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Guide pratique d'entretien et de rénovation des facades

Le Département de l'Urbanisme édite des guides pratiques pour vous aider à rénover votre habitation. Découvrez ce guide des bonnes pratiques.

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Entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong><br />

<strong>rénovation</strong> <strong>de</strong>s<br />

faça<strong>de</strong>s<br />

<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong>s<br />

bonnes <strong>pratique</strong>s


Préambule<br />

Table <strong>de</strong>s matières<br />

L’entr<strong>et</strong>ien régulier <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s est un réflexe important à<br />

plus d’un titre. Il s’agit d’abord <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en valeur notre patrimoine<br />

bâti <strong>et</strong> <strong>de</strong> contribuer à l’embellissement du cadre <strong>de</strong> vie : <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s<br />

propres <strong>et</strong> rafraîchies contribuent au sentiment <strong>de</strong> bien-être <strong>de</strong>s habitants,<br />

en même temps qu’elles génèrent une image <strong>de</strong> dynamisme <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> convivialité qu’apprécieront les visiteurs du quartier. Sur le plan<br />

<strong>de</strong> la salubrité, il est aussi important <strong>de</strong> contrôler régulièrement l’état<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s afin d’agir suffisamment tôt en cas <strong>de</strong> problème <strong>et</strong> d’éviter<br />

que <strong>de</strong>s dégradations ultérieures n’engendrent <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> réparation<br />

plus importants.<br />

Poursuivant notre collection <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonnes <strong>pratique</strong>s, ce nouvel<br />

opus se concentre donc sur la « peau du bâtiment ». Les faça<strong>de</strong>s liégeoises<br />

sont composées d’une vaste gamme <strong>de</strong> matériaux qui en font<br />

toute la richesse, mais qui sont parfois fragiles. Les opérations <strong>de</strong><br />

réparation ou <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage impliquent donc <strong>de</strong> choisir la métho<strong>de</strong><br />

appropriée à chaque situation. Il convient d’éviter les solutions trop<br />

agressives, dont le résultat serait finalement inverse au but visé,<br />

comme par exemple une accélération <strong>de</strong> l’encrassement. L’objectif<br />

<strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong> est dès lors <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s conseils généraux pour ai<strong>de</strong>r<br />

les propriétaires à faire les meilleurs choix en vue <strong>de</strong> conserver l’originalité<br />

<strong>et</strong> la qualité <strong>de</strong> leurs faça<strong>de</strong>s. Les différents types <strong>de</strong> matériaux<br />

sont abordés : briques, pierres, joints, enduits traditionnels,<br />

cimentages, moulures, badigeons…<br />

Mo<strong>de</strong> d’emploi<br />

Recommandations générales<br />

L’humidité, principale menace<br />

Les techniques <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage<br />

Les briques traditionnelles<br />

Les briques <strong>de</strong> parement industrielles<br />

Les briques – recommandations<br />

Les pierres<br />

Les joints – entr<strong>et</strong>ien<br />

Les joints – réfection<br />

Les types <strong>de</strong> joints – recommandations<br />

Les bétons – entr<strong>et</strong>ien<br />

Les bétons – réparation<br />

Les enduits – généralités<br />

Les enduits – entr<strong>et</strong>ien<br />

Les enduits – réparation <strong>et</strong> restitution<br />

Les moulures <strong>et</strong> décors en relief<br />

Les autres types <strong>de</strong> revêtements<br />

05<br />

07<br />

11<br />

13<br />

15<br />

17<br />

19<br />

21<br />

23<br />

25<br />

27<br />

29<br />

31<br />

33<br />

35<br />

37<br />

39<br />

41<br />

03<br />

La (re-)mise en peinture<br />

Les types <strong>de</strong> peintures<br />

La (re-)mise en peinture – recommandations<br />

Les boiseries <strong>et</strong> les ferronneries<br />

45<br />

49<br />

51<br />

53<br />

L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s<br />

L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s par l’extérieur<br />

L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s par l’intérieur<br />

55<br />

57<br />

59<br />

Comment trouver les entreprises spécialisées ?<br />

Le n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s tags<br />

Les autorisations<br />

Les conseils techniques<br />

61<br />

63<br />

64<br />

65


Mo<strong>de</strong> d’emploi<br />

Le gui<strong>de</strong> rassemble une série <strong>de</strong> conseils <strong>de</strong>stinés aux propriétaires<br />

qui envisagent <strong>de</strong> rénover leurs faça<strong>de</strong>s. Les conséquences <strong>de</strong>s différentes<br />

solutions sont expliquées <strong>et</strong> abondamment illustrées, afin <strong>de</strong><br />

poser les bonnes questions <strong>et</strong> d’ai<strong>de</strong>r à effectuer les bons choix.<br />

Le respect <strong>de</strong> l’architecture initiale doit toujours servir <strong>de</strong> fil conducteur,<br />

même si <strong>de</strong>s évolutions raisonnées peuvent être envisagées.<br />

Les principaux types <strong>de</strong> matériaux rencontrés dans l’architecture<br />

liégeoise sont abordés. Vous pouvez viser directement les parties qui<br />

vous concernent grâce à la table <strong>de</strong>s matières <strong>de</strong> la page précé<strong>de</strong>nte.<br />

L’information est structurée sous forme <strong>de</strong> fiches : chaque thème est<br />

développé sur <strong>de</strong>ux pages, avec les explications à gauche <strong>et</strong> les illustrations<br />

à droite.<br />

C<strong>et</strong>te faça<strong>de</strong> traditionnelle<br />

a d’abord été n<strong>et</strong>toyée par<br />

micro-sablage. Après la<br />

réfection <strong>de</strong>s joints, un badigeon<br />

<strong>de</strong> chaux coloré a<br />

été appliqué sur les parties<br />

en briques.<br />

La modification d’aspect<br />

doit être validée par une<br />

autorisation urbanistique.<br />

Avant<br />

Après<br />

Les parements <strong>de</strong> brique, les pierres <strong>et</strong> les types <strong>de</strong> joints sont regroupés<br />

dans une section. La section suivante abor<strong>de</strong> les autres types<br />

<strong>de</strong> revêtements : bétons, enduits <strong>et</strong> moulures en relief. Une section<br />

spécifique est consacrée aux peintures, laquelle abor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s questions<br />

comme la pertinence d’une mise en couleur ou le choix <strong>de</strong>s teintes <strong>et</strong><br />

produits…<br />

Des conseils <strong>de</strong> base sont donc fournis pour ces différentes interrogations,<br />

même si les questions techniques impliqueront <strong>de</strong> poursuivre la<br />

réflexion avec <strong>de</strong>s spécialistes. En fin <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s recommandations<br />

pour trouver les entreprises compétentes sont d’ailleurs indiquées.<br />

Les choix précipités débouchent parfois sur <strong>de</strong>s désastres : faça<strong>de</strong><br />

enlaidie, parement qui se dégra<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment… Un conseil général<br />

est donc <strong>de</strong> prendre le temps <strong>de</strong> la réflexion préalable, ce qui perm<strong>et</strong><br />

d’éviter bien <strong>de</strong>s déconvenues ultérieures. Gageons que les nombreux<br />

exemples <strong>de</strong> qualité repris dans ce gui<strong>de</strong> pourront inspirer <strong>de</strong> nouvelles<br />

réalisations !<br />

Un enduit badigeonné a<br />

été restitué sur la faça<strong>de</strong><br />

précé<strong>de</strong>mment dérochée.<br />

Une autorisation doit<br />

être obtenue au préalable<br />

si les travaux modifient<br />

l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

Le parement composé<br />

<strong>de</strong> pierres <strong>et</strong> <strong>de</strong> briques<br />

rouges <strong>et</strong> blanches a été<br />

n<strong>et</strong>toyé par une technique<br />

<strong>de</strong> gommage non agressive.<br />

La fresque décorative<br />

(sgraffite) a été restaurée<br />

dans ses couleurs<br />

d’origine.<br />

Avant<br />

Après<br />

05<br />

Avant<br />

Après


Recommandations générales (1)<br />

• Le gui<strong>de</strong> se limite aux recommandations pour les travaux d’entr<strong>et</strong>ien<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> réparation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s qui ne modifient pas leur structure.<br />

Si les murs <strong>de</strong> votre immeuble présentent <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> stabilité<br />

(bombement, fléchissement…), il convient <strong>de</strong> les résoudre en<br />

priorité, avant d’abor<strong>de</strong>r les questions d’aspect extérieur. L’ai<strong>de</strong> d’un<br />

architecte est dans ce cas indispensable. De même, si vous envisagez<br />

<strong>de</strong>s travaux modifiant l’organisation <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> (percement d’une<br />

baie, ajout d’un étage…), <strong>de</strong>s plans d’architectes <strong>et</strong> une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

permis sont nécessaires.<br />

• Il n’est pas judicieux <strong>de</strong> sabler ou dérocher une faça<strong>de</strong> dont les sal<strong>et</strong>és<br />

peuvent être éliminées par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s douces, plus respectueuses<br />

<strong>de</strong>s matériaux. Un simple n<strong>et</strong>toyage à l’eau perm<strong>et</strong> parfois<br />

<strong>de</strong> rendre à l’immeuble une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son éclat d’origine…<br />

Une inspection préalable attentive s’impose donc afin <strong>de</strong> poser un<br />

diagnostic clair <strong>de</strong>s problèmes rencontrés <strong>et</strong> <strong>de</strong> définir ainsi les traitements<br />

les plus adéquats. Le conseil <strong>de</strong> spécialistes (architectes, techniciens<br />

spécialisés) est souvent utile. Les décisions ne doivent jamais<br />

être prises dans la précipitation.<br />

• Les interventions doivent donc aussi être envisagées selon une<br />

approche hiérarchique :<br />

Avant<br />

La couche <strong>de</strong> sal<strong>et</strong>é ne m<strong>et</strong><br />

pas en valeur la faça<strong>de</strong>.<br />

Avant<br />

A gauche, La disparition <strong>de</strong> l’enduit entraîne <strong>de</strong>s soucis<br />

esthétiques <strong>et</strong> techniques : l’humidité peut s’infiltrer dans les<br />

briques poreuses.<br />

07<br />

1. N<strong>et</strong>toyer les sal<strong>et</strong>és. Un entr<strong>et</strong>ien régulier prolonge la durée<br />

<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s matériaux. L’enlèvement <strong>de</strong>s dépôts <strong>et</strong> la remise en couleur à<br />

l’i<strong>de</strong>ntique conservent ainsi la qualité architecturale <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

2. Réparer les éléments abîmés. Un joint disparu, un morceau<br />

d’enduit tombé ou un élément <strong>de</strong> décor cassé peuvent être remplacés par<br />

<strong>de</strong>s éléments i<strong>de</strong>ntiques. L’intervention respecte l’architecture du bâtiment<br />

<strong>et</strong> sera beaucoup moins coûteuse qu’un remaniement global.<br />

3. Modifier ou remplacer l’intégralité du parement. Une<br />

telle action s’avère nécessaire si le parement est irréparable<br />

(ex. briques fragilisées ou ciment pulvérulent) ou si l’état actuel<br />

ne correspond plus à l’état ancien, qu’il s’agit <strong>de</strong> restituer. Un<br />

exemple fréquent est la restitution d’une couche d’enduit sur une<br />

faça<strong>de</strong> où le mortier d’origine avait été arraché. Attention à vérifier<br />

au préalable si une autorisation urbanistique est nécessaire !<br />

Après<br />

Les pierres <strong>et</strong> les briques<br />

ont été n<strong>et</strong>toyées. Les boiseries<br />

<strong>de</strong> la lucarne ont été<br />

repeintes.<br />

Après<br />

L’enduit a été restitué, à l’image <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

droite. Les pierres bleues <strong>de</strong>s encadrements ont été débarrassées<br />

<strong>de</strong> leur encroûtement par une technique appropriée.<br />

Avant Après<br />

Les carreaux <strong>de</strong> céramique Les carreaux ont été remplacés<br />

se décollent <strong>et</strong> tombent. à l’i<strong>de</strong>ntique.<br />

Les bardages cache-misère<br />

<strong>de</strong> piètre qualité ne m<strong>et</strong>tent<br />

pas le bâtiment en valeur.


Recommandations générales (2)<br />

• Le premier conseil est donc <strong>de</strong> surveiller fréquemment les faça<strong>de</strong>s.<br />

Si un problème est repéré <strong>et</strong> traité rapi<strong>de</strong>ment, la réparation sera<br />

circonscrite <strong>et</strong> son coût maîtrisé. Chaque composante doit être contrôlée<br />

: les matériaux <strong>de</strong> parement (sal<strong>et</strong>és, fissurations, décollements,<br />

effritements, présence <strong>de</strong> végétation…), les joints <strong>de</strong> mortier (cassures,<br />

fissures, manques…), les éléments d’étanchéité (chéneaux,<br />

tuyaux d’évacuation <strong>de</strong>s eaux), les peintures <strong>et</strong> badigeons (décollements,<br />

écaillements, usure…).<br />

• Pour orienter les choix à poser en cas <strong>de</strong> réparation, la recommandation<br />

générale est <strong>de</strong> conserver l’aspect initial <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, en employant<br />

<strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> même texture <strong>et</strong> même couleur. Ces matières<br />

<strong>et</strong> leurs teintes sont révélatrices d’une époque, d’un style <strong>et</strong> <strong>de</strong>s intentions<br />

initiales d’un architecte. Il n’est donc pas toujours respectueux<br />

<strong>de</strong> vouloir en changer : la préservation <strong>de</strong> l’aspect d’origine garantit le<br />

maintien <strong>de</strong> l’équilibre <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’authenticité <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>. Il s’agit aussi<br />

d’observer l’environnement, afin que les choix posés pour votre faça<strong>de</strong><br />

s’inscrivent en harmonie dans le contexte <strong>de</strong> la rue, en particulier en ce<br />

qui concerne les tonalités.<br />

• Il est en outre conseillé d’observer les travaux d’entr<strong>et</strong>ien qui ont été<br />

réalisés sur les faça<strong>de</strong>s du voisinage ou sur <strong>de</strong>s bâtiments similaires au<br />

vôtre. Le résultat est-il visuellement <strong>de</strong> qualité ? Les solutions appliquées<br />

se sont-elles bien maintenues dans le temps ? Un échange avec leurs propriétaires<br />

est souvent riche d’enseignements. Il s’agit aussi <strong>de</strong> tirer les<br />

leçons <strong>de</strong> certaines erreurs pour ne pas les reproduire.<br />

En haut, le nouveau parement dénature les décors <strong>de</strong> l’architecture<br />

initiale.<br />

Les points d’infiltration<br />

d’eau menacent la stabilité<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s.<br />

09<br />

La verdurisation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s contribue à l’amélioration du<br />

cadre <strong>de</strong> vie. Les plantes dont le système racinaire s’accroche<br />

aux faça<strong>de</strong>s peuvent abimer les matériaux <strong>de</strong> parement tendres<br />

(enduits, badigeons, joints <strong>de</strong> chaux) <strong>et</strong> / ou accélérer la dégradation<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s présentant déjà <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> faiblesse<br />

(humidité permanente, <strong>de</strong>scellements…). Plutôt que les plantes<br />

à racines aériennes (comme le lierre), sont donc conseillées les<br />

plantes grimpantes volubiles, dont les rameaux s’enroulent autour<br />

d’un support vertical maintenu à une certaine distance du<br />

mur (clématite, passiflore, houblon, glycine, chèvrefeuille…). Un<br />

contrôle régulier perm<strong>et</strong> par ailleurs <strong>de</strong> vérifier que le parement<br />

conserve ses qualités techniques. La végétation doit être taillée<br />

près <strong>de</strong>s ouvertures <strong>et</strong> <strong>de</strong>s gouttières pour éviter le bouchage<br />

<strong>de</strong>s conduits d’évacuation <strong>de</strong> l’eau. Il est aussi déconseillé <strong>de</strong><br />

planter <strong>de</strong>s arbres trop près <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s, vu le risque <strong>de</strong> déstabilisation<br />

<strong>de</strong>s fondations par le réseau racinaire.<br />

Un enduit à grains grossier<br />

accroche facilement les sal<strong>et</strong>és.<br />

Pour que les plantes grimpantes ne constituent pas une source<br />

d’humidité, il faut prendre <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection du revêtement<br />

<strong>et</strong> choisir <strong>de</strong>s essences dont les racines ne sont pas intrusives.<br />

Les fissures sont révélatrices d’un problème <strong>de</strong> stabilité qu’il<br />

faut traiter. Elles constituent <strong>de</strong>s points d’entrée <strong>de</strong> l’humidité.<br />

Les blocs <strong>de</strong> ciments ne<br />

sont pas adéquats pour reboucher<br />

<strong>de</strong>s baies.


