GP Racing

INTERVIEW
LUCAS MAHIAS
PILOTE OFFICIEL YAMAHA
EN MONDIAL SUPERSPORT
Lucas, hormis ton souci en
Thaïlande, tu n’as pas fait
moins bien que 2 e . T’attendaistu
à être si vite à ce niveau
de compétitivité au guidon
de cette nouvelle machine ?
Je l’espérais, c’est sûr. Quand
on a signé le contrat, le but était
de se battre pour le championnat.
Maintenant, je ne pensais pas
être aussi régulier et aussi rapide
sur tous les circuits et être à
cette place de leader aujourd’hui.
C’est une belle satisfaction.
Kenan Sofuoglu revient très fort sur les dernières manches.
As-tu pu analyser son pilotage ? Qu’est-ce qui le rend si bon ?
Je ne pense pas qu’il soit plus fort ou moins fort que moi. La seule
différence, c’est qu’il est dans un autre état d’esprit : il n’a rien à
perdre. Son seul moyen d’être champion, c’est de gagner toutes
les courses, il l’a dit. À Assen, il était intouchable. Il était rapide tout
le week-end, et pour plusieurs raisons, il a fait beaucoup de tours
là-bas. À Imola, j’avais le rythme pour pouvoir l’attaquer mais j’ai
préféré rester derrière parce que la dernière chicane à Imola, c’est
particulier. Avec d’autres pilotes, j’aurais tenté quelque chose. Avec
Kenan, sachant qu’il est prêt à tout, ça pouvait vite fi nir par terre.
Tu en fais ton principal adversaire pour le titre ?
Oui, bien sûr. C’est le pilote que je regarde le plus. S’il gagne
toutes les manches et que j’arrive à faire deux, il sera champion.
Il va falloir qu’à un moment, j’en gagne une. On attendra les circuits
que je connais bien et où je me sens à l’aise. Le point positif, c’est
que j’arrive à faire 2 e sur des pistes où je ne me sens pas super bien.
Cela fait longtemps que tu n’as pas eu à gérer un
championnat sur la durée, comment abordes-tu cela ?
Ça a un côté vraiment excitant. Sur la moto, c’est un peu diffi cile.
Parfois, j’aurais envie d’attaquer et de tout donner. Là je ne peux
le faire qu’en qualif et encore, en faisant attention à ne pas me
blesser. Mais il vaut mieux être dans cette position-là que septième
ou huitième et me dire qu’il va falloir gagner toutes les courses.
Je suis actuellement dans un état d’esprit où je peux me permettre
d’assurer un podium et réfl échir à plus loin. C’est plutôt agréable.
Le fait de mener le championnat, cela te met-il une forme
de pression sur les épaules ?
Évidemment. C’est contradictoire avec l’image que je dégage mais
je suis quelqu’un d’un peu stressé. J’ai une bonne équipe, les gens
commencent à savoir comment je fonctionne et font le maximum
pour que je me détende. La chose qui m’aide, c’est de me dire que
j’ai fait cinq courses et que je n’ai commis aucune erreur. Si j’arrive
à être champion la première année, ça sera magique. Et sinon, cela
m’aura appris des choses et j’espère bien être champion un jour.
BARRIER, C’EST
PAS L’AMÉRIQUE
Sylvain Barrier n’est vraiment pas
verni. Après plusieurs saisons gâchées
par les blessures, le Français avait trouvé
à se relancer au sein d’un championnat
qui a le vent en poupe, le MotoAmerica.
Le natif d’Oyonnax, âgé aujourd’hui
de 28 ans, s’est lancé dans ce nouveau
défi sur une BMW S 1000 RR du team
Scheibe Racing en Superbike avec
l’espoir de briller au moins autant
REITERBEGER
CHANGE
D’OBJECTIF
que son compatriote Valentin Debise en
Supersport. Mais après un premier weekend
prometteur à Austin, Sylvain s’est
sérieusement blessé aux essais de la
seconde manche sur le circuit de Road
Atlanta après une chute où il est venu
heurter les Airfence. Bilan : plusieurs
côtes brisées, une rate déchirée et une
hémorragie interne. On lui souhaite
maintenant un prompt rétablissement.
Markus Reiterberger avait de
grandes ambitions à son arrivée
en championnat du monde Superbike en 2016, titre IDM en poche. Avec un contrat
de deux ans au sein du team BMW Althea au guidon d’une S 1000 RR qu’il connaît
bien, l’Allemand espérait en tout cas bien mieux que les résultats obtenus. Si bien
que le pilote de 23 ans a décidé de se séparer de son équipe italienne après seulement
trois courses cette année, officiellement pour prendre le temps de pleinement récupérer
d’une grosse blessure aux vertèbres à Misano l’an passé. Mais quelques jours plus
tard, il annonçait son retour à ses premières amours et au championnat Superbike
allemand au sein du team avec lequel il a été champion en 2015, BMW Van Zon.
Un retour gagnant pour Reiterberger qui s’est imposé dès son premier week-end de
course. Le pilote de « réserve » du team Althea Raffaele De Rosa a eu, lui, le plaisir
de prendre sa place en Mondial et terminera la saison avec l’équipe de Genesio Bevilacqua.
BSB : HASLAM MÈNE LA DANSE
Battu par Shane Byrne l’an passé, Leon Haslam repart cette année à l’assaut du titre
tant convoité avec la même hargne et surtout, une bien meilleure entame de saison
que son rival qui a fait chou blanc à Donington quand le pilote Kawasaki a inscrit
son premier doublé. De quoi se porter en tête
du championnat après trois courses, bien qu’il soit
sérieusement menacé par son encombrant coéquipier
Luke Mossey à seulement trois points. Christian
Iddon joue de son côté la carte de la régularité pour
occuper le troisième rang provisoire au guidon de
sa BMW, devant le champion 2015 Josh Brookes de
retour en Angleterre après un passage par le Mondial.
Un World Superbike d’où vient également Davide
Giugliano qui, avec seulement 10 points, a bien
du mal à s’adapter aux circuits d’outre-Manche.
Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /019