L'Essentiel Prépas - Juin 2018

L'Essentiel Prépas, un magazine numérique édité par HEADway Advisory. L'Essentiel Prépas est dédié aux professeurs de classes prépas et au managers de l'ESR. Bonne lecture L'Essentiel Prépas, un magazine numérique édité par HEADway Advisory.
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07.06.2018 Views

JUIN 2018 | N° 18 ÉCONOMIQUES & COMMERCIALES PAROLES DE PROF Les Lumières, l’Europe, les classes préparatoires : à Janson, CPGE se décline aussi en CPJE ENTRETIENS Bernard Ramanantsoa Yves Portelli (CCI Paris Ile-de-France) DOSSIER Quel modèle économique pour les écoles de management ? Stéphan Bourcieu (Burgundy School of Business) YouTube

JUIN <strong>2018</strong> | N° 18<br />

ÉCONOMIQUES<br />

& COMMERCIALES<br />

PAROLES DE PROF<br />

Les Lumières, l’Europe, les classes préparatoires : à Janson, CPGE se décline aussi en CPJE<br />

ENTRETIENS<br />

Bernard<br />

Ramanantsoa<br />

Yves<br />

Portelli<br />

(CCI Paris<br />

Ile-de-France)<br />

DOSSIER<br />

Quel modèle<br />

économique<br />

pour les écoles<br />

de management ?<br />

Stéphan<br />

Bourcieu<br />

(Burgundy<br />

School of<br />

Business)<br />

YouTube


EDITO<br />

Parcoursup ou<br />

l’éloge de l’attente<br />

C’est un grand soupir de soulagement qu’ont poussé les équipes de Parcoursup le 4 juin en<br />

voyant que le nombre de candidats sans proposition avait chuté à un peu plus de 215 000<br />

une fois les deux premières semaines de choix achevées. Mais qu’elles sont longues ces<br />

premières semaines de Parcoursup. Dans un monde d’immédiateté l’algorithme à détentes<br />

multiples de Parcoursup se révèle en effet une sorte d’éloge de la lenteur. Des candidats<br />

multi-admis y prennent le temps de la réflexion pendant que leurs camarades moins bien<br />

servis attendent qu’arrive enfin le Godot des admissions. On leur avait promis qu’un Parcoursup<br />

étincelant allait effacer les affres du tirage au sort d’APB, ils ont finalement à se lever<br />

chaque matin dans la crainte de ne toujours voir aucun de leurs vœux exaucés. Un processus<br />

dans lequel il est « difficile de ne pas voir un échec » analyse Le Monde qui voit « l’émotion<br />

dans les familles de lycéens sans rien, chez les enseignants confrontés parfois à des classes<br />

entièrement « en attente », démoralisées à quelques semaines du baccalauréat ».<br />

À la fin il n’en restera aucun sans affectation…<br />

La moitié des 812 000 candidats à une affectation dans l’enseignement supérieur n’avait<br />

pas reçu de proposition le 22 mai sur Parcoursup. Un chiffre qui ne devait pas vraiment<br />

surprendre. Déjà en 2016 dans un rapport, la Cour des Comptes estimait que le nombre<br />

de candidats qui n’auraient pas reçu de proposition le 8 juin aurait été de 300 000 sur<br />

admission-postbac si un algorithme classant n’avait pas alors été mis en œuvre (à l’époque<br />

ils avaient été 148 000 à ne pas être affectés). « Les lycéens qui auront des propositions<br />

en accepteront certaines, en refuseront d’autres et donc libéreront des places », explique la<br />

ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal.<br />

Oui mais ils prennent leur temps…<br />

Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation garantit qu’au<br />

moins une réponse positive sera apportée aux deux tiers des candidats d’ici au début du<br />

bac et 80% en juillet. Soit… un mois plus tard que la procédure admission-postbac. De<br />

quoi conforter tous ceux qui estimaient que la fin de la hiérarchisation des vœux allait provoquer<br />

retards et tensions. Pour les étudiants comme pour des établissements qui devront<br />

encore attendre jusqu’à la rentrée pour stabiliser leurs effectifs. Là encore « Le Monde »<br />

décrit de futurs bacheliers qui se sont sentis « humiliés, blessés, découragés, en découvrant<br />

leurs résultats sur l’écran ». Une violence psychologique qui semble bien avoir été<br />

sous-estimée par le gouvernement. « Découvrir qu’on est 3 000 e sur 3 000, c’est extrêmement<br />

violent, pointe Nicolas Charles, maître de conférences en sociologie à l’université de<br />

Bordeaux. On voit qu’on est dernier d’une liste et qu’on a été jugé. » Une « mise en concurrence<br />

» des bacheliers à laquelle la plupart n’étaient pas préparés.<br />

Ces meilleurs qui ont tous les choix<br />

Prenons l’exemple des lycées proposant les classes préparatoires les plus renommées.<br />

Disons les six les plus demandés en France commente la proviseure du lycée Saint-Louis<br />

à Paris, Chantal Collet : « Avec APB, et compte tenu du nombre de divisions, chacun de ces<br />

lycées permettait à environ 200 élèves de recevoir une réponse positive en MPSI. En tout<br />

1200 élèves. Avec Parcoursup, lors de la toute première réponse, ils ne seront probablement<br />

qu’environ 500 voire moins, les tout meilleurs, à recevoir plusieurs réponses positives<br />

à leurs vœux. Dès le 501 e tous les autres vont être en liste d’attente. De très bons candidats<br />

qu’il va falloir rassurer le temps que ceux qui sont devant eux fassent leur choix ».<br />

Le résultat est d’autant plus paradoxal qu’il part de bons sentiments. Qui peut nier<br />

que laisser plus de temps aux lycéens pour choisir leur filière est positif ? Et donc que<br />

la suppression du choix d’une filière de prédilection dès le mois de mai soit une bonne<br />

chose. En tout cas pas les universités qui voient là un bon moyen d’amener de très<br />

bons étudiants à les choisir en toute sécurité sans forcément privilégier tout de suite des<br />

formations sélectives. D’autant que ces mêmes universités garantissent par ailleurs une<br />

place à tous au terme de temps de remédiation qui, là aussi, sont les bienvenues. « L’enfer<br />

» que disent vivre certains avec Parcoursup est pavé de bonnes intentions…<br />

→ Au 4 juin, un total de 596 856 candidats ont reçu au<br />

moins une proposition d’orientation. Chaque jour, la situation<br />

de dizaines de milliers de candidats évolue, les listes<br />

d’attente sont actualisées et le nombre de premières<br />

propositions augmente. Une carte interactive permet<br />

de géolocaliser les vœux confirmés par les candidats le<br />

31 mars dernier (dans le cas des filières sélectives, seuls<br />

les vœux avec une réponse positive sont représentés).<br />

Celle-ci est complétée par un tableau.<br />

Olivier Rollot<br />

Rédacteur en chef<br />

Sommaire<br />

JUIN <strong>2018</strong> | N° 18<br />

Les ESSENTIEL DU MOIS 4 à 6<br />

ENTRETIEN 8-9<br />

« Il va être de plus en plus<br />

difficile d’être des<br />

research institutions »<br />

PUBLI-INFORMATION 10-11<br />

NEOMA Business School<br />

réforme son Programme<br />

Grande École<br />

DOSSIER 12 à 14<br />

Quel modèle<br />

économique pour<br />

les écoles de<br />

management ?<br />

ENTRETIEN 15<br />

« Les classes préparatoires<br />

sont le socle sur lequel les<br />

écoles proposent des cursus<br />

de formation adaptés et<br />

individualisés »<br />

ENTRETIEN 16-17<br />

« La qualité des services<br />

que nous offrons aux<br />

étudiants est une priorité »<br />

PAROLES DE PROF 18-19<br />

Les Lumières, l’Europe,<br />

les classes préparatoires :<br />

à Janson, CPGE se décline<br />

aussi en CPJE<br />

REPÈRES 20<br />

20 ans d’insertion<br />

des jeunes<br />

"L’Essentiel du Sup - <strong>Prépas</strong>" est une publication du groupe<br />

33 rue d’Amsterdam | 75008 Paris |<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont |<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot | o.rollot@headway-advisory.com |<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont |<br />

f.boleduchomont@headway-advisory.com - 01 71 18 22 62 |<br />

Photo de couverture : Essec BS<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 2 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN<br />

DEPUIS 16 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

6 e 4 e<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

INSERTION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />

Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />

Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

www.audencia.com<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

L’EM Normandie<br />

révèle son film<br />

« admissibles »<br />

RevealYourself : le « film<br />

amissibles » <strong>2018</strong> de l’EM<br />

Normandie est sorti. La<br />

danse c’est sympa mais on<br />

regrette quand même ses<br />

fameux Vikings…<br />

« Classement des classements »<br />

des écoles de commerce : le sprint final<br />

→→<br />

Bientôt 13 académies.<br />

Un rapport ministériel<br />

préconise le passage de 26<br />

à 13 académies, selon une<br />

carte calquée sur celle des<br />

nouvelles grandes régions.<br />

→→<br />

L’École polytechnique<br />

va obtenir le grade de<br />

licence pour son bachelor.<br />

C’est un précédent qui<br />

fait des vagues du côté<br />

de l’université. Un projet<br />

de décret octroie le grade<br />

de licence aux titulaires<br />

du bachelor de l’École<br />

polytechnique. « Il est clair<br />

que cela ouvre une brèche :<br />

ce qui est accordé à l’X n’a<br />

aucune raison de ne pas<br />

l’être pour les autres écoles »,<br />

remarque Frank Bournois,<br />

directeur d’ESCP-Europe et<br />

président de la commission<br />

formation de la Conférence<br />

des grandes écoles (CGE).<br />

→ → « l’Étudiant » change<br />

de main.<br />

Comexposium,<br />

société internationale<br />

d’organisation de salons<br />

et filiale de la CCI Paris<br />

Ile-de-France, est entrée en<br />

négociation exclusive afin<br />

d’acquérir la majorité du<br />

capital de Coalition Media<br />

Group (CMG), la société<br />

qui possède notamment<br />

l’Étudiant depuis le premier<br />

trimestre 2017.<br />

Avec son Classement des Grandes écoles de commerce grade<br />

master « Le Parisien » a clos le 15 mai la saison des classements.<br />

En s’y classant 6 e ex aequo avec Grenoble EM, Skema<br />

confirme sa montée en puissance déjà vue dans « Challenges<br />

» (également classée 6 e ) et dépasse son niveau des trois<br />

autres classements : 7 e pour « Le Point », 9 e pour « l’Étudiant »<br />

et 8 e pour « Le Figaro ». Si le top 5 est classique (HEC, Essec,<br />

Edhec, emlyon, ESCP Europe), « Le Parisien » se singularise<br />

Maths : la plus-value des prépas<br />

En 2015 un échantillon d’élèves de première année de classes<br />

préparatoires scientifiques a participé à l’évaluation internationale<br />

TIMSS Advanced dans les mêmes conditions que<br />

les élèves de Terminale S. Avec un score moyen de 506 en<br />

physique, ces élèves rejoignent le groupe des pays les plus<br />

performants. Et avec un score de 591 en mathématiques, ils le<br />

dépassent même. Loin devant les 540 points des élèves de la<br />

Fédération de Russie deuxièmes.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 4 JUIN <strong>2018</strong> | N°18<br />

en classant 3 e ex aequo les trois dernières. Notre comparatif<br />

résume une année de palmarès sachant que BSB, l’ESC Pau et<br />

Télécom EM n’ont pas répondu au « Parisien ». n<br />

→ La moyenne de rang des écoles peut être largement supérieure<br />

aux 26 classées ici car elle prend en compte les rangs<br />

de toutes les écoles classées. Y compris les postbac.<br />

L’étude portant sur les élèves de Terminale S a montré de<br />

fortes différences entre filles et garçons. Le taux moyen de<br />

réussite à l’ensemble des items est de 65 % pour les filles et<br />

de 70 % pour les garçons en mathématiques et de 50 % pour<br />

les filles et de 55 % pour les garçons en physique. L’écart est<br />

du même ordre en CPGE. n<br />

→ Tous les détails dans la note dédiée de la DEPP.<br />

Télécom EM devient Institut Mines Télécom<br />

Business School<br />

« Notre nom n’était pas un atout. Trop marqué années 80 quand<br />

tous les opérateurs se sont séparés aujourd’hui de la mention<br />

« télécom ». Trop proche de celui d’une école d’ingénieurs »,<br />

détaille le directeur de Télécom EM, Denis Guibard qui entend<br />

aujourd’hui s’appuyer sur l’Institut Mines Télécom « à l’image<br />

des business schools du MIT ou de la TU Munich ». Un changement<br />

de marque qui est déjà le deuxième en dix ans (en 2008<br />

Télécom EM était née de la scission en deux de Télécom INT)<br />

et a murement été réfléchi avec les alumni. La nouvelle école<br />

entend regrouper 1 800 étudiants à l’horizon 2022, recruter plus<br />

largement en prépas (20 places de plus cette année pour monter<br />

à 150 mais… 599 candidatures de moins selon les premiers<br />

chiffres de la BCE), obtenir l’accréditation Equis et développer<br />

l’apprentissage tout au long de son cursus en aménageant<br />

les périodes obligatoires à l’étranger. Le tout en maintenant un<br />

modèle singulier qui la voit accueillir 50 % d’étudiants boursiers<br />

– qui ne payent aucun droit de scolarité – tout en restant la<br />

Grande école la moins chère : 7 050 € par an.


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

Kedge veut former à la<br />

« maîtrise des dimensions<br />

technologiques »<br />

© KEDGE BS<br />

« Le XXI e siècle sera celui de la technologie. Comment réinventer<br />

l’école pour former ses leaders ? » Président de Kedge<br />

BS, Stanislas de Bentzmann porte avec le directeur général de<br />

l’école, José Milano, le nouveau projet pédagogique de l’école<br />

dans lequel les managers seront en maîtrise des dimensions<br />

technologiques. D’où une nouvelle base line intitulée « Transformative<br />

Innovation for Humanity ». Un projet qui repose sur<br />

la force d’une école qui est la quatrième en France par le<br />

chiffre d’affaires avec 12 580 étudiants et 57 000 alumni. Une<br />

« masse critique » essentielle pour José Milano « persuadé<br />

qu’il n’y aura demain plus de place pour les écoles de milieu<br />

de classement ». « D’ici 2021 nous voulons être dans le top<br />

25 des business schools européennes et recevoir 15 000<br />

étudiants », renchérit Stanislas de Bentzmann.<br />

Pour répondre à ces objectifs Kedge s’organise plus que<br />

jamais autour de ses six grandes thématiques de recherche :<br />

marketing, supply chain, wine and spirits, finance, health<br />

management et industries et culture. Le tout en transformant<br />

tous ses campus : travaux d’expansion à Marseille (inauguration<br />

fin 2020), nouveau espace entrepreneurial à Bordeaux,<br />

nouveau bâtiment à Toulon, déménagement à Paris pour intégrer<br />

un nouveau bâtiment de 3 200 m 2 Cour Saint-Emilion en<br />

2019. À Dakar l’antenne BEM devrait atteindre 10 M€ de<br />

chiffre d’affaires et recevoir 3 000 étudiants. Kedge sera là-bas<br />

partenaire avec l’ESTP pour la soutenir dans son implantation<br />

et créer un diplôme commun. À Shanghai, Kedge sera la<br />

seule école à pouvoir délivrer une licence et un master local en<br />

anglais. Pour développer sa « pédagogie augmentée », Kedge<br />

va également travailler de plus en plus avec des écoles d’ingénieurs<br />

comme Arts et Métiers, Yncrea, Polytech Marseille, etc.<br />

Mais aussi avec de grands partenaires comme Microsoft. n<br />

EN BREF<br />

→→<br />

Isabelle Barth prend la direction<br />

de l’Inseec.<br />

Isabelle Barth prendra<br />

officiellement la<br />

direction générale de<br />

l’Inseec BS le 1 er juillet<br />

prochain (elle occupe<br />

déjà les fonctions).<br />

Succédant à<br />

Catherine Lespine, qui conservait le<br />

poste en plus de la direction de tout le<br />

groupe Inseec U, Isabelle Barth sera<br />

également responsable de « l’animation<br />

et de la valorisation de la recherche du<br />

groupe » et de ses cinq grandes écoles<br />

(Inseec, ESCE, EBS, ECE, UIM). « Ma<br />

mission est de rendre à l’Inseec BS sa<br />

place centrale au sein du groupe, et de<br />

l’aider à reprendre sa légitimité dans le<br />

concert des grandes écoles », a-t-elle<br />

confié à EducPros tout en affirmant sa<br />

volonté de continuer à travailler avec le<br />

directeur de l’école, Rémy Challe.<br />

→→<br />

Anne-Marie Rouane quitte l’ISG<br />

Elle dirigeait l’ISG BS depuis 1999.<br />

Anne-Marie Rouane en a quitté<br />

la direction le 30 mai après avoir<br />

informé ses équipes dans un mail.<br />

C’est Thierry Sebagh qui la remplace.<br />

C’est le cinquième départ d’un<br />

directeur d’école de management<br />

française cette année.<br />

Vous allez y prendre goût !<br />

Une École de référence sur l’alternance<br />

avec un taux d’insertion de 95%<br />

avant la fin des études.<br />

PROGRAMME GRANDE ÉCOLE<br />

DIPLÔME VISÉ BAC+5<br />

GRADE DE MASTER<br />

17 SPÉCIALISATIONS EN M2<br />

Alternance possible en M1 et/ou M2<br />

sur Caen, Le Havre ou Paris.<br />

Plus de 600 étudiants dans la filière<br />

alternance cette année.<br />

Programme Grande Ecole<br />

en Formation Initiale.<br />

em-normandie.fr<br />

L’ESPRIT DE CONQUÊTE<br />

CAEN ● LE HAVRE ● PARIS ● DUBLIN ● OXFORD<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 5 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

ESCP Europe se<br />

renforce en Chine.<br />

ESCP Europe vient de<br />

signer deux accords avec<br />

l’Université de Tsinghua.<br />

Le premier concerne le<br />

programme ABMD (Art<br />

Business Management<br />

Doctor) qui démarre en<br />

juin <strong>2018</strong> et dont le but<br />

est de « donner aux<br />

participants le<br />

savoir-faire et les<br />

connaissances<br />

spécifiques nécessaires à<br />

la production et à la<br />

diffusion de biens et<br />

d’activités culturelles en<br />

Chine ».<br />

Le second concerne le<br />

Bachelor in Management<br />

de ESCP Europe (BSc)<br />

avec le lancement prévu,<br />

à la rentrée 2019, d’une<br />

filière « Chine-Europe »,<br />

comprenant une<br />

première année à<br />

Tsinghua suivie de deux<br />

années sur ses campus<br />

européens.<br />

327 000 nouveaux étudiants en 2026<br />

Selon la note Projections des effectifs dans l’enseignement supérieur<br />

pour les rentrées de 2017 à 2026 que vient de publier le<br />

ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation,<br />

le nombre total d’étudiants devrait s’accroître de 65 000<br />

à la rentrée <strong>2018</strong> pour absorber le boom démographique intervenu<br />

en l’an 2000. Dans les CPGE, ce sont environ 2 800 nouveaux<br />

entrants (+6,6 %) qui sont attendus.<br />

Si la démographie des populations arrivant dans le supérieur<br />

connaît une forte hausse en <strong>2018</strong> elle se réduit les années<br />

suivantes : la progression annuelle prévue en 2021 et 2022 est<br />

de l’ordre de 1 % chaque année. À l’université, la hausse sur la<br />

période 2017-2022 serait de 7,8 % soit 120 000 inscriptions<br />

supplémentaires, répartis en 65 200 inscrits supplémentaires<br />

en licence, 60 100 en master et 5 300 en doctorat. En CPGE, on<br />

observerait une hausse de même ampleur (+5,2 %) correspondant<br />

à 4 500 nouveaux inscrits.<br />

En 2026 enfin, 2 937 000 étudiants seraient inscrits dans l’enseignement<br />

supérieur français. La croissance du nombre d’étudiants<br />

s’établirait alors à 327 000 entre 2016 et 2026 (+ 12,7%). L’université<br />

gagnerait au total 179 000 étudiants soit une hausse de<br />

11,8 %. Les flux d’entrée en CPGE devraient également connaître<br />

une hausse importante (+ 7,7 %). Mais l’augmentation la plus<br />

importante concernerait les effectifs des formations d’ingénieurs<br />

non universitaires (+22 %). Les effectifs des « autres formations »<br />

(écoles de commerce, écoles privées…) seraient eux aussi particulièrement<br />

dynamiques, avec une croissance de 18 %. n<br />

→ En 2017 la hausse devrait avoir été de 36 000 étudiants environ<br />

(+1,4 % hors doubles inscriptions CPGE / universités).<br />

© Université Lyon 3<br />

LES<br />

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COMPTABILITÉ DROIT<br />

AUDIT EXPERTISE<br />

CONSEIL<br />

MARKETING<br />

MANAGEMENT DES<br />

ARTS ET DE LA CULTURE<br />

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MANAGEMENT DES<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 6 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


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supérieur. Déclinée au format webzine mensuel<br />

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académiques et d’enseignants<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 7 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


ENTRETIEN<br />

« Il va être de plus<br />

en plus difficile<br />

d’être des<br />

research<br />

institutions »<br />

L’ancien directeur général d’HEC,<br />

Bernard Ramanantsoa, reste<br />

l’un des observateurs les plus<br />

attentifs de l’univers des écoles<br />

de management. Et de leur<br />

modèle économique. Son regard<br />

toujours acéré sur un univers en<br />

plein mouvement…<br />

© HEC Paris<br />

Olivier Rollot : Il y a quelques semaines vous vous êtes interrogé<br />

sur Xerfi Canal sur la santé financière des écoles<br />

de management. Vous pensez toujours qu’elles sont au<br />

« bord du gouffre » ?<br />

Bernard Ramanantsoa : Soyons précis : je maintiens que si<br />

les écoles veulent pouvoir investir pour être aux standards internationaux,<br />

et notamment en recherche, elles vont cruellement<br />

manquer de moyens. Je souhaitais tirer la sonnette d’alarme,<br />

notamment vis-à-vis des tutelles : avec les moyens qu’ont<br />

aujourd'hui nos écoles il va leur être de plus en plus être difficile<br />

d’être ce qu’on appelle des research institutions. Bien sûr, elles<br />

vont continuer à dire qu’« elles font de la recherche » mais cela<br />

ne compte que si cette recherche répond aux standards internationaux.<br />

Et vouloir changer les critères pour prétendre rester<br />

une research school est un vœu pieux qui ne trompe pas grand<br />

monde dans le secteur ; malgré quelques interventions au sein de<br />

l’EFMD ou de l’AACSB, on ne change pas comme ça des règles<br />

du jeu mondiales !<br />

O. R : Faute de moyens, on va forcément vers une segmentation<br />

entre des « research institutions » et des « teaching<br />

institutions » ?<br />

B.R : Oui, et ça n’a rien de gênant en soi. Ce n’est pas une honte<br />

d’être une teaching school et je ne comprends pas pourquoi il y a<br />

un embarras à assumer ce statut. Pourquoi, les écoles de « milieu<br />

de tableau » ne revendiquent-elles pas plus d’être des vecteurs<br />

du développement de leurs régions, de leurs Métropoles ? Elles<br />

pourraient même solliciter plus de subventions de ces collectivités.<br />

Et puis, on peut gagner beaucoup d’argent en étant une<br />

teaching school, ne serait-ce qu’en n’ayant pas à rémunérer<br />

des enseignants-chercheurs aux standards internationaux.<br />

>>> suite page 9<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 8 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


ENTRETIEN<br />

>>> suite de la page 8<br />

Regardez d’ailleurs le nombre croissant des écoles qui intéressent les fonds<br />

d’investissement !<br />

Non, ce qui est beaucoup plus embarrassant, c’est le nombre très limité<br />

de vraies research schools en France. Faut-il rappeler qu’on n‘est une<br />

research institution que si, et seulement si, on peut revendiquer des publications<br />

reconnues mondialement et si la culture de l’Institution est une culture<br />

« orientée recherche » ?<br />

Tout le monde en convient (http://orientation.blog.lemonde.fr/2017/09/04/<br />

les-ecoles-de-management-a-la-recherche-de-nouvelles-ressources/) : il n’y<br />

a, en France, aujourd’hui, en comptant l’INSEAD, que deux/trois institutions,<br />

qui peuvent revendiquer ce statut ! Je trouve cela très ennuyeux. C’est la<br />

recherche produite qui fait la notoriété internationale d’une école. Une école<br />

gagne beaucoup en réputation quand les professeurs du monde entier en<br />

disent du bien : et ils en disent du bien quand ils connaissent les publications<br />

de cette école. Si on connaît aussi bien HEC dans le monde aujourd'hui c’est<br />

grâce à sa recherche.<br />

Plus globalement, il est navrant que notre pays n’investisse pas plus en<br />

recherche : je continue à dire que nous obérons notre compétitivité future !<br />

D’où mon cri d’alarme : il faut plus de research institutions et donc beaucoup<br />

plus de moyens.<br />

O. R : Justement comment définiriez-vous la recherche en management ?<br />

B.R : Le management est un domaine particulier des sciences humaines,<br />

certes appliqué, qui s’irrigue de sciences plus fondamentales, comme l’économie,<br />

la psychologie, la sociologie, etc., et qui se prête tout à fait à l’investigation<br />

scientifique et aux efforts de développement théorique. On pourrait,<br />

modestement certes, comparer le management à la médecine, qui est un<br />

champ de recherche scientifique appliquée qui s’appuie sur la chimie, la<br />

biologie et la physiologie.<br />

Comment évaluer cette recherche ? Les publications dans des revues de<br />

recherche sont aujourd’hui le seul critère partagé dans le monde entier pour<br />

évaluer la recherche en management.<br />

Tout ce que publie un professeur n’est pas automatiquement de la<br />

recherche ! Les livres, par exemple, sont le plus souvent des ouvrages de<br />

vulgarisation, ou bien des essais, des réflexions et ne présentent pas des<br />

travaux véritablement scientifiques. On est d’ailleurs plus légitime à vulgariser<br />

ainsi, et ce terme n’a rien de péjoratif, si l’on a auparavant effectué et publié<br />

des travaux de recherche de haut niveau garantis justement par les publications<br />

scientifiques. « L’État du management » que publie Paris-Dauphine ou<br />

Knowledge@HEC sont des exemples que je trouve réussis.<br />

Même chose pour un manuel de cours : il peut être issu de la recherche<br />

mais ce n’est pas de la recherche. Certains collègues, travaillant au sein des<br />

quelques research schools françaises, sont d’ailleurs les auteurs de certains<br />

des ouvrages de référence français en management et leur réputation en<br />

matière de recherche est pour beaucoup dans la notoriété de ces livres.<br />

O. R : Il y a des débats incessants sur le sujet entre ceux qui attendent<br />

qu’elle soit avant tout au service des entreprises et ceux qui<br />

la veulent plus large. Selon vous on devrait plutôt parler de recherche<br />

en management ou en sciences de gestion ?<br />

B.R : Pardon, mais j’ai peur que ce soit là une querelle byzantine. La question<br />

qui se pose pour le grand public, comme pour bon nombre de dirigeants<br />

d’entreprise, est celle de l’utilité de la recherche en management : est-elle<br />

in fine utile aux managers, aux entreprises, à la société tout entière ? La<br />

réponse est heureusement : « oui ! Aux trois, mon Général ! ». La gestion<br />

passive en finance, la finance comportementale, la diversification sont des<br />

exemples classiques où la recherche en management a d’ores et déjà permis<br />

de mieux cerner les problématiques pertinentes, d’apporter des réponses<br />

définitives ou parfois encore partielles, mais en tout état de cause de mieux<br />

comprendre les phénomènes à l’œuvre. Et, vous conviendrez, j’en suis sûr,<br />

que l’exigence de rigueur intrinsèque à toute démarche de recherche permet<br />

de prendre du recul par rapport aux idées toutes faites ou aux affirmations<br />

En devenant un EESC (établissement d’enseignement supérieur consulaire) HEC a<br />

entrepris sa mue.<br />

approximatives, mais souvent péremptoires, qui envahissent le monde des entreprises<br />

comme toute notre société.<br />

O. R : Les entreprises françaises financent-elles assez les écoles de<br />

management ?<br />

B.R : Il y a toute une gamme de liens possibles avec les entreprises : prendre<br />

des stagiaires, financer des bourses, permettre aux enseignants d’écrire des cas,<br />

entretenir des relations très privilégiées de counseling avec des professeurs, la<br />

participation à des comités d’orientation, et puis, bien sûr le financement de la<br />

recherche. Sur ce dernier point, le modèle idéal, pour moi, c’est celui qui existe<br />

dans les grandes business schools américaines où les entreprises financent de<br />

manière désintéressée la recherche sans jamais demander si cela va leur faire<br />

gagner des parts de marché. Si on excepte l’Insead, HEC, au travers de sa Fondation,<br />

il n’y a pas beaucoup d’autres écoles françaises ni beaucoup d’entreprises<br />

qui arrivent à appliquer ce modèle.<br />

O. R : Les chaires de recherche sont le meilleur moyen de faire financer<br />

la recherche par les entreprises ?<br />

B.R : Aux États-Unis les entreprises qui fondent des chaires apportent du capital<br />

et ne peuvent donc plus se retirer ensuite. C’est incontestablement le meilleur<br />

moyen, sur le long terme, de financer de la recherche. En France, cette pratique<br />

est beaucoup plus rare. Quelques entreprises offrent ce que les Anglo-Saxons<br />

appellent des fellowships, c’est-à-dire des financements limités dans le temps et<br />

nombreuses sont celles qui attendent un retour plus immédiat, en espérant, par<br />

exemple, du counselling en échange ; c’est inconcevable pour un professeur dans<br />

la culture anglo-saxonne.<br />

O. R : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ces dix dernières années dans<br />

les écoles de management françaises ?<br />

B.R : Leur réactivité face au désinvestissement financier de leurs tutelles des<br />

chambres de commerce et d’industrie et face à la baisse de plusieurs sources de<br />

financement. Le statut d’EESC (établissement d’enseignement supérieur consulaire)<br />

va leur donner plus de flexibilité, notamment pour la gestion des RH. Mais ce<br />

statut ne facilite pas l’entrée au capital d’autres parties prenantes. Nous sommes<br />

aujourd'hui dans une phase (peut-être intermédiaire) où les CCI ont toujours, de<br />

par la loi, la majorité absolue, et donc le pouvoir : difficile avec ça d’attirer des<br />

investisseurs.<br />

O. R : La crise de financement que vous évoquez n’est-elle pas mondiale ?<br />

B.R : Toutes les business schools vous diront manquer de moyens, mais c’est une<br />

question d’échelle. Vous constaterez que, quel que soit le continent, les meilleures,<br />

les research schools, continuent à recruter les meilleurs chercheurs, parfois à prix<br />

d’or. La recherche reste à leurs yeux « la mère de toutes les batailles » ! n<br />

© HEC Paris<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 9 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


PUBLI-INFORMATION<br />

NEOMA Business School<br />

réforme son Programme<br />

Grande Ecole<br />

Proposer des parcours diversifiés et modulables, adapter le programme aux dernières<br />

évolutions professionnelles, offrir aux étudiants des expériences d'apprentissage innovantes…<br />

Tels sont les piliers de la réforme du Programme Grande Ecole de NEOMA Business School<br />

qui place la notion d'excellence collaborative au centre de sa démarche.<br />

Proposée dès septembre <strong>2018</strong>, la nouvelle formule allie excellence académique et<br />

expérimentation pour permettre aux étudiants de se construire un parcours cohérent.<br />

© Michel Jolyot<br />

Un nouveau rythme favorisant<br />

l'expérience et la prise de décision<br />

Le nouveau Programme Grande École s'articule autour<br />

de 3 socles – cours, échange académique et stages – qui<br />

peuvent se combiner sur différents semestres et laissent<br />

beaucoup de souplesse aux étudiants dans le façonnage<br />

de leur parcours :<br />

• la césure peut se découper en deux périodes de<br />

6 mois avec des sessions de cours entre les deux<br />

• le cursus se décline selon 2 formats : le format<br />

classique (4 à 6 semestres) et le format « fast track »<br />

(2 à 4 semestres),<br />

• la possibilité de partir en échange académique d’un<br />

semestre en M1 avec la possibilité de choisir la période<br />

de départ,<br />

• la spécialisation, en Master 2, est plus longue (de<br />

septembre à avril) pour laisser le temps aux étudiants<br />

de mûrir leur projet.<br />

Depuis Mai 2017, Sylvie JEAN est à la tête du Programme<br />

Grande Ecole de NEOMA Business School. Elle a<br />

rejoint l'Ecole après 17 ans passés à l'EDHEC à différents<br />

postes lui assurant une vision globale de l'activité et des<br />

enjeux liés aux entreprises, aux étudiants et bien sûr aux<br />

programmes.<br />

Professeur de Marketing, Sylvie a publié un grand nombre d'articles, d'ouvrages<br />

et de cas pédagogiques en lien avec le retail et les enjeux de la consommation.<br />

Dernièrement, Directrice des Admissions et de l'année Pré-Master EDHEC<br />

Grande Ecole, elle a également été en charge du développement à Londres et<br />

Singapour du MSc in Global Business et de missions de partenariats pour la<br />

Direction Entreprises et Carrières du Groupe EDHEC Business School. n<br />

▼<br />

▼<br />

Garantir le continuum avec la classe<br />

préparatoire tout en préparant aux<br />

métiers de demain<br />

Dans le cadre de cette réforme, les contenus du Programme<br />

Grande École s'enrichissent de nouveaux cours<br />

et modules. Par exemple dès l'année prochaine un cours<br />

« Humanité et Management », co-construit avec des<br />

professeurs de prépas, sera proposé aux étudiants. Ce<br />

cours vise à faire le lien entre les grands auteurs étudiés<br />

en classe préparatoire et les cours de management. C'est<br />

également l'ambition du cas fil rouge interdisciplinaire,<br />

alternant dispositifs pédagogiques réels et virtuels, qui<br />

mobilise les étudiants autour d'un cas réel d'entreprise.<br />

Les parcours d'excellence sur lesquels le Programme<br />

Grande École de NEOMA BS est plébiscité sont, quant<br />

à eux, renforcés. C'est notamment le cas du parcours<br />

Conseil & Audit, co-construit avec les cabinets d'audit,<br />

et du parcours CFA. De même, le parcours apprentissage<br />

est renforcé avec près de 650 places, plaçant NEOMA BS<br />

comme la 2 e École de Management française accueillant<br />

le plus d'apprentis. Enfin, le parcours dédié à la vie<br />

associative et à l'entrepreneuriat a été remanié sur<br />

le plan académique et rebaptisé « NEOMA Parcours Associatif<br />

». Il propose aux étudiants un aménagement de<br />

leur planning, des cours 100 % en anglais et des ateliers<br />

en lien avec leurs projets.<br />

Les doubles-diplômes permettant le développement<br />

de doubles compétences, tels que celui avec le Mastère<br />

Spécialisé Technologie & Management de Centrale Supélec,<br />

ou le D.U. Géopolitique avec l'URCA (Université de<br />

Reims Champagne-Ardenne), ont également une place<br />

centrale dans la nouvelle maquette.<br />

suite page 11<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 10 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


PUBLI-INFORMATION<br />

suite de la page 10<br />

Visionner la vidéo<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 11 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


D O S S I E R<br />

Quel modèle économique<br />

pour les écoles de<br />

management ?<br />

© Essec BS<br />

Des coûts en hausse pour des ressources contraintes :<br />

les écoles de management doivent affronter un double<br />

défi. Tous recherchent de nouvelles ressources tout<br />

en se réorganisant.<br />

Le hall de Kedge BS à Bordeaux<br />

En proclamant que « les écoles de management sont au bord<br />

du gouffre » en septembre 2017, le directeur général honoraire<br />

d’HEC, Bernard Ramanantsoa, a ouvert un vaste débat. Ces<br />

dernières années les écoles de management françaises ont en<br />

effet dû successivement affronter une baisse des revenus tirés de<br />

la taxe d’apprentissage et la diminution des ressources allouées<br />

par des chambres de commerce et d’industrie, dont beaucoup<br />

sont l’émanation. De 10 millions d’euros aujourd’hui par an pour<br />

ESCP Europe, la dotation de la chambre de commerce et d’industrie<br />

Paris Ile-de-France devrait ainsi passer à zéro dès 2022.<br />

« Nous avons trouvé notre mode de financement par nos activités,<br />

la fondation ou encore le développement des chaires », n’en<br />

assure pas moins le directeur d’ESCP Europe, Frank Bournois.<br />

« On réforme encore la taxe d’apprentissage, on nous casse l’année<br />

de césure, on a parfois le sentiment en France d’être remis<br />

en cause à chaque fois que nous faisons un pas en avant »,<br />

regrette de son côté la directrice générale de Skema BS, Alice<br />

Guilhon, qui n’exclut pas « d’installer un jour son siège social à<br />

Singapour ou ailleurs ».<br />

: Trouver de nouveaux moyens<br />

Les questions budgétaires sont d’autant plus centrales que<br />

les business schools françaises ont su s’imposer avec des<br />

ressources moindres que celles de leurs grands compétiteurs.<br />

« Ce qui m’a le plus marqué ces dix dernières années dans<br />

les écoles de management françaises c’est leur réactivité face<br />

au désinvestissement financier de leurs tutelles des chambres<br />

de commerce et d’industrie et face à la baisse de plusieurs<br />

sources de financement » soutient Bernard Ramanantsoa<br />

quand son successeur, Peter Todd, fait remarquer que « Les<br />

ressources d’HEC ont augmenté de 7 % en un an mais nous<br />

sommes bien derrière nos compétiteurs en termes de moyens.<br />

Notre ratio professeurs / étudiants est par exemple de 1 pour<br />

25 quand il est autour de 1 pour 10 au sein de Wharton ou de<br />

la London BS ». Et le directeur général de l’EFMD, Eric Cornuel,<br />

de confirmer : « Les business schools françaises sont excellentes<br />

et reconnues partout dans le monde pour la qualité de<br />

leurs relations avec leur environnement, l’encadrement de leurs<br />

étudiants, leur recherche ou encore leur corps professoral. Le<br />

tout avec des ressources très limitées si on les compare à leurs<br />

consœurs américaines. Prenez une business school de régions<br />

en France, accréditée Equis et AACSB, et donnez les mêmes<br />

moyens à une business school américaine : vous verrez que<br />

rien n’en sortira ».<br />

Face à ces contraintes, les écoles de management développent<br />

de nouveaux diplômes, se concentrent sur le développement de<br />

la formation professionnelle et renforcent leur ancrage international.<br />

Dans son rapport pour la FNEGE sur Les ressources<br />

des écoles de management : la nouvelle donne, Jean-Philippe<br />

>>> suite page 13<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 12 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 12<br />

Denis, professeur à l’Université Paris Sud – Paris Saclay et<br />

co-auteur de l’étude avec la professeure de Kedge BS Corinne<br />

Grenier, n’en estime pas moins que « seuls les frais de scolarité<br />

peuvent compenser les baisses de ressources mais cela<br />

risque de coincer si l’employabilité des étudiants n’est plus à la<br />

hauteur ». En 2017 l’évolution des frais de scolarité des écoles<br />

de management post-prépa a ainsi été de 4 %. Et en augmentant<br />

ses frais de près de 3 000 € sur trois ans (45 150 €<br />

contre 42 450 € l’année dernière et… 26 900 € en 2009)<br />

HEC Paris est redevenue l’école la plus chère devant l’Edhec<br />

et emlyon BS alors que c’est à Audencia que la facture a plus<br />

progressé en passant de 36 000 à 41 350 €. Certaines écoles<br />

estiment avoir encore de la marge. C’est le cas de Toulouse<br />

BS : « Nos droits de scolarité pourraient progresser sachant que<br />

nous nous plaçons dans la moyenne pour notre bachelor et,<br />

avec 11 000 € par an, à l’avant dernière place du top 12 des<br />

écoles pour notre programme grande école. Nous sommes très<br />

accessibles au niveau mondial pour une école triple accréditée<br />

(AACSB/Equis/Amba) », estime son directeur général François<br />

Bonvalet. Dans sa note stratégique publiée en juin 2016 Peter<br />

Todd, prévoit ainsi qu’un « taux annuel d’augmentation des frais<br />

de scolarité plus élevé, de l’ordre de 6 à 8 % sur la Grande<br />

École et le MBA, ainsi que davantage de régularité dans les<br />

augmentations permettrait d’atteindre un revenu additionnel de<br />

7 Me par an d’ici 2020 ».<br />

La formation continue paraît à beaucoup comme le principal<br />

levier de croissance des écoles de management. Avec<br />

des différences absolument abyssales entre les écoles.<br />

Alors qu’HEC entend dégager une marge nette additionnelle<br />

de 5 Me par an sur l’Executive Education à l’issue des cinq<br />

prochaines années, le chiffre d’affaires total de Toulouse BS, y<br />

compris les mastères spécialisés et les MSc en part time, est<br />

aujourd’hui de 4,5 Me par an. Ne parlons pas de marge nette !<br />

« Nous savons très bien délivrer des diplômes ou faire de la<br />

« haute couture », des programmes vraiment sur mesure, pour<br />

nos grands clients mais nous ne voulons pas proposer de catalogue<br />

de formations », rappelle François Bonvalet, dont l’école<br />

s’est installée à Paris pour progresser sur ce segment comme<br />

la plupart de ses concurrentes.<br />

: Quand les écoles consulaires<br />

deviennent des EESC<br />

C’est le sigle à connaître : EESC pour « établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire ». Longtemps services des<br />

chambres de commerce et d’industrie, dont elles étaient l’émanation,<br />

les grandes écoles de management « consulaires » s’en<br />

émancipent peu à peu pour devenir soit des associations soit<br />

aujourd’hui pour beaucoup des EESC. Après sa « grande sœur »<br />

d’HEC en 2016, c’est le cas depuis le 2 janvier <strong>2018</strong> d’ESCP<br />

Europe qui dispose ainsi d’une identité juridique propre alors<br />

qu’elle était jusqu’ici un service de la CCI Paris Ile-de-France.<br />

Pour autant celle-ci en possède toujours 99,90 % des parts.<br />

« À terme, d’ici 2022, nous bénéficierons d’une autonomie<br />

financière totale, conformément au business plan élaboré et<br />

validé avec notre actionnaire », explique son directeur général<br />

Frank Bournois, aujourd’hui mandataire social d’une EESC dont<br />

le statut se rapproche beaucoup d’une entreprise. Si ce n’est<br />

que la majorité doit rester aux CCI, qu’aucun investisseur ne<br />

peut y dépasser les 33 % du capital et que les EESC n’ont pas<br />

le droit de verser de dividendes. Tout le profit qu’elles effectuent<br />

doit en effet y être réinvesti. Moyen en quoi les EESC ne payent<br />

pas d’impôt et ne sont pas soumises à la TVA.<br />

En obtenant le statut d’EESC les ex-écoles consulaires<br />

conquièrent peu à peu une indépendance qui passe d’abord<br />

par une véritable personnalité morale. « Ce passage modifié<br />

nos capacités d’agir. Nous pouvons faire désormais ce nous<br />

enseignons ! À commencer par les basiques, récompenser,<br />

sanctionner. Là où auparavant on travaillait avant tout sur la<br />

bonne volonté de chacun. Plus précisément, nous disposons<br />

désormais de vrais leviers de management et de leadership,<br />

communs en cela à ceux que l’on peut trouver dans une entreprise<br />

privée », se félicite le directeur général de Grenoble EM,<br />

Loïck Roche. Comme toute entreprise les EESC possèdent un<br />

conseil d’administration et des instances représentatives du<br />

personnel. « Cela nous a permis d’acquérir de la maturité dans<br />

nos relations sociales et de constater l’adhésion au projet »,<br />

note François Bonvalet. Dans le cadre de l’EESC, le conseil<br />

d’administration d’ESCP Europe est ainsi aujourd’hui composé<br />

de 24 personnes. La majorité, 13 membres, est désignée par<br />

la CCI Paris Ile-de-France. Il est complété par la doyenne du<br />

corps professoral, deux représentants élus du corps professoral,<br />

un représentant élu de l’administration, un autre des étudiants,<br />

ainsi que deux représentants de la Fondation et des Alumni et<br />

Les 10 grands défis de l’enseignement supérieur<br />

et de la recherche en gestion<br />

Bientôt 200 ans après la création de la première école<br />

de commerce française, l’ESCP en 1819, plus de 60 ans<br />

après celle des Instituts d’administration des entreprises<br />

et 50 ans après la création de la FNEGE (Fondation<br />

nationale pour l’enseignement de la gestion des<br />

entreprises) l’enseignement supérieur de gestion fait<br />

face aujourd’hui à de nouveaux défis.<br />

À l’occasion de la Semaine du Management de la<br />

FNEGE, qui a eu lieu à Paris du 22 au 25 mai au sein<br />

de la Cité Internationale Universitaire de Paris, la<br />

Kedge BS a acquis son indépendance financière.<br />

FNEGE et HEADway Advisory<br />

se sont associés pour<br />

éditer un numéro spécial de<br />

« L’Essentiel du sup » consacré<br />

aux « 10 grands défis de<br />

l’enseignement supérieur et<br />

de la recherche en gestion ».<br />

LES10<br />

LES<br />

GRANDS<br />

DEFIS<br />

DE L’ENSEIGNEMENT<br />

ET DE LA RECHERCHE<br />

EN GESTION<br />

>>> suite page 14<br />

NUMÉROSPÉCIAL<br />

1 er DÉFI Redonner un sens<br />

à l’enseignement<br />

de la gestion<br />

2 e DÉFI Optimiser sa recherche<br />

3 e DÉFI Assurer un modèle<br />

pérenne<br />

4 e DÉFI Bien gérer ses<br />

ressources humaines<br />

5 e DÉFI Relever le défi du<br />

numérique et de l’IA<br />

6 e DÉFI Utiliser les nouvelles<br />

ressources éducatives<br />

7 e DÉFI Réussir son<br />

internationalisation<br />

8 e DÉFI Développer l’executive<br />

education<br />

9 e DÉFI Atteindre une taille<br />

critique<br />

10 e DÉFI S’imposer sur son<br />

territoire<br />

Il est maintenant disponible<br />

en version électronique sur :<br />

https://www.yumpu.com/s/f2F91p0TevtE4BAI. n<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-SemaineManagement-DI-V5.indd 1 04/05/<strong>2018</strong> 16:56<br />

MAI <strong>2018</strong><br />

© Kedge BS<br />

→→<br />

Qui sont les EESPIG ?<br />

Il ne s’agit pas à proprement<br />

parler d’un statut mais<br />

d’une reconnaissance. Les<br />

établissements d’enseignement<br />

supérieur privé d’intérêt général<br />

(EESPIG) sont des associations<br />

auxquelles la puissance publique<br />

a reconnu une mission d’intérêt<br />

général. Pour bénéficier de cette<br />

qualification, l’établissement<br />

doit « justifier d’une gestion<br />

désintéressée et s’engager sur<br />

le caractère non lucratif de son<br />

activité dans le cadre d’un dossier<br />

soumis à la direction générale<br />

de l’enseignement supérieur et<br />

de l’insertion professionnelle ».<br />

Moyen en quoi les écoles<br />

« eespigées » peuvent toucher<br />

des subventions dans le cadre<br />

d’engagements et d’un contrat.<br />

Une véritable reconnaissance<br />

de la place de l’enseignement<br />

supérieur privé obtenue aussi bien<br />

par l’Edhec que l’EM Normandie,<br />

l’Essec ou encore l’ESC Troyes.<br />

→→<br />

AACSB et EFMD<br />

Créée en 1916 pour aider les<br />

étudiants américains à choisir<br />

une business school en dehors<br />

de leur Etat, l’AACSB s’est<br />

internationalisée peu à peu<br />

pour devenir l’Association to<br />

Advance Collegiate Schools of<br />

Business (internationalisation<br />

oblige « advance » a remplacé<br />

« american »). L’EFMD<br />

(European Foundation for<br />

Management Development) a<br />

célébré en 2017 les 20 ans de son<br />

accréditation Equis. La première<br />

compte plus de 800 membres<br />

quand environ 170 business<br />

schools sont accréditées par<br />

l’EFMD.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 13 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


suite de la page 13<br />

→→<br />

Qu’apportent<br />

les fondations ?<br />

Les fondations, elles<br />

apportent… plus ou moins.<br />

Dans sa dernière enquête à ce<br />

sujet, la Conférence des<br />

grandes écoles rappelait que<br />

97 % du montant global de la<br />

collecte en 2015 est réalisé<br />

par seulement 14<br />

établissements. 60,5 % des<br />

fonds levés proviennent<br />

d’entreprises, 37,5 % de<br />

particuliers et 2 % de<br />

fondations hors entreprises.<br />

Les deux tiers de la collecte<br />

auprès des entreprises<br />

(21,2 millions d’euros)<br />

proviennent des chaires<br />

d’entreprises.<br />

D O S S I E R<br />

un membre du board de chacun des campus (Londres, Madrid,<br />

Berlin et Turin). L’école est également dotée de trois comités<br />

de gouvernance pour la stratégie, l’audit et les nominations. À<br />

Grenoble EM la chambre de commerce et d’industrie est majoritaire<br />

au sein du conseil d’administration et s’appuie sur un comité<br />

exécutif composé de 5 hommes et de 5 femmes. À ses côtés<br />

un International Advisory Board compte également des anciens<br />

et des deans français et étrangers. « Plus largement nous<br />

sommes une « entreprise libérée » avant l’heure. Par exemple,<br />

pour le management des enseignants, nous avons un doyen élu,<br />

mais également des comités de promotion et de rémunérations<br />

où ne siègent que des enseignants élus parmi leurs pairs. Nous<br />

essayons d’implémenter la même forme de management pour<br />

les administratifs. Cela s’accompagne d’une grande latitude<br />

entrepreneuriale des équipes », garantit Loïck Roche.<br />

: Des écoles privées plus ou moins<br />

indépendantes<br />

Alors que des écoles consulaires, comme emlyon ou l’Essec,<br />

sont toujours des associations c’est également le cas de la<br />

plupart des écoles privées, très peu ayant aujourd’hui adopté un<br />

statut d’entreprise. Dans tous les cas, elles peuvent aussi bien<br />

faire partie de grands groupes qu’être indépendantes. C’est<br />

le cas de l’ISC Paris comme l’explique son directeur, Henry<br />

Buzy-Cazaux : « Nous sommes une association indépendante<br />

de tout groupe, qui doit s’attacher à développer ses produits<br />

d’exploitation. Nous ne bénéficions d’aucun soutien vis-à-vis<br />

duquel nous serions dépendants ». Comme d’autres écoles<br />

associatives, l’ISC Paris tient à cette indépendance qui ne<br />

veut pas dire splendide isolement assure encore Henry Buzy-<br />

Cazaux : « Ce que je souhaite c’est que nous gardions notre<br />

indépendance tout en concluant des alliances avec d’autres<br />

écoles comparables à la nôtre ».<br />

L’Inseec Business School fait quant à elle partie d’un large<br />

groupe, Inseec U., qui compte également une école d’ingénieurs,<br />

l’ECE, ou encore une école spécialisée dans la création,<br />

le digital et la communication, CREA GENEVE. Autant de synergies<br />

possibles explique son directeur, Rémy Challe : « Inseec U.<br />

est un formidable écosystème pour créer des passerelles entre<br />

les écoles et les disciplines. Nous avons ainsi créé un parcours<br />

dédié à l’entrepreneuriat digital, la « Start-up Factory », en<br />

partenariat avec l’ECE ». Chaque année une trentaine d’étudiants<br />

de l’Inseec BS et de l’école d’ingénieurs ECE suivent<br />

ainsi un programme commun pour concrétiser leur projet de<br />

création de start-up, en profitant des campus internationaux du<br />

groupe. Des synergies bienvenues alors qu’on parle de plus en<br />

plus d’interdisciplinarité. n<br />

Olivier Rollot<br />

© Sup de Co La Rochelle<br />

DÉCOUVREZ NOTRE<br />

PROGRAMME GRANDE ECOLE<br />

490 places ouvertes aux étudiants<br />

de classes prépas<br />

Une offre unique de 25 doubles<br />

diplômes et certificats thématiques,<br />

accessibles dès la 1 ère année<br />

125 universités partenaires<br />

dans le monde<br />

GRENOBLE-EM.COM<br />

Grenoble Ecole de Management - 06/<strong>2018</strong><br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 14 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


ENTRETIEN<br />

« Les classes préparatoires sont le socle sur lequel<br />

les écoles proposent des cursus de<br />

formation adaptés et individualisés »<br />

Directeur général adjoint en charge de l’enseignement, de la<br />

recherche et de la formation de la CCI Paris Île-de-France, Yves<br />

Portelli gère à ce titre quelques-unes des plus belles « pépites » de<br />

l’enseignement supérieur de gestion : HEC, ESCP Europe et l’Essec.<br />

Mais comment vont évoluer ces écoles ?<br />

© DR<br />

Olivier Rollot : Les entreprises<br />

changent, les étudiants<br />

« millenials » ont de<br />

nouvelles attentes, l’intelligence artificielle (IA) débarque. Quelles<br />

dimensions vous paraissent aujourd’hui absolument essentielles dans<br />

les études de management ?<br />

Yves Portelli : Un an avant la création de la FNEGE, la sortie du livre de Jean-<br />

Jacques Servan Schreiber, « le défi américain » avait mis en relief que le capital<br />

humain, notamment dans le domaine de la gestion, était fondamental au développement<br />

économique des entreprises. La FNEGE était pour l’ensemble des<br />

acteurs de l’époque, une réponse à ce défi.<br />

Cinquante ans après ce défi est toujours le nôtre. Former des cadres professionnels,<br />

éthiques, possédant un esprit critique et des valeurs, ouverts au monde.<br />

Le principal enjeu aujourd’hui c’est de former des managers ayant une vision<br />

à 360° sur la société et ses enjeux. Si nous n’apprenons pas aux jeunes à s’interroger<br />

à quoi servons-nous ? Chaque génération d’étudiants est connectée<br />

au monde en perpétuelle évolution. Nous devons nous adapter. Les enjeux sont<br />

immenses et les réponses pédagogiques sont diverses… C’est bien cela qui fait<br />

la richesse de notre enseignement supérieur de gestion en France et à l’international.<br />

Et bien évidemment, les écoles n’ont cessé de s’adapter et parfois même<br />

ont été pionnières dans les solutions proposées. Mais nous savons que rien n’est<br />

jamais gagné d’avance et que sans cesse nos modèles sont à interroger.<br />

O. R : Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) sont toujours<br />

le bon moyen d’acquérir ces qualités ?<br />

Y. P : Les CPGE sont aujourd’hui un des lieux de la mulitidisplinarité. Les classes<br />

préparatoires apportent également un réel fondement méthodolique. c’est un<br />

atout important. C’est un socle sur lequel les écoles continuent de proposer<br />

des cursus de formation adaptés et individualisés. Nous savons également que<br />

d’autres voies d’accès existent aussi permettant au sein d’une même promotion<br />

une grande diversité de parcours et d’idées, notamment via l’international. Cette<br />

diversité est une richesse.<br />

O. R : Deux des trois écoles de management de la CCI Paris Ile-de-<br />

France, HEC et ESCP Europe, sont passées au statut d’EESC (établissement<br />

d’enseignement supérieur consulaire). Qu’est-ce que cela leur<br />

apporte ?<br />

Y. P : Tout d’abord, c’est une réponse a une triple évolution : de plus en plus<br />

les grandes accréditations internationales nous incitaient à modifier les gouvernances<br />

des écoles, l’importance que les parties prenantes comme les alumni<br />

et les fondations ont pris ces dernières années et qui est une réelle force pour<br />

nos écoles et la nécessaire agilité que ces grandes écoles devaient avoir dans le<br />

quotidien a amené la CCI Paris Île-de-France à modifier leur statut. Elles bénéficient<br />

ainsi d’une plus grande autonomie dans leur gestion. Pour autant, la CCI<br />

de Paris Île-de-France reste en tant qu’actionnaire largement majoritaire très<br />

impliquée dans la gouvernance et la vie des écoles. Et nous sommes dans un<br />

dialogue construtif avec autres parties prenantes et actionnaires de l’EESC, les<br />

anciens et les fondations.<br />

O. R : Les EESC étaient censées attirer des actionnaires extérieurs. Si on<br />

veut bien faire abstraction des fondations et des alumni – et à l’exception<br />

notable de la Burgundy School of Business – il faut bien admettre<br />

que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Pourquoi à votre sens ?<br />

Y. P : Dans le cadre du statut d’EESC la loi Mandon a fixé des régles. Ainsi les<br />

chambres de commerce et d’industrie demeurent majoritaires (51 % au moins)<br />

dans les EESC et d’autre part les EESC ne peuvent pas distribuer de dividendes.<br />

Quand on souhaite investir dans une EESC c’est avant tout pour accompagner<br />

le développement des écoles et participer à leur gouvernance dans le moyen et<br />

long terme.<br />

O. R : Différentes études montrent qu’au plan mondial les masters sont<br />

de plus en plus demandés au détriment des MBA (masters of business<br />

administration). Comment analysez-vous ce mouvement de fond ?<br />

Y. P : Il faut se réjouir tout d’abord que le modèle européen celui du modèle de<br />

Bologne dont on fête cette année les 20 ans, celui d’un apprentissage initial plus<br />

long et spécialisé se diffuse. Mais il est aussi important d’être à l’écoute de ce<br />

qui se passe à l’international et promouvoir la formation tout au long de la vie ;<br />

d’ailleurs, les programmes MBA demeurent des programmes phares au sein du<br />

monde de l’enseignement supérieur de gestion.<br />

O. R : Autre mouvement de fond : la montée en puissance des bachelors.<br />

Vous n’avez pas le sentiment que cela se fasse au détriment des CPGE ?<br />

Y. P : je ne pense qu’il n’y a pas de concurrence entre les modèles. C’est avant<br />

tout un modèle alternatif répondant à une attente des parents et des étudiants<br />

qui souhaitent après le bac entrer dans une grande école afin d’acquérir des<br />

compétences professionnalisantes et ouvertes sur l’international. J’ajouterai que<br />

cette offre est attractive pour des étudiants étrangers également.<br />

D’ailleurs, les effectifs aux concours d’entrée post CPGE sont stables.<br />

O. R : HEC fait partie des leaders dans l’exécutive éducation. Comment<br />

les établissements d’enseignement supérieur doivent-ils s’organiser<br />

pour la développer ?<br />

Y. P : l’Executive Education est un marché national et international. Aujourd’hui,<br />

nos concurrents sont bien au-delà de nos frontières. Les standards internationaux<br />

de qualité s’imposent également dans ce secteur.<br />

Si le digital, la qualité de services, l’expérience client sont des éléments essentiels<br />

de différenciation, la qualité de l’enseignement demeure un atout essentiel<br />

en présentiel ou à distance. Il ne faut pas négliger non plus le diplôme qui est<br />

également un point différenciant des écoles. Mais vous l’avez compris l’innovation<br />

comme dans beaucoup secteurs est primordiale ; sans cesse, il faut innover<br />

tant en recherche, en technique mais également dans l’ingénierie de formation.<br />

De mon point de vue, l’Executive Education est souvent la pointe méconnue de<br />

nos écoles pour mieux appréhender les évolutions des entreprises.<br />

À nous de leur apporter une expérience exceptionnelle en leur proposant des<br />

solutions adaptées. Avec le développement du digital nous pouvons aborder de<br />

nouveaux marchés comme l’Afrique par exemple. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


ENTRETIEN<br />

« La qualité des services<br />

que nous offrons aux étudiants<br />

est une priorité »<br />

© BSB<br />

Après sa double accréditation internationale EQUIS et AACSB, son ancrage dans le<br />

top 15 des grandes écoles de management françaises, son nouveau campus ou son statut<br />

EESC, Burgundy School of Business (BSB) change de dimensions.<br />

Les explications de son directeur général, Stéphan Bourcieu.<br />

Olivier Rollot : BSB vient d’étendre et de rénover son<br />

campus et d’y créer de nouveaux espaces pour ses<br />

étudiants. Le bien-être étudiant est une priorité pour vous ?<br />

Stéphan Bourcieu : La qualité des services que nous offrons<br />

aux étudiants est effectivement une priorité et nous poursuivons<br />

toujours les efforts en ce sens. La relation avec l’étudiant<br />

est essentielle et il est vrai qu’à BSB cela se traduit déjà par une<br />

explosion du taux de satisfaction. Les étudiants doivent vivre dans<br />

un environnement stimulant qui corresponde à leurs valeurs.<br />

Les choses ont changé. On peut très bien travailler allongé dans<br />

un fauteuil « Fatboy ». Il faut sortir du seul schéma classique de<br />

l’étudiant assis devant sa table. Aujourd’hui nos étudiants veulent<br />

être dans un univers où, quel que soit son profil, il est bon de<br />

s’exprimer et de se socialiser.<br />

O. R : Mais n’est-ce pas un peu dangereux de mettre la<br />

satisfaction des étudiants au cœur du projet ? Un étudiant<br />

ne doit pas forcément être satisfait de tout ce que lui<br />

propose une école.<br />

S. B : Satisfaction ne veut pas nécessairement dire faire plaisir<br />

ou tout céder. Et surtout cela n’est pas contraire à l’exigence. Un<br />

excellent professeur peut-il être détesté par ses étudiants ? Non.<br />

Parce que je crois justement que plus on est exigeant avec ses<br />

étudiants, plus on est apprécié. Le professeur démagogue qui<br />

pense qu’il faut faire ami/ami avec ses étudiants pour être bien<br />

évalué par eux, il se trompe. Comme celui qui laisse les étudiants<br />

entrer en cours avec 15 minutes de retard.<br />

C’est la même chose pour les dirigeants d’entreprise. Je donne<br />

un cours à ce sujet et je demande à mes étudiants si un bon chef<br />

d’entreprise doit être aimé ou craint. La réponse, c’est ni l’un ni<br />

l’autre. Se faire aimer c’est du clientélisme. Se faire craindre c’est<br />

inhiber ses équipes. Pour s’imposer il faut insister sur la qualité<br />

du plan stratégique plutôt que sur les relations de pouvoir. De la<br />

même façon l’enseignant doit avoir un projet enthousiasmant à<br />

proposer. Et c’est pour cela que nos professeurs sont notés en<br />

moyenne 3,5/4 par nos étudiants, et que nous sommes globalement<br />

à la sixième place dans l’enquête de satisfaction que<br />

mène chaque année EducPros auprès des Grande Écoles. Nous<br />

sommes même 5 e pour la qualité des cours et des professeurs.<br />

La satisfaction est globale, mais il faut toujours faire plus. En<br />

ouverture internationale par exemple, nous ne nous plaçons<br />

encore qu’à la 10 e place.<br />

O. R : Bien traiter ses étudiants c’est d’autant plus<br />

nécessaire qu’on recrute des étudiants internationaux,<br />

justement ?<br />

S. B : Oui. Prenons un cas concret : pour recruter un étudiant<br />

international, il faut lui trouver un logement. Et imaginez le<br />

problème quand il est du Bangladesh et que le loueur demande<br />

les trois derniers bulletins de paye de ses parents alors que cela<br />

n’existe même pas là-bas. Soit il ne vient pas, soit on gère son<br />

cas et on s’occupe de lui brancher le gaz, l’électricité, etc. Notre<br />

problème aujourd’hui, c’est que nous avons tellement augmenté<br />

le nombre de nos étudiants étrangers que nous devons passer<br />

en la matière de procédés artisanaux à des procédés industriels.<br />

O. R : On se pose beaucoup de questions sur les tarifs<br />

qu’on doit proposer aux étudiants internationaux. Quelle<br />

est votre politique en la matière ?<br />

S. B : Cela dépend notamment de la nature des programmes et<br />

des services proposés. Nous avons par exemple transformé le MSc<br />

>>> suite page 17<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 16 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


ENTRETIEN<br />

>>> suite de la page 16<br />

© BSB<br />

Le nouveau bâtiment de BSB<br />

s’enchâsse dans son bâtiment<br />

historique.<br />

Wine Business<br />

de notre School<br />

of Wine & Spirits<br />

Business en MBA,<br />

le prix passant à 22<br />

000 € par an. En<br />

même temps que<br />

nous nous alignons<br />

sur les tarifs de nos<br />

concurrents internationaux,<br />

nous<br />

pouvons aussi offrir<br />

plus de services.<br />

Certains étudiants<br />

ont plus de 30<br />

ans, un conjoint,<br />

des enfants, et<br />

ne parlent bien<br />

souvent qu’anglais.<br />

Aujourd’hui nous travaillons avec un organisme spécialisé, Bourgogne<br />

Mobility, qui gère leur venue. Tous les détails pratiques sont<br />

ainsi compris dans le prix de leur scolarité. Parce que pour monter<br />

en gamme, encore une fois, il faut offrir tous ces services !<br />

O. R : « Monter en gamme » était d’ailleurs le slogan de<br />

votre plan stratégique 2010-2017.<br />

S. B : C’était en tout cas un objectif clair, qui ne cesse de se<br />

poursuivre d’ailleurs. Comme la Toulouse School of Economics<br />

ou l’EPFL, à son niveau, BSB doit être ce qu’on appelle une «<br />

research school ». Nous possédons par exemple le deuxième<br />

laboratoire de France en économie expérimentale et nous allons<br />

y investir pour en faire une référence. De la même façon nous<br />

faisons venir des professeurs qui attirent des étudiants internationaux<br />

prêts à débourser 15 000 € et plus par an pour autant<br />

qu’ils trouvent aussi le service attendu. C’est aussi pour cela que<br />

nous nous sommes installés à Lyon, ville qui a un fort pouvoir<br />

d’attraction sur les étudiants internationaux.<br />

O. R : Quel bilan tirez-vous aujourd’hui de votre<br />

installation à Lyon ?<br />

S. B : Notre bachelor y fait le plein et nous y lançons notre Master<br />

Grande École dès l’année prochaine, pour des étudiants qui ne<br />

viendraient pas forcément à Dijon. Nous allons le centrer sur les<br />

contrats de professionnalisation, l’idée étant de proposer une<br />

offre différenciée. Et puis nous allons continuer d’y développer un<br />

pôle d’excellence en Digital Business, en profitant de l’environnement<br />

du quartier Confluence où nous sommes installés. Clairement,<br />

Lyon est un axe de développement stratégique de BSB,<br />

moins concurrentiel que Paris – où nous avons simplement deux<br />

mastères spécialisés – tout en étant proche de nous.<br />

O. R : En quoi le passage au statut d’EESC (Etablissement<br />

d’Enseignement Supérieur Consulaire) vous aide-t-il dans<br />

tous ces développements ?<br />

S. B : Être un EESC nous a permis d’être dotés de capitaux<br />

propres. Notre chambre de commerce et d’industrie a été remarquable<br />

en nous permettant d’être propriétaires de nos bâtiments.<br />

Ainsi nous avons pu rénover nos locaux et en acheter d’autres<br />

à de faibles taux. Cette année nous nous sommes également<br />

ouverts à des actionnaires extérieurs - à hauteur de 350 000 e -<br />

auxquels nous rendrons des comptes.<br />

Devenir un EESC nous a également permis de nous doter d’une<br />

gouvernance efficace. Nous avons opté pour un directoire au sein<br />

duquel nous sommes deux et prenons ensemble toutes les décisions.<br />

Quant au conseil d’administration il ne compte que quatre<br />

administrateurs issus de la CCI sur quinze.<br />

En résumé, je dirais que les fondamentaux d’une école ce sont :<br />

- la gouvernance : si elle va, tout va !<br />

- la puissance du territoire : nous atteignons nos limites à Dijon et<br />

Lyon se présente comme un relais de croissance ;<br />

- la qualité de l’équipe : les business schools françaises comme<br />

la nôtre sont vraiment surperformantes par rapport à leur budget<br />

(25 millions d’euros en ce qui nous concerne) !<br />

O. R : BSB ne devrait pas quand même atteindre une forme<br />

de « taille critique » plus importante ?<br />

S. B : Être à la fois accrédité Equis et AACSB avec 2500<br />

étudiants ce n’est effectivement pas simple. Il nous faudrait<br />

idéalement 3500 étudiants et 100 professeurs. Nous aurions<br />

ainsi des équipes de recherche suffisamment solides pour nous<br />

donner une visibilité sur plusieurs champs d’expertise tout en<br />

restant une école généraliste. Ce qui signifie par exemple qu’il<br />

nous faut un professeur de logistique, même si ce n’est pas notre<br />

spécialité.<br />

O. R : Comment définiriez-vous la recherche en<br />

management ?<br />

S. B : Elle doit forcément être appliquée tout en donnant lieu à<br />

des publications. Sinon c’est du conseil ! Qu’on crée ou pas des<br />

chaires il faut forcément établir un lien fort avec les entreprises.<br />

Mais il faut aussi créer de la connaissance. Sinon, tout ce qu’on<br />

fait est robotisable ! Avec la montée en puissance de l’intelligence<br />

artificielle, la création de connaissances va devenir l’enjeu fondamental<br />

de l’enseignement supérieur. Est-ce qu’on veut être un<br />

acteur de la connaissance ou un simple transmetteur ? n<br />

© BSB<br />

→→<br />

BSB a dévoilé son<br />

nouveau film admissible<br />

Beaucoup plus sage que<br />

son excellent Golden Quest<br />

(2013) et surtout son génial<br />

Archiduck (2014), Burgundy<br />

School of Business (BSB)<br />

dévoile cette année un Lead<br />

For Change qui met en<br />

scène sa nouvelle signature.<br />

« Cette nouvelle signature<br />

marque et ce nouveau film<br />

révèlent l’ambition que nous<br />

avons pour nos élèves »,<br />

explique Sandrine Reboud,<br />

la directrice marketing et<br />

communication.<br />

La School of Wine & Spirits<br />

Business inaugure son bâtiment<br />

La School of Wine & Spirits possède<br />

même sa cave de crus de Bourgogne.<br />

Créée en 2013, la<br />

School of Wine & Spirits<br />

Business (SWSB)<br />

regroupe les activités<br />

de formation et de recherche<br />

en management<br />

du vin et des spiritueux<br />

de Burgundy School<br />

of Business (BSB). Elle<br />

forme chaque année plus<br />

de 180 étudiants d’une<br />

vingtaine de nationalités.<br />

Elle vient d’inaugurer<br />

un bâtiment dédié<br />

de plus de 1000 m 2 au cœur du campus BSB à Dijon. Ce lieu unique<br />

est le premier au monde entièrement consacré à l’enseignement et la recherche<br />

en management des vins & spiritueux. Dans le même temps<br />

est lancé le Wine & Spirits Business Lab, laboratoire inédit de recherche<br />

entièrement voué aux études comportementales dans le secteur des vins et<br />

spiritueux. Et parce que tout cela serait un peu vain sans cave à vins : BSB en a<br />

également inauguré une dédiée aux… grands crus de Bourgogne. n<br />

→ La School of Wine & Spirits Business dispense un Mastère spécialisé<br />

en « Commerce international des vins et spiritueux », enseigné en<br />

français, le MBA « Wine & Spirits Business » (lancé cette année sur les<br />

fondations du MSc Wine Business), le MSc « Wine Management » et la<br />

spécialisation « Wine Tourism du Bachelor Marketing & Business », tous<br />

trois enseignés en anglais.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 17 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


PAROLES DE PROF<br />

Les Lumières, l’Europe, les classes<br />

préparatoires : à Janson, CPGE<br />

se décline aussi en CPJE<br />

© Marielle Vichot<br />

Allocution de Monsieur Ross McInnes, Président<br />

du conseil d’administration de Safran, parrain de<br />

la première promotion CPJE.<br />

De gauche à droite : Monsieur le Proviseur Patrick Sorin, Monsieur Luc Pham,<br />

Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale, Monsieur le<br />

Provi seur adjoint chargé des classes préparatoires Mourad Kchouk, Monsieur<br />

le Proviseur chargé du collège Ludovic Anne, Monsieur Renaud Dorandeu,<br />

Directeur du Département LSO de Paris-Dauphine.<br />

© Fabrice Eyboulet<br />

Article de<br />

Véronique<br />

Bonnet,<br />

professeur<br />

de chaire supérieure au<br />

lycée Janson de Sailly.<br />

Responsable de la<br />

philosophie-culture<br />

générale en filière ECS au<br />

bureau de l’APHEC.<br />

Le 29 mars <strong>2018</strong>, les CPJE, Classes Préparatoires Janson Europe, furent<br />

officiellement ouvertes. Elles visent à accueillir, dans toutes les filières des<br />

classes préparatoires du Lycée Janson de Sailly, dès la rentrée <strong>2018</strong>, de<br />

jeunes Européens de lycées partenaires, dans le sillage des Lumières qui<br />

préconisaient un cosmopolitisme de l’hospitalité. Un tel continuum spatial,<br />

par la diplomatie de rayonnement qu’il induit, permet des confrontations de<br />

représentations, pour en faire des nourritures de paix.<br />

Le jeudi 29 mars <strong>2018</strong>, au lycée Janson de Sailly, devant les<br />

fresques de l’entre-deux-guerres de la Salle des Actes, Monsieur<br />

le Proviseur Patrick Sorin a déclaré ouvertes pour la rentrée <strong>2018</strong> les<br />

CPJE, Classes Préparatoires Janson Europe. Moment très particulier,<br />

fort, que ce lancement officiel d’un partenariat entre des lycées européens<br />

- hors lycées français du réseau de l’AEFE - et le lycée Janson<br />

de Sailly.<br />

Assistaient notamment à cette cérémonie, autour des chefs d’établissement<br />

et des professeurs impliqués dans cette action, les<br />

représentants des Ambassades d’Allemagne et de Croatie, Monsieur<br />

Luc Pham, Directeur Académique des Services de l’Éducation<br />

Nationale, Madame Anne Tallineau, Directrice de l’Institut Français,<br />

Monsieur Ross McIness, président du conseil d’administration de<br />

Safran, Monsieur Julien Manteau, Directeur de la Stratégie et du<br />

Développement de l’école HEC Paris, Madame Marie-Noëlle Koebel,<br />

Directrice des études de l’ESSEC Grande École, Monsieur Thomas<br />

Allanic, Directeur des Programmes Master in Management d’ES-<br />

CP-Europe, Monsieur Rodriguez, représentant de Mines-Ponts,<br />

Monsieur Renaud Dorandeu, Directeur du Département LSO de<br />

Paris-Dauphine, Madame Anny Forestier, présidente de la Fondation<br />

Janson de Sailly, Monsieur Claude Mantoux, Président de<br />

l’Association des Anciens Elèves de Janson de Sailly. L’UPS et<br />

l’APHEC étaient également représentés. N’étaient pas présents mais<br />

avaient manifesté leur soutien : Gaëtan Bruel pour le Quai d’Orsay,<br />

l’École Polytechnique, la Région Île-de-France, la Municipalité du<br />

16 e arrondissement.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 18 JUIN <strong>2018</strong> | N°18<br />

Une idée clé a orienté cette initiative. Pourquoi priver d’excellents<br />

lycéens d’Europe, qui sont souvent francophones et francophiles,<br />

de l’opportunité de suivre un cursus en classes préparatoires puis<br />

dans les Grandes Écoles ? Si notre langue leur a ainsi été apprise,<br />

comme horizon d’attente et comme paysage que locuteurs et<br />

auteurs ont dessiné, les jeunes Européens peuvent s’appuyer sur elle<br />

pour espérer, par elle, réussir, comme préparationnaires, à Janson,<br />

les concours vers ces Grandes Écoles littéraires, commerciales<br />

et scientifiques si réputées. Dans sa prise de parole, en qualité de<br />

futur parrain de la première promotion CPJE, Ross Mac Iness, ancien<br />

élève de Janson, a dit la valeur très forte de l’enseignement prodigué<br />

en classes préparatoires, « produit de luxe », un atout diplomatique<br />

de la France.<br />

Monsieur le Proviseur Patrick Sorin et Monsieur Mourad Kchouk,<br />

Proviseur-adjoint pour les classes préparatoires, ont, pour ces CPJE,<br />

constitué un groupe de professeurs volontaires appartenant aux<br />

différentes filières des classes préparatoires, pour rencontrer les<br />

responsables des différents lycées européens, présenter les classes<br />

préparatoires et les Grandes Écoles, et commencer à sélectionner<br />

des dossiers de candidature afin de recruter des étudiants pour la<br />

prochaine année scolaire, en khâgne, en EC ou en taupe.<br />

Le programme Erasmus avait commencé à fluidifier, il y a plus de<br />

trente ans, la possibilité pour les étudiants de partir étudier à l’étranger.<br />

Dans son sillage, le processus de Bologne, amorcé il y a vingt<br />

ans par la déclaration de La Sorbonne, sur la base de la convention<br />

de Lisbonne, a entrepris de rapprocher les modalités des cursus de<br />

>>> suite page 19


PAROLES DE PROF<br />

>>> suite de la page 18<br />

l’enseignement supérieur en Europe, en veillant à rendre celles-ci<br />

plus interopérables, dans le but de constituer un espace européen<br />

de l’enseignement supérieur. Cette visée d’une harmonisation, base<br />

d’une reconnaissance mutuelle des qualifications, a progressé vers<br />

une lisibilité des diplômes délivrés par chaque État par tous les<br />

autres États, grâce au schéma LMD (Licence, Master, Doctorat), la<br />

semestrialisation et les ECTS transférables et cumulables. L’initiative<br />

des CPJE explore une dimension inédite : faire goûter à des lycéens<br />

de l’espace européen ce cursus si particulier que sont les classes<br />

préparatoires, voie royale pour accéder aux Grandes Écoles à l’esprit<br />

si français, nées pour beaucoup d’entre elles au milieu du siècle<br />

des Lumières, d’autres pendant la Révolution Française, sous des<br />

auspices émancipateurs. Et les suivantes pour accéder au prestige<br />

des précédentes.<br />

On dira qu’il fallait alors former des exécutants, irréprochables et<br />

fiables, peut-être. Mais aussi et surtout des esprits libres. Réduire<br />

un tel cursus à de strictes exigences opérationnelles, voire à une<br />

docilité technocratique, irait à l’encontre de sa teneur. Si les Grandes<br />

Écoles ne menaient qu’à un conformisme servile, ceci finirait par se<br />

savoir, et la mention, dans un curriculum vitae, du pedigree « classe<br />

préparatoire et accession à une Grande École par concours » serait<br />

plus stigmatisante que valorisante. Bien au contraire, si les Grandes<br />

Écoles sont à ce point reconnues, tant qu’elles gardent pour vivier<br />

privilégié les candidats entrés par concours, c’est parce qu’elles<br />

savent conjuguer les arts dits libéraux et les arts considérés autrefois<br />

comme serviles. L’Encyclopédie ouvrit la voie à cette recomposition<br />

des compétences. En elle, les articles de Jean-Jacques Rousseau<br />

sur l’harmonie musicale et l’harmonie préétablie côtoient les<br />

planches de Louis-Jacques Goussier qui exposent l’ingéniosité des<br />

arts mécaniques dans les manufactures.<br />

Les Grandes Écoles, et les classes préparatoires qui y mènent, ne<br />

veulent pas formater des exécutants mais former des intellectuels<br />

et des visionnaires, capables de créer des variantes réfléchies des<br />

procédures rencontrées afin d’inventer de nouveaux métiers. Ceci<br />

suppose que les classes préparatoires fassent rêver. D’où cette<br />

mise en synergie, humaniste, de disciplines abstraites et concrètes.<br />

Ceci définit précisément ce que les CPJE se proposent : ouvrir cette<br />

proposition de scolarité à des lycéens européens.<br />

Un tel continuum spatial, par la diplomatie de rayonnement qu’il<br />

induit, prolonge et enrichit le continuum temporel expérimenté par<br />

Janson depuis cette année, sur l’initiative de l’APHEC, entre classes<br />

préparatoires et Grandes Écoles de commerce.<br />

Le mouvement des Lumières, qui concerna toute l’Europe, porta<br />

fleurs et fruits chez les philosophes comme chez les poètes. Kant,<br />

dans Vers la paix perpétuelle, dénonça les clauses secrètes des<br />

armistices, impubliables car arrachées par contrainte, léonines, ne<br />

devant surtout pas être divulguées aux peuples qui, alors, se seraient<br />

révoltés. Dans le registre géopolitique, Kant fait du publiable l’équivalent<br />

de l’universalisable dans le registre moral. Pour que la paix<br />

soit effectivement la paix, il est impératif d’aller vers une diplomatie<br />

de la lisibilité, de la visibilité : « Quand on a fait ainsi abstraction<br />

de tout ce que l’idée du droit civil et du droit des gens peut contenir<br />

d’empirique, [...] on a la proposition suivante, que l’on peut appeler<br />

la formule transcendantale du droit public : « Toutes les actions relatives<br />

au droit d’autrui, dont la maxime n’est pas susceptible de publicité,<br />

sont injustes. »<br />

D’où l’importance, pour les peuples, dans la recherche d’un droit<br />

international, « de se rapprocher continuellement » pour se familiariser<br />

avec la langue de l’autre, éviter les contresens et les non-dits.<br />

Ceci génère, toujours dans Vers la paix perpétuelle, la proposition<br />

d’un cosmopolitisme sous la clause d’hospitalité. Kant exclut la perspective<br />

d’un État unique qui se substituerait à tous les États, puisque<br />

les espaces politiques trop vastes, dans lesquels les représentants<br />

sont hors de vue de ceux qu’ils représentent, sont volontiers tyranniques.<br />

Des États, donc, au pluriel, dont les citoyens sont invités à<br />

voyager, comprendre comment s’expriment ceux qui leur sont étrangers,<br />

les recevoir, être reçus par eux, sans pour autant se confondre<br />

à eux : « [...]l’idée d’un droit cosmopolitique ne peut plus passer<br />

pour une exagération fantastique du droit ; elle apparaît comme le<br />

complément nécessaire de ce code non écrit, qui, comprenant le<br />

droit civil et le droit des gens, doit s’élever jusqu’au droit public des<br />

hommes en général, et par là jusqu’à la paix perpétuelle, dont on<br />

peut se flatter, mais à cette seule condition, de se rapprocher continuellement.<br />

