13.09.2017 Views

Stratégies 2017

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RTL AdConnect, la régie publicitaire total video N°1 en Europe touche<br />

quotidiennement 160 millions d’Européens et compte 26 milliards<br />

de videos vues par mois. Elle représente plus de 100 chaînes TV, 30<br />

radios et 300 plateformes digitales dans 12 pays.<br />

Grâce à l’ensemble des contenus premium de RTL Group et<br />

de ses autres partenaires (ITV, Rai, Medialaan...) et via sa<br />

plateforme de commercialisation programmatique, elle<br />

crée des campagnes total video pan-Européennes dans<br />

un environnement sécurisé et ciblé.<br />

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*Rayonnez plus loin<br />

**La plateforme total video par RTL AdConnect


sommaire<br />

replay<br />

l’actu vue par… Frédéric Messian (Lonsdale) p.4<br />

l’événement<br />

rencontres de L’udecaM :<br />

où sont Les FeMMes ? p.6<br />

publicité. sir Martin sorrell : « L’égalité hommefemme<br />

est un impératif business ! » p.10<br />

business<br />

googLe hoMe ouvre La voie<br />

du « vocaL First » p.12<br />

vie des budgets. sony Mobile se sociabilise<br />

avec rosbeef p.14<br />

diagnostic. Le casse-tête chinois de nars p.16<br />

agences. Le productising redessine<br />

le paysage publicitaire p.18<br />

convergence. altice au pays de la fiction p.19<br />

télévision. Lci a les traits d’une grande p.22<br />

digital. Fabernovel, de la data à la tv p.23<br />

culture tech. Que s’est-il passé dans la tech<br />

cet été ? p.24<br />

dossier<br />

programmatique<br />

La riposte aux GAFA p.26<br />

Focus. dmexco, passage obligé de l’ad-tech p.30<br />

techno. Les agences médias à l’offensive p.32<br />

entretien. randall rothenberg : « Les marques<br />

doivent interagir » p.36<br />

inspirations<br />

PnL casse Les codes de La coM p.40<br />

Mode. Les marcheurs blancs de scotch & soda p.42<br />

talent à suivre. caroline receveur,<br />

un marketing sans filtre p.44<br />

international. Le Liverpool Fc en nombres d’or p.45<br />

management<br />

Les ÉMojis sourient-iLs<br />

À L’entrePrise ? p.46<br />

MouveMents. nominations et promotions p.47<br />

portrait<br />

christophe caurret. À la vitesse du son p.51<br />

opinions<br />

Médias et politique. inversion hiérarchique,<br />

par emmanuel Bachellerie p.52<br />

storytelling. L’attention, saint graal<br />

du récit des marques, par Luc thabourey p.53<br />

le billet de… amaury de rochegonde p.54<br />

© thomas gogny<br />

Féminin pluriel<br />

Elles seront nombreuses à défiler salle Wagram,<br />

le 7 septembre au matin, les patronnes de la com,<br />

pour illustrer la thématique des 10 es Rencontres<br />

de l’Udecam consacrée à «L’influence au féminin».<br />

«L’impossible n’est pas féminin», nous prometon<br />

en introduction d’un vaste programme mêlant<br />

sociologie, philosophie, économie, digital et data… Étonnant que l’on<br />

pose encore le débat en ces termes. Mais qui mieux que des femmes<br />

et en l’occurrence des patronnes du secteur peut s’exprimer légitimement<br />

sur le sujet? C’est pourquoi la rédaction de <strong>Stratégies</strong> a souhaité leur<br />

donner la parole. En couverture, vous découvrez onze femmes, toutes à<br />

la tête d’agences médias, DG ou CEO, à des postes plus que mérités dans<br />

un univers encore trop masculin … Chacune témoigne de son parcours et<br />

livre sa vision de l’influence au féminin. Un constat s’impose cependant,<br />

si elles sont nombreuses en agences médias, elles sont encore trop peu<br />

représentées dans les grands médias ou à la tête de groupes. Et si, en<br />

cette rentrée, la profession prenait de bonnes résolutions et tenait ses<br />

engagements? Après la réflexion, passons à l’action. Les membres du<br />

conseil d’administration de l’Udecam vont élire leur président en AGE,<br />

d’ici la fin du mois, pour succéder à Pierre Conte, parti rejoindre Editis.<br />

Et si c’était une présidente? Seule femme autour de la table, Anne-Sophie<br />

Cruque (DG de Starcom et de Spark Foundry), serait-elle candidate ?<br />

Allez, messieurs, le changement, c’est maintenant !<br />

10<br />

12<br />

26<br />

MARiE-jULiEttE LEvin, rédactrice en chef<br />

@m_jlevin<br />

40<br />

StratégieS N° 1915 3<br />

07/09/<strong>2017</strong>


eplay<br />

© Cécile gabriel<br />

L’actu vue par Frédéric Messian<br />

président de Lonsdale et président<br />

de l’Association Design Conseil (ADC)<br />

« Les miLLenniaLs<br />

bouLeversent<br />

Le commerce »<br />

La 6 e édition de la Paris Design Week.<br />

Vont converger à Paris les principaux<br />

acteurs et prescripteurs du design, de la<br />

décoration, de la mode et de l’art. Pour la<br />

première fois cette année, des agences<br />

de design françaises sont impliquées via<br />

des conférences et projets dédiés. Lonsdale<br />

va ainsi ouvrir ses portes au grand<br />

public à travers une conférence portant<br />

sur le robot Pepper, véritable compagnon<br />

du commerce, interagissant avec<br />

les émotions du client, pour créer une<br />

nouvelle expérience in store.<br />

Les Galeries Lafayette rachètent La Redoute.<br />

Le commerce est en pleine effervescence,<br />

sous l’influence notamment des<br />

fameux millennials. Leur impatience<br />

bouleverse les façons de vendre, le<br />

« See now buy now » est roi. S’offrir La<br />

Redoute, c’est profiter de son expertise<br />

e‐commerce. C’est aussi une nouvelle illustration<br />

de la vitesse des processus de<br />

transformation. Une entreprise comme<br />

La Redoute, moribonde il y a quatre ans<br />

et cédée pour un montant dérisoire, est<br />

devenue une cible d’acquisition. C’est sa<br />

vitalité qui a séduit le department store<br />

français. D’autres initiatives vont probablement<br />

suivre dans la distribution,<br />

si on en croit les récentes déclarations<br />

d’Alexandre Bompard, le tout nouveau<br />

président de Carrefour…<br />

L’engagement en chute sur Facebook .<br />

Les deux versants de l’engagement sont<br />

le reach (organique ou paid) et les interactions<br />

(like, share, comment) et<br />

la sponsorisation des contenus dope<br />

considérablement leur visibilité et donc<br />

l’engagement final des publics. Les annonceurs<br />

n’ont pas tenu compte des<br />

signes sensibles de baisse du début<br />

d’année, n’ont par conséquent pas augmenté<br />

de façon significative leurs investissements<br />

publicitaires. Le volume de<br />

publications est également en cause (une<br />

moyenne quotidienne de 1 500 publications<br />

sur un fil d’utilisateurs…). Mécaniquement,<br />

les messages sont donc rendus<br />

moins lisibles. L’algorithme Facebook est<br />

également questionné. Il est aujourd’hui<br />

chargé de sanctionner la qualité des<br />

contenus selon des critères assez flous<br />

pour in fine décider de les rendre visibles<br />

ou non. La sélection de l’item « pertinent<br />

», utilisé pour noter positivement la<br />

qualité d’un contenu, conduit à des effets<br />

de boucle. Peu de contenus originaux<br />

ou surprenants sont retenus. Facebook<br />

perd sa fonction première d’agora et internet<br />

un peu de sa sérendipité… Je veux<br />

continuer à croire que le premier facteur<br />

d’engagement est la qualité des contenus<br />

et le soin apporté à leur diffusion.<br />

Uber pourrait entrer en Bourse .<br />

Lorsque le nouveau patron d’Uber, Dara<br />

Khosrowshahi, évoque une possible entrée<br />

en Bourse d’ici 18 mois, c’est évidemment<br />

tout un symbole. Un nom de<br />

marque qui devient un adjectif et passe<br />

dans la langue commune, c’est le rêve<br />

de tout expert du branding ! On ne peut<br />

s’empêcher d’y lire les signes d’une<br />

normalisation pour ce qui n’était que<br />

disruption à l’origine.<br />

StratégieS N° 1915 4<br />

07/09/<strong>2017</strong>


Uber en Bourse, c’est aussi l’impératif<br />

d’une prise en compte plus forte de ses<br />

responsabilités et d’une nouvelle exigence<br />

pour la marque et le projet qu’elle<br />

porte. Uber va devoir œuvrer rapidement<br />

pour s’extraire de toutes les controverses<br />

actuelles…<br />

C’est aussi la magie boursière des sociétés<br />

technologiques qui réussissent,<br />

grâce à un pari sur la création de valeur<br />

future de leur modèle, à valoriser leurs<br />

pertes opérationnelles.<br />

la réforme du travail du gouvernement Macron.<br />

La question de l’emploi est centrale dans<br />

notre société. Trop de gens en sont durablement<br />

exclus, notamment les jeunes<br />

les moins bien formés. La réforme doit<br />

viser à redonner confiance aux entreprises,<br />

notamment les TPE et les PME,<br />

moteurs de la création d’emplois. Elle<br />

doit avec un parfait parallélisme rassurer<br />

les salariés, légitimement attachés à<br />

un modèle social équilibré. On le voit très<br />

bien dans nos agences qui emploient une<br />

population jeune, motivée, agile mais<br />

aussi fragile.<br />

Prochain chantier déterminant, celui<br />

de la formation professionnelle. Face à<br />

la transformation accélérée des business<br />

models, l’explosion de la data, il est<br />

essentiel que les salariés puissent s’inscrire<br />

dans une nouvelle dynamique de<br />

gestion de leurs compétences. Il en va de<br />

leur épanouissement individuel et de la<br />

performance de nos entreprises.<br />

Propos recueillis par delPhine le GoFF<br />

© getty images<br />

© getty images<br />

Et aussi sur stratégies.fr<br />

Les GaLeries Lafayette<br />

rachètent La redoute.<br />

Ce rapprochement permettrait<br />

au groupe Galeries Lafayette<br />

« d’accélérer sa transformation<br />

digitale et à La Redoute de consolider<br />

son avenir ». Le groupe Galeries<br />

Lafayette prendra une participation<br />

de 51 % du capital de La Redoute, avec une option pour monter<br />

à 100 %, à terme. Les deux groupes anticipent une finalisation<br />

« d’ici la fin de l’année ou au tout début de 2018 ».<br />

France TV PubliciTé<br />

Vers un baromèTre<br />

des émoTions ?<br />

France TV Publicité<br />

a retenu Datakalab,<br />

le laboratoire de<br />

neuromarketing, pour s’engager dans la mesure<br />

émotionnelle. Une série de tests a été menée<br />

auprès du grand public avec un protocole<br />

de mesure, basé sur la technologie du FACS<br />

(Facial Action Coding System). Le premier<br />

volet d’études met en évidence des scores<br />

d’émotion positive de + 23 % avec des billboards<br />

permettant d’accroître l’engagement.<br />

canal+ lance une nouVelle chaîne dédiée aux<br />

Polars. Le groupe Canal+ lancera le 26 septembre<br />

une chaîne dédiée aux séries, téléfilms et films<br />

policiers, baptisée Polar+. La chaîne rassemblera<br />

tous les styles de polars « de l’agent norvégien<br />

à l’inspecteur new-yorkais, du serial killer de Miami<br />

à la mafia corse, en passant par le condé parisien ».<br />

Elle diffusera aussi des documentaires<br />

en partenariat avec Planète+ Crime Investigation.<br />

119.8<br />

millions<br />

C’est le montant du rachat<br />

par M6 du pôle français<br />

de radios de RTL Group<br />

qui comprend RTL, RTL2 et Fun<br />

Radio, leur régie publicitaire<br />

et leurs activités web. Il sera<br />

effectif le 1 er octobre, après<br />

le feu vert du CSA.<br />

saLaires : succès de La data. Selon<br />

le cabinet de recrutement Aravati, les métiers de<br />

la data sont parmi les plus en vue : web analyst,<br />

data analyst, data miner, data scientist et, surtout,<br />

chief data officer, dont le salaire, pour dix années<br />

d’expérience, varie entre 120 et 220 000 euros<br />

par an, selon les structures. Parmi les métiers qui émergent,<br />

le directeur marketing omnicanal et le chief performance officer.<br />

© Warner Bros<br />

nomination<br />

Fabien Magalon<br />

directeur général<br />

de Gravity<br />

Fabien magalon<br />

rejoint Gravity<br />

en tant que directeur général.<br />

diplômé en marketing de Kedge<br />

business school, Fabien magalon<br />

a commencé sa carrière chez<br />

microsoft entre 2007 et 2010,<br />

avant de devenir directeur<br />

du développement de rubicon puis,<br />

en 2012, directeur général de la Place<br />

média, la place de marché en real<br />

time bidding (rTb) des médias.<br />

© getty images<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

5 StratégieS N° 1915


L'événement<br />

Enquête<br />

© getty images<br />

Où sOnt les femmes?<br />

là.<br />

diversitÉ Pour les 10 es Rencontres de l’Udecam, <strong>Stratégies</strong> a donné la parole aux dirigeantes<br />

d’agences médias, bien plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser. Sir Martin Sorrell, le fondateur<br />

et CEO de WPP, en exclusivité, nous donne aussi sa vision de la question.<br />

la rÉdaction<br />

@Strategies<br />

Inégalités salariales, harcèlement de rue, manspreading,<br />

charge mentale… Autant de sujets médiatisés<br />

cette année qui montrent que le sexisme continue<br />

à faire rage en ce début de XXI e siècle. Les combats<br />

féministes restent (malheureusement) d’actualité.<br />

Prendre conscience des inégalités, détruire des mythes,<br />

cela demande du temps, de l’énergie et surtout d’en parler.<br />

Si l’Udecam a choisi ce thème pour ses 10 es Rencontres,<br />

c’est peut-être parce que l’association représentative des<br />

agences médias a un exemple à donner. En France, sur la<br />

totalité des agences médias, on ne compte pas moins de<br />

onze dirigeantes. Soit plus de la moitié des postes ! Même si<br />

pour la présidence des groupes, il faudra repasser… <strong>Stratégies</strong><br />

a choisi de les montrer et de leur donner la parole.<br />

Qu’apprend-on à travers ces témoignages? Qu’il faut bien<br />

souvent des femmes pour faire progresser les femmes. Et<br />

qu’à ce titre, la parité n’est pas un objectif mais un moyen.<br />

Que l’avènement du numérique est l’occasion de rabattre<br />

les cartes. De se faire entendre sur la toile, mais aussi de<br />

tuer dans l’œuf toute velléité de supériorité masculine, en<br />

remettant à zéro les compteurs d’expérience et d’expertise.<br />

Reste un obstacle de taille : celui du manque de confiance<br />

en soi, qui reste parfois un frein pour accéder au top management.<br />

Mais là aussi les choses changent... ◊<br />

StratégiES N° 1915 6<br />

07/09/<strong>2017</strong>


l'événement / Enquête<br />

Dorothée Caulier directrice générale adjointe d’UM France (IPG)<br />

La place de la femme devrait être un non sujet. Des études font<br />

le parallèle entre accession des femmes au pouvoir et performance<br />

de l’entreprise : il faudrait enfin les croire ! Pour moi,<br />

la mixité est le sujet. Le combat devrait porter sur les minorités<br />

en général, et dans celles-ci, il y<br />

a les femmes. L’important, c’est l’équilibre<br />

: homme, femme, senior, diversité...<br />

Dans la publicité, ça commence à<br />

changer. Mais depuis des millénaires,<br />

on nous raconte que l’homme tue le<br />

mammouth et la femme attend dans la<br />

grotte. Forcément, c’est lent ! Beaucoup<br />

de femmes manquent de confiance.<br />

Plus on les aidera à la restaurer, plus<br />

on leur donnera la force d’y arriver.<br />

PaSCale Miguet directrice générale<br />

de Zenith (Publicis Group)<br />

Je suis interloquée par ce thème. Cette<br />

formulation, où l’influence « au féminin<br />

» est rattachée à la notion d’expertise,<br />

me heurte. Je suis à mon poste<br />

grâce à mon parcours digital, mes expériences.<br />

Non pas parce que je suis<br />

une femme. Mon mode de management<br />

est le reflet de ce que je suis, mes rencontres,<br />

mon éducation... Comme n’importe qui. Aujourd’hui,<br />

grâce au digital et à l’expertise data, on s’intéresse plus au parcours<br />

qu’au genre de l’internaute. Dans les jeunes générations,<br />

la question du genre est moins marquée. Mais il suffit de voir<br />

comment se comportent des boîtes comme Uber, accusées de<br />

harcèlement sexuel, pour savoir que le sujet reste important.<br />

Corinne abitbol directrice générale en<br />

charge des études d’Omnicom Media<br />

Groupe (Omnicom)<br />

Si j’ai pu accéder à ce poste, c’est surtout<br />

grâce à des hommes, qui m’ont<br />

permis d’arriver à des fonctions à responsabilité.<br />

Ces hommes m’ont fait plus<br />

confiance que moi-même, m’incitant<br />

à prendre des risques, à bouger sur<br />

d’autres métiers. La confiance en soi,<br />

c’est primordial. Les agences médias ont permis à des femmes<br />

d’occuper ces jobs : l’ouverture d’esprit y est plus grande. Ce<br />

secteur a dû se remettre en cause plus tôt avec le numérique,<br />

mais parfois nous ne sommes pas très modernes dans notre<br />

organisation du temps de travail, surtout sur le télétravail, qui<br />

pourrait aider beaucoup de femmes.<br />

laurenCe Milhau directrice générale de Group M Connect (WPP)<br />

Pour évoluer, il faut changer la société par le haut. Chez<br />

Group M, des femmes de 35 ans avec enfants ont des postes élevés.<br />

Elles-mêmes sont dirigées par des femmes, plus compréhensives<br />

: soyons honnêtes, lors d’un problème avec un enfant,<br />

l’école n’appelle pas le père ! Si je suis mère et que je brigue<br />

un poste à responsabilité, je devrais<br />

travailler différemment, plus qu’un<br />

homme. Comme beaucoup, j’ai eu des<br />

réflexions machistes, sous couvert de<br />

boutades, mais n’ai pas eu à subir le fait<br />

d’être une femme dans mon job alors<br />

que j’ai évolué dans des secteurs « masculins<br />

». Peut-être parce que j’ai du caractère.<br />

Et puis parfois, je me mets des<br />

barrières, je me dis : « Si j’avais été un<br />

homme, je me serais imposée. »<br />

© amélie Marzouk - Christophe guibbaud/reporters by Havas - annaMarchlewska_0618 - Dr<br />

Séverine Six directrice générale d’Arena<br />

Media (Havas Group)<br />

Il y a beaucoup de femmes en agence<br />

média à des fonctions de direction, très<br />

peu en créa et dans le luxe. Les agences<br />

médias sont féminisées depuis 25 ans.<br />

Des pionnières ont ouvert la voie. Dans<br />

les grands médias, il y a peu de femmes<br />

et à la présidence des groupes, aucune.<br />

Ce problème global de société concerne<br />

les hommes, et les femmes, qui n’ont pas confiance en elles.<br />

Se focaliser sur la conciliation vie pro /perso est une fausse<br />

question. Cela permet aux entreprises, par quelques mesures,<br />

de dire que les choses changent. Les femmes qui réussissent<br />

gèrent les deux, comme les hommes devraient avoir à le faire.<br />

Sabina groS directrice générale de Carat (Dentsu Aegis Network)<br />

Au cours de ma carrière, je n’ai ressenti ni frein, ni aide, lié à<br />

mon sexe. Ma particularité, c’est d’être étrangère. D’origine<br />

russe, je suis intrinsèquement issue de la diversité. Je vis avec<br />

ma différence. Du coup, le fait d’être<br />

une femme n’est pas le sujet principal.<br />

J’ai dû faire mes preuves en début de<br />

carrière, comme tout le monde, mais<br />

sur d’autres points. En France, c’est<br />

parfois dur de s’intégrer quand votre<br />

parcours n’est pas linéaire. Personnellement,<br />

j’aime m’entourer de profils<br />

atypiques. Les personnes avec qui<br />

je travaille ne sortent pas toutes d’une<br />

école de commerce.<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

7 StratégieS N° 1915


l'événement / Enquête<br />

Anne-Sophie Cruque directrice générale de Starcom<br />

et de Spark Foundry (Publicis Groupe)<br />

Pour moi, le sujet devrait plutôt être l’égalité que le<br />

sexisme. Je ne suis pas féministe, je suis pour la représentation<br />

de toutes les spécificités ; la progression<br />

au mérite, qu’importe, qu’on soit un homme ou<br />

une femme, on doit capitaliser sur les qualités pas sur<br />

le genre… A priori, nous sommes égaux, c’est après<br />

que nous sommes conditionnés. D’ailleurs, nous devrions<br />

favoriser les actions pour les hommes en matière<br />

d’éducation. Qu’on leur demande à eux aussi, comment ils concilient vie<br />

de famille et vie professionnelle. Eux aussi ont des enfants et s’en occupent !<br />

Le schéma s’est créé à notre insu, mais je suis confiante quant aux changements<br />

insufflés aux nouvelles générations. Les choses ont évolué : beaucoup<br />

plus de femmes lancent leur entreprise aujourd’hui qu’il y a vingt ans… Et<br />

ces questions vont de moins en moins se poser. La preuve ? Ma fille s’est inscrite<br />

au foot cette année !<br />

Aurélie irurzun directrice d’Affiperf (Havas Group)<br />

Je n’ai jamais connu de difficultés liées à mon sexe.<br />

Au contraire, j’ai bénéficié d’évolutions de poste fréquentes<br />

et régulières. J’ai même obtenu une promotion<br />

tout en étant enceinte, alors même que mon entreprise<br />

avait reçu des candidatures masculines ! Le<br />

numérique bouscule les schémas classiques. Ce secteur<br />

nouveau, avec ses compétences propres, a mis<br />

tout le monde au même niveau et a favorisé l’emploi<br />

et la responsabilisation des femmes. À l’époque, il n’y<br />

avait pas de formation, et il y avait de la place pour tout le monde. Ce qui m’inquiète<br />

le plus, c’est qu’il y ait une forme de discrimination envers les mères,<br />

dans la loi même : le combat à mener me paraît se situer au niveau des congés<br />

parentaux qui devraient être de même durée pour les femmes et les hommes.<br />

lAure deboS directrice analytics, research & insights<br />

chez Publicis Media (Publicis Groupe)<br />

Pourquoi les femmes sont-elles bien représentées en<br />

agences médias ? Ce n’est pas une question de secteur<br />

mais d’individus : des personnes ont fait progresser<br />

cette « influence au féminin ». Celles qui tiennent<br />

les cordons de la bourse, qui négocient avec les régies,<br />

sont souvent des femmes. Et en face, leurs interlocutrices<br />

sont souvent des patronnes de régie, un univers<br />

où les femmes bénéficient aussi d’une bonne représentation.<br />

Mais ne nous leurrons pas : le plafond de verre n’a pas encore explosé.<br />

En revanche, il va reculer mécaniquement. Les pôles stratégiques comme le<br />

consumer insight, les stratégies de marché, ou la data, font émerger des profils<br />

de femmes différents : ingénieures, expertes du data mining et des datas<br />

sciences... Des postes techniques et donc mieux rémunérés. C’est donc la data,<br />

de prime abord plus « masculine », qui permettra de faire émerger les profils<br />

« féminins ».<br />

AlexAndrA ChAbAnne<br />

CEO de Mediacom France (WPP)<br />

C’est le travail et la motivation qui favorisent<br />

l’ascension. À titre personnel, je n’ai pas ressenti<br />

de plafond de verre. Là où la femme a<br />

peut-être plus de difficultés dans sa carrière,<br />

c’est dans le networking, à une période de sa<br />

vie. Il faut pouvoir arbitrer entre sa vie de famille<br />

et les événements de networking, qui se<br />

déroulent plutôt en soirée et le week-end. Sur<br />

ce point, il y a sans doute des zones de progression<br />

et une autre organisation à trouver.<br />

Personnellement, j’ai deux enfants et pendant<br />

un certain nombre<br />

d’années, j’ai peu été<br />

présente sur la partie<br />

networking pour préserver<br />

mes moments<br />

familiaux. Maintenant<br />

que mes enfants sont<br />

plus grands, j’ai plus de<br />

temps pour rencontrer<br />

les clients et les partenaires.<br />

MAgAli FlorenS CEO de Mindshare France (WPP)<br />

Le thème se justifie car il est dans l’air du<br />

temps, et au-delà de la communication. On est<br />

même en retard sur la grande tendance sociologique<br />

mondiale. Une « femme d’influence »<br />

est capable d’encourager, de provoquer des<br />

pensées, des habitudes, des comportements.<br />

Nous en avons eu par le passé, avec des écrivains<br />

comme Marguerite Yourcenar ou Françoise<br />

Sagan. Ce qui est nouveau c’est qu’elles<br />

sont plus nombreuses et plus entendues. On en<br />

trouve même sur YouTube ! C’est souvent une<br />

question de confiance. Pour obtenir un poste,<br />

une femme sera plus bosseuse, peut-être parce<br />

qu’elle sera moins sûre d’elle. Alors quand elle<br />

est sélectionnée, elle sait qu’elle est capable de<br />

faire le job. Mais regardez, ma génération est<br />

face à un vrai plafond de verre. Nous sommes<br />

nombreuses à diriger<br />

des agences média,<br />

mais pas une au<br />

niveau des groupes !<br />

Jusqu’à maintenant.<br />

Mais Pierre Conte vient<br />

de partir [de son poste<br />

de Country Manager<br />

de WPP], peut-être que<br />

l’avenir me contredira !<br />

© amélie Marzouk - Dr<br />

StratégieS N° 1915<br />

8 07/09/<strong>2017</strong>


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(3)<br />

(2)<br />

(1)<br />

(2)<br />

(3)<br />

Source : iAS - Multiscreen, Avril - Juin <strong>2017</strong><br />

Source : Mediamétrie//NetRatings, Internet global, Mai <strong>2017</strong>, Visiteurs Uniques<br />

Source : Teads, Juin <strong>2017</strong>


l'événement / Enquête<br />

« l’égalité hoMMe-feMMe<br />

eSt un iMPératif buSineSS ! »<br />

Publicité À l’occasion des rencontres de l’Udecam, <strong>Stratégies</strong> a demandé à Sir Martin Sorrell, le fondateur et CEO<br />

de WPP, son opinion sur la place des femmes dans la pub, à tous les niveaux. Et plus particulièrement chez WPP.<br />

EmmanuEl Gavard<br />

@Manugavard<br />

Selon vous, la place de la femme dans la publicité<br />

est-elle un sujet important ?<br />

Sir Martin Sorrell. L’égalité hommefemme<br />

reste bien sûr une question de<br />

fond dans notre secteur, que ce soit sous<br />

l’angle business ou sociétal. On peut certes<br />

admettre que des choses ont commencé à<br />

changer, mais il est clair que la publicité et<br />

le marketing ne sont pas allés assez loin.<br />

À ce jour, chez WPP, nous nous sommes<br />

engagés publiquement et avec conviction<br />

sur ce problème, d’une part, au niveau du<br />

groupe mais aussi dans le monde.<br />

C’est une question qui vous tient à cœur chez<br />

WPP ?<br />

M.S. Oui ! Cette question me tient particulièrement<br />

à cœur, et je m’assure que<br />

WPP joue un rôle actif pour soutenir les<br />

femmes et s’attaquer à tous les biais de<br />

perception, quels qu’ils soient, sur le sujet.<br />

À titre personnel, je pense que les<br />

femmes sont meilleures que les hommes<br />

dans beaucoup d’aspects de notre business.<br />

Mais en tant que CEO, je suis bien<br />

conscient que je suis le seul responsable<br />

si les progrès réalisés ne sont pas à la hauteur<br />

des attentes.<br />

Le fait est que l’égalité homme-femme<br />

n’est pas une question d’équité ou de justice,<br />

c’est un impératif business ! Les entreprises<br />

avec des équipes dirigeantes<br />

homogènes en termes d’hommes et de<br />

femmes s’en sortent mieux sur le marché.<br />

Elles attirent de meilleurs talents et leurs<br />

créations parviennent mieux à toucher les<br />

consommateurs.<br />

où en êtes-vous de la parité ?<br />

M.S. WPP ne s’en sort pas trop mal question<br />

parité, avec 54 % de femmes au total,<br />

et 48 % chez les managers seniors. Mais il<br />

est certain qu’elles restent sous-représentées<br />

dans les plus hauts postes.<br />

© Dr<br />

Nous faisons tout pour renforcer les réorganisations<br />

en interne à travers de nouveaux<br />

programmes ou de nouvelles politiques,<br />

aussi bien au niveau du groupe<br />

qu’à des échelons plus opérationnels.<br />

et concernant les différences de salaires ?<br />

M.S. Conformément au projet de régulation<br />

du Royaume-Uni sur l’égalité salariale selon<br />

les genres, nous sommes en train de<br />

récolter, d’analyser et de dresser le bilan<br />

des écarts de salaires entre hommes et<br />

femmes.<br />

Nous publierons un rapport au début<br />

de l’année prochaine sur ce sujet,<br />

et prendrons les mesures nécessaires<br />

pour nous attaquer aux origines<br />

de toutes discriminations.<br />

Que pensez-vous de la représentation de la femme<br />

dans la publicité ?<br />

M.S. À Cannes, nous étions fiers de faire<br />

partie du programme de UN Women et<br />

d’Unilever de l’Alliance contre les clichés,<br />

qui a pour but d’éradiquer tous les stéréotypes<br />

de la publicité. Comme je le disais en<br />

juin <strong>2017</strong>, chaque jour, des millions de personnes<br />

dans le monde sont exposées aux<br />

produits de la communication. Cette influence<br />

peut renforcer des stéréotypes négatifs<br />

ou au contraire, aider à établir des<br />

standards d’égalité et d’émancipation. ◊<br />

l’entretien intégral<br />

sur strategies.fr<br />

StratégieS N° 1915<br />

10 07/09/<strong>2017</strong>


Les stars du B2B<br />

vont briller le<br />

9 Octobre prochain<br />

#LinkedInLMAs<br />

https://lnkd.in/LinkedInLMAs


usiness<br />

Actualité<br />

GooGle home ouvre la voie<br />

du « vocal first »<br />

TECHNOlOgiEs Lancée en France au début du mois d’août, l’enceinte connectée du géant américain<br />

pourrait devenir un véritable terrain de jeu pour les marques. Une révolution comparable au mobile se prépare.<br />

CéCilia Di QuiNziO<br />

@CciliaDiQuinzio<br />

Les marques ne doivent<br />

pas attendre le feu<br />

vert de Google, mais<br />

s’emparer de ce nouvel<br />

espace de communication,<br />

sous peine d’être littéralement<br />

muettes lorsqu’un<br />

consommateur cherchera à entrer<br />

en contact avec elles », prévient<br />

Marie Dollé, responsable<br />

des contenus chez Kantar Media.<br />

Google Home, l’enceinte à commande<br />

vocale du géant américain,<br />

vient de débarquer en France.<br />

Pour l’heure, les interactions avec<br />

l’objet sont limitées à un dialogue<br />

avec Google Assistant, l’assistant<br />

virtuel de Google, qui se base<br />

sur les données du moteur de recherche.<br />

Mais demain, l’idée est<br />

de pouvoir être mis en relation<br />

avec une marque grâce à la voix,<br />

exactement comme sur le web<br />

lorsque l’on clique sur un lien<br />

pour accéder à son site web. L’utilisateur<br />

basculera alors dans l’environnement<br />

de la marque, avec<br />

une voix différente, un ton distinct,<br />

etc. « Bientôt, les marques<br />

pourront développer ce que nous<br />

appelons des “actions”, des “applications<br />

conversationnelles”,<br />

les référencer et les rendre disponibles<br />

sur notre interface »,<br />

explique François Loviton, directeur<br />

commercial Retail chez<br />

Google France.<br />

Pour les marques, cela représente<br />

une vraie révolution : le « vocal<br />

first ». Pour le consommateur, il<br />

ebay a développé aux états-unis un service qui permet par la voix, via google Home,<br />

d’évaluer le prix d’un produit et d’obtenir une estimation avant de le mettre en vente.<br />

s’agit d’une nouvelle manière d’utiliser<br />

le moteur de recherche, un accès<br />

à internet par la voix et non par<br />

l’écrit. « L’usage émerge en France<br />

mais sur le marché américain, où<br />

l’enceinte est déjà présente depuis<br />

novembre 2016, les recherches<br />

émises par la voix représentent<br />

déjà 20% du total des recherches<br />

sur Google, rapporte François Loviton.<br />

C’est déjà un usage avéré et<br />

conséquent ».<br />

charte vocale. Le lancement de<br />

Google Home dans l’Hexagone<br />

ouvre une nouvelle ère, celle des<br />

interfaces naturelles et du web<br />

ambiant : l’ère post-smartphones.<br />

« Demain, on n’ira plus sur internet,<br />

on sera dans internet, entrevoit<br />

Marie Dollé. C’est la fin des<br />

écrans, et le début du SEO (référencement)<br />

vocal. Les marques<br />

doivent commencer à se réinventer<br />

», exhorte la spécialiste.<br />

Comment s’y prendre ? « Surtout,<br />

ne pas faire l’erreur de simplement<br />

dupliquer son site ou son appli. Ici,<br />

la logique est conversationnelle, basée<br />

sur un échange de questions et<br />

de réponses ouvertes. Il faut aider<br />

le consommateur à se projeter dans<br />

une relation vocale comme avec<br />

une personne physique ». Il s’agit de<br />

mettre en place une véritable « voice<br />

strategy », une stratégie de contenus<br />

avec des personnes dédiées<br />

qui réfléchissent à une « charte vocale<br />

», à un ton, à une diffusion particulière…<br />

Aux États-Unis, Ebay a<br />

par exemple développé un service<br />

qui permet, par la voix, d’évaluer<br />

rapidement le prix d’un produit, et<br />

d’obtenir une estimation avant de le<br />

StratégieS N° 1915<br />

12 07/09/<strong>2017</strong>


mettre en vente. « C’est un nouveau<br />

moyen de s’implanter dans le foyer<br />

du consommateur. Si le smartphone<br />

permettait aux marques de pénétrer<br />

dans “l’intime”, avec les assistants<br />

vocaux, ici, on va un cran<br />

plus loin », remarque Pascal Nessim,<br />

président de Marcel. « En tant<br />

qu’agence, notre rôle sera de faire<br />

en sorte qu’en fonction d’une question<br />

précise le site de notre client remonte<br />

en premier ».<br />

ColleCter plus de données . En<br />

étant prospectif, on peut imaginer<br />

que les marques pourront<br />

payer pour être mieux référencées,<br />

comme sur le moteur de recherche,<br />

avec, probablement, une mention<br />

orale pour différencier le contenu<br />

sponsorisé des autres contenus. On<br />

devine aussi que si Google Home<br />

ne diffuse pas de publicité à proprement<br />

parler, il aura la capacité<br />

de collecter des données – beaucoup<br />

de données – qui pourront<br />

être exploitées pour cibler et recibler<br />

des internautes sur le web et<br />

sur les applis. « Pour l’heure, nous<br />

ne savons pas précisément comment<br />

la monétisation se mettra en<br />

place, indique-t-on chez Google.<br />

Notre manière de procéder sera la<br />

même que pour toutes nos platesformes,<br />

Google Search, Google<br />

Drive, Google Maps, etc. Nous mettons<br />

l’utilisateur au centre et on ne<br />

développe un service que quand<br />

il est accessible à tous, universellement,<br />

et qu’il apporte une vraie<br />

Le mariage d’Alexa et Cortana…<br />

amazon et Microsoft vont permettre à leurs assistants vocaux<br />

d'interagir. Les deux groupes promettent que les utilisateurs d'alexa,<br />

l'assistant d'amazon, pourront utiliser Cortana, celui de Microsoft,<br />

pour accéder à leurs mails, reconnaissant ainsi implicitement la<br />

domination du logiciel Outlook. De leur côté, les utilisateurs de<br />

Cortana seront en mesure de faire leurs achats sur amazon et<br />

utiliser echo. Une manière de se renforcer sur le secteur stratégique<br />

de l'assistance vocale face à google qui, de son côté, s'allie à<br />

Walmart, numéro un mondial de la distribution, pour rivaliser avec<br />

amazon... La guerre ne fait que commencer.<br />

© google<br />

l’enCeinte intelligente de google<br />

pourrait permettre à son utilisateur<br />

de dialoguer avec les marques.<br />

valeur ajoutée, avant d’envisager<br />

le moindre modèle économique »,<br />

rappelle François Loviton.<br />

Quel avenir pour cette nouvelle<br />

technologie ? Selon le cabinet<br />

Gartner, le marché des enceintes<br />

connectées à commande vocale<br />

représentera 3,52 milliards de dollars<br />

en 2021 dans le monde, contre<br />

360 millions en 2015. Ces mêmes<br />

experts nous avaient annoncé, il y a<br />

plus de trois ans, la montre connectée<br />

comme « la » rupture technologique<br />

après le smartphone, et<br />

pourtant, aujourd’hui, elle peine à<br />

s’imposer auprès du grand public.<br />

L’enceinte intelligente pourrait bénéficier<br />

d’un double phénomène :<br />

d’une part, de l’explosion des objets<br />

connectés qui libèrent les mains,<br />

les doigts, sans écran ni clavier. Et,<br />

d’autre part, de la maturité de la reconnaissance<br />

vocale. En quelques<br />

années, elle a décollé avec l’avènement<br />

de l’intelligence artificielle et<br />

du machine learning, et a atteint<br />

une certaine fiabilité. Même s’il est<br />

difficile d’évaluer la proportion des<br />

consommateurs qui l’utilisent pour<br />

commander en ligne, les analystes<br />

du secteur s’accordent à dire que ce<br />

mode d’achat va exploser. ◊<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

13 StratégieS N° 1915


BUSINESS / La vie des budgets<br />

Sony Mobile se sociabilise<br />

avec Rosbeef<br />

tÉlÉphonie Sony Mobile compte regagner des parts de marché en édulcorant son discours technologique<br />

sur les réseaux sociaux, à l’aide de l’agence Rosbeef. Mais sans faire de concessions sur l’innovation.<br />

thoMaS pontiRoli<br />

@TPonti<br />

Dans la guerre des smartphones,<br />

la lutte fait rage<br />

entre deux chars d’assaut,<br />

Samsung et Apple,<br />

et des dizaines de fantassins<br />

chinois (Huawei, Lenovo, Xiaomi,<br />

Oppo, Vivo, Meizu…). Au milieu,<br />

Sony Mobile change de stratégie.<br />

Le japonais avait d’abord réduit<br />

la voilure en recentrant sa gamme<br />

sur le premium au printemps. Il<br />

entame une deuxième phase en<br />

élargissant son audience. En résumé<br />

: ne proposer que des mobiles<br />

à plus forte marge et les vendre au<br />

plus de monde possible. Pour cela,<br />

le fabricant a décidé de confier ses<br />

réseaux sociaux, jusqu’alors gérés<br />

par l’agence Useful, à Rosbeef.<br />

Prorité à l’usage. « Il fallait changer<br />

d’agence car nous sommes à<br />

un tournant », pointe Alexandra de<br />

Chazeaux, directrice de la communication<br />

de Sony Mobile Méditerranée.<br />

Rosbeef a retenu l’attention car<br />

l’agence connaît la marque : depuis<br />

plus de deux ans, elle adapte pour<br />

la France les campagnes conçues<br />

par Mcgarrybowen à Londres. Elle<br />

réalise aussi des opérations d’activation<br />

en point de vente. Pour Sony,<br />

c’est une garantie de « cohérence ».<br />

Et puis « Rosbeef s’est illustrée en<br />

créant (ponctuellement) des campagnes<br />

sociales innovantes comme<br />

InstaZoomZ5 en 2015, pour montrer<br />

la qualité du zoom du Xperia<br />

Z5 », ajoute Christel Baudin, digital<br />

et CRM manager. Si Sony continue<br />

à innover, à l’image du scanneur<br />

3D du Xperia XZ1, dévoilé à l’IFA<br />

de Berlin, la façon d’en parler va<br />

changer pour faire la part belle aux<br />

usages plutôt qu’à la technique.<br />

sony mobile a mis<br />

à l’épreuve les capacités<br />

de son Xperia en juillet<br />

dernier au moyen de vidéos<br />

tournées en slow motion.<br />

La difficulté consiste à ne pas se<br />

couper de sa base de fans historiques.<br />

« La majorité des marques<br />

ont une communication statutaire<br />

et disent : regardez comme mon<br />

smartphone est beau ! note Xavier<br />

Delelis-Fanien, directeur du web<br />

social chez Rosbeef. Ils listent des<br />

spécificités, mais combien savent ce<br />

qu’est un Snapdragon [la puce centrale<br />

d’un smartphone] ? »<br />

nouveau smartphone. Pour vanter<br />

la vidéo en slow motion du<br />

constructeur, en juillet, Rosbeef<br />

avait déjà eu cette approche, que<br />

rappelle Xavier Delelis-Fanien :<br />

« Plutôt que de mettre en avant les<br />

960 images par seconde, peu tangibles,<br />

nous avions organisé un<br />

live Facebook avec le journaliste<br />

jeux vidéo Julien Tellouck qui était<br />

aspergé de peinture. » La gymnastique<br />

était d’autant plus périlleuse<br />

qu’avec ce contenu, Sony Mobile<br />

contentait aussi bien les fans de cet<br />

influenceur que les « haters » – fréquents<br />

dans le secteur. Pour toucher<br />

le plus grand nombre, Rosbeef<br />

pourra puiser dans les vidéos<br />

de Sony Pictures, les musiques de<br />

Sony Music et les jeux de PlayStation.<br />

Large éventail !<br />

Début octobre, l’agence orchestrera<br />

le lancement du nouveau porte-étendard<br />

de la marque, le Xperia XZ1, et<br />

ses variantes Compact et Premium.<br />

Sa mission sera de convaincre des<br />

clients de Samsung, « plus faciles<br />

à persuader que ceux d’Apple, car<br />

ils utilisent déjà le système d’exploitation<br />

Android », décrypte<br />

Alexandra de Chazeaux. Avec sa<br />

nouvelle grammaire, Sony Mobile<br />

ne s’interdira pas d’adapter son discours,<br />

en fonction des retours des<br />

communautés Facebook, Twitter et<br />

Instagram. ◊<br />

STraTégieS N° 1915<br />

14 07/09/<strong>2017</strong>


BUSINESS / La vie des budgets<br />

les consultAtions<br />

Annonceur mission Agences consultées Agences sortAntes<br />

Agence de l’environnement<br />

Veille et panorama de presse Appel d’offres en cours –<br />

et de la maîtrise de l’énergie (Ademe)<br />

Association pour l’emploi des cadres (Apec) Relations institutionnelles Appel d’offres en cours –<br />

Atout France Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours –<br />

Banque publique d’investissement<br />

Publicité, communication corporate, marketing<br />

et achat média digital<br />

24 agences consultées Agence 79, Equancy, Havas Paris<br />

et Play App<br />

Caisse d’allocations familiales<br />

Communication interne et externe Appel d’offres en cours –<br />

de l’Essonne<br />

Chambre de commerce et d’industrie Organisation de l’événement Go Numérique Appel d’offres en cours –<br />

de Lyon Métropole<br />

Centre national de la recherche Refonte graphique Appel d’offres en cours –<br />

scientifique (CNRS)<br />

Comité régional du tourisme Occitanie Plateforme de promotion en ligne Appel d’offres en cours –<br />

Conseil régional de Guadeloupe Événementiel Appel d’offres en cours –<br />

Danone France Communication corporate Elan Edelman, Havas Paris et Protéines (VT Scan) Elan Edelman et Protéines<br />

Destination Saint-Malo-Baie du Mont- Documents de promotion touristique Appel d’offres en cours –<br />

Saint-Michel<br />

École polytechnique Relations presse Appel d’offres en cours –<br />

Établissement français du sang (EFS) Relations presse et d’influence Appel d’offres en cours –<br />

Établissement public du parc<br />

Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours –<br />

et de la grande halle de la Villette<br />

Fonds national de promotion et de Événementiel Appel d’offres en cours –<br />

communication de l’artisanat (FNPCA)<br />

Grand Annecy Communication territoriale Appel d’offres en cours –<br />

L’Oréal Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours Zenith/Publicis Media<br />

Michelin Conseil médias et achat d’espace monde Appel d’offres en cours MEC/WPP<br />

Pays Rhin Vignoble Grand Ballon Plateforme de promotion du territoire Appel d’offres en cours –<br />

RATP Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours Zenith/Publicis Media<br />

Ville de Nîmes Journal municipal Appel d’offres en cours –<br />

Walibi Rhône-Alpes Repositionnement de marque Hula Hoop, Insign, Free Lance’s l’Agence, MKTG (Gibory) Free Lance’s l’Agence<br />

En italique = Nouveaux budgets en consultation.<br />

les trAnsferts<br />

Annonceur mission nouvelles Agences Anciennes Agences<br />

Afflelou Relations presse corporate Brunswick Patricia Goldman<br />

Association nationale pommes poires Relations médias Thomas Marko & Associés –<br />

Corner Job Stratégie de communication La Chose –<br />

Coup de Pâtes Promotion en point de vente Agence Tempo –<br />

Feed Relations presse Sopexa –<br />

Groupe Campari Communication globale WPP –<br />

Institut national de prévoyance collective Stratégie de communication et identité visuelle Econovia –<br />

Médecins sans frontières Communication B to B Australie –<br />

Musée Grévin Relations presse Press & Play<br />

Nestlé Céréales Design des packs Golden Grahams et Minis Rangoon –<br />

Nord Céréales Relations presse, événementiel et digital Ressources de la Nature –<br />

Selectour Relations presse Prad’s Com –<br />

Smiley<br />

Stratégie de communication, création LMWR –<br />

publicitaire et stratégie numérique<br />

SONy MOBILe<br />

Contenus sur les réseaux sociaux<br />

Rosbeef<br />

Rosbeef<br />

et animations en point de vente<br />

Tourism Australia Promotion de la destination Australie Antigel Antigel<br />

Toys’R’Us Communication et animations commerciales Publicis Conseil<br />

Uber France Publicité DDB/Omnicom Marcel/Publicis Groupe<br />

Vitry Relations presse Press for you<br />

retrouvez toutes les compétitions et tous les trAnsferts ActuAlisés Au jour le jour sur strAtegies.fr/competitions-trAnsferts<br />

07/09/<strong>2017</strong> 15<br />

StratégieS N° 1915


BUSINESS / Diagnostic<br />

Le casse-tête chinois de Nars<br />

BEAUTÉ La marque française Nars, labellisée «Cruelty Free» depuis 2003, a surpris en décidant de s’implanter<br />

en Chine, connue pour imposer les tests sur les animaux. Les fans de la marque n’ont pas tardé à réagir<br />

en appelant au boycott. Mais Nars pouvait-elle se passer d’un marché aussi juteux ?<br />

MAriE-CAroLiNE royET<br />

@Mcroyet<br />

A<br />

vec un pseudo pareil<br />

– @ NARSissiste – sur<br />

les réseaux sociaux, il<br />

n’est pas étonnant que<br />

Nars se la joue perso. Très tôt, la<br />

marque de cosmétiques a souhaité<br />

s’émanciper de la majorité de<br />

ses concurrents, en refusant de<br />

tester ses produits sur les animaux.<br />

Depuis 2003, l’entreprise<br />

clame sa ligne « Cruelty Free »<br />

[«sans cruauté », « dont les produits<br />

ne sont pas testés sur les<br />

animaux »], fédérant une grosse<br />

communauté.<br />

Pourtant, en choisissant de s’implanter<br />

sur le marché chinois, la<br />

marque a déçu : la Chine reste<br />

la bête noire des vegan. En effet,<br />

la législation en vigueur dans le<br />

pays impose aux marques importées<br />

de tester sur l’animal les produits<br />

avant leur mise en vente sur<br />

le territoire…<br />

Vegan Ban . Dans un post Instagram<br />

daté du 27 juin <strong>2017</strong>, Nars<br />

tente de se dédouaner en arguant<br />

de la législation locale : « Nous<br />

avons décidé de rendre Nars disponible<br />

en Chine, parce que nous<br />

pensons qu’il est important d’amener<br />

notre vision de la beauté et du<br />

talent aux fans de la région. Nars<br />

ne teste pas sur les animaux, excepté<br />

là où la loi le requiert ».<br />

Grands discours mis à part, il est<br />

surtout difficile pour la marque<br />

de maquillage du groupe Shiseido<br />

de se priver du marché cosmétique<br />

chinois, puisqu’il représenterait<br />

à lui seul 50 milliards<br />

de dollars. En contrepartie, le<br />

boycott n’a pas tardé à s’organiser<br />

avec le hashtag #boycottnars.<br />

Retour sur cette décision, laquelle<br />

semble encore faire débat dans le<br />

milieu du luxe. ◊<br />

© getty images<br />

sUr LEs rÉsEAUx<br />

soCiAUx, les<br />

internautes<br />

n’ont pas tardé<br />

à s’orgnaiser avec<br />

le hashtag<br />

boycottnars.<br />

Reco n°1 « Infiltrer le système pour le combattre »<br />

BRune Buonomano directrice adjointe de BETC Luxe<br />

« Nars s’affiche “sauf quand c’est imposé par la<br />

“Cruelty Free” et loi”. C’est déroutant. En même<br />

met ce combat temps, s’implanter en Chine a<br />

au cœur de son positionnement.<br />

Face à un marché aussi du monde avec un marché qui<br />

pour but de partager une vision<br />

stratégique que la Chine, Nars a parait mûr pour l’entendre. La<br />

décidé de faire une entorse à sa décision peut paraître brutale,<br />

règle d’or. Passant de “Nous ne mais il s’agit d’infiltrer un système<br />

pour mieux le testons pas sur les animaux” à<br />

combattre.<br />

Pour changer la donne, Nars<br />

aura peut-être plus de poids<br />

une fois qu’il aura convaincu<br />

des milliers de consommateurs<br />

chinois. Cela va demander<br />

beaucoup de preuves d’engagement<br />

pour rester crédible, mais<br />

agir ainsi paraît plus productif<br />

que de tourner le dos à ce pays. »<br />

Reco n°2 « Rechercher des méthodes<br />

alternatives »<br />

lauRa ViSSeRiaS directrice de la communication de crise chez Weber Shandwick<br />

« En général, les<br />

sociétés d’une<br />

telle envergure se dotent de distributeurs<br />

chinois qui effectueront<br />

les tests sur place des produits<br />

finis. Du coup, la marque<br />

ne teste pas directement sur les<br />

animaux. La cohérence par rapport<br />

aux engagements de Nars<br />

en la matière voudrait qu’elle<br />

suive cette voie, comme pas mal<br />

de marques de cosmétiques. À<br />

côté de cela, rien ne les empêche<br />

de chercher des méthodes<br />

alternatives comme semble<br />

le faire le groupe Shiseido,<br />

auquel Nars appartient. Les<br />

marques peuvent aussi engager<br />

le dialogue avec les autorités<br />

chinoises, pour montrer l’efficacité<br />

des méthodes alternatives<br />

in vivo-in vitro. Cela pourrait<br />

permettre de faire évoluer la<br />

réglementation… »<br />

StratégieS N°1915<br />

16 07/09/<strong>2017</strong>


BUSINESS / Actualité<br />

Le productising redessine<br />

le paysage publicitaire<br />

Agences Remplacer le discours par le produit, telle était la fonction initiale du productising. Près de quatre ans<br />

après l’apparition de cette nouvelle forme de promotion en France, celle-ci prend désormais une nouvelle dimension.<br />

HoudA BenjeLLoune<br />

@HoudaBenji<br />

Le productising a débarqué<br />

en France en 2014, avec le<br />

carré manquant de Milka<br />

ou encore l’Insomny Coffee<br />

de CanalPlay imaginés par Buzzman,<br />

et bénéficie depuis de vents<br />

porteurs sur le marché publicitaire.<br />

Au point même de pousser<br />

cette agence à fonder Productman<br />

en juin 2016, une entité dédiée à<br />

la création de produits et services.<br />

Fort des précédents buzz de son<br />

agence mère, ce « spinoff » a pour<br />

vocation de créer des produits à<br />

des fins commerciales. En cinq semaines,<br />

créatifs, designers industriels,<br />

UX designers, data scientists,<br />

planneurs stratégiques…<br />

conceptualisent un produit ou un<br />

service.<br />

Thomas Granger, vice-président de<br />

Buzzman, explique : « Les annonceurs<br />

ont cette espèce de crainte<br />

de se faire piquer leur marché par<br />

un nouvel arrivant. La recherche<br />

et développement n’est pas le département<br />

où il y a le plus d’investissements,<br />

ni le plus d’expertises,<br />

or nous avons cette compétence,<br />

et il nous a paru évident de créer<br />

Productman. » Trois ans après<br />

cette diversification des agences,<br />

où en est-on ? Que représente aujourd’hui<br />

cette activité ?<br />

incarnation. « Je ne pense pas que<br />

le productising ait vocation à remplacer<br />

l’ensemble des dispositifs<br />

traditionnels, mais on est forcés<br />

de reconnaître qu’il y a de plus en<br />

plus d’exemples en France, même<br />

si cela reste minoritaire, constate<br />

Brice Garçon, vice-président de<br />

TBWA Groupe. C’est une nouvelle<br />

brice garçon (TBWA<br />

groupe), grégory Pascal<br />

(sensio), Xavier lamiche<br />

(storm studio) et thomas<br />

granger (Buzzman).<br />

manière de créer une expérience<br />

de marque, ça n’a pas de sens de<br />

le faire à chaque fois. Il y a certains<br />

cas où cela est très approprié,<br />

mais d’autres où cela n’a pas<br />

de raison d’être. »<br />

Autre atout du productising selon<br />

Grégory Pascal, le président<br />

de Sensio : « L’enjeu est de proposer<br />

des produits qui vont donner<br />

une incarnation concrète à cette<br />

promesse publicitaire. Le productising<br />

étend le champ de la communication<br />

à quelque chose qui est<br />

tangible et qui peut en plus générer<br />

des revenus additionnels pour<br />

Photos : Dr<br />

StratégieS N° 1915<br />

18 07/09/<strong>2017</strong>


BUSINESS / Actualité<br />

l’agence, comme pour l’annonceur.<br />

» Un avis que partage Brice<br />

Garçon : « Il est certain que pour un<br />

investissement relativement faible,<br />

les retombées en termes d’images<br />

et de notoriété sont assez importantes.<br />

» « Le productising est un<br />

succès parce que l’on promet aux<br />

consommateurs des produits qui<br />

sont moins issus de ce grand mouvement<br />

de consumérisme, dans<br />

un contexte où chaque personne<br />

cherche à individualiser ses choix<br />

face au produit qu’il achète, souligne<br />

Christophe Pradère, directeur<br />

executif de BETC Design. Le<br />

productising, c’est une manière de<br />

créer de l’affect dans la relation<br />

avec la marque. »<br />

nouveaux modèles économiques.<br />

Cela aboutit donc à la création de<br />

produits : TBWA a ainsi donné<br />

naissance à Baryl, le robot poubelle<br />

de la SNCF. « Nous ne souhaitons<br />

ni commercialiser nos<br />

produits, ni créer un département<br />

productising,<br />

mais nous travaillons<br />

de manière<br />

plus transversale<br />

par exemple avec<br />

Being, l’agence de<br />

design du groupe,<br />

détaille Brice Garçon.<br />

Et quand il y<br />

a un vrai défi technologique,<br />

nous<br />

collaborons étroitement<br />

avec des<br />

start-up. Tout intégrer<br />

dans l’agence<br />

est assez complexe,<br />

le milk makeup<br />

de Milkstudio, Baryl, robot<br />

poubelle de la SNCF et le<br />

mug cocasse de Bug.<br />

Les produits connectés,<br />

enfants chéris du productising<br />

au Brésil, isobar Brasil et BSB Fab ont créé le « Safety Bike radio », un dispositif<br />

qui permet d’alerter les conducteurs dès qu’un vélo se trouve à proximité.<br />

Le cycliste fixe le système à son guidon et dès qu’une voiture est repérée à moins<br />

de 30 mètres, le radio transmetteur portable interfère avec les fréquences de la<br />

station écoutée par l’automobiliste. en espagne, Nissan a également fait preuve<br />

d’inventivité pour faire la promotion de son dispositif de sécurité : le constructeur<br />

japonais a adapté sa technologie aux pêcheurs de pouces-pieds (percebeiros)<br />

en galice. en collaboration avec les verres glassworks et le Conseil supérieur<br />

de la recherche scientifique espagnol, l’agence créative de Nissan, tBWa<br />

espagne, a créé le « Percebeiro Shield » (bouclier des percebeiros) qui permet,<br />

à l’aide de capteurs, de vibreurs et d’une alarme intégrés dans leur combinaison,<br />

d’alerter les pêcheurs du danger d’une vague imminente.<br />

parce qu’il peut y avoir<br />

des projets très différents.<br />

» Des problématiques<br />

auxquelles répond<br />

Productman en<br />

faisant également appel<br />

à d’autres expertises<br />

: « selon le produit<br />

ou le service nous pouvons<br />

solliciter un chimiste, un nez, un<br />

ingénieur ou encore des designers<br />

industriels ».<br />

D’ailleurs, les agences de design<br />

industriel, autrefois en relation<br />

directe avec l’annonceur, collaborent<br />

de plus en plus avec les<br />

agences de pub ou de communication.<br />

Xavier Lamiche, directeur<br />

associé de Storm Studio, le<br />

constate : « Les agences font de<br />

plus en plus appel à nos services,<br />

cependant cela représente une infime<br />

part de nos activités, même<br />

si ce sont des projets qui génèrent<br />

une forte plus-value. » Même s’ils<br />

ne sont pas toujours bien gérés,<br />

comme l’explique Xavier Lamiche<br />

: « Les délais sont tellement<br />

courts que nous<br />

sommes obligés de décaler<br />

tous les autres projets,<br />

ce qui fait que nous devenons<br />

très chers et pas forcément<br />

rentables pour eux. »<br />

Le directeur associé de Storm<br />

Studio insiste sur le manque<br />

de rigueur de certaines agences :<br />

« Elles viennent nous voir une fois<br />

le concept et le budget global finalisé,<br />

mais sans avoir calculé le coût<br />

de l’opération et parfois avec des<br />

idées assez farfelues. Mais cela<br />

nous oblige à repenser notre manière<br />

de travailler, et le gros intérêt<br />

avec les agences de com c’est<br />

que l’on peut aussi se renvoyer<br />

l’ascenseur : nous conseillons ainsi<br />

certaines d’entre elles à nos clients<br />

et réciproquement. » Selon Grégory<br />

Pascal, le président de Sensio :<br />

« Le productising favorise l’émergence<br />

de nouveaux modèles économiques,<br />

et de nouveaux schémas<br />

de partage des bénéfices. »<br />

Et parfois, les résultats sont impressionnants.<br />

Ainsi, aux États-<br />

Unis par exemple, l’agence Milkstudio<br />

a remporté un franc succès<br />

grâce au lancement de sa marque<br />

Milk Makeup. Au sein de l’hexagone,<br />

l’agence Bug a lancé un site<br />

internet où elle commercialise ses<br />

propres produits (slips, mugs…)<br />

avec des inscriptions cocasses.<br />

Un nouveau modèle que de nombreuses<br />

agences souhaiteraient<br />

reproduire. Thomas Granger le<br />

confesse : « Si l’on doit inventer le<br />

Uber ou le Facebook de demain,<br />

nous le ferons seuls ». ◊<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

19 StratégieS N° 1915


BUSINESS / Actualité<br />

Altice au pays de la fiction<br />

ConvergenCe Le lancement d’Altice Studio s’inscrit dans une ambitieuse stratégie de fidélisation et de conquête<br />

d’abonnés pour SFR. Mais les hausses de prix induites suscitent des mécontentements.<br />

AmAury de roChegonde<br />

@derochegonde<br />

Les abonnés de SFR peuvent<br />

la découvrir sur leur box<br />

jusqu’au 15 septembre :<br />

Altice Studio, la nouvelle<br />

chaîne de cinéma et de séries, est<br />

disponible en accès libre pendant<br />

près d’un mois auprès de 11 millions<br />

de clients mobiles et de 6 millions<br />

d’abonnés au fixe. Une base potentiellement<br />

massive, apte à concurrencer<br />

OCS et même Canal+… à<br />

condition de transformer l’essai.<br />

« Nous avons à retenir nos clients, à<br />

en conquérir de nouveaux et à améliorer<br />

l’Arpu » [revenu par abonné],<br />

a martelé Michel Paulin, le directeur<br />

général de SFR, le 29 août.<br />

Pour convaincre, Altice Studio<br />

compte d’abord sur son offre :<br />

400 films par an, deux séries inédites<br />

par mois auxquels il faut ajouter<br />

1200 longs‐métrages – dont 30 %<br />

français – de la plateforme de vidéo<br />

à la demande par abonnement<br />

(SVOD) SFR Play. Outre un partenariat<br />

à venir avec Paramount, un accord<br />

a été signé avec NBC Universal<br />

qui lui permet de proposer des<br />

films américains en exclusivité (Jason<br />

Bourne, Fast & Furious…). Les<br />

longs‐métrages des distributeurs<br />

français ne sont pas non plus oubliés<br />

(Gaumont, MK2…).<br />

option « privilège ». Mais c’est<br />

surtout sur ses capacités maison<br />

qu’Alain Weill, directeur général<br />

des activités médias d’Altice,<br />

a insisté. Non seulement elle reprend<br />

des séries de la filiale Hot<br />

(Medicis, Taken et les exclusivités<br />

Riviera et Sirènes), mais elle crée<br />

aussi des fictions propres : « Altice<br />

Studio, c’est un budget de 160 millions<br />

d’euros par an, dit‐il, 40 millions<br />

vont à la production de films<br />

et de séries, dont 20 millions pour<br />

des programmes francophones. »<br />

La chaîne, située à Luxembourg,<br />

© Universal Pictures international France<br />

© Des Willie-Sky UK<br />

respectera d’ailleurs les quotas de<br />

40 % de diffusion d’œuvres européennes<br />

et françaises, sans y être<br />

contrainte.<br />

Pas question, pour autant, de signer<br />

d’accords avec les professionnels<br />

du cinéma, à l’instar de Canal+<br />

et d’OCS. Cela peut‐il évoluer ?<br />

Alain Weill rappelle que la publicité<br />

en faveur des films reste interdite<br />

à la télévision – une consultation<br />

publique a cours sur le sujet – et la<br />

chronologie des médias empêche<br />

la SVOD d’être diffusée douze mois<br />

après la sortie en salle, comme la<br />

TV payante (hors Canal+).<br />

Reste un point sur lequel Altice est<br />

davantage critiqué : l’augmentation<br />

des prix opérée sur ses forfaits.<br />

Elle peut atteindre 5 euros sur un<br />

riviera , une série Tv<br />

de neil Jordan,<br />

avec Julia Stiles.<br />

Jason Bourne, un film<br />

de Paul greengrass,<br />

avec matt damon.<br />

abonnement fixe. C’est le surcoût<br />

à payer pour un abonné qui choisit<br />

de conserver Altice Studio. Le<br />

groupe le justifie, comme pour SFR<br />

Sport, en disant qu’il s’agit d’une<br />

offre à moitié prix par rapport aux<br />

9,99 euros des offres OTT. Quant<br />

au désabonnement nécessaire à la<br />

chaîne dans les quatre mois pour<br />

cesser d’être facturé sur cette option,<br />

c’est parfaitement légal. Free<br />

ne procède d’ailleurs pas autrement<br />

avec son option Panorama.<br />

« C’est vrai que c’est légalement<br />

difficilement contestable, un opérateur<br />

peut augmenter ses tarifs<br />

dès lors qu’il y a une clause de résiliation,<br />

explique Benjamin Douriez,<br />

de 60 Millions de consommateurs.<br />

Mais il y a énormément de<br />

gens mécontents. La hausse des tarifs<br />

a d’abord été présentée comme<br />

une option “Privilège”. Sur le fixe,<br />

ils peuvent décocher l’option – à<br />

condition de le savoir – mais sur le<br />

mobile, ils ne peuvent pas renoncer<br />

à cette option. » C’est l’abonnement<br />

qui est en jeu. ◊<br />

StratégieS N° 1915<br />

20<br />

07/09/<strong>2017</strong>


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BUSINESS / Veille médias<br />

