LG 210

Mai 2018 | n˚ 210
www.gemengen.lu
Mélanie Gagnon
CEO
MGSI
YVES REDING
EBRC
Réguler le Digital
PHILIPPE WERY ET THIERRY BARRÉ
Arendt Business Advisory
Partenaire du secteur public et de la santé
MARC SPAUTZ
CSV
Les jeux sont-ils déjà faits?

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EDITO
PAR JULIEN BRUN
Les Lumières du Vieux Continent
Des outils qui facilitent nos processus de travail aux supports qui
plaisent à nos divertissements, jusqu’à nos objets connectés, jamais
le digital n’aura autant pénétré l’intimité de notre quotidien.
Aux utopies libertaires d’un Internet exempt des contraintes
réglementaires, force est de reconnaître que le virtuel est aussi un
monde de dangers qui a des conséquences sur le réel. Les risques
sont d’autant plus grands que les menaces polymorphes.
Menace individuelle d’abord, puisque le véritable coût des
réseaux sociaux est qu’en encodant ses données personnelles,
l’individu devient lui-même un produit sur lequel la publicité
fait recette. Menace démocratique ensuite lorsque nous savons
que les campagnes de dénigrement ont pesé sur le Brexit, les
élections présidentielles américaines et à moindres conséquences,
françaises. La semaine précédant le débat télévisé du second tour
de la présidentielle française, une fausse information annonçait
sur les réseaux sociaux qu’Emanuel Macron avait un compte en
banque caché aux Bahamas. Nous savons aujourd’hui que la source
provenait d’un forum américain d’extrême droite «4chan», relayé
ensuit par le site «Disobedient Media» mais l’adversaire politique
d’alors usa de l’intox devant près de 17 millions de téléspectateurs.
Menace de santé publique enfin car plus tôt l’enfant est exposé aux
écrans, plus il a de chance de développer une addiction digitale, de
l’agressivité et des troubles autistiques et bipolaires. La corrélation
est établie par l’imagerie cérébrale qui montre l’altération de la
circulation des fluides du cerveau et le rétrécissement du cortex
préfrontal (zone de la pensée et de la réflexion). Les pouces
bleus, les cœurs et les flammes des réseaux sociaux, sont autant de
récompenses qui en favorisant la sécrétion de la dopamine des plus
jeunes, les rends «digitaïnomanes».
information systems) ainsi que le RGPD (Règlement général sur la
protection des données) qui entrent respectivement en application
les 5 et 25 mai 2018, s’inscrivent dans ce contexte. Tellement en
avance que le RGPD fut cité en exemple lors de l’audition de
Mark Zuckerberg au Sénat américain. L’audition américaine,
inéluctablement théâtrale, est néanmoins intéressante à plusieurs
endroits puisqu’elle interroge le modèle économique du réseau
social, Internet et sa régulation, la technologique américaine
stratégiquement menacée par l’Asie mais aussi la toute-puissance
de Facebook. L’une des problématiques scéniques pourrait être de
savoir dans quelle mesure une entreprise américaine qui compte
deux milliards d’utilisateurs dans le monde peut encore aujourd’hui
répondre à la justice américaine uniquement?
Selon Nietzsche, «nous nous croyons libre parce que nous
ignorons les causes qui nous déterminent», cela ne serait-il pas
d’autant plus vrai à l’ère d’un digital qui nous priverait de nos
facultés de réflexions? Car comment penser librement, et donc
contre nous-même, lorsque les algorithmes des réseaux sociaux ne
nous donnent à voir que ce qui nous intéresse? Que seront nos
sociétés de demain lorsque l’intelligence artificielle sera poussée à
son paroxysme algorithmique et ensuite portée par les ordinateurs
quantiques? Du Meilleur des mondes d’Huxley à La Possibilité d’une
île de Houellebecq, la littérature offre des perspectives ô combien
effrayantes et l’unique Lumière dans cette pénombre numérique
provient actuellement du Vieux Continent. n
L’Europe semble avoir pris la mesure de ces risques et pose des
politiques de protection numérique en conséquence. L’Union
européenne, qui a souvent bon dos lorsqu’il s’agit d’endurer les
maux des politiques nationales, est bien la meneuse mondiale
en matière législative. La directive NIS (Security of network

4
LG
MAI 2018
SOMMAIRE
ECONOMIE
38 | GILLES MORO
EMPcorp
COVERSTORY
10 | MÉLANIE GAGNON
MGSI
Le futur du paiement
ECONOMIE
40 | ALAN GOODRICH
ERI Bancaire
Un partenaire de conformité
SAAS: Rapid, effective, success
in digitalisation
RGPD
16 | FRÉDÉRIC VONNER ET PHILIPPE PIERRE
PwC
ICT
26 | JULIEN ET GEORGES GONDON
BIAC Log
ECONOMIE
42 | EMMANUEL BAUMANN
SNCI
Un nouveau tournant dans la protection
des données personnelles
ICT
20 | YVES REDING
EBRC
Des logiciels à la mesure de vos besoins
ICT
28 | SÉBASTIEN LAROSE ET NICOLAS SANITAS
InTech
40 années au service de l’économie
luxembourgeoise
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
54 | STÉPHANE AMBROSINI
Marks & Clerk
Réguler le Digital
Les Tech for Good
Gardiens de l’innovation

LG
MAI 2018
5
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
56 | PIERRE KIHN ET OLIVIER LAIDEBEUR
Office Freylinger
SANTÉ
64 | RENÉ CLOSTER
Luxembourg Air Rescue
LETZEBUERGER GEMENGEN
Publication éditée par Euro-Editions S.A.
www.gemengen.lu
Société éditrice
Euro-Editions S.A.
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange
Un incitatif supplémentaire à la protection
intellectuelle
SANTÉ
62 | PHILIPPE WERY ET THIERRY BARRÉ
Arendt Business Advisory
Les anges gardiens
INTERVIEW POLITIQUE
92 | MARC SPAUTZ
CSV
Régie publicitaire
Julien Malherbe
marketing@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 30
Camille Codron
camille@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 20
Administration
Lucia Ori
Tél. 58 45 46-29 • Fax 58 49 19
admin@euroeditions.lu
Raouf Hatira • Tél. 58 45 46 23
secretariat@euroeditions.lu
Conception et réalisation graphique
Sophie Glibert
sophie@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 25
Partenaire du secteur public et de la santé
PORTRAIT
96 | CARLOS PEREIRA MARQUES
Ambassadeur du Portugal au Luxembourg
Les jeux sont-ils déjà faits?
Rédaction
Julien Brun
julien@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26
Martina Cappuccio
martina@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26
Christophe Chohin, Serge Garcia Lang,
Manon Garrido, Raouf Hatira
Photographie
Marie De Decker
Eric Devillet
Vincent Remy
Mouvement
luxembourgeois
pour la Qualité
et l’Excellence
PERFORMANCE DURABLE
Impression
Imprimerie Centrale
«O país do desassossego» - Au pays de l’intranquilité
© Euro-Editions
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la
rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord
de leurs auteurs. Publiés ou non, ils ne seront pas
restitués. Les reportages signés n’engagent que
leurs auteurs. Les prix figurant dans cette revue
sont indicatifs et peuvent être sujets à des variations
dont l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour
responsable.

6
LG
MAI 2018
Index des
intervenants
10 | MÉLANIE
GAGNON
CEO
MGSI
12 | CARLO
HARPES
Fondateur et directeur
itrust consulting
Source photo: ALFI
14 | SUSANNE
WEISMÜLLER
Senior Legal Adviser
ALFI
16 | PHILIPPE PIERRE
Associé en charge du secteur
public et responsable mondial
Institutions Européennes
PwC Luxembourg
16 | FRÉDÉRIC
VONNER
Associé et expert RGPD
PwC Luxembourg
20 | YVES
REDING
CEO
EBRC
24 | THIERRY
KROMBACH
Administrateur délégué
DSK Systems
26 | GEORGES
GONDON
Administrateur
BIAC Log
26 | JULIEN
GONDON
Administrateur
BIAC Log
28 | SÉBASTIEN
LAROSE
Directeur du pôle Innovation
& Développement
InTech
28 | NICOLAS
SANITAS
Manager du pôle Innovation
& Développement
InTech
30 | PASCAL
DENIS
Head of Advisory Services
KPMG Luxembourg
38 | GILLES
MORO
CEO et Founder
EMPcorp
40 | ALAN
GOODRICH
Sales Manager
ERI Bancaire Luxembourg

8
LG
MAI 2018
Crédit photo Luxembourg for Finance
Source photo: LISER
Source photo: LISER
42 | EMMANUEL
BAUMANN
Directeur
Société Nationale de crédit et
d’Investissement (SNCI)
44 | CLAUDE
MARX
Director General
Commission de Surveillance
du Secteur Financier (CSSF)
50 | DENISA M.
SOLOGON
Chercheur
LISER
50 | PHILIPPE
VAN KERM
Chercheur
LISER
54 | STÉPHANE
AMBROSINI
Senior Associate
Marks & Clerk Luxembourg
56 | PIERRE
KIHN
CEO et conseil en propriété
industrielle
Office Freylinger
56 | OLIVIER
LAIDEBEUR
Conseil en propriété
industrielle
Office Freylinger
62 | PHILIPPE
WERY
CEO
Arendt Business Advisory
62 | THIERRY
BARRÉ
Spécialiste du secteur public
Arendt Business Advisory
64 | RENÉ
CLOSTER
Directeur et fondateur
Luxembourg Air Rescue
66 | DAN
KERSCH
Ministre de l’Intérieur,
de la Fonction publique et
de la Réforme administrative
74 | AUDREY
VIT
Chef de projet
Fonds du Logement
© Photo Joëlle Mathias
74 | REBECCA
FAGOT
Chargée d’opérations
Fonds du Logement
78 | XAVIER
DELVAUX
Directeur marketing
Solar Screen International S.A.
84 | CHRISTIAN
KAYSER
Directeur
Parc naturel de l’Our
92 | MARC
SPAUTZ
Président du CSV

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10 LG
MAI 2018
COVERSTORY
Un partenaire de conformité
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)
entrera en application le 25 mai 2018. Ce texte entend offrir un
cadre harmonisé aux Etats-membres en matière de protection
des données à caractère personnel, et de ce fait, une plus grande
sécurité pour les personnes concernées. MGSI accompagne
les multinationales, les PME, les sociétés artisanales, les
associations et les organisations vers leur conformité.
Explications de la CEO de MGSI, Mélanie Gagnon.
Qu’est-ce qui changera avec l’application
du RGPD?
Un des principaux objectifs est de redonner
le contrôle aux personnes concernées sur
leurs données à caractère personnel, en
intégrant de nouveaux droits, notamment
le droit à la portabilité et le droit à
l’effacement. Aussi, elles auront le droit,
sous certaines conditions, de ne pas faire
l’objet d’une décision fondée exclusivement
sur un traitement automatisé, y compris le
profilage.
Ce cadre législatif veut atténuer la
fragmentation actuelle des lois nationales
de protection des données, tout en laissant
Mélanie Gagnon

LG
MAI 2018
11
une certaine marge de manœuvre aux
Etats-membres qui pourront par exemple
choisir l’âge minimum du consentement des
enfants.
Les entreprises établies hors de l’UE qui
offrent des biens et services aux personnes
concernées dans l’Union et/ou suivent le
comportement de ces personnes, devront se
soumettre au RGPD.
En outre, des principes de protection
des données devront être implantés dès
la conception des produits, services ou
systèmes exploitants des données à caractère
personnel (Privacy by Design).
Certaines entreprises et les organismes
publics devront aussi nommer un délégué à la
protection des données ou «Data Protection
Officer (DPO)». Le DPO est un acteur clé
au sein de la gouvernance de l’organisation,
ayant notamment pour mission d’informer,
conseiller, contrôler le respect du RGPD et
de permettre le dialogue avec l’autorité de
contrôle (la Commission Nationale pour la
Protection des Données au Luxembourg).
Devant l’ampleur de la tâche, quel est
l’état d’esprit des acteurs de la place ?
Dans la mesure où les sanctions peuvent
atteindre jusqu’à 4% du chiffre d’affaires
annuel mondial ou 20 millions d’euros, je
dirais qu’il est plutôt à la crainte. Certains
observent la concurrence pour repérer si
des démarches de conformité sont déjà
mises en place et d’autres tentent de savoir
si des sanctions toucheront leur secteur
d’activités. Mais il ne faut pas oublier que
la CNPD peut également imposer des
mesures correctrices, comme par exemple
ordonner la rectification ou l’effacement
de données à caractère personnel ou la
limitation du traitement.
Et parmi les bons élèves…
MGSI remplira le rôle de DPO pour la
Chambre des Députés et accompagne
plusieurs organisations et entreprises,
notamment Luxair Group et Post Group
dans leur mise en conformité.
“Une équipe
d’experts
multidisciplinaires,
spécialisée en
protection des
données”
Quelles sont les principales étapes d’une
mise en conformité?
Le 25 mai étant à nos portes, la priorité est
donc d’analyser votre obligation de nommer
ou non un DPO, de définir son rôle et
ses responsabilités au sein de l’entreprise
conformément au RGPD.
Ensuite, il est nécessaire de procéder à un
inventaire des traitements de données à
caractère personnel effectués au sein de
chaque service/département de l’entreprise:
cette démarche permet d’avoir une vue
d’ensemble pour procéder à une analyse
d’écarts avec le RGPD et prioriser les
actions à mettre en œuvre pour la mise en
conformité.
Par la suite, il est essentiel de mettre
en place des procédures permettant aux
individus d’exercer leurs droits, d’identifier
les sous-traitants et revoir les contrats pour
respecter les exigences du RGPD et bien
entendu se former sur le sujet, notamment
en assistant aux différentes formations
offertes par MGSI. Il faut veiller à mettre en
place des mesures de sécurité appropriées
en prenant en compte notamment, la
nature des données.
Les données de catégories particulières,
dites «sensibles» requièrent de plus
grandes précautions…
Le RGPD entend par «données de
catégories particulières» toutes données
qui renseignent notamment les origines
ethniques ou raciales, les opinions
politiques, philosophiques ou religieuses,
l’appartenance syndicale, la santé ou la vie
sexuelle. En principe, le traitement de ces
données est interdit, sauf exceptions, par
exemple, si la personne concernée a donné
son consentement explicite.
Comment pourrait-on présenter MGSI?
C’est une équipe d’experts multidisciplinaires,
spécialisée en protection des
données et en sécurité de l’information
dont la mission est d’accompagner
les organisations dans leur mise en
conformité avec les exigences du
RGPD. Nous sommes un partenaire
officiel de l’IAPP (International Association
of Privacy Professionals) et donnons
des formations de deux jours pour les
certifications CIPP/E et CIPM. Nous
offrons également des formations de deux
jours permettant de prendre connaissance
des éléments clés du RGPD afin de mettre
en place une démarche de conformité au
sein des entreprises et organismes.
MGSI peut dès lors former et assister
les DPO internes ou bien être mandatée
en qualité de DPO externe. Son
expertise inclut les spécificités juridiques,
organisationnelles, techniques et de sécurité
selon les secteurs d’activités, et ce, dans le
respect des principes d’indépendance et
d’absence totale de conflit d’intérêt.
Pour plus d’informations, MGSI organise
un événement sur la protection des données
les 29 et 30 mai, rdv sur www.ldpd.lu n
MGSI
1 Rue Bender
L-1229, Luxembourg
www.mgsi.lu
info@mgsi.lu

12 LG
MAI 2018
RGPD
La protection
des données au cœur
de l’actualité
Le 25 mai prochain, le nouveau Règlement Général sur la
Protection des Données (RGPD) entrera enfin en application.
Carlo Harpes, fondateur et directeur d’itrust consulting,
revient avec nous sur les premières implémentations de la
réglementation au sein des entreprises au Luxembourg et
aux démarches qu’il reste à entreprendre tant dans le secteur
privé que public. Interview.
Au Luxembourg, y a-t-il eu une prise de
conscience par rapport à l’importance
de la protection des données?
Cette prise de conscience ne fait que
commencer, à la veille de la mise en
application de la réglementation. Après
avoir eu deux ans pour s’y préparer, les
acteurs concernés ne s’en inquiètent
qu’aujourd’hui et nous sommes plus
que jamais sollicités dans ce cadre.
Heureusement, il n’est jamais trop tard
pour se mettre en règle. Il n’y aura pas de
pénalités au premier jour, l’important est
donc d’entamer les démarches pour être à
jour le plus rapidement possible.
Comment se sont passées vos premières
implémentations?
Depuis le mois d’octobre, un petit nombre
de clients ont commencé à travailler sur
leur mise en conformité. Cela nous a permis
de nous intégrer dans un certain rythme
et de poser les priorités. Maintenant que
les démarches importantes ont été mises
en place, nous avançons peu à peu pour
atteindre un bon niveau de conformité
avant la date butoir. Les entreprises vivent
ce changement comme une lourdeur. Nous
tentons alors de les soulager et de leur
montrer la marche à suivre pour rendre
cette adaptation moins difficile.
Au départ, il est important d’implémenter
une bonne politique générale de sécurité
sans quoi aucune protection des données
ne pourra vraiment être garantie. Notre
méthodologie est plus large et s’étend
à la sécurité générale des informations
de l’entreprise. Par exemple, notre outil
d’analyse de risque, TRICK Service,
permet de mesurer le niveau de sécurité
requis de façon détaillée et a été étendu aux
exigences du RGPD.
Il faut ensuite analyser les processus,
s’assurer de leur légitimité et en informer
les personnes concernées. Pour chacun
de ces points, nous avons créé une
méthodologie ou des documents types
pour l’aide à l’implémentation. Par ailleurs,
un dirigeant doit s’assurer que tous ses
employés connaissent et appliquent la
réglementation.
“Notre
méthodologie pour
l’implémentation
du RGPD s’étend
à la sécurité
générale de
l’entreprise”
Comment améliorer votre approche?
Nous nous sommes aperçus que la
plupart des entreprises ne voyaient pas
la nécessité d’avoir un niveau de sécurité
bien documenté. Suite à ces remarques,
nous avons adapté notre stratégie; nous
proposons alors aux clients de réaliser
eux-mêmes les démarches en interne et
leur offrons en parallèle un coaching, forts
de nos compétences et de notre savoirfaire.
Nous leur donnons nos outils et
nos modèles puis n’intervenons plus que
ponctuellement pour les aider dans leurs
démarches.
Depuis le 26 mars dernier, nous avons
établi un partenariat avec la Fédération
des Artisans pour le coaching de près de
70 entreprises. Nous avons ainsi créé des
formations génériques en auditoire suite
auxquelles nous organisons des workshops
par thème où chaque personne peut poser
des questions spécifiques. Ces formations
donnent un point de départ aux entreprises
et leur apportent une base pour leur mise
en conformité avant le 25 mai; d’autres
workshops seront encore organisés par
la suite pour poursuivre ces démarches.
Au total, nous proposons dix ateliers
thématiques et jusqu’ici, les workshops
proposés ont rencontré un franc succès.

Que penser du rôle qu’a joué la CNPD
dans l’information aux entreprises par
rapport au RGPD?
La CNPD a investi beaucoup dans la
sensibilisation, ce qui est utile. Elle a
longtemps annoncé la création d’un
outil qui aurait aidé les entreprises à se
conformer au RGPD. Cette annonce a
découragé les entreprises privées comme
la nôtre à créer leur propre outil, puisque
l’organe de référence se proposait
d’en fournir un gratuit. Or, le simple
questionnaire d’audit qui en est sorti
n’est en rien une aide pour se mettre
en règle; les secteurs public et privé
ont besoin d’une aide, d’un coaching
et d’outils concrets pour atteindre les
objectifs fixés par le RGPD. De plus, le
secteur public n’a pas pris les devants
pour montrer l’exemple, comme on aurait
pu s’y attendre et encore aujourd’hui de
nombreuses entités publiques doivent se
mettre à jour et se pencher sur la mise en
application imminente du règlement.
Quels conseils adresseriez-vous aux entreprises
face à cette nouvelle réglementation?
Tout d’abord nous conseillons à toute
entreprise n’ayant pas encore enclenché le
processus de prendre cette réglementation
au sérieux. Même si la date butoir est passée,
il n’est jamais trop tard pour s’y conformer.
Nous voyons cette réglementation comme
une opportunité pour les entreprises
d’améliorer certains de leur processus et
d’éliminer toutes les données inutiles.
Nous leur conseillons par ailleurs
d’améliorer la façon dont sont documentés
les processus, surtout dans les petites
entreprises où il n’y a pas de culture de la
documentation pour les décisions prises
au quotidien. Apprendre à recueillir et
documenter des décisions peut avoir des
effets positifs au niveau de l’amélioration
de l’efficacité du management, au-delà
du fait que la réglementation oblige cette
documentation. Ce règlement peut pousser
les entreprises à adopter un nouveau mode
itrust consulting
55, rue Gabriel Lippmann
L-6947 Niederanven
info@itrust.lu
www.itrust.lu
Carlo Harpes
de fonctionnement dont les bienfaits s’en
ressentiront dans l’exercice quotidien de
leur activité.
Pour les plus grandes entreprises, nous
les encourageons à poursuivre sur leur
lancée d’application d’un management
de la sécurité et de la protection des
données, et ce, au travers d’un changement
de culture dans l’entreprise supporté
par une documentation adéquate. Nous
avons également élaborés 50 points
d’améliorations des prochaines normes
internationales ISO sur la gestion et
la protection des données à caractère
personnel qui pourraient aider les dirigeants
dans leurs démarches. n

14 LG
MAI 2018
RGPD
GDPR and its impacts
on investment funds
Adopted in 2016, the EU General Data Protection Regulation [1]
will apply from 25 May 2018 to all types of businesses,
including the financial services and investment funds sector.
The regulation builds up on the existing data protection
framework, but reinforces the latter in many respects.
ALFI set up in 2017 a dedicated working
group which is in the process of publishing
a first Question-and-Answer document
for the membership of ALFI. The first
issue will probably be followed by further
editions over the coming months.
The protection imposed by the GDPR,
will apply to natural persons, whatever
their nationality or place of residence, in
relation to the processing of their personal
data. Both the processing of personal data
wholly or partly by automated means and
the processing other than by automated
means is in the scope.
Personal data processed by investment
funds and their managers typically include
data of their employees, data obtained from
fund investors and counterparties, data
collected regarding portfolio investments
and data of third party service providers or
other third parties.
Susanne Weismuler, ALFI
Who is the data controller and who is
the data processor?
Before updating fund documentation, data
privacy notices and service agreements, it is
crucial to analyse all data flows between all
internal and external parties. This mapping
of data processing activities will help to
determine the respective roles of the data
controller and data processor. Typically, the
funds and their managers – either one of them
or jointly – are considered as controllers, i.e.
as those who set the purposes and means.
Data processors in fund structures can also
be, for example, transfer agents, paying
agents, corporate secretariat services or tax
reporting services. In order to avoid gaps
or misunderstandings, it is crucial that the
fund and manager on the one hand and the
service providers on the other hand share
and discuss their analyses. It is important
to note that the roles cannot be determined
consistently for all cases, which means that
individual analyses need to be conducted.
“It is crucial
to analyse all data
flows between
all internal and
external parties”
Once the parties involved have sorted out
their respective roles, they can process data
by respecting six basic principles. According
to the GDPR, personal data shall be:
n processed lawfully, fairly and in a
transparent manner in relation to the data
subject;
n collected for specified, explicit and
legitimate purposes and not further
processed in a manner that is incompatible
with those purposes;
n adequate, relevant and limited to what is
necessary in relation to the purposes for
which they are processed;
n accurate and, where necessary, kept up
to date;
n kept in a form which permits
identification of data subjects for no longer
than is necessary for the purposes for
which the personal data are processed;
n processed in a manner that ensures
appropriate security of the personal
data, including protection against
unauthorised or unlawful processing and
against accidental loss, destruction or
damage, using appropriate technical or
organisational measures.
The data controller will be responsible for
compliance with these principles, and he
must be able to demonstrate compliance.
To this end, the fund or its managers (but
also the processor) should keep records of
all processing activities.
In order to avoid fines of up to 20 million
euros or even more for non-compliance,
funds, their managers and service providers
should duly review their processes, train
staff and be transparent towards both
investors and supervisory authorities. n
Communiqué par Susanne Weismüller,
Senior Legal Adviser, ALFI
Source photo: ALFI
Regarding investment funds, the purposes
and means include e.g. the subscription of
fund shares/units, the execution of AML/
KYC checks on investors, the maintenance
of share-/unitholder registers, the sending
of investment information to existing
investors, the execution of corporate actions,
the distribution of cash flows, the provision
of corporate secretariat services and the
performance of tax reporting.
[1] Regulation (EU) 2016/679 of the European
Parliament and of the Council of 27 April 2016 on
the protection of natural persons with regard to the
processing of personal data and on the free movement
of such data, and repealing Directive 95/46/EC
(General Data Protection Regulation), hereinafter
referred to as the ‘GDPR’

ALFI & ALRiM
EUROPEAN RISK
MANAGEMENT
CONFERENCE
Asset Management in a disruptive world
- Implications for Risk Management
Chamber of Commerce, Luxembourg
31 May 2018
in association with

16 LG
MAI 2018
RGPD
Un nouveau tournant
dans la protection des
données personnelles
Après plus de deux ans de préparation, les Etats membres de
l’Union européenne s’apprêtent à faire appliquer, à compter
du 25 mai prochain, le nouveau Règlement Général sur la
Protection des Données ou RGPD. Retour sur les processus à
mettre à place avec Frédéric Vonner, associé et expert RGPD
chez PwC et Philippe Pierre, associé en charge du secteur
public à Luxembourg et responsable mondial Institutions
Européennes chez PwC.
S’adapter chacun à son rythme
Depuis l’adoption du texte par le Parlement
européen en avril 2016, de nombreuses
sociétés se sont déjà largement investies
afin de trouver rapidement des solutions
efficaces à leur mise en conformité avec le
nouveau règlement. Néanmoins, il demeure
à ce jour encore quelques acteurs sur le
marché qui ont tardé à étudier la question et
ont décidé de repousser l’échéance interne
à la fin de l’année calendaire.
«Chaque établissement ayant déjà ses
propres fonctionnements, nous constatons
qu’il peut être assez complexe de mettre
en place, au sein des structures mêmes, des
processus, des circuits, des automatismes
nouveaux», explique Frédéric Vonner.
«Ainsi donc, un mois avant l’échéance, le
niveau de conformité n’est pas encore tout
à fait atteint partout mais tend à l’être, en
interne, dans les mois prochains».
Des moyens importants à soutenir
La mise en conformité au RGPD pose, pour
chaque société, toutes sortes de questions
tant organisationnelles que logistiques et
techniques, et chaque acteur essaie d’y
répondre selon sa propre structure et son
niveau de maturité.
«Certaines entreprises profitent d’une
réorganisation interne déjà prévue ou d’une
restructuration afin d’y intégrer directement
le projet. D’autres, au contraire, doivent
planifier ces changements en modifiant ou
créant directement de nouveaux services
et en greffant de nouvelles équipes à leur
système existant», précise Philippe Pierre.
«Concrètement cela monopolise du
temps et de l’énergie afin, par exemple, de
définir qui va devoir gérer les incidents ou
comment les décisions de déclaration à la
Commission nationale pour la protection
des données seront prises. Toutes ces
modifications auront bien évidemment
une charge et un coût, qui seront, à terme,
supportés par le consommateur».
“Ce défi ne pourra
être relevé que
si les organisations
accompagnent
les changements
d’état d’esprit
des individus”
Au coeur du sujet: l’individu
Puisque cette nouvelle directive cible
la protection des données individuelles,
c’est à dire, celles confiées par l’individu
lui-même et collectées par des entreprises
tierces privées ou publiques, il devient
alors intéressant de s’interroger sur la
notion de responsabilité individuelle.
Frédéric Vonner explique: «Une
multitude d’informations personnelles est
transmise, volontairement ou non, chaque
seconde à travers diverses interfaces et
divers prestataires. Qu’il s’agisse des
réseaux sociaux, des centres médicaux,
des communes ou de l’employeur, chaque
donnée légitimement confiée est traitée
et sauvegardée. Pourtant, lorsqu’une fuite
de données personnelles survient, c’est
toute la communauté des utilisateurs qui
s’insurge. Or, et c’est sur cela que nous
souhaitons communiquer, chacun a sa part
de responsabilité dans les informations
personnelles qu’il divulgue à une société
ou un prestataire. Il est donc primordial
de mettre en place des processus de
responsabilisation et de sensibilisation
auprès du consommateur. Par la
prévention et la pédagogie, nous pouvons
accompagner humainement cette nouvelle
transition».

Le droit à l’effacement
L’application de ce nouveau règlement met
d’ailleurs en lumière un enjeu de taille:
chaque individu doit prendre conscience du
traitement de ses données qu’il partage sur la
toile. Un exemple très concret soutenu par
le RGPD est le droit pour tout utilisateur
d’avoir accès, de modifier ou demander
la suppression des données personnelles
qu’il a confiées à une société. C’est le droit
à l’oubli, ou plus justement décrit comme
le «droit à l’effacement». «La suppression
de données personnelles, à la demande,
sur un support numérique, entraîne un
risque de perte d’intégrité de l’ensemble
des données conservées sur ce support, audelà
des données personnelles initialement
concernées, poursuit Frédéric Vonner. C’est
là un défi pour les organisations, qu’elles
soient publiques ou privées. Il nous faut donc
analyser les risques et effectuer une balance
pour chaque entité. Cela reste une tâche
relativement complexe et nous travaillons à
des solutions à mettre en place auprès de nos
clients depuis l’adoption du texte».
Le rôle des sociétés
Si le regard européen diffère de celui des
Etats-Unis quant à la valeur marchande
des données personnelles, il n’en demeure
pas moins que les sociétés européennes
ont, elles aussi, un rôle majeur à jouer,
notamment à travers le concept de «Privacy
by design». «Il garantit le respect de la vie
privée dès la conception de produits ou
services et implique de cibler la collecte des
données uniquement sur les besoins réels
des organisations», nous précise Philippe
Pierre. «Lorsqu’elles n’ont plus d’utilité à
être conservées, les données doivent être
supprimées». Ainsi, si chaque acteur prend
en compte sa part de responsabilité, et que
tout est appliqué de cette manière, le droit
à l’effacement ne serait plus utile pour le
consommateur, l’entreprise collectrice des
données ayant déjà pris les devants en les
détruisant, au moment opportun.
C’est donc en faisant évoluer les mentalités
à la fois individuelles et collectives que
la mise en conformité au RGPD pourra
PwC Luxembourg
2 Rue Gerhard Mercator
L-1014 Luxembourg
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Frédéric Vonner et Philippe Pierre
s’effectuer dans les meilleures conditions
possibles. Et, nous rappelle Frédéric
Vonner: «Gardons tous bien à l’esprit qu’il
est toujours plus facile de protéger une
donnée que l’on n’a pas fournie…». n

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20 LG
MAI 2018
ICT
Réguler le Digital
Le digital a des conséquences dans le monde réel et ne peut
plus rester une zone de non-droits. Les risques pour les Etats,
les établissements publics, les entreprises et les citoyens
sont tels que la régulation est devenue indispensable. C’est
dans ce contexte qu’Yves Reding, CEO d’EBRC, prône une
technologie plus respectueuse des intérêts humains.
Accélérations et ruptures
Le monde en général et l’Europe en
particulier sont à un moment charnière
de l’Histoire. Le développement des
technologies de l’information de la fin du
XX e siècle marque à peine la naissance de
la Troisième Révolution industrielle que
la Quatrième prévoit déjà l’avènement de
l’intelligence artificielle et la fusion des
technologies. Le digital est aujourd’hui
omniprésent dans notre quotidien et «c’est
là un sens de l’Histoire qu’il faut épouser
tout en tirant les leçons du passé», affirme
Yves Reding.
Les deux premières révolutions industrielles
se caractérisent par l’extraction du charbon
et du pétrole et la démocratisation de
l’électricité qui ont permis une croissance
économique, technique et scientifique
sans précédent dans l’histoire de
l’humanité. Elles s’accompagnent aussi
de bouleversements socio-politiques
importants et les entreprises dominantes
qui dictaient les règles du jeu, se sont vues
imposer, au fil des crises, des régulations
telles que les lois antitrust par exemple.
«L’or noir d’aujourd’hui, ce sont nos
données personnelles», met en balance Yves
Reding, et les géants que sont les GAFA
ont pu les exploiter sans véritable contrôle.
Selon le CEO, nul doute que l’affaire
Snowden de 2013 marque un tournant
dans la prise de conscience européenne,
tout comme l’affaire Cambridge Analytica
de Facebook met aujourd’hui en garde le
Sénat américain.
Les menaces
Si le numérique est un merveilleux outil
qui facilite nos processus, il est aussi un
monde de dangers dans lequel «l’homo
sapiens prend des risques qu’il ne tolérerait
pas dans le monde physique», estime
Yves Reding. Le danger est d’autant plus
grand que les menaces sont difficilement
repérables puisque polymorphes.
Menace individuelle d’abord étant donné
que les données personnelles que nous
encodons sont la matière première sur
laquelle la publicité fait recette. Menace
démocratique ensuite, lorsque nous savons
que les campagnes de dénigrement, ou
«bashing» ont eu un poids considérable
dans le Brexit et les élections présidentielles
américaine, et dans une moindre mesure
française. Menace de santé publique enfin
car plus tôt l’enfant est exposé aux écrans,
plus il a de risques de développer une
addiction digitale.
Ces menaces individuelles, démocratiques
et de santé publique (notamment
dénoncées par d’anciens co-capitaines du
navire Facebook) sont prises au sérieux par
le législateur européen.
Le modèle européen
L’Europe a pris la mesure des risques
et pose en conséquence des politiques
de protection numérique. La directive
NIS (Security of Network Information
Systems) ainsi que le RGPD (Règlement
Général sur la Protection des Données)
qui entrent en vigueur en mai 2018 en
sont des exemples.
Le RGPD a d’ailleurs été cité en exemple
lors de l’audition de Mark Zuckerberg
sur le scandale Cambridge Analytica
au Sénat américain. Les Etats-Unis
envisagent aujourd’hui la création d’une
agence américaine de protection des
données, alors que la France a créé la
Commission Nationale de l’Informatique
et des Libertés (CNIL), il y a plus de 40
ans.
«L’Union européenne que l’on dit en
retard face aux pôles digitaux américains
et asiatiques est donc en avance en
matière de régulation», se réjouit Yves
Reding.
Pour une responsabilité sociale des
technologies
Une société où l’intelligence artificielle
serait poussée à son paroxysme
algorithmique nécessite une législation
forte, des moyens de défense à la hauteur
et une prise de conscience collective des
cyber-menaces. C’est pourquoi EBRC
prône une responsabilité sociale des
technologies.
La cyber-résilience est au cœur de la
directive européenne NIS qui concerne
les opérateurs de services essentiels
comme les hôpitaux, les aéroports,
les fournisseurs d’électricité, les
infrastructures bancaires et de marché,
mais également les infrastructures
digitales tels que les centres de données et
les opérateurs de services Cloud. En effet,
les organisations privées et publiques
sont souvent démunies lorsqu’elles sont
victimes d’attaques informatiques et
si le mot d’ordre est de ne pas payer, il
est de notoriété publique que plusieurs
d’entre elles s’y résignent régulièrement.
Une réactivité immédiate et adéquate
de leur part ne peut être assurée que si
un écosystème de cyber-résilience est
intégré à l’organisation.

Yves Reding

22 LG
MAI 2018
ICT
La cyber-sécurité a toujours misé sur
l’invulnérabilité de ses systèmes de
protection mais à l’image du phénomène
psychologique, le système reste comme
le sujet, dépendant de ses fragilités. Le
schéma binaire «attaques-protections»
est insuffisant face à des attaques
informatiques toujours plus efficaces,
d’où la nécessité d’un nouveau paradigme
basé sur la résilience.
“L’homo sapiens
prend des risques
qu’il ne tolérerait
pas dans le monde
physique”
EBRC a de ce fait renforcé son cadre
de cyber-résilience en intégrant à ses
solutions de cyber-sécurité, le Business
Continuity Management, la gestion de
crise ainsi que les stratégies de réponse et
d’organisation de la résilience. Plusieurs
référentiels internationaux couvrent
le savoir-faire d’EBRC en matière de
sécurité de l’information (ISO 27001) et
de continuité d’activité (ISO 22301).
Les attaques toujours plus sophistiquées
et complexes, ne sauraient être contenues
par la seule cyber-sécurité. C’est
pourquoi EBRC propose une détection
préventive de pointe et des réponses
immédiates et intelligentes totalement
intégrées dans ses services de Data
Centre, de continuité d’activité, Cloud
et d’outsourcing IT. «Face à une menace
globale, il faut une approche globale»,
conclut Yves Reding. n
EBRC
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24 LG
MAI 2018
ICT
La combinaison
de la flexibilité et de la qualité
Proposant des solutions de contrôle d’accès flexibles,
complètes et sur-mesure, DSK Systems ne se limite pas aux
développements proposés par ses fournisseurs. L’entreprise
combine en effet les fonctionnalités fournies par différents
partenaires à ses propres développements afin de satisfaire
les besoins en sécurité de sa clientèle. Thierry Krombach,
administrateur délégué de DSK Systems avec Gil da Silva,
nous présente les possibilités offertes par la société en matière
de contrôle d’accès ainsi que les dernières avancées dans ce
domaine.
Quelles sont les possibilités offertes par
vos produits en contrôle d’accès?
Le contrôle d’accès est paramétré en fonction
de plusieurs critères comme les besoins en
sécurité, l’utilisation qui en sera faite, la
configuration du site et le matériel existant.
Généralement les solutions proposées ne
proviennent pas d’un seul fournisseur, mais
rassemblent les composantes de plusieurs
d’entre eux, que nous connectons ensuite en
un seul système.
Il est plus aisé de planifier l’installation
d’un contrôle d’accès lors d’une nouvelle
construction car la configuration du bâtiment
Thierry Krombach

LG
MAI 2018
25
peut être adaptée en fonction des besoins en
sécurité. En revanche, lors d’une implantation
dans un bâtiment terminé ou d’un changement
de système, la situation se complique car nous
devons intégrer tout le matériel existant dans
un nouveau système. Etant nous-mêmes
développeurs de nos propres solutions, nous
pouvons créer des systèmes sur-mesure pour
des situations complexes grâce à des solutions
à la pointe de la technologie, comme le sans-fil
par exemple.
Quels sont les avantages des installations
sans-fil?
Le filaire nécessite l’installation de câbles et
d’un lecteur, or il n’est pas toujours possible
de tirer des câbles au bon endroit. Le sansfil,
dont le système comprend une poignée
ou un cylindre avec une batterie intégrée
sur laquelle les utilisateurs n’auront qu’à
passer leur badge pour entrer, s’impose alors
comme la meilleure solution.
Il y a environ deux ans, nous avons commencé
à mettre en place la nouvelle génération de
contrôles d’accès sans fil qui combine les
avantages du filaire avec ceux du sans-fil. Ces
systèmes utilisent des connexions wifi par
le biais de protocoles propriétaires très peu
consommatrices d’électricité. Ces systèmes
wifi modernes permettent donc maintenant
de faire durer leurs batteries deux ou trois
ans, en fonction de la fréquence d’utilisation.
Avec cette technologie, l’utilisateur peut
programmer son installation depuis un
poste centralisé, voir tous les accès, se
connecter à une porte pour en vérifier le bon
fonctionnement ou l’état de batterie,… Ces
composants combinent la flexibilité du sans
fil avec la facilité d’utilisation du filaire.
“Développeurs
de nos propres
solutions, nous
pouvons créer
des systèmes
sur-mesure pour
des situations
complexes”
Comment se déroule une installation
classique?
Dans un premier temps nous installons
la partie hardware (lecteur, badges,…).
Ensuite, il y a la partie logicielle pour laquelle
nous prévoyons toujours une formation des
clients au système. A l’aide de ce logiciel,
nous créons des accès, des tranches horaires,
des identifications de portes, des règles de
sécurité,… Notre objectif est qu’au terme de
la formation, le client puisse être autonome.
Nous mettons un accent particulier sur
notre service après-vente. Le contrôle
d’accès est un produit qui doit fonctionner
en temps réel. C’est pourquoi nous mettons
tout en œuvre pour offrir un dépannage dans
la journée, à distance ou sur le site même.
Dans des cas particuliers, nous prévoyons des
contrats SLA (Services Level Agreement)
pour les clients souhaitant avoir la garantie
d’une intervention immédiate en cas de
problème. Nos techniciens sont alors
disponibles à tout moment, même la nuit ou
le week-end, en cas de problème.
Comment vous adaptez-vous aux besoins
du client?
Nos clients ont souvent une installation
partielle en place et souhaitent en changer
ou encore étendre leurs sites et avec eux
leurs installations. Nous proposons alors des
solutions complètes comprenant la gestion
de badges multifonctions.
Lors de cette phase de conseil, nous
éduquons également le client par rapport
à ses pratiques afin d’augmenter la sécurité
dans ses locaux. Nous adaptons ensuite
simplement le système pour récupérer
l’entièreté des données déjà encodées, dans
une gestion des ressources humaines par
exemple, et les synchroniser avec le nouveau
système.
Nous pouvons alors rajouter des
fonctionnalités comme un anti-passback, des
sas avec des fonctionnalités de balance, des
systèmes de reconnaissance avec caméras,
une lecture de plaques d’immatriculation,
des badges longue distance,… Ces demandes
sont plus spécifiques et dépendent fortement
des configurations client.
Certains clients, dans le domaine bancaire
ou militaire par exemple, ont des besoins
en sécurité très élevés. Nous veillons alors
à installer des systèmes avec une très haute
sécurisation. Ceci implique que les systèmes
ne sont peut-être pas tout-à-fait aussi
flexibles ou compatibles avec des produits
tiers. Il faut trouver le bon équilibre entre
facilité d’utilisation et niveau de sécurisation
de la solution proposée.
Une fois le système installé, nous pouvons
bien entendu toujours faire évoluer les
fonctionnalités au gré des demandes du
client. Nos propres évolutions se créent
d’ailleurs grâces à ces requêtes: toutes
les fonctionnalités que nous proposons
actuellement ont été demandées par un
client à un moment donné. C’est un milieu
qui ne cesse d’évoluer et nous évoluons avec
lui en partie grâce aux exigences de notre
clientèle. n
DSK Systems
92, route d’Arlon
L-8311 Capellen
info@dsk.lu
www.dsk.lu

26 LG
MAI 2018
ICT
Des logiciels
à la mesure de vos besoins
Depuis 2001, BIAC Log s’est imposé comme un acteur
important du développement de logiciels professionnels au
Luxembourg. Georges et Julien Gondon, administrateurs de
la société, reviennent sur leur volonté de toujours proposer
les fonctionnalités les mieux adaptées aux activités de leurs
clients.
des fonctionnalités que l’on n’utilise pas»,
confirme Julien. «Nombres de logiciels
disponibles sur le marché proposent des
options qui sont au final facultatives».
«Notre connaissance métiers est très
importante pour délivrer le meilleur logiciel
possible. Comme nous sommes implantés
au Luxembourg depuis 2001, nous avons
appris à connaître avec précision les
spécificités des entreprises locales et nous
y répondons au mieux», détaille Georges
qui a obtenu le label Made in Luxembourg,
récompense de la fidélité de la société au
Grand-Duché.
La programmation informatique n’est
pas qu’une question de lignes de codes.
Pour qu’un logiciel réponde au mieux aux
besoins d’une société ou d’une collectivité,
encore faut-il y mettre de l’intelligence et
une bonne connaissance des métiers.
Depuis 40 ans qu’il travaille dans le secteur
de l’informatique, Georges Gondon,
administrateur délégué de BIAC Log, a
développé cette relation particulière avec
ses clients. Une manière de travailler qu’il
a transmise à son fils Julien, aujourd’hui
administrateur du Bureau Informatique
d’Analyse et de Conseils en Logiciels. Tous
les deux ont été formés au développement
informatique à l’Université Libre de
Bruxelles, pionnière en la matière.
Un développement propre et rapide
Avec sa dizaine de salariés, ses capacités de
développement très rapides et l’efficacité
d’un code qui ne s’embarrasse pas de
superflu, BIAC Log a déjà séduit Dussmann
Luxembourg et ses 4.000 salariés. «Nous
avons développé l’intégralité de leurs outils
de gestion», raconte Georges Gondon.
«Nous travaillons sous Windows car
c’est le système le plus répandu. Qui
plus est, il dispose aujourd’hui d’outils
de développement optimisés et d’une
stabilité certaine», ajoute Julien Gondon.
«Notre objectif est de réaliser des logiciels
sur-mesure, sans options inutiles et
encombrantes».
BIAC Log accompagne dans la durée
Une philosophie de développement qui
va de pair avec un sens de la continuité
certain, entre un père et son fils qui
travaillent la main dans la main auprès des
clients, rassurés de voir leurs interlocuteurs
rester les mêmes, et maintenir une écoute
constante.
“Un client
qui nous choisit
sait que notre
mode de travail
est une garantie
de continuité”
«Faire appel à une grande société de
développement, c’est aussi prendre le
risque de perdre la main sur le code et le
développement. Un client qui nous choisit
sait que notre mode de travail est une
garantie de continuité», poursuit Georges
Gondon.
Il suffit d’observer l’équipe en action pour
le comprendre. Les idées fusent pour tenter
d’obtenir, ensemble, le produit qui répondra
au plus près aux besoins. «Le choix du surmesure
est la garantie de ne pas payer pour
Confort et efficacité pour tous
«L’optimisation de nos logiciels et de leur
simplicité d’utilisation est aussi un atout en
terme de déploiement», continue Julien.
«Nous pouvons intervenir directement sur
le code dans l’entreprise, ce qui n’est pas le
cas des logiciels commerciaux».
Ce sur-mesure se retrouve dans les produits
phares de la société, comme AcQua Docs,
qui assure la gestion électronique des
documents (GED). «Le classement et
l’organisation des documents représentent
de longues heures de travail. Quand ce
processus est optimisé, le gain de temps et de
confort est une richesse pour l’entreprise»,
continue Georges Gondon.
BIAC Log aide ainsi à réussir sa transition
vers le tout-numérique, avec des outils
qui simplifient la vie de ses clients tout en
répondant parfaitement à leurs besoins les
plus précis. n
BIAC Log
1, rue Longue
L-4961 Clemency
Tél : 661 666 647
www.biac.lu

28 LG
MAI 2018
ICT
Les Tech for Good,
un accélérateur
vertueux
de l’innovation
Accompagner des projets associatifs et des startups aux projets
impactants en mettant en œuvre les nouvelles technologies
au service de l’économie sociale et solidaire, c’est le défi
que souhaite relever au Luxembourg la société InTech en y
développant le concept des «Tech for Good». Interview de
Sébastien Larose et Nicolas Sanitas, respectivement directeur
et manager du pôle Innovation & Développement.
Pouvez-vous nous présenter brièvement
les activités de votre société?
InTech aide les acteurs de la place
luxembourgeoise (finance, administration,
startups) dans leur transformation
digitale en développant des applications
spécifiques dédiées à leurs besoins. Dès
le début, il a été mis en place, dans cette
entreprise aux valeurs familiales, un
modèle d’organisation simple et flexible.
Aujourd’hui, en se basant sur cet ADN, les
100 collaborateurs d’InTech mettent tout
en œuvre pour faire évoluer la société dans
des contextes de plus en plus incertains.
Pourquoi choisir de mettre vos talents
et compétences au profit de l’économie
sociale et solidaire?
La taille d’InTech ne cessant de croître, et
les exigences du marché aussi, il est apparu
essentiel de structurer la société afin
de répondre de manière efficiente à ces
nouveaux challenges. C’est ainsi que fut
créé, au sein d’InTech, le pôle Innovation
& Développement.
La vocation de cette entité est d’explorer au
travers d’expérimentations, de participations
à des conférences et d’échanges variés, les
nouvelles technologies, mais aussi leurs
applications. Elle propose ensuite, dès que
cela est possible, sa propre lecture de ces
nouveautés, au travers de démonstrateurs
(ou proofs of concept) et d’articles.
C’est en cherchant un terrain capable
d’accueillir nos envies d’innovation, et en
accord avec nos sensibilités communes,
que nous nous sommes intéressés entre
autres domaines, à la «Tech for Good».
Derrière cette expression se trouvent tous les
projets visant à répondre à des enjeux sociaux,
sociétaux ou environnementaux. Aujourd’hui,
tout un écosystème de startups prêtes à relever
ces challenges émerge; mais cet écosystème
est fragile, et même si les enjeux sont grands
et que chacun des projets qu’il regroupe peut
potentiellement atteindre des dizaines de
milliers de personnes, les financements sont
intimement liés à leur capacité d’impact, très
difficile à évaluer a priori.
“La technologie
peut être
un vecteur puissant
pour changer
le monde”
Les réalisations techniques ambitieuses
que nous confient ces startups sont un
formidable moyen pour nous de mettre en
œuvre les innovations que nous identifions;
en échange de cette liberté, nous soutenons
techniquement des projets ambitieux et
porteurs de sens.
Pouvez-vous nous en dire plus sur
l’investissement d’InTech auprès des
porteurs de projets?
Nous nous sommes rapprochés de
l’incubateur ShareIT à l’été 2017, soit dès
son démarrage. En septembre de la même
année, nous avons commencé à suivre
l’ONG WWoW («We are NOT Weapons
of War») fondée par Céline Bardet qui
combat le viol massif et organisé, utilisé
comme arme de guerre, afin de le faire
condamner de manière plus systématique.
Nous l’avons accompagnée en créant une
plateforme permettant le signalement par
les victimes et témoins de faits de viols
dans des contextes de conflits. La gestion
de ces signalements se faisant au travers
d’une application dédiée aux juristes.
L’innovation sur ce projet a été apportée
aussi bien par la blockchain, dans laquelle
peuvent être notarialisés les signalements,
que par l’intelligence artificielle, qui assiste
les juristes dans le tri et le regroupement
des informations. Les données traitées sont
archivées de manière légale sur le territoire
luxembourgeois grâce à EBRC, une société
sœur d’InTech.
L’accès à de tels moyens numériques constitue
une avancée majeure pour WWoW qui

a pour ambition de disrupter la justice
internationale; et nous sommes fiers de
participer à cela. Notre action a permis
à cette association de se doter d’un outil
lui permettant d’une part de réaliser les
premiers tests grandeur nature sur le
terrain et d’autre part d’effectuer des
démonstrations aux bailleurs de fonds
pouvant l’aider à poursuivre son action.
Y a-t-il d’autres projets que vous avez
accompagnés?
Dans un autre registre, nous travaillons
avec l’association HAND (Hackers Against
Natural Disasters), toujours par l’entremise
de ShareIT.
Leur but est de couvrir de capteurs les
territoires sur lesquels les risques naturels
pour la population sont élevés. Dans une
démarche d’autonomisation, les populations
sont formées à utiliser, entretenir et réparer
le matériel. InTech a pu aider ce projet
en le mettant en relation avec POST
Luxembourg, sa maison mère. Celle-ci lui
a mis à disposition une plateforme capable
de collecter les données issues des différents
capteurs pendant la phase d’incubation dans
l’accélérateur parisien dédié aux projets à
impact.
Quelle place auront les projets sociaux
chez InTech à l’avenir?
Forts de nos expériences et collaborations,
nous nous sommes construit une légitimité
dans le domaine de la Tech for Good
et nous comptons bien multiplier les
projets cette année, toujours au sein de
notre partenariat avec ShareIT. Certains
s’inscriront dans un plan international
comme l’accompagnement technique de
«Bibliothèque Sans Frontières», d’autres
seront plus localisés, notamment en France
avec l’association Lilloise «Signes de Sens»
promouvant la langue des signes.
Enfin, et ce sera le point d’orgue de
notre activité Tech for Good cette année,
nous initions au Luxembourg les 12 et 13
octobre prochains le premier hackathon
dédié à cette thématique: Lux4Good. Cet
événement, gratuit pour les participants et
qui se tiendra au Technoport, permettra
la rencontre des acteurs du monde
digital avec ceux de l’économie sociale et
solidaire autour de la réalisation de projets
concrets. Ceux-ci seront fournis par des
associations ou startups essentiellement
luxembourgeoises, et concerneront des
problématiques variées: autant de belles
occasions pour les développeurs, designers,
data scientists ou product owners d’allier
Sébastien Larose et Nicolas Sanitas
frugalité, imagination et innovation au
service de causes nobles.
Sans oublier ses racines, InTech se
transforme. En développant nos capacités
d’innovation tout en faisant croître notre
responsabilité sociétale, avant tout au
Luxembourg mais aussi dans le monde,
nous rendons chaque jour InTech plus
inclusive, et donnons du sens à notre
action. n
InTech
208 Rue de Noertzange
3670 Kayl
www.intech.lu
www.share-it.io
www.notaweaponofwar.org
www.hand.team
www.bibliosansfrontieres.org
www.signedesens.org
www.lux4good.org

30 LG
MAI 2018
ICT
Un changement
de mentalité au cœur
de la digitalisation
«Le défi fondamental de la transformation digitale n’est pas
technologique mais humain». Suite à l’Innovation Day du 17
avril dernier et en vue des FinTech Awards du 20 juin prochain,
Pascal Denis, Head of Advisory Services chez KPMG, revient
avec nous sur les changements de culture, de direction et de
gestion que les secteurs public et privé doivent amorcer face
à la digitalisation. Interview.
Quelles sont les particularités de cette
nouvelle édition des FinTech Awards?
Nous avons réuni une centaine de
candidatures de sociétés déjà établies
au Luxembourg, mais également
en provenance du reste monde et
principalement d’Europe. Le 20 juin
prochain, les prix seront décernés et parmi
ceux-ci une nouveauté: le «Financial
inclusion Award». Au même titre que le
«Women FinTech of the year» de l’année
dernière, ce dernier promeut la diversité
dans un écosystème assez large et complexe.
Il récompensera ainsi une FinTech donnant
accès au secteur financier à des personnes ou
des secteurs dont l’accès est rendu difficile
et facilitant ainsi l’inclusion financière.
Chaque année, les startups s’intéressent au
Luxembourg et voient dans les FinTech
Awards l’opportunité d’avoir un contact
plus proche avec le marché luxembourgeois,
de s’y faire connaître, mais aussi de tester la
réceptivité de son écosystème. La RegTech
reste la catégorie de participants la plus
populaire car le Luxembourg est un pays où
les activités impliquent qu’il y ait beaucoup de
conformité à mettre en place à travers plusieurs
pays. En effet, les fonds d’investissements et
banques ont des relais dans plusieurs pays, ce
qui implique une complexité réglementaire
assez élevée. D’autres segments comme
l’intelligence artificielle et la blockchain
semblent également se distinguer parmi les
FinTechs inscrites.
Nous notons également une participation
plus grande de sociétés provenant de pays
limitrophes (Belgique et France), ce qui
démontre que notre travail quotidien
de promotion du Luxembourg a une
résonnance proche de nos frontières.
Quels sont les défis que créée la
digitalisation?
Lors de l’Innovation Day que nous avons
coorganisé, nous nous sommes rendu
compte de l’évolution rapide que connait
continuellement la technologie, pourtant
nous estimons que le défi principal se situe
au niveau des mentalités. Si les entreprises
doivent opérer un changement au niveau
des profils recrutés et des processus
décisionnels, les administrations et le pays
tout entier doivent également opérer un
changement de culture.
“Les FinTechs
sont attirées par
des écosystèmes
aux circuits
décisionnels
rapides et offrant
des possibilités
de financements”
Les démarches administratives, mais aussi
les processus de décision dans les entreprises,
sont encore trop lourds à l’heure actuelle. La
collaboration avec des Fintechs souffre de cette
lenteur qui entrave leur développement. Nous
avons encore besoin de changer les cultures, de
rapprocher les écosystèmes et de recruter des
profils à la fibre digitale qui pourront secouer les
habitudes d’une entreprise et la gestion en place.
Comment opérer ce changement de
mentalités?
Le système d’éducation doit être repensé
de manière à ne plus enseigner un savoir
figé, mais plutôt d’apprendre aux élèves
à apprendre par eux-mêmes. Il est en
effet nécessaire d’apprendre aux plus
jeunes à se familiariser avec les logiques
technologiques de manière générale et à
structurer leur raisonnement en fonction de
la technologie. Les entreprises devront par
ailleurs se tourner vers l’outil de formation
continue pour mettre régulièrement à jour
les compétences de leurs collaborateurs.
Il est aussi nécessaire de se familiariser
avec un écosystème dans lequel les acteurs
ne sont plus cantonnés à leur domaine.
En effet, toute entreprise doit maintenant
se connecter avec d’autres entreprises et
secteurs, il faut donc apprendre à sortir de sa
zone de confort pour créer ces connexions.

