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L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
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3 e DÉFI<br />

IAE développent de nouveaux diplômes, se concentrent sur le<br />

développement de la formation professionnelle et renforcent leur<br />

ancrage international. Dans son rapport pour la FNEGE sur « Les<br />

ressources des écoles de management : la nouvelle donne »,<br />

Jean-Philippe Denis, professeur à l’Université Paris Sud – Paris<br />

Saclay et co-auteur de l’étude avec la professeure de Kedge BS<br />

Corinne Grenier, n’en estime pas moins que « seuls les frais de<br />

scolarité peuvent compenser les baisses de ressources mais cela<br />

risque de coincer si l’employabilité des étudiants n’est plus à la<br />

hauteur ». En 2017 l’évolution des frais de scolarité des écoles<br />

de management post-prépa a ainsi été de 4 %. Et en augmentant<br />

ses frais de près de 3 000 € sur trois ans (45 150 € contre<br />

42 450 € l’année dernière et… 26 900 € en 2009) HEC Paris<br />

est redevenue l’école la plus chère devant l’Edhec et emlyon BS<br />

alors que c’est à Audencia que la facture a le plus progressé en<br />

passant de 36 000 à 41 350 €. Certaines écoles n’en estiment<br />

pas moins avoir encore de la marge. C’est le cas de Toulouse<br />

BS : « Nos droits de scolarité pourraient progresser sachant que<br />

nous nous plaçons dans la moyenne pour notre bachelor et,<br />

avec 11 000 € par an, à l’avant dernière place <strong>du</strong> top 12 des<br />

écoles pour notre programme grande école. Nous sommes très<br />

accessibles au niveau mondial pour une école triple accréditée<br />

(AACSB/Equis/Amba) », estime son directeur général François<br />

Bonvalet. Dans sa note stratégique publiée en juin 2016 Peter<br />

Todd, prévoit ainsi qu’un « taux annuel d’augmentation des frais<br />

de scolarité plus élevé, de l’ordre de 6 à 8 % sur la Grande École<br />

et le MBA, ainsi que davantage de régularité dans les augmentations<br />

permettrait d’atteindre un revenu additionnel de 7 M € par<br />

an d’ici 2020 ».<br />

La formation continue paraît à beaucoup comme le principal levier<br />

de croissance des écoles de management. Avec des différences<br />

absolument abyssales entre les écoles. Alors qu’HEC entend dégager<br />

une marge nette additionnelle de 5 M € par an sur l’Executive<br />

E<strong>du</strong>cation à l’issue des cinq prochaines années, le chiffre d’affaires<br />

