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FAC-SIMILÉS ABSOLUS

De cet album ont été tirés cent exemplaires numérotés
de 1 à 100
Exemplaire n°
Il est indiqué FAC-SIMILÉS ABSOLUS par opposition aux reproductions qui s’affirment fac-similés et qui ne le sont souvent qu’à peu près sinon à
beaucoup près.
Il est dit FAC-SIMILÉS DES COULEURS ET DU SUPPORT. Pour des raisons pratiques évidentes il n’était pas possible que les fac-similés soient
aussi fac-similés quant aux dimensions. Mais les reproductions de l’album sont destinées à être vues à environ 1 mètre et les tableaux sont vus
généralement à environ 2 mètres – ce qui fait que les reproductions, compte tenu de leurs dimensions, donnent pratiquement la même impression
visuelle de grandeur que les tableaux.
© Editions A.E.R. 2015
146, rue de Montmartre. 75002 Paris

PRÉFACE
Il y a des peintres dont la palette exprime la sévérité, sinon la tristesse - ce qui
ne les empêche évidemment pas de produire des chefs-d’œuvre, ainsi Rembrandt.
A plus forte raison lorsque le sujet du tableau implique cette tristesse, ainsi les
crucifixions et par exemple le retable d’Issenheim, ainsi les Goya et par exemple
le Trois Mai ou ses tableaux sur les fous, ainsi l’Enterrement à Ornans de Courbet
ou le Guernica de Picasso. Rares sont les peintres comme Renoir dont la palette
respire au contraire le bonheur de vivre - et c’est parmi eux que se situe Evelyne
Raab. C’est même la première chose qui frappe lorsqu’on feuillette cet album.
Le paradoxe, dans son cas, c’est que la myopathie qui l’a frappée dès sa naissance,
l’a obligée à ne se déplacer qu’en fauteuil roulant dès l’âge de vingt ans,
et a provoqué sa mort à l’âge de trente-cinq ans, ne l’a pas mise dans la première
catégorie, manifestant d’une manière éclatante le pouvoir de l’esprit, triomphant
des défaillances du corps. Mais ceci ne relèverait que de la psychologie, si ce bonheur
de vivre n’était que le sien, s’il n’était pas aussi celui que grâce à son talent
- à son génie - elle transmet à ceux qui regardent ses tableaux, en transfigurant la
réalité non seulement par les couleurs, mais par leur harmonie, non seulement par
les éléments qui y sont représentés, mais par les lignes qui les influent. Et ceci ne
relève plus de la psychologie, mais de l’art.