GP Racing

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HOMMAGE / JOHN SURTEES La nouvelle est venue d’un communiqué officiel de la famille. « John Surtees s’est éteint paisiblement dans l’après-midi aux côtés de son épouse Jane et de ses filles Leonora et Edwina. » L’ancien champion du monde avait été admis au Saint George’s Hospital de Londres en février pour insuffisance respiratoire. Très vite, les hommages ont plu. « C’est une immense perte pour le monde des sports mécaniques, a déclaré Valentino Rossi. Il a été le seul pilote champion du monde en F1 et en 500, c’est historique. Je pourrai dire que j’ai eu la chance de le rencontrer à trois ou quatre reprises. » Lewis Hamilton n’a pas été en reste. « C’était une légende du sport, un type adorable qui a tant fait, a commenté le triple champion du monde britannique. C’est un choc pour tout le monde. » Jusqu’à son dernier souffle, John Surtees aura dédié sa vie à sa passion des sports mécaniques. Ayant toujours aimé s’offrir quelques tours au guidon ou au volant d’une de ses pièces de collection qu’il restaurait avec dévotion dans son atelier d’Edenbridge, il fut en effet un grand fidèle des rassemblements de machines anciennes. Né en 1936 à Tatsfield, dans le comté de Surrey, de parents fous de moto, le jeune John est rapidement touché par la grâce. Sa première compétition, il y participe et la remporte à l’âge de 14 ans sur la piste de Trent Park. Il est alors passager de son père, pilote d’un sidecar motorisé par une 1000 Vincent. Homme sévère et large d’épaules, Jack Surtees possède un magasin de motos dans le sud de Londres. C’est là que John apprend à monter et démonter vis et écrous, et pose les fondations de sa dévorante passion pour les sports mécaniques. Sa mère Dorothy, d’un caractère beaucoup plus jovial que son mari, s’adonne, elle aussi, à la pratique de la moto. Femme passionnée, elle ne voit bien évidemment aucun mal à ce qu’à 15 ans, son fils emprunte un vieux cuir de son mari, beaucoup trop grand pour lui, et s’aligne à sa première course de grass-track au guidon d’une Excelsior JAP. Surtees Junior hérite ensuite d’une 250 Triumph bien plus performante, avec laquelle il s’initie aux courses sur bitume et devient l’un des premiers à fouler l’asphalte de Brands Hatch. En 1950, son père le fait rentrer chez Vincent pour développer sa science de la mécanique. Il lui offre par ailleurs une 500 Grey Flash d’occasion en piteux état pour lui permettre de faire ses gammes. Adroit de ses mains, le gamin la retape de fond en comble et remporte à son guidon sa première course à Aberdare Park. Dès 1951, John Surtees commence à faire parler de lui. Lors d’un meeting international à Thruxton, celui qui n’est encore qu’un inconnu de 17 ans se permet de malmener, au guidon de sa poussiéreuse Vincent et jusqu’à la ligne d’arrivée, Geoff Duke, le pilote vedette de l’usine Norton. Ce jeune effronté qui répond au nom de Surtees devient vite la nouvelle coqueluche du public britannique. En 1952, il troque sa vieille Vincent pour une Norton Featherbed et se met à empiler les victoires. Ses succès impressionnent Joe Craig, le responsable du service course de la firme de Bracebridge. Joe décide de l’intégrer dans son équipe pour participer au Tourist Trophy, mais un poignet cassé lors d’une séance d’essais sur la 125 de Joe Ehrlich met un terme au projet. Fâché car opposé à cette séance d’essais, Craig le fera patienter deux saisons avant de lui confier le guidon d’une de ses machines. Durant l’année 1955, John Surtees pilote également une 250 NSU avec laquelle il remporte le Grand Prix d’Ulster à Dundrod. 