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GP Racing

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FOCUS / LÜTHI EN MOTO2<br />

Vice-champion du monde en titre,<br />

Thomas Lüthi abordait 2017<br />

avec l’étiquette – pas forcément<br />

désirée – de favori. Les premiers<br />

Grands Prix n’ont pas permis de<br />

confirmer ce statut. Jusqu’à présent<br />

invaincue, l’équipe Marc VDS éclipse,<br />

par son impétueuse domination, une partie<br />

du plateau. Dans le même temps, le Suisse<br />

est aussi effacé par les nouveaux visages<br />

qui montent dans la catégorie : celui<br />

de Miguel Oliveira et sa (surprenante ?)<br />

KTM ; de Xavi Vierge, en train de remettre<br />

Tech3 sur les bons rails ; de Luca Marini,<br />

en progression constante ; de Francesco<br />

Bagnaia, rookie et déjà monté sur un<br />

podium. Pourtant, Lüthi est là, et bien là.<br />

PLUS RÉGULIER<br />

QUE JAMAIS ?<br />

Avec 80 points marqués en quatre courses,<br />

il réalise un début de saison des plus<br />

fructueux. Sur le plan comptable, il n’a fait<br />

mieux qu’une seule fois (2012) en 15 ans<br />

de carrière. Certes, il n’a pas encore gagné<br />

en 2017. Mais pour être couronné, à la<br />

condition d’être rapide, s’ajoute celle d’être<br />

régulier. « En Moto2, être constant est<br />

l’une des clés afin de se battre pour le titre »,<br />

confirme le pilote Kalex. À bientôt 31 ans,<br />

il le sait mieux que personne – lui qui roule<br />

chez les 600 cm 3 depuis 2010. Et tire les<br />

leçons de 2016, où il a manqué le titre<br />

pour 42 points, avec trois résultats blancs<br />

au compteur. Alors, dans l’attente de<br />

son heure, Lüthi patiente, gère et compte<br />

ses gains. Moins rapide que Morbidelli au<br />

Qatar ? Il se contente de la deuxième place,<br />

résistant à la pression de Nakagami et<br />

Oliveira à sa poursuite. Pas le rythme<br />

des leaders en Argentine ? La troisième<br />

place lui conviendra. Encore battu par un<br />

pilote Marc VDS aux États-Unis ? Finir<br />

second n’est pas une si mauvaise opération.<br />

En difficulté à Jerez (« Nous n’avons pas<br />

trouvé les bons réglages », nous confie-t-il) ?<br />

Rester sur ses roues et franchir l’arrivée<br />

suffit. En Espagne, une huitième place<br />

au goût a priori amer s’est transformée en<br />

prestation positive puisque, grâce à la chute<br />

de Franky Morbido, il s’est rapproché<br />

de la tête du championnat. C’est aussi sur<br />

cela qu’il faudra compter : les erreurs de<br />

ses rivaux. Ceux-ci sont surtout de jeunes<br />

loups, réputés fougueux... et déjà tombés<br />

cette année. Gilles Bigot, son technicien,<br />

se veut prudent : « Tant qu’on n’est pas à<br />

mi-championnat, c’est difficile d’avoir une<br />

idée précise de qui va se battre pour le titre. »<br />

Il est néanmoins satisfait de ce début de<br />

saison, surtout au regard des circonstances.<br />

Après des essais hivernaux compliqués<br />

ponctués de chutes, le doute s’installe<br />

sur le modèle de la moto à choisir.<br />

La météo n’étant pas bonne à Losail, le<br />

« back-to-back » (tester la version 2016 puis<br />

repasser sur la 2017 en essayant d’évaluer<br />

et de faire évoluer les choses) ne peut être<br />

fait et c’est finalement avec la 2016 qu’il<br />

compte rouler. Mais une chute aux essais<br />

endommage le cadre, et il faut remonter celui<br />

de 2017. « Faire deuxième avec une sorte<br />

de moto mixte, c’est quand même pas mal. »<br />

Vient ensuite l’Argentine, où Tom est plus<br />

en difficulté par rapport à d’autres à cause de<br />

son style de pilotage : nouveau podium, alors<br />

que sa Kalex n’est pas à l’équilibre puisque<br />

pièces de 2016 et 2017 se chevauchent<br />

encore. Depuis, les choses rentrent dans<br />

l’ordre mais il leur « manque encore quelque<br />

chose », estime Gilles Bigot, qui travaille<br />

d’arrache-pied à trouver les meilleures<br />

solutions. Lüthi n’est pas homme à écraser<br />

un championnat. En 124 départs en Moto2,<br />

il est monté sur 39 podiums et s’est élancé<br />

30 fois depuis la première ligne. Seulement,<br />

un classement général n’est pas la somme<br />

d’une seule performance inouïe, mais<br />

l’addition de toutes. La preuve, en ce début<br />

DANS L’ATTENTE DE SON HEURE, LÜTHI<br />

PATIENTE, GÈRE ET COMPTE SES GAINS<br />

062 /<strong>GP</strong> RACING - Juin-Juillet-Août 2017

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