GP Racing

plus. On souffre encore au niveau
de l’accélération et de la vitesse
de pointe. Et pas seulement par
rapport aux Ducati. Les Yamaha
et même les Suzuki ressortent
mieux des virages que les Honda.
Il nous manque du « drive » mais
on travaille pour y remédier.
Tu as toujours couru sur des Honda.
Depuis tes débuts en MotoGP
en 2006, quelle RCV as-tu préférée ?
L’une des meilleures pour moi
était le modèle 2012. Disons
qu’entre 2011 et 2013, nous
avions une très bonne moto.
Tu as débuté en Grands Prix 125
avec Honda, et tu courais même pour
ce constructeur en championnat
d’Espagne. Tu n’as connu que cette
marque par choix, ou par défaut ?
J’ai toujours aimé Honda. Quand j’étais gamin, mon seul rêve
était de courir un jour dans l’équipe officielle Honda Repsol.
Et depuis que j’y suis, je fais tout pour y rester. Je pense que nous
avons fait du bon boulot ensemble. En tout cas, j’ai toujours eu
un super soutien et j’ai, de mon côté, toujours donné le maximum.
L’an dernier, tu étais pourtant prêt à passer chez Yamaha.
Rossi voulait que tu deviennes son coéquipier. Ton histoire ressemble
finalement un peu à celle de Doohan qui a un jour failli signer
chez Yamaha, et puis qui a finalement préféré rester où il était...
Non, pas vraiment. (Il rit) Mick a remporté beaucoup
plus de titres de champion du monde que moi.
Champion du monde 125, double champion du monde 250, et depuis
ton passage en MotoGP plus aucun titre. Six fois sur le podium,
mais jamais sur la plus haute marche. Comment es-tu parvenu
J’AI LA CARRIÈRE QUE
J’AI, AVEC DES HAUTS ET DES BAS,
DES MOMENTS DE JOIE ET
D’AUTRES PLUS DIFFICILES
jusque-là à conserver
ta motivation malgré toutes
ses saisons infructueuses ?
L’essentiel pour cela est de toujours
regarder devant. Il ne faut jamais
s’attarder sur le passé. J’ai la
carrière que j’ai, avec des hauts
et des bas, des moments de joie et
d’autres plus difficiles. L’important
c’est de penser à ce qu’on n’a pas
encore vécu, c’est ce qui permet
de rester positif et de garder l’envie.
Cette envie, je l’ai toujours, pour
me battre et essayer d’aller chercher
ce titre qui m’échappe. J’ai encore
envie de courir et de donner
le meilleur de moi à chaque
Grand Prix. Je suis heureux
d’être dans une grande équipe et
d’avoir la chance d’être sur la grille.
Tu es aussi le pilote qui s’est le plus blessé.
Comment surmonte-t-on cela ?
Je mentirais si je disais que c’est facile. Je suis passé par des
moments compliqués, surtout que j’ai commencé à me faire
mal assez jeune. Mais chaque expérience t’apprend quelque
chose. Et plus tu apprends sur toi, mieux tu gères les situations
délicates. Tu parviens à te concentrer sur l’essentiel. C’est ce
qui est important. C’est vrai que j’ai eu des périodes très difficiles
que je n’ai pas, à chaque fois, abordées comme il l’aurait fallu.
Je n’ai pas toujours utilisé les bonnes méthodes, pas toujours eu la
bonne approche. J’essaie à présent de tirer profit de cette expérience
afin de mettre le maximum de passion dans ce que j’entreprends.
Tu as aussi changé pas mal de personnes dans ton
équipe au cours de ces deux dernières saisons, dont
à deux reprises ton chef mécanicien. Pourquoi cela ?
Ce n’est pas une affaire de personnes. Il faut parfois se réinventer
2
1 Avant de
s’imposer à Jerez,
Pedrosa a brillé
en Argentine en
menant la course
un long moment
devant Marquez
et Rossi. Il finira
ce jour-là sur la
troisième marche
du podium. 2 Avec
Giacomo Guidotti,
son nouveau chef
mécanicien (à gaude
de la photo), le pilote
HRC découvre de
nouvelles méthodes
de travail et explore
de nouvelles
pistes de réglages.
Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /037