GP Racing

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TEMPS FORT / MOTO2 1 1 Nakagami demeure toujours aussi irrégulier. 2 Marquez a régalé ses supporters en Andalousie. 3 Après une bonne première course au Qatar, Fabio Quartararo a eu du mal à confirmer ses bonnes dispositions. 4 Xavi Vierge, ici devant le Malais Syahrin, réalise un bon début de saison avec la Mistral du team Tech3. En Argentine, l’Espagnol a accroché une jolie cinquième place. 5 Départ du Grand Prix d’Espagne, Marquez emmène le peloton avec Morbidelli dans sa roue. Quatre victoires en quatre courses pour l’équipe Marc VDS. 2 3 4 « I l a mûri et il a fait fructifier son expérience. » C’est par cette formule que Michael Bartholemy résume l’excellent début de saison de Franco Morbidelli, vainqueur des trois premières courses du championnat Moto2 2017, au Qatar, en Argentine et aux États-Unis. « On sentait cet hiver qu’il avait franchi un palier, poursuit le patron de l’équipe Estrella Galicia 0,0 Marc VDS. Gagner en répondant présent à Doha a été le déclic que nous attendions tous. » Pas de doute, Franco Morbidelli a chassé ses fantômes. L’an dernier, l’Italien n’avait jamais réussi à conserver la première place d’une course après s’en être emparé. Souvent à la lutte dans le groupe de tête jusque dans les derniers tours, Franky semblait manquer d’un petit quelque chose pour conclure. À force de travail et d’abnégation, mais aussi sans nul doute en profitant du passage de Johann Zarco en MotoGP, le pensionnaire de la VR46 Academy a définitivement passé un cap durant l’intersaison. « Il s’est aussi beaucoup inspiré de Johann dont il admirait l’an dernier les fins de courses, glisse l’un de ses proches. Il s’est concentré pour travailler sur l’usure des pneus. » Après sa démonstration au Moyen-Orient, Morbidelli a enfoncé le clou à Termas de Rio Hondo en menant de bout en bout la deuxième course du championnat mais surtout, en résistant magistralement à Alex Marquez. « FRANCO SAIT QU’IL NE VA PAS GAGNER TOUT LE TEMPS » En grande forme sur un tracé qu’il lui a toujours plu, l’Espagnol a en effet mené la vie dure à son coéquipier jusqu’au dernier tour. « Je ne me suis jamais relâché mais sur la fin, je sentais qu’Alex était vraiment pressant, expliquait alors celui qui est devenu le premier Italien à remporter deux victoires de rang en Moto2. À trois tours de l’arrivée, j’ai redonné un petit coup de rein, mais Alex n’a rien lâché. J’ai encore fait un petit effort dans le dernier tour pour augmenter mon rythme, et quand je me suis retourné après avoir passé la ligne, il n’était plus derrière moi. » Trop gourmand, l’Espagnol est en effet tombé, privant par la même occasion le team Marc VDS du doublé qu’il méritait. Mais sa victoire la plus probante, Morbidelli l’a obtenue à Austin, sur un circuit où il avait toujours rencontré d’énormes difficultés. Mieux encore, l’Italien est de nouveau monté sur la plus haute marche après avoir signé la veille la pole position. « Cette performance me rassure, confiait-il alors. Cette année, nous sommes tout de suite compétitifs sur chaque circuit où nous arrivons. C’est encourageant pour la suite, cela signifie que nous avons trouvé une bonne base de réglages. Il faudra quand même que je me méfie d’Alex qui est très rapide ici. » Parti en tête, Franco est parvenu à s’échapper. Et contrairement à ce qu’il imaginait, ça n’est pas Marquez qui l’a cette fois menacé, mais Tom Lüthi. Le pilote de l’équipe CarXpert n’a néanmoins rien 088 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017