LCI a les traits d’une grande<br />

TELEVISION Pour sa seconde rentrée en gratuit, la chaîne d’info du groupe TF1 s’offre un casting haut de gamme.<br />

Avec l’ambition de rester sur la deuxième marche du podium, derrière BFMTV.<br />

CarOLINE BONaCOSSa<br />

@CBonacossa<br />

LCI, c’était une belle endormie<br />

», avoue Laurent<br />

Bliault, le DGA Marketing<br />

et R&D du groupe TF1. La<br />

voilà bien réveillée par les cris des<br />

photographes mitraillant les nouvelles<br />

têtes d’affiche de la chaîne<br />

lors de la conférence de rentrée, au<br />

siège de TF1. Roselyne Bachelot,<br />

Natacha Polony, David Pujadas, ou<br />

Audrey Crespo-Mara ont eu droit à<br />

un accueil « digne du Festival de<br />

Cannes ».<br />

Ce casting a été concocté par<br />

Thierry Thuillier, DG de la chaîne<br />

et ex-patron de l’info de France 2.<br />

Il retrouve son cher David Pujadas,<br />

qu’il a connu sur TF1 de 1991<br />

à 1994 avant qu’ils ne travaillent<br />

main dans la main sur France 2<br />

pendant une décennie. L’ex-présentateur<br />

de France 2 est devenu le<br />

producteur de 24 h Pujadas : l’info<br />

en questions, fort de 200 000 télespectateurs<br />

la semaine dernière. Un<br />

créneau porté haut par Yves Calvi<br />

l’année dernière, avant qu’il ne<br />

parte sur Canal+. LCI est passé de<br />

0,2 % de part d’audience en août<br />

2016 à 0,7 % en juin <strong>2017</strong>, devenant<br />

ainsi la deuxième chaîne info derrière<br />

BFMTV à 3 %.<br />

Thuillier a fait venir Natacha Polony<br />

et Fabien Namias, remerciés<br />

d’Europe 1. Pascale de La Tour du<br />

Pin, qui co-animait la matinale<br />

de BFMTV (deuxième chaîne de<br />

France à cet horaire), a été débauchée<br />

sur ce même créneau: « Catherine<br />

Nayl, la directrice de l’info<br />

de TF1 et Thierry Thuillier m’ont<br />

proposé d’incarner en solo et de<br />

créer entièrement ma matinale.<br />

J’ai notamment eu l’idée de faire<br />

venir la journaliste économique<br />

Claire Fournier, dont j’apprécie le<br />

travail ».<br />

Pour Thierry Thuillier, c’est l’un<br />

des défis majeurs de la grille: « Il<br />

n’y a rien avant qu’elle ne prenne<br />

l’antenne à 5h45, et elle est en<br />

concurrence avec les chaînes info,<br />

les généralistes et les radios. Elle<br />

a une immense montagne à gravir.<br />

Mais outre ses qualités professionnelles,<br />

elle a la générosité, la sympathie<br />

et l’empathie nécessaires<br />

pour y parvenir ».<br />

david Pujadas<br />

et PascaLe de La tour<br />

du Pin font partie des<br />

nouvelles arrivées sur LCI<br />

depuis la rentrée.<br />

La singuLarité comme mot d’ordre.<br />

A 9 h, place à La médiasphère qui<br />

assure la deuxième audience de<br />

la chaîne. De 10 h à 12 h, Thierry<br />

Thuillier a voulu fuir « l’eau<br />

tiède et le consensus » pour valoriser<br />

l’affrontement des points de<br />

vue. Dans La République LCI, animé<br />

par Julien Arnaud, Natacha<br />

Polony fait face à Roselyne Bachelot.<br />

« Notre mot d’ordre, c’est la singularité.<br />

Nos trois piliers ? L’actu,<br />

l’exigence et le débat », martèle<br />

Thierry Thuillier. Des ingrédients<br />

que l’on retrouve dans l’émission<br />

d’Arlette Chabot, devenue quotidienne<br />

Politiquement show de<br />

20 h 10 à 21 h. Preuve que le dirigeant<br />

a construit cette grille pour<br />

le meilleur et non selon ses affinités<br />

personnelles: lorsqu’il était sur<br />

France 2, on disait ses relations<br />

tendues avec celle qui était alors<br />

sa directrice de l’information.<br />

Une grille regardée par des téléspectateurs<br />

de 60 ans d’âge<br />

moyen, selon Thierry Thuillier,<br />

mais qui donne des ailes à la régie<br />

publicitaire : « La chaîne attire<br />

les 25/59 ans et surperforme<br />

sur les CSP++, explique Laurent<br />

Bliault. LCI a une image rigoureuse,<br />

qualitative et fiable. En<br />

passant en clair en avril 2016,<br />

nous avons attiré 280 annonceurs,<br />

contre 142 l’année précédente.<br />

Nous en avons déjà 340<br />

cette année, on vise les 400 d’ici<br />

décembre, avec une appétence<br />

pour le B to B. Imaginez tout ce<br />

qu’on peut raconter à nos clients<br />

avec de tels programmes ! » ◊<br />

© Photos : François Berthier-tF1<br />

StratégieS N° 1915<br />

22<br />

07/09/<strong>2017</strong>


BUSINESS / Veille médias<br />

Fabernovel,<br />

de la data à la TV<br />

ENTREPRENEURS,<br />

VOUS AVEZ LA<br />

digiTal Pour un site payant de Bayard, l’agence digitale s’est<br />

ingéniée à optimiser les investissements TV sur la chaîne Gulli.<br />

Les performances ont été multipliées par deux.<br />

amaury de rochegonde<br />

Fabernovel data & media,<br />

l’agence de performance<br />

digitale que dirige Yassine<br />

Belfkih, s’attaque à la télévision.<br />

Spécialiste du conseil aux<br />

annonceurs sur l’accroissement du<br />

ROI en matière de référencement<br />

naturel, de «media ad words» et<br />

d’optimisation digitale, l’agence<br />

a développé depuis deux ans une<br />

solution TV to Web qui sert à mesurer<br />

l’impact de publicités TV sur<br />

les sites Internet ou les applications.<br />

L’écoute du flux télévisé permet<br />

à un prestataire, admo.tv, de<br />

reconnaître les spots et de déclencher<br />

un suivi du nombre de visites<br />

sur le site d’un annonceur en fonction<br />

de la pression GRP. « On mesure<br />

aussi les ventes générées »,<br />

complète Yassine Belfkih, un ancien<br />

de Google, pour qui le tracking<br />

des paiements sur Internet n’a pas<br />

de secrets.<br />

Trouver le bon Timing. L’agence se<br />

trouve alors en mesure de faire<br />

des recommandations sur le bon<br />

timing des investissements TV<br />

dans la journée si l’on veut profiter<br />

de l’effet rebond sur le web. Pour<br />

un annonceur, le groupe Bayard<br />

– qui a développé Bayam, une appli<br />

de jeux en ligne pour enfants –, il<br />

constate que le matin n’est pas une<br />

fenêtre de diffusion très opportune<br />

sur la chaîne Gulli. Le test, mené<br />

en juin et juillet, permet ainsi d’optimiser<br />

les jours de semaine et les<br />

horaires à travers des écarts type<br />

de 1 à 9 en coûts d’acquisition. Il<br />

est par exemple plus judicieux de<br />

concentrer ses investissements en<br />

fin de journée le mercredi.<br />

© Dr<br />

@derochegonde<br />

« On optimise ainsi l’investissement<br />

TV, constate Yassine Belfkih,<br />

par rapport au digital seul, le retour<br />

sur investissement est multiplié<br />

par deux à budget équivalent, avec<br />

deux fois plus de téléchargements. »<br />

Est-ce à dire que l’optimisation des<br />

budgets digitaux passe nécessairement<br />

par le petit écran ? « Ce n’est<br />

pas toujours une bonne solution,<br />

mais il faut pouvoir prendre en<br />

compte l’ensemble de l’écosystème,<br />

conclut-il, nous ne voulons pas attaquer<br />

les énormes budgets TV mais<br />

nous avons l’ambition d’accompagner<br />

les annonceurs qui ont besoin<br />

d’un ROI important ou qui sont sensibles<br />

à la performance ». ◊<br />

Yassine<br />

belfkih :<br />

« Il faut<br />

prendre<br />

en compte<br />

l’ensemble<br />

de l’écosystème.<br />

»<br />

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07/09/<strong>2017</strong> 23<br />

StratégieS N° 1915


BUSINESS / Culture tech<br />

Que s’est-il passé<br />

dans la tech cet été ?<br />

numériQue Pour les déconnectés qui sont rentrés la tête dans le<br />

guidon, <strong>Stratégies</strong> remet les pendules à l’heure. Petit résumé des<br />

dernières actus du secteur afin de reprendre du bon pied.<br />

CéCilia di Quinzio et emmanuel Gavard<br />

@CciliaDiQuinzio @Manugavard<br />

1GooGle insiste dans l’assistance.<br />

La principale info tech<br />

qui a secoué la période estivale<br />

en France, c’est bien<br />

celle-là : Google a lancé son enceinte<br />

connectée Home le 3 août<br />

(voir notre enquête pages 12 et 13).<br />

Dans la foulée, c’est l’assistant virtuel<br />

Google Assistant qui a fait son<br />

apparition en France, remplaçant<br />

l’application Google Now. Annoncé<br />

en mai 2016 aux États-Unis,<br />

Google Assistant est désormais<br />

disponible sur les smartphones<br />

Android et sur iOS. Contrairement<br />

à ses rivaux Siri (Apple) ou Alexa<br />

(Amazon), la solution de Google<br />

peut soutenir une conversation<br />

en utilisant le programme de langage<br />

naturel de Google. Une autre<br />

mise à jour majeure a vu le jour sur<br />

l’application Google: le lancement<br />

d’un fil d’actualité, à la manière du<br />

« News Feed » de Facebook. Il propose<br />

à chaque utilisateur un flux<br />

d’info personnalisé. Enfin, il est à<br />

noter que Google a également profité<br />

de l’été pour présenter Oreo, la<br />

nouvelle version de son système<br />

d’exploitation mobile, qui optimise<br />

surtout la batterie.<br />

2Facebook déploie ses tentacules.<br />

Le réseau social<br />

américain aux 2 milliards<br />

d’utilisateurs mensuels<br />

s’est montré hyperactif tout l’été.<br />

Parmi la myriade d’annonces, il<br />

faut retenir que Facebook va permettre<br />

à ses utilisateurs français<br />

de vendre et d’acheter des objets<br />

en ligne à partir de leur profil via<br />

une plateforme baptisée « Marketplace<br />

». Une manière de s’aventurer<br />

sur le terrain des sites de commerce<br />

en ligne à l’instar du leader<br />

français Leboncoin.fr. Facebook a<br />

également lancé le service vidéo<br />

« Watch », qui permet de regarder<br />

des émissions, du sport ou des séries<br />

directement sur le réseau social.<br />

Une fonctionnalité qui vient<br />

concurrencer ses rivaux tels que<br />

YouTube ou les services de streaming<br />

comme Netflix. Facebook<br />

a aussi racheté une start-up allemande<br />

spécialisée dans la réalité<br />

augmentée, Fayteq. Elle pourrait<br />

permettre d’ajouter des éléments<br />

virtuels à un contenu réel ou de<br />

supprimer certains éléments en<br />

temps réel.<br />

3linkedin verse dans la vidéo.<br />

Le réseau social professionnel,<br />

propriété de<br />

Microsoft, permet (enfin)<br />

de diffuser des vidéos natives<br />

dans son fil mobile. Pour ce faire,<br />

il se dote d’un player propre: ainsi,<br />

plus besoin d’héberger ses<br />

contenus sur YouTube ou d’autres<br />

plates-formes vidéos, les membres<br />

peuvent publier directement sur<br />

LinkedIn. Des statistiques de performance<br />

sont disponibles sur mobile<br />

et ordinateur.<br />

4criteo veut unir les données<br />

des distributeurs . Le<br />

spécialiste du retargeting,<br />

Criteo, non content d’avoir<br />

annoncé de forts bons résultats<br />

au deuxième trimestre, avec une<br />

hausse de 33 % de son chiffre d’affaires<br />

à 542 millions de dollars sur<br />

© getty images<br />

la période, s’est trouvé une nouvelle<br />

ambition : réunir les données<br />

des distributeurs pour leur permettre<br />

de concurrencer Amazon.<br />

Globalement, créer une sorte de<br />

Gravity ou Skyline, mais pour le retail.<br />

En agrégeant les données online<br />

et offline de nombreux distributeurs,<br />

le retargeter affirme que<br />

le ciblage des publicités sera bien<br />

plus précis et efficace, et leur permettra<br />

d’acquérir nombre de shoppers<br />

quand ils font leur recherche<br />

sur internet.<br />

5bataille des GaFa sur la<br />

distribution. Après avoir<br />

investi le web et phagocyté<br />

le marché de la pub en<br />

ligne, les Gafa s’attaquent désormais<br />

à la distribution physique.<br />

Amazon, d’abord : le géant s’est<br />

offert la chaîne de magasins bio<br />

Whole Foods avant l’été, et a lancé<br />

un pavé dans la mare du commerce,<br />

en diminuant fortement<br />

les prix des produits les plus po-<br />

StratégieS N° 1915<br />

24 07/09/<strong>2017</strong>


BUSINESS / Culture tech<br />

pulaires, pour certains, jusqu’à<br />

43 % ! Branle-bas de combat chez<br />

les distributeurs américains. La<br />

réaction ne s’est pas fait attendre,<br />

en bourse, où la plupart des actions<br />

des grosses enseignes ont<br />

été sanctionnées par leurs investisseurs,<br />

inquiets. La guerre des<br />

prix repart. Mais en parallèle,<br />

Walmart, bien décidé à ne pas se<br />

laisser faire, s’est associé à Google<br />

Home. Les consommateurs pourront<br />

commander leurs produits directement<br />

via l’assistant de Google,<br />

rien qu’avec la voix.<br />

6Sizmek acquiert rocket<br />

Fuel pour 145 millionS de<br />

dollarS. La plate-forme publicitaire<br />

et d’activation de<br />

données Sizmek s’est offert le service<br />

de marketing prédictif Rocket<br />

Fuel pour 125,5 millions de<br />

dollars. Ces deux plates-formes,<br />

bien que concurrentes en certains<br />

points, montent un nouvel<br />

ensemble qui mêlera analyse prédictive,<br />

Dynamic Creative Optimization,<br />

et marketing ciblé. Mais le<br />

plus surprenant dans ce rachat,<br />

c’est que la valorisation de Rocket<br />

Fuel était montée jusqu’à 2 milliards<br />

de dollars en 2013. La société<br />

est devenue un cas d’école de<br />

bulle ad-tech et inspire la méfiance<br />

chiffres CLÉS<br />

100 miLLionS<br />

c’est le montant, en euros, dont s’est doté<br />

le nouveau fonds d’investissement entièrement<br />

dédié aux fintechs créé par Black fin capital<br />

Partners. Baptisé Black fin Tech 1, ce véhicule<br />

compte injecter des tickets d’un montant de 2<br />

à 25 millions d’euros, notamment des start-up<br />

axées B to B.<br />

1 miLLiard<br />

c’est le nombre d’utilisateurs actifs par jour sur<br />

l’application de messagerie instantanée Whats<br />

App, propriété de facebook.<br />

à tous les investisseurs. Confrontée<br />

à une technologie difficilement<br />

extensible en volume, prise dans<br />

les filets des inventaires frauduleux<br />

et d’autant plus soumise au<br />

diktat des Gafa, la valorisation des<br />

actions de la société est passée de<br />

66 dollars à 3 dollars en à peine<br />

plus de trois ans…<br />

7<br />

l’ia en débat. Cet été, deux<br />

géants de la tech se sont affrontés<br />

sur le sujet de l’intelligence<br />

artificielle. Elon<br />

Musk, PDG de Tesla, constructeur<br />

de voitures électriques sportives et<br />

de luxe, s’est dit très « inquiet » face<br />

au « plus grand risque auquel est<br />

confrontée la civilisation ». Devant<br />

les gouverneurs des États américains,<br />

il a évoqué un enjeu bien<br />

plus grave, selon lui, que les «accidents<br />

de voiture», les « crashs<br />

d’avions », les « drogues défectueuses<br />

» ou encore « la malnutrition<br />

»… Pour l’ingénieur, le futur<br />

réside plutôt dans l’homme augmenté;<br />

son grand projet : un implant<br />

pour connecter cerveaux humains<br />

et ordinateurs. Mais Mark<br />

Zuckerberg, patron de Facebook,<br />

n’est pas du tout du même avis. Et a<br />

décidé de répondre publiquement<br />

(sur Facebook Live) : « l’émergence<br />

d’algorithmes de plus en plus sophistiqués<br />

va améliorer notre<br />

vie ». Selon lui, « imaginer un scénario<br />

apocalyptique est irresponsable<br />

». ◊<br />

170 miLLionS<br />

c’est la somme, en dollars, qu’a levée la plateforme<br />

de streaming musical sound cloud, auprès<br />

de la banque d’investissement The raine Group,<br />

en association avec le fonds singapourien<br />

Temasek holdings. Un nouveau souffle pour<br />

l’entreprise allemande qui a licencié près<br />

de la moitié de ses employés avant l’été.<br />

4 000<br />

c’est, en dollars, le record atteint par le cours de la<br />

cryptomonnaie Bitcoin. Des économistes assurent<br />

qu’il atteindra les 6 000 dollars d’ici un an...<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

25 StratégieS N° 1915


dossier<br />

programmatique<br />

La riposte<br />

aux GAFA<br />

Alors que le salon Dmexco se tient à Cologne, les 13 et 14 septembre, le programmatique<br />

continue à progresser dans un contexte de croissance digitale très forte. Seule ombre<br />

au tableau : la prédominance du duopole Facebook-Google s’accentue, selon les derniers<br />

chiffres de l’observatoire de l’e-pub. Et les éditeurs réagissent.<br />

Vanina Prélat l’herminier<br />

@prelat<br />

Faut-il sabrer le champagne ou faire grise mine ? À la lecture des<br />

derniers chiffres du syndicat des régies internet (SRI), on peut<br />

hésiter entre les deux attitudes. Les bonnes nouvelles : le marché<br />

de la publicité digitale croît de 9,8 % et le programmatique<br />

représente 60 % du display. La profession n’est pas à la fête pour<br />

autant : le dernier observatoire de l’e-pub souligne que le duopole<br />

Facebook et Google capte la quasi-totalité de la croissance,<br />

en représentant 71 % du marché et 96 % pour l’activité mobile. « Ce que l’on a<br />

pu prendre pour une tendance devient structurel<br />

», commente Sophie Poncin, présidente<br />

du syndicat et directrice d’Orange Advertising<br />

France. «Les Gafa ont été un immense accélérateur<br />

de la part de marché du digital dans les<br />

plans médias parce qu’ils apportaient volume,<br />

reach et performance », décode le cofondateur<br />

de la plate-forme programmatique Tradelab,<br />

Yohann Dupasquier.<br />

« Risque majeur pour la création<br />

d’entreprise »<br />

Mais si le talent technologique des Gafa est incontesté,<br />

les observateurs s’alarment : « Quel que<br />

soit le modèle, il n’est jamais bon d’être dépendant<br />

de deux acteurs. Il s’agit d’une menace pour<br />

la pluralité voire un risque d’atteinte démocratique<br />

», alerte Sophie Poncin.<br />

À plus court terme, comme le souligne Cyrille<br />

Geffray, président de la plate-forme de solutions<br />

éditeurs Smart AdServer, la menace reste surtout<br />

économique et financière : « Il s’agit d’une<br />

guerre existentielle, avec pour risque majeur<br />

de pénaliser la création d’entreprises et l’assèchement<br />

de l’écosystème français. » Certains<br />

vont plus loin en évoquant le statut fiscal des<br />

deux groupes, qui n’ont pas de siège social dans<br />

l’Hexagone, pour pointer un manque à gagner<br />

jugé « colossal ». L’État, qui réclamait à Google<br />

un arriéré d’impôts de 1,115 milliard d’euros,<br />

vient de perdre la bataille en juillet, le tribunal<br />

décrétant que la firme de Mountain View « ne<br />

disposait pas d’activité stable en France ». La<br />

profession publicitaire voit rouge et le nouveau<br />

gouvernement promet des négociations.<br />

StratégieS N° 1915<br />

26 07/09/<strong>2017</strong>


© gilles rapaport pour <strong>Stratégies</strong><br />

Dans ce climat électrique, les optimistes existent<br />

encore. Augustin Ory, fondateur de The Moneytizer,<br />

régie publicitaire destinée aux éditeurs<br />

de taille intermédiaire, nuance la vision apocalyptique<br />

de ses pairs. « Nous avons moins de<br />

trois ans et visons à court terme un chiffre d’affaires<br />

de 150 millions d’euros. Certes, le paysage<br />

est figé, mais des entreprises peuvent encore<br />

se créer et réussir. » Tradelab, qui a connu une<br />

croissance de 70 % ou Smart AdServer, avec ses<br />

75 recrutements depuis le début de l’année, ne<br />

démentiront pas.<br />

Mutualiser les audiences<br />

Les éditeurs sont aussi victimes de ce duopole et<br />

réagissent. Premier signal et non des moindres,<br />

les annonces, en juillet dernier, de la création<br />

d’alliances médias qui, par le spectre global<br />

de leurs audiences, ambitionnent de réexister<br />

dans un paysage éditorial trop fragmenté. C’est<br />

le cas pour Le Monde et Le Figaro avec l’offre de<br />

71%<br />

du marché de la<br />

publicité digitale<br />

revient au duopole<br />

Facebook et Google.<br />

couplage publicitaire Skyline, proposant plus<br />

de 35 millions de visiteurs uniques par le biais<br />

d’une place de marché privée. Mais aussi pour<br />

une vingtaine d’autres marques médias telles<br />

que Lagar dère, Condé Nast, Next Radio, Sud-<br />

Ouest, L’Équipe ou Marie Claire, pour ne citer<br />

qu’eux, avec la création de l’alliance Gravity, qui<br />

touche quotidiennement 50 % des Français.<br />

« Nous avons mis du temps à évaluer l’importance<br />

du programmatique. Mais comme le marché<br />

publicitaire mute, nous devions évoluer avec<br />

lui, en réunissant les deux critères incontournables<br />

aujourd’hui : technologie et puissance »,<br />

note Francis Morel, PDG du groupe Les Échos-<br />

Le Parisien et président du groupement. Cette<br />

union, à laquelle se sont associés SFR, Fnac-Darty<br />

et SoLocal Group, n’offrira pas d’inventaires<br />

aux annonceurs, mais la mutualisation de ses audiences,<br />

via une plate-forme centralisée de data<br />

marketing opérée par l’ad tech Mediarithmics.<br />

07/09/<strong>2017</strong> 27<br />

StratégieS N° 1915


dossier<br />

l’union fait la force.<br />

Une vingtaine de marques médias<br />

ont créé l’alliance Gravity afin<br />

de réexister dans un paysage<br />

dominé par Facebook et Google.<br />

© Benjamin Boccas<br />

Cela permettra de construire des segments à la carte en puisant<br />

dans un vivier de 10 milliards de données mensuelles. Deux initiatives<br />

unanimement applaudies par un écosystème en quête de<br />

rééquilibrage. « Ces exemples d’union montrent qu’il y a des parades<br />

possibles. Les éditeurs français ont compris l’enjeu de la<br />

data et c’est une excellente nouvelle. Quelque chose est en train<br />

de se passer », commente Erwan Le Page, président de la place de<br />

marché Audience Square. « Face à des plates-formes aux formats<br />

normés, nous attendons des opportunités créatives plus fortes,<br />

ainsi qu’une transparence accrue, avec la possibilité d’évaluer par<br />

nous-mêmes les campagnes », prévient néanmoins Erwan Lohezic,<br />

directeur général d’iProspect France, l’agence de marketing<br />

digital du groupe Dentsu Aegis.<br />

Talon d’Achille<br />

Et puis ces derniers mois, Google et Facebook ont aussi dévoilé<br />

leur talon d’Achille. Leur stratégie consistait, jusqu’à présent, à<br />

croître à toute vitesse dans une obsession de performance et de<br />

masse. Or cela se faisait au détriment de la qualité publicitaire<br />

et de la brand safety. Deux affaires ont éclaté ces douze derniers<br />

mois : le réseau social de Mark Zuckerberg a reconnu des failles<br />

dans ses mesures d’audiences des vidéos publicitaires, et Google<br />

a été pointé du doigt dans une enquête du Times d’avril dernier,<br />

sur l’affichage de publicités à proximité de contenus à caractère<br />

haineux. « Cela a eu le mérite de faire bouger les lignes » rappelle<br />

Sophie Poncin qui, sous la casquette du SRI, travaille avec l’interprofession<br />

(Udecam, Geste, UDA, IAB, ARPP), pour lancer dès cette<br />

rentrée le label Digital Ad Trust. La nouvelle norme certifiera les<br />

sites qui respecteront les cinq grands critères de brand safety,<br />

visibilité, expérience utilisateur et respect des données personnelles.<br />

« Nous comptons bien éduquer le marché car, pour qu’il évolue,<br />

il faut qu’il y ait des référentiels », conclut-elle.<br />

Ces deux affaires ont eu du<br />

bon : elles ont obligé Google et<br />

Facebook à se remettre en<br />

question et à accepter d’ouvrir<br />

leur plate-forme à des tiers pour<br />

évaluer leurs dispositifs. « Nous<br />

ne pouvons que nous réjouir de<br />

cette émulation générale qui<br />

agit au profit de la qualité des<br />

campagnes», souligne Clément<br />

Bascoulergue, directeur commercial de la société de mesure Integral<br />

Ad Science, qui travaille avec Facebook et Google sur les critères<br />

de visibilité et de fraude, et bientôt avec YouTube sur le sujet<br />

spécifique de la brand safety : « Il y a encore un an, il y avait distorsion<br />

sur les possibilités de vérifier les campagnes selon les types<br />

de médias investis. C’est une avancée majeure, le marché dispose<br />

enfin de KPI homogènes. »<br />

Performance raisonnée<br />

La balle est maintenant dans le camp des annonceurs et de leurs<br />

agences, longtemps séduits par les sirènes de la simplicité, ils<br />

doivent aussi imposer leurs conditions pour que cette course à la<br />

performance soit raisonnée. Certains essayent déjà : « chez iProspect,<br />

la moyenne des investissements sur le duopole est légèrement<br />

inférieure à celle du marché. Nous nous efforçons en effet de<br />

les diversifier pour maximiser les opportunités business de nos<br />

clients. Certains annonceurs nous suivent, d’autres, plus sensibles<br />

aux pures logiques de reach, moins », témoigne Erwan Lohezic.<br />

En matière de programmatique, <strong>2017</strong> est clairement l’année de la<br />

professionnalisation réelle des annonceurs. Pour Yohann Dupasquier,<br />

c’est un point essentiel : « Ils challengent désormais leurs<br />

partenaires, avec une vraie prise de conscience sur la portée du<br />

programmatique en termes de connaissance client et de stratégie<br />

marketing. » C’est sans compter de nouveaux rebondissements qui<br />

pourraient encore changer la donne dans les mois qui viennent. La<br />

Commission européenne, dans sa réflexion sur la protection des<br />

données, prépare un projet de règlement e-privacy qui suggère de<br />

centraliser le consentement des utilisateurs à partir des réglages<br />

du navigateur ou de l’application. Aberration vitale pour les publishers,<br />

Google et Apple devenant alors seuls détenteurs de précieuses<br />

données, nécessaires à l’adaptation de l’offre publicitaire.<br />

Les éditeurs français n’ont décidément pas fini d’en découdre en<br />

cette année <strong>2017</strong>. n<br />

StratégieS N° 1915<br />

28 07/09/<strong>2017</strong>


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dossier<br />

programmatique<br />

©Jack regard-ratecard<br />

Dmexco, passage<br />

obligé de l’ad-tech<br />

focus<br />

En quelques années, le salon Dmexco s’est imposé comme un des principaux<br />

rendez-vous du secteur. Zoom sur ses points forts.<br />

EmmanuEl Gavard<br />

@Manugavard<br />

Pas moins de 1050 exposants sont attendus<br />

pour l’édition <strong>2017</strong>. En 2012,<br />

on en comptait à peine la moitié. Il<br />

n’a fallu que quelques années au petit<br />

salon Online Marketing, né à Düsseldorf,<br />

puis installé à Cologne, pour s’imposer<br />

dans le paysage professionnel de la publicité<br />

en ligne, et devenir Dmexco. Là, au cœur d’une<br />

ville que l’eau parfumée a rendu célèbre, plus de<br />

50000 visiteurs doivent trouver où se loger entre<br />

le 13 et le 14 septembre. La ville est d’ailleurs,<br />

depuis deux ans, confrontée à une pénurie de<br />

logements, cela pourrait limiter la croissance du<br />

salon. C’est dire le succès !<br />

Pourquoi un tel engouement ? « Il y a déjà la<br />

patte allemande dans l’organisation du salon,<br />

qui change tout », admet Frédéric Sadarnac, le<br />

créateur de Ratecard. À l’occasion de Dmexco,<br />

sa société joue le rôle de grossiste de mètres carrés<br />

pour les entreprises françaises. En tant que<br />

revendeur unique pour l’Hexagone, il suit le salon<br />

depuis ses débuts. En deux ans, la surface<br />

qu’il gère est passée de 120 à 400 m 2 . D’abord<br />

gratuit, Dmexco est devenu payant pour limiter<br />

le nombre de participants.<br />

Rendez-vous en Allemagne<br />

« On l’ignore souvent mais 40 % des salons professionnels<br />

mondiaux sont organisés en Allemagne.<br />

C’est un pays qui compte de très nombreuses<br />

grosses PME industrielles, et leurs<br />

Au total, 90 000 m 2<br />

de stands, soit<br />

l’équivalent d’une<br />

quinzaine de terrains<br />

de football.<br />

dirigeants ont l’habitude de se retrouver lors de<br />

ces rendez-vous professionnels. On trouve, par<br />

exemple, un salon entier dédié aux roulements<br />

à billes… », continue-t-il. Et puis la décentralisation<br />

allemande, avec de grandes villes très<br />

rapprochées géographiquement, a forcément<br />

un impact sur l’organisation du pays. « Les professionnels<br />

sont dispersés dans plein de grandes<br />

villes, donc ils ne se rencontrent pas régulièrement,<br />

comme ça peut être le cas à Paris. Résultat,<br />

les salons sont les seuls moments où ils peuvent<br />

se retrouver. »<br />

Gigantisme<br />

Dans les travées de Dmexco règne une ambiance<br />

très spécifique, avec des professionnels très studieux,<br />

qui ne parlent que business. Autre chose<br />

marquante : le gigantisme de l’endroit. Au total,<br />

90 000 mètres carrés de stands, soit l’équivalent<br />

d’une quinzaine de terrains de football. « Les<br />

participants bossent énormément. On dit souvent<br />

que l’on va à Cannes pour dépenser de l’argent,<br />

et à Cologne pour en gagner », sourit Frédéric<br />

Sadarnac. Autre point fort : sa dimension internationale.<br />

Les participants ont accès à des personnalités<br />

qu’ils ne pourraient pas approcher<br />

ailleurs. Cette année, tout le monde attend de<br />

pied ferme Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook,<br />

et Mme publicité digitale du géant. Elle<br />

sera sûrement interrogée sur la suprématie des<br />

Gafa qui phagocyte la croissance du secteur… n<br />

StratégieS N° 1915<br />

30 07/09/<strong>2017</strong>


dossier<br />

programmatique<br />

Les agences médias<br />

à l’offensive<br />

TEchno<br />

Pour accompagner et rassurer les annonceurs, leurs prestataires innovent<br />

dans les outils de pilotage du programmatique.<br />

DiDier Si Ammour<br />

@dsiammour<br />

Le 17 août dernier, Group M a annoncé<br />

le déploiement international de<br />

ses standards de visibilité des publicités.<br />

Les agences du réseau WPP revendiquent<br />

des normes « plus restrictives<br />

» que celles en vigueur sur le marché pour<br />

mesurer la capacité d’une publicité en ligne à<br />

être vue. Selon Laurence Milhau, directrice générale<br />

adjointe en charge du programmatique,<br />

« chez Group M Connect, il faut que 100 % de la<br />

surface de la publicité soit visible au moins une<br />

seconde, vs. 50 % en moyenne selon les standards<br />

IAB. D’autant que, in fine, seules 50 % de<br />

ces publicités sont réellement vues par les internautes<br />

», rappelle la responsable.<br />

Si ces normes contraignantes, lors de leur élaboration<br />

en 2014, ne permettaient d’afficher<br />

que 18 % de visibilité pour les vidéos, cela atteignait<br />

55 % à la mi-2016, d’après l’agence média.<br />

Elle souhaite les généraliser, en particulier<br />

aux vidéos sur les réseaux sociaux et dans<br />

les newsfeeds. Deux territoires qui ont révélé<br />

de désagréables surprises fin 2016, début <strong>2017</strong>,<br />

Facebook ayant par exemple reconnu un souci<br />

de surévaluation d’audience, et YouTube, de<br />

brand safety. Sur ce dernier sujet, Group M utilise<br />

depuis fin 2015 la technologie d’Integral Ad<br />

Science. Un service payant mais connecté sur<br />

85 % des campagnes en programmatique. Car<br />

« les coûts supplémentaires sont absorbés par les<br />

gains, souligne Laurence Milhau. Les problèmes<br />

de brand safety ne représentent alors plus que<br />

0,2 à 0,3 % des impressions vs. 2 à 3 % sur le marché<br />

en général. »<br />

Évolutions<br />

À l’instar de Group M, les principales agences<br />

médias innovent pour accompagner, voire rassurer<br />

leurs clients. « Depuis quinze ans, le digital<br />

© getty images<br />

StratégieS N° 1915<br />

32 07/09/<strong>2017</strong>


dossier<br />

programmatique<br />

Souaade agmir, directrice stratégie produit digital<br />

de Publicis Media France.<br />

aurélien riPoche, directeur des stratégies digitales<br />

d’IPG Mediabrands.<br />

Dr<br />

a suscité de nombreuses phases d’engouement<br />

inconsidéré puis de déceptions en retour », explique<br />

Souaade Agmir, directrice stratégie produit<br />

digital de Publicis Media France. Illustration<br />

parfaite de ce propos, le programmatique<br />

a connu une évolution encore plus amplifiée. En<br />

conséquence, transparence, anti-fraude, brand<br />

safety, visibilité… constituent maintenant les<br />

leitmotivs sur un marché complexe et composé<br />

d’acteurs pléthoriques.<br />

Parmi les mesures, les agences médias ont récemment<br />

développé des outils de pilotage et de<br />

contrôle des investissements. En mai dernier,<br />

Havas Media lançait Client Trading Solution,<br />

une plate-forme pour « challenger les acteurs,<br />

quels qu’ils soient et quels que soient les objectifs<br />

clients, précise Aurélie Irurzun, directrice<br />

d’Affiperf France. Il faut l’accepter, car le client<br />

demande de comparer et d’évaluer l’apport de<br />

chaque levier. »<br />

Au premier semestre, Publicis Media a, lui, étendu<br />

son service Premiumatic créé par Starcom<br />

sur la vidéo à l’ensemble des agences du groupe,<br />

et au display puis au mobile, et bientôt les inventaires<br />

native. « Il a permis d’améliorer de +36 %<br />

la visibilité par rapport à une stratégie 100 %<br />

programmatique, indique Souaade Agmir. Sans<br />

oublier que Premiumatic améliore les conditions<br />

d’achat. »<br />

Recherche internaute<br />

Après les États-Unis et le Royaume-Uni, Group M<br />

prépare le déploiement de sa M Plateform en<br />

L’intelligence<br />

artificielle, un<br />

chantier prioritaire<br />

qui nécessite<br />

d’innover dans la data<br />

et les algorithmes<br />

pour perfectionner<br />

le ciblage.<br />

France pour la rentrée. Quant à IPG Mediabrands,<br />

la branche technologique Cadreon a<br />

lancé fin juin sa plate-forme de gestion centralisée<br />

Unity. « Sur le court terme, elle vise à optimiser<br />

les outils. Avec deux technologies – “bakeof ”<br />

et “scorecard ” – qui donnent une analyse respectivement<br />

quantitative et qualitative des partenaires<br />

DSP, détaille Aurélien Ripoche, directeur<br />

des stratégies digitales d’IPG Mediabrands.<br />

Et sur le moyen et long terme, il s’agit d’avoir la<br />

meilleure connaissance des internautes via l’intelligence<br />

artificielle, ou plutôt de les toucher de<br />

la meilleure façon possible. »<br />

Un chantier prioritaire qui nécessite d’innover<br />

dans la data et les algorithmes pour perfectionner<br />

le ciblage. Affiperf se positionne ainsi de plus<br />

en plus sur l’extension d’audience. « Avec “algo<br />

trafic optimiser”, pour analyser la navigation<br />

des internautes afin de déterminer la probabilité<br />

d’avoir l’internaute recherché ; et avec “algo<br />

performance booster”, pour suivre les exposés à<br />

la publicité ayant une forte probabilité de conversion<br />

», détaille Aurélie Irurzun. Surtout, « il s’agit<br />

de développer des algorithmes personnalisés<br />

pour coller aux approches des annonceurs », résume<br />

Laurence Milhau. n<br />

3 questions à…<br />

Paul-antoine Strullu directeur commercial d’AppNexus France<br />

Quelles sont les principales innovations en<br />

cours sur votre plate-forme ?<br />

Paul-antoine Strullu. D’abord, notre mode<br />

de vente évolue. Notre librairie open source de<br />

header bidding — prebid.js — joue cette année<br />

un rôle prépondérant, pour mieux mettre<br />

en compétition demande directe, privée et<br />

rtB ou de nouveaux formats, notamment<br />

l’habillage et la vidéo. en termes de brand<br />

safety, nous partageons les bonnes pratiques<br />

dans nos échanges avec les partenaires de<br />

l’écosystème.<br />

Quels premiers résultats pour la technologie<br />

de "super-enchères", lancée en avril<br />

dernier ?<br />

P-a.S. Certains clients éditeurs nous ont<br />

demandé de dépasser ce qui s’appelait l’in-<br />

Banner Video. Pour cela, nous avons lancé<br />

ces enchères pluri-formats (superauction)<br />

et le BannerStream — ce qui a fonctionné —<br />

avec de bien meilleurs taux de visibilité et<br />

une meilleure expérience publicitaire. Notre<br />

système est capable de régir (et même de<br />

prédire) la complexité et la disponibilité des<br />

inventaires.<br />

en mai dernier, vous avez décidé de réduire<br />

le nombre de données externes et de partenaires<br />

d’achats sur votre plate-forme…<br />

P-a.S. Nous souhaitons aller plus loin dans<br />

l’intérêt des acheteurs. il s’agit d’une garantie<br />

de stabilité (analyse statistique et réduction<br />

du taux d’erreurs), de transparence (respect<br />

et déclaration des domaines) et d’efficacité de<br />

l’accès (accès le plus direct).<br />

StratégieS N° 1915<br />

34 07/09/<strong>2017</strong>


6<br />

+<br />

RECORD !<br />

de<br />

millions<br />

auditeurs quotidiens<br />

La plus forte progression des radios<br />

sept 2016/juin <strong>2017</strong><br />

6,1 millions*<br />

sept 2015/juin 2016<br />

5,6 milions*<br />

*Médiamétrie enquête 126 000 – AC LV 5h24h 13 ans et plus<br />

l’espace préservé<br />

radiofrancepub.com


dossier<br />

programmatique<br />

« Les marques doivent<br />

interagir »<br />

entretien<br />

Le président de l’IAB aux États-Unis Randall Rothenberg dresse le bilan des<br />

initiatives menées par son organisation pour améliorer la publicité digitale.<br />