Comment améliorer l’attractivité du
Luxembourg pour les Fintechs?
Le Brexit offre actuellement aux sociétés
une raison supplémentaire de s’intéresser
au Luxembourg. Si les grandes entreprises
comme les banques et assurances ont déjà
fait leur choix par rapport au Brexit, de
nombreuses FinTechs et autres sociétés
plus flexibles et agiles attendent encore et
s’intéressent dans ce cadre au Luxembourg.
Les FinTechs sont attirées par des
écosystèmes fournissant un accès direct à
des clients, ayant des circuits décisionnels
rapides et offrant des possibilités de
financements. Nous avons développé cette
flexibilité décisionnelle, mais cela n’est
pas encore suffisant. Les secteurs privé et
public doivent continuer à se réinventer
et à accélérer certains processus, comme
par exemple les décisions liées à l’octroi
d’un financement bancaire aux FinTechs.
Il faudrait injecter dans leur ADN, des
éléments de celui des startups, notamment
au niveau de la flexibilité, de la prise de
risques, de l’entreprenariat, de la rapidité,
du type de profils engagés,… Une façon
de changer ces modes de fonctionnement
est par exemple le recrutement de profils
différents. Chez KPMG nous avons
notamment recruté des personnes avec une
expérience au sein de startups et cela nous
a apporté un regard nouveau et nous oblige
à progresser.
La technologie ne cesse d’évoluer et pour
pouvoir accompagner ces changements,
nous devons nous munir d’une culture,
d’un leadership, d’un processus décisionnel
et d’une formation de qualité. Nous devons
travailler sur ces éléments à l’échelle du
pays et des entreprises afin d’améliorer
l’attractivité du Luxembourg. n
KPMG
39, Avenue John F. Kennedy
L-1855 Luxembourg
info@kpmg.lu
www.kpmg.lu
Pascal Denis

32 LG
MAI 2018
ICT
ICT Spring 2018
Les 15 et 16 mai prochains, lors d’une nouvelle édition d’ICT
Spring, plus de 100 experts partageront leurs connaissances
et discuteront des dernières tendances digitales, FinTech et
spatiales. Ce sommet technologique se déroulera à l’European
Conference Center Luxembourg. Une impressionnante liste
de conférenciers, d’entreprises et de startups innovantes
internationales participeront à l’événement. Xavier Bettel,
Premier ministre, Pierre Gramegna, ministre des Finances,
et Dan Kersch, ministre de l’Administration publique et
de la Réforme administrative, y partageront la stratégie du
gouvernement et les ambitions luxembourgeoises dans
l’Europe numérique d’aujourd’hui.
Les banques ont-elles besoin de collaborer
avec des jeunes pousses? Quelles sont les
principales problématiques rencontrées par
les clients qui devraient être transformées
en opportunités? L’événement de deux
jours apportera des réponses à ces questions
en quatre parties, en commençant par
l’importance de nouer des partenariats
stratégiques et technologiques, l’innovation
dans les services financiers et dans les
paiements, qui englobera le PSD2 et la
cryptomonnaie, pour enfin aborder les liens
entre la régulation et l’innovation.
“Dans un monde
hyper-connecté,
se développer
et se former
constamment est
devenu crucial”
Digital Summit: eSkills et le nouveau
quotidien de l’économie numérique
Dans un monde hyper-connecté, se
développer et se former constamment est
devenu crucial. C’est ainsi que les talents
sont attirés et retenus. Par conséquent,
les ressources humaines, le marketing,
les communications et le numérique
s’entremêlent sans cesse pour devenir
inséparables. Le premier sujet principal qui
sera adressé lors de ce Digital Summit sera
les eSkills et mettra en lumière les nouveaux
besoins liés à l’éducation, la formation, la
mobilité mais aussi la nouvelle génération
de leaders. Un autre sujet sera concentré
sur l’expérience client et le modèle de
consommation de demain. Dans une
économie digitale, les citoyens consomment
différemment, qu’il s’agisse d’’informations,
voyages, d’éducation ou de nourriture.
L’avènement de l’Intelligence Artificielle
redéfinit également plusieurs industries car
elle crée des expériences client jamais vues
auparavant. Cela permet aux entrepreneurs
de développer de nouveaux services voire
même de nouveaux business models.
Le dernier chapitre de ce sommet sera axé
sur le changement de la vie quotidienne en
raison d’une impressionnante quantité de
données à gérer et permettra de discuter
des fondamentaux actuels de l’économie
circulaire et des villes intelligentes.
FinTech Summit: façonner le futur de
l’industrie financière
Les dix dernières années ont vu
d’incroyables innovations toucher, perturber
et transformer les secteurs de la banque, des
fonds et de l’assurance. De la banque mobile
au robot-conseiller, la technologie est
devenue centrale pour toutes les institutions
financières qui sont dorénavant confrontées
à la concurrence de startups innovantes
mais aussi de géants de la technologie.
Quel avenir pour l’industrie financière?
© Dominique Gaul
Space Forum: entre données et connectivité
Le Luxembourg devenant un acteur clé
dans la course au New Space avec l’initiative
du “space mining”, mais également grâce à
ses entreprises leader dans le domaine des
satellites et le secteur ICT en constante
évolution, les organisateurs ont réuni de
nombreux intervenants venus des quatre
coins du monde, ayant une expertise des
activités spatiales, de leur convergence avec
le secteur ICT et des entreprises terrestres.
Ils débattront des sujets clés tels que la
gestion de données satellites, la réinvention
de la mobilité, les investissements,
l’observation de la terre et les technologies
disruptives dans le secteur spatial.
ICT Spring Gala Dinner: récompenser les
meilleures pratiques du domaine de l’ICT
Après une instructive journée de
conférence le 15 Mai, les 600 membres de
la communauté internationale de l’ICT
assisteront à l’ICT Spring Gala Dinner.
Cette rencontre encourage l’émulation et le
réseautage entre professionnels à l’échelle
Européenne.
Plus d’informations: www.ictspring.com n
Communiqué par Farvest

SOFTWARE DESIGN
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GDPR compliant
Numérisation
Gestion de Contenus
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34 LG
MAI 2018
ICT
Visite de travail
d’Étienne Schneider au Brésil
Du 2 au 5 avril dernier, le Vice-Premier ministre et ministre de
l’Économie, Étienne Schneider, s’est rendu au Brésil pour une
visite de travail. A la recherche de collaborations potentielles
entre les deux pays, la délégation luxembourgeoise s’est
essentiellement penchée sur les activités de recherche dans
le secteur spatial.
Gilberto Kassab, ministre des Sciences, de la
Technologie et de la Communication du Brésil;
Étienne Schneider, Vice-Premier ministre, ministre
de le l’Économie, ministre de la Défense
©MECO
Le 3 avril, le ministre a eu l’opportunité de
visiter le site brésilien de SES à Campinas
et d’inaugurer le premier téléport de SES
en Amérique du Sud. Cette visite de travail
avait comme objectif premier de présenter
les points forts et les secteurs prioritaires de
l’économie luxembourgeoise, tout en insistant
sur les activités de recherche et développement
liées au secteur spatial. Le but était également
d’identifier les potentielles collaborations avec
les sociétés brésiliennes afin de développer les
relations économiques et politiques entre les
deux pays.
Le 5 avril, Étienne Schneider a également
rencontré Gilberto Kassab, ministre
des Sciences, de la Technologie et de la
Communication du Brésil, afin d’étudier
une coopération potentielle entre le
Brésil et le Luxembourg dans le cadre
de l’initiative SpaceResources.lu. La
délégation brésilienne a exprimé sa volonté
de collaborer avec le Luxembourg dans le
cadre des activités spatiales, en particulier
via l’Agence spatiale brésilienne et l’Institut
national de Recherche spatiale. Les
autorités brésiliennes ont également évoqué
les futurs projets satellitaires présentant
un réel intérêt pour des entreprises
luxembourgeoises telles que SES.
Le Vice-Premier ministre a ensuite
rencontré le ministre brésilien de la Défense,
Joaquim Silva e Luna. Les deux ministres
ont identifié la possibilité d’une coopération
via la joint-venture publique-privée,
GovSat. Dans le cadre de la participation
du Brésil aux opérations de maintien de la
paix de l’ONU, le gouvernement brésilien
pourrait en effet acquérir des capacités
satellitaires de GovSat. n
Communiqué
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36 LG
MAI 2018
BRÈVES ÉCONOMIQUES
PAR RAOUF HATIRA
La FEDIL
tire la sonnette d’alarme
A l’occasion de son assemblée générale
à la Chambre de Commerce, la FEDIL
s’est dit très préoccupée par la pénurie
de forces vives. Comme la digitalisation
s’est fortement accélérée ces dernières
années, les industriels ne trouvent plus
les professionnels dont ils ont besoin,
dans un contexte européen et mondial
très concurrentiel.
Source: FEDIL
La Bâloise se porte bien
Dans un communiqué de presse, le Groupe Bâloise
Luxembourg a annoncé d’excellents résultats financiers pour
l’exercice 2017. Avec un chiffre d’affaires qui a augmenté
de 21,9% en Vie et de 3,3% en Non-Vie, Bâloise enregistre
une progression solide, soutenue par une conjoncture
favorable. Romain Braas, administrateur-directeur général du
Groupe Bâloise Assurances à Luxembourg se réjouit de cette
performance, en phase avec les objectifs de son orientation
stratégique Simply Safe.
Source: Groupe Bâloise
Coopération
Luxembourg-Tunisie
La Chambre de Commerce du Grand-
Duché de Luxembourg a organisé
le 27 avril, en collaboration avec
l’Agence Tunisienne de Promotion de
l’Investissement Extérieur, l’événement
“Luxembourg-Tunisia Business Forum”.
Cette manifestation accueillera une
importante délégation d’officiels tunisiens.
L’initiative s’inscrit dans la continuité des
actions qui œuvrent au renforcement des
relations bilatérales entre le Luxembourg
et la Tunisie, un pays prometteur, qui
peine néanmoins à retrouver l’équilibre
économique après sa transition
démocratique de 2011.
Source: Chambre de Commerce
Les frontaliers et leurs actifs
L’étude menée par la Banque centrale
de Luxembourg en collaboration avec
le LISER auprès de 2.400 ménages
dans les trois pays frontaliers rappellent
que la résidence principale est l’actif
le plus important pour les travailleurs
frontaliers. 71% d’entre eux sont
propriétaires, en conséquence, les actifs
réels sont majoritairement détenus
dans le pays de résidence, mais plus de
20% des actifs financiers et des passifs
totaux de ces ménages frontaliers sont
détenus au Luxembourg.
Source: BCL
Le site d’Arcelor Dudelange
menacé
Pour acquérir le sidérurgiste italien
Ilva, le géant de l’acier ArcelorMittal, a
proposé à la Commission européenne
des cessions d’actifs en Europe, pour
lever les inquiétudes liées aux effets
sur la concurrence. Le site industriel
de Dudelange est concerné, ainsi
que cinq autres sites européens. Ces
propositions sont néanmoins soumises
à l’examen et à l’approbation de la
Commission ainsi qu’aux procédures
de consultation des personnels.
Source: Arcelor
Triple A confirmé
pour le Luxembourg
L’agence de notation Fitch a annoncé
le maintien de la plus haute notation
pour le Luxembourg, avec perspective
stable. L’agence relève que la notation
du Luxembourg reflète un niveau
élevé des revenus par habitant, des
indicateurs de gouvernance solides,
un potentiel de croissance économique
élevé et des finances publiques saines.
Source: SIP
Guy Hoffmann
L’ABBL a un nouveau président
Guy Hoffmann, CEO de la banque coopérative luxembourgeoise
Raiffeisen, a été élu président par les membres de l’ABBL à
l’occasion de son Assemblée Générale qui s’est tenue le 20 avril
2018. Lors de la conférence de presse qui a suivi, Guy Hoffmann
a établi les priorités actuelles de l’ABBL et de ses membres.
Son mandat sera l’occasion d’accompagner la mutation du
secteur bancaire du fait de la transformation digitale et de la
réglementation bancaire toujours plus importante.
Source: ABBL
Partenariat gagnant
InTech, société de conseil et de service en informatique lance,
en partenariat avec LuxTrust S.A., un service en ligne innovant
permettant l’association d’une identité numérique forte à
une adresse blockchain Ethereum (protocole d’échanges
décentralisés entre utilisateurs permettant la création de
contrats intelligents). Ce nouveau service est conçu pour
fournir aux utilisateurs de blockchain et aux fournisseurs
d’applications une confirmation sécurisée de l’identité du
propriétaire d’une adresse Ethereum. Source: InTech
La finance verte tire la Bourse vers le haut
La Bourse de Luxembourg a présenté des résultats en nette
progression pour l’année 2017. Ces résultats positifs ont été
tirés vers le haut, notamment grâce au succès de Luxembourg
Green Exchange (LGX), la plateforme verte née il y a deux ans.
La Bourse de Luxembourg s’est fait une place de choix dans le
monde de la finance verte. Luxembourg fait partie du top 5 des
leaders de ce type de finance devançant ainsi Amsterdam et
Paris.
Source: Bourse de Luxembourg
Inflation progresse
de plus d’un point
Au mois de mars 2018, l’indice des prix
à la consommation national, calculé par
le STATEC, a progressé de 0.09% par
rapport au mois précédent. Les prix
hors produits pétroliers ont augmenté
de 0.15%, alors que ceux des produits
pétroliers ont ralenti de près de 1%.
Conséquence, le taux d’inflation annuel
se redresse pour atteindre 1.1%.
Source: Statec
Ouverture de compte en ligne
La BIL est la première banque au
Luxembourg à offrir à ses futurs clients
la possibilité d’ouvrir un compte à
partir de leur smartphone ou de leur
tablette, depuis l’App BILnet. Selon le
communiqué de presse, l’opération en
ligne ne prend que quelques minutes.
Avec ce compte, le client a accès à un
suivi personnalisé, une carte bancaire
et la possibilité de réaliser toutes ses
opérations bancaires sur la plateforme de
services BILnet.
Source: BIL
Les chiffres encourageants
de l’emploi
Le nombre de demandeurs d’emploi
résidents disponibles inscrits à l’ADEM
s’établit à 15.956 au 31 mars 2018.
Sur un an, cela constitue une baisse
de 411 personnes, soit de 2,5%.
Le taux de chômage, corrigé des
variations saisonnières calculé par le
Statec, s’établit à 5,7%. En outre, les
employeurs ont déclaré 3.839 postes
vacants à l’ADEM au cours du mois de
mars 2018, soit 20,3% de plus qu’en
mars 2017.
Source: Adem

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38 LG
MAI 2018
ECONOMIE
EMPcorp,
le futur du paiement
Présente depuis 2013 au Luxembourg, EMPcorp est une
FinTech spécialisée dans les solutions de paiement on-line et
off-line. EMP connaît depuis son début une forte croissance.
Son objectif initial était d’offrir des systèmes de paiement
rapides, simples et sécurisés, orientés expérience client et
répondant aux attentes des marchands. En 2018 et 2019,
l’entreprise souhaite renforcer son positionnement auprès
de ses clients et conquérir de nouveaux marchés grâce à ses
innovations. Gilles Moro, CEO et Founder, nous présente la
jeune entreprise qu’il a fondée il y a cinq ans… et l’entreprise
mature qu’il dirige aujourd’hui.
Comment a été fondée EMPcorp?
EMPcorp, c’est avant tout une aventure
humaine, née des retrouvailles de trois
amis d’enfance qui ont décidé de se
réunir autour d’une vision commune
du monde du paiement et de son futur.
Riches de nos expériences respectives et
complémentaires, nous avons concrétisé
notre projet ensemble. Nous étions tous
des entrepreneurs dans l’âme, et par le
passé nous avions déjà créé avec succès
plusieurs sociétés en France, que nous
avons vendues.
Gilles Moro

LG
MAI 2018
39
Nous recherchions, pour lancer notre
startup, un environnement plus favorable
à l’entrepreneuriat, une place orientée
finance, une localisation au cœur de l’Europe
et accessoirement francophone. C’est donc
tout naturellement que nous avons choisi
de nous installer au Luxembourg, car ce
pays répondait parfaitement à tous nos
critères. À la fin de l’année 2013, nous avons
ainsi lancé EMPcorp. Cinq années plus
tard, notre équipe a bien grandi, car nous
sommes aujourd’hui près d’une trentaine de
collaborateurs.
Nous nous sommes d’abord installés Place
de Nancy au centre de Luxembourg, et très
vite nous avons ressenti le besoin d’intégrer
un incubateur pour pouvoir échanger
avec d’autres entrepreneurs, au cœur d’un
écosystème d’innovation. C’est pour cette
raison que nous avons rejoint au bout de
quelques mois les locaux du Lux Future
Lab.
Depuis le début, notre activité a été
centrée autour de deux produits; Epro,
une plateforme d’acquisition de paiement
permettant aux e-commerçants d’opérer
des transactions en ligne. Pour toujours
mieux répondre aux attentes de nos clients,
nous avons dans un second temps lancé des
programmes de cartes bancaires prépayées
et rechargeables orientés BtoB et grand
public.
Cette stratégie a rapidement porté ses
fruits, car dès la première année nous avons
réalisé 125 millions d’euros de volume de
transactions pour le compte de nos clients.
Après ce fort démarrage, nos volumes
et notre chiffre d’affaires n’ont cessé de
croître.
Notre valeur ajoutée, au-delà de nos
solutions de paiement, correspond à notre
capacité à proposer des solutions dédiées
et sur-mesure. Nos partenaires l’ont bien
compris et ont rapidement adopté notre
back-ofiice et adhéré à notre parcours
client.
Le secret de notre succès vient également
de notre stratégie RH. Nous avons choisi de
faire travailler ensemble des cadres seniors,
experts du paiement, avec de nouveaux
talents juniors. Ensemble ils créent le
monde du paiement de demain.
Comment décriviez-vous votre entreprise
aujourd’hui?
EMPcorp est une FinTech ambitieuse qui a
su mener à bien la transition entre la startup
qu’elle était au départ et l’entreprise mature
qu’elle est devenue aujourd’hui. La société
a fait ses armes dans le monde de la finance,
autour de la monnaie électronique.
Le point fort de l’entreprise est son agilité:
nous savons nous remettre en question et
prenons régulièrement le pouls du marché
pour nous adapter aux nouvelles tendances
de manière très proactive. Nous avons une
équipe soudée avec un management axé
sur les personnes et leur développement
personnel.
Notre ambition aujourd’hui est très claire:
proposer les solutions de paiement de
demain qui répondront aux nouveaux
usages liés à la fin annoncée du CASH dans
les pays développés. Nous visons le: «No
more cash», le «No more plastic card» ainsi
que le «No more POS terminals». Notre
stratégie est entièrement focalisée autour
de ces différentes visions, car nous croyons
que l’avenir du paiement électronique
passera par des E-wallets et des solutions
mobiles (smartphones, montres connectées,
tablettes, objets connectés…).
Enfin, notre objectif pour les années à venir
est de devenir l’une des premières startups
cotées en bourse. Nous visons un IPO ou
Initial Coin Offering (ICO) pour fin 2018,
début 2019.
Qui sont vos clients?
Nos clients sont différents en fonction de
nos activités. Pour la partie acquisition de
paiement, nous travaillons principalement
avec des sites e-commerce, pour lesquels
nous mettons en place des passerelles de
paiement sécurisées et des portefeuilles
électroniques.
Concernant les programmes et solutions de
cartes bancaires prépayées, nos clients sont
principalement des comités d’entreprise à
qui nous offrons une solution alternative et
plus flexible que les chèques cadeaux papier.
Quels sont les produits en cours de
développement?
Nos équipes sont aujourd’hui mobilisées
sur deux nouvelles solutions:
- Un portemonnaie électronique universel,
permettant à nos marchands et à leurs
clients d’avoir une solution de paiement
personnalisée, rechargeable avec de
multiples moyens de paiement de manière
sécurisée.
- Kobian Pay, une plateforme de paiement
omnicanal et agnostique dédiée aux
e-commerçants. Simple, sécurisée et
rapide à intégrer, elle permettra aux
marchands de répondre aux challenges
actuels: optimisation du taux de conversion,
acceptation d’un maximum de moyens
de paiement (cartes bancaires, virements,
porte-monnaies électroniques…).
Ces nouveaux produits qui sortiront en
2018-2019, répondent aux besoins du
marché en prenant en compte les attentes
des consommateurs. De plus en plus,
l’usage de portefeuilles électroniques
ou de monnaies virtuelles émergent et
séduisent un nombre toujours plus grand
de consommateurs. Nous prenons le pari
de suivre cette tendance en tant que jeune
entreprise afin de faire évoluer le marché
grâce à nos produits. n
EMPcorp
59, boulevard Royal
L-2449 Luxembourg
contact@empcorp-lux.com
www.empcorp.com

40 LG
MAI 2018
ECONOMIE
“SAAS: Rapid, effective,
success in digitalisation”
To manage their private banking and wealth management
operations, many of the world’s leading financial services
organisations have chosen the OLYMPIC Banking System,
the integrated front-to-back software application from ERI.
The company offers a reliable and secure digitally-enabled
solution to support financial organisations of varying sizes.
Alan Goodrich, Sales Manager, ERI Bancaire Luxembourg
explains how ERI answers the challenges of our digital era.
Who is ERI Bancaire Luxembourg?
Can you explain how your OLYMPIC
Banking System software can benefit
your customers?
ERI is an international company specialised
in the design, development, implementation
and support of an integrated, real-time
banking software package: the OLYMPIC
Banking System. The solution’s core banking
technology underpins financial services’
delivery for over 300 institutions worldwide
making it the most widely installed private
banking solution internationally. 30% of
banks in Luxembourg use the OLYMPIC
Banking System, and the application is to
Alan Goodrich

