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SPECTRUM #4 2017

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CRITIQUE<br />

La liberté à 20 ans<br />

La liberté, mais qu’est-ce donc ? Cette question taraude<br />

nos protagonistes tout au long du roman. Ces<br />

derniers sont un groupe de jeunes, originaires d’une<br />

petite ville des Etats-Unis, Providence, prise au<br />

piège entre le démantèlement des usines et la bourgeoisie<br />

des beaux quartiers. Ces adolescents ne se<br />

sentent à leur place nulle part: pas à la maison, pas<br />

à l’école et surtout pas d’où ils viennent. Rejetés par<br />

la société, ils ne pensent qu’à une chose, partir loin.<br />

C’est un peu par hasard qu’ils découvrent les joies de<br />

rouler en moto et de vivre en bande, bande qui devient<br />

au fil des kilomètres un MC, un « moto club ».<br />

Même si l’histoire de ces jeunes voyous semble très<br />

éloignée de notre quotidien d’étudiants, leur questionnement<br />

face à la vie, l’amour, la drogue, la société<br />

et l’amitié a vite fait de nous charmer. Le style<br />

d’écriture qu’adopte Loevenbruck y joue également<br />

un rôle. Le langage familier qu’il utilise est poussé à<br />

son paroxysme, parfois même de manière agaçante.<br />

Mais c’est le propre de cette intrigue; celle-ci serait<br />

bien moins captivante si les mots employés étaient<br />

tendres. Si le nombre de pages peut décourager, le<br />

livre se lit facilement et son lecteur tenu en haleine<br />

en redemande après chaque chapitre. Entre rires et<br />

larmes, le lecteur se voit transporter par un « emotional<br />

roller-coaster » et n’en ressort pas indemne.<br />

BRUELHART<br />

JULIE<br />

Nous rêvions juste de<br />

liberté, Henri Loevenbruck<br />

Type d’œuvre : Livre<br />

Nombre de pages : 423<br />

Villains Queens of the Stone Age :<br />

encore un sans faute<br />

Ça y est, le grand retour de la bande à Josh Homme a<br />

enfin sonné, et Villains, 7 ème album du groupe, tient<br />

toutes ses promesses. A mi-chemin entre l’électro et<br />

le stoner, on y retrouve des sonorités proches d’Era<br />

Vulgaris, sorti pourtant 10 ans plus tôt. Les montées<br />

aiguës en fin de phrase qui caractérisent d’habitude<br />

la ligne vocale sont moins présentes. La batterie<br />

moins mise en avant que dans les précédentes galettes,<br />

lorsque Joey Castillo, remplacé en 2013 par<br />

Jon Theodore, tapait sur ses fûts comme si sa vie<br />

en dépendait. Ce changement illustre parfaitement<br />

la direction que prend le groupe : on troque les<br />

parties planantes, lourdes et poussives, qui étaient<br />

d’ailleurs la marque de fabrique jusqu’à Lullabies<br />

to Paralyse (2005), pour d’autres plus dansantes.<br />

Si quelque chose n’a par contre pas changé, ce sont<br />

bien les riffs ravageurs et sexy d’un Josh Homme décidément<br />

au sommet de son art depuis quelques années.<br />

Quand certains voyaient la présence de Mark<br />

Ronson derrière la table de mix comme une menace<br />

pour l’identité musicale des californiens, ça ne l’a<br />

été en rien. Le producteur de Lady Gaga et Bruno<br />

Mars (entre autres) a apporté une touche pop et une<br />

certaine accessibilité au disque sans pour autant dénaturer<br />

le noyau qui a fait le succès des américains.<br />

Une volonté qu’avait déjà le leader en 2013 lorsqu’est<br />

sorti …like Clockwork. Queens of the Stone Age est<br />

un groupe aux multiples facettes et qui a eu depuis<br />

le premier album sorti en 98 une évolution flagrante<br />

et cohérente avec son temps. Si vous aimez vous<br />

dandiner, ne passez pas à côté !<br />

LUMIGNON<br />

EVAN<br />

Villains de Queens<br />

of the Stone Age<br />

Type d’œuvre : CD<br />

L'amour sans âge<br />

Harold a 20 ans. Issu d'un milieu aisé, il n'éprouve<br />

qu'ennui pour les choses que sa condition implique.<br />

Sa mère, aristocrate de la vieille école n'en démord<br />

pourtant pas : un jeune homme de son rang doit se<br />

marier. Lui, trouve cependant une parade pour se<br />

débarrasser de chaque nouvelle prétendante choisie<br />

par l'instance maternelle : il met en scène son<br />

suicide. Cela fonctionne et les pauvres femmes<br />

prennent leurs jambes à leur cou. Satisfait pendant<br />

un court instant, Harold semble se morfondre toujours<br />

autant. Il s'en va donc assister aux funérailles<br />

de multiples inconnus. C'est dans ce cadre inhabituel<br />

qu'il fait la rencontre de Maude de 59 ans son<br />

aînée. Elle, vieille dame haute en couleurs et fantasque,<br />

lui redonne goût à la vie et lui fait connaître<br />

ses premiers émois amoureux. Ce film datant des<br />

années 70 a d'abord créé un énorme scandale à sa<br />

sortie, pour cause : la différence d'âge entre les deux<br />

amants jugée indécente et ses multiples critiques<br />

envers la religion, la police et les bonnes mœurs.<br />

Désormais ce chef-d’œuvre d'humour noir fait partie<br />

des incontournables et son scénario novateur<br />

permet à tout spectateur de passer un moment réjouissant.<br />

Bien qu'il ait désormais plus de trente ans,<br />

sa satire de la société raisonne toujours très justement<br />

et l'on se rend compte que le monde met du<br />

temps à changer. Et s'il vous faut une raison de plus,<br />

la bande son est exclusivement composée de morceaux<br />

du génial Cat Stevens, chanteur de la célèbre<br />

chanson « Wild World ».<br />

NSENGIMANA<br />

JODIE<br />

Harold et Maude<br />

de Hal Ashby<br />

Type d’œuvre : Film<br />

Durée: 1h31<br />

22 4 / <strong>2017</strong>

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