ProPos recueillis Par DiDier si ammour<br />

@dsiammour<br />

Pourquoi l’iAB diffuse-t-elle depuis juillet dernier de nouveaux<br />

formats publicitaires avec des annonces aux formats<br />

flexibles ?<br />

RANDALL ROTHENBERG. Même si les publicités<br />

personnalisées, la publicité native et le contenu<br />

de marque attirent l’attention et engagent les<br />

consommateurs, il est toujours nécessaire de<br />

créer des standards de formats publicitaires. Cet<br />

été, l’IAB a publié une révision majeure de son<br />

portfolio de formats. Développé par l’IAB Tech<br />

Lab, il permet désormais des annonces de tailles<br />

flexibles qui tiennent compte des besoins croissants<br />

des marques pour atteindre les consommateurs<br />

en multi-écrans. Ces nouveaux formats<br />

sont également compatibles avec les principes<br />

LEAN [publicités Light, Encrypted, AdChoice<br />

supported, Non-invasive], destinés à fournir des<br />

expériences utilisateur améliorées. Le portfolio<br />

de standards publicitaires de l’IAB étant depuis<br />

longtemps la référence du secteur, nous prévoyons<br />

une adoption rapide, ce qui permettra à<br />

ces nouveaux formats conviviaux de devenir des<br />

normes dans le monde entier.<br />

Près de 70 millions d’Américains utilisent un bloqueur de<br />

publicité, soit une hausse de 34,4 % sur un an. Le problème<br />

majeur n’est-il pas dans la créativité publicitaire ?<br />

R.R. Il ne fait aucun doute qu’un bon travail créatif<br />

– avec des idées surprenantes et une mise en<br />

scène extraordinaire – est le meilleur remède<br />

aux bloqueurs de publicité. Mais la créativité ne<br />

suffit pas. Il est essentiel que la publicité digitale<br />

facilite un marketing convivial, s’adaptant naturellement<br />

aux différents écrans des consommateurs.<br />

D’après les recherches menées l’an dernier<br />

par l’IAB, les internautes utilisant des bloqueurs<br />

ont déclaré que l’adoption des principes LEAN<br />

« était la mesure la plus influente pour déconnec-<br />

Dr<br />

StratégieS N° 1915<br />

36 07/09/<strong>2017</strong>


dossier<br />

programmatique<br />

© getty images<br />

ter leur logiciel d’ad-blocking ». Ce constat nous a<br />

poussés à créer ce nouveau portfolio de l’IAB, qui<br />

replace le consommateur au centre.<br />

En mars 2016, votre organisation a lancé le calculateur<br />

de transparence des frais du programmatique, quels sont<br />

les résultats ?<br />

R.R. Nous avons reçu des commentaires positifs<br />

de la part du marché lorsque le calculateur de<br />

l’IAB a été lancé. Mais également des questions<br />

sur la meilleure façon d’utiliser l’outil, compte<br />

tenu de l’étendue des options de personnalisation<br />

qu’il permet. Nous avons passé trois mois<br />

à faire des démonstrations à diverses agences<br />

et éditeurs, à répondre aux questions et à promouvoir<br />

son utilisation. Le calculateur a enregistré<br />

un trafic soutenu, supérieur à la moyenne<br />

de celui des autres contenus sur IAB.com.Et<br />

nous constatons un engouement fort aux USA.<br />

Les membres de l’IAB à l’international ont également<br />

montré de l’intérêt pour l’usage de cet outil.<br />

Nous prévoyons des améliorations supplémentaires<br />

en fonction des commentaires des utilisateurs,<br />

et nous nous attendons à ce que la prise<br />

de conscience et l’usage continuent d’augmenter<br />

avec les progrès en cours.<br />

« Un bon travail<br />

créatif est un bon<br />

remède aux<br />

bloqueurs<br />

de publicité. Mais<br />

la créativité ne<br />

suffit pas. »<br />

IAB France a conclu un partenariat avec TAG (Trustworthy<br />

Accountability Group) pour lancer ses quatre programmes<br />

de certification en faveur de la transparence,<br />

contre la fraude, la malveillance et le piratage dans la<br />

publication digitale. Ce TAG, qui existe depuis 2014 aux<br />

USA, est-il efficace ?<br />

R.R. TAG constitue un effort révolutionnaire<br />

pour débarrasser la chaîne de diffusion de publicité<br />

digitale de la fraude, des logiciels malveillants<br />

et du piratage. Le bilan de TAG parle<br />

de lui-même : en moins de trois ans, il est passé<br />

du stade de concept à celui de programme de<br />

certification de premier plan, aux États-Unis et<br />

au-delà. Avec l’annonce récente des premiers<br />

labels contre la malveillance de TAG, l’organisation<br />

a déployé l’ensemble de ses quatre programmes,<br />

lesquels ont largement conquis les<br />

acteurs les plus importants de l’industrie. Des<br />

centaines de sociétés ont demandé l’inscription<br />

TAG, qui représente la porte d’entrée aux<br />

programmes de labellisation de TAG, que l’IAB<br />

a imposée à toutes ses sociétés membres. En<br />

très peu de temps, TAG a eu un impact sur la<br />

transformation du secteur de la publicité numérique<br />

: les entreprises demandent des labels,<br />

adoptent les meilleures pratiques, partagent<br />

des informations et créent un cadre commun<br />

pour s’attaquer aux problèmes de fraude, de piratage,<br />

de logiciels malveillants et de manque<br />

de transparence.<br />

En France, l’Union des Annonceurs (UDA) se demandait<br />

récemment si le numérique était un univers hors de<br />

contrôle, après des problèmes de mesure d’audience de<br />

Facebook et de brand safety de YouTube. Partagez-vous<br />

cette interrogation ?<br />

R.R. Partout dans le monde, les consommateurs<br />

passent une majeure partie de leur temps de<br />

consommation média dans les environnements<br />

numériques. Les marques n’ont d’autre choix<br />

que d’interagir avec leurs consommateurs via<br />

les médias numériques, ou risquent de subir un<br />

déclin rapide. Il existe des milliers d’éditeurs<br />

de qualité, d’excellentes normes de mesure, des<br />

pratiques claires pour utiliser (ou non) les technologies<br />

programmatiques. Les marques qui<br />

souhaitent adopter ces pratiques devraient se<br />

doter de la meilleure expertise possible, et s’engager<br />

avec l’IAB pour apprendre à développer<br />

la relation avec le consommateur et leurs entreprises,<br />

de façon saine et sûre. n<br />

l’entretien intégral<br />

sur strategies.fr<br />

StratégieS N° 1915<br />

38 07/09/<strong>2017</strong>


10 ème édition<br />

GRAND PRIX STRATÉGIES<br />

<strong>2017</strong><br />

>> Présentez vos actions<br />

de communication autour du sport<br />

les plus stratégiques et innovantes<br />

Date limite de remise<br />

des dossiers<br />

le 6 octobre <strong>2017</strong><br />

Contact : Sophie Magnillat<br />

01 41 58 58 27<br />

smagnillat@strategies.fr<br />

Avec le soutien de :


INSPIRATIONS<br />

tendances<br />

PNL casse Les codes<br />

de La com<br />

Culture Le groupe de rap phénomène de ces deux dernières années ne cesse de faire parler de lui.<br />

Et ce, malgré son boycott des médias. Le silence serait-il devenu le meilleur outil de promotion dans la musique ?<br />

Houda Benjelloune<br />

@HoudaBenji<br />

Mélodies aux accents<br />

mélancoliques,<br />

paroles<br />

qui décrivent le<br />

quotidien dans<br />

la cité des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes…<br />

Avec son univers tout de<br />

gris et de béton, et un premier album,<br />

Que la famille, sorti en 2015,<br />

PNL est entré au Panthéon du rap<br />

français. Le groupe a explosé les<br />

records de streaming en France :<br />

plus de 650 millions de vues sur<br />

YouTube. « PNL a renouvelé le<br />

genre avec un album qui a mis seulement<br />

cinq mois à conquérir son<br />

public, désormais introuvable.<br />

Et ce, sans promotion », rappelle<br />

Mouloud Achour, fondateur du<br />

média en ligne Clique.tv et producteur<br />

de Clique Dimanche sur<br />

Canal +. Zéro promo, aucune interview,<br />

les deux frères de PNL,<br />

Tarik et Nabil [surnommés NOS<br />

et Ademo] cultivent le silence. Une<br />

stratégie payante, comme le souligne<br />

Mouloud Achour : « PNL se<br />

place aujourd’hui au rang d’artistes<br />

iconiques comme Daft Punk<br />

ou Mylène Farmer. À ce titre, ils ne<br />

jouent pas dans la même cour que<br />

les rappeurs. »<br />

Silence d’or. Si le groupe intrigue<br />

par son silence, il passionne par<br />

son art… de la provocation. En novembre<br />

2015, attendus pour Planète<br />

Rap, l’émission de Skyrock<br />

avec un plateau décoré pour l’occasion,<br />

les deux frères ont décidé<br />

d’envoyer un singe à leur place.<br />

Blague potache ou coup d’éclat, ce<br />

geste a réjoui leurs fans sur Twitter.<br />

Tout en portant à incandescence<br />

l’intérêt des médias – qui ne<br />

tiennent visiblement pas rigueur<br />

au duo de ne jamais leur accorder<br />

d’entretien.<br />

Au-delà de la presse française, ultrafan<br />

du groupe, les médias internationaux<br />

s’emparent du phénomène.<br />

Parmi eux, le Guardian,<br />

la revue musicale américaine The<br />

Fader, dans laquelle PNL fut le premier<br />

groupe français à faire la Une<br />

à l’été 2016 – tout en refusant de<br />

s’exprimer. Un parti pris salué par<br />

Mouloud Achour : « La décision de<br />

ne pas parler aux médias a été la<br />

meilleure idée de leur carrière.<br />

StratégieS N° 1915<br />

40 07/09/<strong>2017</strong>


si les deux frères ne s’expriment<br />

pas dans les médias traditionnels,<br />

ils instaurent de vrais dialogues avec<br />

leurs fans sur Facebook.<br />

Ils n’ont pas intérêt à parler à qui<br />

que ce soit. Aujourd’hui, les vues<br />

qu’ils font sur leurs pages sont supérieures<br />

à celles de la plupart<br />

des médias. Ils n’ont pas besoin<br />

d’eux. Ils calculent très simplement<br />

comme ça. Ils sont très pragmatiques.<br />

»<br />

NOS et Ademo savent faire fructifier<br />

leur business. Farouchement<br />

indépendants, ils distribuent leur<br />

musique par le biais de leur label<br />

QLF records [Que la famille]. Jean-<br />

Philippe Denis, professeur des universités<br />

et auteur d’Introduction<br />

au hip-hop management [Editions<br />

EMS], analyse : « Quand on observe<br />

le système PNL, avec leur label indépendant,<br />

leurs places de concert<br />

vendues par Digitick… On se rend<br />

compte qu’ils utilisent des moyens<br />

technologiques qui leur permettent<br />

d’avoir une force de frappe supérieure<br />

à celle des majors. »<br />

le sToryTelling<br />

est particulièrement<br />

soigné. Ici, des affiches<br />

« Wanted » placardées<br />

dans Paris servaient à la<br />

communication du groupe.<br />

Trilogie. PNL ne boude pas non<br />

plus les partenariats avec les<br />

marques. En mars 2016, le groupe<br />

faisait le show à la soirée de lancement<br />

du magasin Supreme à<br />

Paris, marque de streetwear,<br />

icône de la culture underground.<br />

S’ils ne parlent pas dans les médias,<br />

les frères savent à la perfection…<br />

raconter des histoires.<br />

Deuxième étage de la fusée PNL :<br />

le storytelling. Avec un coup<br />

de maître, la trilogie « Naha-<br />

Onizuka-Béné » et Jusqu’au dernier<br />

gramme : quatre clips de 8 à<br />

30 minutes, sous forme de feuilleton.<br />

Chaque épisode y « tease » le<br />

prochain : dans le premier, Naha,<br />

qui a totalisé plus de 60 millions de<br />

vues sur YouTube, on aperçoit des<br />

maillots sur lesquels sont inscrits<br />

« Onizuka » ou « Béné ». La twittosphère<br />

s’enflamme.<br />

Le goût de la mise en scène va plus<br />

loin : deux semaines avant la sortie<br />

de Béné, des affiches à l’effigie<br />

de Django Macha (le méchant de la<br />

trilogie) étaient placardées dans la<br />

Capitale. Sur cet avis de recherche,<br />

un numéro. Distribué par BJT<br />

Partners, opérateur qui permet de<br />

personnaliser son standard téléphonique,<br />

celui-ci révèle la chanson<br />

Béné. L’opération a permis au<br />

groupe de se constituer une large<br />

base de données… avec laquelle<br />

ils ont annoncé leur tournée via<br />

Dr<br />

un SMS informant de leurs dates<br />

de concerts à tous ceux qui avaient<br />

appelé ledit numéro.<br />

Pour Jean-Philipe Denis, c’est aussi<br />

ce genre de « coups » qui fait le succès<br />

du groupe : « PNL a la capacité<br />

de créer un imaginaire comme le<br />

font les séries télé. Le vrai talent du<br />

groupe est d’avoir poussé au plus<br />

loin cette logique. Ces trois clips,<br />

le public les attend, comme un épisode<br />

de Game of Thrones. Cela<br />

montre que la musique n’est plus<br />

une fin en soi. » Crise du disque<br />

oblige, « on ne peut plus parler exclusivement<br />

de musique, on parle<br />

de clips qui deviennent des outils<br />

de promotion, des musiques offertes<br />

gratuitement grâce au streaming,<br />

poursuit Jean-Philippe Denis.<br />

PNL explose grâce à ça et toute<br />

l’industrie du hip-hop avec. »<br />

ProximiTé. De manière générale, explique-t-il,<br />

« aujourd’hui un artiste<br />

peut sortir six à dix projets par an,<br />

là où dans l’industrie musicale, on<br />

sortait un album tous les deux ou<br />

trois ans. On assiste à une accélération<br />

prodigieuse, et le cœur de cette<br />

accélération est d’être toujours à<br />

la une. L’enjeu n’est plus de vendre<br />

l’album mais de synchroniser à un<br />

instant donné une audience et de<br />

la fidéliser. » Dans le rap, on assiste<br />

à un retour à une forme d’intégrité<br />

: dans son dernier album,<br />

Jay-Z se place dans une logique de<br />

confession, PNL raconte la galère.<br />

« Ces artistes créent l’émotion en<br />

reconnaissant leurs faiblesses, ce<br />

qui donne l’impression à leurs fans<br />

de faire partie de leur bande », explique<br />

Jean-Philippe Denis.<br />

Silencieux vis-à-vis des médias,<br />

PNL est bavard avec ses fans. Les<br />

deux frères s’adressent à eux à travers<br />

les réseaux sociaux (un million<br />

de fans sur Facebook), n’hésitent<br />

pas à relayer leurs photos et<br />

instaurent de vrais dialogues. Selon<br />

Mouloud Achour : « Quand on<br />

voit leur page Facebook ou Twitter,<br />

il n’y a pas autant de calculs que<br />

l’on veut le penser. Les échanges y<br />

sont simples et sincères. » ◊<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

41 StratégieS N° 1915


INSPIRATIONS / Making of créations luxe<br />

Marcheurs blancs<br />

mode Publicis 133 a accompagné la marque haut de gamme Scotch & Soda dans son dernier spot envoûtant,<br />

tourné en partie sur l’île norvégienne d’Amsterdamøya... Pas de doute, « winter is here ».<br />

ClémenCe duranton<br />

@clemkduranton<br />

Agence : PubliciS 133<br />

Amsterdam. Ses canaux, ses<br />

vélos, son quartier rouge<br />

et ses façades à pignon. Il<br />

existe au moins douze autres endroits<br />

du même nom dans le monde<br />

– dont Amsterdamøya, petite île inhabitée<br />

du nord-ouest du Svalbard<br />

(Norvège), entourée par la banquise<br />

une bonne partie de l’année.<br />

C’est là que Publicis 133 a choisi de<br />

tourner la dernière campagne de<br />

Scotch & Soda. « Le point de départ<br />

a été la signature de marque “From<br />

Amsterdam, from everywhere”.<br />

Pour raconter le côté explorateur<br />

et pionnier de la marque, nous voulions<br />

un endroit où personne ne va<br />

jamais », explique Antoine Bonodot,<br />

directeur de création sur le<br />

film aux côtés de Paulo Martins.<br />

Une équipe de production a ainsi<br />

été envoyée dans le Grand Nord, où<br />

se passe la majeure partie du spot,<br />

pendant que photographes et réalisateurs<br />

faisaient le tour des autres<br />

Amsterdam en Indonésie, Afrique<br />

du Sud, Île de Pâques, pour tourner<br />

d’autres images. Et ce, pas toujours<br />

de manière confortable…<br />

«Certains ont été dans des endroits<br />

tellement dangereux qu’on a<br />

dû prendre contact avec les populations<br />

locales en amont pour assurer<br />

leur sécurité.»<br />

PériPle en Avion et sPeed boAt. À<br />

Amsterdamøya, le périple n’a pas<br />

non plus été de tout repos : avion<br />

jusqu’en Norvège, puis 20 heures<br />

de bateau avec une équipe de<br />

tournage la plus légère possible<br />

(26 personnes) et le minimum de<br />

StratégieS N° 1915<br />

42 07/09/<strong>2017</strong>


INSPIRATIONS / Best of créations luxe<br />

matériel. « Il nous a été très compliqué<br />

de trouver le bateau pour<br />

tout ce monde avec un capitaine<br />

qui accepterait de nous emmener<br />

sur place. Habituellement, les<br />

équipes de prod, l’agence et les<br />

mannequins sont dans des hôtels<br />

séparés, là on a vraiment vécu<br />

comme une colonie avec navigateurs,<br />

producteurs, créatifs et mannequins<br />

ensemble ! »<br />

Autre détail majeur : la météo locale<br />

et ses températures glaciaires,<br />

en dessous de ce que Jon Snow<br />

pourrait supporter. « Il y a des semaines<br />

où il fait tellement froid<br />

qu’il aurait été impossible de nous<br />

y rendre. Pendant les dix jours où<br />

nous y étions, il faisait entre -5 et<br />

5 degrés avec beaucoup de vent.<br />

Plus facile à vivre pour nous, équipés<br />

de la tête au pied, que pour les<br />

mannequins qui portaient des vêtements<br />

automnaux. Un jour, nous<br />

tournions sur deux lieux différents<br />

et nous devions rejoindre la seconde<br />

équipe, nous et les figurants<br />

avons fait deux heures de speed<br />

boat, secoués par les vagues pour<br />

que finalement le chauffeur nous<br />

dise qu’il fallait faire demi-tour: la<br />

mer était trop déchaînée.»<br />

attention ours polaires. Malgré<br />

cela, le plus difficile aura été les<br />

journées interminables : 24 heures<br />

de plein jour. « Vraiment dur, parce<br />

que le corps réagit comme si c’était<br />

la journée, donc on n’a jamais envie<br />

d’aller se coucher. » L’équipe<br />

d’explorateurs s’est frottée au ministère<br />

de l’Écologie, venu vérifier<br />

qu’elle respectait bien le site protégé<br />

en période de nidification des oiseaux,<br />

et à d’autres animaux moins<br />

sympathiques. « On avait un garde<br />

armé en permanence pour cinq personnes<br />

à cause des ours polaires,<br />

plus nombreux que les hommes<br />

dans cette région. » Une aventure<br />

pendant laquelle l’artiste de slam<br />

Pax enregistrait la voix off dont il a<br />

coécrit le texte… au chaud. ◊<br />

plus de créations<br />

sur stratégies.fr<br />

Gabrielle, rebelle en Chanel<br />

agence : eN iNterNe<br />

On a tendance à l’oublier : avant de devenir Coco,<br />

mademoiselle Chanel était gabrielle. Une jeune fille<br />

portant crânement la marinière, le jodhpur et la<br />

chaussure d’homme, qui brisait les coeurs, rêvait<br />

de music-hall mais chérissait déjà par dessus tout<br />

sa liberté. « Choisir, vouloir, être », ce tempo en<br />

trois temps a rythmé la vie de la créatrice. Kristen<br />

Stewart prête ses yeux vert d’eau et sa beauté<br />

Fragrance amoureuse<br />

agence : eN iNterNe<br />

Belle, insolente, amoureuse, Natalie<br />

Portman porte à merveille son titre d’égérie<br />

dans le dernier film pour le parfum Miss<br />

Dior. Sur le titre « Chandelier » de Sia,<br />

l’actrice et son amant s’aiment et se<br />

déchirent, se sacrifient et s’enlacent dans<br />

des décors romantiques, de Los angeles<br />

à Paris, à travers une réalisation impeccable<br />

d’emmanuel Cossu, sublimée par les<br />

tenues couture de la maison. Le chic<br />

à la française !<br />

fragile au nouveau jus signé Olivier Polge, qui<br />

s’inscrit dans une série d’hommages imaginés par<br />

la maison de la rue Cambon. réalisé par ringan<br />

Ledwidge, le film met en scène une jeune femme<br />

toute en force et en détermination, qui déchire sa<br />

laiteuse chrysalide avant de s’élancer dans une<br />

course éperdue. Chanel aurait pu tomber dans<br />

l’écueil de l’hagiographie poussiéreuse. Le spot est<br />

au final plutôt galvanisant.<br />

Yves saint Laurent,<br />

L’homme pLurieL<br />

agence : BetC LUxe<br />

L’homme moderne n’est plus, il est plusieurs. Pour son<br />

parfum « Y », Yves Saint Laurent et son agence BetC<br />

Luxe dresse le portrait de trois hommes : un musicien,<br />

un plasticien et un chercheur en intelligence artificielle<br />

– tous les trois font ce métier dans la vie – et met en scène<br />

leur inspiration. Portrait croisé de trois personnalités en<br />

quête de création, correspondant à une part de chaque<br />

consommateur. au diable la séduction, l’important c’est<br />

l’accomplissement de soi !<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

43 StratégieS N° 1915


INSPIRATIONS / Talent à suivre<br />

Caroline Receveur,<br />

un marketing sans filtre<br />

RÉSEAUX SOCIAUX Ex-star de la téléréalité, Caroline Receveur a lancé avec succès sa marque<br />

