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The solution for electrical systems: Demand Response? – Dominique Woitrin<br />
diminuer également les investissements de remplacement par manque de visibilité sur<br />
la rentabilité à moyen/long terme. Les dernières années ont d’ailleurs confirmé cette<br />
inéluctable pénurie d’investissements « classiques » dans toute l’Europe. Les causes<br />
sont diverses et à rechercher notamment dans la politique de subventionnement des<br />
énergies renouvelables, de certains combustibles polluants (mines de lignite en<br />
Allemagne) et de la découverte de « shale gas » à prix très bas aux Etats-Unis qui a fait<br />
s’effondrer le prix de leur charbon exporté. Ces différentes causes ont perturbé le<br />
fonctionnement du marché de l’électricité. C’est aussi une des conséquences de<br />
l’ouverture des marchés auparavant cloisonnés et nationaux; les échanges entre pays se<br />
bornaient autrefois à un soutien en secours lors de déclenchements imprévus. Chaque<br />
état (acteur historique national) devait « jalousement » veiller à son équilibre en<br />
comptant sur ses propres moyens de production en monopoles plus ou moins régulés<br />
ou étatisés. Aujourd’hui, les fournisseurs se procurent l’énergie électrique nécessaire à<br />
leurs clients soit auprès de (leur) production nationale soit sur le marché national ou<br />
européen, dans la mesure où les interconnections transfrontalières ont une capacité<br />
suffisante. Les productions nationales classiques soumises à cette concurrence ne sont<br />
parfois plus compétitives et doivent s’effacer temporairement ou définitivement.<br />
Par ailleurs, le réchauffement climatique impose de diminuer drastiquement toutes nos<br />
émissions gazeuses, produites notamment par les centrales électriques à combustibles<br />
fossiles, majoritairement importés en Europe… Cela vient encore d’être confirmé à Paris<br />
lors de la récente conférence COP 21 et à Marrakesh COP 22. La Belgique est un bon<br />
élève pour le CO2, au contraire de l'Allemagne et du Danemark...Avec l'aide d'un<br />
énergéticien (EBL/Engie) qui déclare s'écarter « officiellement » du nucléaire, "une<br />
énergie du passé". Dans le contexte belge, le discours est différent pour des raisons<br />
financières. Le président d’Engie, G. Mestrallet, l’un des acteurs mondiaux de l’énergie,<br />
a lui-même confirmé dans la préface qu’il signe dans le livret récemment paru<br />
"L'Energie en état de choc" Eyrolles, douze contributions diverses étonnantes:<br />
· ...monde ancien<br />
· Le monde nouveau, c'est un monde dans lequel la structure énergétique est<br />
décentralisée, décarbonée, digitalisée, et cela change tout. On ne reviendra plus au<br />
monde ancien...<br />
Il le confirme aussi dans un entretien avec « L’Echo » du 23 décembre <strong>2<strong>01</strong>5</strong>:<br />
Une transition énergétique vers une production durable, locale mais aussi<br />
interconnectée européenne, basée sur les flux solaires ou dérivés, le stockage et la<br />
gestion de la demande, avec le moins possible de production fossile (charbon, pétrole,<br />
gaz, nucléaire…) carbonée ou non est en marche partout dans le monde et<br />
particulièrement en Europe.<br />
Les « nouvelles productions » avec des énergies renouvelables « gratuites » basées sur<br />
les flux naturels (et non plus sur les réserves fossiles limitées au terme de leur<br />
exploitation économique) sont par nature intermittentes: soleil, vent, marées…<br />
Revue E Tijdschrift – 131 ste jaargang/131 e année – n° 1-2-3-4-<strong>2<strong>01</strong>5</strong> (publication mars/publicatie maart 2<strong>01</strong>7) 3