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L'Essentiel du Sup - édition spéciale Semaine du Management

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018. Vous n'étiez pas présent lors de cet événement ? Alors lisez ce numéro !

Quels sont les 10 Grands défis de l'Enseignement en gestion ? C'est la question que pose ce numéro spécial de l'Essentiel du Sup en partenariat avec la FNEGE pour la Semaine du Management 2018.
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1 e DÉFI<br />

3 questions à Yves Portelli, directeur général adjoint en charge de<br />

l’enseignement, de la recherche et de la formation de la CCI Paris Ile-de-France<br />

Les entreprises changent, les étudiants<br />

« Millenials » ont de nouvelles attentes,<br />

l’intelligence artificielle (IA) débarque.<br />

Quelles dimensions vous paraissent<br />

aujourd'hui absolument essentielles dans<br />

les études de management ?<br />

Un an avant la création de la Fnege, la sortie <strong>du</strong> livre de<br />

Jean-Jacques Servan Schreiber, « le défi américain » avait<br />

mis en relief que le capital humain, notamment dans le<br />

domaine de la gestion, était fondamental au développement<br />

économique des entreprises. La Fnege était pour l’ensemble<br />

des acteurs de l’époque une réponse à ce défi.<br />

Cinquante ans après, ce défi est toujours le nôtre. Former<br />

des cadres professionnels, éthiques, possédant un esprit<br />

critique et des valeurs, ouverts au monde. Le principal<br />

enjeu aujourd'hui c’est de former des managers ayant une vision à 360° sur la<br />

société et ses enjeux. Si nous n’apprenons pas aux jeunes à s’interroger à quoi<br />

servons-nous ? Chaque génération d’étudiants est connectée au monde en perpétuelle<br />

évolution. Nous devons nous adapter. Les enjeux sont immenses et les<br />

réponses pédagogiques sont diverses… c’est bien cela qui fait la richesse de<br />

notre enseignement supérieur de gestion en France et à l’international. Et bien<br />

évidemment, les écoles n’ont cessé de s’adapter et parfois même ont été pionnières<br />

dans les solutions proposées. Mais nous savons que rien n’est jamais gagné<br />

d’avance et que sans cesse nos modèles sont à interroger.<br />

Deux des trois écoles de management de la CCI Paris<br />

Ile-de-France, HEC et ESCP Europe, sont passées au statut<br />

d’EESC (établissement d’enseignement supérieur<br />

consulaire). Qu’est-ce que cela leur apporte ?<br />

Tout d’abord, c’est une réponse à une triple évolution : de plus en plus, les<br />

grandes accréditations internationales nous incitaient à modifier les gouvernances<br />

des écoles. L’importance que les parties prenantes comme les alumni et<br />

les fondations ont pris ces dernières années, et qui est une réelle force pour nos<br />

© CCIP<br />

écoles, et la nécessaire agilité que ces grandes écoles devaient<br />

avoir dans le quotidien a amené la CCI Paris Ile-de-<br />

France à modifier leur statut. Elles bénéficient ainsi d’une<br />

plus grande autonomie dans leur gestion. Pour autant, la<br />

CCI de Paris Ile-de-France reste en tant qu’actionnaire largement<br />

majoritaire très impliquée dans la gouvernance et<br />

la vie des écoles. Et nous sommes dans un dialogue<br />

constructif avec d’autres parties prenantes et actionnaires<br />

de l’EESC, les anciens et les fondations. Dans le cadre <strong>du</strong><br />

statut d’EESC la loi Mandon a fixé des règles. Ainsi les<br />

chambres de commerce et d’in<strong>du</strong>strie demeurent majoritaires<br />

(51 % au moins) dans les EESC et d’autre part les<br />

EESC ne peuvent pas distribuer de dividendes. Quand on<br />

souhaite investir dans une EESC c’est avant tout pour accompagner<br />

le développement des écoles et participer à leur<br />

gouvernance dans le moyen et long terme.<br />

© DR<br />

HEC fait partie des leaders dans l’executive é<strong>du</strong>cation.<br />

Comment les établissements d’enseignement supérieur<br />

doivent-il s’organiser pour la développer ?<br />

L’Executive E<strong>du</strong>cation est un marché national et international. Aujourd’hui,<br />

nos concurrents sont bien au-delà de nos frontières. Les standards internationaux<br />

de qualité s’imposent également dans ce secteur. Si le digital, la qualité de<br />

services, l’expérience client sont des éléments essentiels de différenciation, la<br />

qualité de l’enseignement demeure un atout essentiel en présentiel ou à distance.<br />

Il ne faut pas négliger non plus le diplôme qui est également un point<br />

différenciant des écoles. Mais vous l’avez compris, l’innovation comme dans<br />

beaucoup de secteurs est primordiale ; sans cesse, il faut innover tant en recherche,<br />

en technique mais également dans l’ingénierie de formation. De mon<br />

point de vue, l’executive e<strong>du</strong>cation est souvent la pointe méconnue de nos<br />