LG
MAI 2018
41
date used in more than 50 countries across
Europe, Asia, North America and Africa.
Our clients are Private Banks and Wealth
Management Companies, Investment Fund
Companies (Transfer Agents, Administrators,
and Custodians), Retail & Commercial Banks
as well as Central Banks and other Financial
Institutions.
ERI is a long-established and respected
player in the Luxembourg market, and has
Luxembourg running through its veins,
having been recently awarded the “Made in
Luxembourg” brand. With a significant team
locally of highly qualified staff members, ERI
is perfectly positioned to assist banks and
financial institutions in the Benelux region
in transforming their businesses and gaining
competitive advantage, through technology,
in the new digital paradigm.
What major trends are you observing
in the Luxembourg financial services’
market place?
Currently, banks in Luxembourg have to
commit significant resources to manage the
constant stream of regulatory requirements.
Recently, the Luxembourg Bankers
Association said: “When you look at the
investments banks have to make to comply
with regulations, it is 35% of their revenues,
51% for small banks”.
Banks are increasingly looking to technology
to assist with the regulatory burden, through
RegTech, and to gain competitive advantage
in productivity and services to customers,
through FinTech. This is the digitalisation
journey, which has become the buzz word
for the industry. We now live in a digital
world, with a generation of financial service
customers that embrace digital services and
have a different attitude towards trust and
transacting.
Trying to keep pace with, or even get ahead
of these trends in isolation is extremely
resource-intensive and costly for an
institution.
Please describe what digitalisation means
for financial services?
Digitalisation is as much about a change in
culture and mind-set of the organisation, as
about new technology. It is about rethinking
the “how” and “what” of product and
service delivery to customers as well as
internal processes. Without the rethink, the
intended benefits of using new technology
to minimize regulatory compliance costs,
increase operational efficiency, improve
service delivery to existing customers and
attract revenue-generating business from the
new generation, are unlikely to be achieved.
So, for financial service providers, what
are the key success factors to achieving
digitalisation?
Based on past observations, we would argue
that there are two principle success factors.
Firstly, the institution needs to have a clear
understanding of where its digitalisation
journey is starting from, where it wants to
get to and what it wants to achieve along the
way. Digitalisation, for a financial service
institution, is really just an abbreviation
to describe a business growth strategy in a
digital world. A digital world that is currently
evolving at a rapid pace. For example, mobile
banking offerings that were considered stateof-the-art
a few years ago, are already taken
for granted now. Artificial Intelligence (AI)
is quickly becoming considered an essential
component of fraud detection, risk analytics
and robot advisory services – but what’s next?
Secondly, execution of the strategy is as
critical as its formulation. Looking around
the market, unfortunately, we have seen a
number of financial service providers that
hoped to lead the way in digitalisation.
However, they ended up embarking on
projects that quickly became significantly
longer and more draining on resources (both
in human and financial terms) than intended.
This has had a potentially detrimental effect,
not only, on the institution itself, but also, on
the market place as a whole, as others become
nervous of suffering the same outcome.
However, as no financial institution can
avoid going down the digitalisation road,
we would suggest risks can be reduced by a
“Keep it Simple” approach to any projects.
Finally, digitalisation is about a change
of organisational mind-set, as well as
technology. How do you see SaaS as a
part of a strategy for this latter aspect?
Keeping in mind the previous response, we
would recommend choosing technology
that keeps as many options open as possible,
and therefore allows the institution to
adopt an incremental, agile approach to
the digitalisation journey. The core system,
which is the backbone and central nervous
system of a financial services institution,
needs to be open to integrate new Fintech
and RegTech solutions that allow the
desired innovation in processes, products
and services. In this regard, the OLYMPIC
Banking System is again perfectly positioned,
being built on SOA standards with an open
API framework that is open-banking ready.
We would also recommend institutions opt
for a technology delivery model that offers
maximum flexibility and that transforms
some legacy, fixed, capital costs into variable,
operation expenses. ERI, in collaboration
with our partner institutions, offers the
OLYMPIC Banking System in a “Software
as a Service” model. In Luxembourg, this
is offered in conjunction with partners that
have received the PSF agreements. The
SaaS model reduces the up-front investment
and the level of human resources required to
manage a digital transformation project, as
well as the associated project risks. Sharing
the commoditised aspects of application
management and infrastructure costs, which
offer no competitive advantage in their
own right, allows resources to be focused
on the areas that will generate revenue
opportunities and benefit from reduced
time-to-market. n
ERI Bancaire Luxembourg
21 Rue Eugène Ruppert
L-2453 Luxembourg
luxmkt@lux-eri.lu

42 LG
MAI 2018
ECONOMIE
40 années au service
de l’économie luxembourgeoise
La Société Nationale de Crédit et d’Investissement
(SNCI) est née en 1978 dans le but d’œuvrer en faveur du
développement et de la diversification économique du Grand-
Duché. La banque de développement publique est spécialisée
dans le financement à moyen et à long terme des entreprises
luxembourgeoises. Interview de son directeur, Emmanuel
Baumann.
visées par la loi ont fait appel aux
instruments de financement offerts par
la SNCI. Plusieurs milliers d’entreprises,
grandes ou petites ont été en mesure de se
créer, de se structurer, de se moderniser ou
de se réorienter, de développer des produits
ou des services nouveaux ou de s’étendre
vers de nouveaux marchés grâce à la mise en
œuvre de ces instruments pour un montant
dépassant les 3,6 milliards d’euros.
Quelles sont les principales activités de
la banque?
Elle accorde des prêts de créationtransmission
à des PME nouvellement
créées ou reprises, des crédits d’équipement,
des prêts à l’investissement, ainsi que
des financements à l’étranger pour les
entreprises luxembourgeoises désireuses
de se développer sur les marchés
internationaux. Elle finance par ailleurs des
projets de recherche, de développement et
d’innovation des entreprises et des projets
de développement des entreprises. Elle
réalise aussi des opérations en fonds propres,
soit directement au moyen de prises de
participation ou de prêts participatifs, soit
à travers sa filiale CD-PME S.A., soit par
le biais de sociétés de financement dans
lesquelles elle détient une participation.
Quel bilan peut-on tirer après 40 années
d’activités?
Pour l’ensemble de son activité depuis le 1 er
janvier 1978, les interventions financières
de la SNCI s’élèvent à plus de 3,6 milliards
d’euros, ce qui représente une moyenne
annuelle de 93,1 millions d’euros. Les
crédits d’équipement y représentent 852,9
million d’euros, soit 21,9 millions d’euros
de moyenne par an. Depuis sa création, la
SNCI a accordé plus de 7.200 prêts, alloués
à quelques 5.100 entreprises.
Et quant aux financements de l’innovation?
Au total, le Conseil d’administration a
accordé 104 millions d’euros de prêts
à l’innovation depuis l’introduction de
cette catégorie en 1983. Les prêts indirect
Développement, direct Recherche,
Développement et Innovation ainsi que
le prêt Entreprise Novatrices sont mis en
œuvre depuis 2015 et représentent quant à
eux un montant total de 7 millions d’euros.
À noter que depuis 2002 et la mise en place
de prêts de création et de transmission
d’entreprise, la SNCI a accordé un montant
total de 14,4 millions d’euros.
“En 40 ans,
la SNCI a accordé
plus de 7.200
prêts, alloués à
quelques
5.100 entreprises”
À qui profitent ces prêts?
À nos débuts, le secteur industriel,
l’artisanat, le commerce et l’hôtellerie
étaient les principaux bénéficiaires.
Aujourd’hui, nous soutenons également de
nombreuses entreprises et des startups dans
des secteurs de pointe comme l’ICT, la
FinTech, la cybersecurity, les technologies
de l’espace, la biotech. En outre, nous
cofinançons des projets dans le domaine
de l’environnement, de la digitalisation
des entreprises classiques et des projets des
entreprises de l’économie solidaire.
On peut donc dire que de nombreuses
entreprises luxembourgeoises des branches
Quelle est votre politique d’intervention?
La SNCI n’assure pas la totalité du
financement d’un projet d’investissement
ou d’une opération d’exportation, mais,
dans un souci de partage des risques et dans
une approche de cofinancement avec les
banques commerciales, elle vise à assurer
un équilibre approprié entre les différentes
sources de financement.
Dans l’ensemble, les prêts et crédits de la
SNCI couvrent en moyenne 25% du coût
des projets industriels et peuvent atteindre
jusqu’à 75% des investissements dans le cas
du premier établissement de jeunes artisans,
commerçants, hôteliers ou restaurateurs. n
40 ans en chiffres
Plus de 3,6 milliards
d’euros de financements
Plus de 7.200
prêts alloués
Plus de 5.100
entreprises bénéficiaires
Société Nationale de crédit
et d’Investissement (SNCI)
7, rue du Saint-Esprit
L-1475 Luxembourg
www.snci.lu
snci@snci.lu

Emmanuel Baumann

44 LG
MAI 2018
ECONOMIE
Exploring solutions
for regulatory
challenges
Claude Marx, Director General of the Luxembourg financial
regulator, the Commission de Surveillance du Secteur Financier
(CSSF), outlines the regulatory priorities for the year ahead.
Several leading financial companies have
chosen Luxembourg as their new EUbase
following Brexit. Did you expect
Luxembourg would get this level of
interest and where does the CSSF’s level
of expertise come in?
From my point of view, the interest of financial
companies in Luxembourg is not surprising
considering that Luxembourg is a recognized
banking centre in the Eurozone and the second
largest fund centre in the world. Also, a large
number of experienced and renowned service
providers are established in Luxembourg so
that financial companies may benefit from a
robust environment simplifying the relocation
process.
The combination of a high level of expertise
on the one hand, and responsiveness of the
regulator on the other side, as well as the
possibility to file in English have had an
impact on the decision of several financial
companies to come to Luxembourg. More
generally, I think that the choice of location
of the new EU-bases was influenced
by strategic considerations such as the
pre-existence of structures in other EU
member states, the proximity to European
supervisory authorities, the volume of
activity in a Member State or the possibility
of relocating existing human resources.
This explains why Brexit relocations are
not concentrated in one specific location
but rather diversified among several
European financial centres. At EU level, for
instance, within the European Supervisory
Authorities and at the level of the ECB, we
are vigilant that regulatory arbitrage does
not drive relocation choices.
Will the CSSF grow and how are you
managing costs for supervised entities
because supervision costs are high and
increasing year on year?
The CSSF employs 771 people as at 1
March 2018 and continues to recruit
specialists to fulfil its tasks as regulator
and supervisor of the financial sector.
We anticipate that the CSSF will employ
more than 900 people medium term.
We are relocating part of our staff into a
new building at the beginning of 2019
and continue our investment in IT and
other office equipment. The CSSF is also
exploring on how to use new technologies
like AI in the supervisory process.
You have been working in finance for
decades, as CEO of Lombard and deputy
CEO of HSBC in Luxembourg. What
does your experience in the private
sector bring to your job and your vision
for the development of the CSSF?
There are both differences and similarities
between the private and public sector.
The main difference is the CSSF’s mission
which is a public interest mission. This
warrants amongst other things total
independence and absence of conflicts
of interest, which are guaranteed in the
current operating model of the CSSF.
There are also similarities between both
sectors, for instance, operational challenges
due to the rapid growth of the industry that
we supervise, as well as the ever-growing
complexity of the regulatory framework.
The CSSF must be efficient in the sense that
it must at all times ensure an impeccable
quality of work and adequate response
times while maintaining its budget within
reasonable limits so as not to discourage
smaller players. We need to review our work
processes continually. The rapid increase in
our staffing has entailed both operational
and HR challenges. We have recruited and
will continue to hire both young graduates
and people with work experience, often
from the private sector, both Luxembourg
and EU citizens. In general, I believe that
more could be done to further exchanges
between the public and private sectors, also
outside of the CSSF.
Crédit photo Luxembourg for Finance

Claude Marx

46 LG
MAI 2018
ECONOMIE
In light of the SSM, regulation is
increasingly now dominated by authorities
in Frankfurt. What impact has this had at
the CSSF, and how will this change in the
future?
The Single Supervisory Mechanism
(SSM) constitutes one of the pillars of
the European Banking Union, and the
European Central Bank (ECB) is in charge
of banking supervision in the Euro area.
Several formerly exclusive competences of
the CSSF were transferred to the ECB in
November 2014. In this context, significant
credit institutions are now directly
supervised by the ECB, while less significant
institutions continue to be monitored by
national competent authorities like the
CSSF. In practice, there is close cooperation
between the CSSF and the ECB, and CSSF
staff are members of joint supervisory
teams for important institutions. The CSSF
is represented at the ECB’s supervisory
board that discusses, plans and carries out
the ECB’s supervisory tasks. All new credit
institutions are authorised by the ECB,
with national competent authorities being
involved in the authorisation process.
Do you think the SSM has improved
supervision, so we have a safer banking
system compared to the years of the
crisis?
The financial crisis of 2008 demonstrated
that pre-existing national supervisory
mechanisms were not able to prevent such
a crisis. There is no doubt in my view that
Banking Union has improved banking
supervision and the safety of the banking
system within the EU, in particular, due
to the global assessment of systemic risks,
the standardisation of rules and supervision
mechanisms as well as the coordination of
the supervision of banks within the EU
monetary union. Banks today have more
– and better quality – capital. The second
pillar of the Banking Union, Resolution,
has proven to be effective in preventing
severe consequences of credit institutions
that were at risk of failing. That being
said, the Banking Union is not complete –
more work will be done for instance on a
common deposit guarantee scheme which
is the third pillar of the Banking Union.
For the fund industry, the ESA review
could see Pan-European regulator
ESMA strengthen its powers. If there
is a centralisation of supervision, will
that make it difficult for Luxembourg to
leverage its efficiency and its openness
to innovation?
Fund regulation is mostly based on EU
Directives. Luxembourg was first in
implementing the UCITS Directive into
national law in 1988 and has developed
into a leading centre for investment funds
over the last 30 years. On the supervisory
side, we have over 250 staff in charge
of authorisations and supervision of
investment funds. The depth of expertise
and quality of control have contributed and
continue to add to this critical development.
“The Banking
Union has
improved banking
supervision and
the safety of the
banking system
within the EU”
Do you think PSD2 will change the
payment industry in Europe?
The purpose of PSD2 is the adaption of
the current legal framework to progressive
digitalisation of as well as the recent
development in the payments market.
These measures shall, in particular,
ensure a higher security level in payment
transactions and encourage competition in
this sector. In my view, PSD2 will however
not fundamentally change the payment
industry in Europe but may have an impact
on the number of actors and competitors
active in this sector.
What are the next big supervisory topics
that you are focusing on?
In 2018, the CSSF will focus, among other
things, on the implementation of several
significant blocks of regulation, MiFID II,
PSD2, MCD (mortgage credit directive)
and PAD (payment accounts directive) as
well as on the application of the European
regulations MiFIR and PRIIPs, for which
the legislative process has not yet been fully
completed.
Furthermore, the impact of the fourth
anti-money laundering directive (AMLD),
which has recently been voted, should not
be underestimated. Indeed, the AMLD will
not only extend the scope of application of
existing national laws to a more substantial
number of actors but will also restate
existing internal organisation obligations
applying to professionals. More generally,
we remain vigilant and will monitor AML/
CFT risks, as well as insist on appropriate
governance, and effective second and third
line of defence capabilities. Having started
with banks, we are now in the process of
rolling out questionnaires to all supervised
entities to better assess various risks
including the risk of money laundering.
Brexit and the degree of readiness of
supervised entities will be another area of
focus throughout 2018, as many institutions
have ties to the UK.
What are the changes for the supervisor
in the light of blockchain technology
and cryptocurrencies?
Blockchain technology has the potential
to transform part of the operations of
supervised entities. We are following
this closely at various levels: our financial
innovation team, supervision of PSF
de support, banks, investment firms,
investment funds, and our FinTech
working group, just to name a few. The
use of blockchain technology may require
changes to our current legal and regulatory
framework.
Regarding cryptocurrencies, there is
currently no legal framework, which in itself
entails specific risks for unsophisticated
investors who ultimately may lose all of
their investment. While cryptocurrencies
are relatively new, some of the risks
associated with the use of them are old –
money laundering, fraud, market abuse
just to name a few. Neither the national
competent authorities nor the ECB
supervises cryptocurrencies. There are
currently discussions at EU level regarding
possible regulation, and we would certainly
favour a European, rather than a national
categorisation and regulation. n
Communiqué
par Luxembourg for Finance

Ready for your
digital transformation

48 LG
MAI 2018
ECONOMIE
Mission financière
à la Grosse Pomme
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, s’est rendu à
New York du 16 au 18 avril 2018 pour une mission financière.
Dans ce contexte, il a notamment eu des entrevues avec de
hauts dirigeants de grands groupes financiers américains, pour
évoquer avec eux leur stratégie de développement en Europe
et le rôle que peut jouer le Luxembourg dans ce contexte.
Enfin, Pierre Gramegna a fait le discours
d’ouverture de la conférence organisée par
l’Alfi dans le cadre de leur traditionnelle
“New York Roadshow”, dédiée aux
professionnels de l’industrie de fonds.
Dans ce contexte, il a notamment souligné
les liens étroits entre la place de New York
et du Luxembourg.
Pierre Gramegna, ministre des Finances,
et Adena Friedman, CEO de Nasdaq
© 2017 Kelsey Ayres/Nasdaq, Inc.
Luxembourg comme hub européen
Le ministre a par ailleurs eu une réunion
avec Adena Friedman, CEO de Nasdaq,
pour discuter des défis actuels des marchés
financiers, notamment au regard des
évolutions au niveau de la réglementation
et des changements induits par le
développement de la FinTech. Dans le
même esprit, il a eu un déjeuner de travail
avec le professeur Benjamin Cole de la
Fordham University, pour un échange
de vues sur les monnaies virtuelles et
les applications de la blockchain dans le
monde financier et au-delà. En outre,
Pierre Gramegna a fait le discours de
clôture de l’Empire Startups FinTech
Conference, dans lequel il a souligné le
rôle du Luxembourg comme hub européen
pour les jeunes entreprises innovantes.
Finance durable
Un autre thème majeur de la mission était
la finance durable, domaine dans lequel
la place financière du Luxembourg a pu
s’établir, au cours des dernières années,
comme un acteur de référence. Pierre
Gramegna a ainsi eu une entrevue avec
Elliott Harris, sous-secrétaire général
chargé du développement économique
et économiste en chef de l’Organisation
des Nations unies, pour un échange de
vues sur les défis de la finance climatique
et du financement de la transition vers
un développement durable. De même,
Pierre Gramegna s’est entretenu avec les
responsables de la Rockefeller Foundation,
sur les opportunités de développement de
nouvelles pistes pour le financement, au
travers du Luxembourg, de projets dans
le domaine de l’investissement à impact
social.
“Luxembourg
comme place
européenne
de référence
en matière
de finance durable
et de FinTech”
Pierre Gramegna commente: «Cette
mission a été un grand succès, dans la
mesure où elle a permis de renforcer le
positionnement du Luxembourg comme
place européenne de référence en matière de
finance durable et de FinTech. Je me réjouis
par ailleurs de la confirmation obtenue
par plusieurs acteurs qu’ils envisagent de
renforcer leur présence au Luxembourg
dans le cadre du Brexit. Dans ce contexte,
les mesures prises pour repositionner la
place financière, embrasser la transparence
et consolider le triple A sont régulièrement
cités comme des arguments déterminants,
ce qui montre le bien-fondé de la politique
du gouvernement en la matière». n
Communiqué par
le ministère des Finances

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50 LG
MAI 2018
ECONOMIE
Une inégalité très inégale
La croissance de l’inégalité dans la répartition des revenus est
sujette à vifs débats. Contrairement aux idées reçues, si on
observe globalement une hausse dans l’inégalité des revenus
des deux côtés de l’Atlantique, les expériences observées dans
des nations pourtant similaires peuvent se révéler contrastées.
Pourquoi? Explications avec Denisa Sologon, chercheur au
LISER, Emilia Toczydlowska, doctorante à l’Université du
Luxembourg et Philippe Van Kerm, chercheur au LISER et
professeur en «Inequality and Social Policy» à l’Université du
Luxembourg.
Une inégalité des revenus croissante,
mais très inégale entre pays
Le niveau de l’inégalité dans la répartition
des revenus des ménages varie fortement
d’un pays à l’autre. Si de nombreux pays
ont vu fortement croître l’inégalité au cours
des dernières décennies, elle est restée
relativement stable dans beaucoup d’autres.
En 2015, le rapport entre la part du revenu
annuel total des 20% les plus riches et la
part des 20% les moins riches est d’environ
4,3 au Luxembourg comme, par exemple,
en France ou en Irlande. Ce chiffre suggère
une répartition plus inégale qu’en Belgique
ou au Pays-Bas (3,8), mais nettement moins
inégale qu’au Royaume-Uni (5,3), en Italie
(5,6), au Portugal (6) ou en Espagne (6,9)
[1]. Les écarts entre ces pays dépassent
largement l’ampleur des changements
observés sur les 30 dernières années au sein
de n’importe quel pays de l’OCDE.
Quatre grands facteurs explicatifs
Des chercheurs du LISER, avec le soutien
du Fonds National de la Recherche, ont
donc tenté de comprendre la nature des
différences internationales en matière
d’inégalité du revenu des ménages [2].
Pourquoi donc observe-t-on de telles
différences d’inégalité en Europe entre
pays ayant pourtant des niveaux de
développement économique similaires?
L’étude a mis l’accent sur quatre grands
facteurs potentiels. En premier, la structure
démographique et familiale: une population
plus jeune, moins diplômée ou organisée
en ménages de petite taille tend à avoir
une inégalité plus forte. En deuxième,
la structure de l’emploi: la part de la
population ayant un travail rémunéré est un
facteur déterminant de l’inégalité, mais la
nature des emplois entre différents secteurs
d’activité peut jouer également un rôle
important. En troisième, les rendements du
travail et du capital: de forts écarts dans les
rémunérations que les personnes tirent de
leur travail ou de leur capital en fonction
de leur niveau de diplôme, de leur sexe ou
de leur expérience sont évidemment un
déterminant fondamental de l’inégalité des
revenus. Enfin, en quatrième, les politiques
socio-fiscales et les mécanismes publics de
redistribution: la générosité et le degré de
ciblage des transferts sociaux sur les familles
à bas revenus d’une part, et le montant et
la répartition de la charge de l’impôt en
fonction des revenus, d’autre part, sont les
deux leviers principaux dont les pouvoirs
publics disposent pour agir sur l’inégalité
dans la répartition du revenu disponible des
ménages.
Une modélisation statistique du lien entre
les différentes composantes de revenu et
les caractéristiques socio-démographiques
et d’emploi des ménages a d’abord permis
de simuler les revenus bruts des ménages
sous différents scenarios. Combiner ces
simulations avec un outil de calcul détaillé
des impôts et des prestations sociales en
fonction du revenu brut a ensuite permis
de construire des simulations réalistes de
la distribution du revenu disponible. En
développant une représentation harmonisée
et calibrée aux données d’enquêtes
observées dans plusieurs pays européens, il
a finalement été possible d’isoler le rôle des
différents mécanismes pouvant expliquer
les différences dans l’inégalité de revenu
entre ces pays.
“Le rôle
des différences
dans les règles
socio-fiscales
se révèle plus
important que
la démographie,
la structure de
l’emploi ou
des rémunérations”
Le rôle-clé des mécanismes de redistribution
La première application de ce modèle a
été une comparaison de l’Irlande et du
Royaume-Uni car ces deux pays ont de
nombreuses caractéristiques communes
et pourtant le niveau d’inégalité en
Irlande est nettement inférieur à celui du
Royaume-Uni. Il s’avère qu’environ la
moitié de cette différence peut s’expliquer
par les différences dans leurs systèmes
d’imposition et de prestations sociales. Le
rôle des différences dans les règles sociofiscales
se révèle plus important que des
différences dans la démographie ou la
structure de l’emploi ou des rémunérations.
L’application à d’autres pays européens
présentant des caractéristiques plus variées
comme les Pays-Bas ou le Portugal mène
globalement à la même conclusion. Ce
résultat est important car il souligne que les
décisions en matière de politiques sociales
et fiscales jouent un rôle important sur

LG
MAI 2018
51
Denisa M. Sologon
le niveau d’inégalité dans la répartition
des revenus – plus encore que le marché
du travail ou l’économie sur lesquels les
décideurs politiques ont moins de prise. Il
existe donc une marge de manœuvre non
négligeable pour des gouvernements qui
auraient une réduction de l’inégalité des
revenus comme objectif.
Et au Luxembourg?
Au-delà de la comparaison entre pays, une
démarche similaire a été suivie pour étudier
les évolutions dans le temps au Luxembourg.
L’évolution de l’inégalité des revenus
depuis le début des années 2000 est restée
relativement stable: plutôt en diminution
pendant les années de ralentissement
économique puis en légère croissance plus
récemment. Si cette stabilité de l’inégalité
peut surprendre, l’analyse révèle qu’elle
s’explique par la combinaison de deux
évolutions conjointes: si l’inégalité des
revenus bruts (salaires, revenus du capital)
a suivi une tendance à la hausse tout au long
de la période, les mécanismes publics de
redistribution – via l’impôt et les transferts
sociaux – se sont eux renforcés, tant dans
leur générosité que dans leur ciblage sur les
revenus plus faibles, et ont ainsi amorti les
évolutions des revenus bruts, démontrant
ici aussi le rôle-clé des choix de politiques
publiques. n
[1] Source Eurostat
[2] Le projet «Tax-benefit systems, employment
structures and cross-country differences in income
inequality in Europe: a micro-simulation approach»
(SimDeco) a été soutenu par le Fonds National
de la Recherche, Luxembourg (subvention C13/
SC/5937475).
https://www.liser.lu/?type=module&id=39&tmp=51
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Source photo: LISER Source photo: LISER
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54 LG
MAI 2018
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Gardiens
de l’innovation
Tout juste débarqué de Grande-Bretagne où durant 18 ans, il
aura exercé son métier de Conseil en propriété intellectuelle
(P.I.) dans les brevets et marques, Stéphane Ambrosini
retrouve ses terres natales de la Grande Région. «Outre-
Manche, Marks & Clerk est la plus grande firme spécialisée
en P.I.», assure le Senior Associate et d’ajouter que l’antenne
luxembourgeoise s’est historiquement concentrée sur les
validations en développant progressivement une activité de
conseils, dédiée aux entreprises locales. Interview.
Quels sont vos domaines d’activité?
Je suis spécialisé dans les brevets logiciels
et électroniques. Mon travail est donc de
comprendre la technologie, la situation et le
projet commercial de chaque client avant tout,
puis d’évaluer la brevetabilité des inventions,
de rédiger et de déposer les demandes de
brevets devant les offices de la P.I., et enfin de
de les suivre jusqu’à leur délivrance.
La propriété intellectuelle a toujours été
relativement complexe à pratiquer dans
le domaine digital, dans la mesure où la
législation brevet et les précédents juridiques
n’ont cessé d’évoluer d’un pays à l’autre,
pour définir ce qui est brevetable ou non
en matière d’innovation logicielle. Cette
évolution rapide demeure à l’ordre du jour et
se traduit par un élargissement croissant des
innovations digitales sujettes à brevets, par
exemple des caractéristiques et algorithmes
d’interfaces usager, qui longtemps furent
exclues au seul titre que l’interface constituait
une forme de présentation d’information.
Ces considérations deviennent d’autant
plus importantes, et complexes, lorsque le
déposant envisage une stratégie de dépôts
complémentaires à l’étranger.
Hormis le conseil stratégique P.I. dans
lequel ces tâches s’inscrivent, il m’incombe
plus occasionnellement d’assister, voire de
conduire, des poursuites judiciaires en cas de
contrefaçons par exemple.
Comment se porte l’innovation luxembourgeoise?
Malgré mes 18 années passées en Angleterre
et en Irlande, j’ai toujours gardé un œil curieux
sur le Luxembourg. J’ai été impressionné de
voir le pays se positionner dans des secteurs
de pointe, dont certains suscitent des
questions d’intérêt commercial et stratégique
en matière de P.I., comme l’exploitation
minière spatiale par exemple: de quelle
juridiction relèvera le robot intégrant la P.I.,
une fois posé sur l’astéroïde? Quels débouchés
économiques peut-on aujourd’hui proposer
aux investisseurs, alors que les horizons
d’exploitation se posent réalistement vers
2022 ou plus?
“Les dépôts de brevet
luxembourgeois
devraient refléter
l’effort d’innovation
national”
Les questions sont encore nombreuses mais nul
doute que les brevets font partie des réponses.
Si la capacité d’innovation locale est avant
tout humaine et qu’elle réside dans les têtes
pensantes, il faut bien que les investisseurs et les
entreprises qui les financent, puissent capturer
cette innovation pour la transformer en actif
et en être dépositaire. C’est là une différence
d’importance avec les Etats-Unis où les droits
de l’inventeur sont surprotégés comparés à
ceux de l’employeur. En Europe, même si le
brevet unitaire n’est pas encore une réalité, il
existe néanmoins une harmonisation législative
favorable aux entreprises en matière d’innovation.
Le Luxembourg paraît idéalement placé à ce
titre, alliant un effort national d’innovation
particulièrement soutenu, à un écosystème
d’affaires très dynamique et un contexte législatif
propice au dépôt et à l’exploitation commerciale
de brevets.
Les brevets sont-ils intrinsèques à l’innovation?
Tout du moins, ils devraient l’être. L’Office
européen des brevets vient de publier un
rapport sur la Révolution Industrielle 4.0
et, au fil des statistiques, on se rend compte
de la quasi-absence du Luxembourg.
Pour comparaison, même la Belgique
ne représentant que 1% de l’innovation
européenne 4IR entre 2011 et 2016, y figure.
Ces résultats n’apparaissent pas à la hauteur
des efforts visiblement déployés par l’Etat,
les partenariats public-privé et le bruit
médiatique sur des technologies pourtant
fondamentales comme la «Blockchain»,
la sécurisation des données ou encore la
robotique. Au constat des maigres dépôts de
brevets au niveau local, d’aucuns pourraient
conclure à des problèmes de capacité et de
savoir-faire mais je pense pour ma part qu’il
s’agit d’un problème de perception.
Beaucoup d’acteurs luxembourgeois ne
prennent peut-être pas encore suffisamment
la pleine mesure de l’importance de
protéger leur innovation par le brevet. À
un événement récent de Luxinnovation,
j’ai été étonné de découvrir des CEO qui
ne savaient pas que la digitalisation et
autres améliorations de procédés industriels

pouvaient faire l’objet de brevets, ce qui
identifie un besoin d’éducation en la
matière.
Il importe énormément qu’une prise de
conscience se fasse bientôt à l’échelle de
l’écosystème luxembourgeois et avant
qu’il ne soit trop tard, par exemple après
une publication de l’invention sur le site
internet de l’entreprise, ou même dans un
poste Linkedin ou Facebook par exemple. Il
faut savoir qu’un brevet demandé après une
telle publication n’a plus de valeur juridique,
même s’il est délivré par la suite, puisque
sa validité est irrémédiablement entachée:
les contrefaçons sont alors possibles sans
risques réels pour le contrevenant, au
détriment de la valeur commerciale de
l’invention.
Le brevet est donc une sécurité pour les
investisseurs mais aussi pour la mise sur
le marché…
Qui serait prêt à lever des fonds
d’investissement pour un projet
d’innovation sans aucune sécurité quant à
l’exclusivité sur ses débouchés? Dans les
pays anglo-saxons, des automatismes se
sont développés de longue date pour le
brevet, la marque et le modèle, parce que
les entreprises sont conscientes que les
investisseurs attendent des sécurités, ne
fussent à l’état de dépôt seulement.
Le conseil en P.I. doit travailler en étroite
collaboration avec la gouvernance d’une
entreprise afin de l’aider à comprendre
ce qui peut être brevetable. Une équipe
dirigeante souhaite généralement breveter
le produit ou le service commercial en tant
que tel, mais souvent le produit ou service
diffère de l’innovation technique qui
l’engendre et qui, seule, importe aux yeux
du bureau de brevets.
Une startup mangera son capital
investissement dans la recherche, le
développement, ainsi que pour son
lancement commercial, alors qu’une PME
déjà établie a l’avantage d’un portefeuille
clients et d’une notoriété sur les marchés.
Les impératifs budgétaires et les calendriers
diffèrent donc, de sorte que les stratégies
de brevets doivent être adaptées à chaque
situation en tenant compte des réalités
commerciales.
Aux startups locales, nous conseillons
généralement un premier dépôt de brevet
au bureau luxembourgeois ou devant celui
de Grande-Bretagne. Ces deux options
Marks&Clerk Luxembourg
44, rue de la Vallée
L-1017 Luxembourg
luxembourg@marks-clerk.com
www.marks-clerk.lu
Stéphane Ambrosini
offrent le même avantage de donner un
avis sur la brevetabilité très tôt dans la
procédure, ce qui est une information
importante pour la commercialisation à
l’international, par ailleurs à moindre coût
vis-à-vis des procédures européenne et
internationale. Par contraste cependant,
en cas d’avis initial contraire, la procédure
devant le bureau britannique permet à la
fois d’affiner la validité des revendications
avec un retour d’évaluation indépendant
par l’Examinateur, et de sécuriser la
délivrance à très court terme, pour ensuite
faciliter l’accès aux procédures d’examen
et de délivrance accélérées dans d’autres
juridictions, par exemple les Etats-Unis,
créant ainsi des opportunités d’optimisation
de budget P.I. pour le déposant. n

56 LG
MAI 2018
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Un incitatif supplémentaire
à la protection intellectuelle
Le 22 mars dernier, la Chambre des députés a voté l’article
50ter LIR sur la nouvelle exemption fiscale pour le soutien
à l’innovation. Office Freylinger se réjouit qu’un cadre légal
vienne à nouveau soutenir l’innovation et le développement
au Luxembourg et permette au pays de redevenir attractif à ce
niveau. Pierre Kihn, CEO et conseil en propriété industrielle,
et Olivier Laidebeur, conseil en propriété industrielle,
reviennent avec nous sur le contenu de cette législation.
Que contient l’article de loi 50ter LIR?
PK: Cet article sur la nouvelle exemption
fiscale pour le soutien à l’innovation
concerne toute personne établie au
Luxembourg possédant de la propriété
intellectuelle éligible et qui, à ce titre,
souhaite bénéficier d’avantages fiscaux.
L’article fait suite à l’ancien système, l’article
50bis LIR qui comportait certaines failles
ayant permis à des entreprises de ne subir
qu’une imposition faible de leurs bénéfices.
OL: Ce nouveau système lie les dépenses
à l’exemption fiscale maximale. En effet,
une entreprise ne bénéficiera de ce type
Pierre Kihn et Olivier Laidebeur

LG
MAI 2018
57
d’exemptions que si les dépenses liées à
la PI ont été effectuées au Luxembourg,
avec un maximum plafonné à un montant
équivalent à 130% des dépenses.
Quels sont les avantages et désavantages
de cette nouvelle loi?
OL: Ce texte provient d’un cadre fixé
par L’Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE) qui,
en parallèle à cette démarche, recommande
aux pays membres d’appliquer des règles
de transfer pricing imposant de prendre en
compte les revenus réels et non les coûts, ce
qui est assez contradictoire.
Toutefois, cette loi a pour but premier le
soutien de l’innovation et, par le même biais,
celui du développement économique du
pays. Cet incitatif est important car il permet
de soutenir des nouveaux projets et de créer
de la nouvelle valeur dans le pays. Grâce à
ce texte, le Luxembourg se rend à nouveau
visible au niveau international, après un an et
demi de vide juridique, au niveau du soutien
et de la gestion de l’innovation.
PK: Les investissements dans la recherche
et le développement rapportent beaucoup
à l’économie nationale et cette loi fiscale
favorise justement ce type d’investissements.
Le Luxembourg est un pays favorable à
la recherche et au développement grâce à
son université, à ses centres de recherche
publique et à ses nombreux incubateurs.
L’ennui est que le pays est désormais limité
à son territoire pour cet aspect, or beaucoup
de sociétés implantées au Luxembourg sont
internationales et ne pourront maintenant
plus réaliser une partie de leurs recherches audelà
des frontières sous peine de ne pouvoir
bénéficier d’une exemption fiscale maximale.
OL: A noter que les dépenses réalisées
à l’étranger dans un établissement stable
d’une société luxembourgeoise peuvent
être prises en compte à condition de n’avoir
pas déjà bénéficié d’un autre avantage fiscal
dans le pays en question.
“Sans droits
de propriété
intellectuelle, il n’y
aura pas d’avantage
fiscal possible”
Quel impact cette législation aura-t-elle
sur le métier de conseil en propriété
industrielle?
PK: L’article 50ter LIR, couplé au dépôt de
brevet, de droits d’auteur pour les logiciels
et de savoir-faire pour les PME, est un
incitatif à l’innovation important pour les
entreprises implantées au Luxembourg. Ce
texte les incite à publier leurs recherches par
le biais du dépôt d’un brevet pour bénéficier
d’exemptions fiscales, ce qui est important
pour le bien-être économique d’une
entreprise, du pays, et de la communauté en
général. L’ancienne loi, l’article 50bis LIR,
restera toutefois en vigueur pour les brevets,
marques, dessins et modèles et noms de
domaines qui ont été déposés avant le 30
juin 2016, et ce, jusqu’au 30 juin 2021.
OL: Sachant que les logiciels et droits
d’auteur pour les logiciels entrent dans le
cadre de cette nouvelle exemption, nous
avons donc maintenant des outils pour
maintenir et développer l’industrie et le
secteur des nouvelles technologies, qui sont,
en termes de création de valeur et d’emplois,
extrêmement importants. Ce texte incitera
donc à moderniser, créer et développer des
logiciels innovants et aidera le Luxembourg
à développer une industrie ICT forte et
compétitive.
PK: Les entrepreneurs prendront par
ailleurs plus facilement conscience des
coûts liés à la création ou au développement
d’une invention ou d’un logiciel et donc
à la nécessité de les protéger afin de
pouvoir en tirer un bénéfice. Au niveau
de la transmission des entreprises, il
sera également plus facile de trouver un
repreneur si l’entreprise a valorisé les
aspects de la PI de manière chiffrée.
Quelles sont les prochaines étapes pour
les entreprises?
PK: L’article sera appliqué à partir de
l’année fiscale 2018 et prendra en compte
les droits de propriété intellectuelle qui
auraient été générés à partir du 1 er janvier
2008. L’administration des contributions
directes sortira sans doute une circulaire
pour interpréter cette loi, ce qui permettra
de clarifier la situation.
OL: Grâce aux commentaires repris en
annexe du texte de la loi, nous avons une
indication sur l’intention du législateur au
niveau de son application. Cette dernière
respecte les recommandations du projet
BEPS (Base erosion and profit shifting)
de l’OCDE et est donc vouée à durer sans
remise en question institutionnelle.
A ce stade, il est important que les brevets et
toute autre PI entrant ou non dans le cadre
de cette loi soient déposés dès aujourd’hui
afin de pouvoir prouver la date de création
avant toute commercialisation d’un produit
et ainsi éviter les contestations quant à sa
date de création. Sans dépôt de brevets et
sans droits d’auteurs sur un logiciel, il n’y
aura pas d’avantage fiscal possible; il est donc
plus important que jamais de se protéger.
PK: Nous sommes au service de nos
clients pour les aider à obtenir des droits
forts en PI, ils pourront ensuite s’adresser
à leur fiscaliste pour définir les modalités
concrètes d’application d’une exemption
fiscale grâce à ceux-ci. n
Office Freylinger
234 route d’Arlon
L-8010 Strassen
office@freylinger.com
wwww.freylinger.com

58 LG
MAI 2018
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
Journée luxembourgeoise
de la propriété intellectuelle
À l’initiative de l’Office de la propriété intellectuelle du ministère de l’Économie, l’Institut
de la propriété intellectuelle Luxembourg (IPIL GIE) a organisé le jeudi 26 avril 2018 la
11 e édition de la Journée luxembourgeoise de la propriété intellectuelle, ceci en partenariat,
notamment, avec la Chambre de Commerce et la Chambre des Métiers.
Koen Lievens (Office Européen des Brevets -
Orateur); Mario Grotz (Ministère de l’Economie);
Lex Kaufhold (Office de la Propriété Intellectuelle,
Ministère de l’Economie); Serge Quazzotti (IPIL);
Christian Hackl (TUM Tech gmbh, Munich –
Orateur); Stephen Boyer (IBM Almaden Research
Center – Orateur) et Ryan Abbott (Université de
Surrey – Orateur)
Source photo: IPIL
La journée, qui s’est déroulée dans les
locaux de la Chambre de Commerce, a
débuté à 14 heures par un discours de
Mario Grotz, directeur général de la
recherche, de la propriété intellectuelle
et des nouvelles technologies au ministère
de l’Économie.
Les sujets abordés ont porté sur les
aspects juridiques et les impacts de la
quatrième révolution industrielle sur le
système des brevets, du développement
de l’intelligence artificielle et, de
façon plus générale, sur la gestion des
données dans le domaine de la propriété
intellectuelle à l’ère digitale.
Parallèlement à la conférence, un salon
animé principalement par les acteurs
luxembourgeois de la propriété intellectuelle
(mandataires en brevets, avocats spécialisés,
sociétés de gestion collective,…), ainsi que
par les acteurs nationaux de la recherche,
de l’innovation et de la promotion de
l’entrepreneuriat était accessible au public.
“Les conférences
ont notamment
porté sur les impacts
de la quatrième
révolution
industrielle
sur le système
des brevets”
Durant l’après-midi, le public a eu l’occasion
de rencontrer ces différents acteurs et de
s’informer sur la propriété intellectuelle
tout comme d’échanger autour de ses
composantes (brevets, marques, dessins ou
modèles industriels, droit d’auteur et droits
voisins). Ainsi, les personnes inscrites à
l’événement ont pu entrer en contact avec les
exposants issus de divers secteurs d’activité
liés à la propriété intellectuelle. n
Communiqué par
le ministère de l’Économie
Source photo: IPIL
À propos de l’Institut de la propriété
intellectuelle Luxembourg
L’Institut de la propriété intellectuelle
Luxembourg (IPIL) est un groupement d’intérêt
économique (GIE) dont l’objectif vise à fédérer
les compétences nationales et internationales
en matière de propriété intellectuelle (PI) et à les
mettre à disposition des acteurs économiques
et institutionnels afin de constituer un levier de
croissance pour le Luxembourg..

60
LG
MAI 2018
BRÈVES COMMUNALES - SUD
PAR SERGE GARCIA LANG
BETTEMBOURG
Le projet «GROOF» est porté par le
CDEC à Bettembourg. L’approche
innovante intersectorielle vise à réduire
les émissions de CO 2
des secteurs de la
construction et agricole en combinant
partage de l’énergie et production
locale d’aliments. L’idée est d’utiliser
les serres de toit comme équipement
performant. Le Luxembourg participera
au projet à travers une serre urbaine de
plus de 500 m 2 qui sera installée sur le
toit de l’IFSB à Bettembourg.
Source: www.cdec.lu
DIFFERDANGE
Dans la nuit du 24 au 25 avril, un nouveau
pont piétonnier a été installé dans
l’Avenue de la Liberté à Niederkorn,
près de la cité «Hondsbësch», à hauteur
du nouvel home pour étudiant et en
direction du «chalet». La structure
métallique fut assemblée et montée par
la société hollandaise Wijma Kampen
B.V. à hauteur de la maison numéro 186.
Source: www.differdange.lu
La conférence-débat «Le droit à l’image
au Luxembourg: Quo Vadis?» tentera
de dresser un état des lieux des règles
essentielles actuellement en vigueur en
la matière, ceci à travers de nombreux
exemples concrets et précis, ainsi que de
débattre des changements éventuels dont
la législation nationale devrait bénéficier.
Proposée par Christian Schaack,
professeur d’éducation artistique et
des invités, la conférence se tiendra en
langue luxembourgeoise le mercredi 30
mai au centre culturel «Aalt Stadhaus» de
Differdange. Un service de traduction en
français sera disponible sur place.
Source: www.stadhaus.lu
ROESER
Partie intégrante du sport hippique
international depuis 1992, le concours
hippique international CSI «Réiser
Päerdsdeeg» attire chaque année
plus de 4.000 visiteurs. Ce concours
de saut, auquel participent des
représentants prestigieux du sport
équestre international, se déroulera sur
deux weekends, du 7 au 10 juin ainsi
que du 14 au 17 juin au «Herchesfeld»
entre Crauthem et Roeser.
Source: www.jumping.lu
PÉTANGE
Après la pause hivernale nécessaire aux travaux d’entretien du
matériel roulant historique, le «Minett Park» du Fond-de-Gras à
Lasauvage a rouvert ses portes le 1 er mai. Outre les balades en
trains et les voyages en train de mine au cœur de la carrière,
le parc de loisir propose cette année une balade-découverte
théâtralisée en forêt, en compagnie du «Grénge Mann», l’esprit
et le gardien de la forêt, qui dévoilera les légendes, mythes
et mystères de la nature, y compris les propriétés et vertus
médicinales des arbres et des plantes.
Source: www.minettpark.lu
DUDELANGE
L’histoire migratoire de la ville de Dudelange en cours de
guerre est le thème de l’exposition «Être d’ailleurs en temps
de guerre (14-18). Étrangers à Dudelange/Dudelangeois à
l’étranger», qui se décline en six sections thématiques, allant
de l’occupation allemande au processus de mémorialisation et
ses conséquences en termes de composition et de contrôle de
la population. Une installation réalisée par les artistes vidéastes
Chiara Ligi et Mauro Macella relie les différentes sections et
objets de l’exposition, créant ainsi une ambiance immersive
et multi-sensorielle. L’exposition est ouverte du jeudi au
dimanche de 15h à 18h au Centre de Documentation sur les
Migrations Humaines (CDMH) à la gare de Dudelange-Usines.
Source: www.cdmh.lu
TÉTANGE
Organisée à l’initiative du syndicat PRO-SUD en collaboration
avec la Commission luxembourgeoise pour la coopération
avec l’UNESCO, une séance d’information portant sur la
candidature de la région Sud au programme sur l’Homme et la
biosphère (MAB) de l’UNESCO aura lieu le mardi, 5 juin à 19h
au centre culturel «Schungfabrik» de Tétange. Déclinée en
deux parties, présentation du projet et séance de questions/
réponses, la séance se déroulera en présence des conseillers
communaux du Sud, des représentants des services techniques,
écologiques, culturels et de communication, des représentants
de la Commission luxembourgeoise pour la coopération
avec l’UNESCO, des gestionnaires d’Esch2022, ainsi que de
l’anthroposophe et consultant en réserves biologiques Thomas
Schaaf.
Source: www.prosud.lu
ESCH-SUR-ALZETTE
Le 27 mai, le Foyer de la Rockhal
accueillera la 16 e édition de la Foire
internationale aux disques. Plus de 40
exposants internationaux seront présents
afin de mettre en vente et de proposer
des disques rock et pop (vinyles, CD,
DVD) des 50 dernières années. Pour
célébrer cette 16e édition, le DJ Nikkel
K se produira au Rockhalcafe avec un set
100% vinyle entre 11h30 et 15h30.
Source: www.rockhal.lu
Le conseil de gérance de Luxinnovation,
a nommé Sasha Baillie, Premier conseiller
de gouvernement au ministère de
l’Économie, en tant que directrice de
l’agence à compter du 1 er mai 2018. Elle
succède au poste de CEO à Jean-Paul
Schuler, qui avait quitté ses fonctions
au 1 er avril 2018. Le conseil de gérance,
présidé par Mario Grotz, Conseiller
de gouvernement au ministère de
l’Économie, a par ailleurs procédé à la
nomination du nouveau représentant
des intérêts privés, en l’occurrence,
Philippe Osch, CTO de la société Hitec
Luxembourg.
Source: www.luxinnovation.lu
Une visite guidée «Le haut fourneau
dans la Cité des Sciences» sera
organisée les 17 juin, 15 juillet et 12 août
à 14h30 à Esch-Belval. La visite, d’une
durée d’environ 1h30 à 2h, démarrera
au bâtiment «Massenoire», avec une
présentation du développement de
Belval et de la Cité des Sciences. Ensuite,
un tour à pied mènera sur la place des
Hauts Fourneaux, puis sur la plateforme
du gueulard, à 40 m de hauteur (180
marches). Durant le parcours, le
fonctionnement du haut fourneau,
la production de fonte ainsi que la
deuxième vie des vestiges industriels
seront expliqués aux participants.
Source: www.fonds-belval.lu
SCHIFFLANGE
Le conseil communal de Schifflange
avait convié les nouveaux habitants de
la commune à la traditionnelle «Soirée de
bienvenue» qui s’est déroulée le 16 avril à
la Salle Grand-Duc Jean. Tout au long de
cette soirée d’information, le bourgmestre
de Schifflange, Paul Weimerskirch, et les
échevins de la commune ont renseigné
et conseillé les nouveaux membres de
leur communauté, tout en recueillant
leurs suggestions éventuelles en vue
d’améliorer encore la vie quotidienne à
Schifflange.
Source: www.schifflange.lu

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62 LG
MAI 2018
SANTÉ
Partenaire du secteur
public et de la santé
Arendt Business Advisory est la société de conseils stratégiques,
économiques, financiers et commerciaux d’Arendt &
Medernach. Elle est née début 2017 de la volonté de son
CEO, Philippe Wery, de faire du conseil autrement pour le
marché local. Dans ce contexte, Arendt Business Advisory
vient de recruter Thierry Barré, spécialiste du secteur public
et plus particulièrement de la santé, qui a notamment participé
aux créations de la CNS et des Hôpitaux Robert Schuman.
Interview croisée.
Comment se positionne Arendt Business
Advisory sur le marché luxembourgeois
déjà très concurrentiel du conseil?
PW: Le marché du conseil a été
historiquement construit par les Big Four
et les stratégistes internationaux dont les
méthodologies sont souvent très standardisées
et proviennent de l’étranger. Leur modèle
principalement pyramidal n’est pas toujours
adapté aux réalités du marché local qui
demande de plus en plus des approches surmesure.
Autour gravite une multitude de
petites sociétés de conseils de taille humaine
mais spécialisées soit dans une solution
précise, soit dans un segment économique
restreint. Il n’existait donc que peu ou pas
de cabinets de conseils disposant d’une
compétence juridique et inversement. Il s’agit
d’une force pour Arendt Business Advisory
et Arendt & Medernach. Si nous sommes
indépendants de l’étude, nous travaillons
néanmoins en synergie et nos clients, que sont
les organisations publiques et privées, peuvent
ainsi être assurés de la conformité légale de
toutes nos recommandations; ce qui constitue
un gain de temps considérable par rapport à ce
qui se fait sur le marché.
TB: Dans le secteur public en général et
celui de la santé en particulier, on sait toute
l’importance accordée à l’humain. Le rapport
qualité-prix reste pour autant primordial et
nos conseils doivent répondre aux besoins
réels de nos clients tout en étant applicables
concrètement dans leurs organisations.
C’est pourquoi Arendt Business Advisory
ne cherche pas les ressources disponibles
mais bien les ressources les plus à même de
posséder les expériences nécessaires pour
résoudre les problématiques rencontrées.
C’est là une de nos réponses au changement
de paradigme du marché du conseil.
Il nous serait impensable de produire de
grandes idées qui resteraient uniquement
dans les hautes sphères: prendre la mesure
de leurs applications sur le terrain nous est
indispensable. Nous apportons des solutions
non pas génériques mais spécifiques aux
besoins et notre approche est basée sur
l’écoute et la compréhension. Ne pas tirer
le meilleur d’une collaboration avec une
société de conseil devient intolérable dès lors
que c’est l’argent public qui le finance.
“Nous n’avons pas
d’autre agenda
que celui de faire
évoluer nos clients”
La petitesse du territoire est-elle ici une
force?
TB: Le Luxembourg est un microcosme
qui pourrait devenir un véritable laboratoire
européen. En effet, un quart des travailleurs
frontaliers européens est concentré dans
la Grande Région, de sorte que toutes les
problématiques de gestion quotidienne
du modèle européen (sur les échanges de
données à caractère médical, social, bancaire,
financier...) sont représentées ici. Les défis
sont donc considérables et les solutions à
apporter doivent être ambitieuses.
Je pense tout particulièrement à la santé et la
mise en place d’un système communicationnel
transfrontalier plus performant entre
les acteurs régionaux allemands, belges,
français et luxembourgeois. Un grand
projet européen qui essaierait d’englober
toute l’Europe n’a ici que peu de sens: il
faut prendre la réalité locale, régionale
et l’étendre ensuite à l’Europe. C’est en
revenant à une organisation territoriale,
au plus près des problématiques de la
population que le Luxembourg peut être un
laboratoire européen.
Quels soins particuliers apportez-vous au
service public qui nécessite des conseils
spécifiques?
PW: Certes nous menons des affaires mais
nous mettons aussi un soin tout particulier
à la manière dont nous les menons.
Notre objectif est d’apporter une réelle
valeur ajoutée au secteur public, qu’il soit
gouvernemental, ministériel, communal
ou parapublic et nous n’avons pas d’autre
agenda que celui de faire évoluer nos clients
et de leur offrir des solutions pour eux et les
citoyens.
Le groupe Arendt est multiservice et a
notamment à cœur de promouvoir la
place luxembourgeoise, son droit, sa place
financière, son accueil pour les affaires, et sa

culture au travers de nos différents bureaux
internationaux. Luxembourg mise beaucoup
sur la modernisation de sa Place à travers des
initiatives ambitieuses comme l’étude Rifkin
et la digitalisation de l’administration mais si
le secteur public a des visions ambitieuses de
ces sujets, il se heurte parfois à l’ampleur et la
diversité de la tâche pour les transformer en un
programme coordonné d’initiatives concrètes.
Le risque est dans ces projets d’ampleur telle
que la Troisième Révolution industrielle qui
s’étale sur plusieurs décennies de s’éparpiller
et in fine de les abandonner.
Arendt Business Advisory développe des
approches et des méthodologies spécifiques
pour le secteur public et transforme les
plans stratégiques en des plans tactiques
et opérationnels. Nous préconisons une
gestion de contenus plus qu’une gestion
de programme. Une démarche centrée
sur l’écoute et la mise en commun des
contributions de toutes les parties prenantes
pour chaque thématique analysée. Notre
objectif est d’offrir des prestations
permettant de faire gagner du temps, de
la visibilité mais aussi de l’argent car nous
sommes conscients qu’il est public.
TB: Ayant participé à la création de la
Caisse Nationale de Santé et à la fusion
des Hôpitaux Robert Schuman, je sais
d’expérience que travailler avec les
professionnels de la santé que sont les
médecins nécessite une approche spécifique.
La nouvelle loi hospitalière entend transformer
le secteur hospitalier et replacer le patient au
centre des préoccupations. Un accent tout
particulier est mis sur la documentation et, au
vu du nombre d’acteurs différents répartis sur
le territoire, c’est une tâche importante.
D’autre part, placer le patient au centre peut
permettre de fédérer plus facilement tous
les acteurs de la santé. Les ministères de la
Sécurité sociale et de la Santé se partagent
respectivement la maîtrise des dépenses et
l’adéquation des ressources déployées et des
besoins. À un autre niveau, les Institutions
de Sécurité Sociale (ISS) que sont la CNS, la
Caisse pour l’Avenir des Enfants mais aussi
la Caisse nationale d’assurance pension et le
Fonds de compensation, font office de bras
financiers. Enfin les prestataires de soins sont
répartis entre la médecine de ville, les centres
hospitaliers et les hôpitaux de suite. Chacun,
à sa façon et suivant son domaine, accueille
Philippe Wery et Thierry Barré
et apporte au patient les soins nécessaires.
Pour renforcer cette idée de centrage sur le
patient, l’agence eSanté, créée par la loi de
décembre 2010, a lancé la phase pilote des
Dossiers de Soin Partagés (DSP). Chaque
personne affiliée auprès du Centre Commun
de la Sécurité Sociale (CCSS) en disposera
d’un, sur le principe de l’alimentation par
les prestataires de soins et une gestion par le
patient, qui en possède les droits. Il peut ainsi
avoir une vue globale de sa situation médicale,
actuelle et passée, et de celles de ses ayants
droits, comme ses enfants par exemple. Par
ce centrage, le législateur a souhaité que le
patient devienne un acteur de sa propre santé
et non plus un simple spectateur.
Cette vision stratégique est un gros défi en ce
qui concerne sa mise en œuvre complète et
Arendt Business Advisory a toute compétence
pour supporter sa pleine réalisation. n
Arendt Business Advisory
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64 LG
MAI 2018
SANTÉ
Les anges gardiens
Huit missions vitales par jour voilà le bilan de Luxembourg
Air Rescue. L’organe luxembourgeois de transport aérien
d’urgence, de rapatriement de personnes et de transfert
d’organes vient tout juste de souffler sa 30 e bougie. L’occasion
pour son président et fondateur, René Closter de revenir sur
cette incroyable aventure au service des autres.
Comme une évidence
Juillet 1986, commune de Steinsel, une
benne à ordure renverse un garçon et lui
arrache le pied. René Closter, alors pompier
professionnel sait que le seul espoir de
greffe est d’emmener de toute urgence, ce
petit gars à Nancy. Aucun hélicoptère n’est
disponible dans la région et avec les départs
en vacances, il faut quatre heures aux
pompiers pour relier l’hôpital, anéantissant
ainsi tout espoir. «Le petit avait six ans,
le même âge que mon fils à l’époque», se
souvient-il. La suite sonne comme une
évidence…
René Closter s’entoure de quelques amis
pompiers et décide de créer un service de
secours par les airs. Mais l’Etat craignait
qu’un service héliporté d’urgence ne soit
un gouffre financier. D’autant plus que
le Grand-Duché n’avait jamais disposé
d’hélicoptère sur son territoire. «Tout le
monde était contre le projet», se souvientil.
Alors sans aucun soutien, ni financier, ni
même politique, il prend une hypothèque
sur sa maison et loue un hélicoptère et son
pilote venus d’Allemagne. Le 18 avril 1988,
l’asbl Luxembourg Air Rescue est née.
Turbulences des débuts
Durant les premières années, la location de
l’hélicoptère et de son pilote engloutissent
la majorité du budget et le siège social est
installé dans une vieille tente de l’armée
installée sur tarmac de l’aéroport. En
1996, René Closter est sollicité par le
conseil d’administration pour diriger
L.A.R., après une semaine de réflexion, il
accepte. Le directeur explique la croissance
phénoménale, par la grande popularité
de L.A.R. auprès de la population grandducale
qui avec 185.000 membres est la plus
importante association du Luxembourg. Plus
de 60% de la population luxembourgeoise
cotise annuellement, ce qui lui assure un
rapatriement depuis le monde entier en cas
de maladie ou d’accident.
“Le capital le plus
précieux de L.A.R.:
ce sont ses 180
collaborateurs”
Les seules cotisations de ses membres
ne suffiraient néanmoins pas à subvenir
à l’association qui débourse quelques six
millions d’euros pour l’achat d’un nouvel
hélicoptère. Il fallait donc d’autres activités
pour d’autres revenus et c’est pourquoi
l’asbl possède une entreprise. Luxembourg
Air Ambulance rapatrie des patients
pour des assureurs à travers le monde,
transporte des organes pour le territoire
français, donne des formations, réalise la
surveillance et le sauvetage des migrants en
Méditerranée pour l’agence Frontex et fait
de la maintenance d’appareils. Ces activités
apportent les rendements nécessaires à la
vie de la structure qui dispose actuellement
de six hélicoptères de sauvetage et de cinq
avions-ambulances.
Au total, L.A.R. effectue environ 3.000
missions par année. Ses engins sortent
sur le terrain jusqu’à 15 fois par jour.
Les sauvetages au Grand-Duché forment
la plus grande part de ses activités mais
les frontières du pays n’en sont pas pour
ses oiseaux de fer. Rien qu’en 2017, les
appareils se sont rendus dans 83 Etats et
ont parcourus l’équivalent de 63 tours du
monde. Devenu l’un des acteurs principaux
dans le milieu du rapatriement au niveau
mondial, L.A.R. est également l’unique
structure au monde transportant des
nouveaux nés sur des longues distances et
l’un des rares à accepter celui de maladies
infectieuses comme l’Ebola.
L’association est en Iran en 2003, pour
secourir les victimes d’un tremblement de
terre. En 2005, une équipe médicale se rend
en Indonésie suite au tsunami. Plus tard la
même année, une équipe passe trois mois
dans la région du Cachemire, au Pakistan,
au cours desquels 2.112 patients et 20
tonnes de biens sont transportés.

La base
Nuée
René Closter
Situé à l’aéroport du Findel, le lieu est
aujourd’hui composé de trois hangars ainsi
que de 3.500 m 2 de bureaux. Au cœur du
bâtiment, la centrale d’alerte ultra-moderne
fourmille d’activités et gère l’organisation
des missions et de la logistique. Le site
contient également les salles de formation
les plus modernes d’Europe dont une pièce
qui simule les bruits, lumières, tremblements
et autres conditions d’intervention.
L’équipement, la formation du personnel, les
simulateurs d’hélicoptères et le mannequin
qui peut simuler les cris, les pleurs, la
fièvre, les saignements, la crise cardiaque
ou l’apoplexie coûtent 800.000 euros.
Ce n’est pas pour rien que le personnel
médical et paramédical des armées belges
et néerlandaises sont formés chez LAR.
«Nous disposons aussi de notre propre salle
de réanimation. Et en cas de catastrophe,
l’un de nos hangars peut se transformer
en un hôpital de fortune d’une centaine de
brancards très rapidement», ajoute-t-il.
Selon le directeur, le capital le plus précieux
de L.A.R.: ce sont ses 180 collaborateurs,
qu’ils soient ingénieur, technicien, pilote,
médecin, infirmier ou logisticien. Une
équipe d’intervention est constamment
sur le qui-vive, capable de décoller en
deux minutes. L’homme de terrain qui
comptabilise 14.000 interventions de
sauvetage à son actif sait que ne pas savoir
si l’on se rendra le jour-même en Algérie,
au Soudan ou en Russie, c’est parfois
beaucoup de pression à gérer», explique-til.
C’est pourquoi les pilotes sont presque
tous d’anciens militaires.
La vision née il y a 30 ans est devenue une
réalité grâce à l’obstination de quelquesuns.
«Un politicien m’avait alors dit que
j’avais la tête plus dure que les chênes qui
poussent chez moi, dans le Nord. Il avait
certainement raison». n
Luxembourg Air Rescue
www.lar.lu

66 LG
MAI 2018
SANTÉ
La réforme des
services de secours
PAR JULIEN BRUN
Actuellement, les services de secours se composent de la
protection civile et des services d’incendies et de secours, le
premier corps étant sous l’égide de l’Etat, le second relevant
des communes qui toutes, sont obligées de disposer d’un
corps de sapeurs-pompiers. Le 1 er juillet 2018, le CGDIS
unifiera les sapeurs-pompiers et la protection civile en un
seul et même Corps grand-ducal d’incendie et de secours.
Cet établissement public sera sous la responsabilité partagée
de l’Etat et des communes; le conseil d’administration sera
composé de 16 membres, dont 8 nommés par l’Etat et 8 par
le secteur communal (2 par région). Interview de Dan Kersch,
ministre de l’Intérieur, qui nous en dévoile les grandes lignes.
Des suppressions de centres de secours
et par conséquent, un allongement des
temps de réaction, sont-ils à craindre?
La loi ne prévoit aucune fermeture de
caserne mais la création de quinze nouveaux
centres régionaux à travers le territoire.
De nombreuses synergies seront alors
possibles et il revient aux communes de
décider de la pertinence de garder ou non,
leur corps de sapeurs-pompiers.
“Le bénévolat
est indispensable
aux services
de secours”
Pour ce qui est des temps de réaction,
l’objectif de la loi est d’arriver en conditions
normales, sur n’importe quelle zone du
territoire en partance des quinze centres
régionaux en un quart d’heure suivant
l’appel.
Un mot sur la réorganisation des
casernes et des effectifs…
Les casernes sont catégorisées selon leurs
tailles: les plus petites sont des C1, la majorité
des C2, les quinze centres régionaux des C3
et C4, dont le Centre national d’incendie et
de secours du Ban de Gasperich, qui constitue
une C4bis (voir photo).
Lorsque nous avons présenté le projet de
loi en 2015, l’administration des services de
secours comptait 98 personnes contre 250
actuellement. Les 200 pompiers professionnels
de la Ville de Luxembourg, une soixantaine de
pompiers de l’aéroport et une cinquantaine
de sapeurs-pompiers viendront renforcer
les effectifs de l’établissement public. Au 1 er
juillet 2018, l’effectif total comptera quelques
550 agents professionnels auxquels il faudra
rajouter environ 5.000 bénévoles issus de la

Dan Kersch
protection civile et des services communaux
d’incendie et de sauvetage, ce qui fera du
CGDIS, la plus grande administration du
pays.
Les effectifs seront-ils néanmoins à la
hauteur de la croissance démographique
du pays?
Il y a actuellement une cinquantaine de
candidats qui sont encore en formation
et qui viendront renforcer les effectifs
d’ici la fin de l’année. Il faut comprendre
qu’un système composé essentiellement
de professionnels est impossible à mettre
en place au Luxembourg. Le bénévolat est
indispensable aux services de secours et
c’est pour cela qu’il nous faut continuer les
investissements dans le volontariat.
Certaines communes ont avancé des
craintes quant au financement du
CGDIS…
Les communes finançaient jusqu’à présent
près de 60% du montant total; au 1 er juillet
2018, le financement sera assuré à parts
égales avec l’Etat qui continuera de prendre
à sa charge les services de l’aéroport,
le SAMU ainsi que les interventions
internationales.
Bien sûr, les ressources humaines vont
également continuer de croître, ce qui
représentera un coût non-négligeable mais
des économies significatives seront réalisées
grâce aux synergies de casernes, et donc de
matériel.
Le budget annuel s’élève à 100 millions
d’euros dont 21% sont supportés par
les communes, 21% par l’Etat, 40%
proviennent de la TVA, 5% de l’impôt
spécial dans l’intérêt des services de
secours, et le reste de factures payées à
l’établissement. D’après nos estimations, la
plupart des communes paieront moins que
par le passé. n

68 LG
MAI 2018
SANTÉ
12 e Forum de la sécurité
et de la santé au travail:
la VISION ZERO en marche
S’inscrivant dans la VISION ZERO, stratégie nationale
de prévention des accidents de travail, des accidents de
trajets et des maladies professionnelles, la 12 e édition du
Forum de la sécurité et de la santé au travail s’est tenue le
19 avril à LUXEXPO THE BOX. Le succès était au rendezvous:
pas moins de 1.300 visiteurs ont arpenté les allées, à
la rencontre d’une centaine d’exposants luxembourgeois et
étrangers. Une quinzaine de workshops ont été organisés
autour de thématiques de sécurité, de santé et de bien-être
en entreprise. A chaque édition, le format biannuel de cette
plateforme unique d’échange prend de l’ampleur.
Ministres et responsables, tous engagés derrière la bannière Vision Zéro
Prix national sécurité-santé au travail 2018
La campagne de sensibilisation VISION
ZERO a été présente médiatiquement
et s’est affichée un peu partout.
D’ailleurs, l’originalité du Forum a été
incontestablement le grand stand de
VISION ZERO sur lequel les témoins de la
campagne étaient présents pour sensibiliser
les visiteurs. Le Forum a également servi
de plateforme pour la remise du Prix
national sécurité-santé au travail, lequel
a récompensé cinq entreprises lauréates
pour leurs efforts et leurs bonnes pratiques:
VTKL, Tralux Constructions, Pétillances,
CHL et Secolux. Par ces prix, les partenaires
nationaux ont voulu valoriser des mesures
ou produits particulièrement innovants
dans le domaine de l’amélioration de la
sécurité, de la santé et du bien-être au
travail.
Au-delà des récompenses, le 12 e Forum de
la sécurité et de la santé au travail VISION
ZERO, était non seulement une plateforme
d’échange sur les bonnes pratiques
concernant la sécurité, la santé et le bienêtre
au travail, mais également une prise de
conscience collective sur la nécessité pour
les entreprises de préserver leur bien le plus
précieux, la ressource humaine. n
RH/Communiqué de presse UEL.
La sécurité au travail, une cause nationale
Présents à l’occasion, la ministre de la
Santé, le ministre de la Sécurité sociale
ainsi que le ministre du Travail, de l’Emploi
et de l’Economie sociale et solidaire ont
réaffirmé leur engagement commun à
encourager les entreprises à améliorer la
sécurité, la santé et le bien-être au travail.
En signant la Charte nationale VISION
ZERO lors de la 10 e édition du Forum, les
acteurs nationaux avaient déjà déclaré leur
responsabilité partagée dans la promotion
de la sécurité et de la santé au travail, y
compris la prévention des accidents de
trajets et des maladies professionnelles.
Les thèmes forts de la VISION ZERO
sont le leadership, la responsabilisation,
la formation et la sensibilisation. Signe
encourageant à cette volonté politique
affichée, une centaine d’entreprises se sont
déjà engagées dans la VISION ZERO,
plan d’action à l’appui. Lors de la séance
d’ouverture, Tom Oberweis, vice-président
de l’UEL et de l’INDR, a souligné, de
son côté, la nécessité du rassemblement
des efforts au niveau national en déclarant
que «la lutte contre les accidents du travail
a besoin d’une gouvernance unifiée. La
VISION ZERO et le Forum d’aujourd’hui
sont des symboles d’une telle union
nationale dans l’effort», a-t-il ajouté.
Pétillances:
remède aux risques psychosociaux
Lauréate du Prix national sécurité-santé
au travail 2018, Pétillances, l’organisme de
formation continue dédié au développement
des compétences comportementales, en
collaboration avec l’INDR et le ProRSE, a
animé un workshop lors du Forum sur la
sécurité et la santé au travail. Pas moins de
70 participants ont pu prendre part à un
jeu de l’oie interactif, ludique et instructif
sur le thème de la «Prévention des risques
psychosociaux», animé par Virginie Stevens,
Managing Director de Pétillances et membre
ProRSE.

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MAI 2018
SANTÉ
JEUDI 19.04.2018
12 e édition du Forum de la sécurité
et de la santé au travail
Le 12 e Forum de la sécurité et de la santé au travail VISION ZERO, qui s’est déroulé le
19 avril 2018 à LUX EXPO THE BOX, était l’occasion d’affirmer l’engagement collectif
pour une cause devenue nationale. Les pouvoirs publics, les entreprises ainsi que les
professionnels du secteur ont répondu présents, conscients de l’importance des enjeux
liés à la sécurité, à la santé et au bien-être au travail.
1. Tom Oberweis: vice président de l’UEL, vice-président de l’INDR
2. De gauche à droite: Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale. Sébastien Yernaux, Communication Officer Pétillances.
Virginie Stevens, Managing Partner Pétillances. Lydia Mutsch, ministre de la Santé. Nicolas Schmit, ministre du Travail, de
l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire
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Sadelite Constructions a été fondée en 2008. Monsieur
Miguel Teixera, actif dans le secteur du bâtiment
depuis de nombreuses années, a rejoint l’entreprise en
2011. Forte d’une équipe de 58 personnes motivées
et compétentes, Sadelite Constructions s’illustre sur
l’ensemble du territoire grand-ducal par la qualité de
ses réalisations. Ses spécialistes étudient les projets
avec leurs clients et se font forts de les conseiller
au mieux en tenant compte de leurs goûts, de leurs
besoins réels et leur budget.
Depuis sa création, Sadelite Constructions
a développé un savoir-faire particulier en
aménagements extérieurs, pavages pour terrasses,
parkings, accès garage, bordurages. Sadelite
Constructions est réputé dans tout le pays pour la
qualité de son travail et la confiance que l’on peut
lui faire.
Votre partenaire
de confiance

74 LG
MAI 2018
BÂTIMENT & CONSTRUCTION
Un projet urbanistique
écologique
Situé de part et d’autre de la rue Guillaume Capus, le quartier
«Nonnewisen - Wunnen am Park» se construit petit à petit
grâce à la collaboration du Fonds du Logement et de la Ville
d’Esch-sur-Alzette. Mêlant les projets des deux partenaires, le
quartier se développe dans un cadre naturel favorisant l’accès
à des espaces verts, tout en s’inscrivant dans la continuité du
tissu urbain. Audrey Vit, chef de projet, et Rebecca Fagot,
chargée d’opérations pour le Fonds du Logement nous
expliquent en détail les spécificités de ce projet d’envergure.
Comment est né le projet?
AV: En 2003 à l’initiative de la ville d’Eschsur-Alzette,
qui possédait alors une part
importante du foncier concerné et qui
souhaitait développer ce territoire inexploité
situé entre une zone d’habitation et une zone
d’activité existante. Le Fonds du Logement et
la Ville d’Esch ont engagé, en partenariat, les
démarches administratives nécessaires et les
premiers projets ont démarré en 2008. Les
premiers immeubles ont été livrés puis loués ou
vendus entre 2010 et 2015.
RF: Le projet s’étend sur 28 hectares et est
divisé en 7 plans d’aménagement particuliers
(PAP). A terme, 750 logements sont attendus
sur l’ensemble du site, répartis en 16 lots de
construction pour le Fonds du Logement et 22
lots pour la Ville d’Esch-sur-Alzette.
AV: L’idée de départ du programme immobilier
était de proposer une mixité des fonctions et de
proposer différentes formes d’habitats intégrés
dans un espace paysager valorisé avec la volonté
de développer un quartier «vert».
Quelles sont les particularités de l’aménagement
du site?
AV: Une des premières spécificités de
l’aménagement du site est la rivière, la Dippach,
qui le traverse et que nous voulons renaturer.
L’aménagement paysager et la gestion des eaux
prévus exploitent et favorisent la mise en avant
de la Dippach, véritable agrément qualitatif du
site. Le projet inclut également une succession
de parcs publics auxquels les riverains auront
accès.
RF: Le concept général hydraulique permet
de ne pas rejeter les eaux pluviales dans les
réseaux existants. Toutes les eaux pluviales
sont transférées dans des bassins de rétention
permettant leur évacuation lente et naturelle
vers la Dippach renaturée. Ces bassins de
rétention naturels sont habilement intégrés
dans un espace paysager «vert» et conforme
au concept initial «Wunnen am Park». Par
ailleurs, toutes les toitures terrasses réalisées
sont végétalisées de façon à optimiser la
rétention des eaux pluviales. Toujours dans la
cadre de l’aménagement paysager «vert», une
colline d’aires de jeux à l’arrière du site permet
la rupture entre le quartier et la zone d’activité
commerciale et industrielle de Lankelz.
AV: Cet écran végétal arboré a été aménagé à
cet endroit au profit de tous les habitants du
nouveau quartier ou des quartiers environnants.
Il s’inscrit donc dans la continuité du tissu
urbain tout en opérant une rupture avec la zone
d’activité. L’organisation astucieuse des espaces
paysagers offre ainsi des zones intimes qui
préservent la qualité de vie de l’habitat.
Quel est le rôle du Fonds du Logement
dans ce projet?
RF: La Ville d’Esch-sur-Alzette et le Fonds du
Logement procèdent tous deux à la réalisation de
projets de construction répartis entre résidences
et de groupement de maisons unifamiliales. En
parallèle, le Fonds du Logement est également
en charge de la réalisation de l’ensemble des
travaux d’infrastructures, en qualité de maître
d’ouvrage et en qualité de maître d’ouvrage
délégué pour la Ville d’Esch-sur-Alzette. Dans
le cadre de certains PAP, la gestion de ces
travaux particulièrement complexes nécessite
une collaboration étroite avec les différents
services de la Ville d’Esch-sur-Alzette.
A l’heure actuelle, le Fonds procède à la
finalisation de 4 lots de construction dont
2 résidences de 34 et 17 appartements
avec surfaces commerciales ou locaux pour
professions libérales au rez-de-chaussée, ainsi
que 2 rangées de 9 maisons unifamiliales.
Quels types de construction peut-on
retrouver sur le site?
RF: Les premiers projets réalisés entre 2008 et
2011 étaient de classe énergétique B. Depuis
2013, par anticipation, le Fonds construit
uniquement des logements dits «passifs», en
triple A, et notamment en construction «bois».
D’un point de vue performance thermique,
ce type de construction permet d’atteindre
plus facilement les objectifs qualitatifs et
environnementaux fixés par le triple A. Les
constructions passives sont idéales en termes
de confort de vie mais demandent un entretien
régulier particulier dont sont informés les
futurs acquéreurs. Au besoin, le Fonds du
Logement est toujours disposé à organiser
des réunions d’information avec les habitants
de ce type d’habitation afin de répondre aux
questions complémentaires éventuelles.
AV: Le quartier «Wunnen am Park» est un
quartier essentiellement dédié à l’habitat,
toutefois sous différentes formes afin de

xxxx
répondre aux divers besoins des habitants: on
retrouve notamment une résidence offrant des
logements pour étudiants, des appartements
de toutes tailles, des maisons, etc. Certaines
résidences abritent également des surfaces
commerciales ou des locaux professionnels aux
rez-de-chaussée afin de veiller à la mixité des
fonctions nécessaire à l’essor et à l’autonomie
du quartier. A l’heure actuelle, on compte déjà
une épicerie, une brasserie, une crèche et un
complexe scolaire dans le quartier.
RF: A noter que les logements réalisés
connaissent un fort succès en raison du
prix abordable appliqué par le Fonds et de
l’importante demande de logements sur le
territoire d’Esch-sur-Alzette.
Quelles sont les prochaines étapes de ce
projet?
RF: Actuellement, nous continuons à
construire autour de l’axe principal du site, la
rue Guillaume Capus. En septembre 2018,
nous allons procéder, conjointement avec la
Ville d’Esch, au commencement d’une nouvelle
étape, avec la réalisation de 40 appartements et
quelque 1.600 m 2 de surfaces commerciales
pour le Fonds du Logement, ainsi que 36
maisons pour la Ville d’Esch-sur-Alzette. Nous
avançons stratégiquement pour faire évoluer
le quartier de manière continue et assurer une
cohérence de développement, conformément à
l’idée initiale du projet, développée en 2003. n
Fonds du Logement
52, Boulevard Marcel Cahen
L-1311 Luxembourg
info@fondsdulogement.lu
www.fondsdulogement.lu
Audrey Vit et Rebecca Fagot
Projet Nonnewisen par le
Fonds du Logement
en chiffres
De 2010 à 2015:
171 logements
vendus ou loués
Pour 2018 – 2019:
69 logements
Entre 2018 – 2021:
101 logements
seront terminés

76 LG
MAI 2018
BÂTIMENT & CONSTRUCTION
Dix ans de constructions
Créée en 2008, Sadelite a débuté ses premiers chantiers en
2009, avec un effectif de seulement quatre ouvriers. Fêtant
cette année ses dix ans d’existence, l’entreprise basée à
Differdange peut se vanter du chemin parcouru; ce sont
en effet 58 ouvriers qui travaillent aujourd’hui en son sein.
Rencontre avec Miguel Teixeira, fondateur et gérant de
l’entreprise de construction Sadelite.
Continuité et stabilité
Avec une moyenne de 30 grands chantiers
réalisés par an, Sadelite gère également
une trentaine de petits chantiers pour
des particuliers. L’entreprise réunit
en effet toute l’expertise nécessaire
à la construction, la rénovation, la
transformation et l’aménagement d’un
bâtiment et collabore régulièrement avec
d’autres corps de métier pour la réalisation
de projets «clés en main». Elle peut donc
conseiller aux clients des sous-traitants
de confiance dans des domaines tels que
la démolition, le plâtrage ou encore le
carrelage.
L’équipe de Sadelite est constituée de
manœuvres, de maçons, de machinistes,
de chauffeurs-camions et de chefs
d’équipes chapeautés par Miguel Teixeira
qui se charge essentiellement de la
gestion générale et du suivi des projets
en tant qu’ingénieur et métreur.
C’est en collaboration avec des architectes,
qu’ils assurent la maçonnerie, l’aménagement
extérieur, le terrassement ainsi que
la remise aux normes des chantiers qui leur
sont confiés. Le personnel forme ainsi une
équipe soudée, compétente et faisant preuve
d’un grand professionnalisme.
Continuellement formée aux nouvelles
normes et à l’utilisation de nouveaux
matériaux, l’équipe ne cesse de mettre ses
compétences à jour afin de fournir un travail
de haute qualité. Elle est, de plus, experte
dans tout ce qui touche à l’étanchéité
des bâtiments, à la maintenance et à la
recherche des fuites.
Une relation de confiance
La clientèle de Sadelite est divisée en deux
catégories; tout d’abord, les particuliers
s’adressent en général à l’entreprise une
seule fois dans leur vie pour la construction
de leur habitation. D’autres travaux sont
également demandés par ce type de clients,
comme la pose de pavages pour terrasses, la
création d’un parking ou d’un accès garage,
ou encore la mise en place d’une porte
d’entrée ainsi que la réalisation de bordures.
Par ailleurs, Sadelite collabore de manière
étroite et régulière avec une clientèle
fidèle de promoteurs immobiliers avec
qui elle entretient une relation solide de
confiance. Ponctuellement, des travaux
d’aménagement sont également réalisés au
service du secteur public. Ainsi, l’entreprise
s’est spécialisée dans la construction de
maisons unifamiliales, de résidences, de
lotissements, d’infrastructures publiques
et de bâtiments d’entreprises.
“Honnêteté,
confiance,
stabilité,
sécurité
et qualité
du travail,
sont la clé
du succès
de Sadelite”
Si les clients aiment travailler avec
Sadelite c’est pour la confiance qu’ils ont
en l’entreprise et sa disponibilité. En effet,
tout en tenant compte des contraintes
techniques ainsi que des besoins et du
budget d’un client, chaque projet est
étudié minutieusement et les responsables
de projets conseillent toujours un client
quant à la meilleure option à adopter.
Les valeurs de la société sont simples:
honnêteté, confiance, stabilité, sécurité et
qualité du travail, sont la clé d’un succès
qui ne se dément pas depuis des années. n
Sadelite
22, rue Dicks-Lentz
L-4540 Differdange
sadelite@pt.lu
www.sadelite.lu

