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JOURNAL ASMAC - No 4 août 2017

Identité Maladies des voies respiratoires/BPCO Plus de médecine, moins de bureaucratie!

Identité
Maladies des voies respiratoires/BPCO
Plus de médecine, moins de bureaucratie!

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<strong>No</strong> 4 <strong>août</strong> <strong>2017</strong><br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Identité<br />

• Maladies des voies respiratoires/BPCO<br />

• Plus de médecine, moins de bureaucratie!


Une adminis tration<br />

toUte en harmonie<br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

perspectives<br />

Saisie et facturation des prestations, dossier médical informatisé,<br />

agenda … des logiciels compatibles et des synergies optimales<br />

contribuent à une administration performante et harmonieuse au sein<br />

du cabinet. N’hésitez plus à consulter la Caisse des Médecins.<br />

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www.caisse-des-medecins.ch<br />

romandie@caisse-des-medecins.ch<br />

publix.ch


Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

SOMMAIRE<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

EDITORIAL<br />

5 De nous à moi<br />

POLITIQUE<br />

7 Politique de la santé: Plus de médecine<br />

et moins de bureaucratie!<br />

9 L’essentiel en bref:<br />

Ce que l’on pense des médecins<br />

FORMATION POSTGRADUÉE /<br />

CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

10 « Ne vous laissez pas décourager »<br />

12 Une Rose pour Coire<br />

<strong>ASMAC</strong><br />

14 4 e édition de l’<strong>ASMAC</strong> Alumni<br />

16 Section Berne<br />

16 Section Zurich<br />

18 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

20 VSAO-<strong>ASMAC</strong> Inside<br />

POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

23 Du soi au moi<br />

26 La gestion de l’identité, une tâche<br />

essentielle<br />

29 De drôles d’oiseaux et d’autres bestioles<br />

31 Au-delà des axiomes traditionnels<br />

33 Une contrainte plutôt qu’une prise en<br />

charge<br />

35 L’identité passe par l’estomac<br />

37 Une affinité pour la technique<br />

40 A propos de la reconnaissance<br />

des visages<br />

PERSPECTIVES<br />

42 Série disciplines médicales –<br />

Actualités en ORL – Ronflements et<br />

apnée obstructive du sommeil: Plus<br />

qu’un simple bruit de fond nocturne<br />

45 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />

COPD oder Asthma? Unterschiede<br />

und Gemeinsamkeiten in Abklärung<br />

und Diagnostik<br />

49 Plus d’organes pour les transplantations<br />

50 L’objet choisi: Le monde à l’envers<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

51 Boîte aux lettres<br />

54 Impressum<br />

Geborgenheit<br />

CH-3860 Meiringen<br />

Telefon +41 33 972 81 11<br />

www.privatklinik-meiringen.ch<br />

Ein Unternehmen der Michel Gruppe<br />

Ärztliche Leitung:<br />

Prof. Dr. med. Thomas J. Müller<br />

Wo Patienten auch Gäste sind.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

3


STS 0292<br />

LE<br />

VIGARO<br />

262<br />

/ 07.<strong>2017</strong><br />

Plus qu’une newsletter pour la médecine de laboratoire<br />

Dr méd. Edouard H. Viollier, FMH Médecine interne<br />

Dominic Viollier, lic. oec. HSG<br />

<strong>No</strong>tifications push<br />

Pour les urgences et les résultats critiques<br />

Prémisse<br />

Il y a souvent des situations où une transmission des résultats de laboratoire dans les plus<br />

brefs délais est vitale. Lors de ces situations critiques, l’App mobile de Viollier vous informe par<br />

des notifications push anonymisées. Avec un clic sur la notification, le rapport correspondant<br />

s’ouvre immédiatement dans l’App. L’App mobile permet, en outre, l’accès à tous les résultats<br />

de laboratoire générés depuis 1997.<br />

Urgence<br />

Pour toute demande en urgence, une notification<br />

push est immédiatement envoyée au<br />

prescripteur dès qu’un premier résultat est<br />

disponible.<br />

Résultats<br />

critiques<br />

Immédiatement<br />

informé<br />

Lorsqu’un résultat d’analyse pathologique<br />

est classé comme étant critique (‘Critical<br />

value’), il y a une suspicion que le patient se<br />

trouve potentiellement dans une situation<br />

grave engageant son pronostic vital, ce qui<br />

exige une intervention clinique immédiate.<br />

C’est pourquoi, une notification push est<br />

envoyée pour tout résultat critique.<br />

Lundi 19 juin<br />

VIOLLIER<br />

maintenant<br />

F. G., 03.11.1972,<br />

Résultat pour les demandes urgentes<br />

Faire glisser pour en afficher plus<br />

VIOLLIER<br />

maintenant<br />

R. M., 19.04.1952,<br />

Troponine I: 2’416 ng/L | Référence < 40 ng/L<br />

Faire glisser pour en afficher plus<br />

Procédure<br />

Activez les notifications push dans les<br />

paramètres de l’App mobile Viollier de<br />

votre téléphone ou tablette.<br />

Disponibilité<br />

Appuyez pour déverrouiller<br />

Information<br />

Cathrin Oude Holtkamp, cheffe de projet ICT<br />

Ilan Stark, chef de projet ICT<br />

Dr rer. nat. Jürgen Carlsen, chef de projet ICT<br />

Olivier Kobel, Ingénieur dipl. ETS en informatique, responsable du département ICT<br />

Dominic Viollier, lic. oec. HSG, responsable du département Business Development<br />

Rédaction<br />

Dr méd. Maurice Redondo, FMH Hématologie, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable du département Production Ouest


ÉDITORIAL<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

De nous à moi<br />

Le 31 octobre 1517, Martin Luther publia ses 95 thèses, sans<br />

imaginer que cela déclencherait la Réforme protestante. Au<br />

sud des Alpes, un courant de pensée avait déjà été entamé au<br />

milieu du 14 e siècle pour atteindre son apogée à l’époque de<br />

Luther: la Renaissance. Les deux courants avaient pour point<br />

commun le nouveau regard porté sur l’individu. Au Moyen<br />

Age, l’homme se définissait en premier lieu par son appartenance<br />

à une collectivité, à une structure sociale rigide et sa<br />

soumission à une religiosité omniprésente. La transformation<br />

vers un monde anthropocentrique s’effectuait insidieusement,<br />

mais inexorablement. D’importantes personnalités du monde<br />

artistique remplacèrent des artisans sans nom, l’individu gagna<br />

progressivement en autonomie par rapport à la collectivité.<br />

Dans notre société moderne du «selfie», le moi se considère<br />

comme le centre de l’attention incontesté.<br />

<strong>No</strong>tre Point de mire aborde différentes identités, humaines,<br />

animales ou alimentaires. <strong>No</strong>us parlons de systèmes de sécurité,<br />

de pédiatrie du développement, de variance sexuelle ou<br />

de gestion de l’identité. Une seule chose est sûre: au cours des<br />

500 dernières années, nous avons non seulement évolué du<br />

nous au moi, mais parfois aussi vers le moi multiple.<br />

«Plus de médecine, moins de bureaucratie»: c’est le titre de la<br />

nouvelle campagne de l’<strong>ASMAC</strong> dont l’objectif est de rendre<br />

visibles les innombrables tâches administratives des médecins<br />

hospitaliers. Au lieu de se consacrer à leur métier, nos membres<br />

passent beaucoup trop de leur temps de travail à accomplir des<br />

tâches qui pourraient aussi être assumées par d’autres professions.<br />

Dans un premier temps, ce sont les directions et services<br />

du personnel des hôpitaux qui sont interpellés à ce sujet. Un<br />

jeu de l’échelle sert d’outil de travail. Il illustre la situation<br />

actuelle: deux pas en avant, six en arrière. Une forme simplifiée<br />

du jeu est d’ailleurs jointe à ce numéro du Journal. La<br />

campagne est présentée plus en détail dans la partie Politique.<br />

Vous y trouverez également des informations sur les développements<br />

actuels concernant le pilotage des admissions.<br />

Il faut l’avouer, il n’est pas facile, mais possible d’effectuer sa<br />

formation postgraduée à temps partiel. Anna Meister est cheffe<br />

de clinique et va prochainement terminer sa formation postgraduée.<br />

Dans notre interview, cette mère de trois enfants nous<br />

montre comment elle coordonne ses obligations professionnelles<br />

et familiales et où se situent les obstacles, mais aussi les<br />

avantages. Vous lirez son bilan et quels conseils elle donne à<br />

la rubrique Formation postgraduée/conditions de travail.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

5


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6 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POLITIQUE<br />

POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />

Plus de médecine et moins<br />

de bureaucratie!<br />

Aujourd’hui, les médecins hospitaliers peuvent consacrer à peine un tiers de leur temps de travail<br />

aux malades . Ils passent une grande partie de la journée à accomplir des tâches administratives.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> dit stop à cette tendance. Par une campagne de sensibilisation, elle veut non seulement<br />

mettre en avant le problème, mais aussi proposer des solutions concrètes.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

La (sur-)charge des médecins à l’hôpital est<br />

hélas un sujet récurrent. D’après la récente<br />

enquête de l’<strong>ASMAC</strong> (plus de détails à ce<br />

sujet dans le Journal n° 3/<strong>2017</strong>), ses<br />

membres engagés à plein temps travaillent<br />

actuellement jusqu’à 56 heures par semaine.<br />

C’est-à-dire environ 10% de plus que<br />

la limite légale. Une étude du CHUV à Lausanne<br />

montre aussi que seul un tiers du<br />

temps de travail bénéficie directement aux<br />

patientes et patients .<br />

Organiser plutôt que<br />

soigner?<br />

Les médecins hospitaliers sont non seulement<br />

soumis à un stress considérable, mais<br />

ils le sont souvent au mauvais endroit. Les<br />

raisons à cela sont évidentes, si l’on consulte<br />

les résultats d’un autre sondage de l’association<br />

(plus de détails sur http://www2.<br />

vsao.ch/content/default.asp?txtParentID=<br />

452&txtCatID=624&news=&txtLangID=<br />

2). En effet, il en ressort que différentes<br />

tâches médicales pourraient être déléguées<br />

à d’autres services, p. ex. l’échange administratif<br />

avec les caisses-maladie/assurances<br />

ou le codage des prestations. 80%<br />

des sondés sont de cet avis. Même neuf<br />

participants sur dix étaient d’avis que<br />

d’autres professions dans l’hôpital pourraient<br />

se charger d’obtenir des informations<br />

externes (résultats de laboratoire, rapports<br />

préliminaires, etc.) ou organiser le suivi (p.<br />

ex. planification des soins à domicile, service<br />

de repas, inscription au home). Plus de<br />

60% des sondés ont estimé qu’il serait possible<br />

d’économiser quatre à six heures ou<br />

plus par semaine s’ils étaient libérés de<br />

toutes les tâches pouvant être déléguées à<br />

des tiers.<br />

Développer des idées par<br />

le jeu<br />

L’<strong>ASMAC</strong> ne pose pas seulement des questions.<br />

Elle agit aussi. Pour stopper cette<br />

tendance et l’inverser, elle lance sous le titre<br />

de «Plus de médecins et moins de bureaucratie!»<br />

la première partie d’une campagne<br />

de sensibilisation. Elle s’adresse en premier<br />

lieu aux directions et services du personnel<br />

des hôpitaux. Il s’agit d’une part du jeu de<br />

l’échelle qui est joint à ce numéro du Journal<br />

(voir au verso du magazine). Il illustre<br />

avec une pincée d’humour les obstacles<br />

bureaucratiques qu’affrontent les jeunes<br />

médecins pour arriver au chevet du malade.<br />

Le jeu peut être commandé au secrétariat<br />

central dans une vraie boîte de jeux<br />

avec des pions et dés de qualité.<br />

D’autre part, une brochure présente les solutions<br />

possibles pour réduire la part des<br />

tâches administratives des médecins, au<br />

bénéfice direct des patients.<br />

L’exemple de l’Ile<br />

L’Hôpital de l’Ile à Berne met déjà en œuvre<br />

de nouvelles idées. La clinique universitaire<br />

de médecine interne générale a réalisé un<br />

projet-pilote de février à juillet 2016. L’objectif<br />

était d’évaluer le rapport coûts/bénéfice<br />

de l’engagement de personnel non<br />

médical pour décharger les médecins-assistant(e)s.<br />

Pour ce faire, le poste de coordinatrice<br />

des soins a été créé. Le test a produit<br />

des résultats réjouissants: moins de travail<br />

administratif pour les médecins, plus d’efficacité<br />

et probablement moins de coûts. En<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

7


POLITIQUE<br />

conséquence, la clinique universitaire prévoit<br />

d’introduire des coordinatrices des<br />

soins dans tous les services et d’analyser<br />

systématiquement les répercussions sur la<br />

satisfaction au travail, les coûts et l’efficacité.<br />

Un exemple qui pourrait faire<br />

école.<br />

■<br />

1 gfs.bern, Begleituntersuchung Swiss DRG, ST<br />

Reha, TARPSY im Auftrag der FMH, Juni–August<br />

2015<br />

2 Wenger et al. (<strong>2017</strong>): Allocation of internal<br />

medicine resident time in a swiss hospital: A<br />

time and motion study of day and evening<br />

shifts. Annals of Internal Medicine<br />

3 Maria M. Wertli; Thomas Beck; Kristina<br />

Tänzler; Manuela Steinacher; Martin Perrig;<br />

Drahomir Aujesky: «Care-Koordinatorin:<br />

Resultate einer Pilotstudie». Bulletin des<br />

médecins suisses, <strong>2017</strong>; 98(20): 661–664.<br />

Pilotage des admissions: la consultation<br />

est en cours<br />

Le Conseil fédéral a mis en consultation jusqu’au 25 octobre <strong>2017</strong> sa proposition pour<br />

un pilotage des admissions définitif. Le projet s’appuie sur un concept à trois niveaux.<br />

Il veut augmenter la qualité et l’économicité pour l’admission des fournisseurs de<br />

prestations ambulatoires à pratiquer à la charge de l’assurance obligatoire des soins.<br />

De plus, la Confédération veut mettre à disposition des cantons un outil efficace pour<br />

endiguer les coûts dans le secteur ambulatoire.<br />

Dans le passé, l’<strong>ASMAC</strong> et la FMH ont exigé que la procédure d’admission soit pilotée<br />

par la qualité et formulé trois propositions dans ce sens: premièrement, effectuer la<br />

formation postgraduée de trois ans pour être admis dans la discipline souhaitée.<br />

Deuxièmement, l’attestation de formation continue doit, contrairement à la réglementation<br />

actuelle, être fournie périodiquement. Et troisièmement, les médecins<br />

doivent prouver par un examen passé en Suisse qu’ils disposent des compétences<br />

linguistiques suffisantes pour exercer la profession dans leur région.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> examine actuellement sa position sur la base de concept du Conseil fédéral.<br />

Dès qu’une réponse à la consultation aura été rédigée, elle sera publiée sur le site web<br />

de l’association par le biais d’un flash-info.<br />

MÉDECINE<br />

INTERNE GÉNÉRALE<br />

29 novembre – 2 décembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

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31 janvier – 3 février 2018, Genève<br />

32 h<br />

MÉDECINE INTERNE<br />

7 – 11 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

40 crédits SSMIG pour la formation<br />

continue essentielle MIG<br />

Update Refresher<br />

GYNÉCOLOGIE<br />

7 – 8 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

16 crédits SSGO pour la formation continue<br />

essentielle en gynécologie et obstétrique<br />

PSYCHIATRIE ET<br />

PSYCHOTHÉRAPIE<br />

9 – 11 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

21 crédits SSPP / 24 crédits ASP<br />

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Lausanne: Centre de Congrès Beaulieu<br />

Genève: Forum Genève<br />

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tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81<br />

info@fomf.ch | www.fomf.ch


POLITIQUE<br />

L’essentiel en BREF<br />

Ce que l’on pense des médecins<br />

Simone Burkhard Schneider<br />

directrice adjointe/juriste à l’état-major <strong>ASMAC</strong><br />

Cette année aussi, l’institut de recherches<br />

gfs.bern a interrogé la population sur des<br />

sujets actuels de politique de la santé. Les<br />

résultats sont résumés dans le «Moniteur<br />

de la santé <strong>2017</strong>». L’opinion que l’on se fait<br />

des médecins me laisse songeuse. Car elle<br />

n’est pas libre de toute contradiction.<br />

Ainsi, une nette majorité déclare vouloir<br />

maintenir le libre choix du médecin et de<br />

l’hôpital. Au Parlement par contre, il y a<br />

de fortes tendances à vouloir restreindre<br />

cette liberté voire même la supprimer.<br />

Pour y parvenir, les caisses-maladie ne<br />

seraient plus contraintes de conclure des<br />

contrats avec tous les fournisseurs de prestations<br />

– une mesure qui a été ramenée<br />

sur la table dans les discussions sur la<br />

future réglementation de l’admission des<br />

médecins. Ces efforts paraissent d’autant<br />

plus choquants que l’Assemblée fédérale<br />

vient d’approuver un crédit de 100 millions<br />

de francs pour combattre la pénurie<br />

de médecins par la mise à disposition de<br />

places d’études supplémentaires en médecine.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> s’y oppose aussi clairement<br />

que la population l’a fait par le passé par<br />

la voie des urnes.<br />

Une autre question intéressante se rapportait<br />

aux différents acteurs du système de<br />

santé. Alors que la compétence des politiciens<br />

de la santé a baissé, les médecins<br />

sont considérés comme les acteurs les plus<br />

compétents. Cette première place revient<br />

presque chaque année aux médecins. Cela<br />

me réjouit, car depuis un certain temps,<br />

leur image est mise à mal dans les médias.<br />

L’échec de la révision tarifaire lors de<br />

la votation générale de la FMH en est en<br />

grande partie responsable. Depuis lors, les<br />

médecins et leurs sociétés de discipline<br />

donnent l’image d’une profession minée<br />

par les désaccords, notamment en raison<br />

d’intérêts divergents et du peu d’esprit de<br />

compromis dont ils font preuve. On pourrait<br />

alors croire que tous les représentants<br />

de la profession touchent des salaires élevés.<br />

Cela me dérange, car les salaires des<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

n’entrent pas dans cette catégorie,<br />

notamment en raison des nombreuses<br />

violations de la loi sur le travail et des horaires<br />

interminables. De plus, je connais<br />

suffisamment de membres qui sont classés<br />

trop bas dans l’échelle de salaire de<br />

leur employeur.<br />

Malgré cela, le «Moniteur de la santé gfs»<br />

montre aussi que l’accent est mis sur la<br />

qualité dans le système de santé suisse.<br />

Près de trois quarts des sondés la considèrent<br />

comme inchangée, c’est-à-dire<br />

comme bonne à très bonne. Ils considèrent<br />

que la qualité et la quantité des<br />

prestations de santé sont plus importantes<br />

que le prix (élevé). C’est probablement la<br />

principale raison pourquoi le Suisse<br />

moyen accepte sans broncher l’augmentation<br />

des primes de caisse-maladie tant<br />

critiquée.<br />

Que puis-je en conclure pour l’<strong>ASMAC</strong>? Par<br />

notre engagement pour des horaires de<br />

travail conformes à la loi et la campagne<br />

«Plus de médecine et moins de bureaucratie!»<br />

qui va débuter, nous nous engageons<br />

directement pour la qualité et la compétence<br />

médicale dans les hôpitaux. Aujourd’hui,<br />

trop de médecins passent quotidiennement<br />

trop d’heures à régler des<br />

problèmes administratifs. Dans beaucoup<br />

de cas, cela pourrait être délégué à d’autres<br />

professions. Différents exemples réalisés<br />

avec succès dans des cliniques le montrent.<br />

Les médecins auraient ainsi davantage de<br />

temps pour se concentrer sur le travail<br />

médical au chevet du patient. Souvent, ce<br />

n’est qu’après la fin du service qu’ils<br />

trouvent le temps de rédiger des rapports.<br />

Cela entraîne des heures supplémentaires<br />

qui pourraient être évitées et réduit le<br />

temps de repos et les loisirs bien mérités<br />

après une dure journée de travail. Si l’on<br />

veut maintenir la qualité actuelle et protéger<br />

non seulement les médecins, mais<br />

aussi les patients, il est urgent d’entreprendre<br />

quelque chose contre la bureaucratie<br />

excessive dans les hôpitaux.<br />

Quoi qu’il se passe: nous restons à<br />

l’affût.<br />

■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

9


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

« Ne vous laissez pas décourager »<br />

La formation postgraduée à temps partiel est un défi. Mais, même avec une famille, il est possible<br />

de parcourir le chemin pour obtenir le titre de spécialiste. Cela implique une bonne organisation,<br />

le soutien de son entourage, la compréhension de son employeur et parfois de l’endurance. Anna<br />

Meister est cheffe de clinique, mère de trois enfants et va prochainement terminer sa formation<br />

postgraduée.<br />

L’interview écrite avec le D r Anna Meister a été menée par Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>.<br />

Dans quelle phase de votre<br />

formation postgraduée vous<br />

trouvez-vous actuellement?<br />

Anna Meister: Fin <strong>2017</strong>, je vais obtenir<br />

le titre de spécialiste en médecine interne<br />

générale.<br />

Pourquoi travaillez-vous à<br />

temps partiel?<br />

Je travaille à temps partiel depuis la naissance<br />

de mon premier enfant en 2011,<br />

pour avoir du temps à consacrer à ma<br />

famille. Mon mari et moi avions dès le<br />

début convenu de réduire chacun notre<br />

taux d’occupation à l’arrivée du premier<br />

enfant.<br />

Quel est votre taux d’occupation<br />

actuel?<br />

Actuellement, je travaille à 80% comme<br />

cheffe de clinique en médecine interne/au<br />

centre des urgences à l’Hôpital régional de<br />

Langenthal.<br />

Avez-vous travaillé à temps<br />

partiel pendant toute votre<br />

formation postgraduée accomplie<br />

jusqu’ici?<br />

<strong>No</strong>n. J’ai commencé ma formation<br />

postgraduée par un engagement à plein<br />

temps en chirurgie. Après trois ans et demi<br />

en chirurgie, j’ai accouché de mon premier<br />

enfant. Déjà avant la naissance,<br />

j’avais décidé de changer de discipline.<br />

Après sept mois à la maison, j’ai accepté<br />

un poste à 60% en anesthésie dans un<br />

hôpital régional. Grâce aux horaires de<br />

travail très réglementés et à l’absence de<br />

services de nuit et du week-end, le retour<br />

au travail a été aisé après le premier congé<br />

maternité. Mon mari a également réduit<br />

son engagement à 80%. Comme le travail<br />

était facile à organiser à côté de la vie de<br />

famille, j’ai augmenté mon taux d’occupation<br />

à 80% après six mois. J’ai pu continuer<br />

ainsi jusqu’à la naissance de notre<br />

deuxième enfant. Ensuite, je suis retournée<br />

travailler à 100% en médecine ambulatoire.<br />

Dans ce contexte, la courte distance<br />

pour me rendre au travail, la proximité<br />

de la crèche et la flexibilité de mon<br />

employeur ont été des facteurs décisifs.<br />

Après six mois, j’ai réduit mon taux d’occupation<br />

à 60% pour disposer de plus de<br />

temps avec mes enfants. Ensuite, mon<br />

mari et moi avons permuté les rôles: il est<br />

resté à plein temps à la maison et moi, j’ai<br />

repris un poste à 100% en médecine<br />

stationnaire. Ce fut un changement important<br />

pour tous, mais après quelques<br />

semaines, tout le monde s’était habitué à<br />

la nouvelle situation. Un engagement à<br />

plein temps avec des services était toutefois<br />

difficile à gérer pour la famille, même si<br />

mon mari était à la maison. Les longues<br />

journées, les nombreuses heures supplémentaires<br />

et l’absence d’espoir que la<br />

situation ne s’améliore n’étaient plus supportables<br />

pour notre famille. Après la<br />

naissance de notre troisième enfant, je<br />

suis retournée travailler à 100% à mon<br />

poste après un congé maternité de sept<br />

mois. Mon mari travaillait en même<br />

temps à 80%. Cette configuration était<br />

totalement incompatible avec la vie<br />

de famille. Après trois mois, j’étais<br />

finalment contente de passer à un engagement<br />

à 60% comme cheffe de clinique.<br />

Actuellement, je suis repassée à 80% pour<br />

obtenir plus rapidement le titre de spécialiste.<br />

Comment vous organisez-vous?<br />

D’abord, nous avons organisé la prise en<br />

charge des enfants avec une crèche. <strong>No</strong>us<br />

étions très satisfaits, mais les heures d’ouverture<br />

fixes n’étaient souvent pas compatibles<br />

avec mes heures de travail. Heureusement<br />

que mon mari était plus flexible à<br />

ce niveau-là. Et parfois, ce sont mes parents<br />

qui ont été récupérer les enfants à la<br />

crèche. Après la naissance de notre troisième<br />

enfant et le début du jardin d’enfants<br />

du plus âgé, la crèche n’était plus une<br />

option valable pour nous. Pour le plus âgé,<br />

les journées auraient été trop longues avec<br />

l’école de jour avant et après le jardin d’enfants.<br />

Après une longue recherche, nous<br />

avons trouvé une très bonne nounou qui<br />

s’occupe des enfants chez nous. C’est un<br />

énorme soulagement. Comme ça, les enfants<br />

ne doivent pas aller à la crèche à 7 h<br />

du matin et le soir, on s’économise tout le<br />

stress pour récupérer les enfants. Avec trois<br />

enfants, il n’y a pas de différence du point<br />

de vue financier par rapport à une prise<br />

en charge dans une crèche.<br />

Quels sont les principaux<br />

défis?<br />

Le principal défi a été la recherche<br />

d’emploi. J’ai vécu plusieurs entretiens<br />

d’embauche où il était très clair qu’aucun<br />

temps partiel (pas non plus à 80%) n’était<br />

accordé pour un poste d’assistant. <strong>No</strong>tamment<br />

les postes en médecine stationnaire<br />

ne sont que rarement à temps partiel. La<br />

planification du curriculum devient plus<br />

difficile. Et à un moment donné, on est<br />

restreint dans son choix en raison de l’ancrage<br />

géographique de la famille.<br />

Les cliniques dans lesquelles la CCT avec<br />

la semaine de 50 heures, etc. n’est pas<br />

respectée sont particulièrement probléma-<br />

10 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

tiques, étant donné que de telles conditions<br />

de travail ne sont que difficilement<br />

compatibles avec la vie de famille ou alors<br />

seulement à un prix élevé, au détriment<br />

de la famille. Les collègues sans obligations<br />

familiales se montrent parfois peu<br />

compréhensifs, ce qui ne facilite pas les<br />

choses.<br />

Et quels sont les avantages?<br />

Pour moi, les avantages du travail à temps<br />

partiel l’emportent clairement. J’ai du<br />

temps pour ma famille et je me sens plus<br />

équilibrée. Depuis lors, j’éprouve aussi une<br />

plus grande satisfaction dans l’exercice de<br />

ma profession.<br />

Pour l’employeur aussi, cela présente de<br />

nombreux avantages:<br />

• Les personnes avec un engagement à<br />

temps partiel peuvent dépanner et remplacer<br />

quelqu’un en cas de besoin.<br />

• Les engagements à temps partiel permettent<br />

aux pères et mères de rester<br />

dans la profession après la naissance<br />

d’un enfant et de l’exercer avec satisfaction.<br />

• Différents taux d’occupation (50%,<br />

60%, 80%) augmentent finalement la<br />

flexibilité de la clinique, même si la<br />

planification est plus fastidieuse.<br />

• Une clinique qui permet à ses collaborateurs<br />

de travailler à temps partiel est<br />

un employeur attractif qui attire les<br />

bons éléments.<br />

Que conseillez-vous à<br />

quelqu’un qui souhaite également<br />

accomplir sa formation<br />

postgraduée à temps partiel?<br />

• Une bonne planification de la formation<br />

postgraduée constitue un point<br />

essentiel. Les années qui ne peuvent<br />

que difficilement être effectuées à<br />

temps partiel doivent être accomplies<br />

en priorité, afin de permettre plus de<br />

flexibilité ensuite lorsqu’on a des obligations<br />

familiales. Les années A<br />

tombent en général dans cette catégorie.<br />

• Informez-vous à temps sur vos droits,<br />

notamment concernant la maternité,<br />

la grossesse, l’allaitement, etc. Vous<br />

pouvez le faire auprès de l’<strong>ASMAC</strong>, parmi<br />

vos collègues qui se sont retrouvées<br />

dans la même situation ou au service<br />

de conseil UND.<br />

• Il faut une grande flexibilité, tant de la<br />

part de l’employeur que de sa propre<br />

famille et de l’employé.<br />

• Une bonne prise en charge des enfants<br />

avec une solution de rechange (si les<br />

enfants sont malades) est indispensable.<br />

Le chemin est parfois cahoteux et l’on doit<br />

régulièrement faire face à une certaine<br />

incompréhension. Mais ne vous laissez<br />

pas décourager: plus le nombre de celles<br />

qui emprunteront cette voie sera grand,<br />

plus elle sera aisée.<br />

■<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation<br />

post-graduée et continue de<br />

bonne qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch.<br />

Ton expérience compte!<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feed-back constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />

asmac.ch).<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

11


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Une Rose pour Coire<br />

L’<strong>ASMAC</strong> décerne la Rose d’hôpital 2016 à la direction de l’Hôpital cantonal des Grisons à Coire<br />

pour une initiative exceptionnelle dans le domaine des conditions de travail. Le prix récompense les<br />

solutions progressistes de l’hôpital dans les domaines de la planification de carrière, des mesures<br />

favorables à la famille, du temps partiel et du retour au travail.<br />

Lisa Loretan Krummen, assistante de projets politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />

Photo: Hôpital cantonal des Grisons<br />

Déjà pour la quatrième fois, l’<strong>ASMAC</strong> a pu<br />

récompenser un hôpital ou une clinique<br />

pour une initiative exceptionnelle. En 2014,<br />

la première Rose d’hôpital avait été décernée<br />

à l’Hôpital cantonal de St-Gall pour son<br />

engagement dans la formation médicale<br />

postgraduée. La deuxième était allée au<br />

Service de médecine de premier recours des<br />

Hôpitaux Universitaires de Genève pour ses<br />

prestations dans le domaine des conditions<br />

de travail et l’année dernière, elle a récompensé<br />

des prestations particulières dans le<br />

domaine de l’indemnité maternité. Lors de<br />

sa séance de printemps de cette année, le<br />

Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> a décidé d’attribuer<br />

la Rose d’hôpital à la direction de l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons.<br />

Ce dernier veut être perçu comme un employeur<br />

attractif. Cet objectif n’est pas seulement<br />

inscrit dans la stratégie d’entreprise:<br />

depuis début 2016, l’hôpital entreprend des<br />

efforts concrets dans ce sens.<br />

Pour en arriver à cette décision stratégique,<br />

un groupe de travail hétérogène de l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons composé de collaborateurs<br />

a préalablement analysé différents<br />

thèmes: travail à temps partiel, planification<br />

de carrière, enseignement moderne, compatibilité<br />

entre famille et profession et retour<br />

à la profession de médecin. Le groupe a<br />

ensuite élaboré des propositions d’avenir<br />

qu’il a présentées à la direction fin 2015. Les<br />

propositions ont été approuvées et sont actuellement<br />

mises en œuvre (voir encadré).<br />

<strong>No</strong>minations pour la Rose<br />

d’hôpital <strong>ASMAC</strong><br />

L’<strong>ASMAC</strong> décerne chaque année la Rose d’hôpital à un<br />

hôpital, une clinique ou un établissement de formation<br />

postgraduée. La condition est qu’une institution contribue<br />

avec un projet ou une initiative exceptionnelle à<br />

l’amélioration des conditions de travail des médecins ou<br />

de la formation médicale postgraduée. Les sections de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> peuvent nominer les projets qu’ils considèrent<br />

comme dignes de récompense. Le Comité central<br />

décide ensuite au printemps de la remise de la Rose<br />

d’hôpital.<br />

Arnold Bachmann, président de la direction, Hôpital cantonal des Grisons<br />

Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong> Suisse<br />

Patrizia Kündig, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Grisons<br />

12 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Mesure stratégique 1:<br />

Planification de carrière structurée à tous les niveaux hiérarchiques, indépendamment du taux<br />

d’occupation. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 2:<br />

Le travail à temps partiel est encouragé dans tous les services, notamment lors de la mise au concours<br />

de postes. Des modèles de travail flexibles et adaptés à la famille sont mis en œuvre dans le cadre des<br />

possibilités locales. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services avec l’aide du service du<br />

personnel.<br />

Mesure stratégique 3:<br />

Le retour à l’activité d’anciennes collaboratrices après la grossesse est une priorité et est expressément<br />

encouragé. Le plan de carrière et le retour au travail sont établis et planifiés avant le congé maternité.<br />

Etat actuel: mise en œuvre individuelle en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 4:<br />

Les formations continues indépendantes du lieu et de l’heure sont à la disposition de tous les collaborateurs<br />

sous forme électronique. Etat actuel: la mise en place d’une bibliothèque de formation continue<br />

électronique est activement soutenue.<br />

Mesure stratégique 5:<br />

L’hôpital met à disposition de tous les collaborateurs intéressés des possibilités de prise en charge extrafamiliale.<br />

Si nécessaire, le nombre de places de crèches est augmenté. Etat actuel: le nombre de<br />

places de crèches a été augmenté. De plus, une extension de la prise en charge des enfants est évaluée.<br />

Des travaux sont également en cours pour créer un système incitatif pour la crèche, afin d’octroyer le<br />

plus grand nombre possible de places aux collaborateurs de l’hôpital.<br />

Mesure stratégique 6:<br />

Réglementation particulière concernant les places de stationnement pour les collaborateurs avec enfants<br />

en bas âge pour faciliter la prise en charge externe des enfants. Etat actuel: mise en œuvre terminée.<br />

Mesure stratégique 7:<br />

L’Hôpital cantonal des Grisons soutient les parents avec un congé parental surobligatoire. Pour les<br />

mères, l’Hôpital cantonal des Grisons assume 90 % des frais de salaire (minimum légal 80 %) pendant<br />

le congé maternité. Il peut déjà être entamé 14 jours avant la date de naissance prévue. Pour les pères,<br />

le congé payé a été prolongé de 3 à 5 jours (= 1 semaine). Etat actuel: mise en œuvre et ancrage dans<br />

le nouveau règlement du personnel terminés.<br />

Le président de l’<strong>ASMAC</strong> Daniel Schröpfer<br />

espère que d’autres hôpitaux et cliniques<br />

suivront l’exemple: «Il reste encore beaucoup<br />

à faire dans les domaines de la mise<br />

en œuvre de la loi sur le travail et des offres<br />

novatrices pour les collaborateurs», a-t-il<br />

déclaré lors de la remise du prix début<br />

juillet à Coire.<br />

Patrizia Kündig, présidente de la section<br />

<strong>ASMAC</strong> des Grisons et membre du groupe de<br />

travail, a pour sa part souligné l’importance<br />

de la bonne collaboration et du respect<br />

mutuel à l’hôpital. Arnold Bachmann, président<br />

de la direction, s’est réjoui que l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons ait obtenu cette<br />

récompense et puisse, grâce aux sept mesures,<br />

se positionner en tant qu’employeur<br />

attractif.<br />

■<br />

<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à une bourse de l‘emploi en ligne et au marché des cabinets Praxsuisse. En tant<br />

que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à des congrès de<br />

carrière et à des séminaires de très haut niveau. www.mediservice-asmac.ch<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

13


4 e édition de l’<strong>ASMAC</strong> Alumni<br />

Une fois de plus, les anciens de l’<strong>ASMAC</strong> se sont retrouvés en juin avec l’équipe dirigeante actuelle<br />

pour un échange animé dans un cadre décontracté. L’importante participation, les débats intéressants,<br />

la bonne ambiance et le plaisir de revoir l’un ou l’autre visage connu nous confortent dans<br />

notre idée d’organiser une telle manifestation.<br />

Simon Stettler, directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Avouons que l’idée n’est pas nouvelle. Sur<br />

Wikipédia, les références remontent<br />

jusqu’à l’époque romaine. Et le concept est<br />

finalement plutôt banal. «Les manifestations<br />

et organisations Alumni s’efforcent<br />

de maintenir les relations entre<br />

anciens élèves, étudiants, etc. Généralement,<br />

cela s’effectue par les réseaux<br />

Alumni qui organisent régulièrement<br />

des journées Alumni. Les réseaux<br />

gèrent leur propre marketing avec pour<br />

objectif de recruter d’anciens élèves,<br />

étudiants, etc.» 1<br />

La définition de Wikipédia est conforme à<br />

la pratique de l’<strong>ASMAC</strong>. L’intervalle régulier<br />

est d’une année, la journée Alumni est<br />

en fait une soirée et le marketing reste<br />

modeste. Mais pour le reste, la définition<br />

correspond tout à fait. En tant qu’association<br />

des médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />

s de clinique, nous sommes en quelque<br />

sorte une «association de passage». En<br />

général, les gens s’engagent à l’<strong>ASMAC</strong> vers<br />

la fin de leurs études ou pendant la formation<br />

postgraduée, la majorité dans les<br />

sections, certains sur le plan national.<br />

Indépendamment de l’orientation de la<br />

carrière des jeunes médecins, ils arrivent<br />

tôt ou tard au point où ils ne sont plus les<br />

représentants typiques des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique. Leurs<br />

priorités évoluent. Ils investissent leur<br />

temps précieux différemment. Ils laissent<br />

la place à la relève, aux jeunes médecins.<br />

Beaucoup de ces anciens membres actifs<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> restent engagés dans différentes<br />

fonctions du système de santé. Le<br />

plus souvent, leur position sur certains<br />

thèmes de l’<strong>ASMAC</strong> évolue, du moins partiellement.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> défend des positions et idées<br />

claires dans ses sujets phare et nous nous<br />

efforçons continuellement de les étayer<br />

largement parmi nos membres actifs et<br />

nos sections. Dans ce contexte, il peut être<br />

enrichissant de se faire tendre un miroir.<br />

Et qui saurait mieux le faire que les<br />

«<strong>ASMAC</strong> Alumni»: des médecins qui<br />

connaissent l’<strong>ASMAC</strong> et ses revendications<br />

de par leur propre expérience, mais qui se<br />

trouvent maintenant à un point totalement<br />

différent de leur carrière profession-<br />

14 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

nelle. D’après mon expérience, le lien,<br />

mais également la compréhension pour<br />

les revendications des jeunes médecins<br />

restent forts chez nos Alumni.<br />

Et si cet échange se déroule par une belle<br />

soirée d’été sur la terrasse du restaurant<br />

panoramique de l’Hôpital de l’Ile avec un<br />

bon repas et quasiment «entre amis»,<br />

l’événement est d’autant plus convivial et<br />

enrichissant pour tous les participants. Je<br />

me réjouis d’ores et déjà pour la prochaine<br />

rencontre avec nos <strong>ASMAC</strong> Alumni. ■<br />

1 Wikipedia (allemand)<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

15


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION BERNE<br />

Service d’enregistrement<br />

en<br />

cas de violations<br />

de la loi<br />

sur le travail<br />

Des violations graves de la loi sur le travail<br />

nous sont régulièrement annoncées et<br />

décrites. Ces violations peuvent non seulement<br />

être annoncées au supérieur hiérarchique<br />

ou à l’<strong>ASMAC</strong>, mais également<br />

directement au service d’enregistrement<br />

de l’inspectorat cantonal du travail:<br />

http://www.vol.be.ch/vol/fr/index/arbeit/<br />

arbeitnehmerschutz/gesundheitsschutz.<br />

html<br />

Vous pouvez aussi atteindre le service<br />

compétent directement par e-mail:<br />

info.sga@vol.be.ch<br />

Toutes les communications sont traitées<br />

de manière strictement confidentielle.<br />

Programme<br />

d’allègement<br />

2018<br />

Le 30 juin <strong>2017</strong>, le Gouvernement bernois<br />

a présenté son programme d’allègement<br />

2018. Les mesures prévues se traduiront<br />

par des allègements annuels allant de 88<br />

millions de francs (en 2018) à 185 millions<br />

de francs (en 2021). Le gouvernement<br />

veut notamment réduire de 10 millions<br />

de francs par an les indemnités<br />

versées aux hôpitaux inscrits sur la liste<br />

des hôpitaux, de 1,8 million les contributions<br />

aux services de secours et de 10% par<br />

année les achats de prestations dans les<br />

soins psychiatriques ambulatoires, ce qui<br />

devrait s’accompagner d’économies de 5<br />

millions de francs. L’<strong>ASMAC</strong> craint une<br />

détérioration de la qualité et des prestations<br />

et critique les mesures prévues.<br />

En septembre, une manifestation se déroulera<br />

sur la place de l’Hôtel de ville à<br />

Berne avec d’autres organisations pour<br />

exprimer notre mécontentement par<br />

rapport aux mesures prévues. Vous trouverez<br />

de plus amples informations à ce<br />

sujet en temps voulu sur notre site<br />

www.vsao-bern.ch.<br />

■<br />

Janine Junker, avocate, codirectrice<br />

de la section Berne<br />

SECTION ZURICH<br />

L’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

s’est soumise à<br />

un atelier<br />

consacré à la<br />

planification<br />

des services<br />

Les faits:<br />

• Les hôpitaux se plaignent que la durée<br />

hebdomadaire de travail de 50 heures<br />

ne peut souvent pas être respectée, ce<br />

qui les oblige à enfreindre la loi.<br />

• Le sondage auprès de membres de l’AS-<br />

MAC Suisse réalisé au début <strong>2017</strong> a<br />

montré que la charge de travail des<br />

médecins a même encore augmenté au<br />

cours des trois dernières années. Entretemps,<br />

plus de la moitié des sondés<br />

travaillent plus de 50 heures par semaine.<br />

• Les personnes interrogées souhaitent<br />

une semaine de 45 heures, ce qui dépasse<br />

toujours encore les 42 heures<br />

habituelles.<br />

• Un sondage en ligne de l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

réalisé en mars <strong>2017</strong> a toutefois aussi<br />

montré que malgré cela, de nombreux<br />

membres souhaitent une flexibilisation<br />

de la loi sur le travail, sans pour autant<br />

renoncer aux progrès de la loi sur le<br />

travail.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> Zurich veut comprendre pourquoi<br />

les hôpitaux ne peuvent ou ne veulent<br />

pas respecter les dispositions de la loi sur<br />

le travail. Comme l’association considère<br />

que la planification des services et le respect<br />

de la loi sur le travail sont essentiels<br />

à de bonnes conditions de travail, il est<br />

impératif de comprendre le fonctionnement<br />

de la planification des services, difficultés<br />

et limites incluses.<br />

C’est pourquoi la direction de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Zurich s’est retrouvée le 21 juin <strong>2017</strong> pour<br />

un atelier avec le spécialiste de la<br />

planification des services de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Suisse, Philipp Rahm. Le comité de la<br />

société des médecins-chef(fe)s du canton<br />

de Zurich était également invité à cette<br />

rencontre.<br />

Sur la base d’une analyse concrète des<br />

horaires de service d’un médecin-chef<br />

participant à l’atelier, l’expert a pu présenter<br />

de façon claire et compréhensible que<br />

même une bonne planification des services<br />

peut être optimisée. Souvent, il ne<br />

faut que peu de choses pour obtenir une<br />

amélioration.<br />

Les médecins-chef(fe)s présents ont été<br />

très impressionnés par la compétence du<br />

conseiller en matière de planification des<br />

services de l’<strong>ASMAC</strong>. Ils envisagent d’organiser<br />

un atelier similaire pour les<br />

membres de la société des médecins-chef(fe)s.<br />

Cela permettrait de montrer<br />

aux responsables de cliniques que la<br />

planification des services demeure de<br />

leur responsabilité et qu’ils ont tout intérêt<br />

à optimiser la planification pour<br />

pouvoir se positionner comme employeur<br />

attractif. A l’heure actuelle, la réalité<br />

est hélas bien différente. La planification<br />

des services est souvent déléguée à<br />

d’autres ou parfois même imposée<br />

à des « volontaires». Et la tâche n’est hélas<br />

pas toujours attribuée à des collaborateurs<br />

disposant des compétences<br />

nécessaires.<br />

16 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

<strong>No</strong>us invitons donc nos membres à rendre<br />

les supérieurs hiérarchiques, les planificateurs<br />

des services et les services du personnel<br />

attentifs au conseil gratuit en<br />

matière de planification des services de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Suisse. En effet, un examen approfondi<br />

au moyen d’une analyse systématique<br />

et complète met presque toujours<br />

en évidence un potentiel d’amélioration.<br />

L’éventuelle mise en œuvre des résultats<br />

est ensuite laissée à la libre appréciation<br />

de la clinique.<br />

Pour l’<strong>ASMAC</strong> Zurich, l’atelier a une fois<br />

de plus confirmé que le désir d’une flexibilisation<br />

des dispositions de la loi sur le<br />

travail varie fortement d’une discipline à<br />

l’autre et suivant la taille d’une clinique.<br />

<strong>No</strong>us restons à l’affût et nous engageons<br />

pour vos intérêts auprès des administrateurs<br />

et directeurs de cliniques. Pour ce<br />

faire, nous avons besoin de votre soutien,<br />

qu’il soit anonyme, discret ou officiel.<br />

<strong>No</strong>us nous engageons avec plaisir pour<br />

vous revendications.<br />

■<br />

Susanne Hasse, directrice,<br />

et Jana Siroka, présidente de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

Jusqu’à 25 %<br />

de remise pour<br />

les membres de<br />

MEDISERVICE.<br />

MÉDECIN-ASSISTANT OU CHEF DE CLINIQUE<br />

Dans tous les cas, nous vous apportons plus. Grâce au partenariat conclu entre<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et SWICA ainsi qu’au système de bonus BENEVITA, vous<br />

bénéficiez non seulement d’une grande sécurité financière, mais également d’une qualité<br />

de service hors pair et d’avantages collectifs attrayants. Contactez-nous pour WEIL examiner GESUNDHEIT<br />

votre couverture d’assurance. Téléphone 0800 80 90 80 oder swica.ch/fr/mediservice ALLES IST<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

17


<strong>ASMAC</strong><br />

Sandra P. Leemann,<br />

juriste des sections Argovie, Soleure,<br />

St-Gall-Appenzell, Thurgovie<br />

et Suisse centrale<br />

Je suis médecin-assistante<br />

dans un hôpital cantonal.<br />

Mon contrat de travail<br />

prévoit une durée de travail<br />

normale de 46 heures par<br />

semaine. Malgré cela, le<br />

décompte des heures et la<br />

planification s’appuient sur<br />

une semaine de 50 heures.<br />

Par conséquent, il résulte<br />

des heures manquantes sur<br />

mon compte lorsque je<br />

travaille moins que les 50<br />

heures planifiées et fixées<br />

dans le système de saisie<br />

des heures.<br />

Mon employeur peut-il exiger<br />

que j’effectue plus que<br />

la durée de travail normale<br />

convenue dans le contrat?<br />

Suis-je contrainte d’effectuer<br />

en permanence des<br />

heures supplémentaires?<br />

Les heures entre 46 et 50<br />

heures sont-elles effectivement<br />

considérées comme<br />

des heures manquantes?<br />

Les heures supplémentaires<br />

effectuées doiventelles<br />

être indemnisées?<br />

En principe, lorsqu’un contrat de travail<br />

prévoit une semaine de 46 heures, l’employé<br />

est en premier lieu tenu de remplir<br />

ses obligations contractuelles, c’est-à-dire<br />

d’effectuer le volume de travail convenu.<br />

Pour les heures entre 46 et 50 heures, il<br />

s’agit d’heures supplémentaires. A ne pas<br />

confondre avec le travail supplémentaire.<br />

Le travail supplémentaire comprend les<br />

heures de travail dépassant la limite légale<br />

de la durée de travail selon la loi sur le<br />

travail (50 h/semaine). D’après l’art. 321c<br />

CO, l’employé est tenu d’effectuer des<br />

heures supplémentaires par rapport à la<br />

durée de travail convenue. Pour cela, les<br />

conditions suivantes de l’art. 321c al. 1 CO<br />

doivent être remplies: nécessité, pas de<br />

surmenage physique et psychique du travailleur,<br />

exigences raisonnables, respect<br />

des dispositions de la loi sur le travail (LTr)<br />

concernant la durée du travail et du repos.<br />

Les heures supplémentaires doivent être<br />

de nature temporaire. Si elles perdurent,<br />

l’exigibilité baisse, d’une part en raison de<br />

la contrainte permanente pour l’employé,<br />

d’autre part parce qu’il faut alors prendre<br />

d’autres mesures organisationnelles telles<br />

que l’engagement de collaborateurs supplémentaires<br />

(STREIFF/VON KAENEL/<br />

RUDOLPH, Arbeitsvertrag, 7. Aufl., Art.<br />

321c N 2).<br />

Par ailleurs, le CO prévoit que l’employeur<br />

peut, avec l’accord du travailleur, compenser<br />

les heures de travail supplémentaires<br />

par un congé d’une durée au moins<br />

égale, qui doit être accordé au cours d’une<br />

période appropriée. Si les heures de travail<br />

supplémentaires ne peuvent pas être compensées<br />

par un congé et sauf clause<br />

contraire d’un accord écrit, l’employeur a<br />

l’obligation de verser le salaire normal<br />

majoré d’un quart. L’employeur et l’employé<br />

peuvent cependant déroger à cette<br />

disposition légale sur accord écrit et même<br />

convenir que les heures de travail supplémentaires<br />

sont déjà entièrement indemnisées<br />

par le salaire convenu. Un tel renoncement<br />

n’est toutefois admissible que<br />

pour des heures supplémentaires qui seront<br />

effectuées à l’avenir. Un renoncement<br />

par l’employé selon l’art. 341 CO est toutefois<br />

exclu. Dans l’ATF 4C.407/2004 du 7<br />

janvier 2005 E 3.1, le Tribunal fédéral a<br />

décidé que l’exigence de la forme écrite<br />

était remplie aussi lorsque la clause d’exclusion<br />

des heures supplémentaires est<br />

seulement contenue dans les conditions<br />

d’engagement générales non signées, à<br />

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18 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

condition que les conditions d’engagement<br />

soient déclarées applicables dans le<br />

contrat de travail signé.<br />

Il est par contre totalement exclu de renoncer<br />

à l’indemnisation du travail supplémentaire.<br />

L’art. 13 LTr prévoit que<br />

l’employeur doit verser un supplément de<br />

salaire d’au moins 25% pour le travail<br />

supplémentaire ou, si l’employé y consent,<br />

le compenser par un congé de même durée.<br />

De plus, le travail supplémentaire<br />

pour l’employé ne doit pas dépasser deux<br />

heures par jour et 140 heures par année<br />

civile.<br />

Comme déjà indiqué plus haut, les<br />

heures entre 46 et 50 heures sont des<br />

heures supplémentaires. Le contrat de<br />

travail fixe une durée de travail de 46<br />

heures par semaine. Il résulte donc des<br />

heures manquantes si la prestation de<br />

travail est inférieure à 46 heures hebdomadaires.<br />

Si par contre, les heures effectuées<br />

dépassent la limite de 46 heures<br />

hebdomadaires, il ne peut en aucun cas<br />

en résulter des heures manquantes,<br />

même si la planification des services se<br />

fonde, contrairement à la durée de travail<br />

contractuelle de 46 heures hebdomadaires,<br />

sur une semaine de 50 heures. Il<br />

est également problématique que l’employeur<br />

exige en permanence des heures<br />

supplémentaires (la planification des<br />

services et la saisie du temps de travail se<br />

fonde sur 50 heures hebdomadaires). Par<br />

conséquent, plus cet état de fait se prolonge,<br />

moins il peut exiger de l’employé<br />

qu’il effectue ses heures. Il serait dès lors<br />

plus judicieux pour l’employeur d’engager<br />

davantage de personnel afin de réduire<br />

la charge de travail de chacun et<br />

d’éviter de dépasser la durée de travail<br />

contractuelle.<br />

■<br />

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de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

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suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

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est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />

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N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

19


<strong>ASMAC</strong><br />

-INSIDE<br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

Bleona Istogu<br />

Lieu de domicile: Ostermundigen<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis <strong>août</strong> 2016<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: flexible,<br />

engagée, orientée vers l’avenir<br />

C’est un peu par hasard que Bleona Istogu<br />

a trouvé une place d’apprentissage à<br />

l’<strong>ASMAC</strong>. Mais elle n’a jamais regretté son<br />

choix. En comparaison à d’autres dans sa<br />

classe, elle a un employeur qui offre une<br />

grande variété de tâches, raconte la future<br />

employée de commerce avec profil E. Bleona<br />

effectue son apprentissage de commerce<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> depuis <strong>août</strong> 2016. Deux<br />

jours par semaine, elle suit les cours à<br />

l’école et apprend à s’y retrouver dans la<br />

théorie de son monde professionnel. Les<br />

thèmes principaux dans sa formation sont<br />

par exemple l’économie et la société ou<br />

l’informatique, la communication et l’administration.<br />

Bleona peut ensuite mettre<br />

en pratique ce qu’elle a appris à l’école<br />

pendant les trois jours où elle travaille au<br />

secrétariat central. Elle passe l’essentiel de<br />

son temps au service des membres. Etablir<br />

les mutations, les réductions et les bonifications<br />

pour les factures ou donner des<br />

renseignements par téléphone: tout cela<br />

est bien plus que de la simple routine pour<br />

la jeune femme, c’est un véritable service<br />

aux membres. Elle souligne que c’est précisément<br />

cet aspect du travail qui l’enthousiasme<br />

le plus.<br />

Il n’y a pas que l’<strong>ASMAC</strong> qu’elle considère<br />

comme orientée vers l’avenir, elle aussi a<br />

une idée claire de la suite du programme<br />

après son apprentissage. «Ici en Suisse, il<br />

est tout à fait normal de poursuivre son<br />

parcours avec des études ou de se perfectionner<br />

et de ne pas rester immobile»,<br />

souligne cette Suissesse de naissance<br />

d’origine kosovare. Après la réussite de son<br />

apprentissage, elle souhaite suivre l’école<br />

professionnelle supérieure pour y passer<br />

une maturité avant d’entamer des études<br />

dans le domaine de l’économie ou des<br />

services. «Je pourrai en être fière.» Ses<br />

yeux scintillent lorsqu’elle prononce ces<br />

paroles. De toute évidence, cette pensée<br />

l’accompagne quotidiennement lorsqu’elle<br />

est avec sa famille, le deuxième<br />

centre d’intérêt dans sa vie. Pour elle, le<br />

temps passé avec sa famille est précieux,<br />

car «on ne peut pas le rattraper plus<br />

tard».<br />

■<br />

Marc Oliver Eich<br />

Lieu de domicile: Berne<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis avril 2016;<br />

au Comité directeur depuis avril<br />

2016.<br />

Lieu de travail et fonction:<br />

en sixième année d’études de<br />

médecine durant laquelle il<br />

effectue différents stages en<br />

Suisse et à l’étranger.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: proactive,<br />

solidaire, connectée<br />

Son attitude prudente l’aide dans sa fonction<br />

au Comité directeur auquel il appartient<br />

depuis avril 2016. Marc fait le lien<br />

entre la Swiss Medical Students’ Association<br />

(swimsa) et l’<strong>ASMAC</strong>. Ses tâches principales<br />

consistent à échanger des informations<br />

(décisions politiques, manifestations,<br />

sponsoring) entre les deux associations.<br />

A l’<strong>ASMAC</strong>, il défend le point de vue<br />

des étudiantes et étudiants en médecine et<br />

participe ainsi à la prise de décision. Il a<br />

adhéré à l’<strong>ASMAC</strong>, parce qu’il la perçoit<br />

comme une association proactive et politiquement<br />

engagée. Une association qui<br />

s’efforce en permanence d’obtenir de meilleures<br />

conditions de travail pour ses<br />

membres. Sa fonction lui permet d’être<br />

engagé à l’<strong>ASMAC</strong> en tant qu’étudiant,<br />

d’assister aux débats et processus politiques<br />

intéressants et de faire part de son<br />

avis de représentant des étudiants. Parfois,<br />

ses collègues étudiants peuvent directement<br />

en profiter et se préparer, grâce aux<br />

informations obtenues, à d’éventuelles<br />

difficultés dans le monde professionnel.<br />

Marc est membre du ressort formation<br />

postgraduée, parce que les thèmes de la<br />

swimsa liés à la formation y trouvent leur<br />

suite logique. Grâce à cette fonction charnière,<br />

il garantit un flux optimal des informations.<br />

Car tant la swimsa que<br />

l’<strong>ASMAC</strong> sont confrontées aux mêmes<br />

changements dans le domaine de la formation<br />

postgraduée, mais dans une perspective<br />

différente. Dans tous ses travaux,<br />

Marc s’engage prioritairement pour des<br />

conditions de travail convenables. Son<br />

principal souhait est d’encourager l’intégration<br />

des collègues francophones et<br />

italophones, étant donné que le Comité<br />

directeur est actuellement principalement<br />

composé de germanophones.<br />

Dans ses loisirs, Marc pratique l’escalade,<br />

la salsa et la self-défense (Ju Jutsu Do).<br />

■<br />

20 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


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POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Du soi au moi<br />