L’humidité, principale menace<br />

Le principal facteur <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s est l’eau atmosphérique.<br />

L’humidité peut s’infiltrer directement dans la faça<strong>de</strong> quand la pluie battante<br />

éro<strong>de</strong> les parois <strong>et</strong> s’infiltre dans les fissures, les joints défectueux <strong>et</strong> les autres<br />

interstices. L’humidité peut également provenir <strong>de</strong> la toiture ou <strong>de</strong>s terrasses<br />

(fissure, tuile manquante, conduit d’évacuation bouché) ou encore remonter<br />

<strong>de</strong>puis le sol par ascension capillaire.<br />

Outre la dégradation intrinsèque <strong>de</strong>s matériaux, l’humidité qui imprègne<br />

les parois a <strong>de</strong> nombreuses conséquences négatives : hausse <strong>de</strong> la conductivité<br />

thermique <strong>et</strong> donc affaiblissement du pouvoir isolant, éclatements<br />

<strong>et</strong> décollements dus à la pression <strong>de</strong> la glace en cas <strong>de</strong> gel, diminution<br />

consécutive <strong>de</strong> la résistance mécanique, formation <strong>de</strong> dépôts sous forme<br />

d’efflorescences, corrosion <strong>de</strong>s armatures métalliques, développement <strong>de</strong><br />

mousses <strong>et</strong> <strong>de</strong> moisissures qui r<strong>et</strong>iennent elles-mêmes l’humidité… Avant<br />

d’entreprendre d’autres travaux, la première priorité est donc <strong>de</strong> supprimer<br />

les sources d’humidité : débouchage <strong>de</strong>s conduits d’évacuation, réparation<br />

<strong>de</strong> l’étanchéité <strong>de</strong>s corniches, colmatage <strong>de</strong>s fissures, arrachage <strong>de</strong>s<br />

végétaux, pose <strong>de</strong> solins en zinc pour éviter les infiltrations.<br />

Les salissures grasses font<br />

disparaître le contraste entre<br />

pierres grises <strong>et</strong> blanches.<br />

Les salissures vertes résultent<br />

du développement <strong>de</strong> matières<br />

organiques.<br />

Exposées aux agents atmosphériques,<br />

certaines pierres se<br />

délitent.<br />

11<br />

Des soucis multiples<br />

Les pathologies rencontrées sur les faça<strong>de</strong>s sont multiples. Le<br />

diagnotic préalable est donc une étape importante pour un assainissement<br />

compl<strong>et</strong>. Certaines faça<strong>de</strong>s rénovées se dégra<strong>de</strong>nt<br />

en eff<strong>et</strong> rapi<strong>de</strong>ment après la fin <strong>de</strong>s travaux parce que certains<br />

défauts n’ont pas été pris en compte <strong>et</strong> traités ! Voici quelques<br />

exemples <strong>de</strong> ces pathologies.<br />

• Salissures grasses, soit une pellicule noirâtre déposée par l’air pollué.<br />

• Salissures vertes par développement <strong>de</strong> mousses, lichens,<br />

algues <strong>et</strong> plantes.<br />

• Délitage <strong>de</strong> certains types <strong>de</strong> pierres, qui s’éro<strong>de</strong>nt en plaques.<br />

• Désagrégation ou pulvérisation <strong>de</strong>s briques ou <strong>de</strong>s enduits.<br />

• Dissolution d’enduits, <strong>de</strong> joints, <strong>de</strong> badigeons, voire <strong>de</strong> pierres calcaires.<br />

• Éclatement <strong>de</strong>s briques, <strong>de</strong>s moellons <strong>de</strong> pierre ou du béton.<br />

• Efflorescences traduisant le dépôt <strong>de</strong> cristaux <strong>de</strong> sels ou <strong>de</strong> salpêtre.<br />

• Disparition <strong>de</strong>s joints érodés, éclatés <strong>et</strong>/ou tombés.<br />

• Fissures <strong>de</strong> différentes tailles, <strong>de</strong> la microfissure à la lézar<strong>de</strong>.<br />

Après la chute <strong>de</strong> l’enduit,<br />

les briques exposées se désagrègent.<br />

L’eau <strong>de</strong> ruissellement dissout<br />

le badigeon <strong>de</strong> chaux.<br />

L’infiltration d’eau peut<br />

faire éclater la pierre en cas<br />

<strong>de</strong> gel.<br />

Les efflorescences se forment<br />

lors <strong>de</strong> l’évaporation <strong>de</strong><br />

l’eau du mur.<br />

L’eau <strong>de</strong> pluie éro<strong>de</strong> les<br />

joints moins résistants.<br />

Les fissures qui apparaissent<br />

dans l’enduit provoquent son<br />

décollement.


Les techniques <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage<br />

Différentes techniques existent pour enlever les taches, mousses, algues,<br />

végétations, graffitis ou autres dépôts <strong>de</strong> sal<strong>et</strong>é sur les faça<strong>de</strong>s. Le choix<br />

<strong>de</strong> la technique la plus appropriée dépend <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s sal<strong>et</strong>és, mais<br />

surtout <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> parement, <strong>et</strong> en particulier <strong>de</strong> leur<br />

dur<strong>et</strong>é. Il est conseillé <strong>de</strong> faire appel à un entrepreneur compétent <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r par essai-erreur en effectuant <strong>de</strong>s tests sur une p<strong>et</strong>ite surface<br />

dans les parties peu visibles, en commençant par les techniques les<br />

moins agressives.<br />

• La plupart <strong>de</strong>s sal<strong>et</strong>és légères s’enlèvent facilement par un brossage à<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> balay<strong>et</strong>tes à poils souples. Il faut éviter les brosses métalliques<br />

qui causent <strong>de</strong>s dommages irréparables : griffes, arrachage <strong>de</strong>s joints…<br />

• Le n<strong>et</strong>toyage au j<strong>et</strong> d’eau est une technique, simple, peu coûteuse<br />

<strong>et</strong> sûre, à condition <strong>de</strong> régler le niveau <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> façon à ne pas<br />

abîmer les matériaux ou arracher les joints.<br />

Les sal<strong>et</strong>és légères peuvent<br />

être éliminées par un simple<br />

brossage.<br />

Le parement en béton lavé est en cours <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage par hydro-gommage.<br />

La partie <strong>de</strong> gauche a déjà été traitée.<br />

• Le gommage consiste à proj<strong>et</strong>er au moyen d’air comprimé une poudre<br />

abrasive très fine (grains <strong>de</strong> sable, pierre ou verre). Sa composition doit<br />

être d’une dur<strong>et</strong>é inférieure à celle du matériau cible. Des bâches doivent<br />

être placées pour éviter la diffusion <strong>de</strong>s poussières.<br />

13<br />

• L’hydro-gommage ou gommage humi<strong>de</strong> proj<strong>et</strong>te une combinaison d’eau<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> granulats fins, dont la taille doit être adaptée.<br />

• Comme son nom l’indique, le sablage s’effectue par projection <strong>de</strong><br />

sable à gros grains. La technique est agressive : si elle s’emploie aisément<br />

pour les pierres dures, elle peut être <strong>de</strong>structrice pour les matériaux<br />

tendres. L’opérateur doit donc être expérimenté pour choisir la taille <strong>de</strong>s<br />

grains <strong>et</strong> doser la pression en fonction <strong>de</strong> la résistance du parement.<br />

Certains tags sont enlevés au<br />

j<strong>et</strong> d’eau. La pression dépend<br />

<strong>de</strong> la résistance du support.<br />

La faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> gauche a été n<strong>et</strong>toyée<br />

par un gommage léger.<br />

Les enduits décoratifs doivent<br />

être n<strong>et</strong>toyés avec précaution,<br />

par <strong>de</strong>s spécialistes.<br />

• Envisageable pour les matériaux lisses non poreux, le n<strong>et</strong>toyage<br />

chimique s’effectue par exemple par un produit appliqué à la brosse,<br />

qu’on laisse agir avant <strong>de</strong> rincer. Les substances biodégradables sont à<br />

privilégier aux composants qui présentent un risque pour l’environnement<br />

<strong>et</strong> la santé. Le mo<strong>de</strong> d’application <strong>et</strong> le temps <strong>de</strong> pose sont importants<br />

: une mauvaise utilisation peut par exemple provoquer une décoloration<br />

du parement. Assez coûteuse, la technique <strong>de</strong> la vapeur d’eau<br />

saturée avec détergents peut être utilisée sur les faça<strong>de</strong>s présentant un<br />

décor exceptionnel.<br />

En cas d’émission <strong>de</strong> poussières <strong>et</strong> particules, il faut placer<br />

<strong>de</strong>s bâches <strong>de</strong> protection.<br />

Le sablage a érodé les reliefs<br />

en pierre : la dur<strong>et</strong>é du<br />

sable n’était pas adaptée.


Les briques traditionnelles<br />

Jusqu’au milieu du 19 e siècle, les briques traditionnelles utilisées en parement<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s étaient couvertes d’une couche <strong>de</strong> protection, sous<br />

la forme d’un badigeon ou d’un enduit <strong>de</strong> chaux « respirant » qui limite<br />

la pénétration <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> pluie <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> l’évacuation <strong>de</strong> la vapeur. Au<br />

cours du 20 e siècle, beaucoup <strong>de</strong> ces faça<strong>de</strong>s ont été « dérochées » afin<br />

<strong>de</strong> dégager les matériaux bruts. C<strong>et</strong>te solution est rarement judicieuse, car<br />

elle perturbe l’équilibre esthétique <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s en exposant <strong>de</strong>s briques<br />

qui n’étaient pas <strong>de</strong>stinées à être vues. Elle augmente entre autre la porosité<br />

: l’eau s’infiltre plus facilement <strong>et</strong> menace la salubrité du bâtiment.<br />

• Pour remplacer les briques manquantes ou cassées, il convient d’utiliser<br />

<strong>de</strong>s blocs les plus similaires aux briques initiales (matériaux <strong>de</strong> récupération<br />

ou produits neufs). La disposition initiale <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> briques doit<br />

aussi être respectée, en alternant l’assise en boutisse (perpendiculaire à la<br />

longueur du mur) <strong>et</strong> en panneresse (parallèle à la longueur <strong>de</strong>s murs). Les<br />

briques doivent se chevaucher sur au moins un quart <strong>de</strong> leur longueur. Ce<br />

sont la forme <strong>et</strong> la texture qui importent : les éventuelles différences <strong>de</strong><br />

teintes seront masquées par un badigeon uniformisant.<br />

• La préservation <strong>de</strong>s parements en briques traditionnelles se réalise<br />

<strong>de</strong> préférence par l’application <strong>de</strong> nouvelles couches <strong>de</strong> badigeon ou<br />

d’enduit (voir page 33). Les faça<strong>de</strong>s r<strong>et</strong>rouvent ainsi leur aspect d’origine,<br />

plus authentique. Elles sont aussi mieux protégées contre la pluie.<br />

Il convient toutefois <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> couverture qui laissent<br />

respirer les murs comme les peintures à base <strong>de</strong> chaux <strong>et</strong> les enduits respirants.<br />

Les revêtements imperméables tels les ciments <strong>et</strong> les peintures non<br />

respirantes sont donc à éviter : l’humidité emprisonnée provoquerait une<br />

désagrégation <strong>de</strong>s briques anciennes.<br />

• Avant l’application d’une (nouvelle) couche <strong>de</strong> protection, il est souvent<br />

nécessaire d’enlever les salissures déposées sur le parement <strong>de</strong><br />

briques. Pour ne pas abîmer les éléments, il faut adapter une technique<br />

<strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage douce, comme le n<strong>et</strong>toyage à l’eau avec une brosse à poils<br />

souples. Les sal<strong>et</strong>és plus tenaces peuvent être enlevées par hydrogommage,<br />

à condition d’utiliser une poudre à grains très fins <strong>et</strong> <strong>de</strong> régler la<br />

pression <strong>de</strong> manière adéquate (voir page 13).<br />

Le parement <strong>de</strong> briques traditionnelles à « appareillage en croix »<br />

a été restauré : une assise en longueur alterne avec une assise<br />

perpendiculaire. Les joints en chaux évacuent la vapeur d’eau.<br />

Lors <strong>de</strong> la transformation, le<br />

choix ne s’est pas porté sur <strong>de</strong>s<br />

briques <strong>de</strong> gabarit adéquat.<br />

Les briques peuvent être<br />

érodées par un sablage trop<br />

agressif.<br />

La partie <strong>de</strong> gauche, restaurée, est originale. A droite, le dérochage<br />

a dégagé <strong>de</strong>s éléments qui ne <strong>de</strong>vraient pas être vus :<br />

briques irrégulières, arc <strong>de</strong> décharge, tirants métalliques.<br />

15<br />

Le badigeon à la chaux uniformise les réparations <strong>et</strong> laisse respirer<br />

la faça<strong>de</strong>.<br />

Un remplacement à l’i<strong>de</strong>ntique<br />

peut être effectué avec<br />

<strong>de</strong>s briques <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> main.


Les briques <strong>de</strong> parement industrielles<br />

A la fin du 19 e siècle, la mécanisation a permis <strong>de</strong> produire <strong>de</strong> nouveaux<br />

types <strong>de</strong> briques présentant <strong>de</strong>s formes régulières, une surface lisse<br />

<strong>et</strong> imperméable, ainsi qu’une plus gran<strong>de</strong> résistance. Ces qualités leur<br />

perm<strong>et</strong>tent d’être utilisées en parement sans revêtement <strong>de</strong> protection.<br />

A partir <strong>de</strong>s années 1870, les briques industrielles rouges ont ainsi été<br />

combinées avec les décors en pierre bleue pour créer <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s esthétiques<br />

dans les faça<strong>de</strong>s. Au tournant du siècle, la gamme <strong>de</strong>s couleurs<br />

se diversifie : orange, blanc, jaune... La variante <strong>de</strong>s briques émaillées<br />

étanches constitue alors une réponse particulièrement efficace pour freiner<br />

les dépôts <strong>de</strong> sal<strong>et</strong>és.<br />

• En arrachant la « peau » <strong>de</strong> surface, le sablage rend les briques<br />

lisses rugueuses <strong>et</strong> poreuses, favorisant ainsi l’absorption <strong>de</strong> l’eau<br />

<strong>et</strong> l’accroche <strong>de</strong>s particules. Au contraire <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> propr<strong>et</strong>é visé,<br />

la faça<strong>de</strong> se salira finalement plus vite. L’aspect esthétique <strong>de</strong>s<br />

briques « rongées » par un n<strong>et</strong>toyage agressif est également moins<br />

intéressant.<br />

A partir <strong>de</strong> la fin du 19 e siècle, <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s décoratifs sont créés<br />

par la combinaison <strong>de</strong> pierre bleue, <strong>de</strong> briques traditionnelles<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> briques colorées, parfois émaillées.<br />

Des formes régulières apparaissent<br />

à la fin du 19 e siècle,<br />

grâce à l’industrialisation.<br />

• Il est donc primordial <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyer les briques lisses avec <strong>de</strong>s techniques<br />

appropriées : n<strong>et</strong>toyage à l’eau, n<strong>et</strong>toyage mécanique avec<br />

une brosse à poils souples… Si vraiment un n<strong>et</strong>toyage abrasif est inévitable,<br />

il faut réaliser un gommage à l’ai<strong>de</strong> d’un sable très fin, d’une<br />

dur<strong>et</strong>é inférieure à celle <strong>de</strong>s briques <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

17<br />

• Plus encore que dans le cas <strong>de</strong>s briques traditionnelles, les briques<br />

manquantes doivent être remplacées avec <strong>de</strong>s matériaux d’aspect<br />

i<strong>de</strong>ntique.<br />

Briques émaillées ou vernissées<br />

L’aspect brillant <strong>de</strong> la couche d’émail contribue à la personnalité<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s tout en constituant une couche <strong>de</strong> protection<br />

idéale contre l’encrassement. En cas <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage, il faut donc<br />

à tout prix éviter les techniques mécaniques qui abîmeraient<br />

c<strong>et</strong>te couche <strong>de</strong> protection. En réalité, il suffira en général d’un<br />

chiffon humi<strong>de</strong> pour enlever les sal<strong>et</strong>és déposées sur ces surfaces<br />

non adhérentes. Ces conseils s’appliquent également aux<br />

plaqu<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> parement en céramique (voir page 43).<br />

Un sablage agressif peut<br />

abîmer la surface <strong>de</strong>s briques<br />

<strong>et</strong> les rendre poreuses.<br />

L’intervention au niveau inférieur est peu opportune : formes,<br />

couleur, joints <strong>et</strong> parallélisme <strong>de</strong> l’assise ne sont pas respectés.<br />

Associées à d’autres matériaux, les briques émaillées <strong>de</strong> différentes<br />

couleurs ont été abondamment employées sur les faça<strong>de</strong>s<br />

aux lignes droites du milieu du 20 e siècle.<br />

La sal<strong>et</strong>é se fixe plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

sur les briques dont<br />

l’émail a été sablé.


