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University Project | Long Report

Report on my work on a set of advertising shooting and on the shooting of a documentary | With Sancy Studios | UDA

Report on my work on a set of advertising shooting and on the shooting of a documentary | With Sancy Studios | UDA

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Institut Universitaire de Technologie d’Aubière<br />

Antenne du Puy-en-Velay<br />

JAFFEUX<br />

Rapport de Stage<br />

Pierre<br />

Fouillat 63810 Cros<br />

La<br />

Dernière<br />

Marche<br />

and<br />

NEXT ?<br />

Métiers du Multimédia<br />

et de l’Internet - MMI<br />

compte rendu de stage long en entreprise<br />

Avril - Juillet 2015<br />

2 ème Année


REMERCIEMENTS<br />

Tout au long de notre existence, nous sommes constamment confrontés à des<br />

choix. Pour certains, le parcours de la vie se nourrit de hasards alors que pour<br />

d’autres, il suit un chemin invisible.<br />

Les rencontres débouchent parfois sur des relations éphémères, quand<br />

d’autres atteignent des strates plus durables.<br />

La finalité réside dans le fait de pouvoir trouver un épanouissement personnel<br />

et professionnel, un équilibre qui donne à notre vie un sens, un but.<br />

Merci à toi Pierre, d’avoir été sur ma route. Ta philosophie m’a conforté dans<br />

ma direction. Ton état d’esprit m’a donné confiance en moi. Ta soif de partage<br />

m’a offert des outils concrets pour progresser.<br />

Merci à toi Alexandra, d’avoir été mon binôme sur cette aventure. À la fois<br />

complémentaire et sur la même longueur d’onde, ta personnalité et tes capacités<br />

«so british» nous ont fait vivre des moments épiques. Merci d’avoir supporté (et<br />

ri) à mes blagues.<br />

Merci à toi Simon, le globe-trotter australien. Sans toi, je n’aurais pu faire ce<br />

fabuleux voyage. Trouve ta voie, tu es une personne humaine et même au-delà .<br />

Peace, Love and Happyness my brother.<br />

Merci à toutes les personnes qui m’ont hébergé, nourri, lors de notre périple<br />

européen, avec comme seule intention le partage d’une tranche de vie.<br />

Merci à l’équipe du Studio de m’avoir accueilli lors des tournages des publicités,<br />

et d’avoir toujours été bienveillante.<br />

Merci à Diane et à la tribu Melon.<br />

Merci à Victor pour le bonus d’après stage.<br />

Merci aux membres de l’équipe pédagogique (et du secrétariat) de l’IUT qui<br />

m’ont témoigné leur intérêt et leur soutien durant mon parcours.<br />

Merci à ma famille qui a su s’adapter à mon absence.<br />

Merci à Cat pour la correction.


TABLE DES MATIÈRES<br />

INTRODUCTION 04<br />

PARTIE1: L’ENTREPRISE SANCY PRODUCTION 05<br />

INFORMATION SUR L’ENTREPRISE 06<br />

Historique 06<br />

Le statut 06<br />

Environnement 06<br />

Développement 07<br />

Organisation 07<br />

PARTIE2: ÉTUDE GÉNÉRALE 09<br />

LA PUB: AVANT LE TOURNAGE (Volvic-Nestlé) 10<br />

Recherche de projet 10<br />

Le story-board 10<br />

Les confcall 10-11<br />

Les notes d’intentions 12<br />

Avant de partir ... 12<br />

LE DOCUMENTAIRE: AVANT DE PRENDRE LA ROUTE 13<br />

Naissance du projet 13<br />

Simon 13<br />

Fouillat 13<br />

Partition à huit mains 14<br />

Les questionnements 14-15<br />

Le parcours 16<br />

PARTIE3: ÉTUDE TECHNIQUE 17<br />

LA PUB: SILENCE PLATEAU 18<br />

L’installation: un moment clé 18<br />

Déploiement 18<br />

Préparation SFX et stylisme 19<br />

Tournage 20<br />

Packshot 20<br />

LE DOCUMENTAIRE: ON THE ROAD 21<br />

Un coffre plein 21<br />

La route en plans 22<br />

Simon à travers les rencontres 23<br />

On the road again? 23<br />

CONCLUSION 25<br />

ANNEXES 26<br />

Annexe 1 Note d’intention 27-28<br />

Annexe 2 Tournage Volvic - Nestlé 29-30<br />

Annexe 3 Tournage Europe 31-32


INTRODUCTION<br />

Le stage de 2ème année en DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet revêt une importance<br />

toute particulière. De part sa durée,10 semaines, mais aussi par les responsabilités que nous<br />

pouvons (devons) avoir, il va nous ancrer un peu plus profondément dans notre futur métier. Il<br />

s’agit donc de choisir un domaine en adéquation avec nos aspirations pour perfectionner et<br />

aiguiser nos compétences.<br />

Je me suis trouvé à la croisée de deux chemins. L’une pouvant me mener à nouveau chez<br />

Pierre Barougier et Sancy Productions, lieu de mon stage de première année, l’autre m’ouvrant<br />

les portes de New York. Alors il a bien fallu peser le pour et le contre de chaque voie.<br />

Après avoir analysé tous les éléments, ma décision s’est portée sur un retour en Auvergne.<br />

Mais il était inconcevable pour moi de faire un bis répétita de ma première expérience. Il<br />

me fallait un projet de plus grande envergure pour que je puisse apprendre d’autres choses,<br />

renouveler mon regard. Pierre a su faire pencher la balance en sa faveur en me proposant de<br />

participer à un documentaire qui allait me lancer sur les routes européennes. Mon stage s’est<br />

déroulé du 27 avril au 05 juillet 2015.<br />

Mon développement s’organisera autour de trois axes. Tout d’abord, je reprendrai les<br />

informations concernant Sancy Productions, avec toutes les données qui donneront une<br />

vision détaillée de l’entreprise.<br />

Dans un second mouvement, je procéderai à l’étude générale en me basant sur deux<br />

de mes missions principales, à savoir le tournage de deux publicités (Volvic et Nestlé) et le<br />

documentaire. Je décrirai ici tous les éléments préparatoires au tournage. Enfin, mon étude<br />

technique permettra de vivre les deux types de tournage.<br />

Mon rôle sera explicité indifféremment dans les deux études, chacune imposant des actions<br />

de ma part. Parallèlement, tout en restant objectif, j’analyserai l’incidence de ma participation<br />

aux différentes étapes. J’avancerai mon analyse de manière chronologique.<br />

Dernière marche avant la validation de mon diplôme, ce stage est aussi et surtout un test<br />

grandeur nature en vue de mon grand saut dans le monde professionnel. Wait and see ...<br />

