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Essais & Simulations n° 131

Les Bureaux d’études face aux défis des données toujours plus denses

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DOSSIER 42 40<br />

Les Bureaux<br />

d’études face aux<br />

défis des données<br />

toujours plus denses<br />

Mesures 32<br />

Spécial CEM : méthodes et<br />

technologies à l’honneur<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 22<br />

Des moyens d’essais toujours plus<br />

importants dans la construction<br />

N° <strong>131</strong> • December 2017 • 25 €


Pourquoi cette palette de couleurs si spéciale?<br />

Visualisation du niveau de pression acoustique émis par la<br />

membrane d’un haut parleur dans une enceinte basse réflexe.<br />

8% des hommes et 0,4% des femmes connaissent la réponse<br />

à la question. Cette palette de couleurs a été créée pour que<br />

les personnes atteintes de déficiences visuelles des couleurs<br />

puissent interpréter précisément les résultats de simulation.<br />

La palette de couleurs Cividis, propriété du Pacific Northwest<br />

National Laboratory, est désormais disponible dans le logiciel<br />

COMSOL Multiphysics® pour simuler les designs, dispositifs<br />

et procédés dans tous les domaines de l’ingénierie, de la<br />

production et de la recherche.<br />

comsol.com/release/5.3a


ÉDITORIAL<br />

Ne pas négliger<br />

la réalité du Big Data<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

La récente annonce de Bull (filiale du groupe Atos) à l’automne dernier de<br />

créer un laboratoire d’essai de supercalculateurs à Angers démontre combien<br />

l’engouement – ou plutôt la nécessité – que nourrit l’industrie envers le<br />

calcul hautes performances (HPC) et le besoin de recourir au Big Data, est bel est<br />

bien présent. Le marché reprenant des couleurs et les carnets de commandes en<br />

hausse s’ajoutent aux tendances déjà bien réelles de la customisation des produits<br />

et de la prise en compte de leur cycle de vie, de la nécessité de répondre plus<br />

rapidement aux demandes des donneurs d’ordres et de<br />

s’adapter aux nouveaux matériaux voire à de nouveaux<br />

procédés de fabrication tels que l’impression 3D.<br />

Dans ce contexte, la simulation numérique devient plus<br />

que jamais un élément incontournable. Couplée à des<br />

moyens d’essais de plus en plus automatisés, elle s’inscrit<br />

de plain pied dans l’usine numérique, reprenant en<br />

son sein des volumes de données toujours plus denses et<br />

plus complexes.<br />

« En matière de gestion<br />

des données de simulation,<br />

les éditeurs enrichissent<br />

l’offre mais peinent<br />

encore à convaincre les<br />

industriels. »<br />

Mais comment s’en sortir sans une solution véritablement efficace et performante<br />

permettant de mieux gérer les données de simulation ? À ce jour, les<br />

outils PLM et PDM ne répondent pas aux besoins des ingénieurs calculs de traiter<br />

les dizaines voire les centaines de milliers d’objets qu’ils génèrent en l’espace<br />

d’une opération. Les éditeurs de logiciels de simulations enrichissent l’offre mais<br />

peinent encore à convaincre. Or ne pas prendre dès aujourd’hui la mesure de la<br />

gestion des données de simulation, c’est aller à l’encontre de la réalité de l’industrie<br />

et de ses besoins de demain. ●<br />

Olivier Guillon<br />

Envie de réagir ?<br />

@EssaiSimulation<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

85 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette, Impression :<br />

Pauker Holding Kft.<br />

11-15 Baross utca<br />

H -1047 Budapest - Hongrie<br />

N°ISSN :<br />

1632 - 4153<br />

Commission paritaire :<br />

0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : <strong>131</strong><br />

Date : décembre 2017<br />

RÉDACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Alain Bettacchioli (Thales Aliena<br />

Space), Anca Dieudonné (Safran<br />

Electrical & Power), Paul-Éric<br />

Dupuis (Airbus Defence and<br />

Space), Jérôme Genoulaz (Safran<br />

Electrical & Power), Charles Jullien<br />

(Safran Electrical & Power), Vincent<br />

Lascoste (Rohde & Schwarz<br />

France), Pietro Nali (Thales Alenia<br />

Space – Italie), Guillaume Pélissier<br />

(Airbus Defence and Space),<br />

Sara Richardson (Proto Labs),<br />

Christophe Théroude (Airbus<br />

Defence and Space).<br />

Comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ),<br />

Commission Revue de l’ASTE :<br />

André Coquery (responsable -<br />

MBDA France), Patrycja Perrin,<br />

Yohann Mesmin (Siemens Industry<br />

Software), Alain Bettacchioli<br />

(Thales Aliena Space)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

PHOTO DE COUVERTURE :<br />

Crédit : teekid (iStock)<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine <strong>Essais</strong> &<br />

<strong>Simulations</strong> :<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I1


SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

SPÉCIAL BUREAUX D’ÉTUDES<br />

49<br />

49 - Garder un œil critique vis-à-vis des outils de simulation<br />

51 - Le rôle des données devenu capital en simulation<br />

53 - La gestion des données de simulation pour répondre aux besoins<br />

de l’industrie 4.0<br />

55 - La simulation comme salut des entreprises innovantes<br />

58 - Areelis poursuit son développement en faisant évoluer ses activités<br />

ACTUALITÉS<br />

6 - Première mise à l’eau pour le<br />

ferry hybride électrique en Finlande<br />

6 - Une nouvelle plateforme d’essais<br />

solaires pour le Cetiat à Villeurbanne<br />

7 - Un nouvel outil d’essai unique<br />

en France dans le domaine de la<br />

combustion aéronautique<br />

7 - Renault trucks expérimente la<br />

réalité mixte pour le contrôle qualité<br />

de ses moteurs<br />

8 - Les essais, meilleur rempart<br />

contre les risques dans l’industrie<br />

ESSAIS ET<br />

MODÉLISATION<br />

FOCUS SUR L’AÉRONAUTIQUE<br />

10 - Journée ASTE chez Dassault<br />

Aviation sur les « Différentes<br />

approches de l’analyse modale<br />

expérimentale »<br />

11 - DySCo : la virtualisation du suivi<br />

d’essai de vide thermique satellite<br />

façon Airbus Defence and Space<br />

14 - La mesure par imagerie : un outil<br />

pour les ingénieurs en simulation de<br />

l’aéronautique<br />

16 - « Seuls ceux qui ont compris les<br />

défis du STM s’en sortiront »<br />

18 - Virtual Shaker Testing :<br />

un procédé de simulation très<br />

prometteur<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

22 - Une plateforme majeure pour<br />

réinventer la ville de demain<br />

24 - Des moyens performants<br />

au service de l’isolation et de la<br />

résistance thermique<br />

26 - Le FCBA et le Cetim veulent<br />

renforcer les structures face aux<br />

séismes<br />

29 - Un demi-siècle au service de la<br />

construction<br />

MESURES<br />

FOCUS CEM<br />

22 - Le poids grandissant de la CEM<br />

dans les essais<br />

34 Pour ses 20 ans, Sopavib veut<br />

créer son pôle CEM<br />

36 La Journée ASTE-Valeo du 7<br />

novembre met la CEM à l’honneur<br />

38 Les essais CEM, une autre spécialité<br />

de Valeo<br />

40 Outil de validation du design et de<br />

l’installation des câblages aéronautiques<br />

du point de vue de la diaphonie<br />

45 Nouvelle avancée dans le traitement<br />

numérique de signal hyperfréquence<br />

46 Rohde & Schwarz dévoile ses<br />

nouveaux moyens d’essai en CEM<br />

OUTILS<br />

60 - Vie de l’ASTE<br />

62 - Formations<br />

63 - Agenda<br />

64 - Sommaire du prochain numéro<br />

64 - Index des annonceurs et des<br />

entreprises citées<br />

64 - Le chiffre à retenir<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I3


Réalisez vos rêves avec<br />

l’ingénierie du futur.<br />

Simcenter : l’analyse prédictive vous ouvre<br />

les portes d’une nouvelle ère d’innovations.<br />

Faire avancer ses rêves n’a jamais été si stimulant. Des produits plus<br />

intelligents. Des procédés de fabrication plus complexes. Des cycles<br />

de conception plus courts que jamais. Le logiciel Simcenter peut<br />

vous aider. En combinant la simulation multidisciplinaire, les essais<br />

avancés et l’analyse de données, Simcenter vous permet d’explorer<br />

rapidement différentes alternatives, de prédire les performances<br />

avec plus de précision… et d’innover en toute confiance.<br />

siemens.com/plm/simcenter<br />

*L’ingéniosité au service de la vie


NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL<br />

©Messier-Bugatti-Dowty<br />

©Autodesk Navisworks Simulate<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SECTEUR À L’HONNEUR<br />

MESURES<br />

Focus sur l’aéronautique et le<br />

spatial p.10 à 21<br />

Face à la déferlante de commandes dont bénéficie<br />

l’aéronautique civile, tant chez Boeing qu’Airbus (l’avionneur<br />

européen a enregistré des chiffres records cette année en dépit<br />

de ses déboires avec la justice) mais aussi l’aéronautique de<br />

défense, les essais et les moyens de simulation numérique<br />

doivent continuer à s’adapter pour aider les sous-traitant à tenir<br />

le cap et honorer les contrats.<br />

Les essais dans le bâtiment et la<br />

construction à l’honneur p.22 à 31<br />

Face aux questions de résistance aux incendies et aux séismes<br />

ou encore la volonté de rendre les ouvrages toujours plus<br />

solides et moins énergivores, les secteurs du bâtiment et de la<br />

construction nécessitent toujours des moyens d’essais pour le<br />

moins imposants. L’inauguration de la plateforme D-Cube a été<br />

l’occasion pour <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de revenir sur un secteur<br />

en pleine mutation.<br />

De nouvelles avancées en<br />

matière de CEM p.32 à 48<br />

À l’occasion du salon RF&Microwave qui se déroulera les<br />

premiers jours de printemps à la Porte de Versailles, la<br />

rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> a décidé de faire la lumière<br />

sur les avancées dont bénéficie aujourd’hui l’industrie, tant au<br />

niveau des technologies que des méthodes et des procédés. Au<br />

programme de ce dossier, des retours d’expérience issus de<br />

grands noms tels que Valeo ou encore Safran.<br />

©Latécoère<br />

©Valeo<br />

DOSSIER<br />

Dossier : Les besoins croissants<br />

des bureaux d’études en<br />

simulation p.49 à 59<br />

Les bureaux d’études sont aujourd’hui confrontés à de multiples<br />

problématiques : prendre en compte de l’ensemble du cycle de<br />

vie dans le développement des produits, customiser ceux-ci tout<br />

en maintenant des délais de plus en plus courts… La simulation<br />

se révèle être un moyen incontournable pour relever les défis<br />

d’aujourd’hui, mais d’autres problèmes se posent au niveau de<br />

la gestion des données qu’elle génère.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I5


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

L’IMT Lille-Douai travaille sur<br />

une machine d’impression 3D<br />

innovante<br />

Le département Technologie des<br />

polymères et composites & Ingénierie<br />

mécanique, laboratoire au<br />

sein de l’IMT Lille Douai, travaille<br />

sur une machine d’impression 3D<br />

à travers un projet de recherche<br />

baptisé Lascala. Actuellement en<br />

cours de développement, cette<br />

plateforme de fabrication additive<br />

pour pièces hybrides polymères et<br />

composites de grande taille s’appuie<br />

sur un procédé innovant de dépôt de<br />

fibres en continu. La machine fera<br />

l’objet d’une présentation officielle<br />

vraisemblablement en fin d’année<br />

prochaine.<br />

Metacoustics devient Consultant<br />

Certifié Comsol<br />

Société spécialisée en R&D dans<br />

l’acoustique et les vibrations, Metacoustics<br />

a choisi Comsol Multiphysics<br />

comme logiciel de simulation<br />

numérique. Elle entend désormais<br />

fournir à ses clients un meilleur<br />

service en termes de délai et de coût<br />

et des applications directement utilisables<br />

grâce à Comsol Server. Les<br />

applications concernent par exemple<br />

l’interaction fluide-structure,<br />

l’acoustique des résonateurs ou en<br />

milieu poreux, et les métamatériaux.<br />

Le LNE devient membre du<br />

comité consultatif des unités<br />

du CIPM<br />

Lors de sa 106 e session qui s’est<br />

tenue en octobre dernier, le Comité<br />

international des poids et mesures<br />

(CIPM) a nommé le LNE membre du<br />

Comité consultatif des unités (CCU)<br />

Ce comité rassemble des experts<br />

internationaux afin de conseiller le<br />

CIPM sur les unités de mesures en<br />

général, leur réalisation ainsi que<br />

sur le développement et l’amélioration<br />

du Système international<br />

d’unités (SI), sur le plan scientifique<br />

ou technique.<br />

TECHNOLOGIE<br />

Première mise à l’eau pour le ferry<br />

hybride électrique en Finlande<br />

Après la Norvège, c’est au tour<br />

de la Finlande, territoire<br />

constitué de centaines d’îles,<br />

à mettre en œuvre un ferry hybride<br />

thermique-électrique. Objectif du pays<br />

scandinave : couvrir la moitié de ses<br />

besoins par des énergies renouvelables<br />

d’ici 2020. Dans ce contexte, la compagnie<br />

FinFerries met en circulation Elektra,<br />

un car-ferry de 90 mètres de long<br />

et 16 mètres de large pouvant accueillir<br />

environ quatre-vingt-dix véhicules qu’il<br />

transporte avec ses passagers quotidiennement<br />

entre les villes de Pargas<br />

et Nagu, au sud-ouest de la Finlande.<br />

Élaborée à Trondheim en Norvège<br />

et testée dans les conditions les plus<br />

extrêmes, la technologie BlueDrive<br />

Plus C englobe un système de stockage<br />

d’énergie, un système d’alarme et<br />

Le Centre technique des industries<br />

aérauliques et thermiques<br />

(Cetiat) a souhaité transférer ses<br />

bancs d’essais Belenos de Nîmes à Villeurbanne<br />

(Rhône) afin d’assurer le suivi<br />

des prestations. Ces équipements sont<br />

aujourd’hui installés dans un nouveau<br />

bâtiment spécialement dédié au solaire.<br />

« Nous poursuivons légitimement les activités<br />

développées depuis 2009 sur la base<br />

des connaissances et du savoir-faire capitalisés<br />

et à l’aide de moyens déjà existants »,<br />

a déclaré Emmanuel Léger, référent technique<br />

pour le Cetiat dans le domaine du<br />

solaire.<br />

Destinée à la réalisation d’essais dans le<br />

cadre normatif et de la certification, la<br />

plateforme propose aussi des prestations<br />

d’aide au développement de produits ou<br />

de surveillance et une technologie de<br />

propulsion à vitesse variable. Les batteries<br />

sont chargées avec de l’électricité<br />

produite par une centrale hydroélectrique<br />

lorsque le ferry est à quai. En<br />

cas de panne pouvant survenir à temps<br />

glacial, un moteur diesel de support a<br />

été prévu pour aider le bateau à briser<br />

la glace en cas de besoin. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www.siemens.com<br />

INAUGURATION<br />

Une nouvelle plateforme d’essais<br />

solaires pour le Cetiat à Villeurbanne<br />

La plateforme d’essais Belenos a quitté Nîmes<br />

pour s’installer à Villeurbanne<br />

d’études générales, par exemple sur un type<br />

de technologies particulières. Le Cetiat<br />

réalise aussi les essais de capteurs solaires<br />

selon la norme ISO 9806 soit in situ, soit,<br />

si les conditions météo ne garantissent pas<br />

les délais demandés, sur le banc d’ensoleillement<br />

artificiel du CEA-Ines. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www. cetiat.fr<br />

6 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ACTUALITÉS<br />

©Perceval<br />

PLATEFORME<br />

Un nouvel outil d’essai unique<br />

en France dans le domaine de la<br />

combustion aéronautique<br />

Le Coria a développé une plateforme<br />

baptisée Perceval ; celle-ci<br />

se présente comme un outil d’essais<br />

et de mesures unique en France pour<br />

la recherche de solutions innovantes de<br />

combustion aéronautique. Perceval offre<br />

aux industriels de l’aéronautique la possibilité<br />

d’effectuer leurs essais en conditions<br />

réelles de fonctionnement de moteurs, avec<br />

Chambre de combustion haute pression<br />

de nouvelles architectures de chambres de<br />

combustion.<br />

L’objectif de la plateforme est de<br />

comprendre précisément la nature des<br />

processus complexes qui se produisent<br />

dans les chambres de combustion et de<br />

mesurer leur impact en matière d’émissions<br />

polluantes. Safran, qui est le premier<br />

industriel à utiliser Perceval, récolte les<br />

données pendant les expériences réalisées<br />

via la plateforme afin d’établir et valider<br />

des modèles de combustion détaillée, ainsi<br />

que sélectionner les futures technologies<br />

d’injection de carburant pour réaliser des<br />

démonstrations grand format ou en géométrie<br />

complexe. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www.coria.fr<br />

EN IMMERSION<br />

Renault trucks expérimente<br />

la réalité mixte pour le contrôle<br />

qualité de ses moteurs<br />

EN BREF<br />

Antycip Simulation livre<br />

deux salles de réalité virtuelle<br />

à Hutchinson<br />

Antycip Simulation, intégrateur<br />

de solutions de réalité virtuelle,<br />

de salles immersives 3D et leader<br />

européen de logiciels de simulation,<br />

a récemment installé pour<br />

le centre de R&D de Hutchinson<br />

deux salles immersives de<br />

réalité virtuelle (VR) : une salle<br />

immersive cubique de quatre<br />

faces et une salle équipée d’un<br />

mur d’image 4K. Objectif pour<br />

l’équipementier : développer son<br />

activité de prototypage.<br />

Omega présente son nouvel<br />

indicateur universel DP20-<br />

1/8 DIN<br />

Le nouvel indicateur universel<br />

DP20 d’Omega, 1/8 DIN se monte<br />

dans un panneau et convient à de<br />

multiples applications. Il prend en<br />

charge des mesures universelles,<br />

notamment de thermocouple, de<br />

RTD, de process (mA et V CC), de<br />

résistance, ainsi que des valeurs<br />

de tension et de courant. L’indicateur<br />

dispose d’un accès rapide au<br />

menu à l’aide des touches d’interface<br />

frontales pour modifier les<br />

valeurs de consigne de l’alarme et<br />

la mémoire max/min.<br />

En collaboration avec Immersion,<br />

leader européen de la réalité<br />

virtuelle et de la réalité augmentée,<br />

Renault Trucks, débutera en janvier<br />

2018 dans son usine<br />

moteurs de Lyon, la<br />

première phase de<br />

tests d’un nouveau<br />

procédé de contrôle<br />

qualité plus rapide et<br />

plus fiable, intégrant la<br />

réalité mixte. Celle-ci permet d’ajouter des<br />

objets de synthèse dans l’environnement<br />

réel, sous la forme d’hologrammes, avec<br />

lesquels l’utilisateur peut interagir.<br />

Chacune des pièces du moteur, ainsi digitalisées<br />

et superposées au moteur réel,<br />

peut être vue séparément, ce qui permet<br />

de diriger l’opérateur vers certaines<br />

parties du moteur et valider une à une<br />

les étapes du processus de qualité. L’opérateur<br />

peut également,<br />

tout en gardant les<br />

mains libres, recevoir<br />

des éléments complémentaires<br />

d’aide à la<br />

décision, tels que la<br />

visualisation de plans,<br />

d’instructions de vérification, de montage.<br />

Enfin, cette technologie, qui embarque de<br />

multiples capteurs, offre la possibilité de<br />

tourner autour du moteur. •<br />

EN SAVOIR PLUS > www. renault-trucks.com<br />

Avec le FSW, Rohde &<br />

Schwarz bouleverse le<br />

marché des analyseurs de<br />

spectre<br />

Le fabricant allemand spécialiste<br />

des systèmes de communications<br />

sans fils ainsi que dans la sécurité<br />

informatique, vient d’étendre la<br />

bande passante d’analyse interne<br />

de ses analyseurs de spectre et<br />

signaux haut de gamme jusqu’à<br />

2 GHz, en présentant la nouvelle<br />

option R&S FSW-B2001. Cette<br />

solution de test permet aux utilisateurs<br />

R&D d’examiner en détail<br />

les signaux large bande sans avoir<br />

besoin d’un numériseur externe.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I7


ACTUALITÉS<br />

EN IMAGES<br />

Les essais, meilleur<br />

rempart contre<br />

les risques dans<br />

l’industrie<br />

Afin de faire face à la concurrence<br />

internationale, le fabricant d’EPI Uvex<br />

investit fortement dans la production<br />

mais aussi et surtout dans la R&D. À<br />

Lunebourg, en Basse-Saxe, Uvex nous a<br />

ouvert ses portes, levant le voile sur sa<br />

production et l’activité de son laboratoire<br />

d’essais.<br />

À<br />

Lunebourg, petite ville historique de Basse-<br />

Saxe, historiquement réputée pour l’exploitation<br />

du sel, a pris place depuis 1986<br />

ce qui est devenu la plus importante fabrique de<br />

gants de protection d’Europe. C’est en effet ici que<br />

l’Allemand Uvex, spécialisé dans les équipements<br />

de protection individuelle (EPI), a choisi d’implanter<br />

son site de production de gants, site qu’il<br />

continue de faire évoluer en investissant il y a trois<br />

ans dans un nouveau bâtiment ainsi que dans sa<br />

R&D ; celle-ci repose sur d’importants<br />

moyens d’essai afin d’une part<br />

d’anticiper les évolutions en matière<br />

de réglementation et de protection<br />

pour les utilisateurs, d’autre part<br />

pour proposer des solutions toujours<br />

plus innovantes.<br />

La production fonctionne en 3-8 et<br />

se divise en deux grandes zones, l’une<br />

dédiée au textile, l’autre au revêtement<br />

chimique, sorte de seconde peau du<br />

gant. Ici, pas moins de 250 salariés<br />

(dont 200 en production et 5% de la<br />

masse salariale en R&D) travaillent à<br />

la fois sur des postes manuels et des<br />

cellules robotisées, en particulier<br />

pour l’induction de gants de protection<br />

chimique. Deux impressionnantes<br />

lignes à deux étages armées<br />

de plusieurs robots et d’un carrousel<br />

enchaînent les opérations d’induction<br />

rotative. Autre opération nécessaire à<br />

la fabrication d’un gant haute protection,<br />

le sablage ; celle-ci constitue une<br />

étape indispensable pour prémunir<br />

les futurs utilisateurs des risques de<br />

projection et assurer une résistance<br />

à la haute pression.<br />

Les essais concernent plus spécifiquement<br />

la résistance aux<br />

coupures, à la perforation et à<br />

l’abrasion, la dermatologie et le<br />

confort. En termes de résistance<br />

aux coupures, les opérations d’essais<br />

menées à Lunebourg relatifs à<br />

la coupure vont désormais au-delà<br />

de la conformité à la norme<br />

EN388:2003 ; en effet, une nouvelle<br />

méthode de test ISO 13997, requise<br />

pour des matériaux hautement<br />

résistants aux coupures à travers<br />

une machine de tests TDM (dotée<br />

d’une lame droite et d’un poids<br />

variable), a été mise en place dans<br />

le laboratoire. Une lame circulaire<br />

va et vient à travers un échantillon<br />

du matériau sous une charge<br />

fixe de 500 grammes ; on compare<br />

ainsi le nombre de tours effectués<br />

par la lame pour qu’elle finisse<br />

par transpercer le matériau, à un<br />

échantillon de contrôle. Le ratio<br />

des tours nécessaires par rapport<br />

à cet étalon est ensuite converti en<br />

un indice appliqué à une échelle<br />

d’évaluation allant de 1 (faible) à<br />

5 (élevé).<br />

Autre type d’essai, le test ANSI/<br />

ISEA 105 qui inclue deux normes<br />

en matière de perforation : la résis-<br />

8 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ACTUALITÉS<br />

tance aux perforations dites<br />

industrielles (hors aiguilles<br />

hypodermiques) et la perforation<br />

par aiguille hypodermique.<br />

Pour ce faire ; on<br />

utilise une sonde en 388.<br />

On vient mesurer la force<br />

nécessaire pour qu’une<br />

sonde émoussée perce le<br />

matériau échantillon (au<br />

niveau de la paume). La<br />

sonde se déplace selon<br />

un angle de 90° et à une<br />

vitesse de 100 mm/min. Le<br />

test est effectué douze fois<br />

pour chaque échantillon ; on<br />

reporte ensuite la moyenne<br />

des douze résultats. Concernant<br />

la résistance aux perforations<br />

hypodermiques, Uvex<br />

mène des tests de même type<br />

que les précédents afin de<br />

mesurer la force nécessaire<br />

d’une aiguille hypodermique<br />

de 25 gauge pour percer un<br />

matériau échantillon. La<br />

sonde se déplace à une vitesse<br />

de 500 mm/min. et le test est<br />

également effectué douze fois.<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I9


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

COMPTE RENDU<br />

Journée ASTE chez Dassault Aviation sur les<br />

« Différentes approches de l’analyse modale<br />

expérimentale »<br />

Le 23 novembre dernier, la<br />

société Dassault Aviation<br />

a accueilli dans ses locaux<br />

d’Argenteuil l’ASTE pour<br />

une journée thématique portant sur<br />

le « Différentes approches de l’analyse<br />

modale expérimentale ». Environ<br />

trente-cinq personnes ont assisté à cet<br />

évènement.<br />

La journée a commencé par la présentation<br />

de l’ASTE par Bernard Colomies, le<br />

membre du bureau de l’association. Les<br />

exposés techniques de la journée ont<br />

débuté par une conférence de Carole<br />

Treffot de Sopemea intitulée « Méthode<br />

par appropriation pour les essais d’analyse<br />

modale avion » et de Claire Meyer<br />

de Dassault à propos des « <strong>Essais</strong> GVT<br />

sur avions Dassault – synergie entre<br />

appropriation et méthode globale ». Les<br />

deux présentations ont été suivies de<br />

nombreuses questions de la part des<br />

auditeurs.<br />

Après la pause, les conférences ont<br />

repris avec une intervention de Bart<br />

Peeters de Siemens Industry Software<br />

intitulée « Optimal modal parameter<br />

estimation for challenging industrial<br />

case and dealing with non-linearities<br />

during a modal test » et de Luc-Olivier<br />

Gonidou du Cnes sur le thème des<br />

essais modaux lanceurs. Matthieu Puyo<br />

d’Ingeliance a ensuite abordé le sujet de<br />

l’identification modale et de la méthode<br />

RTMVI (real time modal vibration<br />

identification). La matinée des conférences<br />

s’est clôturée par la présentation<br />

de Vincent Lhuillier d’EDF R&D intitulée<br />

« Caractérisation dynamique d’un<br />

barrage voute ».<br />

Tous ces exposés ont été suivis de<br />

nombreuses questions de la part des<br />

auditeurs. Le déjeuner qui a eu lieu<br />

au restaurant de Dassault Aviation a<br />

été un moment convivial qui a permis<br />

aux participants de discuter et de nouer<br />

des contacts. La deuxième partie de la<br />

journée a été consacrée à la projection<br />

d’un film de présentation de la<br />

société Dassault Aviation et à la visite<br />

des ateliers de production. La journée<br />

s’est terminée par les remerciements<br />

de Joseph Merlet, vice-président de<br />

l’ASTE aux intervenants, ainsi qu’à<br />

toute l’équipe de Dassault Aviation<br />

qui a participé à l’organisation de cette<br />

journée et contribué à son succès. •<br />

10 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

SOLUTION<br />

DySCo : la virtualisation du suivi d’essai de vide<br />

thermique satellite façon Airbus Defence and Space<br />

Airbus Defence and Space lance DySCo, son application de suivi et d’exploitation en temps réel<br />

ďun essai de vide thermique satellite, qui réunit dans un même environnement l’acquisition<br />

des données de mesure, leur visualisation sur le modèle numérique, la comparaison avec la<br />

simulation et le recalage de modèle.<br />

Abstract<br />

Airbus Defence and Space launches<br />

DySCo, an application for satellite<br />

thermal vacuum test monitoring and<br />

exploitation in real time, which brings<br />

together within the same environment<br />

measurement data acquisition, data<br />

display on the numerical model,<br />

comparison to simulation and model<br />

updating.<br />

Mots-clés<br />

Plateforme, collaborative, intégrée, essai,<br />

simulation, thermique, spatial, Systema,<br />

DynaWorks<br />

Airbus Defence and Space,<br />

acteur incontournable de<br />

l’industrie spatiale, s’attaque<br />

à un enjeu ďactualité<br />

: le rapprochement du monde des<br />

essais avec celui de la simulation. En<br />

juillet 2017 sort la première version<br />

de DySCo, son application dédiée au<br />

suivi en temps réel d’un essai de vide<br />

thermique qui s’appuie sur un modèle<br />

3D de satellite issu de la simulation.<br />

Ľélaboration de cette plateforme<br />

intégrée a été rendue possible par la<br />

collaboration à Toulouse des équipes<br />

de développement de deux progiciels<br />

bien connus du secteur : Systema<br />

pour la simulation et DynaWorks<br />

pour les essais. Ses objectifs : réduire<br />

le cout des essais, simplifier le recalage<br />

de modèle et centraliser l’information.<br />

DySCo est ľacronyme de « DynaWorks<br />

– Systema Collaboration », deux<br />

progiciels développés par Airbus<br />

Defence and Space. Le premier est<br />

une solution intégrée ďarchivage et<br />

de traitement de données qui s,appuie<br />

sur un système de gestion de base de<br />

données propriétaire couplé à des<br />

outils ďaffichage et ďanalyse ainsi qu,à<br />

un kit de développement pour s,interfacer<br />

avec des applications externes.<br />

Le second permet de quantifier les<br />

interactions entre le satellite et son<br />

environnement lors d’une mission à<br />

travers un environnement graphique<br />

de prétraitement et de post-traitement<br />

associé à des plugins de calculs.<br />

Les mesures relevées par les thermocouples<br />

et les télémesures lors<br />

de l’essai sont enregistrées en temps<br />

réel dans une base de données<br />

DynaWorks située sur un serveur<br />

dédié. Un assistant disponible dans<br />

la partie cliente de DynaWorks<br />

permet d’importer dans cette même<br />

base le modèle 3D, les données issues<br />

de la simulation et la correspondance<br />

entre les nœuds du modèle<br />

et les capteurs physiques. Toutes les<br />

informations étant alors centralisées,<br />

il suffit à l’utilisateur de sélectionner<br />

le modèle 3D stocké en base<br />

pour le visualiser dans l’environnement<br />

Systema intégré au sein<br />

même de l’interface graphique de<br />

DynaWorks.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I11


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

Figure 1 : Affichage des températures mesurées à l’emplacement des capteurs sur les nœuds du<br />

modèle<br />

Figure 2 : Affichage des températures prédites sur les nœuds du modèle<br />

ÊTRE PLUS RÉACTIF DÈS<br />

QU’APPARAÎT UN PROBLÈME<br />

Une fois le modèle affiché, l’utilisateur<br />

sélectionne la phase d’essai qu’il<br />

souhaite suivre ; il peut s’agir de la<br />

phase en cours ou d’une phase passée. La<br />

cartographie des températures mesurées<br />

s’affiche alors sur le modèle du satellite<br />

(voir la figure 1). Le thermicien bénéficie<br />

de toutes les fonctionnalités de l’environnement<br />

Systema, comme la possibilité<br />

de masquer ou d’afficher certaines<br />

parties du satellite en fonction<br />

de celles qui l’intéressent, ou<br />

encore d’afficher des informations<br />

textuelles relatives<br />

au nœud sélectionné. Pour une<br />

analyse en temps différé, un<br />

lecteur donne à tout moment<br />

la possibilité de retourner à un<br />

instant précis de la phase, puis<br />

de la rejouer en vitesse réelle<br />

ou en accéléré. Si l’utilisateur<br />

souhaite affiner son analyse,<br />

il peut instantanément visualiser<br />

la courbe de température<br />

associée à un nœud sélectionné.<br />

Si les valeurs d’un<br />

capteur semblent incohérentes,<br />

ce dernier peut être invalidé<br />

directement depuis l’interface.<br />

Toutes ces fonctionnalités<br />

ont pour objectif d’assister<br />

le thermicien qui n’a plus la<br />

contrainte de devoir consulter<br />

différents plans du satellite<br />

ou un modèle de calcul découplé<br />

de l’essai pour retrouver les<br />

informations. Il est ainsi plus<br />

réactif lors de l’apparition d’un<br />

problème et cela lui libère du<br />

temps pour se concentrer sur<br />

l’analyse des résultats.<br />

DySCo va encore plus loin<br />

dans le couplage entre essai<br />

et simulation en donnant<br />

la possibilité de basculer au<br />

choix vers un affichage des<br />

températures prédites (voir<br />

figure 2) ou de la différence<br />

entre mesure et simulation.<br />

Au-delà de la comparaison<br />

entre le calcul et l’essai, ces<br />

deux modes d’affichage contribuent<br />

au recalage de modèle<br />

en permettant à l’utilisateur de<br />

comparer différentes prédictions<br />

aux mesures d’une phase<br />

donnée, et ce même pendant<br />

l’essai<br />

Deux derniers modes de visualisation<br />

viennent enrichir les<br />

possibilités de suivi d’essai :<br />

12 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

l’affichage des puissances de réchauffages<br />

et des dissipations issues de la<br />

simulation pour compléter l’information<br />

donnée par les températures,<br />

et l’affichage de la différence avec les<br />

objectifs pour évaluer l’état d’avancement<br />

d’une phase.<br />

OUVRIR LE CHAMP DES<br />

POSSIBLES EN MATIÈRE DE<br />

SUIVI D’ESSAI<br />

La première version de DySCo est<br />

actuellement en test dans le cadre<br />

d’un essai satellite réel dans les<br />

locaux d’Airbus Defence and Space.<br />

En parallèle, les développements de la<br />

prochaine version qui est prévue pour<br />

la fin de l’année ont déjà commencé.<br />

Ces évolutions ont pour objectif de<br />

poursuivre le travail engagé dans le<br />

développement des synergies entre<br />

essai et simulation en s’appuyant sur<br />

le modèle mathématique du satellite<br />

et sur les mesures pour donner<br />

la possibilité au thermicien d’afficher<br />

en temps réel les températures<br />

extrapolées sur l’ensemble des nœuds<br />

non instrumentés. Deux méthodes<br />

distinctes rendront l’extrapolation<br />

possible autant en phase de plateau<br />

qu’en transitoire.<br />

D’autres évolutions sont aussi envisagées,<br />

comme l’extrapolation temporelle<br />

ou l’affichage des capteurs sur<br />

le modèle. Mais au-delà des nouvelles<br />

fonctionnalités, l’ambition de DySCo<br />

est d’ouvrir le champ des possibles<br />

en matière de suivi d’essai. Airbus<br />

Defence and Space travaille ainsi<br />

en parallèle sur d’autres projets qui<br />

seront à terme couplé à l’application,<br />

profitant ainsi de l’architecture<br />

ouverte de la plateforme. Le<br />

plus avancé d’entre eux correspond<br />

à l’acquisition des températures sur la<br />

peau du satellite à l’aide d’une caméra<br />

infrarouge. Une fois ces nouvelles<br />

mesures disponibles dans une base<br />

de données DynaWorks, elles pourront<br />

venir compléter celles fournies<br />

par les thermocouples et au passage<br />

préciser les valeurs extrapolées.<br />

Ces mêmes mesures pourront aussi<br />

faire l’objet de post-traitements par<br />

des algorithmes externes connectés<br />

au produit DynaWorks. Ainsi,<br />

la plateforme logicielle dispose des<br />

moyens de se développer continuellement<br />

pour améliorer l’efficacité de<br />

la chaîne de production et accompagner<br />

les évolutions futures du métier.<br />

Guillaume Pélissier,<br />

Applications Project Manager,<br />

Christophe Théroude,<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I13


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

EN APPLICATION<br />

La mesure par imagerie : un outil pour les<br />

ingénieurs en simulation de l’aéronautique<br />

Dans le but d’améliorer les modèles de simulation numérique des matériaux et des structures<br />

composites, les ingénieurs de Safran Aircraft Engines utilisent de plus en plus couramment<br />

des mesures par imagerie. Installées lors des essais mécaniques, elles permettent de<br />

renseigner les ingénieurs sur les qualités des simulations réalisées en avant-projet. En<br />

s’appuyant sur la société EikoSim, Safran Aircraft Engines développe désormais de nouveaux<br />

outils métier pour réduire les risques dans son cycle de développement.<br />

La conception de pièces de<br />

moteurs avec des matériaux<br />

composites, utilisés pour leur<br />

rapport résistance/poids, a<br />

depuis quelques années poussé les ingénieurs<br />

R&D de Safran Aircraft Engines à<br />

travailler sur des modèles de simulation<br />

numérique de plus en plus complexes.<br />

Les méthodes d’essais classiques trouvent<br />

donc leurs limites pour retranscrire le<br />

comportement des matériaux testés :<br />

« Les méthodes classiques d’extensométrie<br />

n’offrent qu’une information 1D<br />

moyennée, ce qui est relativement limitant<br />

sur des essais comportant des gradients<br />

de sollicitations ou des hétérogénéités de<br />

propriétés significatives », explique Julien<br />

Schneider, expert composites chez Safran<br />

Aircraft Engines.<br />

Les ingénieurs se sont donc tournés vers<br />

des méthodes de mesure de champs, par<br />

opposition aux mesures « ponctuelles »<br />

réalisées habituellement. L’installation<br />

des caméras sur les<br />

essais produit des résultats<br />

immédiats. « En effet, les informations<br />

contenues dans un champ (de déplacement<br />

et de déformation) sont d’une grande<br />

richesse, et c’est pour cela que nous préférons<br />

utiliser ce type de méthode quand cela<br />

est possible ».<br />

DAVANTAGE DE RÉACTIVITÉ<br />

ET DE FLEXIBILITÉ DANS LE<br />

DÉVELOPPEMENT DES PRODUITS<br />

L’utilisation de l’imagerie a démarré avec<br />

des programmes de R&D, qui ont été l’occasion<br />

de prendre en main ces méthodes<br />

de mesure sur des cas-tests représentatifs.<br />

Avec leur maîtrise de ces nouvelles<br />

techniques, de nombreux challenges sont<br />

désormais accessibles pour les utilisateurs<br />

: « Les problématiques à résoudre<br />

via ce genre d’outil sont multiples : elles<br />

peuvent se limiter à de simples comparaisons<br />

essais/calculs en vue d’une optimisation<br />

ou d’une compréhension à affiner,<br />

ou encore directement à l’identification<br />

de paramètres de loi de comportement,<br />

comme de conditions aux limites.<br />

Ces outils prennent toutes leurs importances<br />

lorsqu’ils sont utilisés sur des essais<br />

complexes (sur pièces par exemple) et sur<br />

des matériaux fortement hétérogènes<br />

(comme les composites tissés) ».<br />

C’est donc bien en lien avec les simulations<br />

que Julien Schneider envisage<br />

l’avenir de ces méthodes : « Traditionnellement,<br />

le lien se fait par des allers/retours<br />

entre l’environnement de l’essai et celui du<br />

calcul. Les outils développés initialement<br />

pour le groupe Safran, notamment dans<br />

nos projets de recherche, et plus généralement<br />

par la société EikoSim permettent<br />

de «fusionner» ces deux environnements<br />

et d’apporter plus de flexibilité et de réactivité.<br />

» À la clé, l’agilité de l’équipe de<br />

développement produit : « Ces méthodes<br />

apportent des gains de temps indéniables ».<br />

Figure 1 : (gauche) Champ de<br />

déplacement mesuré par imagerie<br />

sur un pied d’aube de turbine. L’utilisation<br />

du maillage éléments finis<br />

pour réaliser la mesure permet<br />

un transfert direct des conditions<br />

de bords en déplacement dans la<br />

simulation (droite) pour l’améliorer<br />

automatiquement avec des<br />

informations de mesure.<br />

14 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

Figure 2 : Procédure d’identification des paramètres matériau. Grâce à la comparaison des champs simulés et calculés, l’ingénieur est désormais<br />

capable de lancer l’identification automatique des meilleurs paramètres de simulation.<br />

Le futur ? La généralisation de ces approches de dialogue<br />

essai-calcul aux services méthodes et bureaux d’études du<br />

groupe Safran. « S’il ne fait aucun doute quant à l’apport de<br />

ce type d’outil, il reste néanmoins un besoin de rendre ces outils<br />

utilisables par des personnes non expertes ; pour cela il sera<br />

nécessaire de rendre les outils user-friendly tout en couvrant les<br />

problématiques de l’ensemble des calculateurs de nos bureaux<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I15


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

ENTRETIEN<br />

« Seuls ceux qui ont compris les<br />

défis du SDM s’en sortiront »<br />

Devant les montées en cadence, les exigences en matière de sécurité, de qualité et de<br />

consommation d’énergie, le secteur aéronautique est aujourd’hui confronté, au niveau<br />

de la conception des appareils, à une explosion des données de calculs. Pour y faire face,<br />

les constructeurs et les sous-traitants se dirigent de plus en plus vers des solutions<br />

de gestion de données de simulation. Encore timides à l’échelle mondiale, ces outils<br />

s’avèreront très vite incontournables, comme le soutient Mark Norris, consultant et<br />

formateur SDM au sein du Nafems.<br />

Mark NORRIS<br />

Consultant SDM auprès des industriels<br />

dans la mise en place de solutions de<br />

simulation numérique, Mark Norris est<br />

ingénieur aéronautique. Il a démarré<br />

sa carrière en 1978 dans le domaine du<br />

calcul puis dans la CAO avant d’élargir<br />

son champ de compétences dans le PDM<br />

et le PLM pour enfin se spécialiser dans<br />

le SPDM. Mark Norris assure également<br />

des formations au sein de Nafems Europe<br />

dans le SDM.<br />

COMMENT DÉFINIR LE SPDM ?<br />

Il s’agit d’un domaine de gestion des données très différent<br />

du PDM ou du PLM. En général, on intègre la totalité des<br />

données dans le PLM. C’est utile car toutes les informations<br />

sont accessibles à tout le monde. Dans le cas de données de<br />

simulation, elles ne sont au contraire exploitables que par<br />

des ingénieurs de calcul ; il s’agit donc d’un domaine qui n’a<br />

pas d’intérêt particulier à être à l’intérieur du PLM car les<br />

autres services ne peuvent rien en faire, si ce n’est en interpréter<br />

les résultats. À titre d’exemple, quand un constructeur<br />

automobile mène des essais, il génère des millions d’objets ;<br />

le PLM n’en rassemble que 10 000 ou 20 000 maximum !<br />

On comprend qu’il n’est pas intéressant de mettre toutes<br />

les données de simulation dans le PLM. Même si celles-ci<br />

doivent être intégrées de manière à pouvoir suivre l’état<br />

d’avancement du projet et en extraire les résultats. Autre<br />

fait significatif : seulement 1% des données de simulation<br />

sont gérées contre 90% dans le PLM.<br />

OÙ EN SOMMES-NOUS AUJOURD’HUI ?<br />

Cette question est davantage prise en compte en Europe,<br />

beaucoup moins aux États-Unis. Par rapport à Boeing notamment<br />

(qui a quand même développé en interne une solution<br />

mais qui ne s’avère pour le moment pas très flexible ni<br />

communicante), Airbus se montre assez solide dans la gestion<br />

des données de simulation ; quant à Safran, le groupe a mis<br />

en œuvre un système SDM particulièrement bien réussi<br />

portant sur le train d’atterrissage de l’A350. L’intérêt pour le<br />

sous-traitant est considérable car désormais, il est possible<br />

d’être très réactif vis-à-vis des conséquences inattendues<br />

dans le projet mais aussi de refaire des calculs pendant le<br />

projet si l’on souhaite améliorer et modifier certains paramètres.<br />

Lancé il y a environ trois ans chez Safran, ce premier<br />

projet SDM est excellent mais demeure en retard par rapport<br />

au développement portant sur PLM que Safran a démarré<br />

dans les années 90.<br />

À QUOI TIENT L’ADOPTION D’UNE SOLUTION SDM<br />

DANS UNE ENTREPRISE ?<br />

Cela dépend beaucoup de la direction des services, en particulier<br />

dans les projets FUI. Thierry Chevalier, par exemple,<br />

qui est intervenu lors de la dernière conférence Nafems sur les<br />

données de simulation, est le gestionnaire de tout ce qui était<br />

gestion de données de simulation pour le « flight physics »<br />

et l’étude aérodynamique pour Airbus ; leur système est<br />

en production depuis déjà dix ans. Les ingénieurs d’études<br />

disposent ainsi de toutes leurs données sur ordinateur et un<br />

système SDM permet de tout gérer et contrôler ; chez Airbus,<br />

le groupe possède d’ailleurs d’autres systèmes SDM. L’équipe<br />

de l’avionneur est aussi partie prenante dans le projet Crescendo<br />

portant sur la gestion des données de simulation pour<br />

l’entreprise virtuelle. Ce projet était important pour Airbus<br />

16 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

Simulation de réduction de trainée - Copyright: Onera<br />

dans la mesure où le constructeur<br />

ressent aujourd’hui le besoin d’optimiser<br />

tous les systèmes (moteur, structure,<br />

voilure etc.).<br />

Une initiative appelée MoSSEC (Modeling<br />

and Simulation information in a<br />

collaborative Systems Engineering<br />

Context – NDLR) ; celle-ci porte sur<br />

la modélisation et la simulation dans<br />

un système d’ingénierie complexe, et<br />

dont la finalité est de pouvoir acheminer<br />

des opérations de simulation à d’autres<br />

sociétés pour ensuite permettre à l’architecte<br />

d’avoir une vue homogène de la<br />

simulation. Mais cela avance lentement<br />

car Airbus n’a pour le moment pas de<br />

nouveau programme en cours.<br />

QUI SE CACHENT DERRIÈRE<br />

TOUS CES DÉVELOPPEMENTS ?<br />

IMPLIQUENT-ILS L’ENSEMBLE<br />

DES ACTEURS INDUSTRIELS,<br />

DES ÉDITEURS ET DE LA<br />

RECHERCHE ?<br />

On trouve peu de travaux de recherche<br />

académique sur ce sujet. Sur le marché,<br />

ce sont surtout les éditeurs qui stimulent<br />

la demande. Il existe des éditeurs de<br />

logiciel SDM – qui sont d’ailleurs très<br />

différents des éditeurs de solutions PLM<br />

– parmi lesquels figure MSC Software<br />

qui s’est lancé en premier dans ce<br />

domaine et travaille depuis plusieurs<br />

années avec l’automobile mais également<br />

avec des acteurs de la filière aéronautique.<br />

Il y a également PDTech,<br />

distribué aujourd’hui par l’Allemand<br />

Altair. On trouve aussi sur le marché<br />

ESI Group et d’autres acteurs. Enfin,<br />

certains éditeurs de PLM tentent aussi<br />

de se lancer dans le SDM mais sans trop<br />

de réussite pour le moment.<br />

POUR QUELLE RAISON LES<br />

ÉDITEURS DE SOLUTIONS PLM<br />

NE PARVIENNENT POUR LE<br />

MOMENT PAS À FAIRE DU SDM ?<br />

L’approche liée aux données de calcul<br />

est radicalement différente. Dans une<br />

étude comparative que j’ai réalisée<br />

récemment, je montrais qu’en général,<br />

un ingénieur – autre qu’un ingénieur<br />

calculs – crée un voire deux objets tous<br />

les quinze jours et y travaille pendant<br />

un mois pour y apporter les modifications<br />

nécessaires. Un ingénieur calculs<br />

crée quant à lui des centaines d’objets<br />

quotidiennement ; il est donc impossible<br />

de créer un objet à la main. Il faut<br />

alors un système capable de documenter<br />

tout ce qu’on a créé. Pour répondre<br />

à cette volumétrie de données, nous<br />

avons besoin d’automatiser les processus<br />

de saisie d’informations ; sans cela,<br />

le système d’informations, s’il n’est pas<br />

suffisamment performant, sera d’emblée<br />

rejeté par les personnes concernées.<br />

Par ailleurs, les ingénieurs de calculs<br />

représentent une compétence rare, donc<br />

il y en a peu ; on peut donc aisément<br />

comprendre que cela n’intéresse pas<br />

spécialement les éditeurs de PLM. D’autant<br />

que la question de l’intégration dans<br />

les multiples logiciels de calculs disponibles<br />

sur le marché se révèle compliquée.<br />

Il en est de même pour les industriels ;<br />

c’est difficile mais seuls ceux qui ont<br />

compris le défi du SDM s’en sortiront.<br />

QU’EST-CE QUI MANQUE<br />

AUJOURD’HUI AUX SOLUTIONS<br />

PRÉSENTES SUR LE MARCHÉ<br />

POUR ENCORE AMÉLIORER LES<br />

PERFORMANCES ?<br />

Les produits que l’on trouve chez Altair,<br />

MSC et ESI sont déjà très performants.<br />

Le problème est que ces solutions<br />

demeurent chères et difficiles à mettre<br />

en œuvre. Elles nécessitent un projet de<br />

mise en œuvre. C’est pourquoi j’essaie de<br />

créer avec un éditeur un système open<br />

source qui, bien évidemment, ne viendrait<br />

pas concurrencer les logiciels du<br />

marché, mais permettrait aux utilisateurs<br />

d’apprendre ce qu’est réellement<br />

un SDM, d’en comprendre le mécanisme<br />

et de savoir ce qu’ils peuvent en<br />

tirer. Cela leur permettrait ensuite de les<br />

convaincre d’adopter une telle solution<br />

et d’orienter leur choix vers des produits<br />

du marché mais aussi justifier plus facilement<br />

leur projet auprès de leur direction.<br />

Nous démarrons tout juste cette activité<br />

à partir d’une solution simple, destinée<br />

notamment aux petites entreprises de<br />

manière à avoir une première approche.<br />

Propos recueillis par<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I17


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

PROCÉDÉ<br />

Virtual Shaker Testing : un procédé de<br />

simulation très prometteur<br />

Alain<br />

BETTACCHIOLI<br />

Spécialiste Thales<br />

Alenia Space Simulation<br />

et Contrôle <strong>Essais</strong> /<br />

Expertise<br />

Pietro NALI<br />

Innovation Point of<br />

Contact / Mechanical &<br />

Thermal Expertise chez<br />

Thales Alenia Space en<br />

Italie<br />

De la définition amont d’un satellite à la campagne d’essais de qualification,<br />

il était nécessaire d’établir un lien qui ne pouvait être basé que sur la<br />

prédiction comportementale du spécimen. Cet objectif est enfin atteint chez<br />