Les briques - recommandations<br />

• Lors du n<strong>et</strong>toyage d’une faça<strong>de</strong> en briques, tous les éléments fragiles<br />

doivent être protégés par un emballage : carreaux <strong>de</strong> céramique,<br />

sgraffites <strong>et</strong> autres fresques, décors en terre cuite…<br />

• Si la faça<strong>de</strong> comporte d’autres matériaux pour lesquels un traitement<br />

abrasif ou chimique est nécessaire (par exemple certaines parties en<br />

pierre), il est également indispensable <strong>de</strong> protéger à ce moment les<br />

parements en briques, plus fragiles.<br />

• Le n<strong>et</strong>toyage d’une faça<strong>de</strong> en briques n’implique pas nécessairement<br />

un rejointoiement. Au contraire, la faça<strong>de</strong> sera souvent mieux<br />

préservée si les joints initiaux sont eux-mêmes conservés <strong>et</strong> n<strong>et</strong>toyés,<br />

voire consolidés. (voir la page 25)<br />

• L’application d’un produit hydrofuge incolore améliore l’étanchéité<br />

d’un parement <strong>de</strong> briques sans en modifier l’aspect. Le but est <strong>de</strong> restreindre<br />

la porosité pour empêcher l’absorption <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> le dépôt<br />

<strong>de</strong>s sal<strong>et</strong>és. Il convient <strong>de</strong> choisir un produit « respirant », qui perm<strong>et</strong>tra<br />

l’évacuation <strong>de</strong> la vapeur d’eau en provenance <strong>de</strong> l’intérieur.<br />

L’application est à renouveler régulièrement pour être efficace. Notons<br />

que l’hydrofuge est une solution déconseillée pour les faça<strong>de</strong>s<br />

fissurées, car la pénétration <strong>de</strong> l’eau s’effectuera alors plus vite que<br />

son évacuation.<br />

Non protégée lors du sablage <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> en briques, la<br />

fresque décorative a été érodée. Les pigments colorés ont été<br />

arrachés.<br />

Nouvelles briques <strong>et</strong> joints<br />

<strong>de</strong> tonalités inadéquates.<br />

L’eau <strong>de</strong> pluie ruisselle <strong>et</strong> ne<br />

pénètre pas dans la faça<strong>de</strong><br />

hydrofugée.<br />

19<br />

• Si <strong>de</strong> l’humidité ascensionnelle remonte à la base <strong>de</strong>s murs par<br />

capillarité, <strong>de</strong>s traitements spécifiques peuvent être appliqués, comme<br />

l’infiltration d’un produit créant une barrière d’étanchéité au niveau<br />

<strong>de</strong>s caves.<br />

• Si un nouveau parement <strong>de</strong> briques est apposé sur toute la faça<strong>de</strong>,<br />

le choix <strong>de</strong> la forme <strong>et</strong> <strong>de</strong>s teintes doit non seulement être guidé par<br />

l’architecture du bâtiment, mais également par la cohérence <strong>de</strong> l’ensemble<br />

urbanistique dans lequel il s’inscrit. Il faut éviter les plaqu<strong>et</strong>tes<br />

d’imitation à l’aspect artificiel peu authentique.<br />

• La faça<strong>de</strong> peut avoir hérité d’un parement en briques contemporaines<br />

banales, voire inesthétiques. Dans ce cas, la mise en peinture<br />

peut constituer une option pour améliorer l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> (voir<br />

la page 45).<br />

Partie réparée <strong>de</strong> ton similaire.<br />

Avant Après<br />

Les briques blanches ont été n<strong>et</strong>toyées pour rafraîchir l’aspect<br />

<strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, avec une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> dur<strong>et</strong>é appropriée.<br />

Le nouveau parement <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> centrale ne reprend pas<br />

les lignes horizontales <strong>de</strong> la composition initiale. L’ensemble<br />

urbanistique est déstructuré.<br />

Les briques utilisées lors <strong>de</strong><br />

la transformation ne sont pas<br />

compatibles avec le style initial.


Les pierres<br />

La construction traditionnelle liégeoise s’est longtemps cantonnée à la<br />

pierre calcaire issue <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Meuse. À partir<br />

du milieu du 19 e siècle, grâce aux nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong>s<br />

pierres extraites dans d’autres régions ont pu être importées. Les architectes<br />

liégeois se sont saisis <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te opportunité pour renforcer l’originalité<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s, en y intégrant <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> différentes natures,<br />

couleurs <strong>et</strong> tailles. Lors <strong>de</strong>s chantiers <strong>de</strong> restauration, la conservation<br />

<strong>de</strong>s pierres originelles doit être privilégiée.<br />

• À chaque pierre correspon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés mécaniques particulières.<br />

La résistance varie ainsi fortement d’une sorte à l’autre. Les schistes <strong>et</strong><br />

grès sont par exemple plus fragiles que les calcaires. À nouveau, la technique<br />

<strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>vra être adaptée en fonction <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s dépôts<br />

(encroûtements, mousses…) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la dur<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s moellons, quitte<br />

à combiner plusieurs techniques différentes si la faça<strong>de</strong> comprend plusieurs<br />

types <strong>de</strong> roches. Il faut être particulièrement pru<strong>de</strong>nt pour les décors<br />

sculptés, dont les formes pourraient être irrémédiablement érodées<br />

par <strong>de</strong>s techniques trop agressives.<br />

• Dans le cas <strong>de</strong>s pierres contenant du calcaire, il est très important <strong>de</strong><br />

conserver la couche <strong>de</strong> calcin, qui forme une pellicule <strong>de</strong> protection<br />

externe naturelle. Le sablage est donc à proscrire : sans la protection<br />

du calcin, la pierre <strong>de</strong>vient poreuse <strong>et</strong> beaucoup plus sensible au gel.<br />

Notons que si les pluies peuvent aussi éro<strong>de</strong>r le calcin, une couche <strong>de</strong><br />

protection peut éventuellement être restituée par biominéralisation<br />

(utilisation <strong>de</strong> bactéries calcifiantes).<br />

• En cas d’éclat ou <strong>de</strong> fissures, il est possible <strong>de</strong> recoller les morceaux<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> résines spécifiques. Les pierres peuvent aussi être<br />

réparées au moyen <strong>de</strong> mortiers minéraux contenant <strong>de</strong> la poussière<br />

<strong>de</strong> pierre, taillés après durcissement. Les pierres instables peuvent être<br />

fixées / ancrées / épinglées au moyen <strong>de</strong> broches invisibles.<br />

• Si certaines parties <strong>de</strong> pierre sont manquantes ou trop dégradées,<br />

il est également possible <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s remplacements ponctuels,<br />

appelés « greffons », voire <strong>de</strong>s remplacements plus importants, à<br />

l’i<strong>de</strong>ntique. Les nouvelles pierres doivent être <strong>de</strong> même nature que<br />

les pierres d’origine.<br />

Suite au sablage du calcin,<br />

le calcaire se dissout <strong>et</strong> se redépose<br />

sur les briques.<br />

Avant Après<br />

Pour enlever les traces <strong>de</strong> peinture, les pierres ont êté n<strong>et</strong>toyées<br />

avec une métho<strong>de</strong> appropriée à leur résistance.<br />

Les faça<strong>de</strong>s liégeoises sont ornées <strong>de</strong> nombreux décors en pierre<br />

aux motifs originaux, qui méritent d’être préservés.<br />

Les pierres plus fragiles sont<br />

abîmées par un n<strong>et</strong>toyage trop<br />

agressif.<br />

21<br />

Une pierre <strong>de</strong> parement a été<br />

remplacée à l’i<strong>de</strong>ntique (état<br />

original au-<strong>de</strong>ssus).<br />

Les structures en fer non<br />

protégées rouillent <strong>et</strong> font<br />

éclater les pierres.<br />

Des greffons remplacent les<br />

parties <strong>de</strong> l’encadrement en<br />

pierre trop abîmées.


Les joints - entr<strong>et</strong>ien<br />

Les joints sont réalisés à base d’un mortier, soit <strong>de</strong> chaux, soit <strong>de</strong><br />

ciment, soit d’un mélange <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. La matière est appliquée à l’extérieur<br />

du bâtiment pour combler les interstices entre les matériaux<br />

<strong>de</strong> parement, qu’ils ne recouvrent que partiellement. La fonction<br />

première <strong>de</strong>s joints est d’empêcher les infiltrations d’eau à l’intérieur<br />

<strong>de</strong> la maçonnerie. Leur traitement contribue néanmoins à créer<br />

un eff<strong>et</strong> esthétique.<br />

• En cas <strong>de</strong> problème, il faut agir rapi<strong>de</strong>ment pour éviter la propagation<br />

<strong>de</strong>s dégâts. Le contrôle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s joints s’effectue d’abord<br />

visuellement. Il s’effectue aussi au toucher : s’ils bougent ou s’ils<br />

s’effritent, il faut les refixer ou les remplacer. Les joints érodés ou<br />

disparus doivent également être restitués.<br />

• Par contre, il est tout à fait inutile d’enlever ou <strong>de</strong> remplacer <strong>de</strong>s<br />

joints encore soli<strong>de</strong>ment fixés. Lors <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s<br />

faça<strong>de</strong>s par j<strong>et</strong> d’eau ou hydrogrommage, la pression <strong>et</strong> la taille <strong>de</strong>s<br />

grains doivent donc aussi être calibrés en fonction <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s<br />

joints, qu’il convient <strong>de</strong> maintenir intacts s’ils sont en bon état.<br />

• Si une faça<strong>de</strong> ne comporte que quelques joints dégradés, une reprise<br />

<strong>de</strong>s seuls joints abîmés sera plus efficace <strong>et</strong> moins coûteuse.<br />

La couleur <strong>et</strong> la texture <strong>de</strong> l’intervention doivent évi<strong>de</strong>mment être<br />

i<strong>de</strong>ntiques à celles <strong>de</strong>s joints existants, afin <strong>de</strong> rendre l’intervention la<br />

plus discrète possible.<br />

Les joints « à la bagu<strong>et</strong>te » en bon état doivent être n<strong>et</strong>toyés<br />

avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s douces non abrasives, comme cela a été le<br />

cas dans c<strong>et</strong> exemple.<br />

Sous la sal<strong>et</strong>é, le parement <strong>et</strong><br />

les joints sont en parfait état : un<br />

sablage dur n’est pas approprié.<br />

23<br />

• Un produit anti-mousse peut être appliqué sur les joints réparés.<br />

Pour en savoir plus sur les joints <strong>et</strong> leurs traitements,<br />

nous conseillons la lecture du dossier<br />

« Enduit, rejointoiement, badigeon » <strong>de</strong> Jacques<br />

<strong>de</strong> Pierpont <strong>et</strong> Jean-Jacques Algros, édité par<br />

l’Institut du Patrimoine wallon. Il comprend <strong>de</strong><br />

nombreuses fiches techniques présentant les<br />

solutions à appliquer pour chaque type <strong>de</strong> matériau.<br />

Il peut être consulté au Département <strong>de</strong><br />

l’Urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège.<br />

Une inspection rapprochée perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> déterminer les joints à<br />

réparer.<br />

La réparation peut se limiter aux seuls joints abîmés. Mais<br />

la teinte <strong>de</strong>s nouveaux joints ne respecte pas la teinte rouge <strong>de</strong><br />

fond. Le ciment non respirant constitue une menace.<br />

Une mauvaise étanchéité <strong>de</strong> la corniche entraîne une érosion<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s joints. Le soubassement ou les éléments sous la corniche<br />

sont particulièrement exposés.<br />

La teinte claire est en accord<br />

avec celles <strong>de</strong>s pierres mais <strong>de</strong>s<br />

joints rouges seraient plus judicieux<br />

au niveau <strong>de</strong>s briques.


Les joints - réfection<br />

• Lorsque qu’un rejointoyage est inévitable, il faut d’abord enlever les<br />

joints existants avec <strong>de</strong>s outils à main. La taille <strong>de</strong>s outils doit être choisie<br />

avec soin, afin <strong>de</strong> ne pas élargir les espaces entre les joints en rognant<br />

ou endommageant les matériaux <strong>de</strong> parement (briques, bétons…). Les<br />

nouveaux joints doivent en eff<strong>et</strong> conserver la même largeur que les<br />

joints initiaux. Des joints trop larges alourdiraient la faça<strong>de</strong>.<br />

• Il faut ensuite bien n<strong>et</strong>toyer les anfractuosités pour enlever tous les<br />

résidus <strong>de</strong> poussières. L’emplacement <strong>de</strong>s futurs joints doit être humidifié<br />

avant l’application <strong>de</strong> mortier afin d’éviter une carbonatation<br />

<strong>et</strong>/ ou la formation <strong>de</strong> fissures dues à un r<strong>et</strong>rait trop rapi<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> la<br />

phase <strong>de</strong> séchage. La pose doit s’effectuer en <strong>de</strong>ux phases si le joint<br />

est profond.<br />

• La nature <strong>et</strong> la qualité du mortier sont <strong>de</strong>s éléments essentiels <strong>de</strong><br />

la durabilité <strong>de</strong>s joints <strong>et</strong> <strong>de</strong> la maçonnerie. Par exemple, un mortier<br />

trop dur au ciment ou à la chaux hydraulique artificielle n’absorbe pas<br />

les mouvements <strong>de</strong> la structure, ce qui entraîne <strong>de</strong>s cassures en cas <strong>de</strong><br />

dilatation. Pour le bâti ancien <strong>et</strong> les matériaux <strong>de</strong> parement traditionnels<br />

plus tendres, la chaux aérienne est fortement conseillée, car elle<br />

forme <strong>de</strong>s joints plus souples, qui s’adaptent aux légers tassements.<br />

Plus résistante, la chaux hydraulique naturelle peut par contre être<br />

envisagée pour les pierres dures.<br />

Joints trop larges, en ciment.<br />

Les joints sont en ciment,<br />

non respirants : humidifiées,<br />

les briques se désagrègent.<br />

Les maçonneries traditionnelles<br />

imposent <strong>de</strong>s joints souples à la<br />

chaux.<br />

25<br />

Il ne faut jamais enfermer une maçonnerie appareillée à la chaux<br />

sous une couche <strong>de</strong> ciment imperméable empêchant les murs <strong>de</strong><br />

respirer : l’humidité s’accumule <strong>et</strong> rend les joints <strong>et</strong> matériaux<br />

sous-jacents pulvérulents.<br />

• La couleur <strong>de</strong>s joints doit être choisie <strong>de</strong> manière réfléchie, en adéquation<br />

avec la tonalité <strong>de</strong>s joints originaux <strong>et</strong> avec la couleur <strong>de</strong>s<br />

autres matériaux. Sur les maçonneries où les briques rouges forment<br />

<strong>de</strong>s décors en relief, il faut par exemple éviter les joints clairs. Pour<br />

perm<strong>et</strong>tre la lecture <strong>de</strong>s motifs, ces briques seront préférentiellement<br />

fixées par <strong>de</strong>s joints rouges, <strong>de</strong>s pierres foncées par <strong>de</strong>s joints gris ou<br />

<strong>de</strong>s pierres claires par <strong>de</strong>s joints beiges... Plusieurs tonalités <strong>de</strong> joints<br />

doivent donc parfois être utilisées sur une même faça<strong>de</strong>. Néanmoins,<br />

<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> contraste sont parfois recherchés, comme dans le cas<br />

<strong>de</strong>s joints bagu<strong>et</strong>tes beiges sur briques rouges ou les joints peints en<br />

noir associés aux parements <strong>de</strong> briques jaunes <strong>de</strong>s années ‘50 à ‘70.<br />

Les joints très fins <strong>et</strong> <strong>de</strong> même<br />

teinte que les briques perm<strong>et</strong>tent<br />

la lisibilité <strong>de</strong>s motifs en relief.<br />

Des joints <strong>de</strong> la même teinte<br />

que les briques uniformisent<br />

l’aspect du parement.<br />

Des essais <strong>de</strong> couleur <strong>et</strong> <strong>de</strong> textures sont réalisés avant l’application<br />

à l’ensemble <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>. Les teintes sont calquées sur<br />

celles <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Des joints foncés sont parfois<br />

utilisés en contraste avec <strong>de</strong>s<br />

briques claires.<br />

La couleur <strong>de</strong>s joints souligne<br />

le décor : ils sont blancs, sauf<br />

sur les arcs où ils sont noirs.


Les types <strong>de</strong> joints - recommandations<br />

Les joints beurrés ou beurrés gravés<br />

• Dans c<strong>et</strong>te technique appliquée à l’architecture traditionnelle, le<br />

mortier frais est lissé à la truelle pour que le joint recouvre partiellement<br />

les matériaux <strong>de</strong> parement. Il peut ensuite être « gravé » avec un<br />

instrument, pour tasser le mortier tout en <strong>de</strong>ssinant un trait en creux<br />

qui souligne les assises.<br />

• La mo<strong>de</strong> récente a favorisé les joints creusés pour montrer le matériau<br />

brut, ce qui tend à faire disparaître l’aspect beurré ou beurré<br />

gravé. Or, ces joints trop en r<strong>et</strong>rait facilitent la pénétration <strong>de</strong> l’eau<br />

dans les briques poreuses. En cas <strong>de</strong> nouveaux joints, les interstices<br />

doivent au contraire être comblés au maximum.<br />

Les joints rubanés ou « en bagu<strong>et</strong>tes »<br />

Ces joints ont été abondamment employés pendant la pério<strong>de</strong> 1850-<br />

1940. Ils sont composés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mortiers. Le premier, rouge, est<br />

beurré au nu <strong>de</strong>s matériaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> même couleur que ceux-ci. Le second,<br />

en général <strong>de</strong> couleur différente, est appliqué par-<strong>de</strong>ssus comme<br />

un ruban en surépaisseur, afin <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner une structure d’apparence<br />

plus régulière.<br />

• Si le jointoyage d’origine est globalement en bon état, il est conseillé<br />

<strong>de</strong> restituer les joints en bagu<strong>et</strong>tes manquants <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas repeindre<br />

le parement pour maintenir le contraste <strong>de</strong> couleur entre les<br />

joints clairs <strong>et</strong> les briques foncées.<br />

• Si la proportion <strong>de</strong> joints en bagu<strong>et</strong>tes disparus est importante, une<br />

solution est <strong>de</strong> refaire <strong>de</strong>s joints simples dans les parties manquantes,<br />

puis d’appliquer un badigeon <strong>de</strong> teinte légère pour uniformiser l’aspect<br />

<strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> sans <strong>de</strong>voir refaire tout le jointoyage.<br />

La structure <strong>de</strong>s joints beurrés<br />

reste perceptible sous la couche<br />

<strong>de</strong> badigeon.<br />

Un exemple <strong>de</strong> parement avec joints rubanés clairs sur briques<br />

foncées. Le n<strong>et</strong>toyage a été effectué avec précaution pour éviter<br />

l’arrachage <strong>de</strong>s joints.<br />

Visibles sous la couche <strong>de</strong> peinture, les joints beurrés comblent<br />

les interstices <strong>et</strong> débor<strong>de</strong>nt sur les briques. Les traits gravés<br />

marquent les assises.<br />

Une teinte au lavis uniformise<br />

les joints rubanés subsistants<br />

<strong>et</strong> les réparations.<br />

27<br />

Les joints décoratifs du 20 e siècle<br />

A la fin du 19 e siècle, la qualité <strong>de</strong>s briques évolue : comme elles<br />

sont plus soli<strong>de</strong>s, régulières <strong>et</strong> lisses, la taille <strong>de</strong>s interstices peut se<br />

réduire. Avec l’Art déco (1920-1940), les parements créent <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s<br />

graphiques nouveaux en combinant <strong>de</strong>s briques positionnées <strong>de</strong> façons<br />

originales (verticales, inclinées, empilées) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s joints en r<strong>et</strong>rait<br />

<strong>de</strong> types variés : extrêmement fins, au contraire fort larges, traités en<br />

biseau, peints en noir... Il est recommandé <strong>de</strong> préserver ces eff<strong>et</strong>s lors<br />

<strong>de</strong>s <strong>rénovation</strong>s.<br />

Composition graphique associant<br />

briques jaunes <strong>et</strong> joints<br />

foncés.<br />

A gauche, les joints baqu<strong>et</strong>tes manquants ont été remplacés à<br />

l’i<strong>de</strong>ntique. A droite, la solution du déjointoyage <strong>et</strong> <strong>de</strong> la pose<br />

d’un nouveau joint <strong>de</strong> ciment gris est déconseillée.


Les bétons - entr<strong>et</strong>ien<br />

A partir du milieu du 20 e siècle, le béton a été <strong>de</strong> plus en plus utilisé<br />

dans les constructions liégeoises, jusqu’à s’afficher en faça<strong>de</strong>, notamment<br />

sur <strong>de</strong> nombreux immeubles à appartements. Le béton peut être<br />

apparent, coloré dans la masse (<strong>de</strong> nombreuses teintes sont possibles),<br />

mais aussi recouvert d’un enduit ou d’une couche <strong>de</strong> peinture. L’enduit<br />

en ciment simili-pierre ou le béton armé moulé ont aussi été utilisés<br />

pour imiter la pierre <strong>de</strong> parement dans certains composants <strong>de</strong>s<br />

faça<strong>de</strong>s (oriels, pilastres, linteaux…).<br />

Le béton est un mélange <strong>de</strong> ciment, d’eau, <strong>de</strong> granulats (sables<br />

<strong>et</strong> graviers), ainsi que d’adjuvants visant à fluidifier ou plastifier<br />

la préparation. La réaction chimique entre le ciment <strong>et</strong> l’eau<br />

transforme c<strong>et</strong>te préparation en une matière extrêmement soli<strong>de</strong><br />

après la phase <strong>de</strong> pose. Le « béton armé » est coulé autour<br />

d’une structure métallique, qui augmente la résistance à la traction<br />

(l’acier doit être entouré <strong>de</strong> 2,5 cm <strong>de</strong> béton au minimum).<br />

Le béton peut être coloré dans<br />

la masse.<br />

Avant<br />

Après<br />

Les panneaux <strong>de</strong> béton lavé à grains <strong>de</strong> quartz, ont été n<strong>et</strong>toyés<br />

par hydrogommage, c’est-à-dire par projection d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable<br />

à grains très fins.<br />

• Comme les autres matériaux, les parements en bétons peuvent être<br />

n<strong>et</strong>toyés avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s à la dur<strong>et</strong>é appropriée : brossage, j<strong>et</strong> d’eau...<br />

29<br />

• Il est recommandé <strong>de</strong> laisser les parements <strong>de</strong> bétons n<strong>et</strong>toyés dans<br />

leur aspect d’origine. Si <strong>de</strong>s réparations ont été apportées, <strong>de</strong>s peintures<br />

spéciales pour bétons peuvent néanmoins uniformiser l’aspect<br />

extérieur. Attention que cela ne peut se faire que si la surface est bien<br />

saine <strong>et</strong> si les fissures ont été colmatées. Si la faça<strong>de</strong> présentait initialement<br />

<strong>de</strong>s couleurs contrastées, son équilibre sera préservé en<br />

respectant ces tonalités, par exemple en couvrant les parties en béton<br />

d’un ton clair tranchant avec la teinte sombre <strong>de</strong>s briques.<br />

• Les fissurations <strong>et</strong> éclatements du béton entraînent l’infiltration<br />

d’eau dans les faça<strong>de</strong>s, accélérant les dégradations lors <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> gel. Si l’eau pénètre jusqu’aux structures métalliques <strong>de</strong>s bétons<br />

armés, celles-ci peuvent rouiller <strong>et</strong> gonfler, ce qui accélère encore les<br />

détachements. Les remontées capillaires peuvent causer <strong>de</strong>s dégâts<br />

similaires. Une surveillance régulière est donc requise, afin <strong>de</strong> colmater<br />

les fissures dès qu’elles sont repérées. Si les structures en fer sousjacentes<br />

sont abîmées, il faudra commencer par les traiter. Une phase<br />

<strong>de</strong> diagnostic préalable attentif est donc très utile.<br />

Avant<br />

Après<br />

En cas <strong>de</strong> <strong>rénovation</strong>, il est conseillé <strong>de</strong> maintenir tel quel<br />

l’aspect extérieur <strong>de</strong>s parties en béton ou en ciment.<br />

Exemple <strong>de</strong> décor en béton<br />

imitant la pierre.<br />

Les réparations du béton armé<br />

sont invisibles.<br />

Les réparations peuvent être masquées par une peinture uniforme.<br />

La teinte claire en contraste avec les briques rouges est fréquente<br />

dans l’Art déco liégeois (années ‘20-‘30).


Les bétons - réparation<br />

Une réparation complète doit viser un assainissement total : il convient<br />

donc <strong>de</strong> repérer toutes les parties sensibles. Il faut être vigilant, car les décollements<br />

du support ne sont pas toujours visibles. Ces zones fragilisées<br />

peuvent être localisées par auscultation, c’est-à-dire par frappe <strong>et</strong> écoute.<br />

• Les parties endommagées <strong>et</strong> les éclats qui ne tiennent plus avec le<br />

reste <strong>de</strong> la maçonnerie doivent être éliminés avant la pose du nouveau<br />

mortier.<br />

• Si l’armature métallique a été dégagée, il faut éliminer la rouille par<br />

brossage métallique, puis appliquer un traitement anticorrosion à<br />

l’ai<strong>de</strong> d’un pinceau. Les armatures trop abîmées peuvent être remplacées.<br />

• Les zones à « repiquer » désignent les lacunes où du nouveau mortier<br />

doit être appliqué. Ces zones sont découpées au préalable afin <strong>de</strong> créer<br />

<strong>de</strong>s angles vifs assurant un meilleur ancrage <strong>de</strong> la matière. Afin que le<br />

ciment <strong>de</strong> recharge se sou<strong>de</strong> parfaitement avec le support existant, la<br />

surface est badigeonnée d’un lait <strong>de</strong> ciment comportant <strong>de</strong>s résines,<br />

puis humidifiée. Le nouveau mortier est appliqué par passes successives<br />

ou par coffrage.<br />

Avant<br />

Après<br />

Les angles <strong>et</strong> les points d’insertion <strong>de</strong>s structures métalliques<br />

sont les parties les plus fragiles. A gauche : état<br />

dégradé. A droite : état réparé.<br />

Sans couche <strong>de</strong> protection,<br />

les armatures métalliques du<br />

béton armé se dégra<strong>de</strong>nt.<br />

31<br />

• La durabilité du béton dépend gran<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> sa composition.<br />

Plusieurs paramètres déterminent l’homogénéité <strong>de</strong> la matière<br />

<strong>et</strong> la bonne compacité : un bon dosage en ciment, l’emploi d’une eau<br />

propre dans les justes proportions, <strong>et</strong> enfin un dimensionnement adéquat<br />

<strong>de</strong>s granulats. En cas <strong>de</strong> réparation, il faut donc être particulièrement<br />

attentif à la qualité <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong>s parties remplacées :<br />

le recours à un spécialiste expérimenté s’impose.<br />

• Un traitement d’hydrofugation <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> peut réduire le phénomène<br />

d’encrassement par dépôt. La biominéralisation utilise <strong>de</strong>s<br />

bactéries calcifiantes pour construire une couche <strong>de</strong> calcin (calcite <strong>de</strong><br />

protection) qui étanchéifie la surface. Une autre technique est l’électro-osmose<br />

qui provoque l’infiltration d’un produit <strong>de</strong> colmatage par<br />

capillarité.<br />

Les fissures mal réparées réapparaissent.<br />

Les traces sur le linteau indiquent l’emplacement <strong>de</strong>s fissures colmatées<br />

lors <strong>de</strong> la réfection <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

• Les saillies <strong>de</strong>s décors en béton peuvent être pourvues d’un larmier<br />

en métal (casse-gouttes). Ainsi, les eaux pluviales ne s’écoulent pas sur<br />

les parements <strong>et</strong> n’y forment pas <strong>de</strong> traînées par dépôt <strong>de</strong> matière.<br />

Avant<br />

Après<br />

L’éclat à l’angle <strong>de</strong> l’oriel a été réparé. Un nouveau mortier<br />

remplace les parties qui s’étaient détachées après éclatement.<br />

Le larmier en zinc écarte les<br />

eaux <strong>et</strong> évite les coulées.


Les enduits - généralités<br />

Un enduit est une couche <strong>de</strong> finition principalement composée d’une<br />

charge (sable, pierres fines, scories, fibres…) <strong>et</strong> d’un liant. La nature <strong>de</strong><br />

ce liant distingue les <strong>de</strong>ux grands familles d’enduits : à base <strong>de</strong> chaux ou<br />

à base <strong>de</strong> ciment. De nombreuses faça<strong>de</strong>s liégeoises ont été recouvertes<br />

d’enduit, dans un double but. Le rôle premier est la protection : l’enduit<br />

protège les matériaux poreux. Mais les enduits ont aussi un rôle esthétique,<br />

qu’il s’agisse <strong>de</strong> masquer les désordres <strong>de</strong>s matériaux sous-jacents<br />

ou <strong>de</strong> créer un décor en relief particulier.<br />

Les types d’enduits :<br />

• Beaucoup d’enduits se composent d’une première couche préparatoire<br />

<strong>de</strong> fixation à grain grossier, puis d’une secon<strong>de</strong> couche <strong>de</strong> finition plus<br />

fine, <strong>de</strong>stinée à être vue. Jusqu’à la fin du 19 e siècle, le seul liant était la<br />

chaux. En fonction <strong>de</strong> la composition du mélange (taille <strong>et</strong> couleur <strong>de</strong>s<br />

agrégats) <strong>et</strong> du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en œuvre, différentes catégories peuvent<br />

être distinguées. Ainsi, le « lissé fin » est un mélange <strong>de</strong> chaux <strong>et</strong> <strong>de</strong> sable,<br />

lissé à la truelle. Plus la granulométrie du sable est p<strong>et</strong>ite, plus l’enduit est<br />

lisse <strong>et</strong> facile à entr<strong>et</strong>enir.<br />

• Dans l’enduit « stuqué », la secon<strong>de</strong> couche d’enduit <strong>de</strong> finition est placée<br />

en pellicule sur l’enduit d’accrochage sous-jacent <strong>et</strong> travaillée par une<br />

lisseuse en acier. Sa finition très lisse r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong> l’encrassement. D’aspect<br />

généralement blanc mat, c<strong>et</strong> enduit a été abondamment utilisé sur les immeubles<br />

liégeois <strong>de</strong> la fin du 19 e siècle, associé par contraste aux décors<br />

en pierre calcaire. Son entr<strong>et</strong>ien s’effectue par l’application d’une couche<br />

<strong>de</strong> badigeon.<br />

• Les enduits à base <strong>de</strong> ciment sont apparus à fin du 19 e siècle. La technique<br />

du « taloché » (du nom <strong>de</strong> l’outil d’application) forme une surface<br />

d’aspect lisse, mais à la texture rugueuse. Si c<strong>et</strong> enduit est souvent appliqué<br />

sur les seules parties en briques, on le r<strong>et</strong>rouve aussi parfois sur les<br />

pierres d’encadrement. La technique du « gratté » génère une surface plus<br />

rugueuse du fait du déchaussement <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> sable lors du grattage.<br />

Une imitation <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> en blocs <strong>de</strong> pierre a souvent été réalisée en traçant<br />

<strong>de</strong> faux joints à l’ai<strong>de</strong> d’une lame métallique. De nombreux autres<br />

motifs décoratifs peuvent être réalisés dans c<strong>et</strong>te technique, comme <strong>de</strong>s<br />

bossages <strong>de</strong> soubassement, <strong>de</strong>s reliefs d’encadrement…<br />

L’enduit lissé fin est appliqué<br />

sur une faça<strong>de</strong> traditionnelle.<br />

L’enduit rainuré se combine avec <strong>de</strong>s décors en pierre.<br />

A droite, le « dérochage » a altéré la lisibilité <strong>de</strong>s reliefs.<br />

Les salissures adhèrent moins facilement à l’enduit stuqué : très<br />

lisse, il reste propre longtemps. Il peut être n<strong>et</strong>toyé à l’eau.<br />

L’enduit cimenté perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

décors variés : imitation <strong>de</strong><br />

pierres, moulures…<br />

33<br />

Un aspect rugueux est généré<br />

dans un enduit <strong>de</strong> ciment.<br />

A droite, le « dérochage » <strong>de</strong>s enduits en relief a appauvri l’architecture<br />

<strong>et</strong> perturbé la lisibilité <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.


