecole de la métropole ouest de la Région<br />

AURA, région qui a la chance de compter dans ses rangs des<br />

business schools attractives et de haut niveau.<br />

O. R : Vous avez donc les moyens de vous développer par<br />

vous-mêmes ?<br />

F. R : Dans le cadre de notre plan stratégique, nous visons une<br />

croissance des effectifs sur les programmes « régaliens » et dans<br />

les nouveaux MS et MSc qui constituent notre portfolio <strong>2018</strong>. En<br />

complément, deux leviers de développement <strong>du</strong> chiffre d’affaires :<br />

l’activité formation continue, dans ses différentes composantes, d’une<br />

part, et le lancement en cours de programmes offshore, d’autre part.<br />

La jeune fondation Groupe ESC Clermont joue un rôle important pour<br />

nous permettre d’accélérer la mise en œuvre d’innovations et le<br />

financement de projets d’avenir.<br />

Au plan immobilier, la montée en charge des effectifs et des activités<br />

nous a con<strong>du</strong>its à envisager une extension de notre site historique.<br />

Aujourd’hui, nous lançons officiellement le projet « Campus Trudaine<br />

2021 » qui nous permettra de bénéficier d’environ 5000 m 2 supplémentaires,<br />

en visant une ouverture <strong>du</strong> campus agrandi et modernisé<br />

à la rentrée 2021.<br />

O. R : Vous n’avez pas opté pour le statut d’EESC<br />

(établissement d’enseignement supérieur consulaire).<br />

Pourquoi ?<br />

F. R : En effet, nous n’avons pas fait le choix <strong>du</strong> statut d’EESC car il<br />

n’était pas le plus adapté à notre situation. Aujourd’hui, nous<br />

sommes constitués en association combinant directoire et conseil<br />

de surveillance, des instances de gouvernance qui rassemblent des<br />

représentants de notre CCI, des grandes entreprises locales et<br />

PME/PMI, des personnalités qualifiées, des alumni et des membres<br />

<strong>du</strong> personnel. Nous réfléchissons actuellement à une évolution de<br />

la structure juridique de l’Ecole qui permette d’accompagner financièrement<br />

notre développement tout en conservant une gouvernance<br />

plurielle.<br />

O. R : Quelles sont vos relations avec l’université<br />

d’Auvergne ?<br />

F. R : Nos relations sont excellentes. Nous avions déjà un laboratoire<br />

de recherche commun depuis 2008 (le CRCGM) et nous avons<br />

intégré l’UC2A (Université Clermont Auvergne et Associés) comme<br />

membre associé cette année. Pour notre établissement, l’adhésion<br />

à l’UC2A est un pas important de dynamique territoriale et de cohérence<br />

de la politique de site. Nous sommes dans une situation unique<br />

puisqu’il n’y a pas ici de Comue (communauté d’universités et d’établissements)<br />

et les forces locales de l’enseignement supérieur, de<br />

l’innovation et de la recherche font le choix de s’allier elles-mêmes. n<br />

→→<br />

240 alternants<br />

Principalement<br />

apprentis mais aussi<br />

étudiants en contrat de<br />

professionnalisation, ils<br />

sont 240 cette année,<br />

dont une cinquantaine<br />

en poste chez Michelin<br />

dans des fonctions et<br />

métiers diversifiés.<br />

Au final, l’expérience<br />

valorisée en temps est<br />

sensiblement équivalente<br />

à celui de l’élève en<br />

parcours classique qui<br />

réalise des stages, mais<br />

les étudiants apprentis<br />

sont rémunérés entre 700<br />

et 1 200 € par mois selon<br />

leur niveau d’études (L3 à<br />

M2), et l’entreprise prend<br />

en charge leur frais de<br />

scolarité.<br />

Des spécialisations spécifiques<br />

L’ESC Clermont propose des spécialisations inhérentes aux métiers<br />

historiques des écoles de commerce qui vont de l’audit au marketing et<br />

a intégrés ceux qui ont émergés ces dernières années, principalement le<br />

digital et l’entrepreneuriat. En guise d’exemple la dernière filière métier<br />

créée s’appelle « Business Intelligence and Analytics ». En plus des filières<br />

métiers, elle possède 3 filières sectorielles : « Passion sport », « Passion<br />

automobile » et « Retail ». Elles répondent à des besoins en compétences et<br />

recrutement à la fois local et global . n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 19 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4


REPÈRES<br />

Grandes écoles : l’emploi<br />

des jeunes diplômés au top !<br />

Avec 9 diplômés sur 10 en activité moins de 6 mois après leur diplomation, le taux net d’emploi<br />

des diplômés des grandes écoles atteint son plus haut niveau depuis 2010 selon l’enquête<br />

Insertion <strong>2018</strong> de la Conférence des grandes écoles.<br />

→→<br />

L’apprentissage : un<br />

accélérateur d’emploi<br />

91 % des apprentis ont<br />

décroché un emploi dans<br />

les 6 mois après l’obtention<br />

<strong>du</strong> diplôme. Ce taux, en<br />

progression de 0,5 point par<br />

rapport à 2017, est supérieur<br />

de1,6 point à l’ensemble des<br />

diplômés des Grandes écoles.<br />

En <strong>2018</strong>, ils sont près de 40 %<br />

à avoir été embauchés dans<br />

leur entreprise d’accueil.<br />

→→<br />

L’entrepreneuriat<br />

progresse. Parmi les diplômés<br />

des Grandes écoles, 3,3 % ont<br />

choisi l’entrepreneuriat en<br />

<strong>2018</strong>. La proportion de<br />

créateurs d’entreprises chez<br />

les managers est de 4,7 %, soit<br />

une augmentation de 0,9<br />

point par rapport à 2017,<br />

tandis que pour les ingénieurs<br />

elle reste stable.<br />

ENQUÊTE INSERTION <strong>2018</strong><br />

Sur la promotion 2017 interrogée en <strong>2018</strong>, le taux net d’emploi à<br />

6 mois s’élève à 89,4 %, contre 86,5 % dans l’enquête précédente.<br />

Ce taux atteint 94,5 % pour la promotion 2016 (12 à 15 mois<br />

après le diplôme) et 96,9 % pour la promotion 2015 (24 à 27 mois<br />

après la sortie de l’école). Autre fait marquant : 62 % des étudiants<br />

de la promotion 2017 ont été embauchés avant même l’obtention de<br />

leur diplôme. Un taux qui n’avait jamais été atteint.<br />

: Toujours plus de CDI<br />

Plus de 8 diplômés sur 10 de la promotion 2017 ont décroché<br />

un contrat à <strong>du</strong>rée indéterminée, soit une hausse de 2 points par<br />

rapport à l’année dernière (81,1 % contre 79,1 % l’an passé). Ce<br />

chiffre est nettement supérieur à la moyenne <strong>du</strong> pays puisqu’en<br />

France 62 % des jeunes disposant d’un Bac+5 décrochent un<br />

CDI, 12 mois après l’obtention de leur diplôme (Source : Apec –<br />

Baromètre <strong>2018</strong> - jeunes diplômé(e)s de la promotion 2016).<br />

Pour la dernière promotion, la part des diplômés en activité<br />

professionnelle progresse de près de 3 points : passant de<br />

70,8 % en 2017 à 73,7 % en <strong>2018</strong>. La proportion d’ingénieurs<br />

en recherche d’emploi est inférieure à celle des managers. Une<br />

plus grande proportion d’ingénieurs poursuit en effet des études<br />

et retarde de ce fait son entrée sur le marché <strong>du</strong> travail : 6,5 %<br />

des ingénieurs s’inscrivent en thèse, 8 % poursuivent d’autres<br />

études, alors que les managers se retrouvent plus rapidement sur<br />

le marché <strong>du</strong> travail.<br />

L’INSERTION PROFESSIONNELLE<br />

DES DIPLÔMÉS DES GRANDES ÉCOLES<br />

À SON PLUS HAUT NIVEAU DEPUIS 2010<br />

TAUX NET D’EMPLOI À 6 MOIS<br />

en <strong>2018</strong><br />

+ 2,9 points par<br />

rapport à 2017<br />

(86,5 %)<br />

9/10<br />

89,4 % 88,6 %<br />

TAUX NET D’EMPLOI<br />

À 18 MOIS :<br />

: Des salaires en hausse<br />

En <strong>2018</strong>, le salaire brut moyen annuel des jeunes diplômés<br />

à l’entrée dans la vie active enregistre une hausse sensible en<br />

France en atteignant les 34 122 € contre 33 625 € en 2017<br />

(hors primes) et 38 225 € avec primes (37 998 € en 2017).<br />

DES DIPLÔMÉS DES GRANDES ÉCOLES<br />

Tous pays confon<strong>du</strong>s, il atteint 34 918 € hors primes et 39 246<br />