1956 : COUP D’ESSAI, COUP DE MAÎTRE Surtees avait brillé sur Norton Manx (ici en 1955) avant les MV Agusta. Sur 72 départs pris cette saison-là, il s’impose à 65 reprises et termine sa superbe série sur deux mémorables succès à Silverstone et Brands Hatch devant la Gilera 4-cylindres de Geoff Duke, alors champion du monde en titre. À 21 ans, John Surtees devient un pilote convoité. Au moment où l’usine Norton connaît de sérieux problèmes financiers, le Britannique reçoit une proposition de MV Agusta. Les Italiens veulent lui faire essayer leurs motos avant de l’intégrer éventuellement dans l’équipe qu’ils engagent dans les championnats du monde de vitesse. Coup d’essai, coup de maître, Surtees se retrouve en 1956 pilote officiel MV Agusta en 350 et 500 cm 3 . Le Britannique remporte les trois premiers Grands Prix 500 de la saison sur l’île de Man, à Assen et à Spa Francorchamps. La chance est avec lui car ses deux principaux rivaux, Geoff Duke et Reg Armstrong, sont disqualifiés par la FIM durant ces trois courses pour avoir soutenu la grève des pilotes privés contre les organisateurs du Dutch TT qui, en 1955, avaient refusé d’augmenter leurs misérables primes de départ. À cette époque, le calendrier des championnats du monde ne comportait que six épreuves. Aussi, bien que victime d’une fracture d’un bras en Allemagne qui l’empêche d’inscrire le moindre point lors des trois Grands Prix suivants, John Surtees décroche, en 1956, son premier titre de champion du monde devant la BMW de Walter Zeller et la Norton de John Hartle. En revanche, lors de la saison suivante, le Britannique ne peut rien face aux Gilera de Libero Liberati et de Bob McIntyre. Il s’impose aux Pays-Bas mais se fait surclasser lors des cinq autres Grands Prix. La chance lui sourit à nouveau en 1958. Cette saison-là, John réalise le doublé 350/500 en Grande- Bretagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Irlande et en Italie. Il n’y a qu’en Suède qu’il laisse les victoires à l’antédiluvienne Norton de Geoff Duke. Il faut dire que les deux marques italiennes Gilera et Moto Guzzi qui dominaient depuis cinq ans les championnats du monde 350 et 500 se sont retirées de la compétition, laissant les pilotes MV Agusta seuls au monde. Il n’en faut pas plus à Surtees pour devenir le pilote incontournable de cette fin de décennie. Qu’ils s’appellent Gary Hocking, John Hartle ou Remo Venturi, les coéquipiers embauchés par le Comte Agusta ne parviennent pas à détrôner le chef de file de la scuderia italienne. Durant trois ans, le Britannique survole les deux catégories, remporte 32 des 39 Grands Prix qu’il dispute et décroche six titres mondiaux sans avoir à forcer son talent. Et s’il manque d’adversaires à sa hauteur, le champion met un point d’honneur à améliorer chaque année les chronos et les records réalisés la saison précédente. Malgré tout, ces victoires acquises sans grande opposition nourrissent chez lui une véritable frustration. Un athlète de sa trempe a besoin de davantage de challenges pour alimenter sa boulimie de conquêtes. D’autant que ce passionné de mécanique bute par ailleurs sur l’intransigeance du Comte Domenico Agusta qui lui refuse la permission d’utiliser ses motos lors des courses ne figurant pas au calendrier des championnats du monde. La seule liberté que lui concède le tyrannique patron italien est de pouvoir participer à des compétitions automobiles. C’est ainsi qu’il dispute quelques épreuves au volant d’une Aston Martin DBR1 ayant appartenu à Stirling Moss puis dans le cockpit d’une Vanwall. Les deux 154 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017

