JOURNAL ASMAC - No 4 août 2017

ÉDITORIAL
Photo: Severin Novacki
Catherine Aeschbacher
Rédactrice en chef du Journal ASMAC
De nous à moi
Le 31 octobre 1517, Martin Luther publia ses 95 thèses, sans
imaginer que cela déclencherait la Réforme protestante. Au
sud des Alpes, un courant de pensée avait déjà été entamé au
milieu du 14 e siècle pour atteindre son apogée à l’époque de
Luther: la Renaissance. Les deux courants avaient pour point
commun le nouveau regard porté sur l’individu. Au Moyen
Age, l’homme se définissait en premier lieu par son appartenance
à une collectivité, à une structure sociale rigide et sa
soumission à une religiosité omniprésente. La transformation
vers un monde anthropocentrique s’effectuait insidieusement,
mais inexorablement. D’importantes personnalités du monde
artistique remplacèrent des artisans sans nom, l’individu gagna
progressivement en autonomie par rapport à la collectivité.
Dans notre société moderne du «selfie», le moi se considère
comme le centre de l’attention incontesté.
Notre Point de mire aborde différentes identités, humaines,
animales ou alimentaires. Nous parlons de systèmes de sécurité,
de pédiatrie du développement, de variance sexuelle ou
de gestion de l’identité. Une seule chose est sûre: au cours des
500 dernières années, nous avons non seulement évolué du
nous au moi, mais parfois aussi vers le moi multiple.
«Plus de médecine, moins de bureaucratie»: c’est le titre de la
nouvelle campagne de l’ASMAC dont l’objectif est de rendre
visibles les innombrables tâches administratives des médecins
hospitaliers. Au lieu de se consacrer à leur métier, nos membres
passent beaucoup trop de leur temps de travail à accomplir des
tâches qui pourraient aussi être assumées par d’autres professions.
Dans un premier temps, ce sont les directions et services
du personnel des hôpitaux qui sont interpellés à ce sujet. Un
jeu de l’échelle sert d’outil de travail. Il illustre la situation
actuelle: deux pas en avant, six en arrière. Une forme simplifiée
du jeu est d’ailleurs jointe à ce numéro du Journal. La
campagne est présentée plus en détail dans la partie Politique.
Vous y trouverez également des informations sur les développements
actuels concernant le pilotage des admissions.
Il faut l’avouer, il n’est pas facile, mais possible d’effectuer sa
formation postgraduée à temps partiel. Anna Meister est cheffe
de clinique et va prochainement terminer sa formation postgraduée.
Dans notre interview, cette mère de trois enfants nous
montre comment elle coordonne ses obligations professionnelles
et familiales et où se situent les obstacles, mais aussi les
avantages. Vous lirez son bilan et quels conseils elle donne à
la rubrique Formation postgraduée/conditions de travail.
N o 4 Août 2017
VSAO JOURNAL ASMAC
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