LG
MAI 2018
77
Source photos: Sadelite

78 LG
MAI 2018
BÂTIMENT & CONSTRUCTION
Solar Screen,
des films qui changent la vie
Depuis 1984, Solar Screen «Smart Film Solutions» propose
aux collectivités ses solutions de contrôle solaire et de
sécurité pour fenêtres et vitres. Des films qui s’appliquent
directement sur le support et allient un rapport qualité/prix
imbattable. Xavier Delvaux, directeur marketing, revient sur
les spécificités de ces produits.
Il est bien plus économique de chauffer un
bâtiment que de le refroidir. Cette donnée,
peu connue, est pourtant un des axes de
travail pour les administrations et sociétés
qui souhaitent réduire leur consommation
énergétique et, par là même, leur impact
sur l’environnement.
«Nos clients ont une problématique
simple: ils sont gênés par la chaleur de
leurs bâtiments mais aussi éblouis par la
lumière du soleil», détaille Xavier Delvaux,
directeur marketing de Solar Screen. «Il
est aisé d’agir sur ces deux points avec
l’application de films de contrôle solaire sur
les vitres».
Grâce à l’intervention de techniciens
agréés, Solar Screen propose des films
autocollants qui se posent directement sur
les vitrages, depuis l’intérieur ou l’extérieur
du bâtiment. Envisager de changer
l’intégralité des surfaces vitrées est souvent
dissuasif, tant en termes de coût que de
difficulté d’un tel chantier, sans même
parler du vieillissement des anciens vitrages
techniques, souvent problématique. Poser
un film, au contraire, prend quelques jours,
sans perturber le travail des équipes, et pour
un résultat étonnant.
Une facture énergétique en baisse
n’est pas utile de la protéger de la même
manière. Nuances de couleurs et puissance
des films permettent d’uniformiser le
résultat qui est très rapidement amorti. «On
estime au Luxembourg que l’installation
de films de contrôle solaire est rentable
au bout de quatre à cinq ans», détaille
Philippe Goossens, attaché commercial
pour le Grand-Duché. Quand on sait que
les films sont garantis dix ans, le calcul est
vite effectué. «Tous nos films viennent des
meilleurs fournisseurs mondiaux», continue
Xavier Delvaux. «S’ils sont entretenus
normalement, ils peuvent aisément durer
20 ans».
“La société
a déjà convaincu
de nombreuses
entreprises,
collectivités
publiques et
particuliers dans
toute l’Europe”
qui accueillent du public doivent être
dotés de vitres sécurisées. Solar Screen
peut également intervenir à ce niveau.
Dans les maisons relais, les crèches, les
hôpitaux ou les maisons de retraite, les
films sécurité garantissent qu’un incident
sur une vitre ne provoquera pas de drame.
«Si une vitre équipée de nos films se brise,
elle n’éclate pas. La solution est aussi
efficace et beaucoup moins coûteuse que le
changement complet des vitrages», résume
Philippe Goossens.
De nombreuses combinaisons possibles
Approuvés par l’Inspection du Travail
et des Mines, ces films permettent aussi
de filtrer les rayons UV pour protéger
les enfants et les personnes âgées. Il est
également possible de protéger les miroirs
des bâtiments publics, toujours pour éviter
des éclats dangereux.
Si nécessaire, Solar Screen propose des
solutions combinées de contrôle solaire
et de sécurité. «Notre gamme de produit
permet de répondre avec précision aux
demandes des collectivités. Nous disposons
en catalogue de toutes les références
nécessaires».
Avec sa croissance à deux chiffres, son
label Made in Luxembourg et son récent
déménagement dans un entrepôt neuf
à Foetz, Solar Screen poursuit son
développement. La société a déjà convaincu
de nombreuses entreprises, collectivités
publiques et particuliers dans toute
l’Europe. Les solutions proposées sont
si évidentes que leur installation tombe
aujourd’hui sous le sens. n
«Une fois le film appliqué, on récupère
jusqu’à sept à huit degrés dans le bâtiment.
Quand on sait que sur la base d’une
facture énergétique annuelle, baisser la
température d’un degré représente 13%
du budget total, il est aisé d’imaginer les
économies réalisées».
La gamme de films Solar Screen permet
aussi une parfaite adaptation aux besoins,
tant esthétiques que thermiques: si une
façade est exposée au Sud ou au Nord, il
Des films pour la sécurité des personnes
Ces films de contrôle solaire répondent à
un besoin de confort et d’économie mais
Solar Screen propose également des films
de sécurité, qui permettent de mettre aux
normes les plus récentes les installations
publiques. «Les législations changent et la
sécurité des personnes est aujourd’hui une
obligation pour les collectivités», explique
Xavier Delvaux. En clair, les bâtiments
Solar Screen International S.A.
Philippe Goossens
lux@solarscreen.eu
18, Rue du Commerce
L-3895 Foetz
Tél : 26 00 84 82
www.solarscreen.eu

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MAI 2018
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Philippe Goossens et Xavier Delvaux

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MAI 2018
BRÈVES COMMUNALES - EST
PAR SERGE GARCIA LANG
BERDORF
Des visites guidées de la fameuse
tour d’eau «Aquatower» de Berdorf
seront organisées le 20 mai et
le 23 juin. Chaque visite, d’une
durée d’une heure, sera donnée en
langue allemande ou française, et
commencera à 15h. Le nombre des
participants est limité à 20 personnes
par groupe. Prise de rendez-vous par
email: aquatower@berdorf.lu
Source: www.aquatower-berdorf.lu
REMICH
Les inscriptions à la sixième édition de la «Oldtimer Parade»
de Remich sont ouvertes jusqu’au 26 juin. L’exposition de
véhicules anciens aura lieu le 8 juillet sur l’esplanade de
Remich. Elle montrera, dès 9h30, un de maximum 90 voitures
classiques de tous types et marques construites avant l’année
1987, admises à la circulation et conformes aux assurances
requises. Les véhicules arriveront sur le site en cortège. A 16h,
elles seront présentées près de la fontaine, où aura également
lieu la remise des prix.
Source: www.si-remich.lu
MERTERT
Après des années de planification,
d’importants travaux d’infrastructures
ont débuté afin de connecter
les communes de Mertert et
Wasserbillig à la station d’épuration
de Grevenmacher. Ces travaux, qui
seront finalisés au cours de l’année
prochaine, permettront d’éviter que
par la suite des eaux non traitées
soient déversées dans la Moselle, la
Sûre et la Syr. Pendant la première
phase des travaux, qui s’étalera encore
sur trois mois, la sortie Wasserbillig/
Kalkwerk (CR141B) restera fermée à la
circulation.
Source: Gemeeneblat, mertert.lu
ECHTERNACH
La 38 e édition de la course à pied
pour écoliers «Ronderëm de Séi»
sera organisée au lac d’Echternach le
jeudi 17 mai. La course, qui s’étalera
sur 7 kilomètres et dont la durée
sera limitée à 65 minutes, démarrera,
comme l’année dernière, à 15h
au grand parking en direction du
«Roudenhaff». Le nombre maximal
des participants est limité à 120 par
association sportive.
Source: www.lasel.lu
GREVENMACHER
L’entreprise verrière Carlex Glass,
filiale de Central Glass a inauguré
sa nouvelle ligne de production de
vitrages automobiles le 23 mai à
Grevenmacher. Destinée à remplacer
les anciennes chaînes de production
datant de 1922, avec la «Laminating
Line 5», l’entreprise s’agrandit de
2.400 m 2 au Luxembourg. Carlex
Glass, qui avait racheté le site au
concurrent américan Guardian en
2014, fournit des clients prestigieux,
dont Jaguar, Bentley, BMW,
Daimler, Lamborghini, Mercedes et
Volkswagen.
Source: www.carlec.com
MONDORF-LES-BAINS
Après 13 ans de carrière en tant que
professionnel, le cycliste Fränk Schleck
a décidé d’organiser une course
cycliste au pays. Celle-ci traversera des
routes sur lesquelles il s’est longtemps
entrainé. Le 26 mai, au départ de
Mondorf, le «Schleck Gran Fondo»
parcourra la région de la Moselle
luxembourgeoise en deux tracés de
longueurs différentes.
Source: schleckgranfondo.com
Photo © SIP
Carole Dieschbourg
JUNGLINSTER
Fin avril, Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, et
Dan Kersch, ministre de l’Intérieur, ont présenté le nouveau
réseau national des «Wëlldéier Drop-off”». Ces quatre
conteneurs pour animaux sauvages en détresse, comme celui
de Junglinster, localisé au Centre d’incendie et de secours de
la commune, sont gérés par le Centre de soins pour la faune
sauvage de l’organisme natur&ëmwelt. Afin de sensibiliser le
public à la question, un flyer a été créé. Il est téléchargeable
sur le site de l’association.
Source: www.naturemwelt.lu
MONDORF-LES-BAINS
Le projet du futur complexe sportif et vélodrome de Mondorf
bat son plein. Les premiers travaux de ce chantier ambitieux,
qui s’étendra sur 6,2 hectares et dont le coût est estimé à 61
millions d’euros, débuteront en 2020. 25 propositions de
bureaux d’architectes ont été soumises aux responsables de la
commune, qui en ont retenu cinq, dont deux en association. Les
candidats sélectionnés, parmi lesquels figurent trois bureaux
luxembourgeois, vont finaliser leurs plans pour le mois de
septembre. Le projet final sera retenu le 21 septembre.
Source: Administration communale de Mondorf-les-Bains
ROSPORT-MOMPACH
La commune fusionnée de Rosport-
Mompach s’est dotée d’une identité
visuelle. L’idée était de refléter l’état
d’esprit positif et optimiste qui anime les
deux communautés depuis leur fusion.
Le centre de leurs armoiries respectives
a été enrichi d’un élément cruciforme
formant un logo puissant, alliant tradition
et dynamisme. Le logo ainsi obtenu
peut être interprété comme une roue,
symbole de mouvement, de progrès et
d’énergie. Une énergie qui se poursuit,
notamment, dans le choix des tons rouge
et jaune. Le logo de la nouvelle commune
a fait sa première apparition sur la voiture
électrique de l’administration.
Source: www.rosportmompach.lu
Comme les années précédentes, la
nouvelle saison de randonnée a été
ouverte par l’événement «Mullerthal
Trail Season Opening», qui a eu
lieu le dimanche 6 mai à Mompach.
Des randonnées en étoile y furent
organisées à 9h à partir de différents
points de départ. Les randonneurs
étaient accompagnés par des guides
officiels de l’Office Régional du
Tourisme de la Région Mullerthal.
Source: www.rosportmompach.lu
WASSERBILLIG
Les travaux sur le chantier du pont
«Sauertalbrücke» dureront jusqu’au
30 juin. La couche de roulement du
pont surplombant la Sûre à Mesenich
près de Wasserbillig y est renouvelée,
créant des perturbations du trafic
routier en raison du rétrécissement
de l’autoroute A1, passée à une seule
voie dans les deux sens, à hauteur de
la frontière allemande.
Source: Administration
communale de Wasserbillig

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82
LG
MAI 2018
BRÈVES COMMUNALES - CENTRE
PAR SERGE GARCIA LANG
WALFERDANGE
Le collège échevinal, la commission
consultative d’intégration et la
commission d’égalité des chances et
des personnes en situation d’handicap
ont organisé la projection du film «I AM
- Du Moyen Orient au Luxembourg.
Témoignage de Réfugiés», le jeudi
3 mai à la salle de projection du
Centre Prince Henri à Walferdange.
Ce court-métrage réalisé par l’a.s.b.l.
MEC (Mouvement pour l’Egalité
des Chances) retrace le parcours de
réfugiés de leur pays d’origine à leur
terre d’accueil, le Luxembourg. Après
le film, une conférence sur les réfugiés
au Luxembourg fut donnée par M.
Kirchen de la Fondation Maison de la
Porte Ouverte.
Source: www.walfer.lu
LUXEMBOURG
Dans le quartier du Grund, la Ville
de Luxembourg mettra à disposition
un nouveau jardin communautaire
au croisement de la rue Saint Ulric,
de la rue Saint Quirin et de la rue
de Prague. D’une surface d’environ
180 m 2 , ce jardin permettra aux
habitants du quartier intéressés de
cultiver leurs propres fleurs, fruits
et légumes et de s’impliquer dans
ce projet, quel que soit leur âge ou
niveau d’expérience en jardinage.
Une réunion d’information a eu lieu le
samedi 5 mai sur le site du futur jardin
communautaire.
Source: Ville de Luxembourg
CONTERN
Le Business Park Contern, créé
en 2014 par la société Contern
S.A. (ex-Chaux de Contern) au
lieu-dit «Dëschtelratt» s’agrandit.
L’entreprise Dussmann Service,
présente sur le site depuis ses
débuts, va emménager dans un
nouvel immeuble, actuellement en
phase de construction. Les anciens
locaux seront loués au groupe
Anheuser-Busch InBev. A cette fin,
2.500 m 2 de surface construisible y
seront ajoutés, ainsi que 900 m 2 de
surface extérieure. L’entreprise de
logistique LuxRoutage, quant à elle,
s’installera dans un autre immeuble,
également en construction.
Source: www.contern.com
MERSCH
Le Prix Servais 2018 sera décerné le dimanche 24 juin à
11h au Centre National de Littérature. Le prix littéraire, qui
récompense l’ouvrage luxembourgeois le plus significatif
de l’année écoulée, a été remporté par l’écrivain Nico
Helminger pour son livre «Kuerz Chronik vum Menn
Malkowitsch sengen Deeg an der Loge». Présidé par Jeanne
E. Glesener, le jury était composé de Simone Beck, Odile
Linden, Claude Mangen, Jeanne Offermann, Alex Reuter,
Aimée Schultz, Sébastian Thiltges et Pierre Marson.
Source: Centre National de Littérature
LUXEMBOURG
Le Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (Mudam) s’est
adjoint le conseil des experts Nancy Spector, Daniel Birnbaum
et Okwui Enwezor, tous issus de grandes institutions culturelles
internationales. De 2018 à 2021, le comité scientifique se
réunira en présence de Jeff Erpelding, membre du Conseil
d’administration, qui y assistera en tant que représentant. Les
recommandations d’acquisition seront présentées au Conseil
d’administration du musée pour validation deux fois par an, en
accord avec le budget dédié aux nouvelles acquisitions
Source: www.mudam.lu
LUXEMBOURG
Suite à son franc succès l’été dernier, le plus haut mirador
mobile du monde, le «City Skyline» sera installé du 30 juin
au 12 août à côté de la statue «Gëlle Fra» au centre-ville. La
tour d’observation, d’une hauteur totale de 81 mètres, permet
d’accueillir simultanément 60 visiteurs qui pourront admirer un
panorama circulaire sur la capitale à 72 mètres au-dessus du
sol, et même bien plus, si on tient compte de la vallée de la
Pétrusse qui se déploie à proximité.
Source: Ville de Luxembourg
NIEDERANVEN
Du 1 er au 13 mai, la commune de
Niederanven participe à la campagne
nationale de sensibilisation au
commerce équitable «Lëtz’ Step to
Fairtrade» et encourage ainsi ses
habitants à organiser des événements
autour de la thématique du commerce
équitable, l’objectif étant de les
sensibiliser à une consommation plus
responsable au quotidien.
Source: www.niederanven.lu
SANDWEILER
Situé à seulement 300 mètres de
l’aéroport, le domaine de l’ancienne
ferme «Birelerhaff», qui date du XIV e
siècle et s’étend sur 18,9 hectares,
va être aménagé en vue d’accueillir
l’unité canine de l’Administration
des Douanes. Il est prévu d’installer
également l’Inspection anti-drogues
et produits sensibles (IADPS) dans la
ferme rénovée. Le site, actuellement
uniquement accessible par un
chemin de campagne, emploiera une
quarantaine de personnes.
Source: Commune de Sandweiler
LUXEMBOURG
Après deux années de rénovation,
le pavillon du parc de Merl est de
nouveau accessible au public. Les
travaux effectués, chiffrés à 3,3
millions d’euros, comprennent la
rénovation de la rotonde ainsi que
la construction d’une annexe du
côté est du bâtiment. La brasserie a
été complètement repensée avec de
larges baies vitrées qui offrent une
vue imprenable sur l’aire de jeux,
l’étang et le parc.
Source: Ville de Luxembourg
MERSCH
Le 3 mai, dans le cadre du 200 e
anniversaire de la naissance de Karl
Marx, Norbert Campagna, professeurassocié
à l’Université de Luxembourg, a
donné une conférence sur les rapports
entre le marxisme et la littérature au
CNL. L’exposé ne s’entendait pas
comme une étude approfondie et
critique des textes de Marx, mais plutôt
comme une tentative de réflexion sur la
littérature et sa place dans la société.
Source: Centre National de Littérature

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84 LG
MAI 2018
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Parc naturel
de l’Our:
huit communes,
une vision
PAR SERGE GARCIA LANG
Regroupant huit communes du nord-est des Ardennes
luxembourgeoises, au tripoint entre la Belgique, l’Allemagne
et le Luxembourg, le Parc naturel de l’Our œuvre à concilier
la protection de la nature, la promotion culturelle et le
développement économique de la région. L’organisme, issu
de l’ancien syndicat intercommunal de la vallée de l’Our
(SIVOUR) et officialisé par le règlement grand-ducal du
9 juin 2005, gère une surface de 306 km 2 avec environ
16.000 habitants. Christian Kayser, son directeur, a participé
à son développement dès la première heure.
© Photo Raymond Clement
Christian Kayser
© Photo Joëlle Mathias
«Le Parc naturel de l’Our fut, en 1999, le
deuxième parc naturel à être fondé dans
le cadre d’une loi créée six ans plus tôt -
la loi luxembourgeoise relative aux parcs
naturels. Celle-ci a attribué, en août 1993,
la gestion de l’initiative au Département
de l’aménagement du territoire. Le label
«Parc naturel» est décerné pour une
durée de dix ans. A la fin de cette période,
un bilan est dressé. Si les communes
impliquées en expriment le souhait, le
label peut être reconduit pour une durée
de dix ans, à condition que le patrimoine
naturel et culturel ait été sauvegardé et
promu conformément à la loi précitée.
Les projets typiques d’un Parc naturel
s’articulent notamment autour du tourisme
durable, de l’agriculture raisonnable et
de l’environnement. Le nôtre en est à sa
deuxième phase. Après le bilan positif des
dix premières années, la phase actuelle, qui
a démarré en 2015, se poursuivra jusqu’en
2025», explique Christian Kayser.
Il poursuit: «La gestion d’un Parc naturel
s’apparente à celle d’une commune ou
d’un ministère. Chacun des syndicats
assurant la gestion d’un Parc naturel, en
l’occurrence, ceux de la Haute-Sûre, du
Mullerthal et de la vallée de l’Our, dispose
d’un bureau et d’un comité. Le comité,
c’est le conseil d’administration. Chaque
commune participante y est représentée
par un délégué et compte un nombre
équivalent de représentants des ministères
concernés. Ces délégués, au nombre de 16
dans notre syndicat, élisent le président, le
vice-président, ainsi que le bureau exécutif
du syndicat, qui m’emploie. Emile Eicher,
bourgmestre de la commune de Clervaux,
est notre président depuis la phase initiale».
Le principe de collaboration
Les syndicats intercommunaux sont des
entités publiques et, en tant que telles,
elles participent et contribuent au dessein
stratégique national.
«Ces dernières années, les communes
se sont vues attribuer, au-delà de leurs
missions originaires, un nombre croissant
de missions facultatives, qu’il s’agit de
mener à bien. Quand nous avons lancé
l’initiative, nous comptions 14 communes
participantes, de petite taille. Cela a
entraîné une culture de la collaboration,
contrairement au sud du pays, où les
communes sont plus importantes et plus
à même d’agir de façon autonome. Par
exemple, une petite commune n’aura pas

les ressources administratives nécessaires
pour participer à un projet européen. Et
quand elle décidera d’agir concrètement
sur le terrain, elle touchera rapidement à
ses limites géographiques. L’idée du Parc
naturel est de se rassembler afin d’être plus
efficaces. Nous réunissons des représentants
des communes et de l’Etat qui s’échangent
et s’accordent sur des mesures à prendre».
«En effet, entre une commune située au sud
ou au nord du Parc, les priorités peuvent
être divergentes. Mais la fréquence de nos
réunions et le fait qu’elles se déroulent
à toutes sortes de niveaux – technique,
environnemental, économique, et cetera –
favorise considérablement le processus de
démarche commune. Notre philosophie
est d’aborder les défis au niveau régional
plutôt que strictement local. Au-delà
de la plateforme, nous nous entendons
comme prestataire de services pour les
communes du Parc. Imaginons qu’une
de ces communes ait une idée. Elle vient
nous consulter, et notre équipe tentera de
convertir cette idée en projet et ce projet
en réalisation, notamment en impliquant
d’autres communes susceptibles d’y être
intéressées. Nous sommes source de
propositions, et notre démarche consiste
à obtenir un consensus régional. Ce mode
de fonctionnement est commun aux trois
Parcs naturels luxembourgeois».
“Nous sommes
source de
propositions, et
notre démarche
consiste à obtenir
un consensus
régional”
L’union fait la force
Concernant l’étude stratégique de 2015,
inspirée des théories économiques de
Jeremy Rifkin, Christian Kayser explique:
«Parmi les activités s’inscrivant dans cette
démarche, il y a par exemple le Pacte
Climat, dans lequel nous sommes engagés.
Il se trouve que les communes membres du
Parc naturel de la Haute Sûre et du nôtre
sont les seules à aborder ce Pacte à un
niveau régional. Nous avons pu convaincre
le gouvernement du bien fondé de notre
démarche et, notamment, obtenu une
réglementation financière favorable en vue
d’encourager les habitants de l’ensemble
des communes du Parc à opter pour des
solutions domestiques énergétiquement
efficientes. Par exemple, en ce qui concerne
les appareils électroménagers, les systèmes
de chauffage, la rénovation immobilière…
le taux est identique pour chaque habitant
d’une commune du Parc, qu’il habite à
Tandel ou à Wincrange».
«Dans un autre registre, celui de la
communication, nous avons décidé de créer
un seul site web, et non huit. Nous avons
également fait effectuer un seul sondage par
TNS-ILRES pour toutes les communes du
Parc. De manière générale, nous délibérons,
réglementons, organisons, informons et
sensibilisons…ensemble. Dans le contexte
du Pacte Climat, cela a porté ses fruits.
En effet, quatre communes du Parc se
sont vu décerner le plus haut niveau de
certification, les autres ont obtenu un score
qui dépasse les 50%. Quand on sait que
l’approche régionale des activités du Parc

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MAI 2018
DÉVELOPPEMENT DURABLE
© Photo Pierre Haas
contribue à raison de 16 à 18% aux résultats
obtenus à l’issue de l’audit du Pacte Climat,
on se rend compte de notre engagement en
matière de développement durable».
Un travail de longue haleine
«Cela fait 18 ans que je travaille pour le
Syndicat pour l’Aménagement et la Gestion
du Parc Naturel de l’Our. J’ai pu constater
que la réussite de ce genre d’initiative est
tributaire de la confiance que lui accordent
les acteurs impliqués. N’oublions pas
que chaque commune est déjà, au départ,
membre de nombreux autres syndicats.
Or, nous ne pouvons obtenir des résultats
positifs qu’en fédérant un effort collectif.
Un organisme comme le nôtre n’intervient
pas dans le principe, fondamental, de
l’autonomie des communes. Contrairement
à celui de nos confrères allemands et
français, notre avis n’est pas requis, mais
facultatif. Il faut également tenir compte
du fait que les intérêts politiques et/ou
économiques peuvent diverger d’une
commune à une autre. Il y a donc lieu
d’établir un équilibre et de trouver des
solutions qui conviennent à tous. Je ne puis
que me féliciter de l’engagement qu’ont pris
les communes de ce Parc, conjointement
avec le gouvernement, le ministère de
l’Environnement et le département de
l’aménagement du territoire ces dernières
années. Notre taux de participation à des
projets subsidiés est d’ailleurs supérieur à
celui de certaines «grandes» communes du
Grand-Duché».
“Notre approche
régionale contribue
à raison de 16 à 18%
aux résultats obtenus
à l’issue de l’audit
du Pacte Climat”
«Nous estimons que le paysage est le
capital d’une région et d’un Parc naturel.
Or, la nature et l’environnement sont
sujets à des transformations permanentes.
Nous nous devons de thématiser les
développements négatifs et de promouvoir
les changements positifs. Cela passe bien
entendu par la communication. Nous avons
notamment organisé une exposition du
photographe Raymond Clement autour
de notre patrimoine paysager. Par la suite,
les deux autres Parcs naturels ont rejoint le
projet. Chaque Parc s’est doté d’un thème
spécifique: Nous, c’était la nature et les
paysages. La collaboration entre Parcs
naturels est d’ailleurs très étroite. Nous
avons par exemple mis au point un système
d’information géographique commun, pour
les communes que nous servons, ce qui
nous a entre-autre permis de réaliser une
économie d’échelle. Nous nous sommes
également chargés, ensemble, d’assurer les
formations y étant relatives».
«Notre activité est particulièrement
variée. Pour revenir au domaine de la
culture, elle peut consister à initier ou
accompagner l’organisation d’expositions
et de festivals ainsi que de promouvoir des
artistes et galeries de la région. Si le rôle
des offices régionaux de tourisme est de
commercialiser la culture dans un contexte
interrégional lui-même inclus dans une
stratégie nationale, le nôtre est de trouver
de nouvelles impulsions pour le tourisme et
la culture». n

