A. COSTINESCU - ALBUM 2018

est le taux de philosophie et quel est celui
de la religiosité dans la représentation du
nu d’une jeune femme évoquée dans sa
pleine pureté, avec ses formes physiques
appétissantes et vulnérables.
La femme, le sujet élaboré de ses
dessins, est représenté en lignes
ondoyantes, obtenues des modulations
du dessin, des traces curvilignes qui
caressent la rétine, en la faisant parcourir
des tracées d’hyperbole et de parabole
qui composent harmonieusement l’image
construite sur des formes courbes,
féminines. Par la trace interrompue ou
continue de l’instrument de travail,
pinceau imbibé en noir, carbon, pastel ou
encre, Augustin Costinescu nous donne
une leçon de style concernant les
possibilités infinies de l’imagination de
représenter le même motif artistique
dans des variantes qui tiennent de la
réévaluation des moyens d’expression.
Parallèlement à l’investigation réaliste de
l’anatomie, tout en respectant les critères
compositionnels des proportions
mythologiques et ostéologiques, l’artiste
donne une interprétation au corps,
gardant les limites du figuratif,
amplifiant les notations lyriques de
l’image par le raffinement de la ligne, par
l’attitude digne et la tenue élégante de
l’allure. Le modèle d’atelier continue
d’attirer l’attention de l’artiste, en le
rendant par des croquis, des études et
des esquisses, dominés d’un fort
caractère critiques.
Représentant la femme en minimum
de lignes, parfois en accents de couleur,
pour rendre plastique une fois de plus
l’expression esthétique du dessin,
l’artiste exécute une synthèse complète
du sujet, ayant l’avantage de la
visualisation rapide, de l’impact direct
sur le regard, suite à une transmission
implicite de l’idée et de l’émotion. La
notation rapide, invoquant la
calligraphie élégante des maîtres
classiques, reçoit une interprétation
personnelle de la part de l’artiste qui, de
la désinvolture et la simplicité du geste
arrive à l’écriture d’une calligraphie
vibrante de lignes à rôle d’onduler le
drapage des robes de certaines danseuses
de cabaret et de ballerines effilées, créant
des rythmes et des tensions plastiques,
évoquant en même temps un
mouvement continu. Il apparaît souvent
la note de peinture obtenue par les
mêmes tonalités ouvertes dont les effets
ultimes sont semblables aux tendances
fauves de toiles.
S’appuyant d’une main paresseuse du
dossier de la chaise ou ayant la tête
couverte d’un chapeau dans le vent, le
personnage féminin est traité en lignes
également grosse, minces ou intermédiaires,
c’est-à-dire modulées, afin de
rendre la lumière et l’ombre par des
suggestions métaphoriques d’interprétation.
Le nu schématise le prototype de
l’état de grâce, qui caractérise les
représentations féminines de l’œuvre
d’Augustin Costinescu. Devant une tasse
de café, les dames graphiées semi-nu
affirment la concision graphique à laquelle
peut arriver la maîtrise de l’artiste ainsi que
le jeu de volumes en alternance plan
rapproché – éloigné. A travers le temps, les
dessins qui représentent le nu et la beauté
féminine sont devenus parfois des
interprétations plus libres du point de vue
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