GP Racing

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MAG / LE DÉSERT AMÉRICAIN
1 Vainqueur de la
Red Bull MotoGP Rookies
Cup 2010, Jacob Gagne
était l’un des espoirs
de son pays. La réussite
n’a malheureusement
pas été au rendez-vous.
2 En 2009, Cameron
Beaubier a manqué le
coche en Mondial 125
(3 points marqués). Son
coéquipier était alors un
certain Marc Marquez.
3 Josh Herrin n’a
pas non plus brillé
en Moto2, d’où il
a été évincé en 2014.
aujourd’hui la voie royale ? Tout (ou presque)
est fait pour que les jeunes y évoluent dans
de bonnes conditions, que les talents soient
rapidement identifiés et soutenus. Les meilleurs
– et même parfois les seconds couteaux –
ont généralement l’opportunité d’accéder
au Mondial. Le championnat américain,
lui, n’est pas aussi prestigieux. Rares sont
les équipes à s’y pencher avec attention, et
les dernières expériences ne sont pas des plus
rassurantes pour les managers. Recrutés en
Moto2, ni Kenny Noyes (33 points entre 2010
et 2011), ni Josh Herrin (dix départs et autant
de résultats blancs en 2014) ne sont parvenus
à s’illustrer. De bons résultats auraient ravivé
la confiance des teams envers ces filières ;
l’inverse s’est produit. À l’image de Cameron
Beaubier, les étoiles montantes étasuniennes
en pâtissent. À l’inverse, le CEV figure comme
un modèle qui marche et inspire. De cette
expérience naissent d’autres initiatives, comme
celle de l’Asia Talent Cup. Y percent de talentueux
pilotes asiatiques, ensuite récupérés par le
Honda Team Asia – lui-même supporté par
Honda Japon. La recette fonctionne, et elle
vient d’être reprise en Grande-Bretagne pour le
British Talent Team, associé à la nouvelle British
Talent Cup. Une formule à rapprocher, également,
de celle de Valentino Rossi et son ranch, où
les pépites qui s’y forment peuvent ensuite être
portées par le Sky Racing Team VR46. Voilà,
peut-être, par où devront passer les Américains
s’ils souhaitent réinvestir les Grands Prix. Colin
Edwards l’a compris, et disait en août 2014 avoir
« quelque chose à faire » avec Nicky Hayden
pour promouvoir la génération qui arrive.
MISE EN ABYME
Avec près de 325 millions d’habitants, les
États-Unis abritent forcément des Marc Marquez
et des Johann Zarco. Encore faut-il les trouver,
dans un pays où le motocyclisme n’est pas
vu comme un sport aussi professionnel que
peuvent l’être le football, le basket-ball ou
encore le hockey sur glace. S’il veut entrer au
royaume du 2-roues, le jeune sera d’abord dirigé
vers le tout-terrain. Les compétitions nationales
de motocross et supercross produisent les
meilleurs pilotes de la planète, à tel point que
le championnat américain est considéré comme
aussi bon – sinon meilleur – que le Mondial.
Pour celui qui souhaite s’y essayer, la terre
est plus accessible que le bitume. Les terrains
affluent, les pièces et les « consommables »
sont moins chers, nul besoin d’avoir une
machine de pointe pour rouler devant, etc.
Celui qui se fait remarquer pourra bénéficier
des multiples programmes et partenariats
mis en place par les marques et les constructeurs.
Dans un cercle vertueux, fans, publicitaires
et manufacturiers font vivre le sport en s’y
intéressant, en y contribuant. Ce qui entretient
indubitablement la relève. À l’inverse, se
consacrer à la vitesse nécessite d’avoir bien
plus de moyens. Mais outre les coûts exorbitants,
il s’agit d’un investissement collectif démesuré.
Illustration avec l’AMA Superbike : si l’on
part du premier circuit et que l’on suit le fil
082 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017