GP Racing

Combien de gens travaillent sur
place pour PHA ? La Dorna ? L’ACO ?
Environ 150 personnes pour la Dorna.
L’équipe de PHA comprend de 25
à 30 personnes. À pleine charge
le dimanche, il y a 2 500 personnes
actives sur le site, dont 350
commissaires et 600 contrôleurs.
99 053 spectateurs le dimanche en
2016 (plus les gens qui travaillent),
c’est un immense succès. Mais
c’est aussi gérer une « ville »
de 100 000 habitants dans
une infrastructure éphémère ?
Le public se comporte de mieux
en mieux, ce qui facilite les choses
et permet de vivre un bel événement.
Il y a un taux d’incidents nettement
moins élevé au Grand Prix
de France que dans une ville
normale de 100 000 habitants.
Comment se passent les relations avec l’État, et son représentant
dans le département, c’est-à-dire la préfecture ?
Ces relations sont toujours liées à la personnalité du préfet ou de
la préfète. Sa mission essentielle est le développement du territoire.
Si le représentant de l’État est répressif, comme avec les milliers
de contrôles d’alcoolémie qu’on a connus à une certaine époque,
il faut aller au combat. « Liberté, Égalité, Fraternité » est valable
aussi pour les motards. Or souvent, la population motarde n’a pas
été bien considérée par les services de l’État. Le problème avec
certains préfets, c’est qu’ils veulent m’expliquer comment on
fait. Or, l’expérience n’est pas chez eux, mais chez nous (24 GP,
13 stades de France, le prologue du Dakar, etc.). On n’a pas
non plus le même niveau d’études et mon certificat d’études
primaires peut faire que, parfois, avec les Énarques, il y a
un petit décalage (rire). Ce sont d’abord des rapports humains.
Madame la préfète Orzechowski par exemple a été top
et performante pour le Grand Prix et les 24 Heures en
s’impliquant vraiment, et en considérant ces événements
comme des éléments positifs pour la Sarthe et son économie.
Quelles sont tes relations avec Valentino Rossi ?
Comment est-il en privé ?
En plus d’être un champion, il a des qualités humaines fantastiques.
Il ne souhaite pas qu’on en parle, mais il est toujours à l’écoute
quand il y a des enfants malades ou des gens dans des situations
de santé délicates. Il n’y a jamais de photos, d’exploitation
médiatique de cette partie-là, ou très exceptionnellement.
C’est quelqu’un de très attachant. Malgré les énormes demandes
– c’est une star mondiale –, il se comporte toujours très bien
1 En parallèle du fabuleux et unique spectacle des courses (ici en
2016), qui réunit les meilleurs pilotes et motos du monde, PHA profite
de l’occasion pour soutenir une initiative française de qualité comme
l’école de pilotage ZF Grand Prix 2 de Laurent Fellon (ici au centre)
et Johann Zarco (à dr.). Les partenaires sont mis en valeur 3 et un
maximum de distractions ( 4 et 5 ) sont proposées aux spectateurs.
6 Le GP de France est également l’occasion de rencontres au sommet,
comme ici celle de Claude Michy, Renaud Lavillenie et Carmelo Ezpeleta
avec Valentino Rossi, le pilote moto le plus populaire de tous les temps.
NOS BONNES RELATIONS
AVEC LA DORNA
DEPUIS DE NOMBREUSES
ANNÉES NOUS PERMETTENT
DE FAIRE BEAUCOUP
DE CHOSES POUR LE PUBLIC
6
et sait se rendre disponible,
même s’il est très sollicité
par les supporters. C’est
un énorme travailleur, il
n’y a qu’à voir son palmarès.
Comment décrirais-tu Carmelo
Ezpeleta, le patron de la Dorna ?
C’est un grand monsieur, qui est
fidèle, ce qui est rare dans le monde
actuel. Il m’a toujours soutenu
dans mes activités. Je suis le dernier
promoteur de GP entièrement privé
dans le monde. Tous les autres GP
sont organisés par des sociétés à
capitaux de collectivités publiques.
C’est un visionnaire qui a réussi
à imposer le Moto2 et le Moto3,
alors que peu de gens y croyaient.
Or, les plateaux sont pleins à
craquer. En MotoGP, en adaptant
le règlement technique au spectacle,
il y a maintenant dix pilotes en une seconde, et neuf vainqueurs
différents lors de la saison 2016. Les courses sont fantastiques
car Ezpeleta est un visionnaire. À l’opposé de la F1 qui a décliné
depuis plusieurs saisons en utilisant de mauvaises recettes.
Mais bonne nouvelle, la F1 revient en France, ce qui est une
très bonne chose, avec 15 millions d’euros des collectivités
publiques sur un budget total de 30 millions. Nous ne sommes
pas jaloux car dans notre cas, le syndicat mixte (ville, département
et région), propriétaire du Mans, a toujours investi pour avoir
un circuit au meilleur niveau, que ce soit en termes de sécurité
pour les pilotes, ou au niveau de l’accueil du public.
Le Grand Prix de France est-il apprécié localement ?
Le GP de France, ce sont plus de 10 millions d’euros
de retombées économiques sur la Sarthe. La population
locale apprécie le Grand Prix, et elle représente
d’ailleurs un nombre important de spectateurs.
Presque un siècle de GP de France
C’est en 1920 que fut créée une épreuve de prestige de niveau
international qui prit le nom de Grand Prix de France, hors championnat
du monde puisque celui-ci n’existait pas encore. La première course
a eu lieu au Mans, puis fut organisée ensuite à Strasbourg, Tours, Lyon,
Montlhéry, Saint-Gaudens, Bordeaux, Pau et Dieppe. Cette compétition
est devenue en 1953 la manche française du mondial, à Albi où Georges
Burgraff se couvrit de gloire en gagnant en 175 cm 3 . C’était le début
d’une grande épopée qui allait par la suite se déplacer sur les circuits
de Rouen, Reims, Pau, Charade, Le Mans, Paul-Ricard, Nogaro et
Magny-Cours, avant de subir un coup d’arrêt brutal en 1992 dans
la Nièvre, alors que parallèlement, Bernie Ecclestone a acheté à la FIM
les droits télévisions et marketing des Grand Prix. Il les a ensuite cédés
à la Dorna, tandis que Claude Michy, ancien pilote automobile de bon
niveau, a repris le GP de France qui était alors en diffi culté après une
édition diffi cile à Magny-Cours. Grâce à des améliorations incessantes,
le Grand Prix de France est maintenant devenu une référence
mondiale, une épreuve très appréciée des pilotes et des spectateurs.
Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /053