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L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
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9 e DÉFI<br />

© Kedge BS<br />

tion, il y a une nécessité économique à croître. Mais aux dires de<br />

la présidente, l’obésité n’est pas à craindre : « Nous avons mis<br />

en place une croissance organisée, réfl échie et cohérente et nous<br />

sommes les seuls à procéder ainsi. Nous avons besoin de cette<br />

croissance pour payer les locaux, les enseignants, etc. Mais pour<br />

développer des projets de qualité, il faut des moyens et une taille<br />

critique, ce qui nous permet de mutualiser les services. Et puis<br />

nous sommes fi ers de créer de l’emploi (le groupe compte 1 400<br />

salariés contre 50 à ses débuts) et de développer un projet où<br />

chacun trouve sa place sans chercher la croissance à tout prix.<br />

Il faut aller vite mais pas trop vite, comme une entreprise, loin de<br />

l’idée reçue selon laquelle les activités d’enseignement supérieur<br />

seraient forcément défi citaires. Nous prouvons que nous avons su<br />

trouver un cercle vertueux grâce à des intégrations et des fusions<br />

réussies. »<br />

: Taille critique<br />

Les écoles, une entreprise comme les autres ? À Kedge, née de<br />

la fusion entre BEM et Euromed, le raisonnement est assez similaire<br />

même si les termes employés varient. « Notre stratégie de<br />

croissance ne se calcule pas en nombre d’étudiants mais en<br />

valeur que chaque étudiant pro<strong>du</strong>it. C’est cette marge que nous<br />

cherchons à faire grossir en créant un système rentable et en<br />

ayant une bonne gestion. Notre plan stratégique est par ailleurs<br />

renouvelé chaque année », relate José Milano, directeur général<br />

de Kedge. Une équation complexe d’autant que pour rester<br />

attractif - ce qui implique de personnaliser les cours, améliorer<br />

les services, fi nancer le digital, recruter les meilleurs, se développer<br />

à l’international… -, cela nécessite des investissements<br />

importants - l’école a triplé ses investissements sur fonds<br />

propres, notamment en R & D - avant de faire rentrer de l’argent.<br />

José Milano résume : « Nous devons être en capacité d’in<strong>du</strong>strialiser<br />

la formation tout en personnalisant notre pédagogie et d’être<br />

Les locaux de l’IAE Grenoble<br />

dans une logique d’effi cacité. Nous sommes au début de ce<br />

processus, nous cherchons des solutions sans pouvoir évaluer un<br />

seuil critique en termes de taille. On observe ce qui se fait<br />

ailleurs : ici, faire rentrer des partenaires fi nanciers, là, racheter<br />

des écoles comme à l’Inseec à la seule différence que nous<br />

sommes un établissement de recherche ; nous devons trouver<br />

une voie intermédiaire : fi nancer l’enseignement supérieur tout en<br />

préservant<br />

la<br />

qualité de la recherche. Combien de temps notre modèle va<br />

tenir ? Je ne sais pas mais on aura certainement besoin de<br />

procéder à des ajustements dans les années à venir ». Personnaliser<br />

l’offre de formation en accueillant 13000 étudiants, tel est<br />

donc l’un des défi s de Kedge.<br />

>>><br />

© IAE Grenoble<br />

3 questions à Jean-Michel Huet, associé chez BearingPoint et auteur<br />

avec Edouard Husson d’un rapport en 2014 pour l’Institut Montaigne « Business<br />

school : rester des champions dans la compétition internationale »<br />

Dans quel objectif avez-vous rédigé ce rapport ?<br />

Nous ne voulions pas recenser des lieux communs mais<br />

coller au rôle de l’Institut Montaigne à savoir faire des recommandations<br />

aux pouvoirs publics. C’est l’orientation<br />

que nous avons donnée à ce rapport qui repose notamment<br />

sur une cinquantaine d’entretiens avec des DRH,<br />

des chercheurs, des directeurs d’écoles.<br />

business schools françaises ne sont pas efficaces dans la<br />

gestion de leurs alumni. Il faut faire grossir les réseaux et<br />

les travailler de façon intelligente. Certaines associations<br />

d’anciens sont actives, comme HEC ou l’Essec. Mais<br />

d’autres sont trop souvent dépendantes <strong>du</strong> service de<br />

l’école. Or, c’est un élément d’attractivité. Un bon réseau<br />

augmente l’employabilité.<br />

Sur le plan <strong>du</strong> développement des écoles, que<br />

préconisez-vous ?<br />

Les écoles ont besoin de grossir et certaines sont bien<br />

classées mais elles restent quand même des naines si on<br />

les compare aux anglo-saxonnes en termes de budget,<br />

d’effectif… Il est important d’ouvrir leur gouvernance<br />

au-delà des dirigeants de CCI qui n’ont pas beaucoup<br />

d’argent et pas de vision internationale. C’est <strong>du</strong> reste une<br />

demande des accréditeurs que les écoles s’ouvrent davantage<br />

vers le milieu associatif, les entreprises, d’autres chercheurs…<br />

Il faut décloisonner. Autre axe de développement, moins abordé<br />

dans le rapport, c’est l’agilité et de la souplesse, la co-construction des cours,<br />

des relations entre les professeurs et les étudiants permettant une plus forte<br />

collaboration grâce au digital, la personnalisation de l’apprentissage… Troisième<br />

axe : un développement géographique hors Europe. Il y a des terrains<br />

de jeu à conquérir dans des pays émergents, en Afrique, en Asie… Enfin, les<br />

© DR<br />

Comment le rapport a-t-il été accueilli à sa<br />

sortie ?<br />

Il a été très bien accueilli à sa sortie car il apporte une<br />

vraie contribution de fond et aborde des sujets variés<br />

tel que la pro<strong>du</strong>ction intellectuelle, la recherche, etc. Le<br />

rapport a également eu un impact sur le contenu de la loi<br />

EESC. Promulguée le 20 décembre, elle comprend notamment<br />

un volet (l'article 43) qui ratifie l'instauration<br />

d'un nouveau régime juridique applicable aux établissements<br />

d'enseignement supérieur relevant des chambres<br />

de commerce et d'in<strong>du</strong>strie (CCI). Ils peuvent désormais choisir d'être des<br />

établissements d'enseignement supérieur consulaires (EESC). Cette loi va<br />

ainsi donner la possibilité aux écoles de se doter d'une personnalité morale<br />

de droit privé régie par les dispositions législatives applicables aux sociétés<br />

anonymes. Un cadre législatif qui évitera aux établissements de passer par les<br />

associations de loi 1901. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | NUMÉRO SPÉCIAL | SEMAINE DU MANAGEMENT<br />

47<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 47 03/05/2018 11:03

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