Au cours des quatre à cinq premières années de vie, notre conscience de soi se développe, mais<br />

aussi notre compréhension par rapport aux autres. Lors-qu’un enfant se reconnaît dans le miroir,<br />

il prend conscience de son statut d’individu et peut se démarquer. Ensuite, le savoir concernant<br />

les idées et sen-timents des autres individus se développe progressivement et ainsi la base du<br />

comportement social.<br />

Caroline Benz, cheffe de clinique, responsable de la policlinique de pédiatrie du développement, service de pédiatrie du<br />

développement, Hôpital pédiatrique de Zurich<br />

L’homme est un être social. Différentes<br />

études ont permis de montrer que même<br />

des nourris-sons réagissent avec une certaine<br />

compétence sociale [1, 2]. Une<br />

condition importante au comportement<br />

socialement différencié d’un enfant sont<br />

ses compétences en matière de cognition<br />

sociale. On entend par là d’une part le<br />

développement de l’identité personnelle et<br />

la capacité de prendre conscience de sa<br />

propre condition mentale et motivation<br />

(développement de la personnalité). Et<br />

d’autre part la capacité d’entrer en relation<br />

avec d’autres individus (référence sociale),<br />

de saisir leur point de vue (pensées, sentiments,<br />

comportement et motivation) et<br />

de faire preuve d’empathie.<br />

Illustration 1: Le test du miroir permet de prouver<br />

que l’enfant dispose d’une connaissance de soi [4].<br />

Le développement de la<br />

personnalité<br />

L’image de soi se constitue au travers de<br />

nombreuses phases après la naissance.<br />

Déjà au cours des premiers mois, les enfants<br />

apprennent à connaître leur propre<br />

corps en le touchant et l’observant. L’enfant<br />

fait aussi l’expérience de sa capacité<br />

d’action, il réalise qu’il peut influencer les<br />

choses. Les psychologues du développement<br />

désignent cet état du développement<br />

par le terme anglais «I». Le couple Papoušek<br />

a pu démontrer de manière impressionnante<br />

avec son essai du mobile à<br />

quel point cette expérience précoce d’autoefficacité<br />

est décisive pour le développement<br />

de l’enfant [3]: un mobile est présenté<br />

à un nourrisson de 3 mois. Celui-ci peut<br />

être mis en mouvement par un observateur<br />

ou l’enfant lui-même. Si l’enfant<br />

prend l’initiative, il s’occupera pendant<br />

une durée nettement plus longue que si<br />

c’est l’observateur qui fait bouger le mobile.<br />

L’enfant réalise donc: j’agis – je provoque.<br />

Vers environ 18 mois, «I» devient «Me».<br />

L’enfant découvre maintenant que son<br />

corps consti-tue en quelque sorte un récipient<br />

dans lequel se trouve le «soi». Il réalise<br />

qu’il existe un extérieur ou une<br />

«apparence» et qu’il existe aussi encore<br />

un intérieur. L’indice que cette connaissance<br />

de soi a débuté s’illustre par le fait<br />

que l’enfant se reconnaît dans le miroir.<br />

Le test du miroir permet d’en apporter la<br />

preuve [4]. On dessine un point rouge sur<br />

le front de l’enfant sans qu’il ne le remarque.<br />

Si l’enfant le réalise dans le miroir<br />

et qu’il tente de toucher le point rouge,<br />

cela signifie qu’il s’est reconnu dans le<br />

miroir (illustration 1).<br />

Lorsque cela se produit, généralement<br />

entre 15 et 22 mois, l’enfant commence à<br />

se percevoir en tant qu’individu et à se<br />

démarquer des autres.<br />

Avec l’apparition de la conscience du moi,<br />

les enfants commencent à s’attribuer certaines<br />

caractéristiques et à évaluer leurs<br />

propres performances. Ils sont fiers lorsqu’ils<br />

réussissent quelque chose ou gênés<br />

quand ils pensent avoir échoué. Les premiers<br />

signes d’un esprit de compétition<br />

sont aussi attribués à cet âge. Un enfant<br />

qui ne se reconnaît pas encore dans le<br />

miroir et qui construit une tour avec<br />

d’autres enfants n’attache aucune importance<br />

à qui posera le dernier élément sur<br />

la tour. Mais s’il a développé une idée de<br />

son propre «moi», il voudra absolument<br />

le faire lui-même. Le fait de réaliser d’avoir<br />

une propre volonté et de pouvoir l’imposer<br />

s’illustre finalement dans le comportement<br />

d’opposition de l’enfant.<br />

Avec le début de la conscience du moi, les<br />

enfants commencent par ailleurs à réaliser<br />

qu’ils sont un enfant ou un adulte, un être<br />

humain ou un animal, un garçon ou une<br />

fille. En même temps, ils pensent toutefois<br />

pouvoir le modifier. Ils ne comprennent pas<br />

encore que l’identité d’une personne/d’une<br />

chose demeure constante, même si son<br />

aspect extérieur change. Ain-si, les parents<br />

réagissent avec étonnement et amusement<br />

lorsque le garçon de 3 ans déclare avec<br />

conviction qu’il sera une fois une maman.<br />

Ce n’est que vers 4 ou 5 ans que les enfants<br />

savent que leur sexe reste stable et qu’il ne<br />

dépend pas de l’apparence extérieure [5].<br />

La connaissance de soi et l’autonomie<br />

décrites sont d’ailleurs d’importants jalons<br />

sur le chemin menant à l’empathie.<br />

Le développement de<br />

l’empathie<br />

Déjà le nouveau-né entre en relation avec<br />

son environnement. Il a un authentique<br />

intérêt pour le visage humain et réagit à<br />

la voix humaine et au contact visuel. Vers<br />

la fin de la première année de vie, l’enfant<br />

commence à interagir par des gestes com-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

23


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Illustration 2: Comportement prosocial: Anna aide son jeune frère.<br />

Illustration 3: Paradigme du False Belief «Sally and<br />

Anne». Lorsque l’enfant possède une théorie de l’esprit,<br />

il comprend que Sally cherchera l’ourson dans<br />

la poussette, bien qu’elle sache que l’ourson est en<br />

réalité dans la boîte où Anne l’a déposé<br />

(modèle selon Wimmer et Perner 1983, [7]).<br />

municatifs ou en tendant des objets ou des<br />

jouets à son vis-à-vis. Mais c’est encore<br />

bien plus tôt que l’enfant peut partager les<br />

émotions des autres. La contamination<br />

émotionnelle fournit une indication. En<br />

effet, les bébés se mettent généralement à<br />

pleurer lorsqu’ils entendent d’autres bébés<br />

pleurer. Il s’agit ici en quelque sorte du<br />

fondement de l’empathie, c’est-à-dire le<br />

débordement d’un sentiment d’un individu<br />

à l’autre. A cet âge, les enfants ne<br />

peuvent cependant pas faire la différence<br />

entre leurs propres émotions et celles des<br />

autres. Cela ne débute qu’avec l’éveil de la<br />

connaissance de soi, lorsque l’enfant se<br />

reconnaît dans le miroir. Contrairement<br />

à la simple contamination émotionnelle,<br />

l’enfant sait maintenant que le sentiment<br />

appartient à son vis-à-vis. Malgré cela, il<br />

ressent un malaise personnel et aimerait<br />

changer quelque chose à la situation<br />

de celui qui souffre en le consolant ou<br />

en lui donnant ce qu’il veut. On parle<br />

de comportement d’aide ou prosocial<br />

(Illustration 2).<br />

Différents facteurs déterminent dans une<br />

situation donnée si l’enfant apportera une<br />

aide concrète ou non. Cela peut dépendre de<br />

l’humeur de l’enfant, du coût personnel de<br />

l’aide, des doutes par rapport à ses propres<br />

compétences et finalement, cela dépend de<br />

la confiance que l’enfant a dans la personne<br />

nécessitant de l’aide et de l’importance qu’il<br />

lui accorde. Finalement, les expériences<br />

personnelles faites dans des contextes similaires<br />

jouent un grand rôle [5].<br />

Ces conditions émotionnelles pour l’empathie<br />

sont – à l’âge de 3 ans et demi et 4<br />

ans – complétées par la capacité cognitive<br />

de comprendre, d’évaluer des faits du point<br />

de vue de l’autre et de les prendre en<br />

compte pour une prise de décision. Les<br />

enfants développent la théorie appelée<br />

Theory of Mind (ToM). Ils réalisent qu’ils<br />

savent quelque chose que les autres ne<br />

peuvent pas savoir. La théorie de l’esprit<br />

décrit le processus de l’enfant lui permettant<br />

de reconnaître un type d’état mental<br />

pour lui-même ou pour une autre personne.<br />

Les enfants reconnaissent que<br />

d’autres individus ont leurs propres désirs<br />

et intentions. Mais aussi qu’ils croient à<br />

d’autres choses, possèdent leurs propres<br />

visions, avis et convictions. Cela a pour<br />

conséquence que les enfants peuvent<br />

alors supposer ce que d’autres personnes<br />

pensent ou ressentent [6]. En 1983,<br />

Wimmer et Perner sont parvenus à<br />

décrire par le test de Sally et Anne à quel<br />

moment les enfants atteignent ce niveau<br />

leur permettant de comprendre qu’autrui<br />

possède des états mentaux différents des<br />

siens [7] (Illustration 3).<br />

24 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Cette nouvelle aptitude se répercute aussi<br />

sur le comportement de l’enfant. Il reconnaît<br />

par exemple que mentir signifie dire<br />

quelque chose dont on sait que c’est faux<br />

et qu’une fausse supposition signifie dire<br />

quelque chose que l’on considère être<br />

juste, mais qui est objectivement faux.<br />

Ainsi, la base pour un comportement relationnel<br />

différencié est posée. Il s’agit<br />

ensuite de la compléter au fil des années<br />

au moyen d’expériences sociales et<br />

exemples favorables.<br />

■<br />

Bibliographie<br />

[1] Stern DH. Tagebuch eines Babys. Was ein<br />

Kind sieht, spürt, fühlt, denkt. München/<br />

Zürich: Piper; 2002.<br />

[2] Dornes M. Der kompetente Säugling. Die<br />

präverbale Entwicklung des Menschen.<br />

Frank-furt: Geist und Psyche, Fischer;<br />

2001.<br />

[3] Papoušek H, Papoušek M. Early ontogeny of<br />

human social interaction. In: von Cranach<br />

M, Foppa K, Lepenies W, Ploog D (eds). Human<br />

Ethology. Cambridge: Cambridge University<br />

Press; 1979.<br />

[4] Amsterdam BK. Mirror self image reactions<br />

before two. Developmental Psychology 1972:<br />

297–305.<br />

[5] Bischof-Köhler D. Von Natur aus anders –<br />

Die Psychologie der Geschlechtsunterschiede<br />

Stuttgart: Kohlhammer; 2011.<br />

[6] Steins G, Wicklund RA. Zum Konzept der<br />

Perspektivenübernahme: ein kritischer Ueberblick.<br />

Psychologische Rundschau 1993;<br />

44: 226–239.<br />

[7] Wimmer H, Perner J. Beliefs about beliefs:<br />

representation and constraining function of<br />

wrong beliefs in young children’s understanding<br />

of deception. Cognition 1983; 13:<br />

103–128.<br />

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N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

25


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

La gestion de l’identité,<br />

une tâche essentielle<br />

A l’époque des réseaux sociaux, la question philosophique «Qui suis-je?» doit être formulée<br />

différemment: «Où suis-je qui?» Quelles informations sur ma personne suis-je disposé à partager?<br />

Qui peut savoir quoi sur moi? Une gestion irréfléchie des données personnelles peut avoir des<br />

conséquences fâcheuses. Les systèmes de gestion de l’identité ont pour but d’optimiser l’autoreprésentation.<br />

GDI-Research (Bettina Höchli, Karin Frick, Mirjam Hauser)*<br />

Le monde se diversifie. <strong>No</strong>s identités sociales<br />

aussi. Concilier les différentes identités<br />

sociales représente un énorme défi.<br />

La numérisation et la société des réseaux<br />

rendent la gestion des identités de plus en<br />

plus difficile. Pour le surmonter, le réseau<br />

propose de nouvelles options et outils techniques<br />

et sociaux.<br />

Les conflits de rôle<br />

potentiels augmentent ...<br />

Chaque identité sociale est liée à certaines<br />

normes comportementales. Eu égard aux<br />

nombreuses identités différentes, il est tout<br />

à fait possible que certaines normes comportementales<br />

soient incompatibles. Entre<br />

amis, une bière et une cigarette font partie<br />

de la fête, dans le rôle de mère par contre,<br />

le tabagisme est proscrit.<br />

Si les normes comportementales de différentes<br />

identités sont contradictoires, cela<br />

engendre un conflit de rôles. Dans ce<br />

contexte, ce n’est pas le nombre des identités<br />

sociales qui est déterminant, mais la<br />

compatibilité entre les normes comportementales<br />

qu’elles impliquent. Si un joueur<br />

de baseball veut vivre ouvertement son<br />

homosexualité dans le domaine sportif,<br />

où l’homophobie reste très marquée, il<br />

suffit de deux identités pour déclencher un<br />

conflit.<br />

Concilier les différentes identités sociales<br />

et minimiser le potentiel pour des conflits<br />

de rôles devient un défi de plus en plus<br />

grand. La situation de départ est complexe:<br />

le nombre des relations sociales<br />

augmente (voir illustration 1); les interactions<br />

avec d’autres cultures, nations et<br />

religions sont de plus en plus fréquentes.<br />

Illustration 1: Map of Identities, étude «We-Dentity» de l’Institut Gottlieb Duttweiler, 2015<br />

A cela s’ajoute une volatilité croissante de<br />

nos identités. A chaque changement, les<br />

identités interdépendantes doivent être<br />

réajustées pour réduire le potentiel de<br />

conflit éventuel. La conciliation des identités<br />

se transforme en rocher de Sisyphe<br />

au quotidien.<br />

... et sont plus difficiles<br />

à gérer<br />

La gestion des identités aussi devient plus<br />

fastidieuse: en raison de la transparence<br />

croissante, les différentes identités sociales<br />

d’une personne deviennent plus visibles<br />

pour le public. Garder une identité secrète<br />

ou ne la dévoiler qu’à un cercle de personnes<br />

déterminé devient de plus en plus<br />

difficile.<br />

La transparence accrue s’accompagne<br />

aussi d’une augmentation de la perception<br />

du contrôle social. L’exigence de conformité<br />

augmente et l’écart par rapport aux<br />

normes sociales devient donc plus coûteux<br />

au sens économique. Cela a pour conséquence<br />

que toute volonté de se libérer des<br />

identités sociales existantes est associée à<br />

un énorme effort et à de nombreuses incertitudes.<br />

Un échappatoire possible souvent observé<br />

est la neutralisation des identités. Sur les<br />

réseaux sociaux, on évite les déclarations<br />

spectaculaires qui pourraient être en<br />

contradiction avec une autre identité sociale.<br />

On communique de façon à ne<br />

froisser personne et à plus ou moins éviter<br />

les conflits de rôles. L’identité d’une école<br />

ou d’une entreprise peut être formulée de<br />

manière tellement floue que les normes<br />

auxquelles elle est associée ne dérangeront<br />

ni les élèves, les enseignants ou les<br />

collaborateurs. Cette stratégie ne fonctionne<br />

cependant que jusqu’à un certain<br />

degré: pour appartenir à un groupe, il faut<br />

26 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


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POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Illustration 2: Deux stratégies pour la gestion de l’identité, étude «We-Dentity» de l’Institut<br />

Gottlieb Duttweiler, 2015<br />

un minimum de dénominateurs communs.<br />

Sans cela, la frontière entre les<br />

insiders et outsiders d’un groupe s’estompe,<br />

ce qui rend l’appartenance impossible.<br />

Personne n’échappera donc à la<br />

gestion de l’identité pour concilier différentes<br />

identités avec des normes en partie<br />

contradictoires.<br />

La technologie de la<br />

gestion de l’identité<br />

Il existe deux approches pour la gestion<br />

(numérique) de l’identité (voir illustration<br />

2):<br />

1. éviter et neutraliser les traces de données<br />

pour se protéger contre une discrimination<br />

éventuelle;<br />

2. optimiser les traces de données pour se<br />

profiler et accéder à des privilèges.<br />

La transparence totale sans contrôle des<br />

propres données engendre le client ou le<br />

citoyen transparent qui est totalement livré<br />

à l’arbitraire d’une autorité centrale.<br />

Inversement, celui qui ne dévoile pas son<br />

identité et qui apparaît incognito sur les<br />

réseaux ne récoltera pas de lauriers, ne<br />

pourra pas augmenter sa valeur sur le<br />

réseau et profiter des privilèges associés<br />

à la notoriété publique et au statut plus<br />

élevé.<br />

Au croisement entre l’opacité et la transparence,<br />

une gestion de l’identité efficace<br />

doit en même temps être en mesure de<br />

protéger les données personnelles et d’optimiser<br />

le profil public. Il s’agit en quelque<br />

sorte de combiner les différentes identités<br />

suivant la situation de façon à ce que l’utilisateur<br />

n’en subisse pas les inconvénients,<br />

mais en retire un maximum d’avantages.<br />

Techniquement, cela est déjà possible aujourd’hui<br />

comme le montre l’Identity<br />

Mixer d’IBM: cela permet à chaque utilisateur<br />

de déterminer lui-même quelles<br />

données il souhaite partager avec qui. Le<br />

succès de telles solutions sur le marché<br />

dépendra d’une part de leur facilité d’utilisation<br />

et d’autre part de la pression résultant<br />

de la surveillance.<br />

Jusqu’ici, la plupart des systèmes de gestion<br />

de l’identité se fondent sur le principe<br />

de la minimisation des données, c’est-àdire<br />

que chaque prestataire n’obtient que<br />

les données dont il a impérativement besoin<br />

pour fournir sa prestation: une vidéothèque<br />

a connaissance de l’âge de la<br />

personne, mais pas de sa pointure de<br />

chaussures, de ses allergies alimentaires,<br />

de sa tension artérielle, etc. Le concept<br />

«Anonymous» représente un cas extrême.<br />

Il s’appuie sur le renoncement à une identité<br />

individuelle. Anonymous est un nom<br />

dont n’importe quelle personne peut<br />

s’affubler.<br />

La prochaine génération de systèmes de<br />

gestion de l’identité permettra aux utilisateurs<br />

de déterminer plus facilement différentes<br />

identités, de passer d’une identité à<br />

l’autre et parallèlement d’améliorer sa<br />

propre réputation (par exemple pour optimiser<br />

son profil sur un site de rencontres).<br />

Au même titre que Google ou<br />

Amazon présente à chaque utilisateur<br />

d’autres résultats, produits et prix, chaque<br />

utilisateur pourra à l’avenir présenter une<br />

identité (ou facette de son identité) différente<br />

à chaque prestataire. Le profil Facebook<br />

se présentera alors différemment<br />

pour son chef, sa mère, sa meilleure amie<br />

– en fonction de la proximité relationnelle<br />

de l’autre.<br />

La question de savoir dans quelle mesure<br />

les systèmes de gestion de l’identité seront<br />

acceptés dépendra de notre confiance envers<br />

les institutions qui établissent et<br />

contrôlent les nouvelles cartes d’identité.<br />

Qui contrôle la véracité de mes données?<br />

Qui sauvegarde les données?<br />

Les avantages des systèmes de gestion de<br />

l’identité (meilleure réputation, valeur<br />

accrue sur les réseaux, meilleure connaissance<br />

de soi) l’emporteront à long terme<br />

sur les inconvénients (discrimination,<br />

risque d’un vol de l’identité). On peut donc<br />

s’attendre à ce que dans quelques années,<br />

les systèmes de gestion de l’identité fassent<br />

partie de chaque service et appareil personnel.<br />

Cela modifiera aussi la relation entre l’entreprise<br />

et le client. Si les utilisateurs ne<br />

laissent plus aux prestataires le soin de<br />

gérer leur identité sans conditions et qu’ils<br />

emploient davantage des outils comme<br />

l’Identity-Mixer, les systèmes de gestion<br />

des relations avec la clientèle (Customer-Relationship-Management,<br />

CRM)<br />

seront obsolètes. Si Amazon, Google ou<br />

Apple ne me reconnaissent plus comme<br />

client, parce que je change d’identité à<br />

chaque achat, ils doivent développer de<br />

nouveaux concepts pour davantage<br />

s’orienter selon la situation actuelle d’une<br />

certaine personne (ou historique de la<br />

personne). Le CRM devient un SRM –<br />

le Social-Identity-Relationship-Management.<br />

■<br />

* Le texte est un extrait de l’étude «We-Dentity»<br />

(2015) de l’Institut Gottlieb Duttweiler<br />

28 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

De drôles d’oiseaux<br />

et d’autres bestioles<br />

Les animaux possèdent un caractère individuel, comme l’être humain. Et pas seulement les<br />

mammifères. Au zoo, le caractère de l’individu se manifeste évidemment par un comportement<br />

spécifique. Les gardiens connaissent leurs protégés et savent tout de suite comment ils se portent.<br />