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88 LG
MAI 2018
DÉVELOPPEMENT DURABLE
L’économie circulaire
dans le Pacte Climat
Depuis janvier 2018, les communes ayant rejoint le Pacte
Climat peuvent s’engager à respecter une logique d’économie
circulaire. Elles y sont même encouragées par le biais d’outils
tels qu’un catalogue de mesures spécifiques mis à leur
disposition leur permettant d’obtenir une certification par
rapport à leurs initiatives dans ce domaine ainsi que par la
formation des conseillers à ce sujet.
L’économie circulaire vise donc à utiliser
les ressources de façon à concevoir
des produits qui en permettent une
réutilisation fréquente, sans qu’ils soient
affectés et ne deviennent des déchets. Pour
un bâtiment, par exemple, cela signifierait
de pouvoir construire un édifice de manière
modulaire afin que les pièces puissent être
démontées une par une en cas de nécessité
de réparation. En fin de vie du bâtiment,
chaque élément pourrait ainsi être réutilisé
dans un autre cadre.
Dans une logique d’économie circulaire, on
privilégie également le partage des objets
plutôt que la possession individuelle. Ainsi,
l’on s’oriente davantage vers une logique
de services et de communautarisation
des achats pour que plusieurs utilisateurs
puissent utiliser un seul objet.
“Limiter
la consommation
et le gaspillage
de nos ressources”
Pourquoi l’économie circulaire dans le
Pacte Climat?
Que se cache-t-il derrière le concept
d’économie circulaire?
Si une économie classique ou linéaire
a recours à certaines ressources pour la
création d’un objet et engendre donc des
déchets au cours du processus de création
et en fin de vie l’objet conçu, l’économie
circulaire en revanche tend à ne plus
produire aucun déchet afin de limiter
la consommation et le gaspillage de nos
ressources.
Ce processus doit être intégré dès le début
de la vie d’un objet, c’est-à-dire lors du
choix des ressources et matériaux et de
la manière dont il est conçu. En effet,
recycler les déchets n’est pas une démarche
suffisante puisque le produit finira dans la
majorité des cas par devenir, complètement
ou en partie, un déchet.
© Copyright : eu2005.lu/ONT
Instaurer une économie circulaire au niveau
national est un travail de longue haleine et
implique une collaboration entre différents
acteurs d’une même société. Les communes
ont donc un rôle important à jouer dans ce
processus, d’une part parce que les aspects
de l’économie circulaire les concernent en
tant qu’acteurs économiques, d’autre part
parce qu’elles peuvent initier et faciliter
la mise en place de l’économie circulaire
auprès des citoyens et des entreprises.
L’économie circulaire permet non
seulement une meilleure protection des
ressources, de l’environnement et du climat,
mais également des avantages économiques
ainsi qu’un renforcement de la cohésion
sociale par des activités de partage et de
réparation. n
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MAI 2018
BRÈVES COMMUNALES - NORD
PAR SERGE GARCIA LANG
BECKERICH
L’association sans but lucratif «D’Millen»,
qui gère le moulin historique de Beckerich,
propose un éventail impressionnant de
promenades, de visites guidées, de stages
et d’activités dans un cadre idyllique.
Ces activités variées, qui peuvent être
ludiques, artistiques, pédagogiques ou
de sensibilisation, s’adressent aussi bien
à des individus qu’à des groupes, et
peuvent être consultées en ligne.
Source: www.dmillen.lu
BRANDENBOURG
Le zoologue Laurent Schley, directeuradjoint
de l’Administration de la nature
et des forêts, a donné une conférence
intitulée «Retour du loup: coup de chance
ou catastrophe?» Destinée à informer les
habitants de la région de Fouhren sur les
comportements du loup ainsi que de sa
présence sur le territoire, cette soirée
spéciale a eu lieu le jeudi 19 avril à 19h30
à la salle des fêtes de Brandenbourg et
fut co-organisée par l’Administration et
les communes de Bettendorf, Putscheid,
Reisdorf, Tandel et Vianden.
Source: Administration de la nature et
des forêts, Diekirch
CLERVAUX
La commune de Clervaux hébergera
une exposition dédiée à l’histoire de la
présence de l’armée de l’air britannique
sur le territoire luxembourgeois. Intitulé
«The RAF and Luxembourg – 100
Years», l’événement est co-organisé par
la commune de Clervaux et l’ambassade
de Grande-Bretagne au Luxembourg.
Le vernissage aura lieu au centre culturel
du Château de Clervaux le vendredi 1 er
juin à 18h. Un programme spécial sera
organisé les samedis 2, 9 et 23 juin.
Source: www.clervaux.lu
WILTZ
Une conférence-débat sur la problématique
des centrales nucléaires environnantes
(Cattenom et Tihange) a
eu lieu le vendredi 17 avril au Lycée du
Nord. Organisée par l’amicale du lycée,
la conférence fut donnée par un ancien
élève du lycée, Patrick Majerus, expert
et chef de division à la Division de la
Radioprotection, Luxembourg-ville.
Source: www.lnw.lu
WILWERWILTZ
La huitième édition du quiltfestival, le festival international
de courtepointe de Wilwerwiltz, s’est déroulée du 10 au 13
mai. Pendant quatre jours, les villages de la commune se sont
métamorphosés en galeries géantes, vivantes et bariolées. Des
artistes du monde entier y ont présenté leurs œuvres dans des
expositions installées dans les églises, les granges, les salles
communales et les cafés des villages participants. De nombreux
cours et ateliers ont permis aux visiteurs de s’impliquer
activement dans la réalisation de cette coulisse multicolore.
Source: www.quiltfestival.lu
Photo © Sven Becker
ESCH-SUR-SÛRE
Pendant le week-end de la Pentecôte, du 19 au 21 mai, l’équipe
des Rotondes sortira de son camp de base à Luxembourg-Ville
pour organiser le festival de marionnettes dans le village de
Tadler. Durant trois jours, dans un cadre pittoresque et insolite,
petits et grands découvriront des spectacles de marionnettes
à fils ou en castelet, des ciné-marionnettes en 3D, du théâtre
d’objets, des contes et du jeu d’acteur avec musique et objets,
des concerts festifs et des sets de disc jockeys.
Source: www.rotondes.lu
VIANDEN
Le projet de modernisation d’un groupe électrogène à la centrale
hydroélectrique de Vianden a été remporté le mois dernier par
l’entreprise allemande Voith. Ce projet comprend la conception,
le calcul, la fourniture et l’installation de l’une des deux machines
les plus puissantes de la centrale. Le nouveau générateur sera
plus puissant, sa maintenance moins fréquente, et le choix de
ses composants permettra de répondre plus rapidement aux
nouvelles exigences de charge du réseau électrique desservi.
Les travaux sur la machine se termineront en 2021.
Source: www.voith.com
RAMBROUCH
Le site exceptionnel des anciennes ardoisières de Haut-
Martelange abrite le Musée de l’Ardoise. Le musée reflète
une image homogène de l’histoire bicentenaire de l’industrie
ardoisière de Martelange. Chaque premier dimanche des mois
de mai à octobre, le site du musée est ouvert en accès libre entre
11 et 18h. Une visite guidée débute à 15h à l’entrée du site.
Source: www.ardoise.lu
DIEKIRCH
Le plan d’aménagement général (PAG) de
la commune de Diekirch a été annulé par
un jugement du Tribunal administratif du
19 avril. Approuvé par le conseil communal
de Diekirch en mars 2016, le PAG avait
reçu le feu vert du ministère de l’Intérieur
en octobre 2016. Cependant, des citoyens
de Diekirch avaient introduit un recours
contre le PAG et le Tribunal administratif
leur a fait droit. Pour la commune, une
possibilité de recours subsiste.
Source: Tribunal administratif, Luxembourg
ETTELBRUCK
L’édition 2018 de Bike4Life a eu lieu le
1 er mai à d’Ettelbruck. Cette course de
type «mountain bike» dure deux heures
et s’adresse à des coureurs individuels
ou en équipe. Le parcours est un circuit
fermé dont le tour fait environ 2,5km. Le
bénéfice de la manifestation a été versé
à des projets menés dans le cadre de la
prévention contre le cancer de la peau, en
collaboration avec le ministère de la Santé.
Source: www.bike4life.lu
PARC HOSINGEN
Dans le cadre du projet interrégional Night
Light, huit régions européennes, dont le
Parc naturel de l’Our, se sont fixés pour
objectif commun de contrer activement la
problématique de la pollution lumineuse et
de valoriser davantage l’obscurité naturelle
du ciel nocturne jusqu’en 2021. Au moyen
d’un échéancier, d’une stratégie de travail
prospective et d’un budget total de plus
de 1.900.000 euros sur cinq ans, Night
Light s’appuie de manière ciblée sur un
échange d’expériences professionnelles
des régions participantes.
Source: www.naturpark-our.lu
PUTSCHEID
Situées à 1,5 kilomètres du village de
Stolzembourg, les vestiges de l’ancienne
mine de cuivre ont plus de 500 ans. Au
cours des derniers siècles, les filons du
ruisseau «Klangbaach», riches en cuivre,
ont attiré de nombreux prospecteurs dans
ce village pourtant à l’écart des grandes
régions industrielles. Aujourd’hui, le sentier
géologique permet de revaloriser les vestiges
en replaçant le site minier dans son histoire,
son contexte géologique et minéralogique,
et dans son environnement. Ces dernières
années, une partie des galeries souterraines
a été ouverte au public. Jusqu’au 28 octobre,
des visites guidées y sont organisées à 50
mètres en dessous de la surface terrestre.
Source: www.stolzemburg.lu

92 LG
MAI 2018
INTERVIEW POLITIQUE
Les jeux sont-ils déjà faits?
PAR JULIEN BRUN
Avec 30,44% des voix et 209 sièges, le CSV est sans conteste
le grand gagnant des élections communales de 2017.
Le «Chrëschtlech-Sozial Vollekspartei» s’est même offert
le luxe de s’implanter dans le Sud, et notamment à Esch-sur-
Alzette, jusqu’alors bastion historique du LSAP. Le vent des
sondages en poupe, certains commentateurs vendraient déjà
la peau de l’ours à six mois des élections législatives, mais
«les communales ne sont pas les législatives», rappelle Marc
Spautz, président du Parti chrétien-social.
Le CSV espère-t-il profiter de sa lancée
des communales pour remporter les
élections législatives ainsi que le poste
de Premier ministre?
Je l’espère, oui, mais il ne faudrait pas
confondre les deux pour autant car ce n’est
pas tout à fait le même électorat puisque les
résidents non-luxembourgeois ne votent
pas aux législatives. À en croire les dernières
élections et les sondages, c’est une bonne
affaire pour nous mais je préfère gagner les
élections et non les sondages.
Quelle stratégie politique face à une
hypothétique coalition DP, LSAP, déi
Gréng?
Notre objectif est de gagner les élections
mais aussi que les trois autres partis ne
reçoivent pas plus que 30 sièges. Car,
malgré les déclarations de non-coalition,
il est certain que dans le cas contraire, ils
feront tout pour que nous restions encore
cinq ans dans l’opposition.
C’est ensuite aux électeurs de nous dire qui
sont les gagnants avec qui nous pourrions
engager les négociations.
Il faut dire que c’est la première fois dans
l’histoire qu’une coalition fait tout pour
laisser le plus grand parti politique du pays
dans l’opposition. Le CSV a 23 sièges,
les socialistes et les libéraux 13; c’est là
une grande différence. Je pense que le
message des électeurs, il y a cinq ans, a été
celui d’une coalition entre le CSV et les
libéraux, mais ils ont préféré celle que l’on
connaît. Si je tourne la page aujourd’hui,
j’espère que les électeurs nous donneront
un mandat pour qu’il ne soit plus possible
de constituer un gouvernement sans le
CSV.
On vous sent très virulent contre le
gouvernement, est-ce que la campagne
aurait déjà commencé?
Nous venons de présenter nos listes et allons
bientôt faire de même avec notre programme
mais cela ne doit pas nous empêcher
de critiquer l’action gouvernementale,
ainsi que les cadeaux faits à gauche et à
droite. Leur campagne a commencé dès le
lendemain de la gifle électorale qu’ont reçu
les partis de la coalition gouvernementale
aux communales.
“Je préfère gagner
les élections et
non les sondages”
Quel regard portez-vous sur la communication
du DP?
On voit bien qu’ils se servent du poste
de Premier ministre pour faire passer le
message que Xavier Bettel est une personne
conviviale et qu’il a des facilités pour
discuter avec les gens mais il faut aussi
regarder la réalité. S’il est présent sur la
scène internationale avec Macron, Michel
et Merkel, il est aussi le grand absent
de la politique nationale qu’il cède à ses
ministres.
Manque-t-il une génération de jeunes
au CSV?
Certes, Vivianne Reding est la plus âgée
avec 67 ans mais nous avons beaucoup
de candidats de 20 à 40 ans. C’est là un
grand changement au sein du parti même
si, ne l’oublions pas, Michel Wolter avait
commencé à 21 ans.
Quels seront les grands thèmes des
élections législatives selon vous?
Je dirais les politiques sociales et de travail.
Même si le gouvernement déclare que la
situation est meilleure qu’avant et que,
certes, notre situation est meilleure que
celle de nos voisins, le «Sozialalmanach»
de la Caritas, ainsi que les déclarations de
la Chambre des Salariés dénoncent tout
de même des problèmes de pauvreté et
d’emplois.
Quel regard portez-vous sur les 120
millions d’euros d’investissements
luxembourgeois d’ici 2028 en
terres lorraines pour améliorer les
infrastructures de mobilité?
Ce n’est pas la première fois et je crois
qu’il est important que nous cherchions
des solutions de mobilité et l’une d’elle, est
la construction de P&R à la frontière. Le
Luxembourg profite de la main-d’œuvre
frontalière et il faut investir dans des projets
précis, notamment en matière de mobilité.
C’est un bon début mais je suis sûr qu’il
y aura d’autres projets transfrontaliers à
l’avenir.
Pensez-vous que la situation
démocratique actuelle sera tenable
lorsque les résidents étrangers seront
majoritaires dans le pays?
Le CSV pense à la création d’une
Chambre, qui, à l’image des chambres
professionnelles, représenterait les intérêts
des résidents non-luxembourgeois et des
frontaliers et prendrait position sur tous les
sujets qui les concernent.
Avec le résultat clair de 80% contre le
droit de vote des étrangers aux élections
législatives, je ne vois pas ce qu’on pourrait
faire d’autre d’ici les cinq à dix ans à venir. n

Marc Spautz

94 LG
MAI 2018
BRÈVES MINISTERIELLES
PAR RAOUF HATIRA
Ministère du Développement
durable et des Infrastructures
Les textes relatifs à la refonte de la loi des
marchés publics sont entrés en vigueur
le 20 avril 2018, en conformité avec la
Stratégie Europe 2020 de la Commission
européenne favorable à une croissance
intelligente, durable et inclusive. Ces
nouvelles dispositions légales visent à
faire de la qualité un aspect central dans
les achats publics, et à mettre les volets
social et environnemental au cœur des
préoccupations, tout en luttant contre la
concurrence déloyale par le nivellement
des prix vers le bas au détriment de la
qualité.
Source: SIP
Dans le cadre du Supply Chain Day au
Cargo Centre du Findel, le secrétaire
d’État au Développement durable et aux
Infrastructures, Camille Gira, a signé la
première lettre de voiture électronique
pour un transport routier pour le compte
de Cargolux entre les aéroports de
Luxembourg et de Schiphol. Grâce à cette
nouvelle technologie, l’ensemble des
données de transport dématérialisé est mis
à jour en temps réel dans un cloud sécurisé
et accessible à l’ensemble des intervenants
de la chaîne transport: opérateurs,
expéditeurs et destinataires. Source: SIP
Ministère des Affaires
étrangères et européennes
Selon les données officielles recueillies par
l’OCDE, le Luxembourg a su maintenir
l’aide publique au développement (ADP)
à un niveau égal ou supérieur à 0,7%.
En 2017, le Luxembourg a consacré
1% de son revenu national brut (RNB) à
l’assistance aux pays en développement,
ce qui le place en deuxième position,
selon la classification de l’APD en relation
avec le RNB.
Source: SIP
Lors de la Journée portes ouvertes des
institutions, le ministère des Affaires
étrangères et européennes a ouvert
au public les portes de son bâtiment
Mansfeld et de l’Hôtel St. Augustin
de la Direction de la coopération
au développement et de l’action
humanitaire. Les visiteurs ont eu l’occasion
de découvrir de l’intérieur le bâtiment le
plus ancien de la Ville-Haute, le Mansfeld,
et de s’informer de manière ludique sur
les objectifs de développement durable
et sur l’engagement du Grand-Duché
dans la coopération au développement.
Source: SIP
Ministère de l’Economie
Dans le cadre du projet d’acquisition des usines du groupe
italien Ilva par ArcelorMittal, le ministre de l’Économie,
Étienne Schneider, est intervenu auprès du président de
la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de
la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe
Verstager, pour dénoncer la position de la Commission qui
oblige ArcelorMittal à céder plusieurs usines en Europe, dont
notamment le site de Dudelange. “Toute procédure de vente
ne saurait que conduire ce site vers une période d’incertitude
nuisible à la préservation d’une base industrielle traditionnelle
au Luxembourg”, a estimé le ministre de l’Economie.
Source: Ministère de l’Economie
Xavier Bettel
Ministère d’Etat
Le Premier ministre, ministre d’État, Xavier Bettel, a ouvert le
cycle des consultations citoyennes sur l’Union européenne.
Lancées au sein de l’Union à l’initiative du président français,
Emmanuel Macron, ces consultations sont nées d’un sentiment
de déconnexion entre les européens et les décisions prises à
Bruxelles. 26 États membres ont répondu présents à cette initiative,
dont le Luxembourg.
Source: SIP
Ministère des Finances
La finance durable était un des thèmes majeurs développé par
le ministre des Finances, Pierre Gramegna, lors de sa visite à
New York courant du mois d’avril. En plus de son entrevue avec
Elliott Harris, économiste en chef de l’Organisation des Nations
unies sur les défis de la finance climatique, le ministre s’est
entretenu avec les responsables de la Rockefeller Foundation.
Les deux parties ont évoqué la possibilité de développer la
finance à impact social, au travers du Luxembourg, une manière
de se donner de la visibilité à l’international aussi bien auprès
de l’institutionnel que le privé.
Source: SIP
Ministère de la Santé
La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, le ministre de la Sécurité
sociale, Romain Schneider, et le ministre du Travail, de l’Emploi
et de l’Economie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, ont
participé à la 12 e édition du Forum de la Sécurité et de la Santé
au Travail. Le forum s’inscrit dans la stratégie nationale de
prévention VISION ZERO. Les thèmes forts de cette édition sont
la responsabilisation, la formation et la sensibilisation. VISION
ZERO ne signifie pas pour autant que le risque au travail est nul,
mais qu’il faut en réduire au maximum les sources potentielles.
Source: SIP
Ministère de l’Agriculture
Lors de sa participation au Conseil
“Agriculture et pêche” qui s’est déroulé
au Kirchberg, le ministre de l’Agriculture,
de la Viticulture et de la Protection des
consommateurs, Fernand Etgen, a
déclaré que la lutte contre le gaspillage
alimentaire est l’un des plus grands
défis des décennies à venir. Selon
l’organisation des Nations unies pour
l’alimentation (FAO), 1,3 milliard de
tonnes de la part comestible des aliments
est gaspillé, ce qui équivaut à un tiers de
la nourriture mondiale produite.
Source: SIP
Ministère de l’Economie
Dans le cadre de la stratégie nationale
“Tourisme 2022” de développement du
secteur touristique à l’horizon 2022, le
ministère de l’Économie lance un appel
à projets aux PME pour le “Tourism
Innovation Award 2018” qui s’adresse aux
professionnels du secteur du tourisme, de
l’hôtellerie et de la restauration. Pour sa
première édition, le “Tourism Innovation
Award” comporte deux catégories qui
allient innovation et préservation de la
ressource. La catégorie “Smart Tourism”,
et la catégorie “Économie circulaire et
tourisme durable”. Source: SIP
Ministère de l’Education,
de l’Enfance et de la Jeunesse
Le ministère de l’Education, de l’Enfance
et de la Jeunesse a créé quelque 400
nouveaux postes pour renforcer les
besoins spécifiques et améliorer la prise
en charge dans le cadre de l’école. Au
niveau local, 150 instituteurs spécialisés
dans la prise en charge des élèves à
besoins spécifiques sont recrutés. 56
postes sont créés dans les lycées pour les
équipes socio-éducatives et les services
psycho-sociaux. Le reste des recrues est
amené à intervenir au niveau régional
et national, notamment au sein des huit
Centres de compétences spécialisés.
Source: SIP
Ministère de l’Intérieur
Dans une interview, accordée au Guide
des Communes, le ministre de l’Intérieur,
Dan Kersch a exprimé une petite
inquiétude face à la tendance à créer de
gros syndicats à vocation multiple. «Le
danger est que le citoyen perde de son
influence directe sur le service et ceux
qui en décident la mise en œuvre». Le
ministre se dit plutôt favorable à des
syndicats à vocation unique et dont les
délégués, au fait des réalités du terrain,
sont issus des premiers élus. Source: SIP

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96 LG
JUILLET/AOÛT 2017
«O país do desassossego»
Au pays de l’intranquilité
PAR JULIEN BRUN
PORTRAIT
Venus pour de meilleurs lendemains, emmenant avec eux
enfants, langue chantante et traditions gorgées d’un soleil du
Sud, les Portugais représentent aujourd’hui un cinquième
de la population nationale. Portrait de Carlos Pereira
Marques, l’ambassadeur du Portugal au Luxembourg, mais
aussi d’une communauté ô combien attachante.
L’Ambassadeur
Les photographies de la fin du XIX e
siècle qui ornent les murs du salon sont
des souvenirs de sa ville natale. Agueda se
trouve entre Porto et Coimbra, dans cette
région du centre du Portugal régulièrement
meurtrie par les flammes des feux de forêts.
L’ambassadeur se souvient des jeux avec
ses cousins dans le jardin de ses grandsparents
où il aimait passer ses vacances et de
l’importance des moments où se réunissait
toute sa famille.
L’élève studieux et appliqué apprend la
langue de Molière sur les bancs de l’école
publique à une époque où l’Hexagone était
encore la promesse d’un eldorado pour la
diaspora portugaise. La France compte deux
millions d’habitants d’origine portugaise.
Carlos Pereira Marques commence des
études de droit en 1979 à l’Université
Catholique de Lisbonne et «le choix des
études était encore largement orienté par
les parents; les étudiants ne changeaient
que très rarement de filière», nous dit-il,
avant d’ajouter que «heureusement, cela a
changé». Si cinq ans plus tôt, la Révolution
des Œillets avait déchu le dictateur Salazar
et son «Estado Novo», (régime autoritaire,
conservateur, catholique et nationaliste);
l’enseignement universitaire restait encore
très théorique, «presque médiéval». Le
jeune homme sensible à l’architecture,
à la littérature, aux arts et qui rêvait de
domaines intellectuels où sa créativité
aurait pu s’exprimer, devait engloutir des
volumes théoriques pour les régurgiter
aux examens. C’est avec la désillusion du
droit au cœur que l’étudiant décroche son
diplôme et en 1985, il réussit le concours
public du ministère des affaires étrangères.
Carlos Pereira Marques a couvert
différents volets de la carrière
diplomatique: deux postes bilatéraux en
Suisse et en Angola, trois expériences
multilatérales et deux représentations
consulaires à Berne et Johannesburg. Il
s’est aussi occupé des affaires européennes
et a été l’adjoint diplomatique du
Président de la République, Jorge
Sampaio. Il devient Ambassadeur du
Portugal au Grand-Duché en 2014 et
découvre les liens d’amitié qui unissent
les deux pays mais aussi «la capacité
luxembourgeoise de se projeter dans le
futur en se réinventant continuellement».
À la visite récente du Premier ministre
portugais António Costa à son homologue
luxembourgeois, cinq accords ont été
signés dans les domaines des startups, du
tourisme, de la recherche, de l’espace et
de l’éducation.
“L’âme
portugaise est
résolument
tournée vers la
modernité”
Il y a une différence fondamentale entre
quitter les terres qui nous ont vus naître
dans le cadre de ses fonctions officielles et le
faire pour trouver de meilleurs lendemains;
cette différence, c’est l’intranquilité [1] de
l’irréversible.
[1] «O país do desassossego» Référence au Livre de l’Intranquillité du poète Fernando Pessoa.

Carlos Pereira Marques

Portrait d’une communauté
Pays couché sur l’Atlantique, son Histoire
est empreinte du goût des conquêtes et sa
Culture, imprégnée des effluves qui vont
des Açores au cap de Bonne-Espérance
et du Brésil au Japon. Si le pays compte
aujourd’hui 10 millions d’habitants, 80
millions d’individus à travers le monde ont
un lien avec le Portugal.
Au XX e siècle, l’émigration portugaise fuit
l’autoritarisme de Salazar et trouve refuge
en France dans les années cinquante. Dix à
quinze ans plus tard, elle se dirige vers un
Luxembourg à la charnière économique
d’une activité sidérurgique maigrissant qui
fera bientôt place à un secteur bancaire en
pleine construction.
À la différence de la France où les
communautés espagnole, portugaise, puis
maghrébine et subsaharienne qui vivaient
entre-elles se sont rassemblées autour
de la culture autochtone dominante, la
communauté portugaise du Luxembourg
vivait dans les mêmes quartiers, travaillait
dans les même secteurs d’activités et se
réunissait dans les mêmes espaces. Ainsi, à
2.000 kilomètres de leur pays d’origine, ils
ont pu faire perdurer certaines traditions
dont l’usage de la langue. En arrivant
sur le territoire, la grande majorité de
l’immigration portugaise était monolingue
mais de par la proximité linguistique
des langues romanes et parce qu’au
Luxembourg, le français rempli à la fois la
fonction de langue communicationnelle et
administrative, ils l’ont adopté comme un
outil d’intégration.
La deuxième, troisième et déjà quatrième
génération sont nées sur ce territoire et
ont fréquenté son école. Elles parlent le
portugais à la maison, le français dans
l’espace public et regarde la télévision
allemande. Le luxembourgeois appris dans
les cours des récrés, dans les clubs sportifs,
aux fils des amitiés, devient la langue
structurante de la pensée.
“Une poésie
nostalgique
de Pessoa qui dit
le monde”
L’ambassadeur Carlos Pereira Marques parle
d’une bonne intégration mais qui, au regard
de l’ancienneté de la communauté, n’est pas
suffisante. Il prend pour exemple la classe
politique: «aucun député d’origine portugaise,
si peu d’élus et un seul ministre (ndrl: celui de
la Justice)». Si les Portugais du Luxembourg
ne sont pas assez nombreux à s’inscrire et
à se présenter sur les listes électorales, c’est
peut-être parce que la politique de leur pays
d’origine leur semble trop éloignée pour y
participer et que celle de leur pays d’adoption
est trop hermétique. Toujours est-il que de ces
abîmes de l’entre-deux où résident presque
la moitié de la population nationale, les voix
des «étrangers» en général et des portugais en
particulier, peinent à faire surface.
L’âme portugaise
Ce que Carlos Pereira Marques nomme
«l’âme portugaise» n’est pas enfermée
dans le roman national qui conte encore
aux écoliers les fictions héroïques
de personnages pourtant ô combien
historiques. Elle ne saurait être résumée
par les stéréotypes d’un maçon fêtant un
but de Ronaldo avec une Sagres à la main et
même les drapeaux de joies qui inondent les
rues à la victoire d’une grande compétition
sportive ne peuvent l’incarner.
Si âme portugaise il y a, elle est l’émotion
des jeunes filles en larmes écoutant la
«Serenata Monumental Queima» sur le
parvis de l’Université de Coimbra, elle est
la voix courageuse d’Amalia Rodrigues qui
se déchire en chantant Lisbonne comme
l’écume d’une vague sur les rochers
d’Alentejo, elle est la force fraternelle de
Zeca dans «Grândola Vila Morena», elle
est la poésie nostalgique de Fernando
Pessoa qui dit le monde, et l’œuvre
ironique, cynique et tragique de Camilo
Castelo Branco qui raconte les Hommes,
elle est ces repas gargantuesques où les
familles se retrouvent comme par nécessité
ontologique. Toute chargée de son passé,
l’âme portugaise est résolument tournée
vers la modernité, elle est un pont entre les
individus, une incroyable volonté d’aller
vers l’autre avec bienveillance, une note
mélancolique et cadencée sur la partition
européenne. n

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Lëtzebuerger Gemengen 210 Mai 2018