23.08.2017 Views

JOURNAL ASMAC - No 4 août 2017

Identité Maladies des voies respiratoires/BPCO Plus de médecine, moins de bureaucratie!

Identité
Maladies des voies respiratoires/BPCO
Plus de médecine, moins de bureaucratie!

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

PERSPECTIVES<br />

SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES:<br />

ACTUALITÉS EN ORL – RONFLEMENTS ET APNÉE OBSTRUCTIVE DU SOMMEIL<br />

Plus qu’un simple bruit<br />

de fond nocturne<br />

Au cours des dernières années, le public a témoigné d’un intérêt croissant pour le phénomène du<br />

ronflement. Cette problématique constitue une contrainte majeure, tant pour les personnes<br />

touchées que pour leurs proches. Le ronflement est le principal symptôme d’une apnée obstructive<br />

du sommeil (AOS). Il est donc essentiel de bien conseiller le patient après le diagnostic et de lui<br />

proposer un traitement approprié.<br />

Christoph Knaus, médecin adjoint, ORL Hôpital cantonal de Bâle-Campagne<br />

La classification internationale des<br />

troubles du sommeil [1] distingue, outre<br />

les causes principales, le ronflement<br />

simple de l’apnée obstructive du sommeil.<br />

Selon la définition, le ronflement simple<br />

(ronchopathie) se caractérise par des<br />

bruits inspiratoires. Ils ne sont associés ni<br />

à une insomnie, ni à une hypersomnie.<br />

Les personnes concernées ne risquent<br />

donc pas de subir des conséquences sur<br />

leur santé. La fréquence dépend de l’âge.<br />

Chez les femmes (après la ménopause),<br />

jusqu’à 50% sont touchées, chez les<br />

hommes plus âgés jusqu’à 60% [2, 3].<br />

La transition de la ronchopathie à l’apnée<br />

obstructive du sommeil (AOS) est progressive.<br />

Des ronflements intenses et irréguliers<br />

(avec pauses respiratoires) peuvent<br />

être synonymes d’une AOS. Ils sont caractérisés<br />

par des obstructions répétées des<br />

voies respiratoires supérieures pendant le<br />

sommeil qui se manifestent par des apnées<br />

ou des hypopnées et peuvent provoquer un<br />

bref réveil (arousal). Les personnes touchées<br />

souffrent de somnolence diurne et<br />

Adiposité et syndrome métabolique<br />

Diabète sucré<br />

Maladies cardiovasculaires<br />

Hypertension artérielle<br />

Insuffisance du cœur gauche<br />

Hypertonie pulmonaire<br />

Arythmies<br />

Insuffisance coronarienne, infarctus<br />

du myocarde<br />

Apoplexie<br />

Risque d’accident accru<br />

Somnolence au volant<br />

Chute de performance intellectuelle<br />

Tab. 1: Maladies associées au SAOS<br />

donc d’une entrave considérable de leur<br />

qualité de vie. A cela vient s’ajouter, par<br />

rapport aux personnes en bonne santé, un<br />

risque de morbidité et de mortalité jusqu’à<br />

quatre fois plus élevé [4–7] (Tab. 1).<br />

La prévalence du syndrome d’apnée obstructive<br />

du sommeil touche, d’après la<br />

littérature, 2 à 7% des femmes et 7 à 14%<br />

des hommes [8]. La classification de la<br />

gravité selon l’index d’apnée-hypopnée<br />

(IAH) sert à la quantification (Tab. 2).<br />

Pour l’apnée obstructive du sommeil de<br />

l’enfant, un IAH >1 par heure est déjà<br />

pathologique [3].<br />

Ronchopathie primaire<br />

AOS légère<br />

AOS modérée<br />

AOS sévère<br />

IAH 30/h<br />

Tab. 2: Gravité des AOS selon l’IAH<br />

Diagnostic<br />

Les troubles du sommeil sont en premier<br />

lieu saisis par l’anamnèse et des questionnaires,<br />

comme par exemple l’ESS (Epworth<br />

Sleepiness Scale). L’anamnèse avec le patient<br />

et la personne qui partage son lit permet<br />

d’obtenir des informations sur le ronflement<br />

et ses répercussions [9] (Tab. 3).<br />

En cas de suspicion clinique d’une AOS,<br />

on peut procéder à un dépistage par pulsoxymétrie<br />

nocturne (idéalement par une<br />

mesure nasale du flux). La détection d’une<br />

valeur pathologique (IAH >5/h) doit être<br />

suivie d’autres démarches diagnostiques,<br />

par exemple dans le cadre d’une polygraphie<br />

respiratoire ou d’une manométrie des<br />

voies respiratoires supérieures avec pulsoxymétrie<br />

[9, 10].<br />

La polysomnographie est un autre élément<br />

du diagnostic des troubles respiratoires<br />

du sommeil. Elle permet de distinguer<br />

les troubles du sommeil obstructifs<br />

des problèmes non obstructifs comme p.<br />

ex. les parasomnies, insomnies, hypersomnies<br />

et narcolepsies. Cet examen nocturne<br />

complet se déroule dans un centre<br />

certifié de médecine du sommeil [11].<br />

Pour la suite du diagnostic, il est décisif<br />

de déterminer le lieu de l’obstruction dans<br />

les voies respiratoires supérieures. Il peut<br />

se situer à tous les niveaux des voies respiratoires<br />

supérieures [12, 13] et provoquer<br />

des hypopnées et/ou apnées. Une<br />

résistance accrue des voies respiratoires<br />

supérieures peut notamment résulter en<br />

cas d’adiposité, de congestion nasale, d’hyperplasie<br />

des amygdales et de végétations<br />

adénoïdes, anomalies cranio-faciales,<br />

rétrognathisme, hypothyréose et acromégalie.<br />

Ces indices peuvent être vérifiés plus<br />

en détail par une vidéoendoscopie sous<br />

sommeil induit par médicament. Cela<br />

permet de rendre l’obstruction visible, p.<br />

ex. en cas d’intolérance CPAP, on peut<br />

obtenir d’importantes informations pour<br />

des traitements alternatifs [14].<br />

• Ronflements forts et irréguliers<br />

• Pauses respiratoires<br />

• Réveil nocturne, parfois avec détresse<br />

respiratoire<br />

• Fatigue matinale, céphalées<br />

• Somnolence diurne, tendance à<br />

l’endormissement<br />

• Facteurs déclenchants et facteurs de<br />

risque (alcool, nicotine, entrave dans<br />

la respiration nasale)<br />

Tab. 3: Anamnèse en cas d’AOS<br />

42 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!