Les enduits - entr<strong>et</strong>ien<br />

• L’eau étant à nouveau la principale cause <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s enduits,<br />

il convient <strong>de</strong> restituer l’étanchéité dès qu’un défaut a été repéré : remplacement<br />

<strong>de</strong>s chéneaux <strong>et</strong> gouttières, vérification <strong>de</strong> l’étanchéité <strong>de</strong>s débords<br />

<strong>de</strong> toit, réfection <strong>de</strong>s joints, pose <strong>de</strong> bav<strong>et</strong>tes en plomb ou en zinc…<br />

• Les ferronneries en contact avec les parties enduites doivent être<br />

repeintes pour éviter la formation <strong>de</strong> coulures <strong>de</strong> rouille. Pour éviter<br />

les entrées d’eau, les ancrages doivent être bien colmatés.<br />

• Toujours pour éviter la formation <strong>de</strong> traces colorées sur les enduits, il<br />

convient <strong>de</strong> placer <strong>de</strong>s bav<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> zinc (parfois aussi appelées goutte<br />

d’eau ou larmier) en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> fenêtre. Les eaux qui ont été<br />

en contact avec le calcaire sont ainsi écartées <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

• Les enduits sont plus fragiles que les pierres <strong>et</strong> les briques. Leur<br />

n<strong>et</strong>toyage doit dès lors être effectué le plus délicatement possible,<br />

afin d’enlever les sal<strong>et</strong>és sans les endommager. Une projection d’eau<br />

à basse pression sans matériel abrasif est conseillée.<br />

• Des métho<strong>de</strong>s spécifiques peuvent être appliquées pour enlever certaines<br />

taches, comme l’éponge enduite <strong>de</strong> pierre d’argile pour les<br />

taches grasses <strong>de</strong> sauce ou <strong>de</strong> chocolat… L’avis d’un spécialiste est<br />

toujours utile. Il est déconseillé d’utiliser <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> javel, car elle<br />

attaque les plantes situées au pied <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> <strong>et</strong> pollue le sol.<br />

• L’enduit peut aussi être recouvert d’un produit fongici<strong>de</strong> <strong>et</strong>/ou<br />

anti-mousse, qui r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>ra la formation <strong>de</strong>s dépôts organiques.<br />

• La base <strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s enduits à la chaux est <strong>de</strong> les recouvrir<br />

régulièrement d’une peinture <strong>de</strong> protection. Ce badigeon comble les<br />

microfissures, qui sont <strong>de</strong>s sources d’entrée d’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> dégradation.<br />

• Pour les enduits <strong>de</strong> ciment très sales, un hydrogommage doux peut<br />

être envisagé, moyennant un test préalable sur une p<strong>et</strong>ite surface. Il est<br />

conseillé <strong>de</strong> laisser la surface n<strong>et</strong>toyée dans son état brut. Le recours à<br />

un badigeon <strong>de</strong> ciment n’est conseillé que s’il faut masquer les éventuels<br />

défauts <strong>de</strong> réparation ou <strong>de</strong> coloration.<br />

C<strong>et</strong> exemple d’enduit stuqué<br />

a été n<strong>et</strong>toyé par simple projection<br />

d’eau.<br />

Avant Après<br />

Les enduits <strong>de</strong> parement cimentés ont été n<strong>et</strong>toyés avec une<br />

technique appropriée, sans être repeints.<br />

L’état dégradé <strong>de</strong>s enduits menace la stabilité <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> la salubrité du bâtiment. Il convient d’intervenir rapi<strong>de</strong>ment<br />

pour éviter l’irréparable.<br />

L’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> l’enduit <strong>de</strong><br />

chaux nécessite un badigeonnage<br />

régulier.<br />

35<br />

Si le badigeon <strong>de</strong> chaux est la bonne solution pour les enduits<br />

<strong>de</strong> chaux, ce type <strong>de</strong> peinture n’est pas adapté aux enduits <strong>de</strong><br />

ciment, <strong>et</strong> inversement.<br />

Une couche d’antirouille sur<br />

les ferronneries évite la formation<br />

<strong>de</strong> taches sur l’enduit.<br />

Pour éviter la formation <strong>de</strong> traînées disgracieuses, le larmier en<br />

métal écarte l’eau <strong>de</strong>s parois enduites.


Les enduits - réparation <strong>et</strong> restitution<br />

• De nombreux bâtiments autrefois enduits ont été dérochés au cours<br />

du 20 e siècle. Lors d’une restauration, il est conseillé d’envisager la<br />

restitution <strong>de</strong>s mortiers afin <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver l’équilibre <strong>et</strong> l’harmonie<br />

<strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>. Très souvent, <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> la composition d’origine<br />

subsistent. Des photos ou <strong>de</strong>s plans anciens <strong>de</strong>s archives communales<br />

peuvent aussi servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>.<br />

• Lorsque l’enduit est toujours présent, mais abîmé, il est conseillé <strong>de</strong><br />

le rénover plutôt que <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à un arrachage. Avant l’intervention,<br />

les causes <strong>de</strong>s fissures <strong>et</strong> <strong>de</strong>s décollements doivent être i<strong>de</strong>ntifiées<br />

par une observation <strong>de</strong> la structure. Si <strong>de</strong>s sources d’infiltration d’eau<br />

sont présentes, l’étanchéité doit être restituée. Est-ce lié à un tassement<br />

<strong>de</strong>s fondations ? Il faut alors stabiliser le mur avant <strong>de</strong> combler<br />

les fissures au mortier <strong>de</strong> chaux.<br />

La rugosité <strong>de</strong> c<strong>et</strong> enduit à<br />

gros grains accroche les salissures.<br />

La faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> droite a r<strong>et</strong>rouvé l’enduit qu’elle possédait à l’origine.<br />

La faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> gauche présente toujours un état déroché.<br />

Une ban<strong>de</strong> enduite subsiste sous la corniche.<br />

• Les p<strong>et</strong>ites surfaces décollées peuvent être refixées par l’injection d’un<br />

coulis. Si cela n’est pas possible, il faut enlever tous les éléments qui se<br />

détachent ou se désagrègent avant <strong>de</strong> restituer un nouvel enduit dont la<br />

composition sera la plus proche possible <strong>de</strong> l’enduit original en termes<br />

<strong>de</strong> granulométrie, <strong>de</strong> texture <strong>et</strong> <strong>de</strong> couleur. Les différentes étapes d’application<br />

doivent être respectées : bouchardage pour rendre la surface<br />

rugueuse, humidification, pose d’une couche d’accrochage adaptée, puis<br />

application <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> mortier. La composition doit être définie avec<br />

soin : le mortier doit adhérer <strong>et</strong> résister aux chocs, tout en présentant une<br />

certaine souplesse pour absorber <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its mouvements sans se fissurer.<br />

• L’aspect final peut être uniformisé par l’application d’un badigeon sur<br />

l’ensemble. Les pigments naturels sont à privilégier.<br />

• Il ne faut jamais reprendre un enduit initial à base <strong>de</strong> chaux par<br />

un enduit cimenté. Trop dur <strong>et</strong> imperméable, il empêche la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

respirer. L’humidité enfermée dans le mur engendrerait alors <strong>de</strong> nombreux<br />

dégâts : pourrissement <strong>de</strong>s structures en bois, désagrégation <strong>de</strong>s<br />

briques ou <strong>de</strong>s joints, migration <strong>de</strong> sels, dépôt <strong>de</strong> matières organiques…<br />

Avant Après<br />

Suite au remplacement <strong>de</strong> l’enduit rainuré par un enduit lisse<br />

à texture plus grossière, la faça<strong>de</strong> a perdu une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />

sa qualité architecturale.<br />

Les fissures sont réparées avant<br />

l’application d’une couche <strong>de</strong><br />

peinture <strong>de</strong> protection.<br />

37<br />

Attention ! Tous les éléments accrochés aux faça<strong>de</strong>s sont<br />

<strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> fragilisation <strong>de</strong>s enduits : antennes, enseignes…<br />

Il convient donc <strong>de</strong> les enlever <strong>et</strong> <strong>de</strong> colmater les trous d’accroche.<br />

Dans la mesure du possible, les boîtiers techniques<br />

doivent être replacés à l’intérieur, ce qui améliorera également<br />

l’aspect <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s.<br />

L’arrachage <strong>de</strong> l’enduit a<br />

dégagé <strong>de</strong>s matériaux sousjacents<br />

abîmés <strong>et</strong> disparates.<br />

L’enduit à base <strong>de</strong> chaux vient d’être restitué. Les surfaces sont<br />

enduites légèrement en r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s encadrements en pierre : le<br />

relief ainsi généré anime la faça<strong>de</strong>.


Les moulures <strong>et</strong> décors en relief<br />

Dès la fin du 18 e siècle, certaines faça<strong>de</strong>s intègrent <strong>de</strong>s décors d’enduits<br />

moulurés (plâtre en relief). Ils se substituent aux pierres sculptées pour<br />

souligner <strong>de</strong>s éléments importants <strong>de</strong> la composition architecturale : encadrement<br />

<strong>de</strong>s baies, entablements sous la corniche, cordons horizontaux,<br />

consoles <strong>de</strong> support, panneaux sous les fenêtres… A la fin du 19 e siècle,<br />

les décors se complexifient <strong>et</strong> <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s très décoratives accumulent les<br />

motifs ornementaux. Le décor se complète alors avec <strong>de</strong>s pilastres, <strong>de</strong>s<br />

soubassements à bossage, <strong>de</strong>s sculptures en bas-relief… Après la guerre<br />

14-18, le ciment s’impose comme matériau pour ces décors en relief.<br />

• Une bonne résistance <strong>de</strong>s enduits moulurés impose l’intégration <strong>de</strong><br />

fibres <strong>et</strong> le montage sur <strong>de</strong>s armatures. Dans la technique traditionnelle,<br />

les reliefs sont sculptés sur place. Les moulures présentent un profil<br />

constant formé par le passage d’un gabarit en métal découpé à la forme<br />

voulue. Aujourd’hui, les moulures <strong>et</strong> décors en relief sont plutôt réalisés<br />

à partir d’éléments préfabriqués. Pour éviter les risques liés à la corrosion<br />

<strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> fixation, il est conseillé d’utiliser <strong>de</strong>s supports en métal<br />

inoxydable ou en résine.<br />

• Le plâtre-chaux étant très sensible à la pluie, les décors en relief sont<br />

toujours couverts d’un badigeon <strong>de</strong> protection. Avant d’appliquer une<br />

nouvelle couche <strong>de</strong> propr<strong>et</strong>é, il convient <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à un n<strong>et</strong>toyage préalable.<br />

En eff<strong>et</strong>, les salissures se déposent plus facilement sur les éléments<br />

en saillie. Or, vu la finesse <strong>et</strong> donc la fragilité <strong>de</strong> certains décors en relief,<br />

il faut être particulièrement pru<strong>de</strong>nt. Les métho<strong>de</strong>s les plus douces sont<br />

donc préconisées : brosse, cataplasmes, gel chimique neutre.<br />

• Les p<strong>et</strong>ites surfaces détachées ou cassées peuvent être refixées ou<br />

recollées.<br />

• Les moulures constituent un jeu <strong>de</strong> saillies <strong>et</strong> r<strong>et</strong>raits qui anime la<br />

faça<strong>de</strong> par la création d’eff<strong>et</strong>s d’ombres. Les reliefs horizontaux (cordons,<br />

appuis…) éloignent l’eau <strong>de</strong> ruissellement <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>. Chargée<br />

<strong>de</strong> particules, c<strong>et</strong>te eau se concentre a contrario en certains endroits<br />

où elle forme <strong>de</strong>s trainées noirâtres. Pour les limiter, il est à nouveau<br />

possible <strong>de</strong> placer <strong>de</strong>s larmiers en zinc, dispositifs qui écartent les<br />

eaux <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

Au début du 19 e siècle, les<br />

moulures sont simples <strong>et</strong> se<br />

limitent aux encadrements.<br />

Les enduits cimentés en relief ne peuvent être sablés. Si le<br />

n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s anfractuosités n’est facile, l’application d’une<br />

peinture minérale adéquate peut constituer une alternative.<br />

Avec le style éclectique <strong>de</strong> la fin du 19 e siècle, les décors d’enduits<br />

moulurés se complexifient fortement.<br />

Disparue, la volute en ciment a<br />

été restituée, puis badigeonnée<br />

39<br />

Ces décors en relief d’une<br />

gran<strong>de</strong> finesse exigent un n<strong>et</strong>toyage<br />

précautionneux.<br />

Avant Après<br />

Les décors moulurés qui avaient été arrachés ont été restitués.<br />

Calqué sur le profil du linteau, un gabarit a été créé pour re<strong>de</strong>ssiner<br />

l’encadrement.


Les autres types <strong>de</strong> revêtements (1)<br />

Si la brique, la pierre, le béton ou les enduits sont les matériaux les plus<br />

fréquents <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s liégeoises, d’autres matières ont été utilisées au gré<br />

<strong>de</strong>s évolutions techniques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s propres à chaque époque.<br />

• Autrefois, les structures en bois <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s traditionnelles en colombage<br />

étaient couvertes. Il faut donc traiter les boiseries aujourd’hui dégagées<br />

pour les protéger. Interdit à la fin du 17 e siècle par crainte <strong>de</strong>s<br />

incendies, le bois n’est réapparu sur les faça<strong>de</strong>s qu’au milieu du 20 e<br />

siècle. Avec la quête d’une architecture plus respectueuse <strong>de</strong> l’environnement,<br />

il est <strong>de</strong> nos jours à nouveau employé tant pour les structures<br />

que pour les parements extérieurs. La gamme <strong>de</strong>s bois utilisés s’est<br />

diversifiée. Certains bois ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt aucun entr<strong>et</strong>ien. Par contre,<br />

les essences traditionnelles ne peuvent être conservées longtemps qu’à<br />

condition d’être recouvertes régulièrement d’une couche <strong>de</strong> peinture<br />

ou d’un vernis <strong>de</strong> protection.<br />

Il faut traiter les structures en<br />

bois anciennes qui étaient à<br />

l’origine recouvertes.<br />

Ce parement en bois mouluré <strong>de</strong>s années ‘60 est entr<strong>et</strong>enu par<br />

l’application régulière d’un vernis <strong>de</strong> protection.<br />

• Les mosaïques sont apparues dans l’architecture liégeoise à la fin<br />

du 19 e siècle, d’abord pour décorer <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite dimension<br />

avec <strong>de</strong>s motifs figuratifs. Au milieu du 20 e siècle, ce sont par contre <strong>de</strong><br />

vastes surfaces qui se sont couvertes <strong>de</strong> décors en mosaïques, tant sur<br />

<strong>de</strong>s maisons individuelles que <strong>de</strong>s immeubles à appartements… Ces<br />

panneaux sont souvent ornés <strong>de</strong> motifs abstraits. Si la figure la plus<br />

simple est une ponctuation <strong>de</strong> la trame par <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its carreaux colorés,<br />

le <strong>de</strong>ssin est parfois plus élaboré. Lorsqu’un décollement <strong>de</strong> tesselles<br />

est repéré, il faut les refixer rapi<strong>de</strong>ment pour contrer la propagation<br />

<strong>de</strong>s dégâts. La mise en peinture <strong>de</strong>s mosaïques est déconseillée : cela<br />

masque les motifs <strong>et</strong> la non-adhérence à l’émail provoque la formation<br />

d’écailles disgracieuses.<br />

Les faça<strong>de</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te maison contemporaine sont couvertes <strong>de</strong><br />

bar<strong>de</strong>aux en bois qui ne nécessitent pas d’entr<strong>et</strong>ien.<br />

Le bardage en bois a été intégré<br />

lors <strong>de</strong> la <strong>rénovation</strong>.<br />

41<br />

Les éléments décoratifs<br />

A partir <strong>de</strong> la fin du 19e siècle, les faça<strong>de</strong>s ont été agrémentées<br />

d’éléments décoratifs variés : mosaïques,<br />

sgraffites, céramiques en relief, pavés <strong>de</strong> ciment colorés…<br />

Ces éléments confèrent une personnalité aux<br />

bâtiments <strong>et</strong> méritent donc d’être préservés. Des<br />

conseils <strong>de</strong> conservation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s informations sur les<br />

ai<strong>de</strong>s financières « p<strong>et</strong>it patrimoine » sont présentées<br />

dans un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes <strong>pratique</strong>s spécifique, disponible<br />

à l’accueil du Service <strong>de</strong> l’urbanisme ou téléchargeable<br />

sur intern<strong>et</strong> www.liege.be.<br />

La gamme <strong>de</strong> parements en mosaïques <strong>et</strong> céramique <strong>de</strong>s années ‘50, ‘60 <strong>et</strong> ‘70 est extrêmement<br />

diversifiée.


Les autres types <strong>de</strong> revêtements (2)<br />

La quête <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnité s’est accompagnée <strong>de</strong> la mise au point <strong>de</strong> nouveaux<br />

produits, avec une diversification <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> couleurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> textures. Lors<br />

<strong>de</strong>s entr<strong>et</strong>iens, chaque matière doit être traitée <strong>de</strong> manière adéquate.<br />

• Au début du 20 e siècle, <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s préexistantes ont parfois été recouvertes<br />

<strong>de</strong> plaqu<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> céramiques dans le double but <strong>de</strong> créer un<br />

décor plus original <strong>et</strong> <strong>de</strong> faciliter l’entr<strong>et</strong>ien. Imitant les appareillages en<br />

briques émaillées, les motifs <strong>de</strong> ces revêtements sont particulièrement<br />

intéressants. Les parties détachées peuvent être recollées.<br />

• Les plaques <strong>de</strong> parement préfabriquées en béton lavé ont été utilisées<br />

au milieu du 20 e siècle. Les mêmes conseils que pour les bétons ou les<br />

enduits <strong>de</strong> ciment s’appliquent à leur entr<strong>et</strong>ien (voir p. 29).<br />

• Des années ‘60 à ‘80, les panneaux-sandwich ont été utilisés pour opacifier<br />

la partie inférieure <strong>de</strong> certains châssis. Ces éléments préfabriqués sont<br />

composés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux panneaux qui enserrent « en sandwich » un noyau isolant.<br />

Le type le plus répandu était le « glasal » , soit une couche d’amiante-ciment<br />

recouverte d’émail vitrifié. Lors d’une <strong>rénovation</strong>, ces panneaux peuvent être<br />

remplacés à l’i<strong>de</strong>ntique avec <strong>de</strong>s matériaux sans amiante.<br />

Les plaqu<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> céramique imitent un appareillage en briques.<br />

L’émail empêche le dépôt <strong>de</strong>s sal<strong>et</strong>és.<br />

Les panneaux <strong>de</strong> béton lavé se<br />

traitent comme les enduits <strong>de</strong><br />

ciment.<br />

09 43<br />

Attention ! Pour éviter le dégagement <strong>de</strong> poussières cancérigènes,<br />

<strong>de</strong> nombreuses précautions sont à prendre en cas d’enlèvement<br />

ou d’intervention sur d’anciens panneaux contenant <strong>de</strong><br />

l’amiante (panneaux sandwich, ardoises) : ne pas scier, proj<strong>et</strong>er<br />

<strong>de</strong> l’eau pour éviter les poussières, emballer les déch<strong>et</strong>s, porter<br />

<strong>de</strong>s masques… En cas <strong>de</strong> doute, il est conseillé <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s<br />

entreprises spécialisées. Ces déch<strong>et</strong>s doivent être éliminés en respectant<br />

la réglementation relative aux déch<strong>et</strong>s dangereux : permis<br />

d’environnement, emballage, point <strong>de</strong> collecte autorisé.<br />

Des ardoises sont posées sur<br />

un mur mitoyen.<br />

Avant Après<br />

Les panneaux-sandwich ont été remplacés à l’i<strong>de</strong>ntique lors <strong>de</strong><br />

la <strong>rénovation</strong> : l’aspect n’est pas modifié. Des gar<strong>de</strong>-corps <strong>de</strong><br />

sécurité transparents ont été ajoutés.<br />

• Rares à Liège sur les faça<strong>de</strong>s à rue, les bardages d’ardoises naturelles<br />

ou artificielles sont utilisés <strong>de</strong>puis le 20 e siècle pour couvrir les faça<strong>de</strong>s<br />

arrière <strong>et</strong> les pignons mitoyens, par exemple après la pose d’un isolant.<br />

• Plus rarement, on peut rencontrer <strong>de</strong>s revêtements métalliques (acier<br />

inoxydable, acier corten avec couche <strong>de</strong> patine rouillée…). Pour éviter les<br />

phénomènes <strong>de</strong> surchauffe, il est conseillé d’intercaler un isolant.<br />

• Depuis le début du 21 e siècle, <strong>de</strong> nouveaux matériaux <strong>de</strong> revêtement<br />

extérieur sont apparus comme les panneaux stratifiés compacts.<br />

Résistants <strong>et</strong> faciles à n<strong>et</strong>toyer, ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> nombreuses combinaisons<br />

<strong>de</strong> formes <strong>et</strong> <strong>de</strong> couleurs.<br />

Les panneaux stratifiés compacts <strong>de</strong> l’annexe contemporaine<br />

forment un contraste harmonieux avec la faça<strong>de</strong> du 18 e siècle,<br />

bâtie en matériaux traditionnels avec un enduit <strong>de</strong> chaux.<br />

La faça<strong>de</strong> combine <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> revêtements métalliques<br />

différents.


La (re-)mise en peinture (1)<br />

Faut-il conserver ou enlever la couche <strong>de</strong> peinture d’une faça<strong>de</strong> ? Faut-il<br />

peindre une faça<strong>de</strong> qui ne l’est pas ? Pour répondre à ces questions, le fil<br />

conducteur conseillé est le respect <strong>de</strong> la situation originelle du bâtiment.<br />

• Ainsi, si la faça<strong>de</strong> a été « dérochée », il est conseillé d’appliquer<br />

une nouvelle couche <strong>de</strong> peinture sur les parties qui étaient peintes à<br />

l’origine. Le résultat sera plus cohérent avec le style <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> que<br />

le maintien <strong>de</strong> l’état décapé. Attention qu’un enduit doit parfois être<br />

restitué avant la mise en peinture.<br />

• Il n’y a pas toujours d’obligation technique à peindre les pierres dures<br />

<strong>et</strong> peu poreuses comme les calcaires. Mais il n’est pas non plus erroné<br />

<strong>de</strong> les recouvrir <strong>de</strong> badigeon, notamment pour masquer <strong>de</strong>s défauts <strong>et</strong><br />

réparations. Jusqu’au 19 e siècle, les pierres d’encadrement étaient souvent<br />

peintes.<br />

Les pierres d’encadrement <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s traditionnelles sont parfois<br />

peintes dans une teinte qui contraste avec le reste du parement.<br />

Les pierres calcaires sont ici peintes en gris.<br />

Le style néoclassique (1800-<br />

1850) recouvre pierres <strong>et</strong> enduits<br />

du même blanc.<br />

• Dans l’architecture <strong>de</strong>s 17 e <strong>et</strong> 18 e siècles, afin <strong>de</strong> rendre lisible la<br />

structure <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, une différence <strong>de</strong> teinte est maintenue entre les<br />

pierres <strong>et</strong> le reste du parement. Par exemple, les briques sont peintes en<br />

rouge <strong>et</strong> les pierres laissées brutes ou peintes en gris clair.<br />

09 45<br />

• Par contre, dans l’architecture néoclassique (1780-1850), les parties<br />

enduites <strong>et</strong> <strong>de</strong>s parties en pierre étaient souvent masquées <strong>et</strong> uniformisées<br />

sous le même badigeon blanc.<br />

• De nombreuses faça<strong>de</strong>s <strong>de</strong> style éclectique construites entre 1860<br />

<strong>et</strong> 1890 combinent <strong>de</strong>s parties en briques couvertes d’un enduit lisse<br />

peint en blanc <strong>et</strong> <strong>de</strong>s décors en pierres bleues sculptées, maintenues<br />

sans couche <strong>de</strong> peinture (encadrements, soubassements, consoles<br />

cordons…).<br />

Entre 1880 <strong>et</strong> 1920, les faça<strong>de</strong>s<br />

affichent <strong>de</strong>s matériaux « bruts »<br />

sans peinture <strong>de</strong> recouvrement.<br />

Avant<br />

Après<br />

Combinée au n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s encadrements en pierre <strong>et</strong> à la<br />

peinture <strong>de</strong>s châssis, le rafraîchissement du badigeon confère à<br />

la faça<strong>de</strong> une nouvelle jeunesse.<br />

• A partir <strong>de</strong> 1880, avec l’historicisme <strong>et</strong> l’Art nouveau, les architectes<br />

conçoivent <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s plus colorées qui combinent plusieurs<br />

types <strong>de</strong> matériaux laissés « bruts », sans peinture <strong>de</strong> recouvrement :<br />

pierres bleues <strong>de</strong> différents gabarits, grès <strong>de</strong> couleur, pierres blanches<br />

ou beiges, briques claires combinées aux briques rouges habituelles…<br />

Appliquer une couche <strong>de</strong> peinture uniforme sur ces parements est fortement<br />

déconseillé. En masquant les motifs, les textures <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> polychromie générés par la juxtaposition <strong>de</strong>s différents matériaux<br />

<strong>de</strong> parement, cela appauvrit la qualité <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>.<br />

Avant<br />

Après<br />

En masquant la diversité <strong>de</strong>s matériaux originaux, la couleur<br />

uniforme appauvrit la faça<strong>de</strong>. Le choix du gris relève d’un phénomène<br />

<strong>de</strong> mo<strong>de</strong> temporaire.<br />

Le badigeon se limite aux<br />

briques rouges : le reste du<br />

décor reste lisible.


La (re-)mise en peinture (2)<br />

• La logique <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s <strong>de</strong> style Art déco (1920-1940) est<br />

<strong>de</strong> créer un contraste entre les parties couvertes <strong>de</strong> briques foncées <strong>et</strong> les<br />

parties cimentées ou enduites dans <strong>de</strong>s tons clairs, ou inversément. Il est<br />

conseillé <strong>de</strong> maintenir ce contraste : si les parties cimentées doivent être<br />

repeintes, il faut choisir <strong>de</strong>s teintes similaires à celles d’origine.<br />

• Beaucoup <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s du milieu du 20 e siècle ont également été<br />

conçues pour afficher <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> parement non recouverts<br />

<strong>de</strong> peinture : pierres blanches, simili-pierre du style Beaux-Arts,<br />

briques jaunes ou encore briques émaillées claires <strong>de</strong> l’architecture<br />

mo<strong>de</strong>rniste… La qualité esthétique <strong>de</strong> ces faça<strong>de</strong>s sera mieux préservée<br />

si ces matériaux sont laissés apparents. L’application d’une<br />

couche <strong>de</strong> peinture sur une faça<strong>de</strong> qui en était dépourvue peut néanmoins<br />

avoir du sens, par exemple lorsqu’elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> masquer <strong>de</strong>s<br />

réparations qui ont perturbé l’organisation originelle <strong>de</strong>s matériaux.<br />

La teinte conseillée est alors celle qui reste la plus proche <strong>de</strong> la couleur<br />

initiale.<br />

Appliquer une peinture uniforme sur une faça<strong>de</strong> Art déco<br />

dissimule la richesse <strong>de</strong> la composition liée à la juxtaposition<br />

<strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> différentes natures <strong>et</strong> couleurs.<br />

Seuls les arcs cimentés sont<br />

peints en blanc : briques <strong>et</strong><br />

pierres sont apparentes.<br />

L’application d’une nouvelle couche <strong>de</strong> peinture perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

rafraîchir l’aspect extérieur d’un bâtiment. Toutefois, si l’intervention<br />

modifie la texture ou la teinte <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, il<br />

convient d’introduire au préalable une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autorisation<br />

auprès <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’urbanisme.<br />

09 47<br />

Le choix <strong>de</strong>s couleurs :<br />

• Le choix <strong>de</strong> la couleur peut s’avérer cornélien, car l’application d’une<br />

teinte inappropriée peut enlaidir la faça<strong>de</strong>. Une première piste pour ne<br />

pas se tromper est <strong>de</strong> s’inspirer <strong>de</strong>s nuances fréquentes dans l’architecture<br />

liégeoise, en fonction <strong>de</strong>s styles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s époques décrits ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

Il est aussi conseillé d’observer les réalisations <strong>de</strong> qualité effectuées<br />

dans le quartier.<br />

• L’impact <strong>de</strong>s différentes nuances d’une même teinte est parfois difficile<br />

à apprécier sur échantillon. Il est donc conseillé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à<br />

<strong>de</strong>s essais sur une p<strong>et</strong>ite surface pour apprécier l’impact visuel <strong>de</strong> la<br />

couleur envisagée, tant à l’état sec que pour l’état mouillé par la pluie.<br />

Sur c<strong>et</strong>te faça<strong>de</strong> du 18 e siècle,<br />

la mise en peinture se limite<br />

aux parties en briques.<br />

Avant l’application définitive d’une nouvelle peinture, il est<br />

conseillé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> couleur.<br />

• Le choix <strong>de</strong>s teintes doit aussi être guidé par l’intégration au contexte<br />

<strong>de</strong> la rue. Par exemple, peindre sa faça<strong>de</strong> en rouge peut être malvenu<br />

dans une rue où toutes les maisons sont blanches.<br />

Le choix <strong>de</strong>s couleurs dépend aussi <strong>de</strong> la cohérence <strong>de</strong> la<br />

rue : <strong>de</strong>s teintes rouge vif sont déconseillées dans un contexte<br />

où la majorité <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s sont blanches.<br />

Certaines couleurs ne font<br />

pas partie <strong>de</strong>s teintes liégeoises<br />

traditionnelles.


Les types <strong>de</strong> peintures<br />

Outre le choix <strong>de</strong> la couleur, se pose aussi celui du type <strong>de</strong> peinture<br />

à appliquer.<br />

• Pour le bâti ancien, la mise en peinture doit respecter les métho<strong>de</strong>s traditionnelles,<br />

à savoir l’application d’un badigeon <strong>de</strong> chaux, soit un mélange<br />

<strong>de</strong> chaux, d’eau, <strong>de</strong> pigments colorés <strong>et</strong> <strong>de</strong> divers adjuvants. Selon<br />

la proportion <strong>de</strong> chaux, la structure du chaulage peut être plus ou moins<br />

épaisse. Appliqué avec une brosse, le badigeon laisse voir en relief la<br />

structure <strong>de</strong>s matériaux sous-jacents. Le badigeon <strong>de</strong> chaux peut aussi<br />

s’appliquer sur certaines faça<strong>de</strong>s contemporaines pour autant que le matériau<br />

<strong>de</strong> parement soit compatible.<br />

• Le choix du type <strong>de</strong> peinture doit en eff<strong>et</strong> être guidé par la compatibilité<br />

avec le matériau <strong>de</strong> support. Les badigeons <strong>de</strong> chaux ne sont par<br />

exemple pas compatibles avec une surface cimentée, laquelle exige une<br />

autre peinture minérale.<br />

Pour les faça<strong>de</strong>s, le rendu est<br />

meilleur avec <strong>de</strong>s peintures<br />

mates.<br />

Avant Après<br />

Après enlèvement <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> peinture, l’enduit <strong>de</strong> ciment a<br />

été rafraîchi par l’application d’une peinture <strong>de</strong> tonalité grisbleu,<br />

accordée à la teinte <strong>de</strong>s châssis.<br />

• Si le choix se porte sur d’autres types <strong>de</strong> peintures, les produits respirants<br />

doivent être privilégiés. Une bonne peinture doit en eff<strong>et</strong> être<br />

imperméable aux eaux <strong>de</strong> ruissellement, tout en étant perméable à<br />

la vapeur d’eau qui doit s’échapper <strong>de</strong>puis l’intérieur vers l’extérieur<br />

du bâtiment. Les peintures totalement imperméables sont à proscrire :<br />

l’humidité enfermée provoque divers dégâts : formation <strong>de</strong> cloques inesthétiques,<br />

apparition <strong>de</strong> taches d’humidité, écaillement <strong>de</strong> la surface suite<br />

à l’action du gel, pulvérisation <strong>de</strong>s briques, éclatement <strong>de</strong>s pierres.<br />

• Les peintures mates sont conseillées pour les revêtements extérieurs<br />

: leur rendu est doux, elles masquent mieux les défauts <strong>et</strong> elles<br />

se combinent plus facilement aux autres matériaux laissés apparents.<br />

Pour éviter l’infiltration d’eau <strong>de</strong> pluie, la même peinture <strong>de</strong><br />

protection respirante a été appliquée sur les briques poreuses<br />

traditionnelles <strong>et</strong> les structures en bois.<br />

Inadéquate, c<strong>et</strong>te peinture<br />

synthétique forme <strong>de</strong>s écailles<br />

inesthétiques.<br />

09 49<br />

Comme pour les enduits, l’application <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> peinture<br />

sur les faça<strong>de</strong>s peut viser <strong>de</strong>ux objectifs. Historiquement, le<br />

premier rôle <strong>de</strong>s peintures a été <strong>de</strong> protéger contre l’infiltration<br />

<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> pluie les matériaux poreux comme les briques<br />

d’argile traditionnelles ou les structures en bois <strong>de</strong>s colombages.<br />

Mais les peintures peuvent aussi être appliquées dans un<br />

but esthétique, lorsqu’il s’agit d’uniformiser <strong>de</strong>s matériaux<br />

disparates <strong>et</strong>/ou créer un eff<strong>et</strong> coloré particulier.<br />

Les réparations du parement<br />

sont masquées sous un léger<br />

lavis <strong>de</strong> la teinte <strong>de</strong>s briques.<br />

La mise en peinture peut viser <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s esthétiques. A<br />

gauche, les couleurs <strong>de</strong> l’enduit cimenté ont été rafraîchies <strong>et</strong><br />

l’imitation du colombage est à nouveau lisible.


La (re-)mise en peinture - recommandations<br />

• Le résultat final dépend fortement <strong>de</strong> la qualité du n<strong>et</strong>toyage initial<br />

<strong>de</strong>s supports. Pour une bonne adhérence <strong>de</strong>s nouvelles couches <strong>de</strong><br />

peinture, il convient d’éliminer les écailles <strong>et</strong> les anciennes couches<br />

qui n’adhèrent plus correctement. Cela peut s’effectuer à l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

brossage, d’un hydro-gommage à grains fin ou encore d’un décapage<br />

chimique.<br />

• Lorsqu’une faça<strong>de</strong> comporte <strong>de</strong>s éléments laissés à l’état brut ou lorsque<br />

plusieurs couleurs différentes sont appliquées, il est important <strong>de</strong> bien<br />

protéger les parties non repeintes contre les risques <strong>de</strong> taches. Une application<br />

bâclée, avec <strong>de</strong>s contours peu n<strong>et</strong>s, enlaidit en eff<strong>et</strong> le bâtiment.<br />

• Une mise en peinture <strong>de</strong> qualité impose l’application une couche <strong>de</strong><br />

primaire pour une bonne accroche sur le support au préalable n<strong>et</strong>toyé.<br />

Pour un résultat homogène <strong>et</strong> visuellement réussi, il est ensuite nécessaire<br />

d’appliquer au moins <strong>de</strong>ux couches <strong>de</strong> peinture.<br />

Toute (re-)mise en peinture<br />

implique <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyer les supports<br />

au préalable.<br />

Les parties en pierre non repeintes<br />

sont protégées contre<br />

les risques <strong>de</strong> taches.<br />

Une première couche <strong>de</strong> finition<br />

a été appliquée sur la couche <strong>de</strong><br />

« primaire » blanche.<br />

• Les faça<strong>de</strong>s peintes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un entr<strong>et</strong>ien régulier. Selon leur <strong>de</strong>gré<br />

d’exposition à la pluie, elles doivent être repeintes tous les 7 à 12 ans.<br />

• Placées sous les pierres ou les bois d’encadrement, les bav<strong>et</strong>tes en<br />

métal (zinc, cuivre, inox…) évacuent les eaux <strong>de</strong> ruissellement <strong>de</strong> la<br />

faça<strong>de</strong> afin d’éviter l’érosion <strong>de</strong>s enduits ou la formation <strong>de</strong> traînées<br />

sur les parties repeintes.<br />

09 51<br />

• Il est possible d’ajouter <strong>de</strong>s croch<strong>et</strong>s ou pics anti-pigeons pour éviter<br />

les souillures dues aux fientes.<br />

• Il est possible d’appliquer un produit transparent <strong>de</strong> protection contre<br />

les tags afin <strong>de</strong> pouvoir les éliminer facilement sans abîmer les matériaux<br />

<strong>de</strong> parement (voir p.63). Il faut être attentif à choisir <strong>de</strong>s produits qui ne<br />

modifient pas l’aspect <strong>de</strong>s matériaux (en les fonçant par exemple) <strong>et</strong> qui<br />

ne risquent pas <strong>de</strong> fixer certaines taches. Les anti-tags « provisoires » disparaissent<br />

lors <strong>de</strong> l’enlèvement <strong>de</strong>s tags <strong>et</strong> doivent donc être renouvelés<br />

après un n<strong>et</strong>toyage.<br />

Sans bav<strong>et</strong>te, le badigeon est<br />

délavé par le ruisselle-ment <strong>de</strong>s<br />

eaux.<br />

Sans bav<strong>et</strong>te, le calcaire dissout<br />

précipite sur l’enduit <strong>et</strong><br />

forme <strong>de</strong>s trainées.<br />

La bav<strong>et</strong>te en zinc écarte les<br />

eaux <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, ce qui limite<br />

l’érosion <strong>et</strong> les dépôts.<br />

• Certains produits hydrofuges présentent <strong>de</strong>s propriétés anti-mousse,<br />

contrant la formation <strong>de</strong>s dépôts verts dans les zones exposées à l’humidité.<br />

Ils peuvent être appliqués sur les matériaux <strong>de</strong> parements laissés<br />

« bruts » (brique, béton) pour empêcher l’absorption <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> le dépôt<br />

<strong>de</strong>s sal<strong>et</strong>és. Il faut toutefois être attentif : l’hydrofuge va imprégner les<br />

matériaux <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>tra plus <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s réparations ou d’appliquer<br />

une couche <strong>de</strong> peinture. C<strong>et</strong>te solution n’est par ailleurs pas pertinente si<br />

la maçonnerie présente trop <strong>de</strong> discontinuités (moellons irréguliers) ou si<br />

les matériaux sont trop poreux.<br />

Les piques anti-pigeons sont<br />

placées sur les éléments en<br />

saillie.<br />

L’hydrofuge a modifié<br />

l’aspect, formant <strong>de</strong>s zones<br />

sombres <strong>et</strong> plus claires.<br />

Un bon hydrofuge est imperceptible.


Les boiseries <strong>et</strong> les ferronneries<br />

Les faça<strong>de</strong>s liégeoises intègrent très souvent <strong>de</strong>s éléments ponctuels en<br />

bois : corniches, balustra<strong>de</strong>s, portes <strong>et</strong> châssis <strong>de</strong> fenêtres… À partir du<br />

19 e siècle, le métal a aussi été utilisé pour <strong>de</strong> nombreux éléments. Il joue<br />

parfois un rôle structurel, dans le cas <strong>de</strong>s linteaux, supports, ou parties <strong>de</strong><br />

couvertures. Il est fréquemment employé pour les grilles <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s<br />

balcons, gar<strong>de</strong>-corps ou soupiraux. Enfin, certains éléments métalliques<br />

qui n’ont qu’un rôle décoratif méritent également d’être préservés : épis<br />

<strong>de</strong> faîtage, ancres décoratives, plaques commémoratives…<br />

• L’application régulière d’une couche <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> protection perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> conserver très longtemps les éléments en bois <strong>et</strong> en métal. Il convient <strong>de</strong><br />

procé<strong>de</strong>r à un contrôle régulier afin d’agir dès que <strong>de</strong>s signes d’usures se<br />

manifestent : peinture écaillée, tache <strong>de</strong> rouille… Encore une fois, la qualité<br />

<strong>de</strong> l’application dépend <strong>de</strong> la bonne préparation <strong>de</strong>s supports : élimination<br />

<strong>de</strong>s résidus par ponçage <strong>et</strong> enlèvement <strong>de</strong>s poussières. Un antirouille<br />

doit être appliqué sur les structures en fer oxydables.<br />

Avant Après<br />

Régulièrement entr<strong>et</strong>enus, les châssis en bois peuvent être<br />

conservés longtemps : remplacement <strong>de</strong>s parties abîmées par<br />

<strong>de</strong>s greffons, application d’une couche <strong>de</strong> vernis.<br />

Les structures d’oriel (« loggias<br />

») doivent faire l’obj<strong>et</strong><br />

d’une attention particulière.<br />

• Une attention particulière doit être accordée à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s corniches<br />

en bois qui couronnent les faça<strong>de</strong>s. Leur emballage dans un<br />

caisson n’est pas conseillé, car la solution est peu esthétique <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong><br />

plus un contrôle visuel <strong>de</strong>s dégâts éventuels.<br />

09 53<br />

• Pour préserver l’esthétique <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, il est conseillé <strong>de</strong> remplacer<br />

à l’i<strong>de</strong>ntique les éléments abîmés ou cassés.<br />

Les châssis<br />

Les portes <strong>et</strong> les fenêtres anciennes sont composées<br />

<strong>de</strong> bois <strong>et</strong> /ou <strong>de</strong> métal. Nous conseillons la<br />

lecture du gui<strong>de</strong> qui leur est spécifiquement dédié.<br />

De nombreuses questions y sont abordées : entr<strong>et</strong>ien,<br />

amélioration <strong>de</strong>s performances thermiques,<br />

acoustiques <strong>et</strong> sécuritaires, choix <strong>de</strong>s matériaux,<br />

choix <strong>de</strong>s formes… Ce gui<strong>de</strong> est disponible à l’accueil<br />

du Service <strong>de</strong> l’urbanisme <strong>et</strong> téléchargeable<br />

sur : www.liege.be.<br />

Les éléments <strong>de</strong> corniche<br />

en bois sont repeints régulièrement.<br />

L’emballage <strong>de</strong>s corniches (à gauche) est disgracieux. Masquant<br />

les défauts d’étanchéité, il menace en outre la salubrité.<br />

Les gar<strong>de</strong>-corps métalliques sont débarrassés <strong>de</strong> leurs anciennes<br />

peintures, avant l’application d’une nouvelle couche<br />

<strong>de</strong> protection.<br />

Une couche d’antirouille est appliquée<br />

ponctuellement avant la<br />

remise en peinture.


L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s<br />

Les objectifs d’économie d’énergie <strong>et</strong> <strong>de</strong> confort interne conduisent <strong>de</strong><br />

nombreux propriétaires à envisager l’isolation <strong>de</strong> l’enveloppe <strong>de</strong> leur<br />

bâtiment. Plusieurs questions se posent alors. Est-ce que les économies<br />

d’énergie réalisées justifient le coût <strong>de</strong> l’investissement ? En fonction <strong>de</strong><br />

la qualité <strong>de</strong> l’architecture initiale <strong>et</strong> / ou <strong>de</strong> la localisation, faut-il isoler<br />

par l’intérieur ou par l’extérieur ?<br />

• Le premier point est <strong>de</strong> savoir si l’isolation est réellement judicieuse du<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s performances énergétiques. Ce n’est en général pas par<br />

la faça<strong>de</strong> que l’essentiel <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> performance thermique peut être obtenu.<br />

Il n’est donc pas pertinent d’isoler les faça<strong>de</strong>s si la toiture n’a pas<br />

été isolée auparavant. De même, si la faça<strong>de</strong> comporte <strong>de</strong> nombreuses<br />

ouvertures, l’isolation <strong>de</strong>s seuls murs est peu efficace. La pose préalable<br />

<strong>de</strong> châssis isolants est indispensable (voir le gui<strong>de</strong> consacré aux châssis).<br />

• Comme le coût <strong>de</strong>s travaux d’isolation n’est pas négligeable, il faut<br />

vérifier combien d’années seront nécessaires pour amortir l’investissement<br />

: les gains en termes <strong>de</strong> consommation <strong>et</strong> <strong>de</strong> réduction ne sont en<br />

eff<strong>et</strong> pas toujours aussi importants que ce qui avait été imaginé.<br />

Avant Après<br />

En r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong> l’alignement, l’isolation peut se faire par l’extérieur.<br />

Moyennant autorisation, le nouveau parement conserve une qualité<br />

architecturale à la faça<strong>de</strong>.<br />

Pour préserver la qualité <strong>de</strong>s<br />

décors, seule la faça<strong>de</strong> latérale<br />

est isolée.<br />

09 55<br />

Même sans isolation <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> avant, une isolation <strong>de</strong> la<br />

toiture, <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> arrière <strong>et</strong> <strong>de</strong>s éventuels pignons mitoyens<br />

perm<strong>et</strong> déjà une n<strong>et</strong>te amélioration <strong>de</strong> l’efficacité<br />

thermique <strong>de</strong>s constructions.<br />

• Dans <strong>de</strong> nombreuses rues où les faça<strong>de</strong>s ont été construites « sur<br />

l’alignement », c’est-à-dire le long du trottoir, il n’est pas possible <strong>de</strong><br />

débor<strong>de</strong>r sur l’espace public. L’isolation par l’extérieur en saillie n’y<br />

sera jamais autorisée sur une hauteur <strong>de</strong> 2,5 mètres au-<strong>de</strong>ssus du niveau<br />

du sol. Une solution est dans ce cas l’isolation par l’intérieur <strong>de</strong>s<br />

pièces (voir page 57).<br />

• L’isolation extérieure est en outre déconseillée sur les faça<strong>de</strong>s présentant<br />

un décor particulier <strong>et</strong> dont l’intérêt architectural disparaîtrait<br />

avec la pose <strong>de</strong> couche d’isolants. Sont par exemple visés les parements<br />

qui combinent <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> différentes couleurs <strong>et</strong> textures,<br />

<strong>de</strong>s pierres taillées, <strong>de</strong>s décors moulurés, <strong>de</strong>s céramiques… L’isolation<br />

par l’intérieur constitue ici aussi la meilleure solution.<br />

• La cohérence doit aussi être appréciée à l’échelle du contexte <strong>de</strong> la<br />

rue : il est par exemple délicat d’isoler une faça<strong>de</strong> quand toutes ses<br />

voisines affichent <strong>de</strong>s briques traditionnelles.<br />

L’isolation <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> par<br />

l’intérieur n’est pas visible<br />

<strong>de</strong>puis la rue.<br />

Une démarche intelligente : les faça<strong>de</strong>s arrière <strong>et</strong> latérales sont<br />

isolées par l’extérieur, tandis que la faça<strong>de</strong> avant est isolée par<br />

l’intérieur pour conserver ses parements originels.<br />

Avant Après<br />

Avec la disparition <strong>de</strong> tous ses décors, la faça<strong>de</strong> a perdu tout<br />

intérêt architectural.<br />

L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s sur cour<br />

ou jardin (zone <strong>de</strong> recul) peut<br />

faire l’obj<strong>et</strong> d’une autorisation.


L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s par l’extérieur<br />

L’isolation par l’extérieur est envisageable si elle respecte l’alignement <strong>et</strong><br />

ne débor<strong>de</strong> pas sur le domaine public. C<strong>et</strong>te solution est déconseillée pour<br />

les faça<strong>de</strong>s présentant un intérêt architectural (matériaux <strong>de</strong> parement <strong>de</strong><br />

qualité, décors particuliers).<br />

• L’efficacité <strong>de</strong> l’isolation varie selon la nature <strong>de</strong> l’isolant <strong>et</strong> l’épaisseur<br />

<strong>de</strong> la couche. La gamme <strong>de</strong>s matériaux est très large : d’origine minérale,<br />

végétale, animale, synthétique… Plusieurs techniques <strong>de</strong> pose<br />

peuvent également être distinguées : plaques collées sur le mur, matière<br />

proj<strong>et</strong>ée dans un caisson, panneaux montés dans une structure… Dans ce<br />

<strong>de</strong>rnier cas, les ossatures métalliques sont déconseillées, car elles créent<br />

<strong>de</strong>s ponts thermiques.<br />

• La qualité <strong>de</strong> l’isolation dépend aussi <strong>de</strong> sa continuité sur toute la surface<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> sa bonne étanchéité à l’air. Il convient donc d’être particulièrement<br />

attentif aux différentes jonctions <strong>et</strong> au traitement <strong>de</strong>s pourtours<br />

: r<strong>et</strong>ours <strong>de</strong>s baies, soubassements, éléments en encorbellement…<br />

• Un revêtement extérieur étanche doit empêcher l’infiltration d’eau <strong>de</strong><br />

pluie, qui pourrait endommager les matériaux isolants <strong>et</strong> anéantir l’efficacité<br />

<strong>de</strong> l’isolation. Deux gran<strong>de</strong>s options sont possibles : l’enduit sur<br />

panneaux d’isolant ou bien le bardage fixé sur structure (bois, ardoises,<br />

plaques <strong>de</strong> carreaux <strong>de</strong> terre cuite, plaques <strong>de</strong> métal, panneaux stratifiés<br />

compacts…). Le choix doit être posé en fonction <strong>de</strong> la technique d’isolation<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aspect final visé : textures <strong>et</strong> couleurs doivent être en harmonie<br />

avec le style du bâtiment <strong>et</strong> les tonalités <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s voisines. L’exposition<br />

<strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> peut également être prise en compte, car certaines matières<br />

« vieillissent » mieux que d’autres. Pour les faça<strong>de</strong>s exposées au sud, un<br />

revêtement limitant l’absorption <strong>de</strong>s rayons solaires réduit les phénomènes<br />

<strong>de</strong> surchauffe.<br />

Attention ! une forte isolation <strong>de</strong> l’enveloppe <strong>de</strong> l’habitation implique<br />

<strong>de</strong> prévoir conjointement un système <strong>de</strong> ventilation mécanique<br />

pour éviter les problèmes <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation, les moisissures<br />

<strong>et</strong> l’accumulation <strong>de</strong>s polluants dans les pièces.<br />

Des plaques d’isolant sont en<br />

cours d’installation sur une<br />

faça<strong>de</strong> arrière.<br />

Les matériaux <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> l’isolation modifient l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> (panneaux stratifiés, carreaux<br />

<strong>de</strong> céramique, bardage en bois…). Une autorisation urbanistique est donc nécessaire.<br />

09 57<br />

Attention ! Comme l’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s par l’extérieur<br />

modifie l’aspect <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s, elle doit faire l’obj<strong>et</strong> d’une autorisation<br />

urbanistique.<br />

• Il est parfois possible <strong>de</strong> reproduire l’aspect initial au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la<br />

couche d’isolation, en remontant par exemple un nouveau parement en<br />

brique ou un nouvel enduit mouluré i<strong>de</strong>ntique à l’état initial.<br />

Avant Après<br />

Après la pose <strong>de</strong> l’isolation par l’extérieur, l’enduit <strong>de</strong> parement<br />

mouluré d’origine a été restitué à l’i<strong>de</strong>ntique.<br />

Un parement en briques peut<br />

être monté à l’extérieur d’un<br />

mur <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> isolé.