04


PARTIE 1<br />

L’ENTREPRISE<br />

SANCY<br />

PRODUCTIONS<br />

05


INFORMATION SUR L’ENTREPRISE<br />

Historique<br />

Pierre Barougier crée Sancy Productions en 2011. Avec l’acquisition d’une caméra à haute<br />

vitesse, la Panavision Phantom Flex, il réunit autour de lui une équipe restreinte et polyvalente<br />

de techniciens, connus en amont du studio, notamment sur la réalisation de documentaires.<br />

Sancy devient donc un acteur majeur dans le tournage spécialisé du table-top mobile, du<br />

slow motion et de la macro, essentiellement dans la publicité culinaire.<br />

Statut<br />

Sancy Productions est une société anonyme à responsabilité limitée (SARL).<br />

Pierre Barougier est le chef d’entreprise. Delphine Pesty est sa collaboratrice principale,<br />

productrice, avec une grande partie administrative.<br />

Diane Giraud est en CDI à temps partiel et s’occupe aussi d’une partie comptabilité en lien<br />

avec un cabinet comptable.<br />

Viennent ensuite les membres de l’équipe qui sont engagés pour des tournages précis et<br />

ont donc des contrats à durée déterminée. Ils ont soit le statut d’intermittent du spectacle, soit<br />

celui d’auto-entrepreneur. Leur rôle est permutable et la polyvalence est le maître mot.<br />

Julien est le nouveau régisseur. Son arrivée fait suite à l’achat d’un camion poids lourd<br />

qui permet de transporter l’intégralité du matériel. La plupart du temps, les rôles sont définis<br />

ainsi: Thomas est assistant réalisateur, Jacques est ingénieur robot et SFX, Cloé pilote la<br />

caméra, Philippe aux lumières, Franck au stylisme culinaire, Maxime au montage, et Pierre est<br />

réalisateur.<br />

Environnement<br />

Sancy Productions a récemment abandonné ses locaux de stockage de La Tour d’Auvergne<br />

au profit d’un autre. Plus grand et avec un coût moindre, il est loué en partenariat avec<br />

un membre de l’équipe, Franck, qui est également restaurateur. À terme, cet ancien hôtel<br />

restaurant devrait retrouver son activité originelle et accueillir un studio.<br />

Au niveau de la concurrence, il faut distinguer celle des studios de productions similaires,<br />

et celle des réalisateurs.<br />

Ainsi, les studios sont essentiellement basés à l’étranger:<br />

• 360 fx en Italie qui propose le même type de prestation : studio avec matériel, équipe<br />

spécialisée dans le food.<br />

• Barney Fisher en Turquie<br />

• Marmelade en Allemagne<br />

• Latcho Drom Belgique<br />

Les réalisateurs peuvent être engagés dans des studios concurrents, indépendamment de<br />

leur entreprise d’origine.<br />

En France:<br />

• Serge Roux pour le chocolat • Nicolas Brunet • Julien Eudes<br />

À l’étranger:<br />

• Vittorio Sacco (Italien)<br />

• Stef Viane (belge)<br />

• Sergio Bosatra (Italien)<br />

06


Développement<br />

Depuis deux ans, la société a mis au point un nouveau générateur de trajectoire intuitif. Pour<br />

cela, l’ingénieur photographe Jacques Honvault , en collaboration avec la société ABB, leader<br />

mondial dans les technologies d’énergie et d’automation, a détourné l’usage premier d’un robot<br />

destiné notamment à l’industrie automobile. Plusieurs avantages en découlent: l’ interface de<br />

pilotage tactile et sans fil permet d’enchaîner les prises de vues avec des mouvements toujours<br />

différents, de réaliser des plans complexes, des changements d’orientation, de vitesse et de<br />

mise au point instantanés. Et surtout, il est possible de répéter le mouvement à l’infini.<br />

D’autres studios utilisent le même outil, et l’investissement et le développement de ce<br />

système permet à Sancy Productions de rester compétitif et de proposer une prestation<br />

enrichie et à la pointe de la technologie.<br />

Organisation<br />

Sancy propose aux sociétés de production une prestation de services à la carte, allant de<br />

la réalisation des plans culinaires, aux shoots photos. La préparation se réalise en Auvergne.<br />

Un atelier SFX (effet spéciaux) permet de s’adapter aux contraintes de tournage, en imaginant<br />

les artifices invisibles qui rendront le spot de pub réel. Ici, pas de postproduction logiciel mais<br />

des effets artisanaux, souvent le fruit d’une imagination fertile.<br />

Il convient de différencier l’activité propre de Sancy Studios et celle de Pierre Barougier en<br />

tant que réalisateur indépendant.<br />

Pierre tourne des films pour le compte de Sancy, avec sa propre équipe technique, son<br />

matériel, mais il a aussi une activité de réalisateur (ou DOP) free-lance, ce qui lui permet<br />

de tourner à l’étranger pour d’autres studios (360FX ...). Dans ce dernier cas, il n’a pas son<br />

matériel (excepté quelques fois la Phantom Flex, qu’il peut aussi louer à d’autres studios) ni<br />

son équipe. Delphine devient alors son agent free-lance.<br />

L’ équilibre réside donc dans le fait de démarcher pour Sancy Studios et pour Pierre en tant<br />

Free-lance. Les tournages se font soit à La Tour d’Auvergne, soit en France, soit à l’étranger.<br />

Robot<br />

07<br />

Alex


Julien<br />

Jacques<br />

Cloé<br />

Pierre<br />

Thomas<br />

Philippe<br />

Franck<br />

Maxime<br />

08


PARTIE 2<br />

ÉTUDE<br />

GÉNÉRALE<br />

09


LA PUB: AVANT LE TOURNAGE (Volvic-Nestlé)<br />

Recherche de projet<br />

Delphine, productrice et agent, reçoit tous les projets. Les 90 % d’entre eux n’aboutissent<br />

pas. Pour tous, elle s’assure que Pierre est disponible et envoie sa bande démo, ainsi que tous<br />

les films qu’il a déjà tourné.<br />

Lorsque Sancy Productions (ou Pierre en free-lance) est sélectionné par une agence, cela<br />

ne veut pas signifier qu’il sera retenu. En effet, plusieurs studios ou réalisateurs sont mis en<br />

concurrence.<br />

Lors de mon stage, j’ai pu participer à deux projets, Volvic Juicy, pour la France, l’Angleterre<br />

et l’Allemagne et Nestlé pour le Brésil et l’Australie.<br />

L’agence fait parvenir le story-board qu’elle a élaboré avec le client. Toutes les étapes, les<br />

séquences, les plans sont détaillés de façon précise. Pierre travaille donc sur ce story-board<br />

pour voir quelles améliorations il peut y apporter, tout en restant dans le cadre.<br />

Volvic<br />

Juicy<br />

Le story-board<br />

Nestle<br />

Milo<br />

nescau<br />

Mon rôle pour Volvic est de prendre en photo les bouteilles pour le packshot. Ainsi,<br />

en postproduction, elles seront insérées dans le film. Car pour le tournage, c’est une<br />

maquette noire qui est utilisée. Idem pour Nestlé Milo où les photos produites serviront<br />

à l’incrustation de céréales en 3D.<br />

Mes<br />

Les confcall<br />

10<br />

actions<br />

Parallèlement, Pierre entre en contact, soit avec la société de production du film (en freelance),<br />

soit avec l’agence de pub (voir le client) quand c’est Sancy Productions qui fourni la<br />

prestation. Tous ensemble, ils débattent précisément du tournage, des matières, du rendu,<br />

des couleurs des produits. Tout ceci est calibré par le client et l’agence. Le réalisateur doit<br />

pouvoir répondre au cahier des charges. De part son expérience, Pierre voit rapidement ce qui<br />

est possible de faire ou non, et en fait part à ses interlocuteurs.<br />

L’équipe est aussi consultée sur la partie technique pour fixer en amont les futures contraintes<br />

techniques (robot, effets spéciaux).


• Retranscription de la confcall entre Pierre (P) et l’agence (A) de pub pour Volvic<br />

Un jet avec des fruits doit venir frapper la bouteille (voir le board)<br />

- (P) Les morceaux de fraises seront-ils dans le jet d’eau ou viennent-ils sur le côté?<br />

- (A) Les fraises sont dans l’eau, projetées sur la bouteille.<br />

- (A) L’eau vient sur une seule bouteille, 2 autres sont en arrière plan.<br />

- (A) Une référence visuelle pour le fond est demandée.<br />

- (P) L’utilisation d’un fond noir permet que le jet d’eau ressorte de façon plus contrastée.<br />

Tous les détails de l’eau seront visibles. Envoi des rush de la pub Asahi comme référence.<br />

- (A) La bouteille qui reçoit le jet sera coupée en deux sur le sens de la hauteur.<br />

- (P) Question de sa rigidité car le jet sera puissant et risque de la déformer, plus la<br />

lumière qui chauffe beaucoup.<br />

- (P) 2 techniques au choix: soit le jet percute la bouteille face caméra, soit la technique<br />

du ballon au-dessus, avec la caméra regardant le plafond.<br />

- (A) Le jet risque de recouvrir complètement la bouteille et la cacher.<br />

- (P) La caméra peut être orientée en haut puis avec l’effet d’apesanteur, l’eau retombe<br />

sans cacher la bouteille.<br />

- (P) L’équipe se prépare pour trois techniques différentes et pourra ainsi s’adapter sur<br />

place à la solution la plus adéquate.<br />

- (P) Pour le jet en couleur, il faudra jouer avec les colorants. Plus il y en aura, moins le<br />

jet sera transparent. Des essais seront faits pour avoir le meilleur rendu possible.<br />

- (A) Fraises de Provence pour le côté symbolique, en morceaux calibrés et entières.<br />

- (P) Sancy s’occupe d’acheter les fraises.<br />

Volvic<br />

Juicy<br />

Pierre appelle Delphine (la productrice) pour qu’elle puisse établir un devis avec les contraintes<br />

qu’imposent le tournage.<br />

• Retranscription de la confcall entre Pierre (P) et son équipe (E) composée de Delphine,<br />

Jacques (robot/SFX), Thomas (assistant réal), Cloé (assistante caméra), Franck (styliste<br />

culinaire/Lumière), Julien (régisseur).<br />

- (P) Choix pour l’explosion de l’eau sur la bouteille: soit derrière celle-ci, soit avec<br />

le ballon (caméra regardant en haut), soit en top-shot avec l’eau venant d’en bas. Cette<br />

dernière permet de ne pas cacher la bouteille.<br />

- (P) Pour une question de budget, une seule mise en place sera tournée.<br />

- (P) Plan final en 5 passes: 2 bouteilles en arrière plan sur fond noir (3 fois car 3 pays).<br />

Pour la bouteille seule avec «splach» arrière 3 options de tournage sont envisagées (voir<br />

ci-dessus). Doute par rapport au rendu que veut l’agence qui parle beaucoup de postprod.<br />

Pour les fraises dans l’eau, il y a 2 options: soit entières, soit coupées en deux. Possibilité<br />

d’envoyer deux jets de côté avec les fraises pour qu’elles se mélangent à l’eau.<br />

- (E) Les fraises risquent de rebondir sur la bouteille.<br />

- (P) Il est important de s’adapter à la prod (agence-client) qui a son idée du spot.<br />

- (E) La plus grosse contrainte est de rigidifier la bouteille, la prod ne voulant pas utiliser<br />

de plexiglas pour une question de rendu. Rigidifier une demi-bouteille avec du fil de fer.<br />

- (E) Demander les références couleur pour le jet d’eau à la prod car le colorant altère la<br />

transparence. Commander une grosse quantité. En poudre ou liquide.<br />

(P) Penser à bien étalonner.<br />

Volvic<br />

Juicy<br />

La discussion continue pour trouver des solutions aux contraintes techniques. La production<br />

n’attend pas des solutions techniques externes. L’équipe doit s’adapter.<br />

11


Les notes d’intentions<br />

Le réalisateur doit, dans tous les cas, fournir une note d’intention qui va reprendre, de<br />

façon détaillée, plan par plan (le plus souvent), le déroulement du film. Il doit flatter le client,<br />

sublimer le produit. Lorsqu’on lit la note, on doit pouvoir visualiser le spot de publicité, sentir<br />

les parfums, entendre le frémissement d’une cuisson.<br />

C’est avec cette note, longue d’une dizaine de pages, que le client choisira ou non le studio<br />

ou le réalisateur. Les illustrations doivent donc correspondre à ce qu’attend le client en terme<br />

visuel. Il faut donc trouver des photos de textures, de couleurs, d’ambiances, de fonds ... qui<br />

collent à ce qui est demandé.<br />

Généralement, Pierre délègue cette tâche. Le studio a sous le coude 2 ou 3 personnes qui<br />

peuvent répondre à cela. Il discute avec cette personne, ainsi qu’avec Delphine, la productrice,<br />

pour pouvoir orienter la rédaction.<br />

Nestle<br />

Milo<br />

nescau<br />

Pour Milo, le texte de la note était déjà partiellement écrit. Mon rôle était de trouver<br />

toutes les références visuelles pour illustrer les plans, les textures, les mouvements de<br />

caméra. Il faut réussir à trouver des images de bonnes qualités. Je me sers beaucoup de<br />

500px et de FlickR, qui sont fréquentés par de nombreux professionnels.<br />

J’ai aussi mis en page la note sur InDesign.<br />

La difficulté pour ce travail a été le temps qui m’était alloué. En effet, le timing était serré.<br />

Des plans ont été changés au dernier moment par l’agence et j’ai eu la directrice en ligne<br />

pour pouvoir apporter les corrections nécessaires, 15 minutes avant la présentation au<br />

client. Il faut savoir être réactif et réagir en adéquation avec une personne qui se trouve<br />

à des centaines de kilomètres de vous.<br />

Alexandra, la deuxième stagiaire (en licence image) m’a épaulé. Elle a aussi traduit<br />

cette note en anglais, car le client était Nestlé (Brésil et Australie).<br />

L’urgence et le dernier moment font partie du jeu. Plus tard, j’ai préparé une note pour<br />

PizzaHunt, mais le projet a été abandonné peu après.<br />

Voir ANNEXE1<br />

Mes<br />

Avant de partir ...<br />

actions<br />

... vérifie que tu n’as rien oublié!<br />

Le matériel est stocké dans des locaux à Charlannes. Les studios de tournage sont<br />

principalement situés près de Clermont-Ferrand, Paris, Londres, et récemment à Zagreb. Une<br />

bonne organisation est donc primordiale pour ne rien oublier.<br />

L’achat d’un poids lourd permet à Sancy de gagner en temps de chargement car il possède<br />

un plateau élévateur. Il a aussi été aménagé et chaque matériel a une place définie.<br />

12


LE DOCUMENTAIRE: AVANT DE PRENDRE LA ROUTE<br />

Naissance du projet<br />

Pierre Barougier est un publicitaire mais aussi et surtout un réalisateur de documentaires.<br />

De Nous resterons sur Terre, traitant du climat et des ressources naturelles, à Ce n’est qu’un<br />

début qui fait entrer la philosophie en école maternelle, Pierre est préoccupé par des sujets<br />

environnementaux et humains.<br />

Depuis de nombreuses années, un sujet le passionne : «Les Clochards Célestes». Ce nom<br />

vient d’un roman de Jack Kerouac qui pense qu’une vie différente est encore possible, loin de<br />

l’agitation d’un monde calibré et ordonné.<br />

Ce faisant, en 2012, Pierre, de retour de Belgique, prend en stop un homme sur une station<br />

d’autoroute.<br />

La discussion s’engage et cela allait tous nous propulser<br />

vers une grande aventure. Mais nous ne le savions pas<br />

encore...<br />

Simon<br />

L’histoire de Simon débute comme quelque chose<br />

d’incroyable, que l’on ne peut voir qu’au cinéma ... et<br />

pourtant ...<br />

Simon est à Brisbane lorsqu’il reçoit un message de<br />

son ex-petite amie, l’invitant à la rejoindre à Sydney. Là,<br />

elle va lui faire une déclaration qui va changer sa vie à tout<br />

jamais. Atteinte d’un cancer, elle va mourir. Mais pour elle,<br />

cette fin doit marquer un commencement. Et Simon va être le vecteur de cette vie éternelle.<br />

Après son décès, Simon reçoit un billet d’avion sans retour pour l’Europe. Ce premier don,<br />

cadeau d’une intensité rare, transcende sa vision du monde.<br />

L’australien quitte donc ses anciens costumes, de militaire, puis d’organisateur d’événements,<br />

pour un nouveau départ, vers l’ancien monde. Il va alors découvrir de nouvelles terres, faire de<br />

nouvelles rencontres, mais surtout s’enraciner dans une philosophie de vie.<br />

Fouillat<br />

À mon arrivée en stage, j’arrive à la maison de Pierre, à «Ciné Fouillat». C’est un lieu ouvert,<br />

où l’on peut retrouver des gens de passage, où les membres de l’équipe font des escales.<br />

Je retrouve donc Simon, que j’avais rencontré quelques semaines auparavant, histoire de<br />

ne pas être un inconnu. Pierre a fait venir l’australien de son pays, dans l’optique qu’il écrive<br />

son histoire. Bien campé au milieu de la nature, Fouillat est un lieu propice à la concentration.<br />

Mais le projet de Pierre va plus loin et c’est aussi la raison de ma venue en stage chez lui.<br />

Il compte tourner un documentaire (et aussi une fiction) qui retracerait le parcours de Simon.<br />

Mon rôle était donc de découvrir les liens invisibles du «road trip» de Simon: retrouver<br />

les personnes croisées sur sa route pour recueillir leurs témoignages et ainsi comprendre<br />

qui il est, avec en toile de fond une vision plus globale sur les peuples d’Europe, sur la<br />

société.<br />

Mes<br />

13<br />

actions


Partition à huit mains<br />

J’ai d’abord vécu trois semaines seul avec Simon, 24/24. Je n’ai pas eu d’autres choix<br />

que de puiser dans mes réserves pour pouvoir communiquer. De nombreuses frustrations<br />

ont découlé de mon manque de vocabulaire. Mais avec la pratique, l’accent australien se<br />

transformait en pensées audibles. Puis Alexandra m’a rejoint.<br />

Sa mère étant anglaise, elle a pu me permettre de dénouer<br />

des incompréhensions passagères. Notre binôme était né et<br />

très vite, une complicité s’installait.<br />

Chaque jour nous nous réunissions autour de la carte de<br />

Simon, où il avait tracé son parcours au fur et à mesure de<br />

son périple, long de trois ans. Pierre nous a rejoint dans cette<br />

tâche.<br />

Nous découvrions, à travers ses rencontres, son état<br />

d’esprit. Et ce fut notre angle d’attaque pour le tournage:<br />

cerner l’homme en passant<br />

par la vision des autres. À<br />

l’instar de Sugar Man de Malik Bendjelloul, que nous avons<br />

visionné, notre travail était une véritable enquête.<br />

Et chaque jour nous projetait dans une nouvelle découverte,<br />

sur l’homme, mais aussi sur le rapport que nous avions au<br />

monde. Car il faut préciser que la démarche de Simon est<br />

singulière. Son voyage s’est fait sous le principe du don.<br />

Sans aucun sou en poche, il a parcouru l’Europe en se faisant<br />

héberger, nourrir, transporter, équiper. Il n’a passé qu’une<br />

dizaine de nuits dehors en trois ans de voyage.<br />

Pour l’aider à structurer<br />

sa pensée, nous avons opté pour l’écriture des points forts et<br />

des dates, de façon chronologique, sur une grande feuille de<br />

papier. Ainsi, nous pouvions nous repérer plus facilement et<br />

aller à l’essentiel. Nous avions à la fois un regard d’ensemble<br />

et détaillé.<br />

Il était souvent difficile de le stopper dans son récit et les<br />

discrétions étaient abondantes. Il fallait toute la diplomatie et<br />

la finesse de Pierre et Alexandra pour le ramener au principal.<br />

L’avantage de vivre ensemble nous permettait aussi<br />

d’avoir des échanges «en<br />

off» et des situations de<br />

blocage ont pu ainsi trouver réponses.<br />

Les questionnements<br />

?<br />

Simon est «habité», on le sent au premier regard, à la<br />

première rencontre. Sa prédilection pour la méditation le<br />

pousse a entrevoir l’énergie que dégage chaque être vivant.<br />

Alors forcément, des dualités s’emparent de son être, le<br />

poussant sans cesse dans une réflexion qui nous dépasse<br />

parfois mais qui nous touche et nous questionne. Car au-delà<br />

de son histoire, l’onde nous atteint, serpentant jusqu’à notre inconscient, nous ouvrant les<br />

yeux sur notre façon d’agir, allant frapper aux portes de nos actes.<br />

14


Le fond<br />

Après une analyse méthodique de tout le vécu de Simon, nos questionnements en direction<br />

des «hôtes» se profilaient. Nous avons donc établi des lignes directrices qui seraient communes<br />

à toutes nos interviews. En voici la teneur:<br />

- Avez-vous des nouvelles de Simon, savez-vous ce qu’il devient, ses projets?<br />

- Vous a-t-il parlé du point de départ de son voyage?<br />

- Comment l’ont-ils rencontré, les circonstances?<br />

- Pourquoi l’ont-ils pris en stop, hébergé? D’où venait-il?<br />

- Qu’est-ce qui en lui vous a donné l’envie de lui faire confiance? Avez-vous eu peur?<br />

- Pourquoi lui et pas un autre?`<br />

- Vous a-t-il expliqué le but de son voyage, ses questionnements?<br />

- Le voyage fonctionne sous le principe du cadeau. Quel est le votre et pourquoi le lui avezvous<br />

fait?<br />

- L’ Europe représente t-elle ce message d’amour transmis par Simon?<br />

- Comment vous voyez-vous au sein de l’Europe? Vous sentez-vous européen?<br />

- Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre? Quelles sont celles de l’Europe qui vous<br />

touchent?<br />

- Pensez-vous que l’être humain est au centre des préoccupations européennes?<br />

- Sa construction vous convient-elle?<br />

- Quelle est votre vision idéale du monde? Avez-vous un sentiment identitaire?<br />

- Que pensez-vous de la phrase de Simon «In every moment, I have whatever I need. If I<br />

don’t have it, I don’t need it».<br />

- Considérez- vous que l’Europe est un cadeau?<br />

- Au-delà de son histoire, il a voyagé avec rien en Europe. Qu’est-ce que cela représente<br />

pour vous?<br />

- Pensez-vous le revoir un jour?<br />

La forme<br />

Au niveau technique narrative, Pierre nous a donné quelques recommandations:<br />

- Ne pas orienter les réponses.<br />

- Aller chercher le général.<br />

- Notion de société de consommation, de l’avoir, rebondir sur le message inverse de Simon.<br />

- Chercher les contrepoints.<br />

- Interview en plusieurs langues, à plusieurs. Demander de montrer des souvenirs, photos.<br />

15


Le parcours<br />

Avec Simon, nous avons établi une liste de personnes qu’il a rencontré et qui ont été<br />

marquantes pour lui. Que ce soit dans les échanges ou dans les dons, elles s’avèrent<br />

incontournables.<br />

Après avoir noté une première liste, il a pris contact avec elles pour connaître leurs<br />

disponibilités. Nous avons donné une plage de quelques jours pour faire face aux éventuels<br />

aléas de parcours.<br />

Puis nous avons simplement repris sa route initiale en incluant les personnes à visiter.<br />