€ TROUVENT avec les primes. UN EMPLOI EN MOINS DE 6 MOIS<br />

Depuis 2016, les rémunérations perçues par la promotion<br />

chez les managers<br />

90 %<br />

chez les ingénieurs<br />

TAUX NET D’EMPLOI<br />

À 30 MOIS :<br />

94,5 % 96,9 %<br />

LES CDI POURSUIVENT LEUR PROGRESSION<br />

FOCUS<br />

81,1 % 82,9 %<br />

en <strong>2018</strong><br />

+ 2 points par<br />

rapport à 2017<br />

(79,1 %)<br />

62 %<br />

11,4 %<br />

sortante se redressent. En <strong>2018</strong>, elles sont à leur niveau le plus<br />

élevé, tant pour les managers que pour les ingénieurs, avec ou<br />

sans les primes. Exprimées en euros constants, les rémunérations<br />

moyennes hors primes des managers ont baissé de 3,9 % et<br />

celles des ingénieurs de 0,5 % entre 2005 et <strong>2018</strong>.<br />

: Un différentiel femme-homme<br />

persistant<br />

Tous les indicateurs sont moins favorables aux femmes avec des<br />

écarts comparables à ceux observés les années précédentes, sur<br />

le taux net d’emploi (4 points d’écart), la part des emplois en CDI<br />

(11 points d’écart), le statut cadre (11,3 points d’écart), mais aussi le<br />

niveau de salaire, avec un différentiel qui s’amplifie avec l’ancienneté.<br />

En France, hors primes, un manager-homme diplômé en 2017 reçoit<br />

en moyenne 2 500 € de plus qu’une femme-manager. L’écart est de<br />

1 800 € chez les ingénieurs. Avec les primes, l’écart s’amplifie, sans<br />

doute dû au statut de cadre plus fréquent chez les hommes : 4 300 €<br />

chez les managers et 2 500 € chez les ingénieurs.<br />

: De moins en moins d’expatriation<br />

Regain d’activité en France aidant pour la troisième année consécutive,<br />

les étudiants des grandes écoles privilégient la France : 87,1 %<br />

trouvent leur premier emploi dans l’Hexagone, soit une hausse de 2,3<br />

points par rapport à l’année dernière. Cette année, seulement 12,6 %<br />

des diplômés ont fait le choix de s’expatrier contre 14,6 % dans l’enquête<br />

2017 et même 16,7 % dans l’enquête 2015. Sont choisis, dans<br />

l’ordre, le Royaume-Uni (15,5%), l’Allemagne (10,2%), la Chine (7,8%),<br />

le Luxembourg et la Suisse (8,1% chacun).<br />

Les managers commencent plus souvent leur carrière à l’étranger que<br />

les ingénieurs : dans la promotion 2017, ils sont 18,6 % à occuper leur<br />

premier poste à l’étranger, quand les ingénieurs ne sont que 9,9 %. Cette<br />

différence per<strong>du</strong>re pour les promotions antérieures. Deux ans après leur<br />

diplôme, 23,8 % des managers occupent un emploi à l’étranger.<br />

chez les managers<br />

81,5 %<br />

chez les ingénieurs<br />

des étudiants des Grandes écoles ont trouvé<br />

un emploi avant l’obtention <strong>du</strong> diplôme.<br />

Un taux qui n’a jamais été atteint jusqu’ici.<br />

des étudiants des Grandes écoles poursuivent<br />

leurs études (7,1 % hors thèse, 4,3 % en thèse).<br />

: Les TPE/PME<br />

restent le premier<br />

employeur<br />

En <strong>2018</strong>, 39,3 % des diplômés<br />

des grandes écoles ont privilégié<br />

une entreprise de moins de<br />

250 salariés. Cette proportion<br />

est stable par rapport à l’année<br />

dernière. Neuf diplômés sur dix<br />

sont salariés <strong>du</strong> secteur privé.<br />

Les femmes sont plus présentes<br />

en proportion dans la fonction<br />

publique. Les sociétés de conseil<br />

ont rattrapé le secteur de la<br />

banque-assurance en tant que<br />

premier employeur des managers.<br />

Un diplômé sur trois est recruté<br />

dans ces deux secteurs. n<br />

Sébastien Gémon<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 20 JUILLET <strong>2018</strong> | Hors Série N°4<br />

Des salaires bruts annuels moyens qui restent stables

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