Thales Alenia Space grâce au Virtual Shaker Testing, autrement dit, par la<br />

simulation préliminaire des essais en amont de la campagne.<br />

Les essais en vibration constituent une phase incontournable<br />

dans le processus de qualification d’un satellite.<br />

Elle atteste en effet que dans une bande de fréquence de<br />

5 à 100 ou 150 Hertz, le satellite supporte les agressions<br />

mécaniques transmises par le lanceur au cours du décollage, et<br />

que la signature modale(1) est bien conforme aux exigences. À<br />

cette fin, la simulation en amont du projet est certes toujours plus<br />

performante pour définir un produit en tout point conforme aux<br />

spécifications mais elle ne peut pas anticiper l’aléa humain susceptible<br />

d’échapper à la vigilance d’un processus Qualité toujours plus<br />

sévère et efficace. Et quoiqu’il résulte d’une volonté de bien faire à<br />

tous les niveaux (conception et définition amont des AMT, assemblage,<br />

intégration, etc.), le client exige (et exigera vraisemblablement<br />

toujours) qu’en plus de toutes les garanties théoriques, on<br />

lui apporte une preuve irréfutable qui dépasse la simple bonne<br />

volonté et s’étend aux performances réelles du système.<br />

Cependant, outre le coût des essais qui impliquent la manutention<br />

du satellite, la mise en œuvre du vibreur et, corrélativement,<br />

la mobilisation des équipes d’opérateurs spécialisés<br />

et d’analystes mécanique, la réalisation des objectifs de test<br />

(niveaux minimum à atteindre et maximum à ne pas dépasser<br />

sur chaque mode de structure) n’est pas une simple formalité<br />

), et d’autre part, le contrôleur qui réalise le pilotage du<br />

vibreur n’est pas spécifiquement conçu pour traiter correctement<br />

ce cas très particulier. Il s’ensuit des dépassements<br />

de consigne en entrée de mode et des phénomènes de battements<br />

en sortie de mode qui se traduisent des dérives autour<br />

de la consigne [1]. Or, si les dépassements peuvent avoir des<br />

conséquences funestes sur certaines structures ou certains<br />

équipements, le fait de ne pas atteindre la consigne peut se<br />

révéler problématique lorsque, faute de savoir atteindre un<br />

certain minimum, nous ne pouvons pas atteindre au moins<br />

le niveau d’excitation exigé par l’Autorité Lanceur. Alors,<br />

pour remédier au moins partiellement à cela, nous définissons<br />

ce que nous appelons une stratégie(2) d’essai, c’està-dire,<br />

un profil de consignes qui permette de réaliser au<br />

mieux de possibilités du moyen, les exigences exprimées<br />

en termes de niveaux minimum et maximum sur l’ensemble<br />

du spectre à tester.<br />

Thales Alenia Space possède certes un simulateur [2] qui<br />

lui permet, à partir d’essais de bas ou de très bas niveau de<br />

prédire le comportement des tests de plus hauts niveaux<br />

jusqu’à la qualification, mais l’élaboration de la stratégie(3)<br />

d’essais qui conduira à la réalisation des objectifs<br />

reste à définir en amont. Cette philosophie justifie le développement<br />

d’un autre simulateur communément nommé<br />

Virtual Shaker Testing. Ce concept, qui fut proposé par<br />

l’Agence spatiale européenne en 2007 [3], semble recueillir<br />

aujourd’hui de nombreux suffrages car il permet, moyennant<br />

une bonne connaissance de l’installation de électro-<br />

18 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I19


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

Mise en évidence des anomalies transitoires générées par le contrôle<br />

du vibreur lors de la simulation VST d’un essai de satellite.<br />

mécanique de vibration, de son interface avec le satellite,<br />

et du satellite lui-même, de simuler le processus en boucle<br />

fermée, en prenant en compte l’algorithme de contrôle. Dès<br />

les premières études, les auteurs y avaient perçu l’intérêt<br />

d’anticiper le réglage de la stratégie de test.<br />

LES ÉLÉMENTS TECHNIQUES CLEF DU VIRTUAL SHAKER<br />

TESTING<br />

En tenant compte simultanément de l’algorithme de<br />

contrôle du vibreur et des modèles mécaniques condensés<br />

du vibreur, du satellite et de l’interface qui les relie,<br />

le VST permet à la fois une première approche de<br />

la stratégie(3) de test du satellite dès l’issue de<br />

sa définition mais également de minimiser le<br />

temps des réglages durant la campagne. Au<br />

cours des essais, ces résultats peuvent être<br />

consolidés par un second simulateur [2]<br />

qui recale directement son modèle sur un<br />

essai réel de bas niveau. Il est à noter<br />

que, dans tous les cas, une telle précision<br />

n’est pas atteignable à partir d’une<br />

prédiction basée uniquement sur l’utilisation conventionnelle<br />

des FRA(4).<br />

Une particularité de l’approche tient à ce que, faute de<br />

connaître l’amortissement de chaque assemblage, nous leur<br />

attribuions la même valeur lorsque nous considérons un<br />

mode particulier. Autrement dit, l’approche est strictement<br />

linéaire, y compris en ce qui concerne la force électromécanique<br />

générée par vibreur considérée comme une charge<br />

mécanique directement proportionnelle à la commande.<br />

En prenant en compte simultanément les caractéristiques<br />

mécaniques du vibreur, les couplages entre axes du satellite<br />

et le contrôleur réel, le VST permet de mettre en évidence<br />

et d’anticiper les anomalies de pilotage strictement causés<br />

par des phénomènes transitoires et nous donnons de ceci un<br />

exemple sur la figure 2. Il s’agit en l’occurrence de la réponse<br />

simulée d’un accéléromètre de pilotage posé sur le ring d’interface<br />

avec le satellite. Outre le fait que l’essai ait révélé une<br />

très bonne concordance a posteriori, nous remarquons, sur<br />

les parties entourées, que le VST met en évidence les principaux<br />

écarts occasionnés par le pilotage : comme ils sont strictement<br />

liés à des phénomènes transitoires, ils n’auraient pas<br />

pu être prédits par un outil de test classique de type FRA(4).<br />

UN OUTIL PROMETTEUR POUR LES TESTS EN VIBRATION<br />

En incluant le couplage dynamique entre le vibreur, le satellite<br />

et ses interfaces, l’approche Virtual Shaker<br />

Testing se révèle donc un moyen prometteur<br />

pour la prédiction numérique des<br />

essais en balayage sinusoïdal. Elle permet<br />

d’anticiper les réglages et surtout d’obtenir<br />

des ordres de grandeurs adéquats<br />

pour les facteurs de compression qui sont<br />

souvent délicats à appréhender en raison de<br />

leur distance avec la physique des phénomènes<br />

mécaniques mis en jeu. Un autre<br />

point intéressant tient à la possibilité de<br />

valider les performances d’une installa-<br />

Modèle éléments finis d’un massif sismique de vibreur<br />

supportant le satellite et son interface<br />

Références<br />

[1] Bettacchioli A., Nali P., Common issues in S/C sine vibration testing and a methodology to predict the sine test responses<br />

from very low level run, 29 th Aerospace Testing Seminar, 27-29 October, 2015, Los Angeles.<br />

[2] Bettacchioli A., <strong>Essais</strong> en vibration des satellites : comment être plus performant grâce à la simulation, <strong>Essais</strong> &<br />

<strong>Simulations</strong>, <strong>n°</strong>129, Mai-Juin 2017, pp.34-37.<br />

[3] Appolloni M. and Cozzani A., Virtual testing simulation tool for the new quad head expander electrodynamic shaker,<br />

Proceedings of the 6 th International Symposium on Environmental Testing for Space Programmes, ESA-Estec, Noordwijk,<br />

The Netherlands, June 2007.<br />

20 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE<br />

tion avant de réaliser les essais<br />

en vibration d’un nouveau spécimen<br />

plus contraignant que d’ordinaire<br />

en termes de masse ou de<br />

modes : il n’est pas rare, en effet,<br />

que l’évolution des caractéristiques<br />

des systèmes conduisent<br />

à approcher les limites autorisées<br />

par le fournisseur de l’installation.<br />

Dans ce cas, le VST semble<br />

être aujourd’hui la seule solution<br />

connue pour statuer clairement<br />

sur la faisabilité.<br />

Alain Bettacchioli (Thales<br />

Alenia Space)<br />

alain.bettacchioli@<br />

thalesaleniaspace.com<br />

Pietro Nali (Thales Alenia<br />

Space – Italie) pietro.nali@<br />

thalesaleniaspace.com<br />

Notes<br />

(1) Signature modale : fréquence et amortissement des principaux modes de structure.<br />

(2) Thales Alenia Space réalise ses essais en configuration de vol, c’est-à-dire avec<br />

des réservoirs pleins, en substituant aux ergols des liquides de masses volumiques<br />

équivalentes : de l’alcool à la place du MMH (Mono-Méthyle-Hydrazine) et du HFE (Hydro-<br />

Fluoro-Ether) à la place du MON (Mono-Oxide-Nitrogen).<br />

(3) Stratégie d’essai : faute de pouvoir imposer, au moyen d’essais directement, les<br />

consignes à réaliser au niveau de la table du vibreur et/ou de certaines parties de la<br />

structure (lors du notching), on définit, à partir d’un essai de bas niveau, un autre profil<br />

de consignes dont l’application devrait permettre de mieux approcher l’objectif. En plus<br />

d’indiquer des amplitudes d’accélération, la stratégie rassemble un jeu de facteurs de<br />

compression pour chaque voie de mesure. Pour une voie de mesure suivie, la facteur de<br />

compression est le seul moyen de réglage du correcteur : à sa valeur minimale (K=1) il<br />

présente une très forte réactivité pour corriger l’erreur avec, en contrepartie, un fort<br />

risque de déstabilisation du système, tandis que des valeurs plus élevées (K=4 à 7 par<br />

exemple)stabilisent le système au dépens de sa réactivité. On observe alors des dérives<br />

locales se manifestent par de forts écarts à la consigne, soit par un dépassement, soit par<br />

une insuffisance de niveau.<br />

(4) FRA : Frenquency Response Analysis (analyse de la réponse fréquentielle).<br />

MATandSIM<br />

<strong>Essais</strong> matériaux statiquesw dynamiques et chocs<br />

Simulation numérique et modèles de comportement<br />

<strong>Essais</strong> mécaniques sur matériaux et structures<br />

pour les métauxw polymères et composites<br />

quasijstatiquesk CLFk comportement et rupture<br />

dispositifs originaux comme le bulge testk traction plane 66<br />

<strong>Essais</strong> dynamiques<br />

chocs type 500 g sur boitiers<br />

perforation Fcatapulte et tour de chute(<br />

comportement dynamique Fbanc de Hopkinson(<br />

Conception et fabrication de dispositifs expérimentaux<br />

projectiles instrumentésk capteurs dynamiques<br />

machine de traction automatisée<br />

instrumentations avec par jaugesk thermocouplesvvv<br />

corrélation dLimages<br />

Dispositif dLamarrage<br />

MATandSIM<br />

2 rue Jules Guesdew6<br />

56Cgg Lorient<br />

tel : g6 g3 67 34 68<br />

contact@matandsim2fr<br />

www2matandsim2fr<br />

siret : 8gC 998 C62 ggg6CC<br />

Dispositif de bulge test<br />

de diam 50 à 400mm<br />

Simulation éléments finis sous Lsdyna<br />

calculs de mise en fomek sertissage<br />

calculs de chocs sur structuresk impact sur boitiers<br />

étude de perforation<br />

Identification de modèles de comportementw<br />

écrouissagek anisotropiek hyperélasticiték<br />

déchirure ductile<br />

déchirure ductile<br />

Correlation<br />

dLimages<br />

exemple de conception et<br />

réalisation dLune machine de<br />

traction automatisée<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I21


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

© OG<br />

REPORTAGE<br />

Une plateforme<br />

majeure pour<br />

réinventer la ville de<br />

demain<br />

Inaugurée au printemps dernier dans<br />

l’est parisien, la plateforme de services<br />

D-Cube permet aux acteurs du bâtiment,<br />

de la construction et du génie civil de<br />

bénéficier de synergies, de compétences<br />

techniques multiples (allant de la start-up<br />

à la recherche académique) et de moyens<br />

d’essais uniques en Europe. Objectif<br />

commun : concevoir la ville de demain.<br />

À<br />

l’heure des grands bouleversements urbains<br />

que nos métropoles – en France et partout dans<br />

le monde – sont amenées à connaître dans les<br />

prochaines années, le tout récent écosystème de<br />

la Cité Descartes, implantée à Noisy-Champ (en Seine-St-Denis)<br />

prend un nouveau virage, et tout particulièrement dans le<br />

domaine de la ville durable. En inaugurant en grande pompe<br />

le 21 avril dernier D-Cube, une offre de services spécialement<br />

destinée aux entreprises, l’Agence Descartes Développement<br />

entend faire de la Vallée de la Marne un pôle d’excellence<br />

leader dans ce domaine promis à un bel avenir. Mais le spectre<br />

de la ville durable est à la fois multiple et étendu ; d’où l’intérêt<br />

de mutualiser en un seul et même lieu – un cluster pour<br />

être plus précis – des laboratoires de recherche et des centres<br />

Installation d’essai pour concevoir une rue « intelligente »<br />

© OG<br />

Plateforme Sense-City<br />

d’essais gravitant autour d’une cité universitaire en pleine<br />

expansion, auxquels s’ajoutent une cellule de transfert technologique,<br />

un incubateur d’entreprises et de start-up et une<br />

multitude de services et de démonstrateurs mis à la disposition<br />

des acteurs du secteur. L’ambition est triple : « d’une part<br />

l’ouverture avec l’accueil de nouveaux usagers et le dialogue<br />

entre la ville et la nature, précise-t-on au sein de l’organisation.<br />

D’autre part, la bienveillance, en construisant une<br />

ville durable, riche en services matériels et immatériels qui<br />

concourent au bien-être et au mieux-vivre de chacun. Enfin,<br />

l’ingéniosité grâce au développement d’un savoir-faire et d’un<br />

écosystème remarquable, qui stimule l’excellence, les partenariats<br />

et l’émergence de démonstrateurs de la ville de demain. ».<br />

Voilà pour les annonces officielles. Plus concrètement, dans<br />

l’immédiat, pour la plateforme D-Cube, à travers l’opération<br />

de communication des nombreuses instances engagées dans<br />

ce projet d’envergure, à la teinte aussi politique qu’économique<br />

en raison de sa position stratégique au cœur du projet<br />

de métro Grand Paris Express, l’heure est à l’attractivité.<br />

« L’offre de D-Cube s’adresse aux entreprises désireuses de s’implanter<br />

à proximité de Paris dans un environnement propice<br />

pour, notamment, développer leur activité dans le domaine de<br />

la ville durable ». Si le succès doit reposer sur les opportunités<br />

d’implantation dans le quartier des affaires de la ville durable,<br />

l’accès à l’expertise, au transfert technologique et à l’innovation<br />

avec notamment l’institut Efficacity, une plateforme<br />

de recherche publique-privée sur les performances énergétiques<br />

de la ville de demain, il en est tout autant des moyens<br />

22 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

de démonstration basés<br />

sur les compétences et<br />

moyens mobilisables<br />

au sein du pôle international<br />

de recherche<br />

et formation. Enfin,<br />

D-Cube doit permettre<br />

aux industriels d’accéder<br />

aux démonstrateurs<br />

afin de tester et d’expérimenter<br />

des solutions<br />

innovantes. Et ce ne sont<br />

pas les arguments qui<br />

manquent, à commencer<br />

par des acteurs académiques<br />

de premier plan<br />

et fédérés au sein de la<br />

Communauté d’uiniversités<br />

et d’établissements<br />

– Comue – Université<br />

Paris-Est : l’École des<br />

Ponts ParisTech, l’ES-<br />

IEE Paris, l’École nationale<br />

supérieure d’architecture de la ville et des territoires à<br />

Marne-la-Vallée, l’École d’Urbanisme de Paris et l’Université<br />

Paris-Est Marne-la-Vallée. Du côté des centres d’expertises<br />

techniques, notons la présence du Centre scientifique et<br />

technique du bâtiment (CSTB) et de l’institut technologique<br />

Forêt, cellulose, bois-construction, ameublement (FCBA),<br />

sans oublier naturellement l’Institut français des sciences et<br />

technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux<br />

(Ifsttar).<br />

L’IFSTTAR COMME TÊTE DE PONT DES ESSAIS<br />

CLIMATIQUES<br />

Oubliés donc, les débuts laborieux et les retards liés en partie<br />

au transfert compliqué<br />

depuis le 58, boulevard<br />

Lefebvre, dans le XVe<br />

arrondissement parisien.<br />

Sense-City, l’équipement<br />

d’excellence du laboratoire,<br />

trône au milieu du<br />

nouveau site ; cette miniville<br />

en chambre climatique<br />

est apte à recréer un<br />

La dalle d’essais d’Ifsttar<br />

permet de mener des essais<br />

multiaxiaux et sismiques<br />

Imposante, la dalle d’essais d’Ifsttar mesure<br />

60 mètres de longueur sur 10 mètres de large<br />

environnement proche du milieu urbain pour concevoir,<br />

prototyper et valider, en grandeur nature, des nano-capteurs<br />

pour la ville de demain.<br />

La plate-forme d’essai des structures de génie civil forme un<br />

ensemble remarquable pour conduire des recherches destinées<br />

à vérifier la sûreté et l’aptitude au service des ponts et des<br />

structures de génie civil. Elle permet des expérimentations<br />

essentielles pour orienter et valider des modélisations et des<br />

méthodes de calcul adaptées au comportement non linéaire<br />

des matériaux et des structures, analyser des pathologies<br />

et des dysfonctionnements mécaniques de certaines structures,<br />

ou encore pour valider des techniques de réparation,<br />

des innovations et l’emploi de matériaux nouveaux dans les<br />

ouvrages de génie civil. La plate-forme comporte notamment<br />

une installation rare en Europe, à savoir une dalle d’essais de<br />

60 m x 10 m, dotée de deux murs de réaction de 5 m de haut<br />

et 4 m de large, permettant des chargements multiaxiaux ou<br />

des études liées aux séismes.<br />

L’Ifsttar est également à l’origine d’un des démonstrateurs<br />

proposés au sein de D-Cube, le premier étant Descartes 21,<br />

un ambitieux projet visant à développer sur le territoire une<br />

plateforme de services urbains répondant à différents enjeux<br />

(transition énergétique, mobilité durable, vie en ville, gestion<br />

des données). Celui de l’Ifsttar concerne la Route de 5 e Génération<br />

(R5G) dont le but est de rassembler des éléments de<br />

solutions innovantes au sein d’un démonstrateur grandeur<br />

nature afin d’évaluer leurs synergies puis de proposer<br />

des solutions à même d’être déployées à grande échelle<br />

: communication et échange d’énergie entre l’infrastructure,<br />

le véhicule et le gestionnaire du réseau, matériaux recyclables<br />

capables de s’auto-diagnostiquer et de s’auto-réparer,<br />

état de surface optimal en permanence malgré les variations<br />

climatiques… La R5G sera installée sur une portion de la<br />

route départementale D199, en bordure de la Cité Descartes.<br />

Affaire à suivre…<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I23


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

SUR LE TERRAIN<br />

Des moyens performants au service de<br />

l’isolation et de la résistance thermique<br />

À l’occasion du « Descartes Tour » organisé au printemps 2017 à la Cité Descartes, une<br />

attention était consacrée au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et tout<br />

particulièrement sur son laboratoire hypothermique des ouvrages, implanté à Champs-sur-<br />

Marne (Seine-et-Marne).<br />

Établissement public au service<br />

de l’innovation dans le bâtiment,<br />

le CSTB exerce quatre<br />

activités clefs que sont la<br />

recherche et l’expertise, l’évaluation, la<br />

certification et la diffusion des connaissances,<br />

organisées pour répondre aux<br />

enjeux de la transition énergétique<br />

dans le monde de la construction.<br />

Son champ de compétences couvre les<br />

produits de construction, les bâtiments<br />

et leur intégration dans les quartiers<br />

et les villes. Avec plus de 900 collaborateurs,<br />

ses filiales et ses réseaux de<br />

partenaires nationaux, européens et<br />

internationaux, le groupe CSTB est<br />

au service de l’ensemble des parties<br />

prenantes de la construction pour<br />

Le CSTB s’équipe d’un nouvel espace de simulation virtuelle<br />

interactive à Paris<br />

Le 19 septembre dernier, à Paris, le CSTB a<br />

ouvert un nouvel espace de simulation virtuelle<br />

interactive, la salle Oscar Niemeyer. L’objectif est<br />

de permettre aux acteurs de mieux collaborer<br />

autour d’un projet, de se concerter, simuler,<br />

communiquer – à toutes les phases du projet.<br />

Cet espace de simulation virtuelle interactive<br />

permet de réunir l’ensemble des acteurs d’un<br />

projet et d’accompagner la démarche Building<br />

Information Modeling (BIM) multi-échelles<br />

à toutes les étapes des projets de bâtiment et<br />

d’aménagement urbain. Acteurs de la maîtrise<br />

d’ouvrage, urbanistes, industriels, maîtrise<br />

d’œuvre, bureaux d’études… tous les acteurs de<br />

la construction et de l’aménagement pourront<br />

s’appuyer sur ce nouvel équipement à Paris, pour<br />

développer les usages spécifiques dont ils ont<br />

besoin aux différentes étapes de leurs projets.<br />

La salle Oscar Niemeyer permet de simuler<br />

les projets sur un grand écran tactile ;<br />

elle répond à des usages multiples : une<br />

vision panoramique et en 3D (avec une<br />

image parfaitement continue sans ombres<br />

portées), l’immersion acoustique, naviguer<br />

et interagir d’un simple geste sur le projet, en<br />

temps réel, in situ ou à distance, travailler<br />

ensemble dans la salle et à distance. Cette salle<br />

accueillera les acteurs, en phase concours pour<br />

une présentation immersive d’un projet,<br />

en phase de concertation pour faciliter les<br />

échanges au stade de pré-projet pour simuler<br />

les performances du bâtiment (par exemple),<br />

en phase de réalisation pour mieux coordonner<br />

et suivre la mise en œuvre du projet, en<br />

phase de promotion et de communication,<br />

de formation, avec un objectif clef : aider à<br />

mieux collaborer autour d’un projet et gagner en<br />

efficacité et en cohérence.<br />

Présentation devant la presse<br />

de la salle immersive du CSTB de Paris<br />

© Florence Joubert<br />

24 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

faire progresser la qualité<br />

et la sécurité des bâtiments.<br />

Spécialisé dans l’isolation<br />

thermique des bâtiments et<br />

des sols, le laboratoire hypothermique<br />

des ouvrages du<br />

CSTB n’a pas à rougir de<br />

sa – longue – liste de réalisations,<br />

allant des grands<br />

ouvrages tels que des stades<br />

au transport comme les<br />

essais aérodynamiques d’infrastructures<br />

urbaines... Sur<br />

le site francilien de Champigny-sur-Marne<br />

(Val-de-<br />

Marne), le laboratoire mise sur des moyens d’essais<br />

conséquents à l’image d’une machine Taurus destinée à<br />

mesurer la résistance mécanique d’éléments tels que des<br />

parois, qu’elles soient légères, opaques, de forme simple ou<br />

complexe. « Avec cette machine, nous pouvons tester l’isolation<br />

et la résistance thermique d’une partie d’une paroi<br />

ou de la paroi dans sa totalité, précise Dominique Daher,<br />

directeur des établissements CSTB en France. Le but étant<br />

Cette machine Taurus permet de mesurer<br />

la résistance mécanique des parois notamment<br />

©Olivier Guillon<br />

de déterminer la performance<br />

énergétique des matériaux qui<br />

composent les bâtiments afin de<br />

s’assurer de leur conformité avec<br />

la réglementation ».<br />

Opérationnel depuis le mois de<br />

mai, cette machine se compose<br />

d’une éprouvette précisément<br />

positionnée entre la partie chaude<br />

et la partie froide et chargée<br />

d’étudier le flux et la température.<br />

« On referme la machine,<br />

on régule le chaud et le froid, puis<br />

on mesure le flux thermique avant<br />

de comparer les résultats pour<br />

enfin en obtenir la résistance thermique », explique Robert<br />

Baroux, directeur-adjoint de la recherche au sein du CSTB.<br />

Le recours à des outils de simulation numérique permet<br />

ensuite de corréler les résultats d’essais et de fournir un<br />

rapport détaillé à de multiples fabricants de produits, d’isolants<br />

ou encore de menuiserie pour des profilés de fenêtre<br />

notamment.<br />

Olivier Guillon<br />

INNOVATION EN INGENIERIE DES CAPTEURS<br />

NOUVEAUTES<br />

Gamme d’accéléromètres<br />

MEMS monoaxiaux,<br />

biaxiaux, triaxiaux<br />

passant le continu<br />

Accéléromètres<br />

• Solutions IEPE hautes températures jusqu’à +185°C<br />

• Mesures sur ligne d’échappement, turbo et moteur jusqu’à +900°C<br />

• Accéléromètres monoaxiaux et triaxiaux miniatures<br />

Instruments<br />

• Amplificateurs de charge et de tension<br />

• Alimentation AC et sur batteries DC<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I25


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

PLATEFORME<br />

Le FCBA et le Cetim veulent renforcer<br />

les structures face aux séismes<br />

L’institut technologique Forêt<br />

cellulose, bois-construction<br />

ameublement (FCBA) et le<br />

Cetim ont mis au point une<br />

plateforme d’essai baptisée<br />

Tesseract. Inaugurée à<br />

Bordeaux fin 2016, cette<br />

plateforme entend répondre<br />

aux besoins de stabilité des<br />

équipements de construction et<br />

d’énergie dans des conditions<br />

sismiques. À la pointe au niveau<br />

mondial, elle devrait intéresser<br />

de nombreux industriels dans le<br />

secteur du nucléaire.<br />

Centrale thermique<br />

©Anna Vaczi - Fotolia<br />

CLa catastrophe de Fukushima<br />

a beau avoir eu lieu il y a déjà<br />

bientôt sept ans, elle demeure<br />

dans les esprits comme une<br />

faille pour la sûreté nucléaire, aux conséquences<br />

irréversibles. Elle est une preuve<br />

également que des centrales construites<br />

dans des pays parmi les plus avancés<br />

au monde (technologiquement et en<br />

termes de santé et sécurité industrielle)<br />

peuvent céder à des aléas climatiques<br />

devenus fréquents. C’est pour répondre<br />

à cette problématique de sécurité et aux<br />

contraintes réglementaires qui s’abattent<br />

sur les acteurs du nucléaire que le FCBA<br />

et le Cetim ont décidé de travailler et<br />

d’investir ensemble dans une plateforme<br />

de tests destinée à proposer aux industriels<br />

une offre complète allant du calcul<br />

de comportement de matériaux et de pièces aux essais physiques en conditions<br />

sismiques.<br />

Auparavant, le FCBA possédait une plateforme d’essai bois mono-axe ;<br />

aujourd’hui, c’est un moyen d’essai bi-axial dédié à la mécanique que les deux<br />

acteurs sont en mesure de proposer. L’objectif est de répondre aux attentes<br />

d’une filière dans le collimateur de multiples mouvements et personnalités<br />

politiques, d’associations et d’une opinion publique de plus en plus méfiante<br />

voire sceptique à son égard. « Les centrales ont absolument besoin de renforcer<br />

la stabilité des équipements qu’elles abritent, et cela ne se fera qu’à travers des<br />

moyens de calcul et d’essais performants, en fonction de la zone dans laquelle<br />

ces équipements se trouvent », concède Valérie Borg, responsable de l’activité<br />

