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L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
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ENTRETIEN<br />

« Les écoles françaises<br />

intègrent l’international<br />

de manière résolue »<br />

© DR<br />

Directeur <strong>du</strong> groupe Essec de 2001 à 2013,<br />

Pierre Tapie a également présidé la<br />

Conférence des grandes écoles de 2009 à<br />

2013. Aujourd'hui conseiller en stratégie<br />

universitaire auprès de grandes écoles et<br />

de gouvernements au sein de la société<br />

qu'il a fondée, Paxter, il porte toujours à<br />

ce titre un regard aigu sur l’actualité des<br />

écoles de management françaises.<br />

Olivier Rollot : Qu’est-ce que représente la Fnege pour vous ?<br />

Pierre Tapie : La Fnege est un creuset de compétences et d’expériences<br />

dans lequel tous les acteurs de l’enseignement supérieur au management se<br />

retrouvent pour préparer l’avenir, se poser des questions professionnelles, et<br />

identifi er les grandes questions <strong>du</strong> moment. Elle a été remarquablement active, à<br />

son début, pour faire former les premières générations de professeurs de management<br />

français dans les universités américaines, où la discipline en tant que<br />

telle avait trouvé ses lettres de noblesse. Elle est à la fois creuset d’idées, syndicat<br />

professionnel, espace de rencontre, interface avec les entreprises. Elle réalise<br />

aussi des tests de type « GMAT français », qui sont extrêmement utiles à tous.<br />

O. R : Comment les écoles de management françaises se positionnent-elles<br />

dans le processus d’internationalisation qui sous-tend<br />

l’activité de toutes les business schools dans le monde aujourd'hui ?<br />

P. T : Vaste question, à laquelle, en France comme dans n’importe quel pays,<br />

il n’est pas possible de répondre sans tenir compte <strong>du</strong> « standing » de l’école.<br />

Il existe des écoles régionales, des écoles nationales et/ou européennes, enfi n<br />

d’autres de notoriété réellement mondiale (très peu). Ces niveaux peuvent se<br />

croiser, mais il faut accepter que des acteurs servent des marchés différents,<br />

sont tous utiles et pertinents, mais que tous n’ont pas vocation à tout faire.<br />

Du coup la réponse à votre question va largement dépendre <strong>du</strong> type d’école. Ce<br />

qui est intéressant est que dans chacune de ces trois catégories l’international<br />

est aujourd’hui à la fois une réalité et une ambition dont il s’agit de toujours réinventer<br />

les termes. D’une manière générale et dans chacune de ces « gammes »,<br />

les écoles françaises intègrent l’international de manière résolue, structurée et<br />

diversifi ée. Un acteur français « régional » français est beaucoup plus international,<br />

par exemple, que son équivalent américain. Le niveau d’exigences linguistiques,<br />

ou celui imposé en <strong>du</strong>rées d’expériences internationales, est souvent<br />

nettement supérieur en France que dans d’autres pays.<br />

Dans un pays ou l’acceptation <strong>du</strong> paiement des études n’a rien de naturel,<br />

il leur a en effet fallu justifi er leur différence avec les instituts d’administration<br />

des entreprises (IAE), quasi gratuits, en offrant notamment à leurs étudiants<br />

des expériences internationales. Il faut également avoir conscience qu’en tant<br />

que puissance moyenne les écoles de management françaises se devaient de<br />

préparer leurs diplômés à affronter un marché international. On ne se pose pas<br />

la question de la même façon quand on est une université de l’Oklahoma ou de<br />

l’Idaho qui peut se contenter de son territoire.<br />

O. R : Les business schools françaises se différencient-elles de leurs<br />

consœurs étrangères ?<br />

P. T : Les écoles de management françaises, comme leurs collègues écoles d’ingénieurs,<br />

mais comme aussi les facultés de médecine ou d’autres formations<br />

professionnalisantes de haut niveau, sont marquées par une caractéristique, qui<br />

date des encyclopédistes au XVIII ème siècle : la recherche est permanente pour<br />

équilibrer la formation théorique et la formation professionnelle tirée d’une expérience<br />

immersive, car il s’agit d’é<strong>du</strong>quer la main et le cerveau en même temps.<br />

Et cette caractéristique est partagée par les formations professionnalisantes françaises<br />

de haut niveau (management, ingénieur, médecine…).<br />

Vis-à-vis <strong>du</strong> processus d’internationalisation, cette manière de faire a des conséquences<br />

importantes : les écoles exigent de leurs élèves à la fois une immersion<br />

interculturelle signifi cative, et une immersion professionnalisante importante. Et<br />

cette double exigence fait souvent l’admiration de nos partenaires universitaires<br />

étrangers, qui constatent chez nos étudiants une plus grande maturité professionnelle,<br />

une plus grande pertinence, une meilleure capacité opérationnelle, à<br />

âge égal.<br />

O. R : Le processus d’implantation à l’étranger des business schools<br />

françaises les a-t-elle beaucoup aidées ?<br />

P. T : Au cours des 20 dernières années (le premier est sans doute l’installation<br />

de l’Insead à Singapour en 1999), les écoles françaises ont, d’une part,<br />

accueilli de plus en plus d’étudiants étrangers, mais aussi ont essaimé de plus<br />

en plus à l’étranger, et ce des plus prestigieuses jusqu’aux acteurs que leur<br />

notoriété intrinsèque ferait plutôt qualifi er de « régionaux ». Il en a résulté une<br />

expérience internationale très supérieure sur les campus français eux-mêmes,<br />

et un nombre toujours croissant d’étudiants de toutes origines formés « à la française<br />

», et notamment avec cette intégration des professionnalisantes dans les<br />

cursus. Comme les entreprises de toutes origines sont particulièrement friandes<br />

de jeunes ainsi formés pour être directement opérationnels, la notoriété de la<br />

marque « France » en tant qu’associée à d’excellences business schools n’a<br />

cessé de se développer. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | NUMÉRO SPÉCIAL | SEMAINE DU MANAGEMENT<br />

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E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 39 03/05/2018 11:02

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