GP Racing

13.09.2017 Views

SUPERBIKE MONDIAL / REA Au soir de l’épreuve d’Imola, la dixième course de la saison, Jonathan Rea comptait sept victoires, dix podiums et trois superpole. « Et même lorsque ça ne va pas bien, il termine deuxième », souligne Fabien Raulo, l’œil de l’usine Kawasaki sur le sport en Europe. Effectivement, depuis le début de l’année, seul Chaz Davies l’a privé de victoires. Une fois sur le circuit d’Aragon et à deux reprises à Imola, dans le jardin de l’usine Ducati. Une domination sans partage – ou si peu – , que le double champion du monde Superbike en titre compte bien perpétuer jusqu’au 4 novembre prochain, coup de sifflet final d’une saison qui comprend treize rendez-vous et donc 26 courses. « Il est au sommet de son art », constate Fabien Foret, l’ex-champion du monde Supersport qui, depuis le début de l’année, accompagne l’Irlandais sur les circuits afin de lui livrer ses observations de bord de piste. « C’est un mec très doué à la base. Il n’y a pas de mystère, aucune recette miracle. Il travaille sans arrêt. Ne laisse passer aucun détail. Il estime que chaque petite chose a son importance. » Pere Riba, lui aussi pilote de Supersport retraité, son chef mécanicien depuis son arrivée chez Kawasaki partage l’avis de Foret : « Il est très pro, parfaitement concentré. Rien ne peut le distraire. Nous avons les mêmes valeurs, la même façon de penser. Tous ces éléments font que notre relation est très soudée. » Soudée et fructueuse : « Jonathan a un style très coulé. Il n’aime pas les machines agressives. C’est un bon freineur, mais surtout quelqu’un qui a une grande vitesse de passage en courbe », poursuit le Catalan. « Nous sommes revenus au vilebrequin avec une plus grande masse d’inertie, ce qui favorise le style de pilotage de Jonathan », confie Raulo. « Il a le package qui lui correspond », renchérit Foret. Il a aussi une machine qui, avec la Ducati, est la plus aboutie du plateau. « Je pense que chaque moto comporte du bon et du moins bon. La Ducati a peut-être un peu plus de grip que nous et un peu plus de vitesse de pointe mais au final, le plus important est d’obtenir le juste compromis entre cadre, 1 2 3 4 1 Eugene Laverty et Leon Camier se livrent un duel pour la dixième place du championnat. 2 Stefan Bradl a bien du mal au guidon d’une Honda en développement. 3 Van der Mark subit la domination de son coéquipier. 4 Torres place souvent sa BMW dans le Top 10. 5 Pour son retour aux affaires, Marco Melandri est régulièrement sur le podium. 118 /GP RACING - Juin-Juillet-Août 2017

moteur, électronique et pilote. Et tu sais que tu as la bonne formule lorsque tu es en mesure de gagner la course », poursuit Riba. Et si Kawasaki affiche de bons résultats, c’est aussi grâce aux efforts consentis par le géant vert. LA SUPRÉMATIE DE REA CHEZ LES VERTS SEMBLE ACTÉE En effet, Kawasaki investit dans le Superbike beaucoup plus d’argent que n’importe quel autre constructeur. Là où quatre à six millions d’euros suffisent tout juste à s’offrir un team privé en MotoGP, les Verts ont fait main basse sur le championnat du monde SBK. C’est un investissement à la hauteur des audiences télévisées, même si aujourd’hui, le déroulement des courses de cette catégorie n’est plus aussi passionnant qu’il y a quelques saisons, alors que celles du MotoGP ont retrouvé une intensité de premier ordre. Quant aux concurrents, Yamaha, Honda et Aprilia, ils ne sont pas en mesure de venir inquiéter le duel Kawasaki-Ducati. « Le nouveau schéma de courses du Superbike ne laisse que le vendredi pour développer la moto. Le samedi et le dimanche sont consacrés à la qualification et au fait de réussir la course. Avec leurs nouvelles motos, Yamaha et Honda risquent de traîner un moment avant d’y arriver », analyse Fabien Raulo. Un temps contesté par Sykes, qui a ramené le titre mondial à Kawasaki en 2013, la suprématie de Rea chez les Verts semble être définitivement actée : « Il a pris l’ascendant. Et si, au début, Sykes masquait sa déception lorsqu’il voyait Rea sur la plus haute marche du podium, il semble aujourd’hui plus résigné. Au point même d’être tout sourire, constate Foret. Comme n’importe quel pilote, il a sa part de doutes. Mais c’est un gars qui profite d’un entourage stable, fait de personnes qui le connaissent bien. Sa femme et ses deux enfants, toujours présents, lui apportent la sérénité dont il a besoin. Il a acquis plus de confiance au fur et à mesure de la saison. » Et ne semble pas près de s’arrêter. 5 DUCATI ET KAWASAKI SE PARTAGENT LES QUATRE PREMIÈRES PLACES DU CLASSEMENT Juin-Juillet-Août 2017 - GP RACING /119

moteur, électronique et pilote. Et tu<br />

sais que tu as la bonne formule lorsque<br />

tu es en mesure de gagner la course »,<br />

poursuit Riba. Et si Kawasaki affiche<br />

de bons résultats, c’est aussi grâce<br />

aux efforts consentis par le géant vert.<br />

LA SUPRÉMATIE DE<br />

REA CHEZ LES VERTS<br />

SEMBLE ACTÉE<br />

En effet, Kawasaki investit dans le<br />

Superbike beaucoup plus d’argent<br />

que n’importe quel autre constructeur.<br />

Là où quatre à six millions d’euros<br />

suffisent tout juste à s’offrir un team<br />

privé en Moto<strong>GP</strong>, les Verts ont fait<br />

main basse sur le championnat du<br />

monde SBK. C’est un investissement<br />

à la hauteur des audiences télévisées,<br />

même si aujourd’hui, le déroulement<br />

des courses de cette catégorie n’est<br />

plus aussi passionnant qu’il y a quelques<br />

saisons, alors que celles du Moto<strong>GP</strong><br />

ont retrouvé une intensité de premier<br />

ordre. Quant aux concurrents, Yamaha,<br />

Honda et Aprilia, ils ne sont pas en<br />

mesure de venir inquiéter le duel<br />

Kawasaki-Ducati. « Le nouveau<br />

schéma de courses du Superbike<br />

ne laisse que le vendredi pour développer<br />

la moto. Le samedi et le dimanche<br />

sont consacrés à la qualification et<br />

au fait de réussir la course. Avec leurs<br />

nouvelles motos, Yamaha et Honda<br />

risquent de traîner un moment avant<br />

d’y arriver », analyse Fabien Raulo.<br />

Un temps contesté par Sykes, qui a ramené<br />

le titre mondial à Kawasaki en 2013,<br />

la suprématie de Rea chez les Verts<br />

semble être définitivement actée : « Il a<br />

pris l’ascendant. Et si, au début, Sykes<br />

masquait sa déception lorsqu’il voyait Rea<br />

sur la plus haute marche du podium, il<br />

semble aujourd’hui plus résigné. Au point<br />

même d’être tout sourire, constate Foret.<br />

Comme n’importe quel pilote, il a sa part<br />

de doutes. Mais c’est un gars qui profite<br />

d’un entourage stable, fait de personnes qui<br />

le connaissent bien. Sa femme et ses deux<br />

enfants, toujours présents, lui apportent<br />

la sérénité dont il a besoin. Il a acquis plus<br />

de confiance au fur et à mesure de la saison. »<br />

Et ne semble pas près de s’arrêter.<br />

5<br />

DUCATI ET KAWASAKI<br />

SE PARTAGENT LES<br />

QUATRE PREMIÈRES<br />

PLACES DU CLASSEMENT<br />

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