Sainte Philippine Duchesne

Marie-France Carreel
Sainte Philippine
Duchesne
Aller semer l’Évangile par-delà les frontières
Sur la route des saints
35

Sur la route des saints
35
Sainte Philippine
Duchesne
Aller semer l’Évangile par-delà les frontières
Marie-France Carreel, r.s.c.j.

Dans la même collection (derniers titres parus) :
Lambert Louis Conrardy, n o 22
Alberto Hurtado, n o 23
Ignace de Loyola, François Xavier, Pierre Favre, n o 24
Eustache van Lieshout, n o 25
Marie-Eugénie Milleret, n o 26
Claude La Colombière, Marguerite-Marie Alacoque, n o 27
Joseph Anciaux, n o 28
Anne de Jésus, n o 29
Mgr Óscar Romero, n o 30
Saint Jean Eudes, n o 31
Marie-Martine Bourtonbourt, n o 32
Saint Dominique, n° 33
Giovanni Cagliero, n° 34
Collection dirigée par Hubert Jacobs, s.j.
Marie-France Carreel, religieuse du Sacré-Cœur, est docteur
en sciences de l’éducation de l’Université Lumière Lyon 2. Elle
a enseigné au Séminaire interdiocésain d’Avignon, à l’Institut
catholique Saint-Jean et au Centre de formation de professeurs
des écoles de l’Enseignement catholique de Marseille.
© 2017, Éditions jésuites
Belgique : 7, rue Blondeau, 5000 Namur
France : 14, rue d’Assas, 75006 Paris
Dépôt légal : D.2016, 4323.20
ISBN : 978-2-87356-773-6
Maquette : Jean-Marie Schwartz
Imprimé en Belgique

Introduction
L
’année 2018 est l’occasion de faire mémoire de sainte
Philippine Duchesne, religieuse du Sacré-Cœur, qui
fonda en 1818 la première école de filles aux confins des États
américains et des tribus indiennes. Le présent ouvrage, Aller
semer l’Évangile par-delà les frontières, est l’un des moyens
mis à la disposition de la famille internationale de la Société
du Sacré-Cœur pour célébrer le bicentenaire de son départ
de Bordeaux et de son arrivée en Louisiane. Il invite le lecteur
à s’embarquer en compagnie de Philippine Duchesne. Le
voyage est balisé en cinq étapes. Ici et là, aux détours de
ses traversées intérieures, maritimes ou locales, cette figure
de proue pourra nous interpeller et nous rejoindre sur nos
propres chemins. Il s’agira alors d’une rencontre…
Le premier chapitre, « Le temps d’un long désir », déploie
les trente-cinq premières années de sa vie. Âgée de vingt ans
lorsqu’éclate la Révolution française, Philippine Duchesne
voit son projet personnel contrecarré. Les vœux de religion
sont interdits et la communauté des Visitandines où elle est
novice à Grenoble est expulsée et spoliée. Avec sa cousine et
amie, Joséphine Savoye de Rollin, elle visite les prisonniers, se
trouve ainsi en contact avec le plus sordide et le plus saint de
la société grenobloise. Après la Terreur révolutionnaire, elle
choisit d’instruire quelques garçons des rues et entreprend
la réouverture de Sainte-Marie-d’en-Haut.
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Le deuxième chapitre, « Faire connaître le Cœur du Christ
jusqu’au bout du monde », présente les intuitions spirituelles
de Philippine Duchesne. Tout d’abord l’orientation éducative
mise en œuvre à Sainte-Marie-d’en-Haut, dès sa réouverture
en décembre 1801, suivie en 1804 de la réunion de sa
communauté à la Société du Sacré-Cœur. Ensuite, Philippine
comprend, à travers une vision, que le Seigneur la destine à
instruire les Indiens du Nouveau Monde. Elle attendra cependant
douze ans avant de pouvoir réaliser cet appel missionnaire.
Le troisième chapitre, « La femme au cœur de chêne »,
suit le dépouillement intérieur de Philippine, de la traversée
de l’Atlantique jusqu’aux premières années au Missouri.
Désillusions et contrariétés la conduisent à se laisser conformer
au Christ dans son Incarnation. La vague de fond qui
la guide et la soutient s’appuie sur la confiance en la Providence.
Le quatrième chapitre, « Aller toujours plus loin », montre
la vigueur de son élan missionnaire qui rebondit, quels que
soient les obstacles et les déconvenues. En un laps de temps
relativement court, six implantations se réalisent au Missouri
et en Louisiane. Quant à son projet d’instruire les Indiens, il
se situe sur un horizon qui s’éloigne toujours… L’école des
Indiennes à Florissant, puis son séjour au village potawatomi,
à Sugar Creek, au Kansas, s’avèrent de courte durée.
Néanmoins, son cœur et ses activités ne s’en détournent
pas.
Le cinquième chapitre, « La femme qui prie toujours »,
revient sur ce qui anime le cœur de Philippine et lui permet
d’être fidèle aux promesses faites à Sophie Barat, sa
supérieure générale, avant son départ de France. Sa liberté
intérieure lui ouvre un chemin d’abandon au Christ qu’elle
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veut aimer et servir en toutes choses, par-delà les frontières
culturelles ou relationnelles. Son humilité en est le signe.
O