Mesure mécanique, acoustique et vibration au sein du Cetim.<br />

QUI PEUT LE PLUS PEUT LE MOINS<br />

Les équipements visés : les structures mais aussi les équipements sous pression, la<br />

robinetterie ou encore les vannes et les pompes. Pour parvenir à qualifier et valider<br />

ces différentes composantes de la centrale, l’offre se compose d’une plateforme<br />

de 15 mètres de long et 4 mètres de large, abritant une table de 2x2 mètres sur un<br />

massif sismique découplé du bâtiment ; deux vérins, l’un vertical de 100 kN, l’autre<br />

26 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


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2018<br />

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MESURES DES LIQUIDES<br />

MESURES PHYSIQUES DES GAZ<br />

VÉRIFICATION<br />

MESURES DE VITESSE D’AIR ET D’HUMIDITÉ<br />

ACQUISITION DE DONNÉES<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

DÉVELOPPEMENT DE SOLUTIONS DE MESURE<br />

DÉBITMÉTRIE<br />

ÉTALONNAGE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

MESURES DE PRESSION ET TEMPÉRATURE<br />

MESURES DE FORCE, COUPLE ET DÉPLACEMENT<br />

MESURES DES LIQUIDES<br />

MÉTROLOGIE<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I27


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

MAINTENANCE SPÉCIAL BÂTIMENT CONDITIONNELLE<br />

© Cetim<br />

Nouvelle plateforme d’essais sismiques Tesseract<br />

Trois questions à Valérie Borg (Cetim)<br />

Décrivez-nous ce moyen d’essai.<br />

Quelles sont ses caractéristiques<br />

techniques ?<br />

Nous avons inauguré il y a un an une<br />

table sismique bi-axiale, existant au<br />

FCBA, et entièrement reconfigurée<br />

en la dotant de divers équipements<br />

répondant aux spécificités des<br />

industries de la mécanique, et tout<br />

particulièrement dans le domaine<br />

du nucléaire.<br />

À quand remonte ce projet de<br />

plateforme ?<br />

C’est une histoire de longue date. Le<br />

Cetim souhaitait développer la partie<br />

hydraulique, ce qui représentait<br />

des investissements très élevés.<br />

Mais en intégrant le réseau des<br />

centres techniques industriels (CTI),<br />

nous avons rencontré le FCBA et<br />

constaté que l’institut possédait déjà<br />

une plateforme qu’il était possible<br />

d’améliorer. C’est là qu’une entente<br />

s’est formée afin de cofinancer une<br />

plateforme d’essais capable de<br />

proposer une offre complète pour<br />

optimiser le comportement des<br />

équipements en cas de séisme.<br />

Nous disposions déjà d’une offre de<br />

calcul sismique ; désormais, nous la<br />

complétons en y apportant la partie<br />

« essais ».<br />

La plateforme est-elle déjà utilisée<br />

par les industriels ?<br />

Oui. Nous avons réalisé notre<br />

première commande auprès d’un<br />

cotisant du Cetim dans le domaine<br />

du nucléaire. Nous espérons séduire<br />

d’autres acteurs du marché, à la<br />

fois en France et à l’étranger en<br />

Valérie Borg<br />

Entrée au Cetim il y a sept ans,<br />

Valérie Borg est responsable de<br />

l’activité MAV (Mesure mécanique,<br />

acoustique-vibration), service qui<br />

rassemble une quarantaine de<br />

personnes à Senlis et à Annecy.<br />

raison du caractère singulier de<br />

cet équipement ; il n’existe en effet<br />

pas beaucoup de moyen d’essai<br />

de ce type dans le monde alors<br />

que les industriels du secteur sont<br />

contraints de réaliser de plus en<br />

plus d’essais.<br />

Pour cette année, nous prévoyons<br />

donc, dans un premier temps,<br />

d’éprouver ce moyen d’essai à<br />

hauteur de sa capacité. Puis, dans<br />

un second temps, nous l’adapterons<br />

aux demandes et aux spécificités<br />

du marché ; cet équipement est<br />

en effet évolutif et sur lequel<br />

nous pourrons, dès l’an prochain,<br />

effectuer plusieurs axes à la fois et<br />

augmenter les efforts.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

horizontal de 70 kN, viennent solliciter l’ensemble.<br />

En ce qui concerne les performances de ce moyen<br />

d’essai, l’idée était de proposer aux industriels du<br />

nucléaire, mais aussi de la construction ou encore<br />

de l’emballage, une plateforme évolutive et capable<br />

de s’adresser à différents types de produits et de<br />

pièces, allant des exigences les plus basiques aux<br />

plus spécifiques. « Qui peut le plus peut le moins »,<br />

Écran représentant une opération d’essais sur une table<br />

sismique<br />

résume Valérie Borg. La gamme de fréquence peut<br />

atteindre les 100 Hz et les accélérations 5 G pour<br />

des équipements volumineux allant jusqu’à deux<br />

tonnes ! De quoi couvrir l’ensemble des besoins<br />

de l’industrie, allant de la définition du cahier des<br />

charges en matière de sollicitations sismiques à de<br />

l’expertise pour améliorer les performances des<br />

structures en passant par les essais et les calculs de<br />

dimensionnement au séisme.<br />

Olivier Guillon<br />

28 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Un demi-siècle au service de la<br />

construction<br />

En soufflant l’été dernier<br />

ses cinquante bougies,<br />

le Cerib a saisi l’occasion<br />

pour présenter ses moyens<br />

d’essais et revenir sur le rôle<br />

du centre dans l’amélioration<br />

de la résistance face au<br />

feu des matériaux de<br />

construction.<br />

Le terrible incendie qui a ravagé dans la nuit du 13 au 14 juin dernier un<br />

immeuble d’habitation à Londres, faisant au total soixante-dix-neuf<br />

victimes, rappelle tristement à quel point la propagation d’un feu en<br />

apparence maîtrisable échappe rapidement aux forces en présence. Il<br />

met également en lumière, dans un second temps, le comportement des matériaux<br />

face au feu et leur vulnérabilité. Or, au-delà des actions de prévention, puis<br />

la mise en place de détecteurs de fumée et d’extincteurs d’incendie, les centres<br />

de recherche sur les matériaux destinés à la construction, à travers leurs laboratoires<br />

d’essais, jouent un rôle croissant. À titre d’exemple, le Centre d’études et<br />

de recherches de l’industrie du béton (Cerib), qui a fêté son demi-siècle d’existence<br />

en juillet 2017, mène de nombreux travaux à ce sujet à l’aide notamment<br />

d’un équipement appelé Lepi-R2 permettant de réaliser un essai spécifique visant<br />

à tester la réaction et la résistance des éléments constitutifs des façades. « Nous<br />

possédons également un département consacré à l’ingénierie du feu capable de<br />

simuler sa propagation », complète Alberto Arena, directeur Qualité-Sécuri-<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I29


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

Vue d’extérieur du Cerib<br />

té-Environnement au sein de ce centre technique industriel<br />

(CTI) et en charge des essais.<br />

Ceux-ci se divisent en deux catégories : les essais à chaud<br />

(qui font appel à quatre fours, l’un pour de la grande dimension<br />

– jusqu’à 6 mètres –, deux verticaux et un pour les<br />

produits plus petits) et les essais à froid, allant des micro<br />

Abilys SB 2.0, un nouvel outil<br />

de l’usine du futur<br />

et nanostructures aux pièces de grandes dimensions. Ces<br />

derniers sont réalisés sur des parties d’ouvrage liées au bâtiment<br />

telles que des poutres, murets, escaliers ou encore des<br />

cuves enterrées pour en tester la résistance mécanique. Ces<br />

essais sont effectués dans le cadre d’un marquage CE, d’une<br />

démarche de certification, de justification de produits ou<br />

encore des essais techniques et de recherche, que ce soit sur<br />

du béton, des granulats, des adjuvants et de multiples matériaux<br />

qui sont venus s’ajouter au fil des années ; « il existe<br />

aujourd’hui une mixité des matériaux de construction qui<br />

intègrent à la fois du bois, des plastiques ou encore de l’acier…<br />

Notre but est d’optimiser la façon de construire, c’est pourquoi<br />

nous sommes allés au-delà du béton qui, comme tous<br />

les matériaux, présente des avantages et des inconvénients.<br />

Nous évaluons ainsi l’efficacité des uns et des autres dans le<br />

but d’en connaître les comportements ».​<br />

Abilys SB 2.0 est un système de diagnostic<br />

de presse permettant d’analyser en temps<br />

réel chaque étape du cycle de production<br />

Breveté par le Cerib, Abilys SB<br />

2.0 se présente sous la forme<br />

d’une planche instrumentée.<br />

Ce nouveau système de<br />

diagnostic de presse permet<br />

d’analyser en temps réel<br />

chaque étape du cycle de<br />

production. Insérée dans<br />

la presse, la planche Abilys<br />

permet d’optimiser un cycle<br />

de production sur presse,<br />

diagnostiquer et corriger<br />

un défaut de production,<br />

effectuer un contrôle qualité<br />

et un suivi des machines,<br />

homogénéiser les paramètres<br />

de production entre sites de<br />

production.<br />

Four Promethee de résistance au feu<br />

30 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

SPÉCIAL BÂTIMENT<br />

PRÉPARER LES CINQUANTE ANNÉES À VENIR<br />

Les évolutions dans la construction n’ont pas manqué d’impacter l’activité<br />

du Cerib et de ses laboratoires. Si le cœur de métier du centre était<br />

le béton et que les essais de force qui en découlaient faisaient appel à<br />

une certaine typologie de moyens « lourds », la métrologie et l’étalonnage<br />

ont pris une place croissante à mesure que le champ d’action du<br />

Cerib s’élargissait vers d’autres mesures et d’autres « grandeurs ». Il en<br />

est de même pour la maîtrise d’essais dynamiques répondant notamment<br />

à des problématiques de fatigue sur certains aciers, des tampons<br />

en fonte ou encore sur des plastiques qui exigent des opérations d’essais<br />

très différentes (dues notamment à leur sensibilité aux U.V.) sans<br />

oublier les composites dont les besoins en essais de vieillissement accéléré<br />

et de fatigue se font de plus en plus ressentir.<br />

De quoi voir les cinquante prochaines années d’un bon œil, s’amuse<br />

Alberto Arena ; « la première étape de notre histoire est derrière nous. Nous<br />

travaillons désormais d’arrache-pied autour de deux axes déterminants<br />

pour le Cerib : d’une part, la réduction de l’impact environnemental de la<br />

construction, d’autre part le recours plus massif aux outils numériques ».<br />

Olivier Guillon<br />

Partenariat entre le Cerib et FCBA<br />

dans le cadre du marquage CE<br />

Le 7 novembre 2017 au Mondial<br />

du Bâtiment, l’Institut technologique<br />

FCBA, représenté par son<br />

directeur général Georges-Henri<br />

Florentin, et le centre technique<br />

Cerib, représenté par son<br />

directeur général Gilles Bernardeau,<br />

ont signé officiellement un<br />

contrat de partenariat. Cet accord<br />

permet aux industriels concernés<br />

de disposer d’un guichet unique<br />

dans le cadre du marquage CE<br />

et/ou de la marque NF de leurs<br />

produits (certification/essais-rapport<br />

et/ou procès-verbal de<br />

classement au feu).<br />

FCBA assure la mission d’organisme<br />

certificateur au titre de la<br />

marque NF et d’organisme notifié<br />

au titre du marquage CE. L’institut<br />

est accrédité par le Cofrac<br />

selon la norme NF EN ISO CEI<br />

17065 et est notifié CE selon la<br />

norme NF EN 16034 par l’autorité<br />

notifiante française. Le Cerib met<br />

à disposition son Centre d’essais<br />

au feu, laboratoire agréé par le<br />

ministère de l’Intérieur pour les<br />

À gauche, Gilles Bernardeau,<br />

directeur général du Cerib, et<br />

à droite, Henri-Georges Florentin,<br />

directeur général du FCBA<br />

essais de résistance au feu. Le Centre d’essais au feu est accrédité par le Cofrac<br />

selon la norme NF EN ISO 17025 pour les essais de résistance au feu.<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I31


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Le poids<br />

grandissant<br />

de la CEM dans<br />

les essais<br />

© Valeo<br />

Comment pourrait-on<br />

survivre sans électronique<br />

aujourd’hui ? À cette question<br />

on pourrait répondre<br />

par une autre question : que seraient nos<br />

objets – devenus de plus en plus intelligents<br />

et intégrant de l’électronique<br />

embarquée – sans les essais de compatibilité<br />

électromagnétique (CEM) ? Alors<br />

qu’une nouvelle édition du salon RF &<br />

Microwave dédiée aux secteurs des<br />

radiofréquences, des hyperfréquences,<br />

de la communication sans fil (wireless),<br />

de la CEM et de la fibre optique,<br />

ouvrira ses portes les 21 et 22 mars<br />

2018 à la Porte de Versailles, il paraissait<br />

intéressant de revenir sur quelques<br />

chiffres pour le moins significatifs d’un<br />

secteur en plein essor.<br />

Selon une nouvelle étude de Grand View<br />

Research, le marché mondial de l’hyperfréquence<br />

devrait atteindre 11,86 Md$<br />

d’ici à 2024. La forte demande de l’industrie<br />

militaire et de la défense devrait<br />

stimuler la croissance du marché au<br />

cours de la période de prévision. Les<br />

systèmes radar utilisent ces dispositifs<br />

pour la navigation et la surveillance<br />

aérienne. Une autre étude, réalisée par<br />

Technavio cette fois, montre quant à elle<br />

que le marché mondial de la radiofréquence<br />

augmentera régulièrement à un<br />

rythme impressionnant et affichera un<br />

taux de croissance d’environ 19% d’ici<br />

2020. Enfin, Research and Markets<br />

soutient que le marché mondial des<br />

antennes bondira de 16,8 Md$ en 2016<br />

à 22,5 Md$ d’ici 2021, soit un taux de<br />

croissance annuel de 6% pour la période.<br />

Et c’est sans compter l’arrivée de la 5G qui,<br />

outre le fait d’offrir un débit environ cent<br />

fois supérieur à celui des smartphones<br />

utilisant la 4G actuelle, devrait selon<br />

AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER<br />

l’étude publiée par le cabinet anglais IHS<br />

Markit, « bouleverser l’économie »… rien<br />

que ça ! Domotique, réalité virtuelle,<br />

conduite à distance ou objets connectés…<br />

mais également de nombreux problèmes<br />

d’interférence en vue entre des équipements<br />

à l’électronique embarquée de<br />

plus en plus nombreux et aux puissances<br />

toujours plus élevées. Des défis attendent<br />

ainsi les acteurs de la CEM dont les<br />

besoins en moyens d’essais n’ont cessé de<br />

croître ces dernières années, et pour longtemps<br />

encore !<br />

Olivier Guillon<br />

34 Pour ses 20 ans, Sopavib veut créer son pôle CEM<br />

36 La Journée ASTE-Valeo du 7 novembre met la CEM à<br />

l’honneur<br />

38 Les essais CEM, une autre spécialité de Valeo<br />

40 Outil de validation du design et de l’installation des câblages<br />

aéronautiques du point de vue de la diaphonie<br />

45 Nouvelle avancée dans le traitement numérique de signal<br />

hyperfréquence<br />

46 Rohde & Schwarz dévoile ses nouveaux moyens d’essai en<br />

CEM<br />

32 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


7ème<br />

édition<br />

Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences,<br />

du wireless, de la CEM et de la fibre optique<br />

21 et 22 mars 2018<br />

Paris Expo<br />

Porte de Versailles<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I33


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

IN VIVO<br />

Pour ses 20 ans,<br />

Sopavib veut créer son<br />

pôle CEM<br />

Né un 4 juillet. Non, il ne s’agit<br />

pas du célèbre film d’Oliver<br />

Stone mais de la date de<br />

naissance de Sopavib, une<br />

filiale de Sopemea (groupe Apave) qui vit<br />

le jour il y a tout juste vingt ans. Lancée<br />

avec seulement deux personnes, la PME<br />

lyonnaise (plus précisément implantée<br />

à Genas, sur la plus grande zone industrielle<br />

de France) affiche aujourd’hui<br />

un chiffre d’affaires de 3,5M€ et de<br />

nouvelles ambitions, en particulier dans<br />

le domaine de la CEM.<br />

Le laboratoire Sopavib a fêté ses 20 ans<br />

le 13 octobre dernier à Genas (Rhône)<br />

en présence de ses clients, d’élus locaux,<br />

de l’UIMM, de clusters (Aerospace et<br />

Lumière) et de pôles de compétitivité<br />

(Nuclear Valley) de la région Rhône-<br />

Alpes-Auvergne. Cette manifestation était<br />

l’occasion de découvrir l’entreprise autour<br />

d’une visite guidée des moyens d’essais,<br />

dans ses 2 500 m 2 de laboratoires inaugurés<br />

en 2006, année où Sopavib a quitté le<br />

site historique de Vaulx-en-Velin.<br />

À travers un parcours bien établi,<br />

les équipes lyonnaises ont fait la<br />

De nombreux visiteurs s’étaient<br />

rendus dans les locaux de Sopavib à Genas<br />

Franck<br />

FOMBONNE<br />

directeur général<br />

adjoint de Sopavib<br />

démonstration, dans chacun des pôles<br />

– vibrations, climatiques, compatibilité<br />

électromagnétique (CEM) – de la<br />

trentaine de moyens d’essais sur des<br />

équipements aéronautiques, militaires<br />

et automobiles et ferroviaires. Au total, le<br />

laboratoire se compose de neuf enceintes<br />

(dont une enceinte de chocs thermiques<br />

Climats et une grande enceinte BIA de<br />

8m 3 ) et d’une centrifugeuse pour la partie<br />

climatique. Le site comprend aussi une<br />

dizaine de pots vibrants pour la partie<br />

© OG<br />

mécanique (dont deux générateurs<br />

de vibrations électrodynamiques LDS<br />

etgDP) ainsi que d’une enceinte climatique<br />

mobile pour les essais en température.<br />

Enfin, une partie du laboratoire<br />

est entièrement dédiée à la CEM ; lors de<br />

notre visite, dans la chambre CEM (chargée<br />

de mesurer les émissions conduite et<br />

rayonnées) était testée une reproduction<br />

du drone avion DVF2000 VT (Survey<br />

Copter – en photo).<br />

RENFORCER LA CEM À TRAVERS LA<br />

CRÉATION D’UN PÔLE DÉDIÉ<br />

L’aéronautique, tout comme le militaire<br />

et le nucléaire, sont les trois secteurs qui<br />

stimulent aujourd’hui les investissements<br />

de Sopavib. De deux à une quinzaine de<br />

salariés aujourd’hui, la filiale de Sopemea<br />

compte environ 170 clients, parmi<br />

lesquels figurent les noms d’Airbus Helicopters,<br />

Renault Trucks, Thales ou encore<br />

Valeo. Pour l’heure, Sopavib entend bien<br />

34 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

poursuivre son chemin de croissance,<br />

doucement mais sûrement, en particulier<br />

dans la CEM. « Il s’agit d’un secteur<br />

en pleine évolution et qui va nécessiter<br />

de nouveaux moyens », précise Franck<br />

Fombonne, directeur général adjoint<br />

de l’entreprise. De nouveaux investissements<br />

sont donc à prévoir à compter de<br />

l’an prochain.<br />

Car pour Franck Fombonne, augmenter<br />

la capacité d’essai est une priorité mais<br />

elle n’est pas la seule ambition de Sopavib<br />

qui entend bien aussi se renforcer<br />

dans la CEM. « La CEM est au cœur de<br />

notre stratégie de développement ; et notre<br />

volonté est de créer un pôle CEM à part<br />

entière d’ici la fin 2018 voire début 2019,<br />

soutient le directeur-adjoint. Cette année,<br />

nous avons recruté un ingénieur CEM.<br />

L’idée est d’embaucher à terme trois techniciens<br />

spécialisés dans le domaine ». Du<br />

côté des équipements, la PME a grandi et<br />

a fait l’acquisition ces dernières années de<br />

DVF2000 VT (Survey Copter), en test<br />

dans la chambre semi-anéchoïque<br />

nombreux moyens d’essais en CEM : une<br />

chambre semi-anéchoïque, un générateur<br />

d’ondes, un amplificateur, des pinces,<br />

des antennes d’émission et de réception<br />

etc. « Très prochainement, le pôle CEM<br />

abritera deux cages Faraday de façon à<br />

garantir pour nos clients un maximum<br />

de disponibilité, de flexibilité et de réactivité<br />

».<br />

AUGMENTER LES CAPACITÉS<br />

D’ESSAIS<br />

« Nous avons également besoin de moyens<br />

de plus en plus gros dans les domaines<br />

climatiques et des essais en vibration ».<br />

Ainsi, ľobjectif du directeur-adjoint est<br />

clair : « augmenter nos capacités d’essais<br />

pour des produits de plus grandes<br />

tailles, notamment dans le domaine de<br />

la vibro-acoustique, avec des moyens<br />

pouvant accueillir des volumes allant de<br />

12 à 16 m 3 ». Avec huit personnes aux<br />

essais, dont six techniciens dédiés à la<br />

© OG<br />

vibration, Sopavib n’a jamais caché sa<br />

volonté de devenir un acteur majeur<br />

en Rhône-Alpes (et maintenant en<br />

Auvergne), qui demeure, rappelons-le,<br />

la première région industrielle du pays.<br />

La filiale lyonnaise abrite pas moins de<br />

dix pots vibrants et une enceinte climatique<br />

mobile pour des essais vibratoires<br />

en température (essentiellement pour<br />

l’automobile qui nécessite des essais<br />

longs – jusqu’à 120 heures par axe).<br />

Une dizaine d’enceintes climatiques<br />

pour des essais de chocs thermiques,<br />

d’essais chauds, froids et d’humidité<br />

permettent quant à elles de procéder à<br />

des opérations de vieillissement accéléré<br />

des produits pour des phases d’essais<br />

pouvant durer de seize à un millier<br />

d’heures. Le laboratoire possède également<br />

une centrifugeuse allant jusqu’à<br />

100 jets et permettant de mener des essais<br />

variés de façon constante, comme l’exige<br />

notamment l’aéronautique ; l’objectif<br />

étant de répondre à un large éventail de<br />

demandes. « Ce nombre important de nos<br />

moyens d’essais s’explique par le besoin de<br />

toujours disposer d’un équipement disponible<br />

; ce taux de disponibilité va de 60 à<br />

70% », détaille Franck Fombonne.<br />

Il faut dire que la société doit faire face<br />

à une demande croissante en matière de<br />

prestations d’essai, d’où sa croissance<br />

régulière depuis sa création il y a vingt<br />

ans ; la complexité grandissante des<br />

essais, l’évolution de la technologie et les<br />

normes de sûreté de plus en plus rigoureuses<br />

sont allées de paire avec la lente –<br />

mais franche – érosion des compétences<br />

en interne chez les industriels. À ce titre,<br />

les équipes de Sopavib assurent l’accompagnement<br />

des clients en amont de la<br />

réalisation des essais, allant du conseil à<br />

la rédaction de programmes d’essais et<br />

de procédures ; l’expertise et le conseil<br />

faisant désormais partie intégrante du<br />

métier de Sopavib. Reste maintenant à<br />

investir et à recruter les bonnes compétences<br />

; une tâche qui s’annonce d’emblée<br />

ardue malgré la richesse du bassin<br />

d’emploi de la région.<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I35


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

COMPTE-RENDU<br />

La Journée ASTE-Valeo du 7<br />

novembre met la CEM à l’honneur<br />

Le 7 novembre dernier, Valeo a<br />

accueilli l’ASTE sur son site de<br />

Créteil pour une journée thématique<br />

consacrée à la « Prise en<br />

compte de de la compatibilité électromagnétique<br />

(CEM) dans la fiabilité des<br />

systèmes complexes ». Environ vingt-cinq<br />

personnes ont assisté à cet évènement.<br />

Après un accueil par les organisateurs<br />

(Frédéric Lafon, expert CEM et David<br />

Delaux, expert senior en fiabilité chez<br />

Valeo), Jean-Paul Prulhière (Metexo),<br />

secrétaire général de l’ASTE, a présenté<br />

l’association et souligné l’importance de<br />

l’échange des savoirs dans le contexte<br />

actuel. Les exposés techniques de la journée<br />

ont débuté par un exposé de Jean-<br />

Paul Prulhière sur un outil gratuit d’aide<br />

à la conception de type simulation 0D-1D<br />

(GAM-PME : Guide d’aide interactif à<br />

la mesure en environnement électromagnétique<br />

industriel pour les PME-PMI)<br />

développé dans le cadre d’un projet collaboratif<br />

piloté par l’ASTE et financé par la<br />

DGE. Daniel Dauzon d’Emitec a ensuite<br />

montré l’impact du design CEM sur la<br />

fiabilité et la sûreté de fonctionnement<br />

et résumé les règles de bonne pratique<br />

à appliquer.<br />

Priscilla Fernandez-Lopez de Valeo a<br />

quant à elle décrit les objectifs du projet<br />

collaboratif européen Peter (Pan european<br />

training, research and education<br />

network on electromagnetic risk management)<br />

: formation de doctorants sur le<br />

développement de systèmes électroniques<br />

qui maintiennent la fiabilité et la sécurité.<br />

Soumis en janvier 2017, il sera représenté<br />

début 2018. De son côté, Olivier Maurice<br />

d’Airbus Safran Launcher a présenté une<br />

nouvelle approche probabiliste permettant<br />

de prendre en compte les facteurs de<br />

vieillissement dans la stratégie CEM au<br />

niveau d’un système complexe (lanceur<br />

de satellites).<br />

DES APPLICATIONS CONCRÈTES<br />

Ces exposés ont été suivis de deux<br />

applications industrielles concrètes.<br />

La première, par Béatrice Bouriot de<br />

l’UTBM, a montré les capacités des<br />

chambres à brassage de mode dans l’industrie<br />

pour les essais de susceptibilité,<br />

d’immunité et d’émission rayonnée. La<br />

seconde, par Charles Jullien de Safran<br />

Electrical Power, a décrit l’outil numérique<br />

basé sur un process industriel et sur<br />

la théorie de la topologie électromagnétique<br />

appliquée aux câbles pour déterminer<br />

la diaphonie entre plusieurs harnais<br />

complexes d’un avion.<br />

Chacune des présentations a été suivie<br />

de nombreuses questions de la part<br />

des auditeurs. Jean-Paul Prulhière a<br />

ensuite remercié les intervenants pour<br />

la qualité de leurs exposés, et les personnels<br />

de Valeo qui ont participé à l’organisation<br />

de cette journée et contribué à<br />

son succès. Il a indiqué la création d’un<br />

nouveau groupe de travail thématique<br />

dédié à la CEM au sein de l’ASTE dans<br />

lequel ce type d’échange devrait se poursuivre<br />

et s’amplifier. Il répondra aux<br />

besoins dans ce domaine compte tenu<br />

de l’électrification croissante des véhicules<br />

et de l’intégration de l’informatique<br />

embarquée(maitrise de la collaboration<br />

des courants forts et faibles). La journée<br />

s’est terminée par la visite des moyens<br />

CEM du site Valeo (voir le reportage en<br />

pages 38 et 39 du magazine). •<br />

36 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I37


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

REPORTAGE<br />

Les essais CEM, un autre<br />

savoir-faire de Valeo<br />

Le 8 novembre dernier, le site de Valeo Créteil accueillait<br />

la journée technique ASTE consacrée à la prise en compte<br />

de la compatibilité électromagnétique dans la fiabilité des<br />

systèmes complexes. L’occasion pour la rédaction d’<strong>Essais</strong><br />

& <strong>Simulations</strong> de se rendre sur les lieux d’un des plus<br />

importants laboratoires R&D de l’équipementier.<br />

© Valeo<br />

Sur le site cristolien de Valeo, le<br />

laboratoire Geeds, entité d’expertise<br />

R&D transverse de Valeo<br />

et consacrée aux activités de<br />

compatibilité électromagnétique (CEM),<br />

emploie une trentaine de collaborateurs<br />

à la fois en recherche, en conception et<br />

en essais. Ce laboratoire est la référence<br />

dans le groupe pour le développement<br />

et le déploiement de nouveaux outils ou<br />

nouvelles méthodes d’essais et d’investigations.<br />

« Caractériser pour modéliser », voici<br />

comment on pourrait résumer l’activité<br />

d’expertise CEM de Valeo Créteil,<br />

pour reprendre les termes employés<br />

par Fréderic Lafon, EMC Master<br />

Expert – expertise and innovation team<br />

manager. Celle-ci se compose de moyens<br />

d’essais de pointe à la fois pour l’investigation<br />

sur les produits et la caractérisation<br />

de composants comme les circuits<br />

intégrés et des composants passifs à<br />

l’exemple des condensateurs. Au sein<br />

du département CEM de l’équipementier,<br />

dans le laboratoire dédié à la caractérisation,<br />

une salle d’une vingtaine de<br />

mètres carrés abrite des moyens permettant<br />

à l’équipe de chercheurs, d’ingénieurs<br />

et de techniciens de générer des<br />

modèles et, via la simulation numérique,<br />

de prédire le comportement des produits.<br />

Exemple de moyen de test significatif,<br />

un banc de cartographie champ proche<br />

(allant de 100 kHz à 4 GHz) capable d’automatiser<br />

un déplacement de sondes de<br />

mesures permettant de cartographier un<br />

circuit ou une carte électronique. « Ici,<br />

nous identifions un problème, une source<br />

de bruit, puis on oriente les analyses dans<br />

telle ou telle direction », précise Fréderic<br />

Lafon. Mais l’équipe va plus loin, jusqu’à<br />

exploiter les résultats de manière à<br />

obtenir un dérivé de rayon équivalent<br />

sous la forme d’un modèle de rayonnement<br />

dans Matlab ou dans des outils de<br />

simulation 3D ; l’objectif étant de prédire<br />

les risques de couplage interne, voire les<br />

risques d’auto-compatibilité.<br />

Autre exemple d’équipement : un banc<br />

générateur TLP pouvant monter jusqu’à<br />

4 kV et permettant de caractériser des<br />

composants afin d’en définir la robustesse.<br />

« Nous obtenons ainsi l’ensemble<br />

des informations qui nous aideront à<br />

prédire, grâce à la simulation, la résistance<br />

des composants face aux décharges<br />

électrostatiques », encore appelées ESD<br />

– soit un transfert de charges entre des<br />

corps ayant des potentiels électrostatiques<br />

différents. Outre un impédancemètre,<br />

trois analyseurs de réseau<br />

vectoriel et un banc triaxial, le service<br />

a recours à un banc d’injection DPI<br />

(Direct Injection Power) – allant d’1<br />

MHz à 3 GHz – dont le rôle est d’injecter<br />

des perturbations directement sur<br />

la broche d’un circuit intégré ; « nous<br />

avons en outre la possibilité de réutiliser<br />

ces résultats expérimentaux dans la<br />

simulation complète d’un test BCI [Bulk<br />

Current Injection – NDLR] ; nous<br />

sommes par exemple capables de prédire<br />

les performances d’un équipement avec<br />

les éléments de protection et optimiser<br />

les solutions mises en place ».<br />

Si ces dernières années ont été consacrées<br />

à valider les méthodes DPI et Near<br />

Field Tests Bench, aujourd’hui, le laboratoire<br />

a atteint son rythme de croisière.<br />

Ces deux méthodes ont même réussi à<br />

faire l’objet de standards internationaux<br />

en 2016. Il faut dire que l’enjeu est<br />

crucial, à un moment où les véhicules<br />

autonomes sont en plein développement.<br />

« On en est à ce jour à un niveau 3 d’autonomie<br />

mais pour atteindre le niveau 5,<br />

il faut avoir une confiance aveugle dans<br />

le système, le conducteur ne devant plus<br />

avoir à faire attention à ce qui se passe<br />

sur la route ».<br />

38 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

DES CONTRAINTES DE PLUS EN PLUS<br />

FORTES EN MATIÈRE DE CEM<br />

L’activité de validation est quant à elle<br />

focalisée sur la qualification d’équipements<br />

développés par les équipes<br />

projets et destinés à être produits en<br />

grand nombre et montés sur véhicule.<br />

Cette activité est accréditée par<br />

Cofrac ISO17025 depuis 2012, garantissant<br />

le plus haut niveau de qualité.<br />

Il couvre les deux grands domaines de<br />

la CEM : les essais d’émissions dont le<br />

but est de mesurer les bruits électromagnétiques<br />

non désirés générés par<br />

les produits, mais également les essais<br />

d’immunité dont l’objectif est de vérifier<br />

le comportement des produits lorsqu’ils<br />

sont soumis à des perturbations<br />

électromagnétiques. Deux cages de Faraday<br />

pour des essais en conduit et une<br />

chambre semi-anéchoïque pour effectuer<br />

des essais en rayonné composent le<br />

laboratoire et permettent de couvrir le<br />

besoin. À l’intérieur des cages, un plan<br />

de masse permet de simuler la carrosserie<br />

d’un véhicule, et le produit, les faisceaux<br />

associés et les bancs simulant les<br />

charges réelles sur véhicules sont placés<br />

sur celui-ci à l’aide de supports isolants.<br />

Les essais principaux en émissions<br />

conduites sont menés soit à l’aide d’une<br />

pince qui vient transformer le courant<br />

dans les faisceaux en tension mesurée<br />

de 20 Hz à 300 MHz ; soit au travers de<br />

© Valeo<br />

RSIL (réseau de stabilisation d’impédance<br />

de ligne) permettant d’effectuer<br />

des mesures sur des lignes d’alimentation<br />

allant de 100 kHz à 108MHz. D’autres<br />

essais concernent cette fois les essais en<br />

immunité conduite. Le principal, Bulk<br />

Current Injection (BCI), consiste à injecter<br />

à l’aide d’une pince une perturbation<br />

sur le faisceau en balayant en fréquence<br />

de 1MHz à 400MHz « Nous vérifions<br />

que les signaux RF simulant les agresseurs<br />

potentiels dans notre environnement<br />

sur différentes fréquences ou différentes<br />

modulations ne viennent pas perturber<br />

l’écran tactile, les systèmes télématiques<br />

ou encore les directions électronisées par<br />

exemple. L’élément crucial est la définition<br />

des modes de fonctionnement des<br />

produits à tester, ainsi que les moyens à<br />

mettre en œuvre pour contrôler leur bon<br />

fonctionnement», détaille Renaud Dupendant,<br />

EMC Expert et responsable de la<br />

Service Line CEM du Geeds, comprenant<br />

six laboratoires CEM dans le monde<br />

dont celui de Créteil.<br />

Des essais d’immunité rayonnée sont quant<br />

à eux effectués dans une chambre semi-anéchoïque<br />

(6,50 m x 5,50 m et de 3,50 m de<br />

hauteur). Équipée d’absorbants hybrides<br />

ferrites (mousse chargée en carbone) sur<br />

les quatre murs ainsi qu’au plafond, les<br />

réflexions des ondes électromagnétiques<br />

sur les parois sont fortement atténuées,<br />

recréant ainsi artificiellement un environnement<br />

dit « champ libre ». Ici sont réalisés<br />

des essais démarrant à 200 MHz à 4GHz<br />

et pouvant atteindre, d’ici à la fin 2017, 6<br />

GHz ; une hausse des capacités de tests qui<br />

s’explique en raison de l’intensification des<br />

perturbateurs dans notre environnement,<br />

impliquant une extension des gammes de<br />

fréquences mais également des exigences<br />

accrues des constructeurs nécessitant de<br />

passer à 300 voire 400 V/m. Enfin, les essais<br />

peuvent être menés en champ proche en<br />

simulant des émetteurs embarqués dans les<br />

véhicules : « nous soumettons nos produits<br />

à des perturbations générées par un smartphone,<br />

un talkie-walkie, ou autre… ». Les<br />

émissions rayonnées sont réalisées en<br />

champ magnétique et électrique, couvrant<br />

une gamme de fréquence de 9kHz à 6GHz.<br />

« Nous sommes capables de mesurer tous<br />

les niveaux de bruit qui nous sont demandés<br />

grâce à des récepteurs de dernière génération<br />

mais aussi à des pré-amplificateurs<br />

et des antennes spécifiques qui ont récemment<br />

investi la chambre afin de répondre<br />

aux exigences de plus en plus fortes de la<br />

part de nos clients ». Une tendance à laquelle<br />

l’équipementier a l’habitude de faire face,<br />

au vue des investissements qu’il réalise<br />

chaque année pour faire de cette entité un<br />

laboratoire majeur dans le domaine de la<br />

CEM.<br />

Olivier Guillon<br />

© Valeo<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I39


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

MÉTHODE<br />

Outil de validation du design et de<br />

l’installation des câblages aéronautiques<br />

du point de vue de la diaphonie<br />

Cet article décrit un process permettant de valider le design et l’installation des harnais dans<br />

un aéronef du point de vue CEM, en validant le respect des seuils de diaphonie inter et intra<br />

harnais. Un outil numérique a été développé et validé sur deux cas tests. Le premier concerne<br />

deux harnais avec trois câbles et le second concerne quinze harnais avec plus de 1 400 liaisons.<br />

Ceci permet de mettre en évidence la capacité de prendre en compte une installation avion<br />

contenant de nombreux harnais en vue de la validation CEM conduite d’un design et d’une<br />

installation.<br />

Avec l’évolution de l’avion<br />

« plus électrique », la<br />

commande et l’acheminement<br />

de la puissance ainsi<br />

que les transferts de données ont pris<br />

une grande importance dans le développement<br />

de nouveaux systèmes. Afin<br />

de prendre en compte ces tendances,<br />

les nouvelles directives de la CS25 et<br />

de la FAR25 introduisent désormais le<br />

« câblage » comme un système à part<br />

entière dans un processus de certification<br />

en définissant l’Electrical Wiring<br />

Interconnection Systems (Ewis).<br />

En effet, l’Ewis représente l’ensemble<br />

des fils et câbles, solutions de<br />

connexions à la masse avion, contacts<br />

et connecteurs, les éléments de protection<br />

circuits, protections mécaniques<br />

et CEM des câbles et harnais, les<br />

éléments d’identification et de support<br />

mécanique. Le métier de conception<br />

de l’Ewis doit donc évoluer vers cette<br />

tendance visant à fournir une prestation<br />

globale au client prenant en<br />

compte ces différents points. L’avion<br />

plus électrique donne donc une dimension<br />

encore plus stratégique à ce métier<br />

qui se doit de penser les harnais comme<br />

un système à part entière et de se doter<br />

d’un process de design.<br />

Les solutions traditionnelles actuelles<br />

de conception de l’Ewis font intervenir<br />

de nombreux outils de manière séquentielle<br />

et génèrent de nombreuses itérations<br />

entre les différentes étapes de<br />

conception et de dimensionnement.<br />

Elles ne permettent pas de valider rapidement<br />

les impacts de l’Ewis d’un point<br />

de vue multi-physique via un processus<br />

global. Au sein de Safran Electrical &<br />

Power, plusieurs outils de dimensionnement<br />

et d’analyse (architecture, électrothermique,<br />

CEM, safety ,…) ont été<br />

développés autour d’un processus de<br />

définition global des harnais. Nous<br />

nous concentrerons dans cet article<br />

sur la brique CEM.<br />

Figure 1 – Processus appliqué dans le logiciel<br />

de V&V CEM1<br />

40 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Figure 2 – Exemple de comparaison de résultats du cas test simple<br />

De nombreuses méthodologies sont<br />

apparues depuis plusieurs dizaines d’années<br />

permettant d’apporter des solutions<br />

aux problèmes de CEM au niveau des<br />

câblages. Dans les années 80, C.E. Baum<br />

[1] a développé un formalisme original<br />

de résolution des équations de lignes de<br />

transmissions reposant sur la Topologie<br />

Electromagnétique par résolution de<br />

l’équation de Baum, Liu et Tesche (BLT).<br />

Ce formalisme traite de la combinaison<br />

sous forme d’ondes, des courants et<br />

tensions qui se propagent sur les lignes<br />

de transmission. Depuis les années 90,<br />

l’Onera exploite ce formalisme [2] et<br />

développe le logiciel Cripte permettant<br />

la résolution numérique matricielle<br />

de l’équation BLT. Néanmoins, il reste<br />

toujours aussi difficile de modéliser des<br />

torons particulièrement complexes tels<br />

que ceux que l’on trouve dans le domaine<br />

aéronautique. Il y a deux obstacles<br />

essentiels qui apparaissent. Le premier<br />

est relève de la méconnaissance relative<br />

au positionnement des câbles dans<br />

le toron. Le second obstacle concerne<br />

la complexité intrinsèque des modèles<br />

à mettre en œuvre. Ces deux obstacles<br />

peuvent notamment exiger des simulations<br />

de lignes de transmission fortement<br />

non uniformes, éventuellement<br />

discrétisées par des tronçons de lignes<br />

uniformes d’un très grand ensemble de<br />

conducteurs élémentaires.<br />

Dans les années 2000, plusieurs<br />

approches ont alors été développées<br />

en France en vue de réduire la taille<br />

des modèles de réseaux de câbles :<br />

l’approche statistique et l’approche par<br />

modèles simplifiés ou réduits visent à<br />

prendre en compte la complexité en<br />

permettant de se rapprocher au mieux<br />

de la réalité du toron tout en limitant<br />

les temps de calcul et la taille des<br />

réseaux de câbles. Néanmoins, avec<br />

l’avènement des nouvelles technologies<br />

informatiques tant sur le plan<br />

composant (processeur multi-cœurs,<br />

augmentation de la cadence, passage<br />

de 32 à 64 bit…) que sur le plan logiciel<br />

(langage orienté objet, parallélisassions<br />

des processus…), les capacités de<br />

calcul se sont fortement développées<br />

ces dernières années. Dans cet article,<br />

nous allons montrer que ces nouveaux<br />

atouts permettent d’envisager de traiter<br />

par des approches « brute force » des<br />

cas déterministes complexes pour des<br />

temps de calculs raisonnables dans un<br />

environnement industriel. On se limitera<br />

néanmoins ici à traiter la diaphonie<br />

entre les câbles d’un même harnais<br />

et entre harnais.<br />

Le premier point développé concerne<br />

la capacité à traiter et à compléter les<br />

données nécessaires à un calcul de<br />

CEM sur un harnais. Pour cela, Safran<br />

Electrical & Power a développé un<br />

process accompagné d’une suite d’outils<br />

pour couvrir l’ensemble des phases<br />

de définition de l’Ewis :<br />

- le design fonctionnel par la réalisation<br />

des diagrammes fonctionnels de<br />

l’EWIS décrivant ainsi les liens entre<br />

les différents équipements<br />

- le design morphologique comprenant<br />

l’ensemble de phases de définition et<br />

maquettage 3D<br />

- une activité transverse de réconciliation<br />

des données fonctionnelles et<br />

morphologiques<br />

Ce process de design de l’Ewis peut<br />

faire appel à des modules de calculs<br />

scientifiques pour dimensionner l’installation<br />

en prenant par exemple en<br />

compte les aspects électrothermiques<br />

et/ou CEM.<br />

Les marges des règles d’installation<br />

imposées par l’avionneur garantissent la<br />

CEM d’un point de vue réglementaire.<br />

Cependant, la densification électrique<br />

ne permet plus le respect de ces règles<br />

dans l’intégralité de l’avion. Dans ce<br />

cas précis, l’expertise offre une réponse<br />

quant à l’acceptation ou non de la dérogation<br />

aux règles d’installation.<br />

Le logiciel Cripte, quant à lui,<br />

comporte un module, appelé Laplace,<br />

permet notamment de prendre en<br />

compte un modèle géométrique<br />

complexe d’une section droite du<br />

harnais (plusieurs conducteurs, prise<br />

en compte des blindages et de plan<br />

de masse). Les paramètres nécessaires<br />

à ces calculs sont entre autres<br />

les coordonnées des câbles et de la<br />

référence ainsi que les permittivités<br />

des isolants. À partir des matrices<br />

des paramètres linéiques, on peut<br />

construire un réseau topologique<br />

représentant le réseau électrique<br />

sous forme de tubes reliés ou terminés<br />

par des jonctions. On prend alors<br />

en compte les charges d’extrémités<br />

dans les jonctions de terminaison et<br />

les paramètres de lignes de transmission<br />

multiconducteur dans les tubes.<br />

Cette méthode permet d’obtenir les<br />

courants et tensions en tout point d’un<br />

réseau, quelle que soit sa complexité.<br />

On peut donc traiter en particulier, à<br />

l’aide de cette méthode, des problèmes<br />

de diaphonie.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I41


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Dans le cadre du projet de Genome<br />

(Gestion optimisée de l’énergie) du<br />

Corac, un outil de vérification et de<br />

validation (V&V) CEM conduite de<br />

l’Ewis (Figure 1) a été développé à<br />

partir des outils suivants:<br />

- Le process de définition de l’Ewis<br />

de Safran Electrical & Power<br />

- L’outil CableSim d’AxesSim<br />

- Le code de calcul Cripte de<br />

l’Onera<br />

L’outil de V&V CEM-conduite permet<br />

une validation, par un designer, du<br />

respect du critère de diaphonie entre<br />

les câbles d’un même harnais (couplage<br />

intra-harnais) et entre les câbles de<br />

plusieurs harnais différents (couplage<br />

inter-harnais). La validation de l’architecture<br />

de harnais est basée sur la<br />

comparaison des courants simulés en<br />

extrémité du harnais à des gabarits<br />

(issus de la norme DO160 [3]) renseignés<br />

en fonction des données disponibles<br />

au moment de la définition.<br />

Dans le projet Genome, un nouveau<br />

code de calcul de paramètres linéiques<br />

de lignes multiconducteur, Clig, a été<br />

développé par AxesSim en complément<br />

du code Laplace. Il permet de<br />

paralléliser les calculs des paramètres<br />

linéiques (matrices inductances et<br />

Abstract<br />

This article describes a process<br />

for validating the design and the<br />

harnesses installation in an aircraft<br />

from an EMC point of view, more<br />

precisely from an inter and intraharness<br />

crosstalk point of view. A<br />

digital tool has been developed and<br />

validated on two test cases. The first<br />

one is composed of 2 harnesses<br />

containing 3 cables in total and the<br />

second one consists of 15 harnesses<br />

with more than 1400 links altogether.<br />

These test cases allow highlighting<br />

the ability to take into account an<br />

aircraft installation containing many<br />

harnesses for an EMC validation of<br />

the design and installation.<br />

Figure 3 – Comparaison du courant sur le conducteur victime<br />

capacités) sur un processeur graphique<br />

(GPU). Une parallélisation des calculs<br />

BLT sur plusieurs processeurs a également<br />

été mise en place pour le module<br />

de calcul de Cripte. Cette parallélisation<br />

se situe au niveau du process<br />

de répartition des calculs sur différents<br />

processeurs et pas dans le code<br />

du cœur de calcul. Une amélioration<br />

similaire a été réalisée pour la création<br />

de géométries aléatoires décrivant<br />

le positionnement des câbles dans<br />

les branches. Enfin, l’architecture du<br />

code Cripte a été optimisée de façon<br />

à absorber des tailles de réseaux topologiques<br />

significativement complexes.<br />

Les réseaux testés à ce jour témoignent<br />

d’une rupture importante des performances<br />

de l’outil de calcul par rapport<br />

aux travaux réalisés dans le passé. L’intégration<br />

des données d’entrées est<br />

grandement facilitée grâce au process<br />

de définition de l’Ewis.<br />

LE LOGICIEL A ÉTÉ TESTÉ SUR<br />

PLUSIEURS CAS TESTS :<br />

- deux cas tests dit simples pour<br />

valider l’outil en termes de variabilité<br />

des configurations possibles et<br />

de façon expérimentale sur un cas<br />

canonique<br />

- un cas test dit complexe pour<br />

valider la volumétrie.<br />

Le premier cas test simple est développé<br />

pour prendre en compte le plus de technologies<br />

possibles que ce soit en termes<br />

de constitution de harnais ou d’installation.<br />

Il est composé de deux harnais<br />

et de trois câbles chargés soit par des<br />

résistances, soit par des court-circuits.<br />

Les références électriques de ces harnais<br />

peuvent être un surtressage au-dessus<br />

d’un plan de masse, un conduit ou<br />

une goulotte, tous deux métalliques.<br />

Les résultats présentés sur la Figure<br />

2 montrent que les courants pris en<br />

extrémités du côté équipement sur les<br />

conducteurs 1 et 3 sont en dessous du<br />

gabarit défini. Le courant sur le conducteur<br />

2 dépasse le gabarit provoquant la<br />

mise en surbrillance de la liaison (en<br />

rouge).<br />

Le deuxième cas test simple permet une<br />

validation expérimentale préliminaire. Il<br />

est composé de deux câbles monofilaires<br />

qui cheminent ensemble à 5 cm au-dessus<br />

d’un plan de masse. Le générateur<br />

de tension est placé sur l’un des câbles<br />

(correspondant à la sortie de l’analyseur<br />

de réseau) et une mesure de courant est<br />

faite sur l’autre câble (correspondant à<br />

l’entrée de l’analyseur de réseau), tous<br />

deux chargés sur 50Ω à chaque extrémité.<br />

La mesure se fait par l’intermédiaire<br />

d’un analyseur de réseau et de<br />

câble coaxiaux. L’injection et la mesure<br />

42 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Figure 4 – Vue 3D du cas test complexe<br />

s’effectue à l’aide de boitier d’interface.<br />

Une comparaison du rapport du courant<br />

issu du couplage entre le conducteur<br />

agresseur et le conducteur victime et<br />

de courant sur l’agresseur est présentée<br />

sur la Figure 3.<br />

On remarque que le comportement est<br />

similaire entre la mesure et le calcul.<br />

En particulier, la légère différence sur<br />

les amplitudes s’explique par le fait que<br />

le modèle ne prend pas en compte les<br />

boitiers d’interfaces.<br />

Ces dernières années, de nombreux<br />

travaux [4][5] ont démontré la cohérence<br />

entre des résultats de mesures<br />

et des résultats issus de simulations<br />

effectués avec Cripte y compris sur des<br />

harnais complexes que soit en nombre<br />

de conducteurs ou en nombre de tubes.<br />

Cependant, la complexité des problèmes<br />

que nous voulions traiter avec le logiciel<br />

de V&V CEM conduite combine<br />

un grand nombre de tubes et un grand<br />

nombre de conducteurs et dépasse ce<br />

qui a déjà été traité dans le passé. Pour<br />

cela, le cas test dit « complexe et réaliste<br />

» a été développé afin d’évaluer les<br />

performances de l’outil et la capacité de<br />

prendre en compte une telle volumétrie.<br />

Le cas test complexe a été défini afin<br />

d’être représentatif d’une installation<br />

électrique (système de génération électrique<br />

et commande de vol) d’un avion<br />

étant est composé de quinze harnais et<br />

1 477 liaisons alimentant, à partir de<br />

deux calculateurs, dix-sept équipements<br />

répartis dans tout l’avion. Sa représentation<br />

3D est illustrée sur la Figure 4.<br />

Pour la validation, certains câbles sont<br />

connectés en court-circuit, les autres<br />

sont sur des charges 50Ω. Un générateur<br />

de 1V est placé sur un des câbles<br />

en court-circuit. Ces valeurs ont été<br />

choisies afin de simplifier l’interprétation<br />

des résultats.<br />

Deux calculs ont été effectués: un<br />

premier dans une configuration similaire<br />

à ce qui existait avant le développement<br />

de ce logiciel de V&V<br />

CEM conduite et un deuxième avec<br />

les améliorations développées. Tous<br />

deux ont été réalisés sur un ordinateur<br />

fixe avec un processeur Intel i7,<br />

8Go de RAM et une carte graphique<br />

Nvidia GTX660. Les résultats montrent<br />

que l’on réduit les temps de calculs de<br />

plusieurs dizaines d’heures à moins<br />

de deux heures et intègre le processus<br />

industriel; ce temps ne se réduit pas à<br />

la résolution sur le modèle de réseau<br />

topologique; il faut aussi prendre en<br />

compte le temps pour créer le modèle<br />

de réseau.<br />

Au niveau des résultats, on observe<br />

sur la Figure 5, le courant sur un câble<br />

agresseur et le courant issu du couplage<br />

sur un câble victime. Ces deux câbles<br />

sont dans une branche de harnais au<br />

centre d’un raceway et chargés aux<br />

Figure 5 – Courant sur câble agresseur et câble victime pour le cas test complexe<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I43