de thé, Wandertea. Sa recette : le marketing d’influence.<br />

MARIE-CAROlInE ROyEt<br />

@Mcroyet<br />

J’ai tendance à ne pas me<br />

trouver légitime… » Caroline<br />

Receveur cultive une<br />

certaine humilité. Une<br />

qualité plutôt rare chez les stars<br />

de téléréalité. Cette habituée des<br />

caméras a présenté des émissions<br />

comme La Maison du Bluff ou Le<br />

Mad Mag (NRJ 12) après être brièvement<br />

passée dans le programme<br />

Secret Story sur TF1. « J’ai atterri<br />

à la télévision un peu par hasard,<br />

je n’ai jamais cherché la célébrité<br />

mais cela a été une belle expérience<br />

», admet-elle. Et un tremplin<br />

incroyable. Elle a profité de<br />

cette notoriété éphémère pour fonder<br />

sa petite entreprise en 2014: la<br />

marque de thé détox et bien-être,<br />

Wandertea. Disponibles en ligne<br />

et, depuis peu, sur la carte des restaurants<br />

DS Café, ces mélanges de<br />

plantes ont été conçus pour soigner<br />

les petits maux du quotidien. Problèmes<br />

de digestion, cellulite apparente,<br />

lendemains de soirée difficiles…<br />

Caroline s’inspire de sa vie<br />

personnelle : « Je suis mon propre<br />

cobaye », sourit-elle.<br />

Bouche-à-oreille. Passer de la<br />

téléréalité à chef d’entreprise,<br />

une trajectoire plutôt originale.<br />

D’ailleurs, elle a eu du mal à<br />

convaincre les investisseurs au<br />

départ. « Mais ma notoriété a été<br />

un levier important, j’ai pu m’appuyer<br />

sur ma communauté de<br />

près de 50 000 followers sur Instagram<br />

», explique-t-elle. Le boucheà-oreille<br />

et les réseaux sociaux<br />

ont permis à Wandertea de décoller,<br />

dans un marché pourtant très<br />

concurrentiel, et malgré un prix<br />

assez élevé (comptez 65 euros<br />

Dr<br />

No filter, le premier livre<br />

de la jeune femme, paraîtra<br />

en octobre prochain.<br />

de la téléréalité<br />

à chef d’entreprise,<br />

une trajectoire plutôt originale.<br />

pour waNdertea , sa<br />

marque de thé, Caroline<br />

Receveur s’inspire de sa<br />

vie personnelle : « Je suis<br />

mon propre cobaye. »<br />

pour une cure Detox de 28 jours).<br />

Sa marque bénéficie d’une forte<br />

résonance sociale grâce à ses<br />

comptes personnels : si Instagram<br />

reste sa première vitrine avec<br />

plus de 2 millions de followers,<br />

l’influenceuse est aussi sur Twitter<br />

(695 000 abonnés), YouTube<br />

(113 000 abonnés) et Snapchat.<br />

Aujourd’hui, la jeune femme de<br />

29 ans est bien consciente de son<br />

rôle d’influenceuse et de l’impact<br />

direct qu’elle a sur sa communauté,<br />

de par son look, son mode de vie,<br />

ses choix. « Cela m’intimide toujours<br />

de constater qu’il y a autant<br />

de personnes qui me suivent, s’inspirent<br />

de moi… », reconnait-elle.<br />

Caroline Receveur a aussi parfaitement<br />

en tête les limites des réseaux<br />

sociaux, une jolie vitrine, mais bien<br />

souvent déformante. « Ce n’est pas<br />

parce que l’on cultive une image<br />

lisse sur le web qu’on l’est réellement<br />

», nuance l’influenceuse. D’ailleurs,<br />

quand il s’agit de se livrer un<br />

peu plus, Caroline Receveur prend<br />

la plume sur son blog ou publie carrément<br />

un livre... Son premier ouvrage<br />

(No filter, aux éditions Robert<br />

Laffont) paraîtra début octobre : elle<br />

promet de s’y dévoiler et cette fois-ci<br />

sans filtre… Instagram. ◊<br />

StratégieS N° 1915<br />

44 07/09/<strong>2017</strong>


INSPIRATIONS / International<br />

TURQUIE Boissons<br />

LA BOUTEILLE QUI<br />

SECOUE. Accrochés à leurs<br />

smartphones ou plantés devant la<br />

télévision, les Turcs bougent de moins<br />

en moins. Nestlé Waters a trouvé la<br />

solution et lancé avec Havas un chatbot<br />

via Messenger afin d’encourager ses<br />

consommateurs à bouger plus. Comme<br />

n’importe quel ami Facebook, le chatbot<br />

envoie des messages à l’utilisateur, lui<br />

proposant un programme d’exercices<br />

avec des phrases de motivation et des<br />

adresses où aller courir quand le temps le<br />

permet… N’oubliant pas, évidemment, de<br />

leur rappeler de boire suffisamment d’eau<br />

chaque jour. C.D.<br />

ROYAUME-UNI Sport<br />

NOMBRES D’OR<br />

Les plus belles histoires s’écrivent en mots, mais aussi en<br />

nombres. 500 comme les millions de supporters, 1892 comme<br />

l’année de fondation, 8 comme le numéro du capitaine… 125, le<br />

nombre de printemps du club de football Liverpool Football Club. Pour<br />

célébrer cet anniversaire, l’agence Octagon a imaginé la campagne<br />

« The Power of Numbers », produite par Milkmoney, qui donne à voir le<br />

manager Jürgen Klopp, les légendes retraitées du LFC, les fans du club<br />

et ses joueurs actuels. Le tout, bercé par les consonnes heurtées du<br />

« scouse », l’inimitable accent liverpudlien… D.L.G.<br />

SINGAPOUR<br />

Ameublement<br />

IKEA LANCE SON CATALOGUE<br />

HUMAIN. Les fans de déco sont nombreux<br />

à dévorer le catalogue Ikea, mais aucun<br />

n’arrivera jamais à la cheville de Yanjaa<br />

Wintersoul. La jeune femme a mémorisé<br />

chaque page du catalogue. Il faut dire<br />

qu’elle a des facilités : elle a remporté<br />

par deux fois le championnat mondial<br />

de mémoire. L’agence BBH Singapour<br />

a décidé de la tester en lui demandant<br />

de décrire chaque page du fascicule,<br />

noms suédois imprononçables des<br />

modèles inclus… Une manière étonnante<br />

de promouvoir le nouveau catalogue<br />

de la marque, distribué à Singapour, en<br />

Malaisie et en Thaïlande. D.L.G.<br />

ALLEMAGNE<br />

Distribution<br />

CHAÎNE FRATERNELLE.<br />

Contre la montée du racisme, beaucoup<br />

d’actions poignantes ont été mises en<br />

place depuis des années. Personne ne<br />

s’attendait à en voir une de la part d’un<br />

supermarché, et pourtant… La chaîne de<br />

distribution allemande Edeka a frappé<br />

un grand coup en enlevant des rayons<br />

de son enseigne de Hambourg tous les<br />

produits d’origine étrangère. À la place<br />

des aliments, des pancartes ont été<br />

déposées : « Sans diversité, cette étagère<br />

est plutôt ennuyeuse » ou « Notre rayon<br />

connaît les frontières maintenant. » C.D.<br />

ÉTATS-UNIS Sport<br />

SHOPPING ASCENSIONNEL<br />

L’objectif d’une marque : se rapprocher toujours plus de ses<br />

consommateurs. 37.5 Technology, spécialisée en produits<br />

d’escalade, l’a bien compris. Sans craindre le vertige, elle a créé<br />

un pop-up store sur le Bastille Wall, dans le Canyon de l’Eldorado,<br />

en plein milieu d’un parcours. Les grimpeurs, à quelques mètres<br />

de l’arrivée, croisaient un magasin pendu du haut de la roche,<br />

et pouvaient s’équiper en manteau – visiblement offert par la marque<br />

– pour le reste de la montée. Osé ! Mais après, tout, suffit de ne pas<br />

regarder en bas ! E.G.<br />

BRÉSIL Automobile<br />

DES VERTES ET DES PAS<br />

MÛRES. Les crossovers n’ont<br />

pas grand-chose à se mettre sous<br />

la dent en ville, à part quelques trottoirs.<br />

Alors, quand Hulk lui-même débarque<br />

pour empêcher un satellite de s’écraser,<br />

il offre enfin un peu d’aventure au petit<br />

dernier de Renault, le Kwid : nid-de-poule,<br />

flaque d’eau… Aucun obstacle, mis sur<br />

sa route par l’agence Neogama, ne freine<br />

sa folle chevauchée, qui se conclut par<br />

un dérapage. T.P.<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

45 STRATÉGIES N° 1915


management<br />

Actualité<br />

Les émojis souRient-iLs<br />

à L’entRepRise ?<br />

CommuniCation interne Les émojis ont envahi les réseaux sociaux, SMS et messages publicitaires. Dans l’univers<br />

professionnel, l’usage de ces pictogrammes se démocratise même si leur rôle soulève quelques questions.<br />

Houda Benjelloune<br />

@HoudaBenji<br />

Apparus peu avant<br />

l’an 2000 au Japon,<br />

les émojis – émoticônes<br />

en France –<br />

ont essaimé par<br />

SMS et MSN, avant de véritablement<br />

s’affirmer sur les réseaux sociaux.<br />

À tel point qu’ils sont devenus<br />

des éléments constitutifs de<br />

notre langage. « Le message écrit,<br />

par définition, est pauvre en informations.<br />

Il manque de clefs d’interprétation<br />

qui, parfois, nous font<br />

passer à côté de l’intention », analyse<br />

Cyrille Frank, journaliste, ancien<br />

directeur des contenus d’AOL<br />

et fondateur de Mediaculture.<br />

fr. « L’écrit est un média froid, les<br />

émojis permettent d’ajouter une<br />

dimension interprétative sur l’intention<br />

des différents locuteurs »,<br />

poursuit-il, en citant le théoricien<br />

de la communication Marshall<br />

McLuhan.<br />

Mais il y a une limite à l’exercice,<br />

comme le souligne Olivier Cimelière,<br />

auteur du Blog du Communicant.<br />

« On a tous une anecdote sur<br />

des e-mails que l’on a écrits, mais<br />

qui ont été interprétés d’une autre<br />

manière… » Il explique son point<br />

de vue : « De visu, un grand nombre<br />

de signaux non verbaux nous<br />

aident à comprendre, par exemple,<br />

si l’autre plaisante ou non. On estime<br />

que 70 à 80 % du langage au<br />

cours de relations interpersonnelles<br />

serait non verbal. » Les émojis,<br />

dont le nombre ne cesse d’augmenter,<br />

dépassant largement la<br />

petite tête jaune pour représenter<br />

aujourd’hui des métiers, peuvent<br />

vite apparaître comme un renfort<br />

utile dans le cadre d’une communication<br />

interne.<br />

Risque d’incompRéhension. Ces<br />

marqueurs d’intention ne sont<br />

pourtant pas sans risque. Pour<br />

Cyrille Frank, un mauvais choix<br />

des pictogrammes peut s’avérer<br />

désastreux. Si le simple smiley<br />

de fin de message est entré dans<br />

les mœurs au bureau, d’autres signaux,<br />

comme le cœur ou le bisou,<br />

le sont nettement moins. Autre limite<br />

: bien que standardisés, leur<br />

affichage varie selon la plateforme,<br />

changeant légèrement les<br />

expressions. « L’évolution culturelle<br />

est toujours plus lente qu’on<br />

ne le croit, souligne l’animateur de<br />

Mediaculture. Ce n’est pas parce<br />

que vous utilisez à titre privé des<br />

messages de ce type qu’ils sont forcément<br />

analysés de la même manière<br />

par l’ensemble du corps social,<br />

c’est une question de vitesse<br />

Point de vue<br />

La « coolitude » en mode survie<br />

de propagation et d’évolution, et<br />

tout change plus lentement dans le<br />

milieu professionnel. »<br />

Si un collègue apprécie ce mode de<br />

communication, ce n’est peut-être<br />

pas le cas d’un supérieur. L’utilisation<br />

d’émojis dépend de la relation<br />

hiérarchique, mais aussi de la<br />

culture d’entreprise. « Je ne suis pas<br />

sûr que l’émoji soit vraiment compris<br />

par les générations de managers<br />

les plus anciennes, estime Olivier<br />

Cimelière, et puis, ce n’est pas<br />

vraiment ancré dans les coutumes<br />

françaises. On ne sait pas manier cet<br />

usage utilement en interne comme<br />

peuvent le faire certaines marques<br />

pour illustrer leur propos. »<br />

L’ancien directeur de la communication<br />

de Google France prévient du<br />

risque que l’émoji soit perçu comme<br />

un geste infantilisant. « Si la majorité<br />

des salariés de l’entreprise sont<br />

des jeunes habitués à ces codes visuels,<br />

ce sera plutôt bien reçu. Si on<br />

est dans des secteurs plus traditionnels,<br />

comme la banque, l’assurance<br />

mathiLde RamadieR auteure de Bienvenue dans le nouveau monde, Comment j’ai<br />

survécu à la coolitude des start-ups (Premier Parallèle)<br />

« Les boss utilisaient ces techniques pour nous<br />

manipuler d’une certaine façon. Lorsque j’ai commencé<br />

à travailler dans cet univers, j’ai reçu un “welcome kit”,<br />

plus communément appelé “PDF de bienvenue”, dans<br />

lequel un paragraphe abordait le sujet des vacances.<br />

Même si tout avait été mentionné sur mon contrat,<br />

il y était écrit en anglais que d’après la loi, j’avais droit<br />

à cinq semaines de congés par an, mais qu’il était<br />

un peu tôt pour penser déjà aux vacances parce que<br />

je venais de commencer. Une petite phrase anodine,<br />

soulignée bien sûr par un smiley. Les employés étaient<br />

ainsi dissuadés de poser leurs jours avant un an<br />

ou deux. » Derrière le sourire invariable de l’émoji,<br />

un instrument de manipulation ?<br />

StratégieS N° 1915<br />

46 07/09/<strong>2017</strong>


mouvements<br />

Avec<br />

cAnAl +. Audrey Brugère<br />

devient directrice du pôle<br />

Jeunesse du groupe qui<br />

comprend les chaînes<br />

Canal+ Family, Teletoon+<br />

et Piwi+. Elle était directrice<br />

des offres et de la<br />

communication au sein<br />

de la distribution.<br />

eDF. Flore larger est<br />

nommée directrice de la<br />

communication corporate<br />

d’EDF Énergies nouvelles<br />

en France et à<br />

l’international. Elle<br />

travaillait depuis 2013 chez<br />

Sanofi où elle a exercé<br />

plusieurs fonctions<br />

à la communication<br />

du groupe.<br />

© Diego Aranega pour <strong>Stratégies</strong><br />

GrAvity. Fabien Magalon,<br />

employé depuis 2015 par<br />

Facebook comme éditeur<br />

de technologie publicitaire<br />

(Facebook publisher<br />

ad technology) rejoint<br />

la plateforme de données<br />

des médias en tant que<br />

directeur général.<br />

j’ai survécu à la coolitude des startups<br />

(Premier Parallèle) et scénariste<br />

de BD, dénonce l’usage abusif<br />

au sein de certaines start-up.<br />

« J’avais l’impression qu’on ne pouvait<br />

plus dire la moindre phrase<br />

par e-mail sans mettre un smiley,<br />

sinon, on passait pour quelqu’un de<br />

très froid et sans émotions. Pourtant,<br />

on peut tout décrire avec des<br />

mots. J’avais souvent l’impression<br />

d’avoir affaire à une bande d’adolescents<br />

». Il arrive que les émojis<br />

sortent des e-mails : « Sur les Postit<br />

par exemple, lorsque quelqu’un<br />

voulait signaler quelque chose<br />

dans l’open space, le message était<br />

toujours suivi d’un smiley dessiné.<br />

Je trouvais ça tellement exagéré,<br />

ça en devenait puéril. Je me disais<br />

que c’était une forme de métalanou<br />

la finance, je ne suis pas vraiment<br />

convaincu que cela produise<br />

un effet positif. Ce sera, au mieux,<br />

incompris ou ignoré et, au pire,<br />

cela donnera aux gens le sentiment<br />

d’être infantilisés ! » Ce n’est pas<br />

tout. L’émoji pourrait, selon lui, générer<br />

un questionnement parasite<br />

sur ses intentions : « Qu’est-ce que<br />

ça cache derrière ? » Pour Olivier<br />

Cimelière, « ce n’est pas en utilisant<br />

un émoticône toutes les deux lignes<br />

que la pilule passera mieux lorsqu’il<br />

faut annoncer quelque chose de<br />

compliqué. Bien au contraire. La<br />

personne aura l’impression qu’on<br />

la prend pour une idiote. »<br />

du côté obscur du smiley. Mathilde<br />

Ramadier, auteure de Bienvenue<br />

dans le nouveau monde, Comment<br />

gage supplémentaire pour faire<br />

passer ce message de “coolitude”<br />

qui était un leurre, finalement. »<br />

L’effet potentiellement négatif<br />

de l’émoji en entreprise ne s’arrête<br />

pas là. Dans une étude intitulée<br />

« The Dark Side of a Smiley<br />

[Le Côté sombre du smiley] » publiée<br />

le 31 juillet dernier par la<br />

revue scientifique Social Psychological<br />

and Personality Science,<br />

on apprend qu’ « essayer d’avoir<br />

l’air trop sympa dans un message<br />

envoyé au travail peut vous faire<br />

passer pour un incompétent ».<br />

Un constat que partage Cyrille<br />

Franck. « Même si l’émoji peut favoriser<br />

la cohésion en entreprise,<br />

son excès peut être décrédibilisant<br />

pour l’employé, comme pour le<br />

manager. » ◊<br />

nrJ. Béatrice leroux<br />

Barraux a été nommée<br />

directrice générale en<br />

charge du développement<br />

commercial et des<br />

développements<br />

numériques du Groupe NRJ.<br />

Elle était directrice de la<br />

régie Carrefour Media.<br />

MonDADori PuBlicité.<br />

cécile chambaudrie arrive<br />

comme directrice exécutive<br />

de la régie publicitaire.<br />

Elle était directrice<br />

business et développement<br />

du groupe depuis début<br />

2016. Elle succède à Valérie<br />

Camy qui était en fonction<br />

depuis neuf ans.<br />

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07/09/<strong>2017</strong><br />

47 StrAtégieS N° 1915


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07/09/<strong>2017</strong> 49<br />

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portrait<br />

Christophe Caurret<br />

À la vitesse du son<br />

publicité Le directeur de création de BETC, référence du secteur en matière de musique,<br />

semble avoir découvert le moyen d’arrêter le temps afin de vivre dix vies... sans précipitation.<br />

clémence Duranton<br />

@clemkduranton<br />

Voix grave, cheveux<br />

noir ébène, Christophe<br />

Caurret a tout<br />

du musicos qu’on<br />

trouve affalé au creux<br />

d’un fauteuil usé, dans les coulisses<br />

d’un concert, gratte à la<br />

main et clope au bec. Pourtant, à<br />

l’origine, celui dont le quotidien<br />

gravite autour de la musique se<br />

destinait à une carrière de juriste,<br />

désireux de défendre la veuve et<br />

l’orphelin… « Sauf que j’ai réalisé<br />

que le droit n’était pas une question<br />

d’équité et j’ai cherché des métiers<br />

qui pourraient concilier musique<br />

et droit », raconte l’intéressé.<br />

Rave paRties & babies. À la fin de son<br />

master, il envoie des CV pour un<br />

stage en négociation de droits dans<br />

une maison de disque et entre chez<br />

Virgin. « C’était l’époque où l’on<br />

vendait encore des CD… » Il intègre<br />

ensuite une association où il reste<br />

un an « à batailler pour le moindre<br />

stylo », faute de moyens. « C’était<br />

enrichissant mais j’avais besoin de<br />

voir autre chose, j’ai postulé chez<br />

BETC. Fabrice Brovelli venait d’arriver.<br />

Ce qui lui a plu sur mon CV<br />

c’est que j’organisais des rave parties<br />

! Il m’a proposé de monter le département<br />

son. »<br />

Christophe Caurret débarque à<br />

l’agence en 1999, année où est<br />

lancé « Le Passage » réalisé par<br />

Michel Gondry pour Air France.<br />

Première bande-son publicitaire<br />

de la longue série orchestrée par<br />

le duo Caurret-Brovelli… « Il y a<br />

eu un avant et un après. Avant, la<br />

musique de pub n’était pas considérée.<br />

Mais sur ce film, la mélodie<br />

© Damien Grenon pour <strong>Stratégies</strong><br />

était centrale. Mon rôle a été de<br />

coordonner ce joyeux bordel sans<br />

budget. » Leur plus gros « coup » ?<br />

Le choix de We will rock you version<br />

bébé pour Evian : la version<br />

longue sera disque de platine.<br />

Music-pop. Fidèle à BETC, il lâche<br />

la partie négociation de droits<br />

pour se consacrer à la musique en<br />

2003, moment où il est aussi approché<br />

par l’Elysée Montmartre<br />

pour organiser des soirées avec<br />

des artistes variés, pour le grand<br />

public. Naissent alors les soirées<br />

Panik. Mythiques. «C’est devenu<br />

une institution et les publicitaires,<br />

qui n’ont pas forcément cette appétence<br />

pour la musique, ont fini par<br />

chRistophe cauRRet :<br />

« Il y a eu un avant<br />

et un après “le passage”<br />

[réalisé par michel<br />

Gondry pour air France].<br />

Sur ce film, la mélodie était<br />

centrale. »<br />

venir aussi. » Il est nommé « music<br />

manager » en 2010 et lance alors<br />

BETC Music, devenu BETC Pop,<br />

agence qui mêle entertainment et<br />

création.<br />

Les autres projets de Christophe<br />

Caurret, désormais directeur<br />

de création ? Bande originale de<br />

longs-métrages, playlists pour<br />

Air France, UGC et le Festival de<br />

Cannes, création de son groupe,<br />

management de groupes comme<br />

Yuksek et les Naive New Beaters.<br />

Sans oublier ses passions du moment<br />

: le cinéma et le fooding, qu’il<br />

consomme sans modération. Et le<br />

temps qu’il consacre à sa famille<br />

évidemment. Quand et comment ?<br />

Mystère… ◊<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

51 StratéGieS N° 1915


Tribunes<br />

opinions<br />

InversIon hIérarchIque<br />

Médias et politique Après avoir été journaliste pendant presque 30 ans,<br />

Bruno Roger-Petit est le porte-parole de l’Élysée depuis le 1 er septembre.<br />

On sentait cette rentrée monter en<br />

température, tendance fricotage<br />

avec l’absurde. On la voyait aussi potentiellement<br />

« complotiste ». Là où<br />

le web est un écrin, au sein duquel distinguer le<br />

réel du virtuel relève d’un combat identique à celui<br />

d’affronter le PSG avec une équipe de CFA2.<br />

Un sujet parmi tant d’autres aurait pu faire sourire<br />

s’il n’avait pas été aussi à revers de l’essentiel.<br />

Empli qu’il fut, de surcroît, de naïveté, de<br />

prétention ou d’un zeste d’envie mal dissimulée.<br />

Il est celui de la collusion, du mélange des genres<br />

et du retournement de veste. Bruno Roger-Petit<br />

aurait commis l’irréparable en entrant à<br />

l’Élysée après avoir été journaliste politique<br />

pendant près de 30 ans. Immédiatement après<br />

l’annonce, les médias sociaux se sont rués sur<br />

la bête. Tout (ou presque) y est passé… « con<br />

stratosphérique », « un désastre pour le journalisme<br />

», « lèche-cul », « nouveau chien de<br />

Macron », « opportuniste », ou encore<br />

« aboyeur ». Bref, la médiasphère a sorti ce<br />

qu’elle avait de meilleur. Ou de pire.<br />

Monnaie courante. Car de quoi parle-t-on ? D’un<br />

changement de voie professionnelle qui, de nos<br />

jours et dans les années qui viennent, deviendra<br />

monnaie courante. Qui peut en effet prétendre<br />

qu’il fera le même métier, au même endroit, pendant<br />

43 ans ? Personne. Et de qui parle-t-on ?<br />

D’un journaliste à la culture politique épaisse<br />

qui, en sus, a toujours permis à ses lecteurs de<br />

comprendre que politique et communication<br />

étaient intimement et définitivement liés. Alors ?<br />

Où est le problème… s’il y en a un ?<br />

De journaliste aux ors du pouvoir politique ou<br />

économique, Bruno Roger-Petit est-il le premier<br />

? Évidemment non. En vrac… Anne Brucy,<br />

passée de France Inter à Havas, Yves Messarovitch<br />

passé du Figaro au groupe BPCE, Pierre-<br />

Henry Brandet passé de France 2 au ministère<br />

de l’Intérieur puis, récemment, à la Fédération<br />

Française de Tennis, Claude Sérillon passé de<br />

France Télévisions à l’Élysée, Françoise Degois<br />

passée de France Inter à Ségolène Royal, Catherine<br />

Pégard ou Nathalie Iannetta passées du<br />

Point et de Canal+ à l’Élysée… Bref, arrêtonsnous<br />

là et creusons derrière ce Who’s Who.<br />

Bruno Roger-Petit a – beaucoup – écrit sur le ministre<br />

puis sur le candidat Macron pour Challenges.fr.<br />

Comme la plupart de ses confrères, le<br />

journaliste a pu être critique mais, surtout, curieux<br />

de l’ascension fulgurante de l’actuel locataire<br />

de l’Élysée : politique d’un genre nouveau<br />

qui bousculait les hiérarques, Emmanuel Macron<br />

assumait sa transgression sur l’autel de<br />

vérités, jonglait entre clarté et transparence indiquant,<br />

là, qu’il avait compris la nouvelle mécanique<br />

médiatique, ses commentaires et sa propagation<br />

immédiate. Le sujet était d’or car faisait<br />

vendre, mais agaça la SDJ [société des journalistes]<br />

de Challenges qui s’était émue, au mois<br />

de mars dernier, du nombre considérable de papiers<br />

consacrés au futur président.<br />

Puis vint la victoire du 7 mai, les législatives, l’été<br />

et… la rentrée. Abandonnant la plume pour porter<br />

la parole, Bruno Roger-Petit commettait l’irréparable<br />

en franchissant le Rubicon, admettant<br />

ne plus pouvoir faire machine arrière pour redevenir,<br />

un jour, journaliste.<br />

Concomitamment à cet épisode que l’histoire<br />

considérera, sans doute assez vite, comme ridicule,<br />

Raquel Garrido, elle, continue à être porteparole<br />

de la France Insoumise tout en étant chroniqueuse<br />

sur C8. Dans le même temps, François<br />

Ruffin et Jean-Luc Mélenchon poursuivent leur<br />

escalade sémantique quotidienne admettant taper<br />

à tous les coins de dossiers pendant que l’audience<br />

des quotidiens et des news, elle, ne cesse<br />

de décroître.<br />

déconstruction déMocratique. Alors où est<br />

le – véritable – problème ? Dans la nomination<br />

d’un journaliste politique comme porte-parole<br />

de la présidence de la République ? Ou dans un<br />

dangereux, et avéré, mélange des genres quand<br />

Raquel Garrido pose une question à Matignon<br />

en tant que chroniqueuse puis, le lendemain,<br />

répond à des questions de journalistes en tant<br />

que porte-parole de la France Insoumise. Ou encore<br />

dans le fait que médias et politiques continuent<br />

leur descente aux enfers dans le cœur des<br />

Français poursuivant, ainsi, avec la régularité<br />

d’un métronome, une lente déconstruction démocratique.<br />

La pseudo-polémique concernant Bruno Roger-<br />

Petit est une comète. En revanche, l’opacité des<br />

rôles d’un responsable politique ou la détestation<br />

que les Français semblent nourrir à l’endroit des<br />

médias et de la politique sont d’une toute autre<br />

nature. Infiniment plus importante. À régler<br />

d’urgence. Celle-là. ◊<br />

<strong>Stratégies</strong> N° 1915 52<br />

07/09/<strong>2017</strong>


CHRONIQUES<br />

STORYTELLING<br />

L’ATTENTION : LE SAINT GRAAL<br />

DU RÉCIT DES MARQUES<br />

En ce temps de rentrée scolaire, les questions<br />

sur l’apprentissage et ses méthodes<br />

reprennent vigueur. Une nouvelle<br />

fois, celle de la capacité des élèves<br />

à rester concentrés et à développer leur attention,<br />

s’invite dans le débat. Enseignants et parents<br />

sont tous concernés par cet enjeu qui reste<br />

à explorer.<br />

L’ATTENTION D’UN POISSON ROUGE. Pou r les<br />

marques, le défi de l’attention devient également<br />

la première question des communicants.<br />

En 2016, le temps moyen d’attention ne<br />

dépassait pas les huit secondes, il s’élevait à<br />

douze secondes en 2015. Il est de neuf secondes<br />

pour un poisson rouge (source : The Associated<br />

Press, juillet 2016). Au-delà de ce chiffre, la<br />

lecture multimodale vient questionner la nature<br />

même des contenus que les entreprises et<br />

les institutions souhaitent partager avec leurs<br />

publics.<br />

Les réseaux sociaux et le numérique sont venus<br />

transformer la donne des modes de lecture.<br />

Aujourd’hui, nous sommes capables de<br />

mesurer les temps de connexion, le nombre de<br />

like, l’audience pour nombre de médias, etc.<br />

Mais qu’en est-il de la trace laissée ? Que retiennent<br />

in fine les publics lorsque la marque<br />

prend la parole, qu’il s’agisse, par exemple,<br />

d’un live tweet d’un dirigeant ou d’une opération<br />

Facebook ?<br />

BONNES RÉSOLUTIONS. En cette rentrée, puisque<br />

nous sommes dans la période des bonnes résolutions,<br />

prenons juste un peu de recul sur ce que<br />

nous sommes amenés à dire et à écrire. Autrement<br />

dit, comment réconcilier les enjeux stratégiques<br />

des entreprises avec la capacité qu’ont<br />

les publics à prendre part aux conversations<br />

des marques. C’est la question majeure à laquelle<br />

il nous appartient tous, communicants<br />

et agences, de répondre.<br />

Comment faire ? En premier lieu, répondre<br />

aux attentes exprimées des publics : 72 % des<br />

Français attendent des marques et des entreprises<br />

qu’elles soient responsables et transparentes.<br />

[source : Enquête Ipsos-Sopra Steria<br />

parue en avril 2016].<br />

Cela doit nous amener à reconsidérer la façon<br />

dont nous appréhendons les faits. Ouvrir<br />

le dialogue, inclure les publics, accepter le dé-<br />

LUC THABOUREY<br />

@LThabourey<br />

DGA editorial et content<br />

chez W & CIE<br />

bat, autant de façons constructives pour faire<br />

évoluer nos pratiques éditoriales. Dans cette<br />

optique, nous devons changer de regard sur les<br />

publics et les considérer comme de véritables<br />

acteurs du récit de la marque à même d’interagir<br />

et de cocréer.<br />

DES CONTENUS CONSIDÉRÉS COMME PAUVRES. Autre<br />

attente majeure : le fond. 60 % du contenu produit<br />

par les marques est considéré par les publics<br />

comme pauvre, sans intérêt ou hors sujet<br />

[source : Étude <strong>2017</strong> Meaningful Brands by Havas].<br />

Ce constat est à mettre en parallèle avec le<br />

fait que 74 % des Français veulent être entendus<br />

des marques (Étude Ipsos 2016).<br />

Alors que faire ? Le pragmatisme est, une fois<br />

encore, de rigueur. Prendre du recul, c’est se poser<br />

la question du récit, de l’histoire à raconter.<br />

En quoi prend-il en compte les publics, leurs<br />

aspirations, leurs usages, leur capacité à s’engager<br />

? En quoi le récit est-il utile : de quelle<br />

façon rend-il service, comment est-il nourri de<br />

preuves, d’exemples, de datas ?<br />

De quelle façon le récit transforme-t-il la relation<br />

: est-il porteur d’attention, joue-t-il avec<br />

les registres de l’émotion, de la raison, du partage<br />

et des usages plus largement ? Et enfin<br />

comment le récit s’évalue-t-il ?<br />

REVENIR AUX EXIGENCES PREMIÈRES. En répondant<br />

à ces questions, nous pourrons intégrer<br />

les nouveaux défis de l’attention. Il s’agit-là de<br />

revenir aux fondamentaux de l’éditorial en<br />

s’inspirant des meilleures pratiques du journalisme.<br />

Engager un travail d’investigation dans le patrimoine,<br />

l’actualité et l’univers des marques. Rechercher<br />

le bon angle, choisir la tonalité la plus<br />

juste et retenir les formats les plus adéquats,<br />

nous permettra de renouer le contact avec les<br />

publics.<br />

Toutes les formes d’écriture peuvent être mobilisées<br />

: de l’écriture social-média en passant par<br />

la narration par l’image. Toutes ces conditions<br />

permettent de répondre aux exigences de transparence<br />

des publics.<br />

Le Saint Graal de l’attention n’est peut-être<br />

pas si loin de nous. Revenir aux exigences premières<br />

du métier pourra sans doute transformer<br />

la puissance de nos récits.<br />

Bonne rentrée à tous, bonne résolution. ◊<br />

07/09/<strong>2017</strong><br />

53 STRATÉGIES N° 1915


La rédac a<br />

... admiré la réactivité de Delphine<br />

Remy-Boutang. La fondatrice de la Femme digitale<br />

a répondu à Capital qui avait publié le 29 août une<br />

photo de onze hommes en chemise sous le titre<br />

« Devialet, Actility, Algolia... nos start-up sont<br />

enfin prêtes à jouer dans la cour des grands ».<br />

« L’image de la “start-up nation” sans la moindre<br />

femme ! », comme l’écrit Challenges qui relate une<br />

levée de boucliers sur les réseaux sociaux,<br />

a inspiré une photo de 14 startuppeuses<br />

en chemise blanche devant la même tour Eiffel.<br />

© Soazig de la Moissonniere<br />

le billet de...<br />

AmAuRy DE RoChEgonDE<br />

@derochegonde<br />

© Stéphane Burlot<br />

opinions<br />

... changé le mode<br />

d’expédition de ses e-mails au<br />

cours de l’été, afin d’améliorer la<br />

qualité de son service. De ce fait,<br />

il se peut que les newsletters<br />

(StratNews, Le 13H) et e-mailings<br />

en provenance de <strong>Stratégies</strong> ne<br />

vous parviennent plus selon les<br />

modalités précédentes. Que faire ?<br />

Dans un premier temps, vérifiez s’ils<br />

se trouvent dans le dossier « Spam »,<br />

« Courriers indésirables » ou « pêlemêle<br />

» de votre messagerie. Dans ce<br />

cas, cliquez dans le mail pour être<br />

identifié comme lecteur actif, puis<br />

enregistrez l’adresse expéditeur<br />

dans votre carnet d’adresses. Votre<br />

boîte mail nous reconnaîtra comme<br />

avant. Si cette étape est insuffisante,<br />

prenez contact avec votre service<br />

informatique et demandez-lui<br />

d’autoriser les domaines<br />

spécifiques de <strong>Stratégies</strong>. Vous<br />

trouverez ces infos détaillées sur<br />

www.strategies.fr.<br />

Si vous ne recevez toujours pas les<br />

mails en provenance de <strong>Stratégies</strong>,<br />

n’hésitez pas à prendre contact avec<br />

notre service abonné en écrivant à :<br />

abonne@strategies.fr.<br />

... écouté tout l’été<br />

Spoiler arrière SaS 153, un podcast<br />

hilarant qui dissèque Ramenez-les<br />

vivants, opus 153 des aventures du<br />

héros de gérard de Villiers. animé<br />

par Henry Michel, créateur de la<br />

non moins irrésistible émission<br />

Riviera Détente, le programme se<br />

penche, chapitre après chapitre,<br />

sur les tribulations de l’espion<br />

racisto-sexiste Malko Linge dans<br />

l’enfer colombien. Sans pour autant<br />

prendre à la rigolade les dérapages<br />

de l’auteur, comme le viol d’une<br />

accorte Colombienne par le héros,<br />

traité avec tact et finesse.<br />

un régal, qui s’est hissé dans<br />

le top 20 des classements itunes<br />

pendant les vacances.<br />

ChAquE sAmEDi, à 8 h 20,<br />

REtRouvEz LA ChRoniquE méDiAs<br />

D’AmAuRy DE RoChEgonDE<br />

(89 FM à Paris)<br />

Miroir inversé . L’un reproche à des journalistes<br />

de France 2, qui l’interrogent sur sa stratégie<br />

de communication, de « s’intéresser trop à euxmêmes<br />

et pas assez au pays » et fustige dans Le<br />

Point la « consanguinité » entre « une partie des<br />

industriels de la défense » et la presse. L’autre<br />

défend une femme issue de ses rangs, devenue<br />

chroniqueuse appointée sur C8, la chaîne de<br />

Vincent Bolloré, en précisant qu’elle n’est « pas<br />

mandatée et libre ». Soyons honnête, il y a encore<br />

quelques mois, bien malin qui eût pu déceler<br />

chez Macron une critique ouverte du système<br />

médiatique qui lui a globalement toujours<br />

souri jusqu’à cet été. À l’inverse, les charges<br />

contre la « caste » journalistique avaient fait de<br />

Mélenchon un parangon de la vertu en matière<br />

de collusion avec les grands médias « mainstream<br />

». C’est comme si l’un et l’autre avaient<br />

échangé leur rôle. Mélenchon a besoin de<br />

continuer à exister dans l’opinion par tous les<br />

moyens. Et Macron, de moins en moins populaire,<br />

ne se prête plus facilement au jeu du décodage<br />

formel. Il a d’ailleurs pris un porte-parole<br />

journaliste, Bruno Roger-Petit, pour parler à la<br />

presse. À l’ancienne.◊<br />

CHaQue DiMaNCHe,<br />

à 21 H 10 et 22 H 40,<br />

retrouVez L’éMiSSioN StoryteLLiNg Sur FraNCe iNFo<br />

(105,5 FM à PariS), eN ParteNariat aVeC<br />

23 bis, rue Barthélemy<br />

Danjou – CS<br />

40116 – 92517 Boulogne-Billancourt<br />

Cedex. éditrice : Sandrine Matichard.<br />

rédAction. rédactrice en chef : Marie-Juliette Levin.<br />

rédacteurs en chef adjoints : amaury de rochegonde<br />

(01.75.60.40.79) et gilles Wybo (01.75.60.40.77). grand<br />

reporter : Cathy Leitus (01.75.60.40.85). rédacteurs :<br />

Cécilia Di Quinzio (01.78.16.31.10), Clémence Duranton<br />

(01.75.60.40.72), emmanuel gavard (01.75.60.40.71), Delphine<br />

Le goff (01.75.60.40.76), Delphine Soulas-gesson<br />

(01.75.60.40.73) et thomas Pontiroli (01.75.60.40.82).<br />

Chargée d’édition web et social media manager : Caroline<br />

ricard (01.75.60.64.67). ont collaboré à ce numéro :<br />

Houda Benjelloune, Caroline Bonacossa, Vanina Prélat<br />

L’Herminier, Stéphanie Meyniel, Marie-Caroline royet et<br />

Didier Si ammour. rédAction tecHniQUe. Secrétaires de<br />

rédaction-maquettistes : Patrick Bled et Maja Marinkovic.<br />

Maquettiste : Vincent Mourain. responsable iconographe<br />

: Laurent rutigliano. diFFUsion. Chef de produits :<br />

Lamine Larfaoui. ABonneMents. France métropolitaine :<br />

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et événeMents. Directrice : Sophie Bédé-Carroué.<br />

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Compiègne (groupe Morault), avenue Berthelot, 60205<br />

Compiègne. origine du papier : autriche. taux de fibres<br />

recyclées : 0 %. Certification : PeFC 75 %. eutrophisation<br />

Ptot : 0,007 kg/t. ressoUrces HUMAines. responsable :<br />

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Julien robert-Mercier. resPonsABLe MArketinG : émilie<br />

Sanchez. déPÔt LéGAL : avril <strong>2017</strong>. iSSN 0180-6424.<br />

N° de commission paritaire : 0321 t 79914.<br />

stRAtégiEs est édité par la société s2C, sAsu au capital de<br />

10 000 e. Directeur de la publication : marc Laufer. RC nanterre<br />

813649571. Directeur général : Pierre sacksteder.<br />

L’éditeur décline toute responsabilité en cas de perte, de détérioration ou de<br />

non-retour des documents qui lui sont confiés. il se réserve le droit de refuser<br />

toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus. La citation de<br />

marques, noms de firmes… est faite sans aucun but publicitaire et ne signifie<br />

en aucun cas que les procédés soient tombés dans le domaine public<br />

StratégieS N° 1915<br />

54 07/09/<strong>2017</strong>


ISSN 0180-6424<br />

AU CŒUR DE TOUTES LES STRATÉGIES<br />

SUPPLÉMENT AU N° 1852 DU 24 MARS 2016 - NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT<br />

MARQUES : COMMENT DURER. P.18 – MÉDIAS : CANAL + RÉINVENTE LE CHEVAL DE TROIE. P.28 – DOSSIER ET GRAND PRIX<br />

BRAND CONTENT. P.34 – INSPIRATIONS : HERGÉ, OBJECTIF PUB. P.48 – DIGITAL MANAGER : ERIK-MARIE BION (AOL FRANCE). P.58<br />

AU CŒUR DE TOUTES LES STRATÉGIES N° 1876 - 20 OCTOBRE 2016 - 5,80¤<br />

TECH & CRÉA<br />

UN MARIAGE<br />

DE RAISON<br />

À l’occasion du <strong>Stratégies</strong> Summit, qui s’est tenu ce 19 octobre,<br />

preuve a été faite de la force de frappe de cette union sacrée ! Lire p.8<br />

M 06323 - 1876S - F: 5,80 E - RD<br />

3’:HIKQNC=XUZ]U^:?b@s@h@g@q";<br />

© Emmanuel Romeuf/Illustrissimo pour <strong>Stratégies</strong><br />

Digital<br />

RENDEZ-VOUS<br />

<strong>2017</strong><br />

OCTOBRE<br />

5 OCTOBRE<br />

12 OCTOBRE<br />

19 OCTOBRE<br />

26 OCTOBRE<br />

MILLENIALS<br />

Parution : 05 octobre – Bouclage : 22 septembre<br />

SURDIFFUSION : CONFERENCE MILLENIALS + GP MARKETING CLIENT +<br />

HUB FORUM<br />

100% DIGITAL<br />

Parution : 12 octobre – Bouclage : 29 septembre<br />

CONTENT MARKETING<br />

Parution : 19 octobre – Bouclage : 06 octobre<br />

SURDIFFUSIONS : STRATEGIES SUMMIT + GP STRATEGIES DU<br />

BRAND CONTENT<br />

LES 10 MÉTIERS LES PLUS DEMANDÉS<br />

Parution : 26 octobre – Bouclage : 13 octobre<br />

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