5 JUSQU’AU GP D’ESPAGNE, AUCUN GRAND PRIX N’AVAIT ÉCHAPPÉ AUX HOMMES DE MARC VAN DER STRATEN pu faire pour barrer la route à l’Italien. Quant au coéquipier de Morbidelli, il a pris sa revanche à Jerez. C’est en effet en Espagne, à l’occasion du retour du championnat sur le Vieux Continent, que Morbidelli a failli, pour la première fois, depuis l’ouverture du championnat. Peut-être un peu trop gourmand, le leader du championnat est tombé alors qu’il venait de déborder Marquez et tentait de s’échapper. « Une petite erreur qui devrait lui enlever de la pression, assure-t-on dans son entourage. Franco sait maintenant qu’il ne va pas gagner toutes les courses. » Une chose est sûre, depuis le début de l’année, aucun Grand Prix n’a échappé aux hommes de Marc van der Straten. Comme Morbidelli, Marquez a bien progressé depuis l’an dernier. « Alex est un gros travailleur, rappelle Emilio Alzamora, le manager des frères Marquez. Marc est plus doué, mais Alex a toujours tracé son chemin en essayant de ne pas rester dans l’ombre de son frangin. Il a une volonté exceptionnelle et bosse énormément. » Après deux premières saisons de Moto2 plutôt laborieuses, l’ancien champion du monde Moto3 a visiblement changé de braquet. « Le nouveau cadre Kalex lui convient beaucoup mieux, détaille Michael Bartholemy. Il a un bien meilleur feeling de l’avant et réussit beaucoup mieux ses débuts de course. L’an dernier, il était à la peine dans les premiers tours avec le plein d’essence. Il est désormais plus à l’aise, plus agressif et sûr de lui. » Ne restait plus qu’à concrétiser. « PLUS DE DEUX ANS QUE J’ATTENDAIS CE SUCCÈS » En Argentine, Marquez avait longtemps cru pouvoir s’imposer. Scotché dans la roue de Morbidelli, il s’était malheureusement envolé dans le dernier tour de course. Cette fois, c’est lui qui a poussé son coéquipier à la faute. Les deux pilotes du team Estrella Galicia 0,0 Marc VDS caracolaient en tête depuis le départ, et l’Italien venait de déborder l’Espagnol quand il a perdu l’avant de sa Kalex. C’est ainsi qu’Alex s’est retrouvé seul devant avec un boulevard d’avance qu’il n’a plus eu ensuite qu’à gérer. « Cela faisait plus de deux ans que j’attendais ce succès, s’est-il félicité. L’obtenir à Jerez, devant mon public, c’est comme un rêve qui se réalise. Quand j’ai vu Franco tomber devant moi, je me suis dit qu’il fallait vraiment faire attention, qu’une erreur pouvait vite arriver. J’ai baissé de rythme car j’étais à la limite avec l’avant, et je me suis contenté de contrôler l’écart avec mes adversaires. » Alors que le championnat approche de son premier tiers, seuls deux hommes semblent encore en mesure de faire trébucher l’armada du team Estrella Galicia 0,0 Marc VDS : Tom Lüthi et Miguel Oliveira. Mais pour cela, il faudra que le Suisse et le Portugais se montrent un peu plus réguliers et surtout, qu’ils parviennent à hisser d’un cran leur niveau. Deux conditions à remplir s’ils veulent contester la domination affichée par Franco Morbidelli en ce début d’année. Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /089

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1 Nakagami demeure toujours aussi irrégulier.<br />

2 Marquez a régalé ses supporters en<br />

Andalousie. 3 Après une bonne première<br />

course au Qatar, Fabio Quartararo a eu du mal<br />

à confirmer ses bonnes dispositions. 4 Xavi<br />

Vierge, ici devant le Malais Syahrin, réalise un bon<br />

début de saison avec la Mistral du team Tech3.<br />

En Argentine, l’Espagnol a accroché une jolie<br />

cinquième place. 5 Départ du Grand Prix<br />

d’Espagne, Marquez emmène le peloton<br />

avec Morbidelli dans sa roue. Quatre victoires<br />

en quatre courses pour l’équipe Marc VDS. 2<br />

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l a mûri et il a fait fructifier son<br />

expérience. » C’est par cette formule<br />

que Michael Bartholemy résume<br />

l’excellent début de saison de Franco<br />

Morbidelli, vainqueur des trois<br />

premières courses du championnat<br />

Moto2 2017, au Qatar, en Argentine et<br />

aux États-Unis. « On sentait cet hiver<br />

qu’il avait franchi un palier, poursuit<br />

le patron de l’équipe Estrella Galicia 0,0<br />

Marc VDS. Gagner en répondant présent<br />

à Doha a été le déclic que nous attendions<br />

tous. » Pas de doute, Franco Morbidelli a<br />

chassé ses fantômes. L’an dernier, l’Italien<br />

n’avait jamais réussi à conserver la première<br />

place d’une course après s’en être emparé.<br />

Souvent à la lutte dans le groupe de tête<br />

jusque dans les derniers tours, Franky<br />

semblait manquer d’un petit quelque<br />

chose pour conclure. À force de travail<br />

et d’abnégation, mais aussi sans nul doute<br />

en profitant du passage de Johann Zarco<br />

en Moto<strong>GP</strong>, le pensionnaire de la VR46<br />

Academy a définitivement passé un cap<br />

durant l’intersaison. « Il s’est aussi<br />

beaucoup inspiré de Johann dont il admirait<br />

l’an dernier les fins de courses, glisse<br />

l’un de ses proches. Il s’est concentré pour<br />

travailler sur l’usure des pneus. » Après sa<br />

démonstration au Moyen-Orient, Morbidelli<br />

a enfoncé le clou à Termas de Rio Hondo<br />

en menant de bout en bout la deuxième<br />

course du championnat mais surtout, en<br />

résistant magistralement à Alex Marquez.<br />

« FRANCO SAIT QU’IL NE VA<br />

PAS GAGNER TOUT LE TEMPS »<br />

En grande forme sur un tracé qu’il lui a<br />

toujours plu, l’Espagnol a en effet mené la<br />

vie dure à son coéquipier jusqu’au dernier<br />

tour. « Je ne me suis jamais relâché mais<br />

sur la fin, je sentais qu’Alex était vraiment<br />

pressant, expliquait alors celui qui est devenu<br />

le premier Italien à remporter deux victoires<br />

de rang en Moto2. À trois tours de l’arrivée,<br />

j’ai redonné un petit coup de rein, mais Alex<br />

n’a rien lâché. J’ai encore fait un petit effort<br />

dans le dernier tour pour augmenter mon<br />

rythme, et quand je me suis retourné après<br />

avoir passé la ligne, il n’était plus derrière<br />

moi. » Trop gourmand, l’Espagnol est en<br />

effet tombé, privant par la même occasion<br />

le team Marc VDS du doublé qu’il méritait.<br />

Mais sa victoire la plus probante, Morbidelli<br />

l’a obtenue à Austin, sur un circuit où<br />

il avait toujours rencontré d’énormes<br />

difficultés. Mieux encore, l’Italien est de<br />

nouveau monté sur la plus haute marche<br />

après avoir signé la veille la pole position.<br />

« Cette performance me rassure, confiait-il<br />

alors. Cette année, nous sommes tout de<br />

suite compétitifs sur chaque circuit où<br />

nous arrivons. C’est encourageant pour<br />

la suite, cela signifie que nous avons trouvé<br />

une bonne base de réglages. Il faudra quand<br />

même que je me méfie d’Alex qui est très<br />

rapide ici. » Parti en tête, Franco est parvenu<br />

à s’échapper. Et contrairement à ce qu’il<br />

imaginait, ça n’est pas Marquez qui l’a cette<br />

fois menacé, mais Tom Lüthi. Le pilote<br />

de l’équipe CarXpert n’a néanmoins rien<br />

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