total de Toulouse BS, y compris les mastères spécialisés et les<br />

MSc en part time, est aujourd’hui de 4,5 M€ par an. Ne parlons<br />

pas de marge nette ! « Nous savons très bien délivrer des diplômes<br />

ou faire de la « haute couture », des programmes vraiment sur<br />

mesure, pour nos grands clients mais nous ne voulons pas proposer<br />

de catalogue de formations », rappelle François Bonvalet, dont<br />

l’école s’est installée à Paris pour progresser sur ce segment<br />

comme la plupart de ses concurrentes.<br />

: Au cœur des universités<br />

« Écoles universitaires de management », les instituts d’administration<br />

des entreprises (IAE) sont au cœur de l’offre de gestion des<br />

universités. « Nous restons concentrés sur nos diplômes nationaux<br />

et la double compétence apportée par le master MAE (management<br />

et administration des entreprises). Cette multicompétences<br />

est plus que jamais demandée par les entreprises et correspond à<br />

la mission originelle confi ée par Gaston Berger, à savoir démocratiser<br />

l’enseignement supérieur et marier les deux disciplines fondamentales<br />

que sont la gestion et l’ingénierie », explique le >>><br />

→ AACSB et EFMD<br />

Créée en 1916 pour aider<br />

les étudiants américains<br />

à choisir une business<br />

school en dehors de<br />

leur Etat, l’AACSB s’est<br />

internationalisée peu<br />

à peu pour devenir<br />

l’Association to<br />

Advance Collegiate<br />

Schools of Business<br />

(internationalisation<br />

oblige « advance » a<br />

remplacé « american »).<br />

L’EFMD (European<br />

Foundation for<br />

<strong>Management</strong><br />

Development) a célébré<br />

en 2017 les 20 ans de son<br />

accréditation Equis. La<br />

première compte plus<br />

de 800 membres quand<br />

environ 170 business<br />

schools sont accréditées<br />

par l’EFMD.<br />

3 questions à José Milano, directeur général de Kedge BS<br />

Beaucoup a été dit sur les difficultés<br />

financières que vivraient, ou seraient<br />

amenées à vivre, certaines écoles de<br />

management. Comment se porte Kedge BS<br />

d’un point de vue financier ?<br />

Nous avions anticipé de longue date le débat actuel en<br />

acquérant peu à peu notre autonomie financière. Nous<br />

ne recevons aucun financement extérieur ni directement<br />

ni indirectement. Nous le devons aux leviers de<br />

croissance forts que nous a apportés la fusion des deux<br />

écoles et d’une optimisation de l’allocation de nos<br />

ressources. L’effet de taille nous a permis de notamment<br />

améliorer notre efficacité. Notre école de management,<br />

tout en étant une association à but non lucratif labellisée<br />

EESPIG doit tirer bénéfice de l’application d’outils de<br />

gestion d’entreprise. À ce titre, elle doit être capable de<br />

maîtriser sa structure de coûts pour dégager une marge<br />

qui permettent <strong>du</strong>rablement d’investir. Pour avoir un<br />

ordre d’idée, nous devons être capables d’investir 15 %<br />

de notre chiffre d’affaires, notamment dans le digital et l’international.<br />

Cette maîtrise des coûts peut aussi passer par exemple par l’externalisation<br />

de certaines tâches administratives qui ne sont pas au cœur de notre métier<br />

comme la gestion des contrats d’alternance – 1500 chaque année – qui nous<br />

a permis d’accompagner les équipes vers un travail plus valorisant sur les<br />

relations avec les entreprises et le soutien à nos étudiants.<br />

Enfin, notre performance financière nous permet de soutenir une action<br />

sociale forte par l’octroi de bourses, le cautionnement de prêts étudiants,<br />

le financement des intérêts de l’emprunt ou encore l’accompagnement<br />

d’associations œuvrant auprès des étudiants les plus modestes.<br />

Avez-vous le sentiment que les pouvoirs publics sont vraiment<br />

attentifs à la bonne santé d’écoles de management très bien<br />

classées au niveau international ?<br />

Les pouvoirs publics ont bien pris conscience que l’enseignement supérieur<br />

© KEDGE<br />

est un secteur d’activité très positif pour la compétitivité<br />

en France. Aucun responsable n’a intérêt à fragiliser<br />

un dispositif d’excellence comme le nôtre qui est<br />

très présent dans les politiques publiques y compris au<br />

niveau diplomatique. Ce qui rejoint le rôle que nous<br />

jouons dans l’attractivité des territoires quand nous<br />

sommes, comme c’est le cas aujourd'hui, associés à<br />

des projets d’implantation d’entreprises chinoises<br />

notamment.<br />

Nous devons développer des offres de formation<br />

dédiées pour nos territoires, comme nous le faisons<br />

par exemple pour la filière viti-vinicole où nous participons<br />

à l’accompagnement des acteurs, de la petite<br />

exploitation à la région viticole dans son ensemble.<br />

La bonne gestion dont vous parlez est-elle<br />

suffisante pour continuer à progresser sur un<br />

marché de plus en plus compétitif ?<br />

La bonne gestion fait gagner <strong>du</strong> temps mais n’est<br />

pas suffisante sur le long terme. Dans un secteur très atomisé, Kedge fait<br />

partie des 3 % des business schools les plus importantes dans le monde en<br />

chiffre d’affaires. Or la question <strong>du</strong> financement de notre développement,<br />

notamment digital et international, va se poser avec toujours plus d’acuité.<br />

Nous devons adapter et transformer nos business models. Dans le domaine<br />

de la formation par exemple, nos environnements sont disruptés par de<br />

nouvelles expériences pédagogiques. Les « m 2 » de bâtiments que nous<br />

construisent les chambres de commerces aujourd'hui n’ont rien à voir avec<br />

ceux d’il y a dix ans.<br />

Dans le domaine de la recherche également, les questions sont nombreuses.<br />

Quel impact peut avoir la recherche ? Peut-elle être pour partie financièrement<br />

rentable ? Peut-on vraiment développer le fundraising avec la<br />

sociologie des dirigeants et des entreprises en France ? Sans doute, mais ce<br />

doit être l’aboutissement d’une politique de long terme avec les alumni que<br />

seule HEC a su mener significativement pour l’instant. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | NUMÉRO SPÉCIAL | SEMAINE DU MANAGEMENT<br />

19<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 19 03/05/2018 11:01

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