Il était difficile de se rendre compte du temps de voyage entre deux destinations. Google<br />

map nous a permis d’évaluer les distances. Il fallait aussi prendre en compte la fatigue, les<br />

erreurs de route, les embouteillages.<br />

photo M/ Liautaud<br />

Berlin<br />

Bonn<br />

Louvain-la-Neuve<br />

Fürstenfeldbruck<br />

Amsterdam<br />

Prague<br />

Vienne<br />

Vaduz<br />

schopfheim<br />

winterthur<br />

Munich<br />

16


PARTIE 3<br />

ÉTUDE<br />

TECHNIQUE<br />

17


LA PUB: SILENCE PLATEAU<br />

L’installation: un moment clé<br />

Le plateau de tournage se trouve dans un studio qui est loué par Sancy Productions, dans<br />

différentes villes. Il est donc primordial de pouvoir effectuer l’installation le plus vite possible.<br />

Pour cela, chaque matériel a sa place prédéfinie.<br />

L’ensemble de l’équipe participe à ce moment.<br />

La configuration du plateau est à peu près identique à chaque fois.<br />

CLERMONT FD<br />

PARIS<br />

Des journées de préparations, d’essais, sont parfois comprises dans les devis de Sancy.<br />

Les effets spéciaux demandant beaucoup de réglages, il s’agit d’arriver le jour J avec des<br />

techniques qui sont fiables. De son côté, Jacques effectue aussi un travail chez lui, notamment<br />

avec le robot.<br />

Pour Volvic et Nestlé, les deux configurations utilisent des liquides. L’installation d’un<br />

réceptacle est donc la base pour ne pas noyer le plateau.<br />

Ensuite, les éléments restent les mêmes: la mise en place de la lumière (5 et 10KgWAtt) ,<br />

les calques de diffusion, les fonds, les arrivées de liquide à l’aide d’un compresseur, le banc<br />

de montage, le robot et la caméra Phantom Flex.<br />

Volvic<br />

Juicy<br />

Déploiement<br />

Nestle<br />

Milo<br />

nescau<br />

18


Volvic<br />

Juicy<br />

Préparation SFX et stylisme<br />

La solution retenue par l’équipe est la projection d’eau derrière la bouteille, face caméra.<br />

Les fraises seront contenues dans le jet et, nouveauté de dernière minute, les pommes feront<br />

leur apparition. Jacques a fait des moulages en dur de la bouteille Volvic. Le problème de la<br />

déformation due à la pression et à la chaleur était réglé. Elle est fixée par le fond sur la table.<br />

La base du colorant a été faite sur place pour que l’avis des clients puisse guider le dosage.<br />

Mais ce n’est que pendant le tournage que les essais réels ont déterminé la couleur finale.<br />

Les bouteilles vides sont remplies à la main. Alexandra a aidé Jacques dans cette tâche<br />

minutieuse. Les différentes étiquettes, des trois pays, étaient disposées au dernier moment.<br />

Il aura fallu toute la dextérité de Franck pour pouvoir couper les morceaux de fruits calibrés.<br />

Port de gants indispensable. L’un des points négatifs de la publicité alimentaire est le gaspillage<br />

que cela engendre. Fort heureusement, nous avons pu nous occuper des fruits en trop.<br />

La plus grande contrainte était ici l’emploi de plusieurs circuits de compression. Un pour<br />

soulever le bol et faire sauter les pétales de blé, un autre pour libérer le lait (eau déminéralisée<br />

+ lait écrémé + peinture). Le tout devait être parfaitement synchronisé.<br />

Les céréales sont elles aussi calibrées et doivent répondre à un placement précis.<br />

La caméra était protégée des éclaboussures, ainsi que les vérins des différentes<br />

machineries.<br />

Nestle<br />

Milo<br />

nescau<br />

19<br />

photo A. Martin


Tournage<br />

Le tournage répond à un plan précis, déterminé en fonction des demandes du client mais<br />

adapté par le réalisateur, et son équipe, afin que les plans s’enchaînent sans avoir à faire<br />

d’importantes modifications dans l’installation du plateau.<br />

Sous la direction du réalisateur,<br />

l’équipe prépare les plans, ajuste<br />

la lumière, les SFX. Après chaque<br />

plan, les images sont visionnées<br />

par tous, à l’aide d’écrans retour.<br />

Là, le client fait part de ses<br />

remarques et à l’aide de Pierre,<br />

les plans sont retournés, jusqu’à<br />

obtenir le résultat recherché.<br />

Plan à tourner<br />

7-10h déchargement camion Installation<br />

8-10h préparation du plan par 2-3 personnes en<br />

parallèle de la fin du déchargement<br />

remarques<br />

10-12h Bouteilles sur fond blanc puis sur fond noir 2 bouteilles puis bouteille héros seule<br />

12-13h fraises seules bouteille entière bouteille noire<br />

13-14h REPAS<br />

14-15h30 bouteille entière eau seule par derrière bouteille noire<br />

15h30-17h bouteille entière eau seule par derrière+fraises bouteille noire<br />

17-18h demi bouteille eau seule par derrière demi bouteille noire<br />

18h-19h demi bouteille eau par derrière + fraises demi bouteille noire<br />

Pierre essaye d’être vigilant face<br />

«aux débordements» des clients<br />

19-21h Rangement<br />

qui sont tenté de faire plus de prises que prévues pour ne pas trop déborder sur le timing.<br />

Pour Nestlé, un plan a été tourné une cinquantaine de fois. Les deux publicités ont<br />

commencé à 7h du matin et se sont terminées vers minuit.<br />

Volvic<br />

Juicy<br />

Packshot<br />

Mes<br />

actions<br />

Pour Volvic, je devais faire de la prise de vue (et filmer) pour donner à Sancy un<br />

support de communication. Mais lors du tournage, les clients «Juicy» ont voulu faire<br />

des photos packshot de leur différentes bouteilles. La lumière était parfaite et le produit<br />

mis en valeur. C’est donc avec un petit peu de stress que j’ai effectué cette mission de<br />

dernière minute, à main levée, en utilisant mon reflex Sony A7S. À chaque changement<br />

de bouteille sur le plateau, je prenais une photo.<br />

Pour Nestlé, Pierre m’a chargé d’établir, en parallèle du tournage haute vitesse, un plateau<br />

pour faire le topshot des paquets de céréale: Milo pour l’Australie et Nescau pour le Brésil.<br />

Ces photos serviront en incrustation pour le film.<br />

J’ai donc, sous ses conseils, et avec l’aide précieuse d’Alexandra, mis en place la<br />

lumière et le cadre. La position de l’appareil étant en hauteur, un écran était relié au<br />

boitier pour plus de confort de vision. J’ai utilisé l’appareil de Jacques, un Nikon D810.<br />