Certains animaux présentent d’ailleurs parfois un comportement très particulier.<br />

Robert Zingg, Senior Curator, Zoo de Zurich<br />

L’enclos réservé aux oiseaux est l’habitat<br />

d’un groupe de canards et oies, dont des<br />

oies naines. Une de ces oies naines a<br />

connu une histoire particulière. En 2008,<br />

elle est arrivée à Zurich d’un éleveur privé.<br />

Ici, cette oie très confiante a vite accordé<br />

son attention au gardien responsable,<br />

malgré la présence de congénères dans<br />

l’enclos. Libellée comme femelle à son<br />

arrivée, on découvrit rapidement qu’il<br />

s’agissait en fait d’un jars. On lui donna<br />

donc le nom de Sven. Lorsque le gardien<br />

entrait dans l’enclos, Sven lui faisait la fête<br />

et ne le lâchait pas d’une semelle, veillant<br />

bien à ce que d’autres oiseaux ne s’approchent<br />

pas trop. En été, le gardien avait<br />

l’habitude de faire une petite sieste au bord<br />

de l’enclos, toujours accompagné par Sven<br />

qui s’accordait aussi une pause à ses côtés.<br />

Plusieurs fois, des collègues de travail tentèrent<br />

de jouer un mauvais tour au gardien<br />

pendant sa sieste, mais échouèrent à<br />

chaque fois, car Sven se manifestait immédiatement.<br />

Ce «partenariat» a duré<br />

quelques années, jusqu’à l’arrivée, en<br />

2013, d’une oie naine de Cologne. Elle<br />

s’attira de plus en plus les bonnes grâces<br />

de Sven. Pendant la saison de nidification<br />

2015, il lui accorda toute son attention.<br />

Pour la première fois, ils couvèrent ensemble.<br />

En 2016, ce couple éleva à nouveau<br />

quatre petits. Cette année aussi, ils<br />

sont sur le point de couver. Tout cela pour<br />

le plus grand plaisir du gardien, qui aurait<br />

préféré que Sven accorde dès le départ son<br />

attention à une femelle. Mais Sven n’a pas<br />

complètement oublié son ami gardien, car<br />

il le reconnaît à sa voix et lui répond poliment<br />

en jacassant.<br />

Les manchots royaux<br />

La colonie des manchots royaux compte<br />

18 animaux au Zoo de Zurich. Lorsque ces<br />

oiseaux se dandinent au pas cadencé à<br />

travers le zoo, on ne penserait pas qu’ils<br />

Oies naines (les parents avec un cercle jaune autour des yeux, devant à gauche Sven,<br />

ensuite son oie de Cologne)<br />

présentent d’importantes différences de<br />

caractère. Elles se manifestent notamment<br />

lorsqu’ils reçoivent à manger.<br />

Une dame manchot du nom de Julia, mais<br />

surnommée La Sorcière, exige toute l’attention<br />

pour elle. Si d’autres manchots<br />

sont nourris, elle aime porter une attaque<br />

latérale sur la main nourrissante. Quant<br />

à Carina, elle est très timide et méfiante.<br />

A l’âge de 2 ans, alors que les autres manchots<br />

étaient depuis longtemps autonomes,<br />

elle mendiait de la nourriture<br />

auprès de ses parents. Lorsque nous nourrissons<br />

les manchots, il y a toujours<br />

quelques spectateurs présents. Elle ne<br />

s’approche en aucun cas de ces étrangers<br />

et ne veut pas non plus être nourrie par des<br />

inconnus. Nils est le dernier arrivé de la<br />

colonie. Il vient des Pays-Bas où il a vécu<br />

dans une installation fermée. Dès le début,<br />

Nils s’est montré très ouvert, confiant<br />

et curieux. Lors des promenades hivernales<br />

dans le zoo, il tenait absolument à<br />

découvrir les environs. Parfois, il partait<br />

en explorateur, grimpait sur des tas de<br />

neige ou inspectait en détail les visiteurs<br />

postés au bord du chemin. Une autre<br />

dame manchot est considérée comme<br />

paresseuse. Au lieu d’attraper les poissons<br />

que nous lui offrons, elle se laisse véritablement<br />

bourrer le bec de poissons. La<br />

même chose vaut aussi pour deux manchots<br />

de Humboldt. Alors que d’autres<br />

manchots de Humboldt vont dans l’eau<br />

pendant qu’ils reçoivent leur nourriture et<br />

se battent contre la concurrence pour attraper<br />

des poissons, les deux flemmards<br />

restent à terre et espèrent que le gardien<br />

laissera tomber un poisson ou aura pitié<br />

d’eux et leur tendra un poisson. Si leur<br />

action reste sans résultat, ils plongent<br />

dans le bassin. Car ils savent très bien<br />

nager.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

29


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Troisième variante: lors de travaux de nettoyage<br />

en dehors des heures d’ouverture,<br />

le canard était autrefois sorti de l’enclos et<br />

placé dans la zone réservée aux visiteurs.<br />

Il était tellement fixé sur le gardien, qu’il<br />

n’aurait pas eu l’idée de s’enfuir. Ce canard<br />

s’était aussi attiré le respect des ouvriers<br />

du chantier voisin. Personne n’osait<br />

s’approcher de l’enclos ou y mettre le pied<br />

sans être accompagné par un gardien.<br />

Des colosses sensibles<br />

Les tortues semblent vivre hors du temps<br />

avec leur expression impénétrable. Mais<br />

sous cette dure carapace se cache un être<br />

sensible. <strong>No</strong>s deux tortues géantes des<br />

Galápagos, Nigrita et Jumbo, sont un<br />

couple qui a déjà plusieurs fois assuré sa<br />

descendance. Même en présence d’autres<br />

partenaires potentiels, elles sont toujours<br />

restées fidèles. Elle a plus de 80 ans, lui<br />

environ 55 ans. Ces animaux sont très<br />

attentifs à ce qui se passe dans leur installation.<br />

Ils sont très curieux et aiment tester<br />

de nouveaux objets en les mordant.<br />

Jumbo, le mâle de 200 kilogrammes,<br />

s’occupe régulièrement de la botanique<br />

dans l’installation intérieure et mange les<br />

plantes qu’il arrive tout juste à atteindre<br />

en tendant le cou. Mais il ne fait cela que<br />

si personne ne l’observe. S’il est pris en<br />

flagrant délit et que nous lui témoignons<br />

avec trop d’insistance notre mécontentement,<br />

il se retire – et nous fait probablement<br />

la tête – dans un coin et y reste<br />

longtemps immobile. Mais le jour suivant,<br />

tout est oublié. Aux gardiens qui s’occupent<br />

régulièrement d’eux, les tortues<br />

montrent leurs émotions, parfois elles sont<br />

de bonne humeur et parfois plus mitigées.<br />

A propos, les jeunes tortues ont une passion<br />

très marquée pour les souliers, leur<br />

intérêt portant notamment sur les lacets.<br />

Le Gudrun<br />

Il y a quelques années, la constitution<br />

d’un couple de grues à cou blanc s’est avérée<br />

difficile. Le zoo a importé un mâle<br />

pour la femelle qui vivait déjà au zoo. Mais<br />

peu de temps après, la femelle décéda. Le<br />

mâle se lia d’amitié avec les gardiens, restait<br />

à leur côté et les accompagnait dans<br />

leur travail dans l’enclos que la grue partageait<br />

avec d’autres espèces d’ongulés. Un<br />

gardien baptisa la grue du nom de Gudrun,<br />

parce qu’il avait l’impression qu’il<br />

présentait des traits féminins (de l’extérieur,<br />

il n’est pas possible de distinguer le<br />

sexe de ces animaux). Le Gudrun, une<br />

formule qui soulignait l’incertitude<br />

concernant le sexe de l’animal, resta un<br />

fidèle compagnon des gardiens. Son comportement<br />

ne facilitait pas le choix d’un<br />

partenaire potentiel et nécessitait une<br />

détermination du sexe génétique. Mais un<br />

matin au printemps, l’énigme fut résolue:<br />

Gudrun avait pondu un œuf! Le choix du<br />

nom était donc le bon. Gudrun vit aujourd’hui<br />

avec un mâle dans une autre<br />

institution.<br />

■<br />

Un canard plein d’élan<br />

Les brassemers cendrés sont de grands<br />

canards incapables de voler, mais dotés de<br />

beaucoup de tempérament. Un canard se<br />

démarque particulièrement. Il a grandi<br />

comme «enfant unique», ce qui explique<br />

probablement bien des choses. Il est très<br />

attentif aux gardiens vêtus de bleu. S’ils<br />

entrent dans l’enclos, il arrive immédiatement<br />

et se manifeste en essayant de<br />

mordre les visiteurs. Lorsque les gardiens<br />

sont deux, c’est plus simple: un attire l’attention<br />

de la bête pendant que l’autre<br />

accède à l’enclos sans se faire remarquer.<br />

30 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Au-delà des axiomes traditionnels<br />

La plupart des sociétés sont marquées par un ordre des sexes qui ne connaît que deux catégories:<br />

homme ou femme. La multitude d’expériences quotidiennes font que ce système de pensée binaire<br />

n’est guère remis en question. Malgré cela, le nombre de personnes qui sollicitent une aide médicale<br />

parce qu’elles ne s’identifient pas au sexe qui leur a été attribué à la naissance augmente.<br />

Dr méd. David Garcia, responsable du centre pour la variance du genre, Hôpital universitaire de Bâle<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

Un axiome désigne une proposition indémontrable<br />

utilisée comme fondement<br />

d’un raisonnement ou d’une théorie mathématique.<br />

Les axiomes influencent nos<br />

points de vue et notre comportement dans<br />

les différents systèmes de pensée dans lesquels<br />

nous évoluons quotidiennement.<br />

Dans les sociétés occidentales, certains<br />

axiomes sont discutés ouvertement (p. ex.<br />

l’axiome d’Euclide). Cela permet une discussion<br />

critique des limites des différentes<br />

théories et permet de les développer et/ou<br />

éventuellement de les remplacer. En<br />

même temps, il reste difficile de mener<br />

une discussion ouverte et explicite sur<br />

d’autres axiomes, même au 21e siècle. Ils<br />

possèdent un caractère normatif qui se<br />

fonde sur le fait qu’ils ne requièrent aucune<br />

explication.<br />

Les axiomes du genre appartiennent sans<br />

aucun doute à cette catégorie qui<br />

peut être déduite de la théorie de la<br />

dualité sexuelle (Alltagstheorie der<br />

Zweigeschlechtlichkeit) [1] (voir tableau).<br />

En médecine, par exemple, le fait que le<br />

sexe soit la seule valeur catégorielle et<br />

binaire (homme/femme) de tous les<br />

marqueurs biologiques (poids, tension<br />

artérielle, etc.) n’est guère remis en question.<br />

Malgré l’existence de preuves scientifiques<br />

suffisantes démontrant que la<br />

dualité sexuelle n’est un phénomène ni<br />

ubiquitaire [2], ni atemporel [3]. Le raisonnement<br />

circulaire selon lequel un<br />

homme est un homme parce qu’un pénis<br />

est visible, qui s’est développé pendant la<br />

grossesse, parce qu’un homme est un<br />

homme, n’est pas remis en question.<br />

Comme s’il n’y avait pas suffisamment<br />

de preuves que les caractéristiques extérieures<br />

(p. ex. cheveux blonds) ne corrèlent<br />

pas avec les valeurs intérieures<br />

(p. ex. l’intelligence) d’une personne, on<br />

part du principe que le vagin et le pénis<br />

révèlent toujours la vérité sur l’identité<br />

sexuelle.<br />

L’incongruence du genre<br />

Même si la plupart des gens se retrouvent<br />

dans ces représentations normatives des<br />

genres, il y a un nombre croissant de personnes<br />

qui remettent en question un ou<br />

plusieurs axiomes du genre. Cette situation<br />

se manifeste généralement par une<br />

tension biopsychosociale qui est désignée<br />

comme incongruence du genre (voir illustration).<br />

Beaucoup de ces personnes<br />

pensent ne pas appartenir au sexe qui leur<br />

a été attribué à la naissance sur la base de<br />

leurs caractéristiques physiques. D’autres<br />

remettent moins en question l’équation<br />

Tableau: Axiomes du genre<br />

Transsexualisme<br />

(CIM-10)<br />

entre genre physique et psychique, mais<br />

plutôt l’idée selon laquelle les individus ne<br />

peuvent être classés que dans deux catégories.<br />

<strong>No</strong>mbreux sont ceux qui pensent<br />

que leur identité sexuelle n’est pas<br />

constante dans le temps, mais plutôt<br />

fluide [4]. Pour finir, certains individus<br />

souhaitent une transition sociale alors que<br />

d’autres ne veulent qu’une opération de<br />

réattribution sexuelle. Un troisième<br />

groupe souhaite les deux [5].<br />

Les désignations pour ces phénomènes<br />

identitaires sont tellement individuelles et<br />

1. Il n’existe que deux sexes.<br />

2. Chaque personne n’a qu’un sexe.<br />

3. Le sexe est invariable.<br />

4. Le sexe physique correspond à l’identité sexuelle.<br />

5. Le changement de sexe n’est accepté qu’en tant que rituel temporaire.<br />

6. Les parties génitales sont les indices essentiels du sexe.<br />

7. Chaque personne doit pouvoir être attribuée à un sexe.<br />

8. La dichotomie masculin/féminin est naturelle.<br />

Dysphorie de genre<br />

Incongruence de genre<br />

(CIM-11)<br />

Illustration: Représentation des différents diagnostics trans dans<br />

les différents systèmes diagnostiques<br />

Illustration 1 Représentation des différents diagnostics trans dans les différents<br />

systèmes VSAO diagnostiques <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 31