constructeurs automobiles, séduits par le talent et le potentiel de ce garçon de 25 ans, lui proposent un contrat à la fin 1959, mais Surtees préfère rempiler pour une saison supplémentaire chez MV, espérant toujours que le Comte Agusta assouplisse sa politique et lui offre plus de liberté dans le choix des courses et de la préparation de la mécanique pour laquelle sa passion ne se dément pas. Tout en conquérant ses deux derniers titres de champion du monde, Surtees s’offre quelques sorties en Formule 1 avec le team Lotus de Colin Chapman. Des sorties plus que prometteuses puisque le Britannique monte sur la deuxième marche du podium de sa seconde course sur le circuit de Silverstone. À la fin de la saison 1960, il décide de mettre un terme à sa carrière sur deux roues pour ne plus que se consacrer à l’automobile. Un domaine où sa passion de la mécanique va pouvoir s’exprimer à plein régime. Refusant une offre de Chapman, il signe pour le compte de Reg Parnell qui lui propose le volant d’une Cooper T53 Climax4. Mais c’est en 1963 que sa carrière sur quatre roues prend sa vraie dimension. Recruté par Ferrari, il remporte son premier Grand Prix de F1 au Nürburgring. Ses adversaires s’appellent alors Graham Hill et Jim Clark. 111 GRANDS PRIX, 6 VICTOIRES ET 24 PODIUMS POUR FERRARI Douze mois plus tard, toujours sous les couleurs de la Scuderia Ferrari, il décroche le titre mondial et rentre dans l’histoire en devenant le premier champion du monde moto à remporter le titre en F1. Un exploit à ce jour encore jamais égalé. En 1967, il fait à nouveau la une des journaux en remportant, au volant d’une Honda, le Grand Prix d’Italie à Monza. Il passe ensuite chez BRM puis se lance dans la construction de ses propres voitures. Le team Surtees s’engage en F1, en F2 et F5000, de 1970 à 1978, et participe à quatre éditions des 24 Heures du Mans. John Surtees est également le premier homme à remporter le Senior Tourist Trophy sur l’île de Man trois années d’affilée. Le Britannique finit par mettre un terme à sa carrière de pilote automobile en 1972, la même année où Mike Hailwood offre à l’écurie Surtees son meilleur résultat avec le titre de champion d’Europe de Formule 2. Au total, entre 1960 et 1972, Surtees aura disputé 111 Grands Prix et décroché 6 victoires et 24 podiums pour Ferrari, Cooper, et Honda. Ce n’est qu’en 1978 qu’il abandonne toute activité professionnelle dans le monde de la compétition. Il a alors 44 ans. Marié et père sur le tard, « Big John » créera en 2009 la fondation Henry Surtees après que son fils a perdu la vie, à 18 ans, dans un accident de Formule 2 sur le circuit de Brands Hatch. Le père et le fils sont désormais à jamais réunis. 1 2 1 1960, dernier titre 500 pour « Big John ». Avec la MV Agusta, il s’imposera 22 fois et décrochera 4 titres en catégorie reine (56, 58, 59 et 60). Plus trois titres en 350 (58, 59 et 60). 2 John Surtees, souriant comme souvent, avec la MV Agusta 500 de 1960 et la Ferrari F1 championne du monde de 1964. Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /155

HOMMAGE / JOHN SURTEES<br />

La nouvelle est venue d’un<br />

communiqué officiel de la<br />

famille. « John Surtees s’est éteint<br />

paisiblement dans l’après-midi aux<br />

côtés de son épouse Jane et de ses<br />

filles Leonora et Edwina. » L’ancien<br />

champion du monde avait été admis<br />

au Saint George’s Hospital de Londres<br />

en février pour insuffisance respiratoire.<br />

Très vite, les hommages ont plu. « C’est<br />

une immense perte pour le monde des sports<br />

mécaniques, a déclaré Valentino Rossi. Il a<br />

été le seul pilote champion du monde en F1<br />

et en 500, c’est historique. Je pourrai dire<br />

que j’ai eu la chance de le rencontrer à trois<br />

ou quatre reprises. » Lewis Hamilton n’a pas<br />

été en reste. « C’était une légende du sport,<br />

un type adorable qui a tant fait, a commenté<br />

le triple champion du monde britannique.<br />

C’est un choc pour tout le monde. » Jusqu’à<br />

son dernier souffle, John Surtees<br />

aura dédié sa vie à sa passion<br />

des sports mécaniques. Ayant<br />

toujours aimé s’offrir quelques<br />

tours au guidon ou au volant<br />

d’une de ses pièces de collection<br />

qu’il restaurait avec dévotion<br />

dans son atelier d’Edenbridge,<br />

il fut en effet un grand<br />

fidèle des rassemblements<br />

de machines anciennes.<br />

Né en 1936 à Tatsfield, dans<br />

le comté de Surrey, de parents<br />

fous de moto, le jeune John est<br />

rapidement touché par la grâce.<br />

Sa première compétition, il y<br />

participe et la remporte à l’âge<br />

de 14 ans sur la piste de Trent<br />

Park. Il est alors passager<br />

de son père, pilote d’un sidecar<br />

motorisé par une 1000<br />

Vincent. Homme sévère et large<br />

d’épaules, Jack Surtees possède un magasin<br />

de motos dans le sud de Londres. C’est là<br />

que John apprend à monter et démonter<br />

vis et écrous, et pose les fondations de sa<br />

dévorante passion pour les sports mécaniques.<br />

Sa mère Dorothy, d’un caractère beaucoup<br />

plus jovial que son mari, s’adonne, elle aussi,<br />

à la pratique de la moto. Femme passionnée,<br />

elle ne voit bien évidemment aucun mal<br />

à ce qu’à 15 ans, son fils emprunte un<br />

vieux cuir de son mari, beaucoup trop grand<br />

pour lui, et s’aligne à sa première course<br />

de grass-track au guidon d’une Excelsior<br />

JAP. Surtees Junior hérite ensuite d’une<br />

250 Triumph bien plus performante, avec<br />

laquelle il s’initie aux courses sur bitume et<br />

devient l’un des premiers à fouler l’asphalte<br />

de Brands Hatch. En 1950, son père le fait<br />

rentrer chez Vincent pour développer sa<br />

science de la mécanique. Il lui offre par<br />

ailleurs une 500 Grey Flash d’occasion<br />

en piteux état pour lui permettre de faire<br />

ses gammes. Adroit de ses mains, le gamin<br />

la retape de fond en comble et remporte à<br />

son guidon sa première course à Aberdare<br />

Park. Dès 1951, John Surtees commence<br />

à faire parler de lui. Lors d’un meeting<br />

international à Thruxton, celui qui n’est<br />

encore qu’un inconnu de 17 ans se permet<br />

de malmener, au guidon de sa poussiéreuse<br />

Vincent et jusqu’à la ligne d’arrivée, Geoff<br />

Duke, le pilote vedette de l’usine Norton.<br />

Ce jeune effronté qui répond au nom de<br />

Surtees devient vite la nouvelle coqueluche<br />

du public britannique. En 1952, il troque sa<br />

vieille Vincent pour une Norton Featherbed<br />

et se met à empiler les victoires. Ses succès<br />

impressionnent Joe Craig, le responsable<br />

du service course de la firme de Bracebridge.<br />

Joe décide de l’intégrer dans son équipe pour<br />

participer au Tourist Trophy, mais un poignet<br />

cassé lors d’une séance d’essais sur la 125<br />

de Joe Ehrlich met un terme au projet. Fâché<br />

car opposé à cette séance d’essais, Craig<br />

le fera patienter deux saisons avant de lui<br />

confier le guidon d’une de ses machines.<br />

Durant l’année 1955, John Surtees pilote<br />

également une 250 NSU avec laquelle il<br />

remporte le Grand Prix d’Ulster à Dundrod.<br />