C’est assez déstabilisant de prendre du matériel avec lequel vous n’êtes pas familier.<br />

Mon rôle s’étant dessiné le matin même, je n’ai pas eu le temps de prendre bien en main<br />

l’appareil. Persuadé que la qualité des photos étaient en RAW (format sans compression),<br />

je n’ai pas pensé à vérifier. Mais les 36 millions de pixels de la bête ont minimisé mon<br />

étourderie.<br />

Franck me remplissait le bol avec différentes hauteurs de lait et nous avons travaillé<br />

ensemble sur le placement des pétales. Les clients venaient valider chacune des phases.<br />

Cette expérience fut très formatrice et j’ai pu acquérir des réflexes pour évoluer. (Annexe 2)<br />

Nestle<br />

Milo<br />

nescau<br />

20<br />

photos A. Martin


LE DOCUMENTAIRE: ON THE ROAD<br />

Un coffre plein<br />

Il était finalement l’heure de partir. Ce n’est pas sans peine que nous avons laissé Simon à<br />

Fouillat, car non, il n’était pas du voyage. Pourquoi? Simplement parce que sa présence aurait<br />

faussé la réaction des gens et donc les interviews. Notre but n’était pas de faire un «perdu de<br />

recherche», ou un genre de télé réalité dont certaines chaînes abreuvent les esprits en vue<br />

d’une lobotomie collective.<br />

C’était le jour J et un sentiment étrange flottait. Un pas vers l’aventure, la liberté. Un<br />

croisement entre Easy Rider et Thelma et Louise. Juste l’envie de sillonner les routes et<br />

ramener de belles images.<br />

Nous étions en autonomie totale. Bien que nous avions la Carte Bleue du patron (ah non,<br />

patron, ça le fait hurler), son gros 4X4 électrique tout juste sorti de la concession, nous étions<br />

décidés à minimiser les dépenses au strict minimum. Nous devions aussi tenir une comptabilité<br />

régulière (ce que nous avons fait).<br />

Pour le tournage, notre kit était composé de:<br />

• BlackMagic 4K + canon 24-70, canon 50mm, canon 70-200, canon + kit batterie + micro<br />

zoom + SSD (disque dur à mémoire flash)<br />

• Sony A7S + sony 50mm +Voigtländer 40mm + micro Rode<br />

• 1 trépied<br />

• 1 crosse d’épaule<br />

• 1 slider<br />

• 1 moniteur enregistreur<br />

• 1 gymbal Nébula<br />

• 2 disques durs externes<br />

Nous ne nous sommes pas servi de tout le matériel et nous l’avons déchargé chaque soir<br />

pour tout mettre en sûreté. Cette manutention fait que nous serons plus sélectif pour un<br />

projet similaire.<br />

Nous avions le nécessaire pour camper, enfin une partie... car l’autre moitié a été oubliée à<br />

la maison.<br />

Nos valises, surtout celle d’Alexandra, après 2 «reformatages» ont tenu une place décente.<br />

Une fois le tétris du coffre assemblé, l’asphalte nous tendait les roues.<br />

21


La route en plans<br />

L’une des particularités du voyage de Simon est d’emprunter quasi systématiquement les<br />

autoroutes. Les stations services et les grands axes lui donnaient plus de chance de se faire<br />

prendre en stop.<br />

Nous avons suivi son parcours au millimètre.<br />

Ce documentaire retrace aussi cette route. Nous filmions donc notre trajet.<br />

Pour augmenter la stabilité, nous utilisions la crosse d’épaule avec le Sony. Configurable à<br />

volonté, ses bras tentaculaires trouvaient appui sur différentes aspérités de l’habitacle. Bon<br />

c’est vrai, les plastiques japonais ont un peu souffert ...<br />

La voiture étant assez spacieuse, nous pouvions naviguer pour trouver de nouveaux angles<br />

de vue et varier les prises. Nous guettions les panneaux, les frontières, les reflets dans les<br />

rétroviseurs, sur les autres véhicules, les lumières des tunnels.<br />

J’ai expérimenté l’hyper-lapse. C’est une technique de time-lapse, dans laquelle la position<br />

de la caméra n’est pas fixe comme dans le cas d’une séquence de time-lapse basique. Il va<br />

ajouter une composante spatiale supplémentaire.<br />

Le plus délicat était de s’arrêter de filmer car au départ, absolument tout attire notre soif<br />

d’image. Au fur et à mesure du parcours, nous avons appris à être plus sélectif. Le stockage<br />

nous faisait aussi tendre dans cette direction.<br />

Des tunnels suisses où l’on pouvait manger par terre, aux montagnes enneigées du<br />

Liechtenstein, aux autoroutes «no limit» allemandes, en passant près des bâtiments<br />

monumentaux de l’Autriche, aux routes chaotiques de la République Tchèque, à la frénésie<br />

cycliste d’Amsterdam, aux klaxons belges, nous avons traversé mille et un paysages. La<br />

variété est telle qu’il est impossible de tout décrire (ANNEXE3). Mais ils resterons gravés, sur<br />

la pellicule mais aussi en moi.<br />

3800 km parcourus en deux semaines et demi, une moyenne de 5 à 6 heures de conduite<br />

par jour, pour des gigas de paysages naturels et urbains.<br />

Chaque soir, je faisais un dérushage pour un premier tri.<br />

22


Simon à travers les rencontres<br />

La route nous menait chaque jour à de nouvelles rencontres. Alexandra, un à deux jours<br />

avant, prenait contact soit par mail, soit par téléphone avec les personnes. Notre tactique était<br />

simple : nous arrivions généralement la veille et nous nous faisions inviter à dormir. Par cette<br />

technique, nous pouvions faire connaissance avec la famille, les mettre en confiance, faire des<br />

plans de coupe. ( et éviter de dormir en camping, à l’hôtel ou dans la voiture). L’interview le<br />

lendemain en était que plus aisé. Les gens parlaient plus facilement.<br />

Alexandra se chargeait de l’interview, en mettant en place le cadre fixe avec la BlackMagic<br />

et moi j’utilisais la crosse pour faire des plans plus serrés, capter les émotions. Les personnes<br />