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

C<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

deux extrémités par 50Ω. Une injection de 1V est effectuée<br />

sur le câble agresseur.<br />

On retrouve sur ces courbes le comportement attendu de<br />

couplage entre deux conducteurs : une courbe linéaire<br />

et constante jusqu’aux fréquences de résonances pour<br />

le conducteur agresseur et une pente en fonction de la<br />

fréquence traduisant le couplage inductif puis capacitif<br />

entre les deux conducteurs sur le câble victime jusqu’aux<br />

fréquences de résonances.<br />

On montre avec cet exemple que l’utilisation de ce logiciel<br />

est possible même au niveau de complexité d’un<br />

système électrique complet. Par ailleurs, l’automatisation<br />

de la prise en compte des données d’entrées dans l’outil<br />

à l’aide de processus industriel offre aussi un gain de<br />

temps dans l’implémentation de ces données dans le code<br />

de calcul. La suite des travaux devrait nous permettre de<br />

valider expérimentalement le logiciel sur une architecture<br />

complexe similaire au cas présenté dans cette étude. Une<br />

étude des limitations du logiciel nous permettra d’estimer<br />

la taille du système global que l’on pourra traiter de<br />

manière déterministe pour une validation en diaphonie<br />

d’une installation donnée. Une extension du périmètre du<br />

logiciel au-delà de seulement la diaphonie (rayonnement,<br />

conduit, émission) offrirait une validation plus globale<br />

notamment en termes d’environnement 3D.<br />

Charles Jullien, Jérôme Genoulaz, Anca Dieudonné<br />

Safran Electrical & Power, Div. EWISe, Dir.<br />

Technique et Innovation, Dep. R&T<br />

Nous remercions l’Onera et AxesSim, nos partenaires<br />

du projet, qui ont développé les outils CEM.<br />

REFERENCES<br />

[1] C.E Baum, T.K. Liu, F.M. Tesche, “On the analysis of<br />

general multiconductor transmission line networks.<br />

s.l. : Interaction Notes”, November 1978. 350.<br />

[2] L.Paletta, « Démarche Topologique pour l’étude<br />

des couplages électromagnétiques sur des<br />

systèmes de câblages industriels de grande<br />

dimension », Thèse, septembre 1998<br />

[3] RTCA DO160, «Environmental Conditions and Test<br />

Procedures for Airborne Equipment».<br />

[4] . Jullien, P. Besnier, M. Dunand and I. Junqua,<br />

“Crosstalk analysis in complex aeronautical<br />

bundle”, EMC Europe 2013, Bruges<br />

[5] J-P. Parmantier, C. Girard, F. Tristant, Projet<br />

HIRF-SE : présentation du projet, acquis et<br />

perspectives, Journées thématiques « CEM et<br />

mobilité », CEM 2014, Clermont-Ferrand<br />

44 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

PME<br />

Nouvelle avancée dans le traitement<br />

numérique de signal hyperfréquence<br />

Figurant parmi les « pépites » RTI (acronyme<br />

correspondant au programme Recherche<br />

Technologies Innovation lancé par le pôle<br />

Normandie Aerospace – NAE), Arelis,<br />

fabriquant de sous-ensembles et de produits<br />

électroniques complexes pour l’aéronautique<br />

et la défense, s’est distingué avec sa solution<br />

de traitement du signal hyperfréquence SDR-<br />

Vemo.<br />

La carte SDR<br />

©Arelis<br />

Partenaire de référence en matière de conception de<br />

solutions high-tech dans les domaines de la détection,<br />

surveillance, communications et transmission,<br />

Arelis a conçu un système capable d’appliquer des<br />

modulations numériques sur un signal déjà positionné sur<br />

une fréquence porteuse. Baptisé SDR-Vemo (Software Defined<br />

Radio – VEctor MOdulation), il représente un pas en avant<br />

supplémentaire dans le cadre de la transition numérique.<br />

Au cours des dernières années, le développement de nouvelles<br />

technologies a largement favorisé l’implantation du traitement<br />

numérique pour venir apporter toute sa puissance de calcul et<br />

réduire le traitement analogique (Radiofréquence) aux modules<br />

d’émission/réception. Cependant, dans certains domaines tels<br />

que la défense ou l’aéronautique, les exigences de fiabilité, robustesse,<br />

et performances<br />

techniques et environnementales,<br />

ont freiné<br />

Modulateur vectoriel<br />

cette évolution.<br />

Expert en matière<br />

chaine de traitement<br />

RF, de conversion<br />

analogique / numérique,<br />

traitement du<br />

signal et technologie<br />

radio logicielle SDR,<br />

Arelis propose une<br />

solution innovante<br />

adaptable aux systèmes<br />

embarqués et applications<br />

de type data link,<br />

simulateurs, brouilleurs, et radars multi-fonctions. Constituée<br />

de deux sous-ensembles, l’un numérique et l’autre qui<br />

module la porteuse, la technologie innovante conçue par Arelis<br />

permet de transposer les données vers une très large bande de<br />

fréquence d’utilisation.<br />

UN TRAITEMENT NUMÉRIQUE POUR DES<br />

PERFORMANCES ACCRUES<br />

Les avantages de la solution de traitement développée par Arelis<br />

se traduisent notamment par de meilleures performances et<br />

davantage de fiabilité et d’adaptabilité. Une consommation<br />

réduite et une diminution du poids des équipements et du<br />

coût comparativement aux systèmes actuels, sont également<br />

à signaler.<br />

L’objectif consiste à<br />

commercialiser des<br />

briques technologiques<br />

qui pourront s’intégrer<br />

dans des systèmes<br />

embarqués de détection<br />

ou de communication<br />

(data link). En<br />

pleine révolution numérique,<br />

Arelis franchit une<br />

étape importante dans la<br />

numérisation de fonctions<br />

hyperfréquence<br />

et consolide sa position<br />

d’acteur majeur sur ce<br />

secteur. •<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I45


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Rohde & Schwarz dévoile ses nouveaux<br />

moyens d’essai en CEM<br />

Rohde & Schwarz, à travers sa division Test & Measurement, fournit depuis plus de<br />

cinquante ans des instruments de mesure où, qualité, précision et innovation apportent<br />

une aide précieuse dans la réalisation des essais CEM, obligatoire pour tout domaine, où<br />

l’électronique assume les fonctions voulues, des plus simples jusqu’aux plus complexes, et ce<br />

indépendamment de leur degré de sécurité. Les solutions Rohde & Schwarz, via des systèmes<br />

de test, sont aujourd’hui reconnues dans les domaines du wireless, de l’automobile, du<br />

militaire et du spatial, de l’industrie et de la recherche.<br />

Vincent LASCOSTE<br />

Après avoir obtenu une licence<br />

Système électronique informatisé en<br />

1994 à l’université Paris-Sud, il intègre<br />

la société ACCYS en 1994. En 1995,<br />

il rejoint Rohde & Schwarz France<br />

en tant que chef de projet systèmes<br />

de test, pour, en 2004, devenir<br />

responsable des produits CEM chez<br />

Rohde & Schwarz France.<br />

Fig 1 : Compatibilité des seuils EMI et EMS<br />

LES TESTS EMI<br />

Pour ce faire, tous les moyens de couplage du DUT doivent être testés<br />

suivant des normes génériques ou produits dont les principaux (en<br />

Europe) restent les IEC61000-4-3 et -6 pour l’EMS et les CISPR16 et<br />

dérivés pour les EMI.<br />

Garantir aujourd’hui un produit conforme<br />

par son marquage CE, vous amène à appliquer<br />

un nombre de directives ou standards<br />

de plus en plus élevé, et ce, avec des signaux<br />

toujours plus complexes, dans le seul but d’une certitude<br />

totale sur le bon fonctionnement de l’équipement<br />

(DUT). C’est en garantissant à la fois un niveau d’émission<br />

(EMI) ainsi qu’un niveau de susceptibilité (EMS)<br />

qu’il devient possible d’en garantir le comportement.<br />

Fig 2a : Exemple de système EMI en conduit et rayonné<br />

46 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

Fig 2b : Exemple de système EMS en conduit<br />

Le niveau d’intégration de nos produits<br />

est un deuxième facteur à prendre en<br />

compte. En perpétuelle progression, il<br />

devient nécessaire de faire cohabiter<br />

des signaux de natures extrêmement<br />

différentes dans une combinaison de<br />

très nombreux sous-ensembles. Par<br />

exemple, l’automobile voit aujourd’hui<br />

cohabiter des signaux multimédia<br />

& broadcast (quelques µVolt pour<br />

un signal d’antenne) avec ceux des<br />

systèmes de motion électrique (avoisinant<br />

le KV). Il devient alors évident<br />

que les notions de perturbateur, souvent<br />

d’origine électrique (moteurs, électronique<br />

de puissance), deviennent un<br />

risque d’incompatibilité.<br />

Pour l’évaluation de celui-ci, il est nécessaire<br />

de tester en profondeur tous ces<br />

signaux via des récepteurs toujours<br />

plus rapides et plus performants dans<br />

la représentation et l’analyse des EMI.<br />

L’EXEMPLE DE LA FONCTION<br />

« REAL TIME SPECTRUM »<br />

Ici, l’application va-être, au-delà de la<br />

mesure normative, de comprendre et<br />

d’identifier le perturbateur. Pour se<br />

faire, l’idéal serait de voir le signal en 3D,<br />

c’est-à-dire en fréquence / amplitude / et<br />

temporel, et ce sans perte d’évènement.<br />

Ce principe de « Temps Réel » repose<br />

sur une analyse spectrale (sweep), faite<br />

sur la base d’une capture temporelle,<br />

dans laquelle chaque échantillon est<br />

pondéré en fonction de sa probabilité<br />

d’apparition durant la capture (historique<br />

temporel). Une fois la capture<br />

temporelle terminée, le segment spectral<br />

est calculé par FFT puis affiché. Ce<br />

travail est répété sur le segment spectral<br />

suivant, jusqu’à la fréquence maximale<br />

du sweep.<br />

Fig 3: Synoptique fonctionnel d’un récepteur<br />

avec Real Time<br />

Il est donc important de comprendre, que<br />

sur le même segment spectral (avec un<br />

OL fixe en fréquence), cette mesure, dite<br />

temps réel, permet, sur la bande passante<br />

instantanée disponible, de voir tout évènement,<br />

même unitaire ou apériodique,<br />

grâce à des représentations comme le spectrogramme<br />

ou la persistance.<br />

De plus, l’historique temporel permet<br />

d’identifier un signal d’amplitude moindre<br />

caché par un signal plus fort.<br />

Fig 4 : Exemple de spectrogramme et persistance<br />

Les derniers amendements normatifs<br />

offrent, à ce jour, des tests de conformité<br />

en mode FFT, permettant une augmentation<br />

du nombre de test pour un coût équivalent.<br />

C’est ainsi que Rohde & Schwarz propose<br />

sur ses récepteurs CEM (R&S ESR et R&S<br />

ESW) un mode de balayage appelé « Time<br />

Domain Scan » permettant de réaliser tout<br />

test civil ou militaire en conformité avec<br />

les standards en vigueur.<br />

SUR LA MÊME BASE DE<br />

HARDWARE, QUEL AVANTAGE AU<br />

« TIME DOMAIN SCAN » ?<br />

Le « Time Domain Scan » utilise le même<br />

hardware que celui du « Real Time Spectrum<br />

» (voir fig 4). Avec des réglages<br />

différents sur le recouvrement temporel,<br />

la vitesse d’acquisition et la résolution<br />

FFT, il est possible de balayer, en<br />

un temps record, de longues plages de<br />

fréquences (jusqu’à 40 GHz), tout en<br />

découpant le spectre par sous-bandes.<br />

Ces dernières seront chacune traitées en<br />

conformité avec les standards EMI, en<br />

commençant par le CISPR.<br />

Par conséquent, nous obtenons un gain<br />

de temps considérable entre un balayage<br />

par pas classique et un balayage avec FFT,<br />

tout en respectant les temps de mesure<br />

attendus qui s’appliquent désormais à l’ensemble<br />

de la sous-bande instantanée et<br />

non à chaque point de fréquence. Ceci<br />

est l’origine du gain de temps du « Time<br />

Domain Scan ».<br />

Pour les militaires, cette fonction « Time<br />

Domain Scan » reste la solution permettant<br />

le test EMI jusqu’à 40 GHz selon la<br />

MilSTD 461 par exemple. Le temps de<br />

balayage (une seule passe) devient alors<br />

compatible au temps de fonctionnement<br />

du DUT, qui peut, par exemple, être un<br />

missile dont la durée de vie en exercice<br />

reste limitée.<br />

Fig 5a: Table temps de test FFT en standard<br />

civil<br />

Fig 5b: Table temps de test FFT en standard<br />

militaire<br />

Enfin, les nouvelles technologies radio en<br />

drones, objets connectés (la 5G à venir),<br />

apportent de nouveaux types de signaux,<br />

exigeant toujours plus d’intérêt pour<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I47


MESURES<br />

DOSSIER CEM<br />

comprendre comment le spectre radio<br />

sera utilisé avec le moins de pollution<br />

possible. En réponse, Rohde & Schwarz<br />

propose sur le R&S ESW une fonction<br />

de présélection configurable permettant<br />

les mesures radio en conformité avec<br />

la directive RED, ainsi que beaucoup<br />

d’autres standards ETSI, FCC…<br />

Il est donc possible avec le récepteur<br />

R&S®ESW d’activer (dans le présélecteur<br />

EMI) des filtres passe-bandes spécifiques<br />

aux bandes de fréquences ISM (autour de<br />

2,4 GHz et 5 GHz). Ces filtres ont pour<br />

objectif d’atténuer de 20 dB la puissance<br />

RF de l’émetteur (puissance impactant la<br />

dynamique de mesure) et de permettre en<br />

parallèle la mesure des spurious jusqu’à<br />

40 GHz sans aucune difficulté (ce qui<br />

reste difficile sur un simple spectre).<br />

LES TESTS EMS<br />

Rohde & Schwarz n’est pas en reste non<br />

plus pour ce qui est des tests EMS impliquant<br />

toujours plus de puissance, et cela,<br />

indépendamment du type de couplage en<br />

sortie de l’amplificateur.<br />

amplificateur, pour respecter les temps<br />

de montée et descente, mais aussi de sa<br />

capacité à maintenir la puissance dans<br />

le pulse.<br />

Grâce au R&S BBA130, deux paramètres<br />

sont réglables :<br />

• Le point de fonctionnement<br />

passant de la Classe A à la Classe<br />

AB<br />

• Le choix entre puissance<br />

maximale, ou meilleure tolérance<br />

au VSWR<br />

Fig 8: IHM R&S BBA130<br />

La modification de ces deux réglages<br />

agit directement sur la polarisation des<br />

transistors (déplacement de l’angle de<br />

conduction) permettant ainsi d’adapter<br />

au mieux le comportement de l’amplificateur<br />

à votre application.<br />

COMMENT TESTER AVEC<br />

CERTITUDE UN SYSTÈME<br />

SÉCURITAIRE ?<br />

En exemple d’application automotive,<br />

Rohde & Schwarz a développé<br />

un système de test garantissant le bon<br />

fonctionnement d’un module « eCall »<br />

(report de la localisation sur réseau<br />

cellulaire). Cette fonction sera à l’avenir<br />

critique par son rôle qui devra (au-delà<br />

des standards EMS) fonctionner en toute<br />

condition RF.<br />

Cela a donc conduit à un dimensionnement<br />

des amplificateurs judicieux<br />

pour garantir un niveau d’immunité<br />

EMS constant et indépendant des effets<br />

de non-linéarité<br />

(harmoniques) qui<br />

sont souvent amplifiés<br />

par les antennes<br />

de test. En effet, un<br />

rapport de 15 dBc<br />

d’harmonique en<br />

sortie d’amplificateur peut entraîner 19<br />

dBc sur le champ réel, si le gain d’antenne<br />

augmente de 4 dB entre la fréquence<br />

fondamentale et sa première harmonique.<br />

Si les harmoniques représentent 15 ou<br />

20% du champ électrique rayonné dans la<br />

chambre, il devient impossible de certifier<br />

la fréquence à laquelle le défaut DUT<br />

a pu apparaître, d’où l’importance de ne<br />

pas travailler trop près de la compression<br />

de l’amplificateur.<br />

Fig 7 : Gamme R&S en R&S®BBA150 et<br />

R&S®BBL200<br />

En effet, fort de sa gamme d’amplificateurs,<br />

R&S BBA150 et R&S BBL200,<br />

Rohde & Schwarz a, pour la première<br />

fois au monde, mis sur le marché un<br />

amplificateur dont l’opérateur peut choisir<br />

dynamiquement la classe d’amplification.<br />

Passez de la classe A à la classe<br />

AB en un clic !<br />

COMMENT SIMULER UN « PULSE<br />

RADAR » LE PLUS PROPREMENT<br />

POSSIBLE ?<br />

Il est important dans un premier temps<br />

de s’interroger sur le temps de réponse<br />

Fig 9 : Comparaison de pulse entre classe A<br />

et AB<br />

Si la forme d’onde est celle d’un « pulse<br />

radar » dans lequel, le temps de montée et<br />

descente ainsi que le maintien de la puissance<br />

dans le pulse sont des points capitaux,<br />

alors on optera pour une classe AB<br />

délivrant plus de puissance et une meilleure<br />

constante de temps. Une classe A,<br />

sera, à l’inverse, préférable pour un signal<br />

modulé large bande (QPSK, OFDM,<br />

QAM), où la linéarité sera la priorité.<br />

Fig 10 : Système EMS pour du test « eCall »<br />

En conclusion, ce nouvel amplificateur<br />

reste parfaitement adapté aux tests<br />

CEM sur lesquels on souhaite appliquer<br />

les normes fondamentales, utilisant<br />

des signaux CW, modulés AM ou<br />

pulse. Il devient également l’outil idéal<br />

si l’on souhaite soumettre un DUT à des<br />

signaux ambiants réels (radar, cellulaire,<br />

WLAN), impliquant alors des modulations<br />

complexes au niveau de leurs caractéristiques<br />

RF.<br />

Vincent Lascoste<br />

48 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

L’INTERVIEW<br />

Garder un œil critique vis-à-vis des<br />

outils de simulation<br />

Plus d’un an après son passage dans le<br />

giron du groupe ADF, Latécoère Services<br />

(groupe ADF), spécialisée notamment<br />

dans la R&D, l’étude et la conception de<br />

systèmes complets, n’a pas cessé de<br />

renforcer l’utilisation de la simulation<br />

numérique. Mais si ces solutions lui ont<br />

permis de réduire considérablement les<br />

temps de cycle et d’être plus confiant<br />

dans l’essai, Denis Chadourne, directeur<br />

de la division Engineering, insiste sur la<br />

nécessité de toujours prendre du recul<br />

sur les résultats de calcul.<br />

©Latécoère<br />

en 2016 de sa filiale d’outillages et d’ingénierie, appartenant désormais<br />

au groupe ADF, souhaitait en effet se recentrer sur la production<br />

mais fait toujours appel à ses ex-collaborateurs.<br />

Denis CHADOURNE<br />

Titulaire d’un DESS (Master 2) de calcul de structure, Denis<br />

Chadourne intègre la société BEAT (devenue par la suite<br />

Latécoère Services) en 2000 en tant qu’ingénieur calcul. Il<br />

intervient d’abord sur des sujets de moyens de production<br />

industrielle, puis sur des sujets de structures aéronautiques.<br />

Après douze ans passé au sein du bureau d’études Calcul,<br />

Denis Chadourne se réoriente vers des activités plus<br />

opérationnelles en tant que chef de projet dans un premier<br />

temps, puis responsable de département (PL). Denis<br />

Chadourne manage depuis juin 2016 la division Engineering<br />

Services de Latécoère Services, qui propose des solutions<br />

d’ingénierie adaptées aux produits de ses clients.<br />

SUR QUOI REPOSE VOTRE SAVOIR-FAIRE ?<br />

Spécialisée à 85% dans l’aéronautique, la division Engineering<br />

de Latécoère Services fournit des prestations de<br />

services destinées au développement de produits de clients<br />

tels qu’Airbus, Stelia, Mitsubishi Aircraft Corporation,<br />

Embraer, Bombardier sans oublier le groupe Latécoère<br />

lui-même. L’équipementier toulousain, qui s’était séparé<br />

POUR QUELS TYPES DE PRESTATIONS ?<br />

Ici, trois métiers sont exercés : la conception et le design, le calcul de<br />

structures ainsi que l’électricité, le design électrique et le support à la<br />

certification électrique. « Nous intervenons sur des typologies de projets<br />

très différentes et souvent multi-métiers intégrant à la fois le design,<br />

l’électricité et le calcul, indique Denis Chadourne. Nous prenons également<br />

en charge des programmes tels que l’A350 ; nous accompagnons<br />

nos clients de la conception des principes d’architecture à la mise en<br />

œuvre du design et le calcul : nous intégrons la phase de justification<br />

pour le premier vol ainsi que la certification des calculs nécessaires par<br />

rapport aux autorités de vol ».<br />

À QUELLES PROBLÉMATIQUES ÊTES-VOUS AUJOURD’HUI CONFRONTÉS ?<br />

La plus importante est la compression des plannings de programme.<br />

Nous devons travailler toujours plus vite. Le temps de développement<br />

d’un programme aéronautique a été significativement réduit sur des<br />

technologies maitrisées et reste équivalent en cas d’introduction de<br />

nouvelles technologies ! À cette réduction drastique des délais s’ajoute<br />

la nécessité d’interfacer différents métiers et de les faire interagir lors<br />

des phases de définition et de conception.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I49


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

Ces impératifs de livraison en temps<br />

et en heure sont naturellement associés<br />

à des exigences de qualité. Dans l’aéronautique,<br />

la notion de « right first time »<br />

(« OK du premier coup ») s’est vite imposée,<br />

mettant l’optimisation itérative au<br />

cœur de nos préoccupations.<br />

À QUOI EST PRÉCISÉMENT DUE CETTE<br />

TENDANCE ?<br />

Elle est avant tout liée à l’ère du numérique.<br />

Nous sommes aujourd’hui passés<br />

à un pas de charge encore inenvisageable<br />

il y a encore quelques années. Au sein de<br />

notre division, nous utilisons Catia (édité<br />

par Dassault Système) pour le design, un<br />

logiciel de simulation pour la modélisation<br />

éléments finis ainsi qu’une kyrielle<br />

d’outils développés par nos ingénieurs<br />

pour encadrer les analyses de leurs<br />

calculs. Il faut dire que les atouts sont<br />

considérables dans nos métiers.<br />

QUE PERMETTENT AUJOURD’HUI LES OUTILS<br />

DE SIMULATION ?<br />

Grâce aux avancées technologiques, on<br />

assiste à une démocratisation de la simulation<br />

numérique, au point qu’on ne<br />

s’interdit plus aujourd’hui de faire des<br />

modèles locaux, dédiés et plus détaillés.<br />

Mais cette avancée dépend de la maîtrise<br />

de ces outils qui, parallèlement, est devenue<br />

indispensable pour nos ingénieurs,<br />

à laquelle s’ajoute la maîtrise des outils<br />

clients comme avec Airbus par exemple.<br />

Ainsi, tout ce qui se faisait encore sur<br />

Excel il y a encore une dizaine d’année<br />

a été remplacé chez l’avionneur par<br />

une suite d’outils de calculs utilisant nos<br />

données d’entrée. Nos ingénieurs doivent<br />

donc désormais être capables de manier<br />

ces données d’entrée, les intégrer dans<br />

cette boîte de calculs, en extraire les résultats<br />

et les exploiter.<br />

QUELLE PLACE OCCUPE DÉSORMAIS<br />

L’INGÉNIEUR ?<br />

Si l’on a besoin de développer depuis<br />

plusieurs années ces compétences, on<br />

maintient l’idée que l’ingénieur doit<br />

toujours garder un œil critique vis-àvis<br />

des résultats de calcul, et prendre un<br />

maximum de recul avant d’analyser et<br />

de valider un résultat. Car le risque de<br />

cette dépendance à l’outil numérique est<br />

de perdre tout sens pragmatique. En tant<br />

que directeur de la division Engineering,<br />

il s’agit d’un équilibre difficile à<br />

atteindre, en particulier avec les jeunes<br />

générations, mais également en raison du<br />

rythme soutenu dans la réalisation des<br />

programmes.<br />

On passe tous les cas de charge dans<br />

l’outil (jusqu’à plusieurs milliers), ce qui<br />

génère toujours davantage de données ;<br />

mais nous devons garantir que les résultats<br />

obtenus soient absolument cohérents ;<br />

c’est pourquoi, d’une part nous obligeons<br />

nos collaborateurs à refaire un point<br />

calcul analytique, juste pour se faire une<br />

idée ; ce qui est loin d’être naturel pour<br />

les jeunes recrues. La relation au métier a<br />

radicalement changé. D’autre part, pour<br />

mieux former les nouveaux ingénieurs,<br />

nous proposons à nos clients des équipes<br />

mixtes et hétérog<br />

è n e s ,<br />

composées de jeunes et d’anciens afin de<br />

cultiver le savoir-faire. Cela nous permet<br />

de maitriser la montée en compétence des<br />

nouvelles générations tout en bénéficiant<br />

de leur dynamisme.<br />

QUELS OUTILS DE SIMULATION NUMÉRIQUE<br />

UTILISEZ-VOUS ?<br />

La solution la plus utilisée est Catia<br />

pour le design et la CAO. Cet outil, très<br />

répandu dans nos métiers, nous permet<br />

de concevoir des pièces ainsi que des<br />

assemblages en trois dimensions. Il nous<br />

offre également la possibilité de concentrer<br />

tous les travaux réalisés par l’ensemble<br />

des ingénieurs œuvrant sur un<br />

même programme (un avion par exemple)<br />

au sein d’une seule et même maquette<br />

globale en – quasi – temps réel.<br />

Dans le domaine du calcul en tant que<br />

tel, nous utilisons Nastran (un solveur<br />

modèle éléments finis de l’éditeur MSC<br />

Software) ainsi qu’un mailleur, Patran<br />

(également de MSC). Nous nous orientons<br />

également vers un autre outil de<br />

maillage – HyperMesh – de plus en plus<br />

utilisé dans l’aéronautique et permettant<br />

une automatisation des opérations particulièrement<br />

performante tout se montrant<br />

très ergonomique.<br />

QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR<br />

L’AVÈNEMENT DE L’IMPRESSION 3D ?<br />

Avec ce type de procédés, associé à des<br />

outils de simulation toujours plus performants,<br />

on peut imaginer des solutions de<br />

design optimisés dès la première boucle.<br />

Ça existe déjà mais l’utilisation de ces<br />

logiciels demeure très compliquée ; nous<br />

aurons donc besoin d’outils plus simples<br />

d’utilisation de manière à définir au<br />

mieux le design d’une pièce en fonction<br />

des contraintes de calculs de structure.<br />

En ce sens, si auparavant nous étions<br />

confrontés à un blocage technologique<br />

en termes de fabrication, l’impression 3D<br />

nous permet de lever ce verrou. C’est tout<br />

l’enjeu de cette technologie de demain.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

50 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

ANALYSE<br />

Le rôle des données devenu capital en<br />

simulation<br />

Industrie 4.0, maintenance prévisionnelle, gestion du cycle de vie des produits, le tout dès<br />

la conception, font partie des défis que rencontrent aujourd’hui les bureaux d’études. Mais<br />

l’enjeu véritable réside dans la gestion des données de plus en plus denses. C’est tout<br />

particulièrement le cas pour des développements liés aux véhicules autonomes, comme<br />

l’indique Jacques Duysens, enseignant en Mécanique numérique et modélisation au sein de<br />

l’école d’ingénieurs Léonard de Vinci.<br />

© Olivier Guillon<br />

Les données de plus en plus massives et<br />

complexes compliquent le développement<br />

des produits, en particulier dans l’automobile<br />

Jacques DUYSENS<br />

Actuellement Systems Business Development<br />

Director d’Ansys pour la zone EMEA, Jacques<br />

Duysens dispense un cours depuis plus de<br />

vingt ans sur la simulation des systèmes<br />

d’aide à la conduite automatisée et, plus<br />

récemment, la simulation portant sur des<br />

véhicules autonomes au sein de l’école<br />

d’ingénieurs Léonard de Vinci – photo prise<br />

à l’occasion de l’Ansys Innovation Conference<br />

qui s’est déroulée les 5 et 6 décembre<br />

derniers à Paris (©Ansys)<br />

Alors que les systèmes automatisés se développent à<br />

vitesse grand V et que les véhicules autonomes – qu’il<br />

s’agisse des automobiles, des trains, des aéronefs ou<br />

encore des bateaux – font l’objet d’avancées considérables<br />

ces dernières années, se pose la question de savoir comment<br />

on parvient à simuler les comportements de ces équipements<br />

et ces véhicules dans leur environnement réel. Cette question a<br />

été posée en ces termes par Jacques Duysens, d’Ansys, spécialisé<br />

dans le développement de systèmes au sein de l’éditeur, et<br />

qui enseigne aux futurs ingénieurs de l’ESiVL comment simuler<br />

les comportements des véhicules autonomes. « Nous sommes<br />

aujourd’hui capables de réaliser des opérations de simulation très<br />

rapides, proches du temps réel, et pouvant exploiter des mesures<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I51


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

Solution Modelica Simplorer d’Ansys<br />

sur des véhicules ou des équipements dotés<br />

de nombreux capteurs et procurant des<br />

informations denses, à tout instant ».<br />

Dans le prolongement de cette idée, en<br />

matière de conception, se développent<br />

de plus en plus des jumeaux numériques<br />

(autrement appelés « Digital Twins »), qui<br />

reproduisent à l’identique et simultanément<br />

la vie de l’équipement. Cette technologie<br />

s’avère notamment très utile dans<br />

la maintenance prévisionnelle, domaine qui<br />

exploite des volumes de données de plus en<br />

plus importants. À titre d’exemple, un avion<br />

en vol envoie des données à tout instant,<br />

lui permettant d’être surveillé à distance<br />

et contrôlé à tout instant. « Pendant des<br />

dizaines d’années, la simulation numérique<br />

a servi au design. Désormais, avec le<br />

Big Data, nous sommes capables de faire<br />

de la simulation en temps réel, sur les cycles<br />

de vie des produits en faisant de l’optimisation<br />

sur des produits complexes jusqu’à la<br />

fin de leur vie ».<br />

LE CAS DES VÉHICULES AUTONOMES<br />

Le vrai problème que l’on rencontre sur les<br />

véhicules autonomes réside dans la validation<br />

des essais. Il faudrait aujourd’hui<br />

des dizaines voire des centaines d’années<br />

pour prendre en compte toutes les configurations<br />

et envisager tous les scénarios.<br />

Dans ce contexte, « la simulation numérique<br />

est devenue indispensable ; pour<br />

autant, il faut qualifier toutes ces données »,<br />

tempère Jacques Duysens. Et c’est là que<br />

d’autres problèmes apparaissent, à l’exemple<br />

de ce qu’appelle Jacques Duysens les<br />

« faux-semblants ». Ce que le capteur voit<br />

est-il bien réel ? Le capteur voit-il tout ? La<br />

clef de voûte serait d’assurer l’équation<br />

« capteur-mesure-exploitation de mesure ».<br />

Nous n’en sommes pas encore là, selon<br />

Jacques Duysens. « À l’occasion d’un essai<br />

sur route, un véhicule autonome suivait un<br />

convoi à une certaine vitesse lorsqu’il s’est<br />

mis à subitement accélérer en raison d’un<br />

capteur qui avait lu ‘’90’’ sur un panneau ».<br />

En matière d’acquisition de données, des<br />

systèmes clefs en main existent mais le<br />

problème ne se trouve pas tant dans ces<br />

solutions que dans la charte d’exploitation<br />

nécessitant des algorithmes de fusion et de<br />

traitement des données et intégrant toutes<br />

les problématiques tout en maintenant une<br />

notion de sécurité.<br />

FUSIONNER LES MONDES<br />

Parmi les préconisations à prendre,<br />

Jacques Duysens insiste avant toute chose<br />

sur la nécessité de travailler avec des<br />

données fiables et « éviter à tout prix les<br />

faux-semblants grâce à des algorithmes<br />

performants ». Autre conseil que livre l’enseignant<br />

: « il est essentiel d’être en mesure<br />

de gérer ces gigantesques masses de données ;<br />

c’est là qu’intervient le Big Data ». Enfin, il<br />

faut être capable de fusionner le Big Data<br />

et le calcul haute performance (HPC) avec<br />

les données issues des capteurs. « La réussite<br />

réside dans la fusion des deux mondes.<br />

À bord d’un véhicule, toute la question est<br />

de savoir comment simuler les données d’un<br />

capteur, à la fois dans son environnement<br />

réel et en interaction avec les autres équipements,<br />

puis lorsque le véhicule se déplace, en<br />

prenant en compte l’ensemble des éléments<br />

environnants ».<br />

Pour le spécialiste d’Ansys, le véhicule autonome<br />

a littéralement chamboulé la simulation<br />

numérique. « Il existe encore des<br />

verrous technologiques mais ça va très vite.<br />

Il y a encore quelques années, les gens n’y<br />

croyaient pas trop mais juridiquement, c’est<br />

un vrai casse-tête ». Un défi supplémentaire<br />

mais qui ne dépend cette fois plus seulement<br />

de la technologie.<br />

Olivier Guillon<br />

52 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

ANALYSE<br />

La gestion des données de simulation<br />

pour répondre aux besoins de l’industrie 4.0<br />

L’industrie du futur se traduit à la fois par des produits de plus en plus complexes, connectés et<br />

intelligents qui requièrent des niveaux d’expertise toujours plus pointus. Objectif ? Faire face<br />

à des aléas et à des imprévus également plus nombreux. Les systèmes de calculs nécessaires<br />

sont plus puissants ; ils font souvent appel au Big Data mais posent le problème d’une<br />

massification suivie d’une dispersion des informations. D’où l’importance de mettre en place<br />

des solutions SPDM.<br />

4.0, c’est le sujet dont tout le monde parle, que<br />

ce soit dans les nouvelles technologies permettant d’automatiser<br />

et d’optimiser la production au maximum en<br />

L’industrie<br />

rendant les machines intelligentes et communicantes,<br />

dans la mise en place des process au sein de l’usine numérique,<br />

ou encore dans la gestion du cycle de vie des produits. Mais un<br />

autre domaine devrait également faire couler beaucoup d’encre,<br />

celui de la gestion des données, tant en production qu’en simulation.<br />

Ce second domaine fait beaucoup moins parler de lui. Pourtant,<br />

il demeure essentiel à la réussite d’une entreprise industrielle<br />

pour relever les défis de demain.<br />

La dernière conférence Nafems France, qui s’est déroulée le 23<br />

novembre dernier au Novotel de Charenton (Val-de-Marne)<br />

était entièrement consacrée à ce sujet. « L’ind ustrie 4.0 apporte<br />

son lot de nouveaux paradigmes, à savoir une customisation à<br />

chaque produit même s’ils sont développés à partir de produits-services<br />

très génériques ; or cela nécessite de transférer des volumes<br />

de datas de plus en plus importants générant énormément d’informations<br />

à la fois hétérogènes et dispersées », précise Julien Le<br />

Duigou de l’Université technologique de Compiègne (UTC), lors<br />

d’une intervention conjointement présentée avec Farouk Belkadi<br />

de l’ECN-LS2N*, et portant sur l’apport de la classification<br />

des objets SPPDM pour la maîtrise du couple Produit-Process<br />

dans le contexte de l’entreprise du futur. Autre problématique<br />

évoquée, celle de l’intégration de plusieurs points de vue qui,<br />

à l’image de la mécatronique au moment de son apparition où<br />

plusieurs services ne parlant pas le même langage devaient alors<br />

communiquer entre eux sur un projet commun, pose sur la table<br />

des questions d’ordre sémantique cette fois.<br />

LE BESOIN DE STRUCTURER LA CONNAISSANCE<br />

Collecter des données à la fois denses et dispersées – émergeant<br />

de la fabrication, de la simulation et du produit en lui-même –<br />

suscite immanquablement un besoin d’interopérabilité séman-<br />

Prima Power a mis en œuvre un projet SDM afin d’améliorer son service<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I53


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

tique afin de mettre en<br />

relation l’ensemble des<br />

services, d’homogénéiser<br />

les points de vue et<br />

d’être mieux à même<br />

de justifier les choix<br />

entrepris. Des outils<br />

informatiques existent,<br />

permettant de supporter<br />

ces différentes phases<br />

tels que le PDM, l’EDM<br />

pour le process ou<br />

encore l’ERP pour la<br />

production. Objectif :<br />

collecter les données<br />

pour récupérer les informations<br />

utiles à la prise Laserdyne de Prima Power<br />

de décision. « Plusieurs<br />

problématiques émergent<br />

néanmoins, prévient Farouk Belkadi. À commencer par la<br />

nécessité d’une coexistence des données sur des projets communs<br />

avec des métiers très différents, alors même que chaque acteur<br />

d’un même projet travaille avec son propre système d’informations<br />

et ses propres valeurs. Il convient aussi de mettre en place<br />

des modèles permettant d’utiliser les connaissances de chacun et<br />

résoudre des problèmes identifiés par le passé, dans des cas similaires<br />

au projet ; cela se fait aujourd’hui en partie grâce à l’intelligence<br />

artificielle ».<br />

Ainsi, ce que l’on peut retenir, c’est qu’« il est devenu impossible<br />

de prendre les bonnes décisions sans un support intelligent ». Deux<br />

modes existent : l’un dit classique, reposant sur une approche<br />

« métier » et une élaboration par déduction. L’autre, moins fastidieux,<br />

appelé « connexionniste », permet d’apprendre à partir des<br />

données terrain afin d’établir ses propres règles, en automatique ;<br />

les données proviennent désormais de la conception (simulation,<br />

CAO…) et des process de fabrication (usine connectée),<br />

mais aussi de l’IoT (Internet des objets), des avis d’utilisateurs<br />

et toute autre remontée d’informations comme les prévisions<br />

météorologiques par exemple… « On vient structurer tout ça puis<br />

on pioche l’information dont on a besoin grâce au calcul haute<br />

performance [HPC – NDLR] et le Big Data. Le problème est qu’il<br />

existe pour le moment peu de méthodes "connexionnistes" entre<br />

les règles et les données issues du terrain ».<br />

PLUSIEURS PROJETS ET CAS INDUSTRIELS<br />

Deux projets FUI nationaux portant sur l’aéronautique ont mis en<br />

avant le cas d’une chaîne numérique transférant de nombreuses<br />

données mais qu’il n’était pas possible de réutiliser. L’idée a donc<br />

été de prendre les données massives d’usinage en sortie de la FAO<br />

et de récupérer les informations utiles, les structurer et d’établir<br />

une connexion avec le PLM afin d’y intégrer les paramètres de<br />

coupe. On est désormais<br />

capables de savoir s’il<br />

est possible de réaliser<br />

telle ou telle opération<br />

de coupe, de perçage<br />

ou autre, et d’anticiper<br />

les éventuels problèmes<br />

d’usinage grâce à une<br />

connaissance plus fine.<br />

Le projet SDM4DoE<br />

permet quant à lui de<br />

structurer l’aide à la<br />

décision portant sur<br />

les plans d’expérience<br />

numériques (PEN). L’objectif<br />

est d’en sortir des<br />

analyses fines issus des<br />

paramètres, de la simulation<br />

et du post-traitement<br />

afin d’augmenter la performance du PEN. « Dans ce projet,<br />

nous utilisons l’interface de notre plateforme dans laquelle on<br />

intègre des métadonnées et les plans travaillés, détaille Farouk<br />

Belkadi. On identifie ensuite si des cas similaires ont déjà été<br />

abordés, puis on cherche à proposer, grâce à l’intelligence artificielle,<br />

des indications d’aide à la décision pour choisir les bons<br />

paramètres. On entre toutes les informations retenues et on lance<br />

l’application ». Ce modèle ontologique des données permet de<br />

gérer la data.<br />

Enfin, le projet ICP4Life a quant à lui pour objet d’utiliser la<br />

SDM pour la conception et la gestion de vie d’un système de<br />

produit-service. Il s’agit en somme d’élargir le produit à la notion<br />

de service en ajoutant par exemple des capteurs, et améliorer<br />

par exemple la relation entre le client et le fournisseur. Ce projet<br />

complexe a abouti au développement d’une plateforme collaborative<br />

unique permettant de concevoir, produire et gérer le service<br />

à travers des capteurs associés à différents types de mesure pour<br />

différents types de services. Un système mis en œuvre chez l’Italien<br />

Prima Power, spécialiste des machines de tôlerie et laser, et<br />

lui a permis d’optimiser son service pour faire de l’amélioration<br />

continue. En s’appuyant sur l’intelligence artificielle et la récupération<br />

de données des capteurs, l’industriel a pu considérablement<br />

améliorer son service client. Les données du capteur<br />

permettent de surveiller les processus et d’optimiser la planification<br />

des processus, ainsi que garder un œil sur la santé des équipements.<br />

Elles donnent enfin la possibilité d’améliorer l’assistance<br />

à distance pour la planification de processus et les configurations<br />

d’équipement pour des demandes spéciales de production, mais<br />

aussi d’optimiser l’assistance de maintenance à distance en s’appuyant<br />

sur la réalité augmentée.<br />

Olivier Guillon<br />

* Laboratoire des sciences du numérique de Nantes (LS2N)<br />

54 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

ENTRETIEN<br />

La simulation comme salut des<br />

entreprises innovantes<br />

Innover, toujours et plus vite, telle est la réalité d’aujourd’hui pour un grand nombre<br />

d’industriels et le défi des ingénieurs de bureaux d’études. Responsable technique de MSC<br />

Software en France, Antoine Langlois revient sur les besoins croissants des bureaux d’études<br />

en matière d’outils logiciels et tout particulièrement en matière de simulation numérique.<br />

Antoine Langlois –<br />

curriculum vitae<br />

Responsable Technique<br />

de MSC Software<br />

en France, Antoine<br />

Langlois est diplômé<br />

de l’École d’ingénieur<br />

en mécanique (EUDIL).<br />

Avant d’intégrer l’éditeur américain,<br />

Antoine Langlois est employé au sein<br />

de la société Dassault Data Systems<br />

en missions sur sites clients avant de<br />

passer un an chez Matra Espace pour<br />

travailler sur les structures spatiales<br />

et la propagation de fissures,<br />

puis neuf ans à la SGN (Cogema –<br />

structures nucléaires, mécaniques<br />

et dimensionnement, thermiques et<br />

procédés). Antoine Langlois rejoint<br />

MSC Software il y a vingt ans comme<br />

ingénieur d’application tout d’abord<br />

puis à différents postes à la fois en<br />

France et en Europe pour enfin devenir<br />

responsable technique France depuis<br />

dix ans. Ce poste couvre les trois<br />

grands types d’activités techniques :<br />

l’avant-vente, les services (études,<br />

développements, formations,<br />

assistance technique) et le support<br />

technique (Hotline).<br />

QUE REPRÉSENTENT LES BUREAUX D’ÉTUDES POUR MSC ? COMMENT<br />

A ÉVOLUÉ CE DOMAINE CES DERNIÈRES ANNÉES POUR L’ÉDITEUR ?<br />

MSC Software a été durant de nombreuses années essentiellement<br />

focalisé sur les grands secteurs d’activités et leurs principaux<br />

acteurs (aéronautiques, spatiaux et automobiles). Depuis<br />

plus de quinze ans, l’entreprise a étendu son activité aux petites<br />

et moyennes entreprises et en particulier les bureaux d’études<br />

en proposant des solutions adaptées.<br />

QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DES BUREAUX D’ÉTUDES ?<br />

Celles-ci sont multiples. D’une part, ils disposent d’une solution<br />

CAO pour le design, souvent basée sur l’expérience, et parfois<br />

de solutions de calcul intégrées dont les capacités sont limitées.<br />

D’autre part, les bureaux d’études possèdent des ressources qui<br />

ne pratiquent la simulation numérique qu’occasionnellement.<br />

Enfin, ils sont fréquemment confrontés à des problématiques<br />

très diverses et souvent ponctuellement (mécanique, acoustique,<br />

thermique, matériaux, fatigue etc.). Ce domaine correspond<br />

désormais à 25% du marché MSC Software et couvre de<br />

multiples secteurs d’activités.<br />

À QUELLES PROBLÉMATIQUES SONT-ILS CONFRONTÉS ?<br />

Les besoins des bureaux d’études sont croissants en termes<br />

de simulation. Ils sont en effet de plus en plus confrontés à la<br />

compétition (étrangère parfois) qui utilise une approche numérique.<br />

Ils ont besoin d’innover et, pour cela, investiguer des<br />

solutions techniques toujours plus nombreuses et complexes ; le<br />

coût des essais devient rédhibitoire. Et c’est sans omettre le fait<br />

que les personnes expérimentées partent en retraite avec leurs<br />

connaissances. Il est donc important pour eux de formaliser et<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I55


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

Apex Modeler<br />

de tracer ce savoir-faire : la simulation<br />

numérique se révèle alors être l’une des<br />

briques pouvant pallier cette lacune.<br />

SUR QUELS SECTEURS PORTENT LES<br />

ACTIVITÉS DES BUREAUX D’ÉTUDES ?<br />

Les secteurs d’activités sont très divers.<br />

Les bureaux d’études travaillent pour<br />

l’industrie automobile, l’aéronautique<br />

et le spatial en tant que sous-traitants<br />

de rang n, dans le génie civil (bâtiment,<br />

cheminées industrielles etc.),<br />

les équipements mécaniques (pompes,<br />

moteurs, structures<br />

mécano-soudées…)<br />

ou encore la transmission<br />

de puissance<br />

(boîtes de<br />

vitesse, systèmes<br />

d’engrenages,<br />

câbles, poulies,<br />

chaines…), la robotique<br />

(robots de<br />

nettoyage, vérification,<br />

chaines de fabrication…),<br />

l’énergie (éolien,<br />

panneaux solaires…) sans<br />

oublier les machines (agricoles,<br />

de chantier…), l’industrie<br />

offshore (éolienne, plateformes, pipelines…),<br />

le médical et paramédical, la<br />

fabrication additive et la maintenance<br />

des installations…<br />

QUELS SONT LEURS ATTENTES EN MATIÈRE<br />

D’ESSAI ET DE SIMULATION NUMÉRIQUE ?<br />

Pour des besoins croissants de compétitivité<br />

sur le marché, ces entreprises<br />

ont besoin d’innover – et d’innover<br />

plus vite – et de dimensionner les solutions<br />

d’une manière plus optimales.<br />

Ceci nécessite de mettre en place des<br />

Auto powertrain Gears<br />

processus de conception permettant<br />

d’investiguer un champ des possibles<br />

beaucoup plus large mais également<br />

de tenir compte de plus nombreux et<br />

souvent plus complexes phénomènes<br />

physiques (couplages non-linéaires,<br />

mécanique des fluides et thermique,<br />

acoustique…) afin de répondre aux<br />

exigences des demandeurs.<br />

Dans ce contexte, les essais sont toujours<br />

et nécessairement utiles à la qualification<br />

finale du design, mais la<br />

simulation permet de s’assurer<br />

que ces essais<br />

seront menés avec<br />

succès du premier<br />

coup, et de réduire<br />

drastiquement les<br />

risques de « re-design<br />

» et les coûts<br />

associés.<br />

COMMENT VOS SOLUTIONS<br />

LEUR PERMETTENT-ELLES DE<br />

RELEVER LEURS DÉFIS ?<br />

Dans le contexte décrit précédemment,<br />

ils sont confrontés à de<br />

nombreuses et diverses probléma-<br />

56 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

Offshore centralizer oil pipeline<br />

tiques. Les principales, à mon sens,<br />

étant d’obtenir un design plus optimal<br />

(tant en termes de performance<br />

que de fabricabilité et de longévité),<br />

de qualifier et de valider les structures<br />

avant les essais de qualification. Autres<br />

défis à relever pour les BE : intégrer<br />

plus de physiques dans le dimensionnement,<br />

parfois des physiques couplées et<br />

complexes, assurer une transition facile<br />

entre le monde de la CAO et le monde<br />

de la simulation et, enfin, disposer des<br />

ressources compétentes formées ainsi<br />

qu’un support important et réactif de<br />

leurs équipes techniques. Il est à noter<br />

que certains BE utilisent également la<br />

simulation comme outil marketing.<br />

Dans ce contexte, MSC Software<br />

propose un package de jetons permettant<br />

à ces entreprises d’accéder d’une<br />

manière flexible à un ensemble de solutions<br />

logicielles large en fonction de<br />

leurs besoins : Apex (nettoyage de CAO<br />

et maillage associatif rapide), Nastran<br />

(Solution linéaire, non linéaire, dynamique<br />

et fatigue), Marc (solution<br />

non linéaire et multi-physique avancée),<br />

Adams (solution de dynamique<br />

des corps), Cradle (solution de mécanique<br />

des fluides et thermique), Actran<br />

(solution acoustique), Digimat (solution<br />

matériaux), Simufact (solution<br />

de simulation des procédés de fabrication),<br />

SimManager (outil de gestion<br />

des données de simulation).<br />

MSC propose également<br />

un environnement technique<br />

permettant à ces entreprises de<br />

monter en compétence et/ou d’avoir<br />

un support permanent d’experts. Ce<br />

point est tout aussi important que l’aspect<br />

logiciel. Enfin, nous proposons<br />

des formations standard ou spécifiques<br />

métiers, la réalisation d’études et le<br />

transfert de compétences, la mise en<br />

place de méthodologies ainsi que l’assistance<br />

technique.<br />

COMMENT VOYEZ-VOUS L’ÉVOLUTION DES<br />

BE DANS VOS MÉTIERS ET LES SOLUTIONS<br />

QUE VOUS ALLEZ DÉVELOPPER DANS LES<br />

PROCHAINES ANNÉES ?<br />

Les tendances observées s’accentuent<br />

et les BE vont devoir utiliser la simulation<br />

d’une manière de plus en plus<br />

systématique et pour des applications<br />

de plus en plus complexes. Ils doivent<br />

donc, dans l’avenir, avoir un accès à des<br />

technologies de plus en plus sophistiquées<br />

mais dont l’utilisation est simple<br />

et leur proposant des approches et des<br />

environnements métiers. C’est une voie<br />

stratégique de MSC Software pour les<br />

années à venir.<br />

Cette stratégie est d’ores et déjà en<br />

marche en particulier avec les outils<br />

stratégiques tels qu’Apex (une interface<br />

graphique simple permettant<br />

la mise en place de modèles d’une<br />

manière rapide et libère l’utilisateur<br />

d’une lourde<br />

phase de nettoyage, idéalisation de<br />

la CAO et maillage), Simufact qui<br />

intègre des interfaces très métiers<br />

dédiées pour des procédés très spécifiques<br />

tels que le soudage, la fabrication<br />

additive etc., et la co-simulation ;<br />

cette dernière solution met en œuvre<br />

le développement d’outils spécifiques<br />

permettant de coupler toutes les solutions<br />

de MSC Software entre elles à<br />

travers une interface graphique dédiée.<br />

La première version est attendue pour<br />

février 2018.<br />

AVEZ-VOUS QUELQUES EXEMPLES<br />

CONCRETS À NOUS CITER ?<br />

Les outils MSC ont permis à une<br />

entreprise spécialisée de dimensionner<br />

et de valider des plateformes flottantes<br />

destinées à l’éolien offshore.<br />

Ils ont également aidé une société de<br />

cheminées industrielles à dimensionner<br />

et à valider la tenue sismique des<br />

cheminées selon les normes sismiques<br />

en vigueur. Enfin, un bureau d’études,<br />

sous-traitant de sociétés aérospatiales,<br />

se sert de MSC Nastran pour dimensionner<br />

un concept de plateforme stratosphérique<br />

autonome sur la base de<br />

dirigeable.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I57


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

FOCUS ENTREPRISE<br />

Areelis poursuit son<br />

développement en<br />

faisant évoluer ses<br />

activités<br />

Créé au tout début des années 2000, Areelis Technologies<br />

est un centre d’études et d’ingénierie spécialisé dans la<br />

prestation scientifique, tout particulièrement dans le domaine<br />

de la mécanique des fluides et thermique. Aujourd’hui, la TPE<br />

rouennaise poursuit son développement vers la création de<br />

ses propres innovations, à l’exemple de Crios, une solution de<br />

refroidissement passif des composants électroniques en test.<br />

Éric ROULAND<br />

Docteur en physique au sein de<br />

l’université de Rouen, Éric Rouland a<br />

travaillé comme ingénieur de recherche<br />

au CNRS en collaboration avec Renault et<br />

le laboratoire Coria, à Rouen. Bénéficiant<br />

d’une vision orientée vers la collaboration<br />

« recherche-grands groupes », il fonde en<br />

2001 Areelis Technologies.<br />

Vue de l’atelier<br />

Parfois, la création relève du<br />

parcours du combattant. Et<br />

Éric Rouland, fondateur et dirigeant<br />

d’Areelis Technologies, en<br />

sait quelque chose ! Ne bénéficiant pas<br />

des mêmes outils qu’aujourd’hui – dont<br />

la plupart ont vu le jour depuis la création<br />

des pôles de compétitivité et toute la<br />

mouvance de « l’Innovation » qui sévit à<br />

partir des années 2005 –, le jeune entrepreneur<br />

commit « l’erreur » (ce sont ses<br />

mots) de créer à la hâte son entreprise :<br />

« en travaillant au sein du CNRS avec<br />

les grands groupes, je savais quels étaient<br />

les besoins d’un bureau d’études industriel<br />

en avance de phase, ce qui m’a permis<br />

de proposer des prestations scientifiques<br />

mieux adaptées par rapport à des laboratoires<br />

de recherche académique, raconte<br />

Éric Rouland. Ces bureaux d’études étaient<br />

à la recherche de prestations de calculs et<br />

d’essais à court terme, deux à trois mois,<br />

alors qu’une thèse prend au minimum<br />

trois ans ». C’est là que le jeune docteur<br />

(diplômé en 1990 à l’université de Rouen)<br />

se lance et contracte d’emblée des contrats.<br />

« La création de l’entreprise ne s’est résumée<br />

qu’à une formalité qui a pris à peine<br />

un quart d’heure à l’Ursaff », s’amuse Éric<br />

Rouland. Mais à y repenser, le fondateur<br />

d’Areelis Technologies aurait préféré<br />

mieux préparer cette création de société et<br />

profiter des outils d’aujourd’hui en matière<br />

d’accompagnement.<br />

Qu’à cela ne tienne, Areelis Technologies<br />

est lancée. Seul aux commandes de l’entreprise<br />

pendant trois ans, Éric Rouland<br />

enchaîne les concours, organisés notamment<br />

en Normandie et par la Région,<br />

grâce auxquels ils bénéficient de précieux<br />

conseils. Hébergée au sein de l’université<br />

de Rouen, dans les locaux du laboratoire<br />

Coria, la jeune entreprise innovante (JEI)<br />

évolue, embauche et se structure autour<br />

d’un savoir-faire lié aux écoulements de<br />

fluides et à la mesure thermique. Areelis<br />

Technologies intègre ensuite la pépinière<br />

d’entreprises du Technopole du Madrillet<br />

et passe de deux à six personnes entre<br />

2004 et 2009, tout en triplant son chiffre<br />

d’affaires.<br />

58 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


DOSSIER<br />

BUREAUX D’ÉTUDES<br />

Exemple de montage<br />

LA NÉCESSITÉ DE CRÉER SES<br />

PROPRES SOLUTIONS<br />

Le savoir-faire de l’entreprise ne suffit pas à<br />

sécuriser les affaires. « En tant que prestataires,<br />

nous étions trop dépendants des fluctuations<br />

du marché ; de plus, au moment<br />

de la crise, les services R&D et R&T étaient<br />

les premiers touchés par les coupures budgétaires<br />

». C’est là que, profitant de son<br />

réseau au sein des pôles Normandy Space<br />

et de Mov’eo, la TPE s’est orientée vers la<br />

création de ses propres produits.<br />

Entre 2008 et 2010, l’ex Snecma de<br />

Vernon sollicite Areelis Technologies<br />

afin de développer une thermo-pompe.<br />

La société normande réalise alors une<br />

machine d’essai très spécifique chargée<br />

d’aider à mieux comprendre les phénomènes<br />

spatiaux pour le compte de l’industriel<br />

et du Cnes. Cette nouvelle spécialité<br />

de monteur de machines d’essai conçues<br />

pour des environnements extrêmes s’en<br />

est suivie de nouvelles ambitions pour<br />

l’entreprise qui, alors que la crise venait<br />

de frapper l’ensemble de l’économie<br />

mondiale, avait décidé d’investir dans un<br />

bâtiment flambant neuf sur le Technolopole,<br />

en même temps que l’activité d’Areelis<br />

connut alors une chute vertigineuse !<br />

Aujourd’hui, l’entreprise normande s’est<br />

bien redressée, en partie grâce au CIR, à<br />

la région et la Ville, ainsi qu’une étendue<br />

de ses activités vers la commercialisation<br />

de prestations et la formation ; Areelis<br />

rassemble d’une dizaine de personnes<br />

pour un chiffre d’affaires avoisinant le<br />

million d’euros.<br />

Fort de ce rebond, Areelis a entamé<br />

sa mue en lançant son propre produit,<br />

Crios. « Cette révolution doit nous<br />

permettre de challenger un produit et de<br />

faire évoluer l’activité de la société vers<br />

la production, même si nous souhaitons<br />

naturellement garder notre savoir-faire en<br />

matière de services et de prestations scientifiques<br />

», souligne Éric Rouland.<br />

LA NÉCESSITÉ DE REFROIDIR LES<br />

COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES<br />

Mise au point et développée par Areelis<br />

Technologies, en collaboration avec<br />

l’Insa de Rouen, l’université de Rouen, le<br />

Cevaa, Analyses & Surface et Projection,<br />

la solution Crios permet de maintenir<br />

le plus longtemps possible la température<br />

nominale de fonctionnement d’un<br />

composant de puissance fonctionnant en<br />

mode transitoire. Soutenu par la région<br />

Normandie et le Feder, ce projet doit<br />

offrir une réponse adaptée en matière<br />

de refroidissement des systèmes électroniques,<br />

besoin qui s’explique par l’augmentation<br />

constante de la puissance des<br />

composants électriques embarqués ; or<br />

ceux-ci se développent de façon croissante<br />

et jouent un rôle majeur dans de<br />

nombreux domaines tels que l’aéronautique,<br />

le spatial ou la défense. Différents<br />

cas d’utilisation tels que les régimes intermittents,<br />

l’absence de source froide ou<br />

les solutions sans systèmes mécaniques,<br />

ne bénéficient toujours pas de systèmes<br />

actuels de maintien en température optimale<br />

de fonctionnement. En s’appuyant<br />

sur l’utilisation de matériaux à changement<br />

de phase, Crios a pour objectif d’offrir<br />

une solution fiable et innovante en<br />

matière de refroidissement de systèmes<br />

électriques et électroniques embarqués<br />

soumis à des environnements sévères.<br />

Olivier Guillon<br />

Plus de précisions sur la solution Crios<br />

L’un des<br />

principaux défis<br />

de Crios consiste<br />

à pallier la faible<br />

conductivité<br />

des matériaux à<br />

changement de<br />

phase et trouver<br />

un moyen efficace<br />

de transmettre<br />

l’énergie via<br />

une structure<br />

dissipatrice. Par ailleurs, afin d’éviter<br />

les interactions avec l’environnement,<br />

Crios apporte également une solution<br />

en termes de structure conceptuelle<br />

et permet d’intervenir au plus près<br />

du composant pour en maintenir la<br />

température de fonctionnement dans<br />

une plage comprise entre 90 °C et<br />

120 °C maximum.<br />

Au-delà<br />

des enjeux<br />

stratégiques,<br />

Crios permet<br />

de réduire la<br />

consommation<br />

d’énergie et<br />

n’utilise que<br />

des composants<br />

organiques<br />

simples sans<br />

consommer de ressources rares ni<br />

de nouveaux matériaux coûteux. De<br />

plus, le développement de nouvelles<br />

compétences et activités de conception<br />

et de production de systèmes de<br />

refroidissement répond pleinement aux<br />

enjeux liés à la croissance du secteur<br />

aéronautique.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I59


VIE DE L’ASTE<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Retour des Journées nationales de l’environnement<br />

mécanique- Astelab – les 5 et 6 juillet 2018<br />

L’Association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement (ASTE) organise les 5 et 6<br />

juillet 2018, en partenariat avec EDF R&D et sur le site d’EDF Lab à Palaiseau (Essonne) un colloque sur le thème<br />

de « l’innovation au service de la prise en compte de l’environnement mécanique des systèmes ».<br />

Depuis longtemps l’ASTE s’est<br />

attachée à défendre l’idée de la<br />

personnalisation des spécifications<br />

des systèmes en environnement mécanique<br />

tant pour leur conception que<br />

pour leur qualification. La Commission<br />

Méca-Clim a accompagné la<br />

rédaction des six normes Afnor NF<br />

X 50144, en cours de finalisation<br />

pour l’une d’entre elles. Cependant,<br />

la recherche ne s’arrête pas là et ce<br />

colloque a pour objet de présenter les<br />

innovations qui vont faire progresser<br />

le processus de personnalisation des<br />

essais en environnement mécanique,<br />

tant au niveau de sa caractérisation,<br />

de l’élaboration des spécifications<br />

d’essais que de la simulation et des<br />

essais.<br />

Les thèmes abordés lors de ce<br />

colloque sont les suivants : les<br />

« Nouveaux capteurs, capteurs sans<br />

fils, capteurs multi physiques », la<br />

« Préparation d’essais, traitement<br />

de données, stockage de résultats et<br />

échanges de données », la « Présentation<br />

de simulations, «Simulation<br />

Data Life Management», simulations<br />

multi physiques », les « Nouveaux<br />

moyens d’essais, essais combinés » et,<br />

enfin, la « Comparaison calcul essais,<br />

recalage de modèles, dialogue et ses<br />

calculs ».<br />

Un salon en accès libre sera organisé<br />

parallèlement au colloque. Il<br />

réunira les fabricants de capteurs et<br />

de moyens d’essais ainsi que les développeurs<br />

de solutions.<br />

SOUMISSION ET CALENDRIER<br />

Le contenu des conférences devra<br />

avoir un caractère novateur, technologique<br />

et/ou économique. Les exposés<br />

retenus privilégieront les témoignages<br />

industriels et scientifiques issus des<br />

expériences d’utilisateurs et de fabricants<br />

en évitant les aspects commerciaux.<br />

Les conférenciers pourront<br />

présenter leur sujet soit en anglais soit<br />

en français. Les intervenants bénéficieront<br />

de l’exemption des frais d’inscription.<br />

Toutes les intentions de communications<br />

seront soumises à l’approbation<br />

du comité de programme qui statuera<br />

au plus tard le 28 février 2018.<br />

EN SAVOIR PLUS > www.aste.asso.fr<br />

60 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


VIE DE L’ASTE<br />

RENDEZ-VOUS<br />

Matinée Afnor sur la série<br />

des normes volontaires NF X 50-144<br />

Le 18 janvier prochain, L’ASTE s’associera à la matinée<br />

Afnor de présentation de la série des normes volontaires<br />

NF X 50-144 relatives à la « Démonstration de la<br />

tenue aux environnements — conception et réalisation<br />

des essais en environnement ». Cette demi-journée –<br />

qui se déroulera de 9h30 à 12h30 dans les locaux de<br />

l’Afnor à La Plaine Saint-Denis – portera sur la question<br />

de « Construire un programme optimisé de validation<br />

expérimentale de vos produits industriels complexes ».<br />

Les normes volontaires de la série NF/XP X50-144 détaillent<br />

le processus de prise en compte de l’environnement général<br />

(mécanique, climatique etc.) dans un projet : démonstration<br />

de garantie par essais ou par simulation numérique, personnalisation<br />

des essais. Celles-ci proposent une méthode de<br />

synthèse évitant les spécifications inappropriées génératrices<br />

de surcoûts. La méthodologie développée apporte la garantie<br />

de la pertinence du processus de validation par rapport<br />

au profil de vie du matériel en service (maitrise des risques,<br />

traçabilité, aide à la décision…). Elle permet de bâtir une<br />

démonstration adaptée aux produits et une alternative aux<br />

démarches forfaitaires non modulables pas toujours représentatives.<br />

Ces normes concourent à la maîtrise de la performance<br />

du produit.<br />

EN SAVOIR PLUS ><br />

Laëtitia Cronier – adherent@afnor.org – 01 41 62 85 00<br />

Un carrefour d’échanges incontournable pour les experts,<br />

les ingénieurs et les techniciens de l’environnement<br />

Rejoignez-nous<br />

pour enrichir vos connaissances et participer activement à la promotion, à la<br />

diffusion et à la mise en œuvre au sein de l’industrie française des dernières<br />

techniques d’essais et de simulation de l’environnement.<br />

Nos adhérents bénéficient de réductions substantielles sur les tarifs<br />

de nos stages de formation, journées techniques, colloques, salons,<br />

ouvrages et guides techniques.<br />

Depuis 1967, nous avons formé plus de 6 000 scientifiques, ingénieurs<br />

et techniciens. Nos formations sont dispensées par les meilleurs experts<br />

du moment, sélectionnés au sein des sociétés et laboratoires français<br />

de pointe.<br />

Qui est concerné par notre activité ?<br />

• Les laboratoires d’essais, les équipementiers,<br />

les concepteurs et intégrateurs de systèmes<br />

• Les scientifiques, ingénieurs et techniciens<br />

en charge de la conception, des essais,<br />

de la fabrication et de la qualité<br />

• Les concepteurs, constructeurs et vendeurs<br />

des moyens d’essais<br />

• Les étudiants et les enseignants<br />

Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement - Association régie par la loi 1901<br />

1, place Charles de Gaulle - 78180 MONTIGNY LE BRETONNEUX - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I61


FORMATIONS 2018<br />

Thèmes Cycles Code<br />

Formation de<br />

Base ou<br />

Spécifique<br />

Intervenant et<br />

lieu<br />

Durée en<br />

jours<br />

Prix HT<br />

Dates<br />

proposées<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1) Option 1(3J)<br />

MV1-1<br />

3<br />

1 570 €<br />

27-29 mars<br />

4-6 sept.<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1) Option 2 (2J)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2) Option 1 (3J)<br />

MV1-2 2<br />

B IUT du Limousin<br />

MV2-1 3<br />

1 570 €<br />

1 570 €<br />

28-29 mars<br />

5-6 sept.<br />

5-7 juin<br />

11-13 sept<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2) Option 2 (2J)<br />

MV2-2<br />

2 1 170 €<br />

6-7 juin<br />

12-13 sept<br />

Application au domaine industriel<br />

MV3<br />

B<br />

AIRBUS D&S (31) 3 5-7 juin<br />

1 570 €<br />

SOPEMEA (78) 3 16-18 oct<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et<br />

analyses de risques<br />

MV4<br />

S<br />

Christian LALANNE,<br />

Henri GRZESKOWIAK et<br />

Yvon MORI (78)<br />

3 1 570 €<br />

20-22 mars<br />

13-15 nov<br />

Acquisition et traitement des<br />

signaux<br />

Pilotage des générateurs de<br />

vibrations<br />

Principes de base et caractérisation des signaux TS1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 15-17 mai<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS2 S<br />

Pierre-Augustin<br />

GRIVELET et Bruno<br />

COLIN (78)<br />

3 1 570 € 18-20 sept<br />

Principes utilisés et applications PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 27-30 novembre<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation aux<br />

AIRBUS D&S (31)<br />

Analyse modale AM S<br />

3 1 570 €<br />

calculs de structure et essais<br />

SOPEMEA (78)<br />

12-14 juin<br />

25-27 sept<br />

Acoustique<br />

Climatique<br />

Principes de base et mesure des phénomènes<br />

acoustiques<br />

Principes de base et mesure des phénomènes<br />

thermiques<br />

AC B AIRBUS D&S (31) 3 1 570 € 20-22 nov<br />

CL1 B IUT du Limousin 3 1 570 € 13-15 nov<br />

Application au domaine industriel CL2 B INTESPACE (31) 3 1 570 € 4-6 déc<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique EL1 S IUT du Limousin 3 1 570 € 12-14 juin<br />

Electromagnétisme<br />

Maitrise de la CEM pour les câblages de mesure en<br />

environnement industriel<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation<br />

des normes<br />

Prise en compte de l’environnement<br />

électromagnétique<br />

EL2<br />

B<br />

Jean-Paul PRULHIERE<br />

(78)<br />

1 900 € 25 oct<br />

EL3 S EMITECH (78)<br />

2 1 170 €<br />

21-22 mars<br />

EL4 S EMITECH (78) 3 1 570 € 11-12 avril<br />

Prise en compte de l'environnement dans un<br />

programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />

Henri GRZESKOWIAK<br />

P1 S<br />

2 1 170 €<br />

(78)<br />

12-13 sept<br />

Personnalisation du produit à<br />

son environnement<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique<br />

(norme NFX-50144-3)<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la<br />

conception des systèmes<br />

P2 S<br />

Bruno COLIN et<br />

Pascal LELAN (78)<br />

3<br />

P3<br />

S Bruno COLIN (78) 3<br />

1 570 € 9-11 oct<br />

1 570 €<br />

20-22 nov<br />

Prise en compte de l’environnement climatique<br />

(norme NFX-50144-4)<br />

Henir GRZESKOWIAK et<br />

P4 S<br />

3<br />

Henri TOLOSA (78)<br />

1 570 €<br />

25-27 sept<br />

Mesure<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des<br />

résultats et de leur qualité<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de<br />

mesures<br />

M1<br />

S<br />

Raymond BUISSON<br />

(78)<br />

M2 B Pascal LELAN (78) 2<br />

3 1 570 €<br />

1 170 €<br />

12-14 juin<br />

4-6 déc<br />

11-12 déc<br />

62 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


AGENDA<br />

Les 7 et 8 février 2018<br />

Enova Lyon<br />

Après deux premières éditions placées sous le signe du<br />

succès, Enova Lyon revient au Centre de Congrès pour<br />

un troisième rendez-vous plébiscité qui s’annonce très<br />

prometteur.<br />

À la Cité Centre de Congrès de Lyon<br />

www.enova-event.com<br />

Du 6 au 8 mars 2018<br />

JEC World 2018<br />

Salon des matériaux composites. Le JEC World réunira<br />

une nouvelle fois à Villepinte les acteurs mondiaux des<br />

composites.<br />

Au parc des expositions Paris-Nord Villepinte<br />

jeccomposites.com<br />

Les 6 et 7 février 2018<br />

Analyse Industrielle<br />

Le salon regroupera les spécialistes de la mesure à<br />

l’émission, du contrôle de process, l’instrumentation, la<br />

règlementation, la détection, des risques industriels et de<br />

la micro-analyse.<br />

À l’Espace Grande Arche - Paris La Défense<br />

www.analyse-industrielle.fr<br />

Les 5 et 6 juillet 2018<br />

Astelab 2018<br />

Les Journées nationales de l’environnement mécanique<br />

porteront sur « L’innovation au service de la prise en<br />

compte de l’environnement mécanique des systèmes »<br />

À EDF Lab (Palaiseau, 91)<br />

www.aste.asso.fr<br />

Les 21 et 22 mars 2018<br />

RF & Microwave<br />

Centré sur les domaines des radiofréquences,<br />

des hyperfréquences, de la<br />

communication sans fil (wireless), de la<br />

CEM et de la fibre optique, le salon RF<br />

& Microwave 2018 permettra à plus de<br />

1 900 visiteurs professionnels attendus<br />

de découvrir au fil des stands des 70<br />

exposants et partenaires.<br />

À Paris Porte de Versailles<br />

www.microwave-rf.com<br />

Du 27 au 30 mars 2018<br />

Industrie Paris<br />

Classé au Top 5 des salons industriels<br />

européens, Industrie est aujourd’hui le<br />

plus grand événement dédié à l’industrie<br />

en France, rassemblant plus d’un millier<br />

d’exposants et 22 000 visiteurs en quatre<br />

jours. Avec la fédération Global Industrie<br />

(qui associe Industrie Paris à Midest,<br />

Smart Industries et Tolexpo), le salon parisien<br />

atteindra 2 700 exposants sur près<br />

de 100 000 m2 de surface d’exposition.<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.industrie-expo.com<br />

Du 27 au 30 mars 2018<br />

Smart Industries<br />

Pour sa troisième édition, Smart<br />

Industries se déroulera sur près de<br />

10 000 m² et devrait accueillir plus de<br />

10 000 visiteurs et 400 exposants venus<br />

présenter leurs solutions en matière<br />

d’usine connectée intelligente, collaborative<br />

et efficiente. Soutenu par l’Alliance<br />

Industrie du Futur et parrainé par<br />

l’Elysée, Smart Industries abritera des<br />

conférences et des dizaines de start-up.<br />

À Paris Nord Villepinte<br />

www.smart-industries.fr<br />

Les 28 et 29 mars<br />

Paris Space Week<br />

Le pôle Astech Paris Région organisera<br />

fin mars la quatrième édition de la<br />

rencontre internationale d’affaires Paris<br />

Space Week. Celle-ci réunira les acteurs<br />

majeurs du spatial à travers de nombreux<br />

rendez-vous pleinement orientés<br />

business.<br />

À Paris-Orly<br />

www.paris-space-week.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017 I63


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

DOSSIER<br />

• Spécial JEC World 2018 :<br />

Relever les défis des matériaux<br />

composites en matière d’essais, de<br />

mesure et de simulation<br />

ESSAIS ET MODELISATION<br />

• Les essais et la simulation à l’heure de<br />

l’impression 3D<br />

• Industrie du futur : solutions logicielles pour<br />

l’industrie 4.0<br />

MESURES<br />

• Spécial Mesures Solutions Expo<br />

• Capteurs : des solutions de plus en plus<br />

performantes au service des essais<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

AIRBUS DEFENCE AND SPACE11<br />

ANSYS51<br />

ANTICYP SIMULATION8<br />

ARELIS45<br />

AREELIS TECHNOLOGIES58<br />

ASTE10, 36, 60, 61 et 62<br />

CERIB29<br />

CETIAT6<br />

CETIM13<br />

COMSOL 6 et 2 e de couverture<br />

CORIA7<br />

CSTB24<br />

D-CUBE22<br />

DASSAULT AVIATION10<br />

DB VIB2<br />

DJB INSTRUMENTS25<br />

ECN-LS2N53<br />

EIKOSIM14 et 19<br />

ENOVA LYON37<br />

ESI GROUP 4 e de couverture, 8 et 28<br />

ESIVL51<br />

FCBA30<br />

HUTCHINSON8<br />

ICA SYSTÈMES MOTION29<br />

IFSTTAR22<br />

LATÉCOÈRE SERVICES (GROUPE ADF)49<br />

LNE6<br />

M+P INTERNATIONAL15<br />

MATANDSIM21<br />

MESURES SOLUTIONS EXPO27<br />

METACOUSTIC6<br />

MICROWAVE RF & HYPER32, 33 et 63<br />

MSC SOFTWARE56<br />

NETHIS31<br />

OMEGA ENGINEERING7<br />

PARIS SPACE WEEK44<br />

RENAULT TRUCKS7<br />

ROHDE & SCHWARZ 7 et 46<br />

SAFRAN58<br />

SAFRAN ELECTRICAL & POWER40<br />

SIEMENS INDUSTRY6<br />

SIEMENS PLM SOFTWARE4<br />

SMART INDUSTRIE 3 e de couverture<br />

SOPAVIB34<br />

SOPEMEA34<br />

UVEX8<br />

THALE ALIENA SPACE18<br />

VALEO36 et 38<br />

LE CHIFFRE À RETENIR<br />

350<br />

C’est le nombre d’entreprises et de laboratoires (pas<br />

moins de trente-quatre unités de recherche !) que<br />

rassemble à ce jour la plateforme D-Cube Paris, une<br />

offre de services issue de l’écosystème organisé au<br />

sein du cluster Ville durable Descartes. Plus qu’une<br />

simple plateforme, ce projet s’inscrit pleinement dans<br />

le Grand Paris et mêle à sa manière les forces vives<br />

en termes de recherche académique et industrielle,<br />

de moyens d’essais, d’enseignement et d’acteurs<br />

économiques présents sur cette partie du territoire<br />

francilien.<br />

>> Découvrir D-Cube dans le reportage publié en pages<br />

22 et 23 de ce numéro<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

EN SAVOIR PLUS › www.essais-simulations.com<br />

64 IESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>131</strong> • Décembre 2017


VOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS<br />

27-30 MARS 2018<br />

PARIS NORD VILLEPINTE<br />

LE FUTUR DE L’INDUSTRIE<br />

SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI<br />

Avec le soutien du<br />

WWW.INDUSTRIE-EXPO.COM


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PROTOTYPAGE<br />

VIRTUEL<br />

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l’animation. Des capteurs pour<br />

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