écoles pour mieux appréhender les évolutions des entreprises.<br />

À nous de leur apporter une expérience exceptionnelle en leur proposant des<br />

solutions adaptées. Avec le développement <strong>du</strong> digital, nous pouvons aborder de<br />

nouveaux marchés comme l’Afrique par exemple. n<br />

>>><br />

→ Se former<br />

à la pédagogie<br />

C’est écrit dans le décret<br />

<strong>du</strong> 9 mai 2017 portant<br />

« modification <strong>du</strong> décret<br />

statutaire des maîtres<br />

de conférences et des<br />

professeurs des universités ».<br />

Pendant leur période de<br />

stage d’un an « les maîtres<br />

de conférences bénéficient au<br />

cours d’une formation visant<br />

l’approfondissement des<br />

compétences pédagogiques<br />

nécessaires à l’exercice <strong>du</strong><br />

métier ». Pendant les cinq<br />

ans qui suivent, ils peuvent<br />

encore demander à suivre<br />

d’autres formations à ce sujet.<br />

entrepreneuriales » voit ainsi le jour à TBS pour « booster l’esprit<br />

entrepreneurial et la créativité » des étudiants. Des challenges<br />

leur sont soumis auxquels ils devront répondre en groupes<br />

coachés par des experts et enseignants. Ils travaillent sur le projet<br />

et présentent au jury leur proposition à l’aide d’un prototype<br />

(maquette, site web ou vidéo, par exemple) en mettant en avant<br />

des plans d’action concrets.<br />

L’organisation d’événements étudiants est une autre occasion<br />

d’apprendre, non seulement à travailler en groupe, mais aussi<br />

avec des entreprises qui en sont les sponsors. « Diriger une<br />

association c’est un véritable apprentissage <strong>du</strong> management par<br />

la pratique avec une équipe de 24 étudiants qu’il faut gérer de<br />

novembre à septembre pendant 2 h à 2 h 30 par jour », confi e<br />

Jérémy Paillusson, qui dirigeait l’association Triathlon Audencia<br />

La Baule en 2017. Tout juste sortis de prépas, les responsables<br />

des postes clés (président, trésorier, responsable communication…)<br />

doivent en effet gérer un budget qui dépasse le 1,3 M€<br />

pour le Triathlon Audencia La Baule ou encore 750 000 € pour<br />

l’Altigliss de Grenoble EM. Lui comme tous les autres membres<br />

des associations « savent que sur un CV cela fait la différence<br />

d’avoir participé à un événement d’une telle ampleur » selon les<br />

mots <strong>du</strong> responsable de la « discipline sport » d’Audencia, Hervé<br />

Delaunay.<br />

Mais quoi de mieux pour innover que de créer son entreprise ?<br />

Dans le cadre d’un plan d’investissement d’avenir (PIA), la Fnege<br />

s’est justement vue confi er la mission de fédérer les pratiques<br />

des 30 Pépite (pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et<br />

l’entrepreneuriat) créés par l’État pour développer l’entrepreneuriat<br />

étudiant. Cette année ce sont 3 500 étudiants qui bénéfi cient<br />

ainsi <strong>du</strong> statut d’étudiant entrepreneur. « L’année dernière 800<br />

entreprises ont été immatriculées par nos étudiants entrepreneurs<br />

(dont 200 en auto-entrepreunariat). Nous sommes le seul<br />

pays <strong>du</strong> monde à posséder ce dispositif qui coûte en plus très<br />

peu d’argent et se développe aussi bien dans les universités que<br />

les Grandes Écoles », confi e le coordinateur national <strong>du</strong> réseau,<br />

Jean-Pierre Boissin, qui constate que « les étudiants veulent<br />

travailler différemment avec une rotation élevée des tâches, pas<br />

obtenir un contrat de travail pour les quarante années à venir !<br />

Mais ils ne seront pas non plus entrepreneurs pendant 40 ans. Il<br />

y a aussi un côté challenge ».<br />

: Travailler avec d’autres profils<br />

Doubles diplômes d’ingénieur manager mais aussi manager<br />

ingénieur et même depuis 2018 de manager architecte à<br />

l’Essec, on voit de plus en plus d’hybridations entre les disciplines.<br />

« Les écoles de management créent des programmes et<br />

des doubles diplômes avec des écoles d'ingénieurs. Cela permet<br />

aux étudiants d’élargir le champ de leurs compétences et de<br />

collaborer avec des modèles différents, ça peut être très riche.<br />

Les entreprises ont d’ailleurs besoin de ces profi ls pour servir les<br />

nouveaux métiers. Le but étant toujours de former des étudiants<br />

responsables dont les compétences correspondent le mieux<br />

possible aux attentes et besoins des entreprises », résume Carole<br />

10 L’ESSENTIEL DU SUP | NUMÉRO SPÉCIAL | SEMAINE DU MANAGEMENT<br />

E 14659 Magazine LEssentiel-<strong>Semaine</strong><strong>Management</strong>-DI-V3.indd 10 03/05/2018 11:01

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