»<br />

On trouve chez Victor Hugo, après son retour d’exil, dans le Discours<br />

d’ouverture du congrès littéraire international de juin 1878, la même<br />

conviction que l’opacité est toujours porteuse de périls pour les<br />

peuples : « L’ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez<br />

à l’éclairage des rues, soit ; mais songez aussi, songez surtout, à<br />

l’éclairage des esprits. Il faut pour cela, certes, une prodigieuse<br />

dépense de lumière. C’est à cette dépense de lumière que depuis<br />

trois siècles la France s’emploie. »<br />

Certes, ce jour-là, c’est sur la France, puissance invitante, que l’accent<br />

est mis : « La France est d’intérêt public. La France s’élève sur<br />

l’horizon de tous les peuples. Ah ! disent-ils, il fait jour, la France<br />

est là! » Mais à de nombreuses occasions, il évoque la pacification<br />

puissante qui découle d’une fréquentation mutuelle des nations du<br />

continent européen, curieuse et respectueuse des spécificités. C’est<br />

à cette prodigieuse dépense de lumière que chacune des nations<br />

européennes s’emploie.<br />

Ainsi, dans son discours au Congrès de la paix du 21 août 1849,<br />

Victor Hugo avait évoqué les qualités distinctes, la glorieuse individualité<br />

prodiguée par chaque nation pour les ressortissants des<br />

autres, dans la droite ligne du « cosmopolitisme sous clause d’hospitalité<br />

» : « Un jour viendra où [...] vous toutes, nations du continent,<br />

sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité,<br />

vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous<br />

constituerez la fraternité européenne.[…] Un jour viendra où il n’y<br />

aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant<br />

au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées.[...]Un jour viendra<br />

où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique,<br />

les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se<br />

tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur<br />

commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies...»<br />

La figure tutélaire de Victor Hugo, qui assista en voisin à la pose de<br />

la première pierre du lycée Janson de Sailly par Jules Ferry, n’est pas<br />

rien. Celle de Raoul Nordling, consul général de Suède, jansonnien, qui<br />

sut, en août 1944, négocier très longuement avec le général allemand<br />

von Choltitz pour faire libérer des prisonniers et éviter la destruction de<br />

Paris, dit l’importance, s’il en était besoin, que de jeunes Européens<br />

puissent, dans ces CPJE, s’approprier notre langue, disserter, argumenter,<br />

faisant aussi des représentations qu’ils portent eux, pour les<br />

jeunes Français, des nourritures de paix. n<br />

Les établissements européens<br />

partenaires<br />

À ce jour, les établissements européens partenaires de Janson sont les suivants :<br />

> pour l’Allemagne, le lycée franco-allemand de Fribourg, le lycée<br />

franco-allemand de Sarrebruck et le lycée Moser Schule de Berlin ;<br />

> pour la Croatie, les lycées IV et XV de Zagreb ;<br />

> pour l’Espagne, le lycée Alboran d’Almeria et le lycée Alfonso X de Murcie ;<br />

> pour la Hongrie, le lycée Ferenc Kölcsey de Budapest ;<br />

> pour la Suède, le lycée Hvitfledska de Göteborg et le lycée Franska Skolan<br />

de Stockholm.<br />

Des contacts en voie de finalisation ont été pris avec l’Italie,<br />

la Roumanie et la République Tchèque. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 19 JUIN <strong>2018</strong> | N°18


REPÈRES<br />

© DR<br />

20 ans<br />

d’insertion des jeunes<br />

Le Céreq (Centre d’études<br />

et de recherches sur les<br />

qualifications) vient de<br />

faire le point sur 20 ans<br />

d’insertion professionnelle<br />

des jeunes : entre<br />

permanences et<br />

évolutions. Un document<br />

passionnant dont on peut<br />

tirer un certain nombre<br />

de conclusions.<br />

Les « sortants » de 1998 sont les seuls à avoir bénéficié d’une conjoncture<br />

particulièrement favorable tandis que la dernière cohorte étudiée,<br />

celle de 2010, vit de plein fouet la récession économique qui se répercute<br />

par un temps de chômage plus long et des embauches davantage<br />

précaires.<br />

: Mieux vaut être Alsacien que Picard<br />

Quatre régions (Alsace, Île-de-France, Rhône-Alpes et Franche-Comté) se<br />

signalent depuis 20 ans pour leur accès plus rapide des jeunes à l’emploi.<br />

Un deuxième groupe de régions, centrées plutôt sur l’Ouest (Midi-Pyrénées,<br />

Pays-de-la-Loire, Auvergne, Bretagne, Aquitaine, Poitou-Charentes,<br />

Basse-Normandie et Centre-Val-de-Loire) se singularise par la progression<br />

du temps passé en emploi à durée indéterminée (EDI) chez les jeunes entre<br />

les deux périodes, alors même qu’elle diminue au niveau national. À l’opposé,<br />

neuf régions (Languedoc-Roussillon, Champagne-Ardenne, Nord-Pasde-Calais<br />

Picardie, Haute-Normandie, Limousin, PACA, Lorraine et Bourgogne)<br />

ont les temps de chômage les plus élevés pour la génération 2010 :<br />

jusqu’à 28,5 % en Picardie, soit 10 points de plus en moyenne que dans les<br />

régions connaissant les processus d’insertion les plus favorables.<br />

: Des trajectoires d’insertion dégradées<br />

40% des débutants accédaient rapidement à des statuts à durée indéterminée<br />

au sein de la génération 1998, seulement 32% au sein de la génération<br />

2010. Logiquement la part des débutants qui accèdent à un CDI<br />

après des CDD passe dans le même temps de 11% à 15%. Globalement<br />

les parcours menant plus ou moins rapidement à un CDI concernent 62%<br />

des débutants au sein de la génération 2010, soit dix points de moins que<br />

pour la génération 1998. S’y ajoute un groupe en reprise d’études également<br />

en forte progression : de 7% d’une génération il est passé à 12% en<br />

20 ans. Restent un peu plus d’un quart de la population pour lequel l’accès<br />

à l’emploi est « sporadique ».<br />

: Selon que tu seras…<br />

Les taux d’emploi se sont avant tout dégradés pour les sortants sans<br />

diplôme, les diplômés du secondaire professionnel (niveau V) et les bacheliers<br />

généraux. Des bacs professionnels et technologiques jusqu’au niveau<br />

maîtrise-master 1, les taux en emploi sont comparables, alors qu’ils<br />

Sur-chômage des jeunes : une « erreur d’optique »<br />

C’est un paradoxe qu’expliquent très bien les experts du Céreq : si pour les<br />

15-24 ans, le taux de chômage était en 2016 de 24,1% en moyenne, la<br />

proportion de chômeurs parmi l’ensemble des 15-24 ans n’était que de 9%...<br />

Une « erreur d’optique » classique qui confond « taux de chômeurs parmi<br />

les jeunes qui cherchent ou sont en emploi » et « taux de chômeurs parmi les<br />

jeunes » en obérant le fait que, très logiquement, la plus grande partie d’entre<br />

eux font des études à cet âge-là et que le taux de chômage ne concerne donc<br />

que la minorité en recherche d’emploi. Qui plus est, moins qualifiée et donc<br />

plus sujette au chômage… n<br />

progressent légèrement pour les sortants de Grandes écoles ou d’un<br />

diplôme universitaire de niveau master 2 jusqu’au doctorat. Des chiffres qui<br />

renvoient à leurs catégories sociales. Au sein de la génération 1992, 13%<br />

des enfants de cadre(s) et 21 % des enfants d’ouvrier(s) ou employé(s)<br />

étaient ainsi au chômage ou inactifs cinq ans après leurs études. Ces<br />

chiffres passent respectivement à 12% et 26% pour la génération 2010.<br />

En revanche le fossé entre les hommes et les femmes se comble. Entre<br />

les générations 1998 et 2010, la part de jeunes femmes concernées par<br />

des parcours « d’éloignement du marché du travail » passe de 14% à 17%<br />

quand celle de jeunes hommes se creuse de 7% à 17%. Cependant, à<br />

niveau de diplôme et origines données, le risque relatif des jeunes femmes<br />

de connaître des parcours d’accès rapide à l’emploi durablement en EDD<br />

plutôt qu’en EDI s’est significativement accru.<br />

: Ni en emploi, ni en étude,<br />

ni en formation<br />

En anglais on le traduit par l’acronyme NEET (Neither in Employment, nor<br />

in Education or Training) qui permet ainsi de mesurer la part des jeunes<br />

ni en emploi, ni en étude, ni en formation parmi l’ensemble de la population<br />

âgée de 15 à 29 ans. L’OCDE estime le nombre de NEET en France<br />

à 1,9 million de jeunes, soit 16,6 % des 15 à 29 ans pour l’année 2015,<br />

une part proche de la moyenne européenne et stable depuis 20 ans. En<br />

revanche les femmes, plus diplômées, sont moins nombreuses dans la<br />

population NEET à cinq ans au fur et à mesure des générations, passant<br />

de 64% des sortants en 1992 à 46% pour les deux dernières enquêtes.<br />

: Des salaires en hausse<br />

Cinq ans après leur sortie du système éducatif, les salariés de la génération<br />

2010 perçoivent en moyenne 500 e nets de plus que leurs homologues de<br />

la génération 1992 (1620 e contre 1120 e). Pour autant, sur l’ensemble<br />

des sortants, le pouvoir d’achat lié au salaire moyen a seulement progressé<br />

de 18 e passant de 1440 e en 1997 à 1620 e en 2015. La hausse<br />

des niveaux de diplômes de fin d’études entre les deux générations explique<br />

56% de cette progression. À structure de diplômes restée constante d’une<br />

génération à l’autre, le pouvoir d’achat moyen aurait quand même progressé<br />

d’environ 80 e. Le pouvoir d’achat médian progresse de 170 e pour s’établir<br />

à 1480 e en 2015. Au total, le pouvoir d’achat médian de la génération<br />

2010 par rapport à la génération 1992 s’est accru de 13% pour l’ensemble<br />

des salariés et de 8% pour les salariés à plein temps. La corrélation positive<br />

entre niveau de salaire et plus haut niveau de diplôme se vérifie tout au<br />

long de la hiérarchie scolaire à l’exception des diplômés de grandes écoles<br />

qui obtiennent des rémunérations significativement plus élevées que les<br />

diplômés universitaires de niveaux équivalent ou supérieur. Pour autant le<br />

ratio des salaires médians des actifs occupés à 5 ans entre les diplômés<br />

de grandes écoles et les non-diplômés ou titulaires d’un brevet a baissé en<br />

20 ans, passant de 2,4 à 1,9. Comme quoi le diplôme protège du chômage<br />

mais n’est plus pour autant un avantage compétitif aussi important qu’il y a<br />

vingt ans. On attend avec impatience de voir si les rémunérations des jeunes<br />

diplômés vont remonter significativement dans les années à venir avec la<br />

reprise économique. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 20 JUIN <strong>2018</strong> | N°18

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