GP Racing

INTERVIEW / DANI PEDROSA
Dani, peut-on comparer la situation des pilotes
Honda en ce début de saison à celle qu’elle était
l’an dernier après les quatre premiers Grands Prix ?
Non, car nous sommes mieux que l’an dernier à
pareille époque. Enfin, disons qu’on est moins mal...
Il y a encore un certain nombre de choses à améliorer,
et il faut bien reconnaître que nous aimerions être
dans une position un peu plus confortable. Mais nous
nous sentons quand même mieux qu’il y a un an.
Marquez et toi avez des gabarits et des styles de
pilotage très différents. N’est-ce pas un problème
pour développer une moto en quête d’équilibre ?
(Il réfléchit) C’est vrai que nous sommes très différents mais
au final, on utilise la même moto. Marc est plus fort sur les
entrées de virage, moi je privilégie la sortie. Honda est capable
de répondre à nos besoins respectifs. Je ne sais pas quel style
est aujourd’hui le plus adapté à cette moto mais ce que je vois,
c’est que les autres pilotes Honda sont eux aussi en difficulté.
Votre problème numéro un concerne-t-il aujourd’hui la gestion
électronique, comme c’était déjà le cas l’an dernier en début de saison ?
En partie, oui. Mais c’est plus une
histoire de combinaison. L’an dernier,
notre moto était nouvelle, surtout sur
le plan du moteur ; nous découvrions
le nouveau système de gestion
électronique obligatoire ainsi que
les Michelin. À chaque course,
nous avions de nouveaux pneus avec
un grip différent, ce qui était très
compliqué à gérer. Entre le cadre,
les suspensions, l’électronique,
le moteur... Il y a tellement de
possibilités pour essayer d’améliorer
les choses. Cette année, les pneus
sont plus stables et notre travail
de mise au point de la moto et
de développement est plus facile.
Que vous manque-t-il ?
Des petits détails... Un clic par
ci, un clic par là. Une électronique
un peu plus précise, des réglages
partie-cycle et suspensions un poil
plus équilibrés... On cherche encore.
Il n’y a que le moteur qu’on ne peut
pas toucher à cause du règlement.
J’AI TOUJOURS AIMÉ HONDA.
ET DEPUIS QUE J’Y SUIS,
JE FAIS TOUT POUR Y RESTER
Tu l’as dit, Marc est très fort sur les freins et toi tu es capable
de relever la moto avec une vivacité incroyable pour accélérer.
C’est quand même un peu
l’opposé en termes de pilotage...
Oui mais nous avons l’un et
l’autre notre chef mécanicien
pour régler la moto en fonction
de notre pilotage. On a des petites
différences pour le cadre et
après, chacun joue à sa manière
avec les réglages de suspensions.
Chez Yamaha, la M1 a toujours évolué
par petites touches, gardant ainsi
depuis plus de dix ans la même
philosophie. Chez Honda, d’une année
à l’autre, la moto change radicalement.
N’est-ce pas là finalement la cause
de vos difficultés actuelles ?
C’est difficile pour moi de répondre
à cette question... Mieux vaudrait que
tu la poses aux responsables du HRC.
Cet hiver, les ingénieurs Honda ont
cherché à augmenter la puissance
de leur moteur. Est-ce que c’est cela
qui a encore déstabilisé la moto ?
La puissance, on en veut toujours
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036 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017