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Extraits Soul'étude

Extraits du livre Soul'étude, auto-photo-biographie de Chris Davies

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“Celui qui laisse chanter<br />

en lui les voix divines,<br />

celui-là seul sait respecter<br />

le mystère de l’oeuvre<br />

où il a puisé le besoin<br />

de faire partager<br />

aux autres hommes<br />

son émoi.”<br />

Elie Faure<br />

Histoire de l’art<br />

15


Il y a<br />

sur ce court de tennis<br />

mon arrière-grand-père.


1897<br />

Lovrin, Roumanie.<br />

19


Il est là, à droite, moustache et pipe à la main.<br />

L’enfant jadis dans ses bras porte maintenant la<br />

cravate.<br />

Fuyant l’avancée des Russes en 1944, il a tout<br />

abandonné, tout perdu hormis sa fille Erika, ses<br />

quatre petits-enfants et son gendre, Feri Buding, un<br />

orphelin devenu avocat.<br />

Réfugiés quelque temps auprès des Forces françaises<br />

en Allemagne, tous s’apprêtent à nouveau à émigrer.<br />

Ce sont les USA, Cayenne ou l’Argentine.<br />

Avec l’aide du Secours Catholique, ils embarqueront<br />

au large de Cannes à bord d’un vraquier transformé en<br />

dortoir.


1948<br />

Les sourires sont difficiles.<br />

A gauche : Feri, Edda, Erika, Lothar, Ilse, Ingo<br />

et Emmerich Reiter.<br />

23


Les enfants remportent de nombreux succès<br />

sur les courts de tennis.


Premiers stagiaires<br />

François “Feri” Buding (à droite),<br />

créateur d’une nouvelle méthode d’enseignement et d’un<br />

nouveau “style” de vacances. Il s’appuie sur les succès de<br />

ses enfants et sur...<br />

31


Yola Ramirez<br />

Renée Shurma<br />

Edda Buding<br />

Maria Bueno<br />

Darlene Hart


E<br />

lle déclare:<br />

”Je n’ai pas d’amoureux, c’est difficile avec<br />

tous ces voyages. Et puis je n’ai pas rencontré le<br />

bon.<br />

Est-ce que je place l’amour avant le tennis ?<br />

Si le bon arrivait juste avant de disputer le titre<br />

mondial et qu’il voulait partir avec moi pour se<br />

marier immédiatement ?<br />

Je laisserais tomber le match.”<br />

43


L’autre garçon de la famille sera<br />

vainqueur en 1959 et 1960<br />

du simple juniors à Roland Garros.<br />

Champion d’Allemagne en 1961, 1966 et<br />

1967, il jouera 52 matchs en Coupe Davis.


47


La petite dernière est finaliste des<br />

championnats juniors argentins à 14<br />

ans, des Championships juniors à Wimbledon<br />

à 16 ans et, à 18 ans, remporte Roland<br />

Garros chez les juniors.


51


Le numéro un britannique repère<br />

rapidement la jeune adolescente<br />

sur les courts de Wimbledon.


55


En finale à Monte-Carlo et dans deux mois<br />

finaliste à Wimbledon en double messieurs,<br />

à 22 ans il est le meilleur joueur du pays<br />

et, entre 1955 et 1960, meilleur joueur de Coupe<br />

Davis. Classé n°1 anglais en 1957, 1958 et 1960 d’un<br />

sport encore “amateur” où les gains sont donc ...<br />

strictement interdits.


19 ans - 22 ans<br />

4 mois<br />

63


J’ai des rêves récurrents où, dans l’un, par mon<br />

pouvoir de concentration et ma capacité à élever mes<br />

vibrations je parviens à léviter puis à<br />

m’envoler.<br />

Un autre tout aussi<br />

mystérieux :<br />

je longe un chemin de<br />

l’autre côté de la route (dont je ne connais en<br />

réalité que les premiers pas) au bout duquel, sur ma<br />

droite, une inconnue m’accueille chez elle dans une<br />

maison aux volets bleus.<br />

La nuit, dans mes songes, je lui rends régulièrement<br />

visite.<br />

Quinze ans plus tard, ce rêve deviendra réalité et<br />

cette inconnue deviendra mon épouse.<br />

109


Dans mon bain<br />

le temps s’arrête et<br />

mon oreille se tend.<br />

A la radio<br />

je reconnais<br />

les gnossiennes<br />

et gymnopédies<br />

d’Erik Satie


Comment reconnaître<br />

ce que l’on ne connaît pas ?<br />

Ce que l’on n’a jamais vu ni entendu ?<br />

119


Les après-midis de grande chaleur,<br />

derrière les volets je m’enferme.<br />

Allongé dans l’obscurité, les yeux rivés sur le mur de<br />

ma chambre j’y découvre avec stupéfaction une image<br />

animée mais inversée.<br />

Il y a ce mince filet de lumière qui, par un trou,<br />

projette la lumière extérieure et ce qu’il s’y passe :<br />

quelqu’un joue au tennis contre un mur.<br />

Je suis comme au cinéma, mieux, je suis dans le ventre<br />

d’une<br />

Camera Obscura<br />

Je découvre un mécanisme curieux où la lumière, en<br />

empruntant d’infimes passages,<br />

véhicule le lointain,<br />

“l’ailleurs”.<br />

L’au-delà ?<br />

129


Philippe M.<br />

J’ai découvert l’idée d’un Dieu<br />

que l’on implore.<br />

Genou à terre j’ai prié<br />

un hypothétique sauveur<br />

qui changerait ma vie,<br />

l’ai supplié de libérer<br />

de mes yeux asséchés<br />

des sanglots prisonniers.<br />

C’est au fond du trou<br />

que l’on t’imagine,<br />

petit farceur !


Jean-marc, Philippe<br />

En fait il n’existe personne à part ces quelques<br />

joueurs avec qui je cultive l’art de la bêtise et<br />

une certaine poésie de l’amorti.<br />

185


S


Tapie a des ambitions politiques.<br />

Il est entre autres le patron de l’OM qu’il fera<br />

champion d’Europe. C’est un meneur, il parle aux<br />

joueurs comme à des gamins qui le respectent... comme<br />

un père.<br />

Sur le “Phocéa”, les socialistes viennent discuter de<br />

l’entrée en politique du charismatique businessman.<br />

On voit passer Laurent Fabius, Robert Maxwell,<br />

Servan-Schreiber, etc.<br />

Il nous fait alors hisser toutes les voiles du<br />

quatre-mâts et invite ses convives à sauter, lancée à<br />

côté du mastodonte, dans l’annexe qu’il pilote.<br />

En s’éloignant, tout ce beau monde peut contempler<br />

l’oiseau rare fendre le ciel et l’écume.<br />

Le bateau de Tapie fascine tout<br />

autant que l’homme.<br />

Avant de se battre pour la réélection du président<br />

Mitterrand - et pour une place dans son gouvernement<br />

il débarque un beau jour en Sardaigne son<br />

commandant (le mari de Lili).<br />

Le futur socialiste ne s’entendait plus avec le<br />

militaire lepéniste.<br />

A moins que sa première mission en politique n’ai<br />

commencé par... balayer devant sa porte !<br />

Pendant ce temps sur le bateau, l’hélice tombe en<br />

panne et, dans un hurlement, une des quatre bômes se<br />

plie littéralement. Il faut rentrer à Marseille pour<br />

réparer et... licencier du personnel.<br />

C’est aussi ça son métier.<br />

235


Au fil des jours je réalise lentement que tu<br />

habites non loin de chez moi une maison à<br />

droite au bout de cet exact chemin qui hantait mes<br />

rêves d’enfant !<br />

Ce qui, évidement, me donne l’impression d’être sur<br />

le juste chemin, de coller à un destin<br />

... écrit quelque part.<br />

Un pied dans ce rêve,<br />

un autre sur le bateau,<br />

je choisis sans hésitation<br />

ton jardin à celui des vagues.


243


Mais c’est l’été et Paris est en vacances.<br />

Mon ombre promène un désemparé qui cherche<br />

sa voie parmi des touristes amoureux.


Surprise, son regard m’interroge :<br />

mais que dire ?<br />

Que je ne suis bien nulle part ?<br />

247


Soudain la sage-femme te soulève<br />

et tu brailles : tout va bien.<br />

Puis elle me propose les ciseaux<br />

pour couper votre cordon.


Pour toi aussi,<br />

désormais maman,<br />

tout va bien.<br />

269


1992


299


Il y a là,<br />

dans le village<br />

de Gérard Philippe,<br />

des peintres,


Laurent Malet<br />

des comédiens<br />

311


A Bandol, dans sa limousine,<br />

il est enfin venu te chercher.<br />

Tu vas enfin lui dire<br />

ce que tu m’avais déjà dit :<br />

que ça n’a pas été une vie facile.<br />

Tu vas enfin rejoindre l’immense cimetière de la terre<br />

pour peut-être y croiser le croisé


Raymond de<br />

Toulouse<br />

que<br />

mon frère<br />

incarne justement<br />

à Paris.<br />

A moins<br />

qu’il n’y ait...<br />

personne là-haut !<br />

321


Quelques années après Tadju,<br />

comme mes propres parents,<br />

nous nous séparerons.<br />

Quatre années à fuir un vieux schéma<br />

dont le fantôme, malgré tout,<br />

revient s’échouer à genoux.<br />

325


1993


329


353


Fred imagine son prochain film : Hanuman.


367


Farigoulette<br />

403


pendant qu’Anjuna cherche,<br />

sur la route du Mohair,


417


Elle a seize ans, c’est la meilleure joueuse du<br />

pays et nous obtenons rapidement des résultats.<br />

Elle bat, à l’Open WTA de Tashkent, la numéro 70<br />

mondiale.<br />

Son sponsor, un milliardaire ouzbek, nous invite à<br />

dîner. Convoi de 4x4 dans la vallée. Sur la route,<br />

vers son domaine, des barrages d’hommes armés.<br />

Sous le siège arrière je caresse<br />

des kalachnikovs.<br />

Soudain une oasis, une Rolls et un palais.<br />

A table, à chacun de ses toasts, il faut finir son<br />

verre. Treize fois, tout au long du repas, vingt-cinq<br />

personnes finissent, cul sec, leur vodka à l’unisson.<br />

Je me demande si je dois faire l’homme et boire, ou<br />

le coach et me retenir ?<br />

Je fais les deux.


433


Finalement<br />

Mr Karma m’a viré,<br />

c’était son nom<br />

et mon destin... égyptien.


Adieu le Caire.<br />

Ton bruit, le sable,<br />

prières et corruption.<br />

Ton chant avait son charme.<br />

Adieu l’Égypte<br />

Mer Rouge corail,<br />

monastère de Sainte-Catherine<br />

désert du Sinaï.<br />

Alexandrie enfouie<br />

et en vrai.<br />

Je t’aimais bien.<br />

449


Depuis l’été 83<br />

et ma sublime absence,<br />

sa présence me hantait.<br />

Constamment j’ai eu ces visions<br />

où, dans des aéroports,<br />

nous nous embrassions.<br />

Moi qui croyais au simple fantasme,<br />

18 ans plus tard<br />

nous nous sommes retrouvés,<br />

un matin,<br />

à l’aéroport de Vienne.<br />

L’ai-je créé ou l’ai-je vu ?<br />

Toute une saison nous nous embrasserons,<br />

bonjour au revoir dans l’aérogare,<br />

jusqu’à mon déménagement<br />

... à Vienne.


Susi<br />

455


Les saisons défilent<br />

parfois dans le désordre<br />

et il m’arrive de retrouver dans mes filets


Anjuna<br />

un oiseau rebelle tombé du nid<br />

... avec qui j’aurais beaucoup appris.<br />

475


Tu vas défier le jeu de la vie<br />

au-delà d’un grand départ qui<br />

jusqu’aux limites de la providence<br />

jamais ne nous sépare.


Tu t’embarques vers le nouveau monde<br />

où l’arbre de vie se souviendra<br />

que rien n’arrête dans sa mission<br />

l’enfant venu graver son nom.<br />

503


Sans états d’âme, sous d’anciens déserts<br />

le sablier dévoile des chemins enfouis,<br />

au temps des rêves et des fuites.<br />

Avancer, coûte que coûte, garder le rythme<br />

et reconnaître ces chemins d’oubli.


Celui qui sans détours “pense”<br />

les plaies de son miroir<br />

sculpte la route où,<br />

sans chemin,<br />

la vérité se confesse.<br />

513


Vider un sac dont le contenu menace, au fil du temps,<br />

de se transformer en d’amers regrets, et rendre<br />

un dernier hommage à celles qui ont alimenté tant<br />

de batailles et, avec tant de précision, m’auront<br />

enseigné le sens du rebond.<br />

Watts<br />

Moby Dick


WW1<br />

Mac<br />

Appollo 13<br />

Franck<br />

517


La connaissance est dans la nature.<br />

La nature des choses.<br />

Elle vient de toutes parts.<br />

Indifférente.<br />

De la matière en général<br />

et des gens en particulier.<br />

Et l’inverse.<br />

Des enfants certainement.<br />

Ultime élan qui nous ramène<br />

de qui nous étions<br />

à qui nous serons.<br />

L’expérience est dans les choses.<br />

Les choses de la nature.<br />

523


Siesta Key, Sarasota,<br />

Florida, 2 Novembre 2015


A Mike Davies,<br />

ce père qui, cette nuit,<br />

nous a quittés.<br />

545


Toi qui à fui à 18 ans<br />

la tyrannie d’un père,<br />

d’une ferme du nord de l’Allemagne,<br />

tu es arrivé en stop<br />

chez nous sur la Côte d’Azur,<br />

au petit matin.<br />

Tu y as trouvé un gîte et le couvert et,<br />

raquette à la main, un gagne-pain.<br />

Tu étais des nôtres... des miens.<br />

Pour nous tous un livre ouvert,<br />

noble esprit de ce monde.<br />

Adieu Emile,<br />

je te regrette tant.


Emile & Silka<br />

553

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