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La Visionnaire
Le mot « vision » est dérivé du latin « videre » — voir. D’un
point de vue biblique, voir, signifie beaucoup plus qu’une
perception simplement extérieure de la réalité. Cela signifie
plutôt un discernement aimant, l’accès à une compréhension
de l’essentiel et, en fin de compte, une vision intuitive et
une connaissance de Dieu. Sainte Hildegarde était une
bénédictine tellement familière de la Bible, qu’elle étudiait
quotidiennement. Dans la prière et la contemplation, elle
a reçu ce qu’elle appelle elle-même comme « une connaissance
des Ecritures ». En conséquence, ses œuvres sont une large
interprétation holistique des écritures dans une vision de
forme allégorique. Ce qui est vraiment spécifique à propos
des visions d’Hildegarde, c’est qu’elles commencent presque
toutes par les mots « et vidi », et cela peut être expliqué en
cinq points:
Qu‘est ce qui est intrinsèquement la fonction
première de chacun et de tous les chrétiens — bien
que pour la plupart le chemin ne soit pas
spectaculaire — et qui a été particulièrement
accordé à la prophète du Rhin?: le don et la tâche
de ne pas devenir obsédé par les beautés et les
difficultés de la vie de tous les jours, de ne pas
être confiné par des horizons limités, de ne pas
être absorbé par les demandes majeures ou
mineures d‘un lieu ou d‘un moment, mais de voir
plus loin que le bout de son nez, au-delà de notre
existence propre, et afin d‘apercevoir le monde
dans sa totalité et dans toute son histoire.
Stephan Ackermann
Evêque de Trèves
p Quand enfant déjà, Hildegarde a été appelée par Dieu à une
voie spéciale et a vécu toute sa vie dans une profonde
proximité avec son Créateur.
p Dans son travail quotidien des Ecritures, à la lumière de la
Foi, avec comme arrière-plan l’éducation universelle des
secrets de Dieu.
p Le fait qu’elle ait vu intérieurement et sans interruption
de nouvelles images visionnaires.
p Qu’elle les ait écrites à la demande de Dieu.
p Et ensuite interprétées théologiquement et
spirituellement.
« En tout cas, les visions que j‘ai vues, ce n‘est pas dans des
songes, ni en dormant, ni dans le délire, ni par les yeux du
corps ni par les oreilles de l‘homme extérieur, ni dans des
lieux cachés que je les ai perçues, mais c‘est en étant
éveillée, avec toute mon attention, avec les yeux et les
oreilles de l‘homme intérieur, en des lieux découverts, que,
selon la volonté de Dieu, je les ai reçues. Comment cela se
fait-il ? Il est difficile à un homme de chair de le découvrir »
Hildegarde, Liber Scivias
« Et écris-le en te fondant non pas sur le langage de
l‘homme, non pas sur l‘intelligence de l‘invention
humaine, non pas sur la volonté humaine
d‘organisation, mais en te fondant sur le fait que tu
vois et entend cela d‘en haut, dans le ciel, dans les
merveilles de Dieu. »
Hildegarde, Liber Scivias