GP Racing

TEMPS FORT / MOTO3
1
Fier de sa nouvelle équipe en
MotoGP, Pit Beirer s’avoue
tout autant déçu des prestations
de ses pilotes en Moto3. Pour le
directeur sportif du service course
KTM, la situation devient même
intenable. Il faut dire qu’au soir du Grand
Prix d’Espagne – quatrième épreuve de la
saison 2017 –, aucun des siens n’était encore
monté sur le podium. Du jamais vu depuis
l’arrivée du constructeur autrichien en
Grands Prix. D’autant que l’an dernier,
l’usine KTM avait survolé le championnat
Moto3 avec un Brad Binder en état de grâce.
Avec onze victoires en dix-huit courses, les
pilotes de la RC 250 GP avaient largement
dominé la concurrence. « Mais depuis,
Honda s’est repris, glisse un mécanicien
de l’équipe Sky VR46. Les Japonais ont mis
le paquet pour améliorer les performances
de leur moteur tandis que les ingénieurs
KTM ont concentré leurs efforts sur le
projet MotoGP, laissant le programme
Moto3 de côté. » Une explication
qui ne convient pas à Pit Beirer.
« Notre problème, ce sont les pilotes,
martèle l’ancien champion allemand.
« DANNY PEUT NOUS AIDER
À Y VOIR PLUS CLAIR »
Avec le passage de Brad en Moto2, nous
avons perdu notre fer de lance et il nous
manque aujourd’hui quelqu’un pour le
remplacer. » D’où l’idée d’offrir à Danny
Kent une wild card pour le Grand Prix
de France. L’ancien champion du monde
n’a plus de guidon depuis son divorce d’avec
le team Kieffer. Peu à l’aise avec la Suter,
mécontent de ses prestations, Kent a claqué
la porte de la structure Moto2 allemande.
« Danny peut nous aider à y voir un peu
plus clair, espère Beirer. Il a de l’expérience
et un pilotage assez agressif. » C’est que
le temps presse. Chez Ajo Motorsport,
Bo Bendsneyder semble en perdition depuis
le début de l’année et Niccolo Antonelli,
recruté pour remplacer Binder, n’a marqué
des points qu’au Qatar en se classant
septième. Après quatre épreuves, c’est
Andrea Migno qui figurait comme
le premier pilote KTM avec une bien
modeste 7 e place au général et seulement
35 points d’inscrits. Depuis l’ouverture du
championnat, la NSR 250 R impose sa loi.
Joan Mir est d’ailleurs très heureux que
l’équipe Leopard ait décidé de récupérer
des motos japonaises. Vainqueur des deux
premières courses à Losail et à Termas de
Rio Hondo, le protégé de Christian Lundberg
1 Rapide et régulier,
Mir peut y croire.
2 Migno, qui ferme
ici la marche, était
le premier pilote KTM
au soir du GP d’Espagne.
3 Un début de saison
difficile pour Jules
Danilo, seul Français
présent cette année
en Moto3. 4 Enea
Bastianini a visiblement
du mal à s’adapter
à la structure Monlau.
Les jours de l’Italien
dans l’équipe espagnole
semblent comptés.
2
094 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017