GP Racing
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FOCUS / PADDOCK<br />
A<br />
«<br />
part les camions et les motor-homes,<br />
il ne manque plus grand-chose pour<br />
se croire au Mugello ou à Jerez. »<br />
En balade sur le circuit des<br />
Amériques – hôte du troisième<br />
Grand Prix de la saison –,<br />
Kevin Schwantz mesure l’évolution des<br />
coulisses d’une compétition qui fut la sienne<br />
de 1986 à 1995. « Il y a trente ans, quand<br />
on courait en Australie, au Japon ou aux<br />
États-Unis, la déco des garages était plus<br />
que sommaire et on mangeait des sandwiches<br />
le cul sur une caisse, rappelle l’ancien<br />
champion du monde. Aujourd’hui, qu’ils<br />
soient en Europe ou ailleurs, les gars<br />
évoluent dans le même environnement<br />
sur toutes les courses du championnat. »<br />
Dans le paddock du circuit d’Austin,<br />
Kevin Schwantz s’étonnerait presque de ce<br />
que sont devenus les Grands Prix outre-mer.<br />
Il faut dire que cette année, de nouvelles<br />
hospitalities ont fleuri ici et là. Fini le temps<br />
où les équipes officielles Moto<strong>GP</strong> louaient<br />
des tentes ou des baraquements à prix d’or.<br />
L’heure est à la mode du container aménagé.<br />
CUISINES PROFESSIONNELLES<br />
ET LARGES AUVENTS<br />
L’idée est venue de Daniele Ridolfi, le patron<br />
de « Severino by Hospitality », la cantine<br />
du paddock (voir <strong>GP</strong> <strong>Racing</strong> n° 9). Depuis<br />
1998, année où il a commencé à travailler<br />
avec son père aujourd’hui décédé, Daniele<br />
n’a eu de cesse de développer l’entreprise<br />
familiale. L’Italien s’occupe à présent<br />
des repas du staff de la Dorna, mais aussi<br />
des invités et des membres des teams Tech3<br />
et VR46. Plus de tous ceux qui viennent<br />
déjeuner ou dîner dans sa propre cantine.<br />
« En discutant avec Dédé (l’un de ses<br />
fidèles lieutenants), je me suis rendu compte<br />
qu’il y avait quelque chose à faire sur les<br />
Grands Prix outre-mer, raconte Daniele.<br />
Avec vingt-et-un employés, les douze<br />
courses en Europe ne me permettaient<br />
plus de faire bosser tout le monde à l’année.<br />
On a pensé un temps travailler sur d’autres<br />
compétitions. Et puis sachant par ailleurs que<br />
le championnat est appelé à se développer<br />
dans le monde entier, on s’est dit qu’il<br />
fallait proposer les mêmes services sur<br />
les courses outre-mer que durant les Grands<br />
Prix européens. » L’idée d’aménager des<br />
containers naîtra en Argentine. « On était<br />
dans des baraques remplies de cafards,<br />
et on devait s’occuper des invités de Ducati,<br />
se souvient Daniele. C’est là qu’on s’est<br />
dit qu’il fallait arriver à offrir le même<br />
niveau de prestations sur tous les circuits. »<br />
Une idée que partageront Massimo<br />
Meregalli, le directeur du team Yamaha, et<br />
Paolo Zanella, chargé de l’hospitality Ducati.<br />
« À Termas de Rio Hondo, on avait tous<br />
loué des cabanes de chantier afin d’organiser<br />
nos cantines, raconte Meregalli. Ce qu’on a<br />
trouvé en arrivant était carrément insalubre.<br />
À partir de là, on s’est dit qu’aménager<br />
nos propres containers pouvait être une<br />
bonne idée. » Surtout qu’avec de plus<br />
en plus de courses outre-mer, les équipes et<br />
leurs sponsors reçoivent toujours davantage<br />
d’invités hors Europe. Chez Yamaha, on<br />
a donc fait aménager deux containers de<br />
40 pieds (13 mètres de long, 2,40 de large)<br />
avec des cuisines professionnelles et de<br />
larges auvents. Le premier est utilisé en<br />
Argentine et en Australie, le second au<br />
Texas et au Japon. À chaque fois, le container<br />
voyage en bateau avant d’être acheminé<br />
sur le circuit par camion. « À Sepang,<br />
les infrastructures ont été refaites et nous<br />
n’en avons pas besoin, poursuit Meregalli.<br />
De même qu’au Qatar, où on dispose de<br />
bonnes installations et où nous n’avons<br />
par ailleurs pas trop d’invités à recevoir. »<br />
L’hospitality Yamaha, aménagée en Italie<br />
par la société Maccarinelli, à Brescia, permet<br />
d’accueillir une cinquantaine de personnes<br />
et assure les repas de toute l’équipe midi et<br />
soir. C’est aussi là que les pilotes tiennent<br />
leur point presse quotidien. Même chose<br />
chez Ducati où Paolo Zanella gère l’affaire<br />
avec trois autres personnes, contre sept en<br />
1<br />
Europe. Daniele Ridolfi a quant à lui fait<br />
aménager trois containers. Le premier<br />
navigue entre le Qatar et la Malaisie, le<br />
deuxième entre l’Argentine et l’Australie,<br />
le dernier entre le Texas et le Japon. « Les<br />
teams sont contents car ils sont sûrs d’avoir<br />
des repas sains et équilibrés, explique<br />
le patron de Severino by Hospitality. Les<br />
mécanos évitent les intoxications alimentaires<br />
et mangent donc aussi très souvent le soir<br />
chez nous. Les invités sont par ailleurs<br />
bien reçus et nous arrivons à tenir les<br />
mêmes prix qu’en Europe, soit des repas<br />
à vingt-cinq euros. » Moins exotique<br />
qu’un dîner dans les rues de Kuala Lupur<br />
ou de Termas de Rio Hondo, mais bien<br />
sûr plus efficace. À l’image du Moto<strong>GP</strong>.<br />
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106 /<strong>GP</strong> RACING - Juin-Juillet-Août 2017