s’exprimaient en anglais, ou en français, mais aussi dans leur langue maternelle qu’ils nous<br />

traduisaient ensuite.<br />

Mon anglais, bien que grandement amélioré avec les semaines avec Simon, ne me permettait<br />

pas d’être réactif aux propos. Bien qu’en off, j’arrivais à développer un jeu d’acteur qui pouvait<br />

laisser croire que rien ne m’échappait.<br />

L’autre avantage était de se mettre réellement dans la peau de Simon, de comprendre son<br />

cheminement et son état d’esprit. Entrer dans les familles n’était pas toujours facile, en ce<br />

sens où l’on arrive pour une nuit et on repart le lendemain. La générosité et la confiance de<br />

nos hôtes étaient stupéfiantes.<br />

Nous avons rencontré des personnalités touchantes, qui ont pu s’exprimer sur le monde<br />

dans lequel nous vivons, sur la société, leur vision du partage. Nous découvrions Simon sous<br />

un autre angle, par la réalité de son voyage.<br />

Tous ont été unanimes sur «l’effet Simon». Ce grand australien de 40 ans a marqué de son<br />

humanité les lieux qu’il a traversé. Restant un jour, jusqu’à deux mois au même endroit, il<br />

devenait pour les hommes, femmes et enfants, un frère, un oncle, un ami digne de confiance.<br />

Je ne vais pas déployer ici la teneur des interviews, mais à travers les récits, j’ai pu<br />

comprendre des notions, évoluer sur ma vision du monde, mon interprétation du bonheur, de<br />

la vie. J’ai aussi pu entrevoir les démons qui pouvaient le suivre. Mais une chose est certaine,<br />

toutes ces rencontres, toutes ces discussions m’ont donné plus que je ne peux l’imaginer. Des<br />

choses qui se vivent, dans l’humilité et la bienveillance.<br />

On the road again?<br />

Notre voyage aurait du connaître un épisode deux, avec les pays de l’Est de l’Europe.<br />

Mais lors de notre retour, Simon n’avait pas eu les contacts escomptés. Tourmenté par sa<br />

sortie obligatoire de l’espace Schengen, après 3 mois en France, il se posait beaucoup de<br />

questions sur lui-même, sur le fait de repartir.<br />

En septembre, il doit revenir à Fouillat pour continuer d’écrire et peut-être que ce sera<br />

l’occasion pour Alexandra et moi de repartir sur ses traces. Nous l’espérons de tout coeur.<br />

La dernière image que j’ai de lui, c’est lorsque je l’ai déposé sur une aire d’autoroute, près<br />

de Roanne, avec sa pancarte «SUISSE» et son paquetage. D’un grand sourire, il me lança sa<br />

phrase fétiche:<br />

«Peace, love and happyness my brother»<br />

23


Benjamin & Josefine Markus & Alex Patrick & Family<br />

Richard Ladislas Manuella<br />

Alex, Florian, Brew Luisa Ivan<br />

Simon<br />

24


CONCLUSION<br />

C’est la deuxième fois que je viens à Sancy Productions pour un stage. Alors, dans mon<br />

esprit, il était primordial, indispensable de découvrir de nouveaux aspects du métier. Fort de<br />

ce leitmotiv, Pierre Barougier, gardien des lieux, m’avait laissé entrevoir que de nouveaux<br />

projets étaient en route.<br />

Bien sûr, j’ai retrouvé les plateaux de tournage de publicités. Avec Volvic Juicy et Nestlé<br />

Milo/Nescau, j’ai pu tester et expérimenter de nouveaux rôles. L’intensité, la concentration<br />

d’informations vous donnent le tempo, et il est parfois difficile de trouver sa place dans une<br />

machinerie si bien huilée. Mais c’est sans compter sur la bienveillance de Pierre et de son<br />

équipe qui vous guide au fur et à mesure des actions. On se sent tout de suite investi et mettre<br />

en application son savoir théorique coule de source.<br />

Puis Je me suis plongé dans le projet Simon. J’ai passé de nombreuses semaines avec<br />

un australien, qui semblait venir d’une autre planète. Il a fallu m’adapter à la langue anglaise,<br />

pour pouvoir échanger d’une manière plus profonde. Car oui, au-delà des mots, la préparation<br />

du documentaire m’a permis de découvrir, de m’ouvrir à une vision du monde que je croyais<br />

acquise. Alors non, Simon est bien de cette terre et c’est à travers les témoignages recueillis<br />

aux quatre coins de l’Europe que son humanité rayonne de plus en plus.<br />

Par ces projets assez exceptionnels, tant dans leur contenus que dans leur mises en œuvre,<br />

j’ai pu faire vivre ce qui me tient au plus profond: mon amour et ma passion pour l’image. Ces<br />

deux mots peuvent paraître galvaudés tant ils sont employés pour tout et n’importe quoi.<br />

Mais, pour moi, étant habité depuis tout jeune, j’ai trouvé là des réponses à mon devenir.<br />

Car aujourd’hui, la suite de toutes ces expériences est la concrétisation de mon avenir.<br />

Je compte bien le construire, au jour le jour, en mettant en pratique tout ce que j’ai appris,<br />

en transformant mes expériences en nouveaux projets. Avec Sancy mais aussi avec Eidetic<br />

Studio. La prochaine étape est en marche.<br />

Et pour vraiment conclure ce qui semble être qu’un commencement, je vous laisse avec les<br />

quelques vers du poète Alain Chauvet.<br />

Face au vent<br />

Aux battements vides amarrés bougés de ton pas<br />

Écoute l’appel évanoui d’un air encore à venir<br />

Fait d’un battement d’ailes<br />

Un air qui nous emporte<br />

Un chant qui nous élève.<br />

25


ANNEXES<br />

26


ANNEXE1 - NOTE D’INTENTION<br />

27


MILO - NESCAU<br />

28


ANNEXE2 - Tournage Volvic<br />

29


ANNEXE2 - Tournage Nestlé<br />

30


ANNEXE3 - Tournage Europe<br />

31


ANNEXE3 - Tournage Europe<br />

32


JAFFEUX<br />

Rapport de Stage<br />

Pierre<br />

Fouillat 63810 Cros

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