1
Le temps d’un long désir
Une famille, une éducation
Dans une ville du Dauphiné
Philippine Duchesne est originaire de Grenoble, ville fortifiée,
peuplée de 20 000 habitants, entourée de la Chartreuse
et du Vercors. Comme le disait Stendhal, au bout de chaque
rue on aperçoit une montagne. Il en est ainsi dans la Grand-
Rue où est née Philippine Duchesne au n° 4, le 29 août 1769,
deuxième enfant de Pierre-François Duchesne et de Rose-
Euphrosine Perier.
La famille Duchesne-Perier fait partie de ceux qui contribuent
au développement de la vie intellectuelle et économique
du Dauphiné, composé à cette époque de la Drôme,
des Hautes-Alpes, de l’Isère, de la principauté d’Orange et
d’une partie du Rhône. M. Duchesne, avocat au parlement
delphinal, est fort apprécié pour la droiture de ses plaidoiries.
Il fonde et dirige en 1781 la première bibliothèque publique
de Grenoble. Ses études de droit à la faculté d’Orange l’ont
ouvert aux nouvelles conceptions de la justice sociale ; c’est
pourquoi il n’hésite pas à s’engager pour promouvoir des
réformes, tout en soutenant le maintien de la royauté. On
peut dire de lui qu’il est l’homme du seuil entre l’Ancien
Régime et la Modernité. Rose-Euphrosine, sa femme, garde
les valeurs chrétiennes traditionnelles. Sa conception de
l’éducation est partagée par Marie-Charlotte, sa belle-sœur.
9

En lecture partielle…

Table des matières
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. Le temps d’un long désir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Une famille, une éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Aux frontières de l’humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Les martyrs de Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
À l’heure des séparations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Faire connaître le Christ jusqu’au bout du monde . . . . . . . 19
De 1801 à 1804 : « Préparer la demeure… » . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Vers les Indiens d’Amérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
En route vers le Nouveau Monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. La femme au cœur de chêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Premières désillusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Des obstacles infranchissables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Un nouveau chemin spirituel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4. Aller à la rencontre… toujours plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Les réalisations se succèdent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
« Au loin dans le monde » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5. « La femme qui prie toujours » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
De Sainte-Marie-d’en-Haut à Sugar Creek . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
S’unir aux dispositions du Cœur du Christ . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Dans la ronde des saints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Prière des femmes potawatomies
à l’annonce du décès de sainte Philippine Duchesne . . . . 69
Notes de l’ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Achevé d’imprimer le 20 septembre 2017
sur les presses de l’imprimerie Bietlot, à 6060 Gilly (Belgique).

Sur la route des saints
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ISBN 978-2-87356-773-6
Prix TTC : 7,95 €
Sainte Philippine Duchesne
Sainte Philippine Duchesne (1769-1852) est
originaire de Grenoble. En 1801, elle obtient
l’ouverture du couvent de Sainte-Marie-d’en-
Haut, fermé par les révolutionnaires en 1792,
et entre dans la Société du Sacré-Cœur en
1804. Sa vocation missionnaire se confirme
en 1806, mais ne se réalise qu’en mars 1818.
Elle s’embarque pour la Louisiane et fonde, à
Saint-Charles du Missouri, la première école
de filles à la frontière des tribus indiennes et
du Congrès américain.
Sa figure spirituelle fait sens aujourd’hui. Face
aux préjugés raciaux, elle oppose un cœur
sans frontière. Devant la grande précarité qui
l’attend au Missouri, la confiance en la Providence
est son levier. Par-delà l’extrême lenteur
des communications outre-Atlantique, la
fidélité à ses promesses maintient l’union à la
Société du Sacré-Cœur.
9 782873 567736