L’isolation <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s par l’intérieur<br />

Comme elle ne modifie pas l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, l’isolation par l’intérieur<br />

<strong>de</strong>s pièces ne nécessite pas d’autorisation. Elle s’impose lorsqu’il<br />

n’est pas possible d’isoler par l’extérieur ou lorsqu’il est souhaitable <strong>de</strong><br />

conserver un décor intéressant.<br />

• Comme dans le cas <strong>de</strong> l’isolation par l’extérieur, différentes solutions<br />

sont envisageables : panneaux isolants collés (si le mur est sain <strong>et</strong> plat),<br />

pose sur une structure (qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> corriger l’irrégularité d’un mur),<br />

isolation <strong>de</strong>rrière une contre-cloison maçonnée, remplissage <strong>de</strong> caissons…<br />

Le choix du type d’isolant dépend quant à lui <strong>de</strong>s performances<br />

visées <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’épaisseur disponible. A nouveau, le conseil <strong>de</strong> spécialistes<br />

éclaire les choix.<br />

• L’isolation par l’intérieur exige certaines précautions. Le mur doit être<br />

en bon état (absence <strong>de</strong> fissures), sec <strong>et</strong> protégé contre la pénétration<br />

d’eau <strong>de</strong> pluie ou les remontées capillaires. Un mur isolé par l’intérieur<br />

est en eff<strong>et</strong> plus froid : il sèche très lentement s’il est humi<strong>de</strong>, ce qui favorise<br />

sa dégradation en cas <strong>de</strong> gel.<br />

• L’isolation doit être conçue pour éviter les ponts thermiques, soit ces<br />

zones plus froi<strong>de</strong>s dans l’enveloppe du bâtiment qui sont une source <strong>de</strong><br />

con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> surface. A la jonction entre les planchers <strong>et</strong> les murs,<br />

il est donc souvent nécessaire <strong>de</strong> prolonger l’isolation au niveau du sol,<br />

<strong>de</strong>s plafonds <strong>et</strong> <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> refend sur une profon<strong>de</strong>ur d’au moins 50 à<br />

60 cm. Pour une continuité <strong>de</strong> l’étanchéité à l’air, l’isolant doit par ailleurs<br />

toucher le contour <strong>de</strong>s baies <strong>et</strong> recouvrir les dormants <strong>de</strong>s châssis.<br />

• Si l’isolant est perméable à la vapeur (laine minérale par exemple),<br />

il doit être précédé côté intérieur d’un pare-vapeur pour éviter les<br />

con<strong>de</strong>nsations internes. L’étanchéité doit être parfaite : ban<strong>de</strong>s adhésives,<br />

mastic…<br />

• Il faut être attentif à l’exposition au gel <strong>de</strong>s canalisations encastrées, qui<br />

ne seront plus réchauffées par l’intérieur. Il faut donc déplacer le tuyau<br />

hors du mur ou introduire <strong>de</strong> l’isolant <strong>de</strong>rrière. De manière générale, tous<br />

les percements pour le passage <strong>de</strong>s éventuels tuyaux <strong>et</strong> gaines doivent<br />

être conçus pour maintenir l’isolation.<br />

Les caissons contenant l’isolation<br />

sont placés à l’intérieur<br />

<strong>de</strong>s pièces.<br />

La membrane en plastique assure un rôle <strong>de</strong> pare-vapeur pour éviter<br />

la pénétration <strong>de</strong> l’humidité <strong>de</strong> la pièce dans les couches d’isolant.<br />

Le caisson d’isolation a prévu un r<strong>et</strong>our contre le plafond sur<br />

une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong> centimètres.<br />

Les pièces du rez-<strong>de</strong>-chaussée<br />

peuvent être isolées par le sol.<br />

09 59<br />

Dans <strong>de</strong> nombreuses constructions du milieu du 20 e siècle, un<br />

espace vi<strong>de</strong> appelé coulisse se trouve entre le mur porteur <strong>et</strong><br />

la maçonnerie <strong>de</strong> parement. Dans ce cas, la solution peut être<br />

d’y injecter un isolant : ni l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong>, ni celui <strong>de</strong><br />

l’intérieur <strong>de</strong>s pièces ne sera alors modifié.<br />

L’isolation recouvre le dormant<br />

du châssis <strong>de</strong> fenêtre.<br />

Il n’est pas toujours pertinent d’isoler les faça<strong>de</strong>s anciennes où la<br />

proportion <strong>de</strong> fenêtres est importante.


Comment trouver les entreprises spécialisées ? Comment dialoguer avec les entreprises spécialisées ?<br />

• Certaines solutions techniques <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage ou <strong>de</strong> remise en peinture<br />

simples peuvent être appliquées par les propriétaires. Attention toutefois<br />

à bien adopter toutes les mesures <strong>de</strong> sécurité requises en cas <strong>de</strong><br />

travail en hauteur : stabilisation <strong>de</strong> l’échelle ou <strong>de</strong> l’échafaudage,<br />

sécurisation <strong>de</strong> l’attache <strong>de</strong> la personne qui n<strong>et</strong>toie, habits <strong>et</strong> lun<strong>et</strong>tes <strong>de</strong><br />

protection contre les éclaboussures, bâches pour éviter les projections<br />

vers les bâtiments voisins…<br />

Beaucoup <strong>de</strong> solutions plus techniques nécessitent toutefois<br />

un savoir-faire particulier ou l’utilisation <strong>de</strong> produits délicats.<br />

Il convient dans ce cas <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s entreprises<br />

spécialisées. L’investissement sera plus judicieux que <strong>de</strong> tenter<br />

d’effectuer les travaux par soi-même, sans garantie d’un<br />

résultat <strong>de</strong> qualité.<br />

• Pour trouver <strong>de</strong>s professionnels compétents, le bouche-à-oreille est<br />

souvent <strong>de</strong> bon conseil. Certaines <strong>de</strong> vos connaissances ont probablement<br />

fait exécuter <strong>de</strong>s travaux similaires <strong>et</strong> peuvent vous faire part <strong>de</strong><br />

leur expérience.<br />

• Une autre piste est <strong>de</strong> repérer <strong>de</strong>s bâtiments où ont été exécutés <strong>de</strong>s<br />

travaux similaires à ceux envisagés pour votre bâtiment. Si le résultat<br />

paraît réussi, vous pouvez <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r les coordonnées <strong>de</strong>s entreprises<br />

aux propriétaires.<br />

• Pour les domaines <strong>de</strong> restauration plus pointus, il existe <strong>de</strong>s répertoires<br />

où les coordonnées <strong>de</strong>s entreprises sont rangées par catégories<br />

<strong>de</strong> travaux :<br />

Union <strong>de</strong>s artisans du patrimoine<br />

www.union<strong>de</strong>sartisansdupatrimoine.be<br />

Répertoire <strong>de</strong>s métiers du patrimoine architectural<br />

www.patrimoine-m<strong>et</strong>iers.be<br />

• Certains travaux peuvent impliquer <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s complexes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

choix techniques pointus. Si vous avez peur <strong>de</strong> ne pas comprendre les<br />

propositions <strong>de</strong>s entrepreneurs, n’hésitez pas à chercher <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>,<br />

par exemple en <strong>de</strong>mandant l’avis <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> votre entourage<br />

plus compétentes. Les conseils d’un architecte spécialisé sont aussi<br />

toujours utiles.<br />

• Toute proposition doit reposer sur un diagnostic préalable précis :<br />

quelle est la nature <strong>de</strong>s matériaux ? Quand ont-ils été mis en œuvre ?<br />

Quelles sont les pathologies à traiter ? Est-on sûr <strong>de</strong> n’avoir omis aucun<br />

défaut ? Il sera parfois nécessaire d’utiliser une échelle ou une nacelle<br />

pour avoir accès aux parties à inspecter situées en hauteur.<br />

• Quand les différents problèmes ont été i<strong>de</strong>ntifiés, l’entrepreneur doit<br />

pouvoir expliquer les différentes options d’intervention possibles, en<br />

exposant leurs avantages <strong>et</strong> inconvénients. Un vrai dialogue doit s’établir<br />

: n’hésitez pas à éliminer une entreprise qui ne vous accor<strong>de</strong>rait pas<br />

un minimum <strong>de</strong> temps d’écoute.<br />

• Il ne faut pas se précipiter sur la première proposition reçue, au risque<br />

<strong>de</strong> faire un mauvais choix. Il est conseillé <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’avis <strong>de</strong> plusieurs<br />

entreprises ou <strong>de</strong> plusieurs spécialistes avant <strong>de</strong> prendre une<br />

décision. Leurs analyses <strong>et</strong> les différentes solutions proposées peuvent<br />

ainsi être confrontées. Un nombre minimum <strong>de</strong> trois <strong>de</strong>vis différents<br />

est généralement conseillé.<br />

• Plusieurs paramètres perm<strong>et</strong>tent d’évaluer la compétence <strong>et</strong> le sérieux<br />

<strong>de</strong> l’entreprise : donne-t-elle <strong>de</strong>s réponses à vos questions ? Les<br />

informations communiquées sont-elles claires <strong>et</strong> précises ? Le <strong>de</strong>vis<br />

est-il détaillé <strong>et</strong> compl<strong>et</strong> ?<br />

• Il faut se méfier <strong>de</strong> certaines entreprises généralistes qui affirment<br />

pouvoir exécuter le travail alors qu’elles ne disposent pas <strong>de</strong>s compétences<br />

en interne. Si vous visez <strong>de</strong>s travaux précis, il faut faire appel à<br />

<strong>de</strong>s entreprises spécialisées dans ce domaine. Si une entreprise prévoit<br />

l’engagement <strong>de</strong> sous-traitants pour certains travaux, cela doit vous<br />

être renseigné dès le départ.<br />

09 61


Le n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong>s tags<br />

Sauf accord écrit du propriétaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège, le tagage <strong>et</strong> le<br />

graffitage sont strictement interdits en tous lieux sur la voie publique,<br />

ainsi que sur le domaine privé visible <strong>de</strong>puis la voie publique. Les contrevenants<br />

s’exposent à une amen<strong>de</strong> administrative <strong>de</strong> 200 €, qui peut être<br />

portée à 250 € en cas <strong>de</strong> récidive.<br />

• Les graffitis dégra<strong>de</strong>nt le cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> notre Ville. Ils engendrent un<br />

sentiment d’insécurité <strong>et</strong> <strong>de</strong> malpropr<strong>et</strong>é. Tout propriétaire d’un bien<br />

immobilier visible <strong>de</strong>puis la voie publique est donc tenu <strong>de</strong> le maintenir<br />

dans un état exempt <strong>de</strong> tout tag, graffiti ou inscription quelconque. Les<br />

propriétaires dont la faça<strong>de</strong> vient d’être taguée ont donc l’obligation <strong>de</strong><br />

les faire enlever (voir le règlement <strong>de</strong> police <strong>de</strong> la Ville).<br />

• Vous pouvez procé<strong>de</strong>r vous-même au n<strong>et</strong>toyage, dans un laps <strong>de</strong> temps<br />

déterminé, ou bien faire appel à une entreprise <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage <strong>de</strong> votre<br />

choix, à vos propres frais. Attention dans ce cas à choisir la métho<strong>de</strong> adéquate<br />

en fonction <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s peintures, mais aussi <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s matériaux<br />

<strong>de</strong> parement qu’il s’agit <strong>de</strong> ne pas abîmer.<br />

• Les propriétaires ont aussi la possibilité <strong>de</strong> faire appel à la briga<strong>de</strong><br />

anti-tag du Service <strong>de</strong> la propr<strong>et</strong>é publique. Celle-ci utilise plusieurs<br />

techniques dépendant <strong>de</strong> la nature du support souillé, allant<br />

du n<strong>et</strong>toyage chimique à l’hydrosablage, en passant par la pose d’une<br />

couche <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> recouvrement. Ce service proposé par la Ville est<br />

entièrement gratuit pour les particuliers. L’intervention est exécutée<br />

dans les meilleurs délais en fonction <strong>de</strong>s conditions climatiques.<br />

• La prévention contre les tags peut aussi passer par l’application <strong>de</strong><br />

couches <strong>de</strong> protection « anti-tag », qui faciliteront leur enlèvement.<br />

Vous désirez faire appel à la briga<strong>de</strong> anti-tag <strong>de</strong> la Ville ?<br />

Il suffit <strong>de</strong> compléter le fichier pdf « document <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> d’autorisation d’intervention », qui reprend en outre le<br />

règlement <strong>de</strong> police relatif aux tagages <strong>et</strong> graffitages. Ce<br />

document est téléchargeable sur : www.liege.be. Il est également<br />

disponible à l’Échevinat <strong>de</strong> la propr<strong>et</strong>é publique (En<br />

Féronstrée n° 86 à 4000 Liège – Tél. 04 221 88 91).<br />

Il faut faire enlever le tag,<br />

sous peine <strong>de</strong> sanctions.<br />

Sur certains matériaux, l’enlèvement <strong>de</strong>s peintures indésirables peut<br />

s’effectuer à l’ai<strong>de</strong> d’un chiffon imbibé.<br />

Ces exemples d’œuvres <strong>de</strong> « stre<strong>et</strong> art » ont fait l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

autorisation.<br />

L’enlèvement du tag s’effectue<br />

ici par projection d’eau<br />

sous pression.<br />

09 63<br />

Pour d’autres questions sur ce suj<strong>et</strong>, vous pouvez contacter le<br />

service « Accueil Liège Propr<strong>et</strong>é » au 04 222 44 22.<br />

Un vernis antitag peut être<br />

appliqué après traitement.<br />

La briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Ville est en train <strong>de</strong> supprimer <strong>de</strong>s tags par<br />

remise en peinture <strong>de</strong> l’enduit.


Les autorisations<br />

Les conseils techniques<br />

• Les travaux d’entr<strong>et</strong>ien qui ne modifient pas l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong><br />

ne nécessitent pas d’autorisation urbanistique : n<strong>et</strong>toyage, remise en<br />

peinture avec la même couleur, réparation d’éléments abîmés, remplacement<br />

<strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> décor à l’i<strong>de</strong>ntique…<br />

• Par contre, les actes <strong>et</strong> travaux qui modifient l’aspect <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong><br />

doivent faire l’obj<strong>et</strong> d’une autorisation préalable. Il s’agit par<br />

exemple <strong>de</strong> la pose d’un parement d’une autre nature (remontage d’un<br />

parement avec <strong>de</strong>s briques différentes), <strong>de</strong> l’application d’une peinture<br />

dont la teinte n’est pas i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> départ, <strong>de</strong> la suppression<br />

d’éléments <strong>de</strong> décor…<br />

• Beaucoup <strong>de</strong> travaux d’entr<strong>et</strong>ien nécessitent <strong>de</strong> poser le bon choix.<br />

Les conseils d’un architecte expérimenté dans la <strong>rénovation</strong> du bâti<br />

peuvent donc s’avérer utiles pour garantir la réalisation d’un travail<br />

précautionneux.<br />

• Le Centre Scientifique <strong>et</strong> Technique <strong>de</strong> la Construction (CTSC) a<br />

réalisé <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s, dont les résultats sont mis à disposition<br />

sur le site intern<strong>et</strong> : www.cstc.be.<br />

Service <strong>de</strong> permis d’urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège<br />

Adresse : La Batte n° 10<br />

Les heures d’ouvertures <strong>et</strong> les numéros <strong>de</strong> téléphone<br />

sont communiqués sur le site Intern<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Ville :<br />

www.liege.be. Les mots-clés pour la recherche sont<br />

« urbanisme » <strong>et</strong> « service <strong>de</strong>s permis ».<br />

09 65<br />

• En cas d’utilisation d’un échafaudage ou d’autres installations <strong>de</strong><br />

chantier à placer sur la rue ou le trottoir, une autorisation d’occupation<br />

<strong>de</strong> la voirie doit être obtenue au préalable auprès <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police<br />

: www.policeliege.be.<br />

Attention ! Si le bâtiment est classé, toute intervention,<br />

même d’entr<strong>et</strong>ien, nécessite une autorisation spécifique <strong>et</strong> la<br />

consultation <strong>de</strong>s services spécialisés <strong>de</strong> la Ville <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Région<br />

wallonne.<br />

Éditeur responsable :<br />

Échevinat <strong>de</strong> la Culture <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège - En Féronstrée<br />

n° 92 à 4000 Liège - echevin.hupkens@liege.be<br />

Rédaction, mise en page <strong>et</strong> crédits photographiques :<br />

Département <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège - Service <strong>de</strong> l’Aménagement<br />

- La Batte n° 10 à 4000 Liège - urbanisme@liege.be<br />

Édition : septembre 2017<br />

Impression : CIM - Ville <strong>de</strong> Liège<br />

Crédits photographiques :<br />

Département <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège, à l’exception <strong>de</strong> ©Google<br />

Stre<strong>et</strong>View (p. 45, photo 6) - ©Baptiste Mottard (p.51, photos 1, 2, 3 <strong>et</strong> 4) -<br />

©Lucas Lugen (p.37, photo 5) - ©Service du Logement <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège<br />

(p.59, photo 1 <strong>et</strong> 3) - ©Geoffrey Calcagnini (couverture, photo 2) - ©Échevinat<br />

<strong>de</strong> l’Environnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Vie sociale <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège (dos <strong>de</strong> couverture,<br />

photo 1).


Notes<br />

09 67


Éditeur responsable : Échevinat <strong>de</strong> la Culture <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Liège<br />

En Féronstrée n° 92 à 4000 Liège

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