1956 : COUP D’ESSAI,<br />

COUP DE MAÎTRE<br />

Surtees avait brillé sur<br />

Norton Manx (ici en 1955)<br />

avant les MV Agusta.<br />

Sur 72 départs pris cette saison-là,<br />

il s’impose à 65 reprises et termine sa<br />

superbe série sur deux mémorables succès<br />

à Silverstone et Brands Hatch devant la<br />

Gilera 4-cylindres de Geoff Duke, alors<br />

champion du monde en titre. À 21 ans,<br />

John Surtees devient un pilote convoité. Au<br />

moment où l’usine Norton connaît de sérieux<br />

problèmes financiers, le Britannique reçoit<br />

une proposition de MV Agusta. Les Italiens<br />

veulent lui faire essayer leurs motos avant<br />

de l’intégrer éventuellement dans l’équipe<br />

qu’ils engagent dans les championnats du<br />

monde de vitesse. Coup d’essai, coup de<br />

maître, Surtees se retrouve en 1956 pilote<br />

officiel MV Agusta en 350 et 500 cm 3 .<br />

Le Britannique remporte les trois premiers<br />

Grands Prix 500 de la saison sur l’île de<br />

Man, à Assen et à Spa Francorchamps. La<br />

chance est avec lui car ses deux principaux<br />

rivaux, Geoff Duke et Reg Armstrong, sont<br />

disqualifiés par la FIM durant ces trois<br />

courses pour avoir soutenu la grève des<br />

pilotes privés contre les organisateurs<br />

du Dutch TT qui, en 1955, avaient refusé<br />

d’augmenter leurs misérables primes<br />

de départ. À cette époque, le calendrier<br />

des championnats du monde ne comportait<br />

que six épreuves. Aussi, bien que victime<br />

d’une fracture d’un bras en Allemagne<br />

qui l’empêche d’inscrire le moindre point<br />

lors des trois Grands Prix suivants, John<br />

Surtees décroche, en 1956, son premier titre<br />

de champion du monde devant la BMW de<br />

Walter Zeller et la Norton de John Hartle.<br />

En revanche, lors de la saison suivante,<br />

le Britannique ne peut rien face aux Gilera<br />

de Libero Liberati et de Bob McIntyre.<br />

Il s’impose aux Pays-Bas mais se fait<br />

surclasser lors des cinq autres Grands Prix.<br />

La chance lui sourit à nouveau en 1958.<br />

Cette saison-là, John réalise<br />

le doublé 350/500 en Grande-<br />

Bretagne, aux Pays-Bas,<br />

en Belgique, en Allemagne,<br />

en Irlande et en Italie. Il n’y<br />

a qu’en Suède qu’il laisse<br />

les victoires à l’antédiluvienne<br />

Norton de Geoff Duke. Il faut<br />

dire que les deux marques<br />

italiennes Gilera et Moto Guzzi<br />

qui dominaient depuis cinq ans<br />

les championnats du monde<br />

350 et 500 se sont retirées de la<br />

compétition, laissant les pilotes<br />

MV Agusta seuls au monde.<br />

Il n’en faut pas plus à<br />

Surtees pour devenir le pilote<br />

incontournable de cette fin<br />

de décennie. Qu’ils s’appellent<br />

Gary Hocking, John Hartle ou<br />

Remo Venturi, les coéquipiers<br />

embauchés par le Comte Agusta<br />

ne parviennent pas à détrôner le chef de<br />

file de la scuderia italienne. Durant trois ans,<br />

le Britannique survole les deux catégories,<br />

remporte 32 des 39 Grands Prix qu’il<br />

dispute et décroche six titres mondiaux<br />

sans avoir à forcer son talent. Et s’il manque<br />

d’adversaires à sa hauteur, le champion<br />

met un point d’honneur à améliorer chaque<br />

année les chronos et les records réalisés<br />

la saison précédente. Malgré tout, ces<br />

victoires acquises sans grande opposition<br />

nourrissent chez lui une véritable frustration.<br />

Un athlète de sa trempe a besoin de<br />

davantage de challenges pour alimenter<br />

sa boulimie de conquêtes. D’autant que<br />

ce passionné de mécanique bute par ailleurs<br />

sur l’intransigeance du Comte Domenico<br />

Agusta qui lui refuse la permission d’utiliser<br />

ses motos lors des courses ne figurant<br />

pas au calendrier des championnats du<br />

monde. La seule liberté que lui concède<br />

le tyrannique patron italien est de pouvoir<br />

participer à des compétitions automobiles.<br />

C’est ainsi qu’il dispute quelques épreuves<br />

au volant d’une Aston Martin DBR1<br />

ayant appartenu à Stirling Moss puis<br />

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