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

multiples que la médecine s’est mise d’accord<br />

sur le terme «trans» pour désigner<br />

toutes les personnes présentant une incongruence<br />

du genre. Objectivement, les différentes<br />

attitudes des individus par rapport<br />

aux axiomes du genre n’indiquent pas un<br />

état pathologique. En effet, à ce jour, aucune<br />

étude n’a pu établir un lien direct<br />

entre une incongruence du genre existante<br />

et un état psychopathologique<br />

évident [6]. Dans ce sens, les personnes<br />

trans ne sont pas une erreur du système,<br />

mais plutôt l’expression de la variance du<br />

genre biopsychosociale humaine. C’est<br />

pourquoi dans la proposition actuelle du<br />

CIM-11 qui paraîtra probablement en<br />

2018, l’incongruence du genre n’est plus<br />

considérée comme trouble psychopathologique<br />

au sens du «transsexualisme»<br />

(voir illustration), mais comme un état<br />

influençant la santé sexuelle [7].<br />

Autant les personnes trans remettent en<br />

question les axiomes du genre traditionnels,<br />

autant elles déclenchent des réactions<br />

stigmatisantes qui touchent tous les<br />

domaines de la vie [8]. Les expériences<br />

d’exclusion que ces personnes vivent vont<br />

de leur invisibilité en passant par des injures<br />

jusqu’à une violence mortelle [8]. Il<br />

n’est donc pas surprenant que beaucoup<br />

de personnes trans peuvent – notamment<br />

au début de leur processus de réattribution<br />

sexuelle – présenter un trouble clinique<br />

selon le CIM-5, une dysphorie du genre<br />

(voir illustration) [9]. Les troubles psychiques<br />

associés à la dysphorie du genre<br />

(p. ex. troubles dépressifs, anxieux, de la<br />

dépendance et/ou somatiques [10, 11])<br />

doivent être qualifiés de troubles réactifs<br />

et liés à la stigmatisation et non pas de<br />

pathologies primaires [12].<br />

Si l’on considère les problèmes auxquels<br />

les personnes trans sont confrontées, l’urgence<br />

avec laquelle elles veulent entamer<br />

un processus de réattribution sexuelle<br />

médical et social est compréhensible.<br />

D’après des études à long terme, la transition<br />

est un moyen sûr pour réduire les<br />

états de tension décrits [13, 14]. Les<br />

concepts de traitement modernes [15, 16]<br />

s’écartent des approches paternalistes<br />

d’autrefois en évitant de pathologiser systématiquement<br />

les personnes trans ou de<br />

leur demander d’effectuer un «test du<br />

quotidien». Parallèlement, ils tiennent<br />

compte des répercussions négatives d’un<br />

environnement toujours hostile aux trans<br />

sur la santé des personnes trans et tentent<br />

d’aborder ces problèmes à temps.<br />

Un suivi est nécessaire<br />

Une transition médicale peut être réalisée<br />

par des collègues expérimentés en cabinet<br />

ou dans des centres de référence nationaux<br />

(p. ex. au centre pour la variance du<br />

genre à Bâle). En raison de la complexité<br />

des interventions médicales, de leurs<br />

conséquences psychosociales et psychosexuelles<br />

et des processus de décision<br />

qu’elles impliquent, une collaboration<br />

interdisciplinaire entre les médecins traitants<br />

est recommandée [15, 16]. Beaucoup<br />

de personnes trans profitent d’un accompagnement<br />

psychiatrique et psychothérapeutique<br />

de transition. Il y a cependant<br />

des situations où une telle prise en charge<br />

n’est pas nécessaire ou pas souhaitée.<br />

Contrairement à une opinion très répandue,<br />

les opérations de réattribution<br />

sexuelle ne constituent pas le point final<br />

d’une transition. Souvent, elles ne constituent<br />

même pas l’objectif principal. Le<br />

processus de la réattribution sexuelle reste<br />

un défi à vie. Après la destigmatisation<br />

progressive du traitement interdisciplinaire<br />

de personnes trans, le suivi reste une<br />

tâche essentielle que les systèmes de santé<br />

incluant les personnes trans devront assumer<br />

à l’avenir.<br />

■<br />

Bibliographie<br />

1. Hagemann-White, C., Die Konstrukteure des<br />

Geschlechts auf frischer Tat ertappen? Methodische<br />

Konsequenzen einer theoretischen<br />

Einsicht. Feministische Studien, 1993. 11(2):<br />

p. 68–78.<br />

2. Thomas, W. and S.-E. Jacobs, «… And we<br />

are still here»: From berdache to two-spirit<br />

people. American Indian culture and research<br />

journal, 1999. 23(2): p. 91–107.<br />

3. Wiesner-Hanks, M. E., Gender in History:<br />

New perspectives on the past. 2001, Malden,<br />

MA: Wiley-Blackwell.<br />

4. Richards, C., W. P. Bouman, L. Seal, et al.,<br />

<strong>No</strong>n-binary or genderqueer genders. International<br />

Review of Psychiatry, 2016. 28(1):<br />

p. 95–102.<br />

5. Loos, F. K., A. Köhler, J. Eyssel, et al., Subjektive<br />

Indikatoren des Behandlungserfolges<br />

und Diskriminierungserfahrungen in der<br />

trans* Gesundheitsversorgung. Qualitative<br />

Ergebnisse einer Online-Befragung. Zeitschrift<br />

für Sexualforschung, 2016. 29(3): p.<br />

205–223.<br />

6. Robles, R., A. Fresán, M. E. Medina Mora, et<br />

al., Categories that should be removed from<br />

mental disorders classifications: Perspectives<br />

and rationales of clinicians from eight countries.<br />

Journal of clinical psychology, 2015.<br />

71(3): p. 267–281.<br />

7. Drescher, J., P. Cohen-Kettenis, and S. Winter,<br />

Minding the body: Situating gender identity<br />

diagnoses in the ICD-11. International Review<br />

of Psychiatry, 2012. 24(6): p. 568–577.<br />

8. Fundamental Rights Agency, Being Trans in<br />

the EU. Comparative analysis of EU LGBT<br />

survey data. 2014, Publications Of ce of the<br />

European Union: Luxembourg.<br />

9. American Psychiatric Association, Diagnostic<br />

and statistical manual of mental disorders<br />

(DSM 5). 2013: American Psychiatric<br />

Association.<br />

10. Flentje, A., N. C. Heck, and J. L. Sorensen,<br />

Characteristics of transgender individuals<br />

entering substance abuse treatment. Addictive<br />

behaviors, 2014. 39(5): p. 969–975.<br />

11. Bockting, W.O., M.H. Miner, R.E. Swinburne<br />

Romine, et al., Stigma, mental health, and<br />

resilience in an online sample of the US<br />

transgender population. Am J Public Health,<br />

2013. 103(5): p. 943–51.<br />

12. Hendricks, M. L. and R. J. Testa, A conceptual<br />

framework for clinical work with transgender<br />

and gender nonconforming clients: An<br />

adaptation of the Minority Stress Model.<br />

Professional Psychology: Research and Practice,<br />

2012. 43(5): p. 460–467.<br />

13. Sutcliffe, P. A., S. Dixon, R. L. Akehurst, et<br />

al., Evaluation of surgical procedures for sex<br />

reassignment: a systematic review. Journal<br />

of plastic, reconstructive & aesthetic surgery,<br />

2009. 62(3): p. 294–306.<br />

14. White Hughto, J. M. and S. L. Reisner, A Systematic<br />

Review of the Effects of Hormone<br />

Therapy on Psychological Functioning and<br />

Quality of Life in Transgender Individuals.<br />

Transgender Health, 2016. 1(1): p. 21–31.<br />

15. Garcia Nuñez, D., P. Gross, M. Baeriswyl, et<br />

al., Von der Transsexualität zur Gender-<br />

Dysphorie – Beratungs- und Behandlungsempfehlungen<br />

bei TransPersonen. Swiss<br />

Medical Forum, 2014. 14(19): p. 382–387.<br />

16. Garcia Nuñez, D. and T.O. Nieder, Geschlechtsinkongruenz<br />

und-dysphorie. Gynäkologische<br />

Endokrinologie, <strong>2017</strong>. 15(1): p.<br />

5–13.<br />

32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Une contrainte plutôt qu’une prise<br />

en charge<br />

Les relations des personnes transsexuelles avec le système de santé sont très difficiles. Pendant la<br />

transition, les institutions médico-psychiatriques sont souvent un facteur de stress plutôt qu’une<br />

aide. Qu’il s’agisse de l’accompagnement psychothérapeutique, de prestations de soins ou séjours<br />

hospitaliers, le système de santé n’est toujours pas préparé aux personnes transsexuelles.<br />

Myshelle Baeriswyl, D r ès lettres, psychologue et sexopédagogue<br />

L’alliance contre nature du droit, de la<br />

médecine, de la psychothérapie, de la psychiatrie<br />

et des personnes transsexuelles<br />

trouve son origine au plus tard dans les<br />

recommandations de soins (Standards of<br />

Care, SOC) publiées en 1979 par l’International<br />

Gender Dysphoria Association. Un<br />

des principaux soucis à l’époque était (et<br />

l’est encore aujourd’hui) de distinguer les<br />

«vrais transsexuels» de ceux qui ne devaient<br />

pas bénéficier de mesures médicales<br />

de ce genre.<br />

Les standards pour le traitement et l’évaluation<br />

de transsexuels («Standards der<br />

Behandlung und Begutachtung von<br />

Transsexuellen», Becker et al., 1997) publiés<br />

par un groupe d’experts allemands<br />

n’y ont rien changé. Ils n’étaient pas orientés<br />

selon les besoins des personnes transsexuelles,<br />

mais servaient en premier lieu<br />

à satisfaire la soif de pouvoir et de contrôle<br />

de la psychiatrie et de la médecine (Hamm<br />

und Sauer, 2014). Dans la septième édition<br />

des SOC, on parle certes d’une approche<br />

flexible pour satisfaire «aux différents<br />

besoins sanitaires des personnes transsexuelles,<br />

transgenres et au sexe non<br />

conforme» (Coleman et al., 2012, p. 2). Les<br />

directives de traitement linéaires habituelles<br />

restent cependant valables, aussi<br />

en Suisse. C’est-à-dire d’abord le diagnostic,<br />

la psychiatrie et l’expérience quotidienne,<br />

ensuite le traitement hormonal et<br />

le changement de prénom (petite solution)<br />

et dans un second temps seulement,<br />

les traitements chirurgicaux et changements<br />

d’état civil (grande solution) (Richter-Appelt<br />

& Nieder, 2014, p. 16).<br />

Les préjugés l’emportent<br />

sur le savoir<br />

Certes, la Suisse n’a pas de loi sur les<br />

transsexuels, ce qui rend l’application de<br />

ces directives moins contraignante, mais<br />

malgré cela, sans diagnostic psychiatrique,<br />

pas de prestations des caisses-maladie,<br />

pas de transition médicale. Le chemin<br />

des personnes transsexuelles dans le<br />

système de santé passe toujours encore par<br />

leur (psycho-)pathologisation. Dans le<br />

système de santé, elles butent sur des compétences<br />

insuffisantes ou inexistantes, des<br />

directives discriminatoires ou des craintes<br />

et incertitudes du personnel médical et<br />

soignant. Quelques exemples:<br />

D’après une étude américaine de 2016,<br />

63% des endocrinologues seraient prêts à<br />

effectuer une thérapie hormonale avec<br />

leurs patient(e)s, mais la moitié d’entre<br />

eux ne connaissent pas les directives de<br />

l’Endocrines Society de 2009. Et seulement<br />

20% se sentent «très à l’aise en discutant<br />

de l’identité sexuelle et/ou de<br />

l’orientation sexuelle» (Irwig, 2016). Seulement<br />

30% des 176 facultés de médecine<br />

américaines et canadiennes abordent le<br />

thème de la transition dans leur cursus,<br />

alors que l’American Medical Association<br />

soutient depuis 2008 le «transition-related<br />

health care» (Obedin-Maliver et al., 2011).<br />

En Suisse, les thèmes ayant trait à la<br />

transsexualité sont inexistants dans les<br />

cursus des institutions de formation médicales,<br />

psychologiques et psychothérapeutiques.<br />

Un grand sondage mené par la Fédération<br />

suisse des gays Pink Cross en collaboration<br />

avec le Centre interdisciplinaire de<br />

compétence de l’âge de la HES Saint-Gall<br />

sur la question «Les structures de soins et<br />

de vieillesse en Suisse sont-elles préparées<br />

à la prise en charge de personnes LGBTI?»<br />

a produit des résultats décevants: autant<br />

dans les établissements médico-sociaux,<br />

les organisations de soins à domicile que<br />

dans la formation infirmière, les thèmes<br />

liés à la transsexualité sont pour ainsi dire<br />

inexistants. A ce jour, les thèmes LGBTI<br />

sont plus ou moins, voire totalement absents<br />

des lignes directrices des établissements<br />

de soins suisses. Le guide «Diversité<br />

dans les établissements médico-sociaux»<br />

de la Croix-Rouge Suisse (CRS) (titre original:<br />

«Diversität in Alters- und Pflegeheimen»)<br />

reste méconnu. Dans les organisations<br />

de soins à domicile, les thèmes<br />

LGBTI sont pris en compte dans les lignes<br />

directrices de la moitié des organisations<br />

ayant répondu sous le titre «Gestion de<br />

la diversité et des différentes formes de<br />

vie». Mais une ligne directrice spécifique<br />

LGBTI fait défaut et il n’y a que quelques<br />

institutions qui disposent d’un code de<br />

conduite correspondant. Dans la formation<br />

infirmière, 21 sur 28 institutions de<br />

formation ont ancré les thèmes LGBTI<br />

sous une forme ou une autre dans l’enseignement,<br />

cela varie toutefois fortement<br />

suivant le niveau de formation. Cette thématique<br />

n’est guère enseignée dans les<br />

formations de courte durée et de base.<br />

Loin de la normalité<br />

Si l’on demande aux personnes transsexuelles<br />

de relater leurs expériences dans<br />

le système de santé, le tableau n’est pas<br />

plus réjouissant. Beaucoup parlent d’attitudes<br />

ou de réactions négatives voire hostiles<br />

du personnel (hospitalier). Souvent,<br />

on leur refuse un titre correct correspondant<br />

à leur identité sexuelle. Souvent, ils<br />

sont appelés par leur ancien nom et de<br />

faux pronoms personnels. Il n’est pas rare<br />

que ces patients soient attribués au faux<br />

service, c’est-à-dire des femmes transsexuelles<br />

chez les hommes et inversement.<br />

Lors de la visite du médecin-chef, il est<br />

souvent indiqué, en présence d’autres patients,<br />

que la personne est transsexuelle,<br />

ce qui équivaut à un outing forcé. Parfois,<br />

il peut aussi se produire, comme l’auteur<br />

l’a personnellement vécu, un véritable<br />

spectacle: le jour de mon entrée à l’hôpital,<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

33


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

la quasi-totalité du personnel soignant et<br />

de nettoyage du service a brièvement rendu<br />

visite à la nouvelle patiente. L’auteur a<br />

même vécu le principe de l’intervention<br />

chirurgicale normative: en 2012, malgré<br />

l’assignation par le médecin traitant, on<br />

lui a refusé une augmentation mammaire<br />

dans un grand hôpital zurichois<br />

avec pour motif: «<strong>No</strong>us ne réalisons pas<br />

d’opération des seins sans opération génitale<br />

simultanée ou préalable.»<br />

Conclusion: les thèmes pertinents de la<br />

transsexualité restent quasi inexistants<br />

dans les cursus de formation médico-psychologiques<br />

et infirmiers en Suisse. Dans<br />

les institutions médicales stationnaires et<br />

ambulatoires, les lignes directrices correspondantes<br />

relatives à la diversité font défaut<br />

et le personnel médical et infirmier<br />

doit encore apprendre à faire preuve de<br />

plus de sensibilité dans sa façon d’aborder<br />

les minorités sexuelles. En Suisse, nous<br />

restons très éloignés de l’objectif d’apporter<br />

un soutien aux personnes transsexuelles<br />

dans leur odyssée à travers le<br />

système de santé plutôt que de les stigmatiser<br />

et discriminer. Et pourtant, après un<br />

séjour prolongé à l’Hôpital Waid à Zurich<br />

pour une perforation de l’appendice, l’auteur<br />

a remercié la médecin responsable du<br />

service pour le traitement exemplaire à<br />

tous points de vue. Cette dernière s’est<br />

montrée très heureuse de ce compliment<br />

et a simplement répondu: «Cela devrait<br />

être la norme!»<br />

■<br />

Bibliographie:<br />

Becker, S., Bosinski, H. G. A., Clement, U., Eicher,<br />

W., Goerlich, T. M., Hartmann, U., Kockott,<br />

G., Langer, D., Preuss, W., F., Schmidt, G.,<br />

Springer, A., & Wille, R. (1997). Standards<br />

der Behand-lung und Begutachtung von<br />

Transsexuellen der Deutschen Gesellschaft<br />

für Sexualforschung, der Akademie für<br />

Sexualmedizin und der Gesellschaft für<br />

Sexualwissenschaft. Zeitschrift für Sexualforschung,<br />

10, 147–156.<br />

Coleman, E., Bockting, W., Botzer, M., Cohen-<br />

Kettenis, P., DeCuypere, G., et al. (2012).<br />

Standards of Care: Versorgungsempfehlungen<br />

für die Gesundheit von transsexuellen,<br />

transgender und geschlechtsnichtkonformen<br />

Personen. Elgin, Ill.: World Professional<br />

Association for Transgender Health.<br />

Hamm, J. A., & Sauer, A. T. (2014). Perspektivenwechsel:<br />

Vorschläge für eine menschenrechts-<br />

und bedürfnisorientierte Trans*-Gesundheitsversorgung.<br />

Zeitschrift für Sexualforschung,<br />

27, 4–30.<br />

Irwig, M. S. (2016) TRANSGENDER CARE BY<br />

ENDOCRINOLOGISTS IN THE UNITED<br />

STATES. Endocrine Practice: July 2016, Vol.<br />

22, <strong>No</strong>. 7, 832–836.<br />

Obedin-Maliver, J., MD, MPH; Goldsmith, E.S.,<br />

BA; Stewart,L., MD (2011). Lesbian, Gay,<br />

Bisexual, and Transgender–Related Content<br />

in Undergraduate Medical Education. JAMA.<br />

2011; 306(9): 971–977. doi:10.1001/<br />

jama.2011.1255<br />

Richter-Appelt, H., & Nieder,Timo. O. (Hrsg.)<br />

(2014). Transgender-Gesundheitsversorgung:<br />

eine kommentierte Herausgabe der<br />

Standards of Care der World Professional<br />

Association for Transgender Health. Gießen:<br />

Psychosozial-Verlag.<br />

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34 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

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POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

L’identité passe par l’estomac<br />

Les générations précédentes consacraient un tiers de leur revenu à l’alimentation et craignaient<br />

pour leur approvisionnement. Aujourd’hui, on dispose de quasiment tout en quantité et qualité<br />

suffisantes pour un prix relativement avantageux. Manger fait donc de plus en plus partie du style<br />

de vie individuel et devient une forme d’expression sociale.<br />

Thierry Fuchs, food-stylist et cuisinier international (www.fuchsundcorra.ch)<br />

Aujourd’hui, manger est devenu une question<br />

de style de vie: outre l’aspect pratique<br />

de l’alimentation qui nous maintient en<br />

vie, nous exprimons aussi ce à quoi nous<br />

attachons de l’importance, nous nous<br />

identifions à ce qui reste dans nos assiettes.<br />

La publicité nous apprend l’identité<br />

de nos aliments et mets. Le food-stylist<br />

entre alors en jeu: par son choix des aliments<br />

et sa mise en scène, il crée une<br />

image pour un aliment et même pour des<br />

mets complets.<br />

«Dis-moi ce que tu<br />

manges, je te dirai qui<br />

tu es»<br />

Quand il s’agit de commenter l’alimentation<br />

d’une personne avec diplomatie, on<br />

peut se servir d’un dicton: «L’être humain<br />

est ce qu’il mange.» Une fois exprimé, la<br />

convention veut que l’on passe sans s’attarder<br />

au sujet suivant. En effet, comment<br />

quelque chose d’aussi profane que la<br />

nourriture pourrait-elle nous faire avancer<br />

sur la question de qui nous sommes.<br />

Lorsque le philosophe allemand Ludwig<br />

Feuerbach marqua à l’époque ce dicton,<br />

il le fit dans une dissertation sur la diététique<br />

d’alors. <strong>No</strong>us nous en servons jusqu’à<br />

ce jour lorsqu’il s’agit de questions portant<br />

sur l’alimentation et le bien-être ou la<br />

santé. Car l’interaction de l’alimentation<br />

et de la santé est très simple: la qualité de<br />

ce que nous avalons détermine notre qualité<br />

de vie – voilà.<br />

Du point de vue de l’industrie alimentaire,<br />

les conséquences de cette logique vont<br />

encore bien plus loin. En effet, le choix de<br />

notre alimentation en dit long sur notre<br />

identité, c’est-à-dire sur notre attitude et<br />

position dans notre environnement. Etre<br />

végane n’est pas seulement une décision<br />

privée, mais aussi une invitation adressée<br />

à la société de revoir ses habitudes alimentaires.<br />

Se nourrir avec des produits régionaux<br />

et selon les saisons est un plaidoyer<br />

en faveur de l’environnement et de la<br />

nature. Et le besoin de communication<br />

permet de gagner bien plus d’argent que<br />

la simple sensation de faim.<br />

Aujourd’hui, on nous vend des «superaliments»<br />

sous forme de graines miraculeuses,<br />

pousses exotiques et autres pour<br />

soi-disant renforcer notre vitalité et agilité.<br />

L’alimentation n’est plus seulement un<br />

approvisionnement en énergie pour l’organisme,<br />

mais un style de vie par lequel<br />

nous signalons à notre environnement<br />

quelle attitude alimentaire nous considérons<br />

comme juste, importante et géniale.<br />

L’importance des ingrédients et de la pré-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

35


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

paration marquée par la publicité se répercute<br />

sur notre manière de cuisiner et<br />

d’apprécier la nourriture. Mais au lieu de<br />

nous orienter exclusivement selon la disponibilité<br />

régionale et de saison, nous<br />

voulons notamment manger ce qui souligne<br />

et marque notre individualité.<br />

«On mange avec les<br />

yeux»<br />

Malgré tout l’individualisme, une chose<br />

nous rassemble quand il est question de<br />

manger: personne ne refuse de manger<br />

une assiette pleine de couleurs intenses et<br />

de formes appétissantes. Les superaliments<br />

de la publicité ne sont peut-être pas<br />

ce qu’il y a de meilleur sur le plan de la<br />

valeur nutritionnelle, ni de plus durable,<br />

mais ils sont sans aucun doute superbien<br />

préparés. Qui peut résister à un tel appel?<br />

<strong>No</strong>s mères le savent aussi lorsqu’elles nous<br />

sermonnent: «On mange avec les yeux!»<br />

A la recherche quotidienne du prochain<br />

menu sain et/ou délicieux, les images<br />

opulentes sur les emballages, dans les<br />

revues culinaires ou sur les affiches nous<br />

inspirent. Au regard de ces arrangements<br />

qui nous font saliver, nous constatons que<br />

toute une profession s’est inspirée de la<br />

sagesse de nos mères: le food-stylist compose<br />

avec virtuosité les arrangements qui<br />

suscitent notre intérêt pour le manioc ou<br />

nous font réviser notre refus à vie de manger<br />

des choux de Bruxelles. La publicité<br />

est donc un ingrédient indispensable dans<br />

notre répertoire culinaire. Après l’ère des<br />

plats précuisinés, notre société développe<br />

lentement un goût pour le naturel: les<br />

ingrédients doivent être régionaux, de<br />

saison et si possible non raffinés. L’individualité<br />

signifie aussi dans une certaine<br />

mesure prendre conscience de sa responsabilité<br />

pour l’ensemble, c’est-à-dire pour<br />

la santé du système comme facteur du<br />

bien-être personnel. On constate une prise<br />

de conscience grandissante face aux dangers<br />

liés à la surexploitation de notre planète<br />

et donc à la mise en péril de notre<br />

propre existence, si nous n’observons pas<br />

les particularités régio nales.<br />

La nouvelle identité des aliments dans les<br />

mets est la prise de conscience pour les<br />

particularités de chaque ingrédient sur<br />

une assiette saine et appétissante. Autrefois,<br />

une lasagne n’était pas plus qu’une<br />

lasagne. Aujourd’hui, nous apprécions les<br />

légumes de saison, les pâtes bio et le fromage<br />

de la région qui la composent. <strong>No</strong>us<br />

voulons consommer les saveurs avec<br />

bonne conscience en sachant que nous<br />

rendons service à notre organisme et que<br />

nous sommes en harmonie avec la nature.<br />

«Vive les produits<br />

régionaux»<br />

L’identité de ce que l’on mange est indissociable<br />

de l’identité de ceux qui mangent.<br />

<strong>No</strong>us ne pouvons pas faire autrement que<br />

devenir dans une certaine mesure ce que<br />

nous mâchons et digérons. La tâche<br />

éthique de la publicité est de représenter<br />

le régionalisme et les produits de saison<br />

de façon attirante. Là se situe le principal<br />

défi pour le food-stylist: faire de la modération<br />

la liberté absolue, vêtir la durabilité<br />

de couleurs chatoyantes et rendre sa<br />

saveur attrayante au public. Les superaliments<br />

modernes ne doivent pas nous<br />

transformer en surhommes, mais mobiliser<br />

notre potentiel naturel.<br />

Si nous nous nourrissons de ce qui pousse<br />

dans nos environs, nous ménageons l’environnement,<br />

calmons nos estomacs qui<br />

crient famine avec une alimentation variée<br />

et n’avons même pas besoin de déambuler<br />

pendant des heures devant les étals<br />

de marché pour préparer le menu. Même<br />

sans superforce, il est possible de créer un<br />

menu à trois plats plein de durabilité et de<br />

produits régionaux! <br />

■<br />

Lasagne Caprese<br />

avec mozzarella<br />

di bufala<br />

Préparation environ 50 minutes<br />

Ingrédients:<br />

500 g tomates en grappe<br />

250 g mozzarella di bufala<br />

200 g feuilles de lasagne, faites maison<br />

60 g Sbrinz râpé<br />

20 g purée de tomate<br />

1 gousse d’ail<br />

1 échalote<br />

½ bq. basilic<br />

30 g farine d’épeautre<br />

½ dl eau<br />

4 dl lait cru<br />

30 g beurre de montagne<br />

0,5 l bouillon de légumes<br />

huile de colza<br />

sel et poivre<br />

Préparation:<br />

1. Préchauffer le four à 200 °C (air chaud). Pour<br />

préparer la sauce béchamel, faire fondre le<br />

beurre dans une petite casserole, ajouter la<br />

farine, brièvement faire dorer sans qu’elle<br />

brunisse et ajouter le lait. Faire mijoter à petit<br />

feu pendant 5 minutes en remuant, assaisonner<br />

avec du poivre et du sel. Mélanger le<br />

basilic directement dans la sauce béchamel<br />

refroidie. Bien laver les tomates, en couper<br />

deux en tranches minces. Couper le reste en<br />

quatre et épépiner. Eplucher l’ail et l’échalote,<br />

les couper en morceaux grossiers.<br />

2. Chauffer un peu d’huile d’olive et y faire suer les tomates, l’ail et l’échalote. Ajouter<br />

la purée de tomate, brièvement faire dorer, ajouter le bouillon et faire réduire<br />

3 minutes. Réduire en purée, assaisonner avec sel et poivre.<br />

3. Répartir un peu de sauce tomate et de béchamel sur le fond d’un plat à gratin.<br />

Déposer une première couche de feuilles de lasagne. Ajouter une nouvelle couche<br />

de sauce tomate, une couche de tomates coupées en tranches fines, des feuilles de<br />

basilic, la mozzarella di bufala, la sauce béchamel et ensuite couvrir avec des<br />

feuilles de lasagne. Pour terminer, répartir le reste de la sauce tomate et de béchamel<br />

et saupoudrer avec le Sbrinz râpé. Faire cuire au milieu du four à 200 °C<br />

pendant 30 minutes.<br />

36 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Une affinité pour la technique<br />

Les contrôles d’accès biométriques tels que la reconnaissance par empreinte digitale, de l’iris,<br />

du visage ou vocale n’ont rien de nouveau. Ils se basent essentiellement sur des caractéristiques<br />

audibles et visibles extérieurement. Toutes ces techniques présentent un certain potentiel de<br />

falsification par imitation. Dans le contrôle d’accès biométrique par lecteur des veines de la main,<br />

en revanche, le réseau veineux et le flux sanguin sont les caractéristiques univoques d’identité.<br />

N’étant pas perceptibles par des systèmes optiques, ils sont donc plus difficilement falsifiables.<br />

Christoph Meyer, Marketing Frank Türen AG<br />

Lorsqu’en 1983, le film «James Bond 007<br />

– Jamais plus jamais» passait dans les<br />

cinémas, dans lequel une copie exacte de<br />

l’œil droit du président des Etats-Unis était<br />

fabriquée au moyen d’une simple<br />

transplantation de la cornée pour accéder<br />

à la base de l’OTAN, aucun des spectateurs<br />

ne pouvait imaginer que ce scénario de<br />

science-fiction allait bientôt devenir une<br />

réalité. Les technologies novatrices permettent<br />

aujourd’hui d’identifier les personnes<br />

au moyen de caractéristiques<br />

physiques individuelles – par exemple<br />

pour entrer par une porte dans un bâtiment.<br />

Bien sûr, la porte compte depuis des<br />

siècles parmi les constantes dans la<br />

construction. Et elle a un partenaire fidèle,<br />

la clé, qui nous fait croire que nous<br />

sommes en sécurité – prétendument. Mais<br />

les clés présentent un grand inconvénient:<br />

on peut facilement les perdre, les copier ou<br />

se les faire voler.<br />

Les portes de sécurité à l’épreuve du feu avec scanner du<br />

réseau veineux ont été développées par Frank Türen AG,<br />

Buochs (NW), en collaboration avec BWO Systems AG,<br />

Schenkon (LU). Frank Türen AG compte parmi les développeurs<br />

et producteurs les plus actifs de portes pare-feu.<br />

Avec 120 ans d’expérience dans le travail du bois, Frank<br />

Türen AG s’est spécialisée depuis 1970 sur la fabrication<br />

de portes de sécurité pour les bâtiments privés et publics.<br />

Les mains comme clé<br />

Frank Türen AG a développé en collaboration<br />

avec l’entreprise BWO Systems AG<br />

les premières portes d’accès qui peuvent<br />

être déverrouillées en tendant la main. Le<br />

contrôle d’accès s’effectue en quelques<br />

millisecondes et avec une précision sans<br />

précédent au moyen du capteur intégré<br />

dans la porte ou dans le mur à côté de la<br />

porte. Il reconnaît le motif et le flux veineux<br />

dans la main. Celui qui pense que<br />

n’importe qui peut tendre la main se<br />

trompe. Le secret? Le motif veineux de la<br />

main se distingue chez chaque individu<br />

– des études cliniques l’ont prouvé. Même<br />

des jumeaux monozygotes présentent des<br />

motifs différents. Comme le motif veineux<br />

de la main est caché à l’intérieur du corps,<br />

il ne peut ni être falsifié, ni volé. Certes,<br />

d’autres caractéristiques humaines sont<br />

aussi univoques, mais même l’empreinte<br />

digitale n’est pas à 100% sûre. Une empreinte<br />

digitale sur un verre et un mode<br />

d’emploi pour bricoler une fausse empreinte<br />

digitale trouvé sur Internet suffisent<br />

pour tromper la technique. Le scanner<br />

veineux rend la vie vraiment plus<br />

difficile aux criminels: parmi les systèmes<br />

de reconnaissance biométrique, il s’agit<br />

du système d’accès le plus sûr.<br />

Le scanner veineux intégré dans les portes<br />

n’accorde l’accès qu’aux personnes autorisées<br />

dont le motif veineux a préalablement<br />

été consigné sous forme cryptée.<br />

Cela évite en même temps le problème de<br />

la protection des données, puisque le logiciel<br />

de cryptage est directement intégré<br />

dans le capteur. Il est par ailleurs possible<br />

de piloter certaines portes ou locaux au<br />

moyen d’une gestion horaire avec une<br />

matrice de sécurité supplémentaire.<br />

Motifs veineux univoques<br />

La reconnaissance des veines de la main<br />

s’appuie sur l’effet que les rayons infrarouges<br />

d’une longueur d’onde de 760 nm<br />

sont plus fortement absorbés dans le sang<br />

moins oxygéné des veines que dans les<br />

autres tissus. Le capteur est ensuite capable<br />

de reconnaître la structure veineuse.<br />

Etant donné qu’elle ne change pas au<br />

cours de la vie, le procédé est hautement<br />

fiable. Dix fois plus précis que la reconnaissance<br />

de l’empreinte digitale, même<br />

si la main est sale ou blessée. Autre point<br />

réconfortant: seule la main irriguée passe<br />

le test avec succès.<br />

Pas d’imposition des<br />

mains<br />

La reconnaissance veineuse fonctionne<br />

sans contact au moyen d’un scanner in-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

37


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

frarouge et d’une caméra grand-angle<br />

intégrée. Le scanner reconnaît la main<br />

présentée à une distance de 5 centimètres<br />

en l’espace de quelques millisecondes. La<br />

reconnaissance veineuse se distingue<br />

donc d’autres systèmes d’accès biométriques<br />

également en ce qui concerne<br />

l’hygiène, le confort et l’acceptation des<br />

utilisateurs. Le capteur est tellement petit<br />

qu’il peut être discrètement installé dans<br />

la porte. Il convient donc tant pour des<br />

logements que des locaux commerciaux.<br />

Le lecteur du réseau veineux ne convient<br />

pas seulement pour des portes. Il peut<br />

aussi être installé dans une armoire, un<br />

coffre-fort, une porte de garage ou un<br />

ascenseur. Même dans des ordinateurs<br />

portables, imprimantes, machines à café,<br />

armoires, voitures, bancomat. Le scanner<br />

veineux a déjà été installé partout où la<br />

sécurité joue un rôle décisif. En consignant<br />

des horaires liés à des personnes ou<br />

des groupes, le dispositif de sécurité peut<br />

être affiné à volonté.<br />

Le scanner du réseau<br />

veineux – le principe<br />

1. Motif veineux<br />

DIdentification sans équivoque au moyen<br />

du motif et du flux veineux de la paume<br />

de la main.<br />

Au cœur du système: le capteur<br />

3. Reconnaissance<br />

Vérification et reconnaissance du motif<br />

veineux crypté de la main en l’espace de<br />

quelques millisecondes à l’aide d’un scanner<br />

opérant dans le proche infrarouge.■<br />

2. Capture<br />

Capture initiale unique, au moyen d’un<br />

scanner spécial de la station de base, des<br />

modèles de motif veineux des personnes<br />

autorisées.<br />

Capteur<br />

Reconnaissance veineuse au<br />

moyen d’un scanner infrarouge<br />

proche<br />

Dimensions: 35 × 35 × 27 mm<br />

Caméra grand-angle intégrée<br />

pour la capture du motif veineux<br />

de la main<br />

Logiciel de cryptage intégré dans<br />

le capteur<br />

Communication avec la commande<br />

du capteur via USB<br />

Commande du capteur<br />

Connexion pour lecteur du réseau<br />

veineux<br />

Interfaces pour commandes de<br />

serrures avec contact sec<br />

Interfaces pour entrée/sortie numérique,<br />

Wiegand, RS-485, RS 232<br />

Commande de la réponse optique<br />

et acoustique sur le capteur<br />

Transmission du signal aux<br />

systèmes d’alarme<br />

Possibilités de connexion pour<br />

caméra, contact de sabotage,<br />

haut-parleur, microphone et autres<br />

38 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Comparaison des technologies biométriques<br />

Facteurs de décision<br />

Veines de<br />

la main<br />

Iris Visage Empreinte<br />

digitale<br />

Sécurité ✓ ✓<br />

Précision<br />

✓<br />

Convivialité ✓ ✓<br />

Applicabilité ✓ ✓<br />

Hygiène ✓ ✓ ✓<br />

Acceptation sociale<br />

✓<br />

Coût avantageux<br />

✓<br />

Résistance à la fraude<br />

Taux de fausses<br />

acceptations<br />

1 : 1 250 000 1 : 1 000 000 1 : 77 1 : 100 000<br />

Taux de faux rejets 1 : 10 000 1 : 10 000 1 : 38 1 : 1 000<br />

Sauerstoff-Nasenbrillen aus Silikon -<br />

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confortable, pas d’odeur de plastique<br />

• frei von allergenen- und krebserregenden Stoffen -<br />

exempt de tout produit allergène ou cancérigène<br />

• bleibt weich, auch bei Kälte -<br />

reste souple, même à des températures basses<br />

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N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

39


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

A propos de la reconnaissance<br />

des visages<br />

L’histoire d’Oliver Sacks de l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau peut paraître amusante<br />

au premier abord. Pourtant, les troubles neuropsychologiques représentent une grande contrainte<br />

pour la personne concernée et son entourage. Celui qui ne reconnaît plus les visages et donc son<br />

vis-à-vis risque de finir isolé. La même chose vaut pour tous les autres troubles de la perception.<br />

Veit Mylius, chef de clinique du service de neurologie;<br />

Jürg Kesselring, médecin-chef du service de neurologie et neuroréhabilitation des Cliniques Valens<br />

De quelles connaissances devons-nous<br />

disposer d’une chose pour la reconnaître?<br />

La prise de connaissance comprend<br />

d’abord la perception des informations<br />

sensorielles de différentes modalités auxquelles<br />

une signification est ajoutée par la<br />

suite de leur traitement. L’absence de la<br />

première est appelée agnosie visuelle aperceptive,<br />

alors que l’absence de la deuxième<br />

est appelée agnosie visuelle associative, si<br />

les fonctions perceptives élémentaires sont<br />

intactes. Pour ce qui est du système visuel,<br />

nous reconnaissons un objet dans son<br />

environnement avant que le cerveau ne<br />

puisse lui attribuer une signification. Cela<br />

peut par exemple être examiné au moyen<br />

d’un texte difficilement reconnaissable<br />

(test des lettres fragmentées).<br />

Une forme particulière de l’agnosie est le<br />

trouble de la reconnaissance des visages<br />

(prosopagnosie). Oliver Sacks, qui n’arrivait<br />

lui-même plus à reconnaître les visages,<br />

décrivait comment il se reconnaissait<br />

dans le miroir par des caractéristiques<br />

particulières (la barbe grise ou les grandes<br />

oreilles). Une autre forme de l’agnosie qui<br />

est associée à des lésions de l’hémisphère<br />

droit et une négligence, mais qui n’est pas<br />

due à celle-ci, est la perception réduite de<br />

ses propres troubles (anosognosie). Cela<br />

<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à une bourse de l‘emploi en ligne et au marché des cabinets Praxsuisse. En tant<br />

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40 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

peut entraver le rétablissement des fonctions<br />

de l’hémisphère gauche. Une prosopagnosie<br />

peut être distinguée des autres<br />

troubles de la perception, généralement<br />

aussi localisés dans l’hémisphère droit, et<br />

d’un trouble de la mémoire. Le traitement<br />

spatial (visuoconstruction, test: figure de<br />

Rey) peut être localisé dans le lobe temporal<br />

droit, l’hémiattention (une négligence<br />

du propre corps ou de l’environnement,<br />

p. ex. perception du dessert du voisin<br />

de table ou d’un côté de la route) dans<br />

le lobe temporo-pariétal droit et l’hémianopsie<br />

au niveau occipital. Les troubles de<br />

la mémoire déclarative et procédurale<br />

peuvent également entraver la reconnaissance<br />

des visages. Un autre phénomène se<br />

manifeste aussi souvent pour des troubles<br />

de l’hémisphère droit. La désinhibition de<br />

l’hémisphère gauche peut entraîner une<br />

production verbale accrue voire un comportement<br />

maniaque, ce qui illustre les<br />

connexions interhémisphériques des<br />

deux hémisphères.<br />

<strong>No</strong>rmalement, notre cerveau peut automatiquement<br />

ajouter des caractéristiques<br />

et informations associées. Si les patients<br />

souffrent d’un trouble de la reconnaissance<br />

des visages, ils tentent de s’orienter<br />

sur la base d’autres informations (p. ex.<br />

voix caractéristique). Il se peut même<br />

qu’un patient ne soit plus en mesure d’estimer<br />

l’âge d’une personne. Oliver Sacks<br />

constata par ailleurs la perte des liens<br />

émotionnels de son patient, le Dr P., avec<br />

ses proches et la compensation impressionnante<br />

de sa situation par les odeurs<br />

(p. ex. la rose) ou une représentation musicale<br />

de la situation par une chanson (en<br />

plus de la prosopagnosie, son patient souffrait<br />

d’une agnosie des objets et d’une<br />

négligence). Les troubles de la reconnaissance<br />

des visages jouent aussi un rôle<br />

éminent pour les maladies caractérisées<br />

par un dérangement de l’interaction sociale<br />

telles que l’autisme.<br />

Reconnaître la<br />

prosopagnosie<br />

La prosopagnosie peut également s’accompagner<br />

d’une agnosie topographique<br />

(difficultés d’orientation dans des locaux<br />

connus) aussi localisée au niveau temporo-occipital.<br />

On observe parfois dans ce<br />

contexte également une alexie (agnosie<br />

visuelle pour les lettres) ou l’agnosie des<br />

objets, une alexie isolée pouvant toutefois<br />

aussi être le résidu d’un trouble du langage<br />

résultant d’une lésion dans l’hémisphère<br />

gauche. Lors de l’examen, il s’agit<br />

en premier lieu de contrôler que les fonctions<br />

visuelles sont intactes (pour p. ex.<br />

exclure une hémianopsie) et d’observer et<br />

examiner la perception spatiale (p. ex. lors<br />

de l’habillement) (le phénomène d’extinction<br />

sensitive est p. ex. souvent associé à<br />

une négligence). Le test spécifique de la<br />

prosopagnosie peut s’effectuer à l’aide<br />

d’images de personnalités connues ne<br />

présentant si possible pas de caractéristiques<br />

propres trop marquées. Les lésions<br />

chez les patients souffrant d’une prosopagnosie<br />

sont souvent découvertes dans le<br />

gyrus temporo-occipital à droite. Le gyrus<br />

fusiforme est une région du cerveau essentielle,<br />

mais pas la seule à être impliquée<br />

dans le traitement d’informations<br />

visuelles sur les visages. Ce n’est que par<br />

la contribution de différents modules d’un<br />

réseau que l’analyse d’un visage peut s’effectuer.<br />

Chez les droitiers, les deux hémisphères<br />

peuvent être impliqués. Pour ce qui<br />

concerne la négligence, la dominante<br />

droite peut être expliquée par le fait que le<br />

côté droit assure la perception des deux<br />

côtés, alors que le côté gauche n’est responsable<br />

que de la perception du côté<br />

droit.<br />

Traitement<br />

Au quotidien, on remarque peut-être<br />

qu’une personne rencontre des difficultés<br />

à s’orienter dans un environnement inconnu<br />

ou qu’elle ne reconnaît pas une<br />

personne qu’elle connaît. Récemment, j’ai<br />

rencontré un patient qui cherchait toujours<br />

de nouveau les salles de consultation<br />

(agnosie topographique ou trouble de la<br />

mémoire?). J’ai alors remarqué qu’il ne<br />

me reconnaissait pas, même après m’avoir<br />

demandé plusieurs fois mon nom (prosopagnosie?).<br />

Bien entendu, il peut s’avérer<br />

difficile de reconnaître quelqu’un que l’on<br />

ne connaît pas très bien ou que l’on n’attend<br />

pas dans ce contexte, dans un environnement<br />

différent, portant d’autres vêtements<br />

ou avec une coupe de cheveux<br />

différente. Pour prendre en charge les<br />

patients, nous devons non seulement<br />

connaître leur pathologie, mais aussi<br />

avoir des informations sur leur personnalité<br />

et leur environnement. Ces éléments<br />

sont très importants pour le traitement.<br />

Peut-être que cette possibilité du contact<br />

personnel avec nos patients est l’un des<br />

plus beaux côtés du travail de médecin.<br />

Elle nous permet de faire connaissance<br />

d’individus dans différentes cultures et<br />

contextes sociaux.<br />

Comme introduction à la neuropsychologie,<br />

je recommanderais l’ouvrage «Neurologie<br />

du comportement» d’Armin Schnider<br />

et pour approfondir le sujet, le livre<br />

d’Oliver Sacks «L’homme qui prenait sa<br />

femme pour un chapeau», dans lequel il<br />

décrit au travers de ses patients les troubles<br />

neuropsychologiques tels que la prosopagnosie<br />

à partir d’observations du quotidien.<br />

Dans la pratique, les subtiles différenciations<br />

neuropsychologiques n’aboutissent<br />

souvent que par des contacts de<br />

longue durée avec le patient et les proches<br />

qui sont éventuellement en mesure de<br />

rapporter des anomalies au quotidien ou<br />

des particularités du caractère. Conjointement<br />

avec nos neuropsychologues et<br />

thérapeutes, nous pouvons tenter d’enseigner<br />

aux patients comment compenser et<br />

tenir compte de ces déficits neuropsychologiques,<br />

par exemple dans le cadre de la<br />

réadaptation après un AVC (p. ex. réadaptation<br />

spécifique en cas de négligence ou<br />

d’hémianopsie), pour influencer positivement,<br />

par la prise de conscience de ces<br />

changements, le rapport avec le patient et<br />

le déroulement de la réadaptation. ■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

41


PERSPECTIVES<br />

SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES:<br />

ACTUALITÉS EN ORL – RONFLEMENTS ET APNÉE OBSTRUCTIVE DU SOMMEIL<br />

Plus qu’un simple bruit<br />

de fond nocturne<br />

Au cours des dernières années, le public a témoigné d’un intérêt croissant pour le phénomène du<br />

ronflement. Cette problématique constitue une contrainte majeure, tant pour les personnes<br />

touchées que pour leurs proches. Le ronflement est le principal symptôme d’une apnée obstructive<br />

du sommeil (AOS). Il est donc essentiel de bien conseiller le patient après le diagnostic et de lui<br />

proposer un traitement approprié.<br />

Christoph Knaus, médecin adjoint, ORL Hôpital cantonal de Bâle-Campagne<br />

La classification internationale des<br />

troubles du sommeil [1] distingue, outre<br />

les causes principales, le ronflement<br />

simple de l’apnée obstructive du sommeil.<br />

Selon la définition, le ronflement simple<br />

(ronchopathie) se caractérise par des<br />

bruits inspiratoires. Ils ne sont associés ni<br />

à une insomnie, ni à une hypersomnie.<br />

Les personnes concernées ne risquent<br />

donc pas de subir des conséquences sur<br />

leur santé. La fréquence dépend de l’âge.<br />

Chez les femmes (après la ménopause),<br />

jusqu’à 50% sont touchées, chez les<br />

hommes plus âgés jusqu’à 60% [2, 3].<br />

La transition de la ronchopathie à l’apnée<br />

obstructive du sommeil (AOS) est progressive.<br />

Des ronflements intenses et irréguliers<br />

(avec pauses respiratoires) peuvent<br />

être synonymes d’une AOS. Ils sont caractérisés<br />

par des obstructions répétées des<br />

voies respiratoires supérieures pendant le<br />

sommeil qui se manifestent par des apnées<br />

ou des hypopnées et peuvent provoquer un<br />

bref réveil (arousal). Les personnes touchées<br />

souffrent de somnolence diurne et<br />

Adiposité et syndrome métabolique<br />

Diabète sucré<br />

Maladies cardiovasculaires<br />

Hypertension artérielle<br />

Insuffisance du cœur gauche<br />

Hypertonie pulmonaire<br />

Arythmies<br />

Insuffisance coronarienne, infarctus<br />

du myocarde<br />

Apoplexie<br />

Risque d’accident accru<br />

Somnolence au volant<br />

Chute de performance intellectuelle<br />

Tab. 1: Maladies associées au SAOS<br />

donc d’une entrave considérable de leur<br />

qualité de vie. A cela vient s’ajouter, par<br />

rapport aux personnes en bonne santé, un<br />

risque de morbidité et de mortalité jusqu’à<br />

quatre fois plus élevé [4–7] (Tab. 1).<br />

La prévalence du syndrome d’apnée obstructive<br />

du sommeil touche, d’après la<br />

littérature, 2 à 7% des femmes et 7 à 14%<br />

des hommes [8]. La classification de la<br />

gravité selon l’index d’apnée-hypopnée<br />

(IAH) sert à la quantification (Tab. 2).<br />

Pour l’apnée obstructive du sommeil de<br />

l’enfant, un IAH >1 par heure est déjà<br />

pathologique [3].<br />

Ronchopathie primaire<br />

AOS légère<br />

AOS modérée<br />

AOS sévère<br />

IAH 30/h<br />

Tab. 2: Gravité des AOS selon l’IAH<br />

Diagnostic<br />

Les troubles du sommeil sont en premier<br />

lieu saisis par l’anamnèse et des questionnaires,<br />

comme par exemple l’ESS (Epworth<br />

Sleepiness Scale). L’anamnèse avec le patient<br />

et la personne qui partage son lit permet<br />

d’obtenir des informations sur le ronflement<br />

et ses répercussions [9] (Tab. 3).<br />

En cas de suspicion clinique d’une AOS,<br />

on peut procéder à un dépistage par pulsoxymétrie<br />

nocturne (idéalement par une<br />

mesure nasale du flux). La détection d’une<br />

valeur pathologique (IAH >5/h) doit être<br />

suivie d’autres démarches diagnostiques,<br />

par exemple dans le cadre d’une polygraphie<br />

respiratoire ou d’une manométrie des<br />

voies respiratoires supérieures avec pulsoxymétrie<br />

[9, 10].<br />

La polysomnographie est un autre élément<br />

du diagnostic des troubles respiratoires<br />

du sommeil. Elle permet de distinguer<br />

les troubles du sommeil obstructifs<br />

des problèmes non obstructifs comme p.<br />

ex. les parasomnies, insomnies, hypersomnies<br />

et narcolepsies. Cet examen nocturne<br />

complet se déroule dans un centre<br />

certifié de médecine du sommeil [11].<br />

Pour la suite du diagnostic, il est décisif<br />

de déterminer le lieu de l’obstruction dans<br />

les voies respiratoires supérieures. Il peut<br />

se situer à tous les niveaux des voies respiratoires<br />

supérieures [12, 13] et provoquer<br />

des hypopnées et/ou apnées. Une<br />

résistance accrue des voies respiratoires<br />

supérieures peut notamment résulter en<br />

cas d’adiposité, de congestion nasale, d’hyperplasie<br />

des amygdales et de végétations<br />

adénoïdes, anomalies cranio-faciales,<br />

rétrognathisme, hypothyréose et acromégalie.<br />

Ces indices peuvent être vérifiés plus<br />

en détail par une vidéoendoscopie sous<br />

sommeil induit par médicament. Cela<br />

permet de rendre l’obstruction visible, p.<br />

ex. en cas d’intolérance CPAP, on peut<br />

obtenir d’importantes informations pour<br />

des traitements alternatifs [14].<br />

• Ronflements forts et irréguliers<br />

• Pauses respiratoires<br />

• Réveil nocturne, parfois avec détresse<br />

respiratoire<br />

• Fatigue matinale, céphalées<br />

• Somnolence diurne, tendance à<br />

l’endormissement<br />

• Facteurs déclenchants et facteurs de<br />

risque (alcool, nicotine, entrave dans<br />

la respiration nasale)<br />

Tab. 3: Anamnèse en cas d’AOS<br />

42 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

1. Enregistrement de la position du corps<br />

2. Ronflement (dB)<br />

3. Pléthysmographie respiratoire par inductance<br />

4. Flux nasal<br />

5. Mouvement thoracique<br />

6. Mouvement abdominal<br />

7. Saturation O 2<br />

8. Pouls<br />

Illustration 1: Polygraphie respiratoire<br />

Déviation du<br />

Hyperplasie<br />

septum nasal<br />

des amygdales<br />

Illustration 2: Rétrécissements anatomiques<br />

Traitement<br />

Une stratégie thérapeutique individuelle<br />

doit être établie pour chaque patient.<br />

Quant à savoir si un traitement est nécessaire<br />

et lequel, cela dépend de la gravité<br />

des troubles du sommeil et d’éventuelles<br />

maladies concomitantes et des souffrances<br />

du patient. Le traitement par<br />

CPAP, l’utilisation de gouttières d’avancement<br />

mandibulaire et les mesures chirurgicales<br />

se sont établis comme les principales<br />

options thérapeutiques. Pour améliorer<br />

les résultats, il faut obtenir une réduction<br />

du poids, éviter l’alcool, les<br />

somnifères et les repas tardifs et l’associer<br />

à des exercices de posture [15].<br />

Le traitement par une ventilation nasale<br />

CPAP nocturne est le traitement standard,<br />

Hyperplasie<br />

de la base de la langue<br />

notamment en cas de syndrome d’apnée<br />

obstructive du sommeil grave. Si le patient<br />

ne tolère pas le traitement, ne s’y conforme<br />

pas et/ou présente des obstacles anatomiques,<br />

il est possible de trouver des stratégies<br />

thérapeutiques et diagnostiques<br />

alternatives. Comme les pathologies des<br />

voies respiratoires supérieures augmentent<br />

les pressions de ventilation nécessaires<br />

et provoquent des arrêts du traitement,<br />

il faut qu’un confrère de l’ORL<br />

procède à une appréciation dans ce sens.<br />

Si possible déjà avant la mise en place du<br />

traitement nécessaire.<br />

Les gouttières d’avancement mandibulaire<br />

permettent d’avancer la mâchoire<br />

inférieure pendant le sommeil, ce qui<br />

élargit l’espace oro-pharyngien. Mon expérience<br />

personnelle suggère que l’efficacité<br />

du traitement peut être évaluée par<br />

l’imitation de l’effet de la gouttière en effectuant<br />

la manœuvre d’Esmarch pendant<br />

une vidéoendoscopie sous sommeil<br />

induit par médicament [16]. Si le lieu<br />

principal de l’obstruction se situe au niveau<br />

du palais mou, on peut utiliser un<br />

appareil Velumount ® [17]. L’efficacité des<br />

deux méthodes se fonde sur l’élargissement<br />

du lumen oro-pharyngien et entraîne<br />

une réduction des apnées et hypopnées<br />

ainsi que de la ronchopathie.<br />

Si la polygraphie respiratoire montre une<br />

AOS associée à la position couchée sur le<br />

dos, on peut envisager, comme traitement<br />

alternatif, un entraînement pour ne pas<br />

se trouver en position couchée sur le dos<br />

pendant le sommeil. Pour ce faire, on dispose<br />

de vestes spéciales pour empêcher la<br />

position couchée sur le dos [18] ou comme<br />

nouvelle méthode de traitement NightBalance<br />

® . Un didgeridoo médical est un<br />

moyen pour renforcer la musculature des<br />

voies respiratoires [19].<br />

Outre ces options thérapeutiques conservatrices,<br />

on dispose aussi de diverses mesures<br />

chirurgicales. Elles peuvent permettre,<br />

d’une part, d’augmenter l’acceptation<br />

d’un traitement par CPAP et, d’autre<br />

part, un traitement causal pour les rétrécissements<br />

d’origine anatomique.<br />

En présence d’une déviation du septum<br />

nasal associée à une hyperplasie des cornets<br />

ou d’une polypose naso-sinusienne,<br />

Conservatrices<br />

Chirurgicales<br />

Réduction du poids<br />

Plastie du septum nasal/plastie des cornets<br />

Hygiène du sommeil<br />

Chirurgie des sinus paranasaux<br />

CPAP<br />

Amygdalectomie<br />

Gouttière d’avancement mandibulaire Chirurgie du palais mou<br />

Velumount ®<br />

Résection de la base de la langue<br />

Exercices de positionnement<br />

Ostéotomie de déplacement de la mâchoire<br />

Didgeridoo médical<br />

Stimulation du nerf hypoglosse<br />

Tab. 4: Options thérapeutiques de l’AOS<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

43


PERSPECTIVES<br />

Illustration 3: Le stimulateur du nerf hypoglosse<br />

l’objectif est d’obtenir une amélioration de<br />

la ventilation nasale. Cela permet de réduire<br />

les pressions de ventilation nécessaires<br />

pour le traitement par CPAP [20].<br />

De plus, le traitement se répercute positivement<br />

sur une ronchopathie sans apnées<br />

ou hypopnées. En cas de rétrécissement de<br />

l’oropharynge par une hyperplasie des<br />

amygdales, il est possible de raffermir le<br />

palais mou par une UPPP (Uvulopalatopharyngoplastie)<br />

en combinaison avec<br />

une amygdalectomie. Des études avec un<br />

topodiagnostique du site de l’obstruction<br />

présentent un taux de réussite après six<br />

mois de 50 à 60%. Toutefois, les résultats<br />

à long terme sont inférieurs et varient de<br />

40 à 50 % [9]. En cas d’obstruction rétrolinguale<br />

à cause d’une hypertrophie de la<br />

base de la langue, différents procédés de<br />

réduction, par exemple l’ablation par radiofréquence<br />

ou la résection chirurgicale<br />

des amygdales linguales, ont fait leurs<br />

preuves [21]. Si le site de l’obstruction est<br />

détecté au niveau rétropalatal et rétrolingual,<br />

une procédure associant les méthodes<br />

susmentionnées dans le cadre<br />

d’une chirurgie multiniveaux s’est avérée<br />

efficace [22]. Dans certains cas, une ostéotomie<br />

de déplacement de la mâchoire<br />

supérieure et inférieure par le chirurgien<br />

maxillo-facial a son importance.<br />

La stimulation du nerf hypoglosse est une<br />

nouvelle alternative prometteuse en cas<br />

d’échec de toutes les thérapies présentées<br />

jusqu’ici. En Suisse, les premières implantations<br />

de ce stimulateur ont été réalisées<br />

en collaboration avec le Centre de médecine<br />

du sommeil Barmelweid en 2014<br />

dans notre hôpital. Le principe est présenté<br />

dans l’illustration 3 [24]. Un capteur<br />

positionné dans l’espace intercostal transmet<br />

les changements de pression mesurés<br />

Avec l’aimable autorisation d’Inspire<br />

Medical Systems.<br />

pendant l’inspiration au générateur d’impulsion.<br />

Celui-ci transforme le signal en<br />

impulsion et le transmet à l’électrode<br />

implantée sur le nerf hypoglosse. On obtient<br />

ainsi une protrusion de la musculature<br />

de la langue et du fond de la bouche<br />

en fonction de la respiration (pilotée par<br />

le déclencheur) qui engendre l’ouverture<br />

des voies respiratoires supérieures. ■<br />

Bibliographie<br />

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Deutsche Gesellschaft für Hals-Nasen-Ohren-Heilkunde,<br />

Kopf- und Hals- Chirurgie.<br />

77. Jahresve6ammlung der Deutschen Gesellschaft<br />

für Hals-Nasen-Ohren-Heilkunde,<br />

Kopf- und Hals-Chirurgie e.V. Mannheim,<br />

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bei Erwachsenen». AWMF online, <strong>No</strong>vember<br />

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eine operative Alternative zur Maskenbeatmung<br />

beim obstruktiven Schlafapnoesyndrom?<br />

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der oberen Atemwege bei Patienten mit obstruktiver<br />

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24 Tschopp K, Kathami R: Eine Alternative zur<br />

Behandlung des Schlafapnoesyndromes.<br />

Swiss Medical Forum 2015; 15 (37): 817–821<br />

44 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU» *<br />

COPD oder Asthma?<br />

Unterschiede und Gemeinsamkeiten<br />

in Abklärung und Diagnostik<br />

Die chronisch obstruktive Lungenerkrankung (COPD) und das Asthma bronchiale wei sen Gemeinsamkeiten<br />

in der Symptomatik auf wie z. B. Husten und Atemnot. Die klinische Unterscheidung ist<br />

daher nicht immer leicht, jedoch helfen sowohl die weiterführende Anamnese als auch diagnostische<br />

Tests erheblich bei der Differenzierung. Diese ist überaus wichtig, da sich die therapeutischen<br />

Ansätze der beiden Erkrankungen unterscheiden. Die Spirometrie inklusive Bronchodilatation ist<br />

in vielen Fällen der geeignete Test für die Unterscheidung zwischen Asthma und COPD und kann<br />

auch in der Hausarztpraxis einfach durchgeführt werden. Neben der Spirometrie werden im<br />

folgenden Artikel weitere diagnostische Tests vorgestellt, mit deren Hilfe Merkmale der jeweiligen<br />

Erkrankung objektiviert werden können, die die Unterscheidung erleichtern.<br />

Christian F. Clarenbach, Malcolm Kohler, Klinik für Pneumologie, Universitätsspital Zürich<br />

Einführung<br />

Sowohl die chronisch obstruktive Lungenerkrankung<br />

(COPD) als auch das<br />

Asthma bronchiale können zu Husten und<br />

Dyspnoe führen. Trotz dieser Gemeinsamkeit<br />

in der Symptomatik weisen die<br />

Pathogenese, die Diagnostik und schlussendlich<br />

die Therapie der Erkrankungen<br />

zahlreiche Unterschiede auf. Deshalb ist<br />

es wichtig, zwischen beiden Erkrankungen<br />

differenzieren zu können. Nicht immer<br />

ist dies zweifelsfrei möglich, jedoch<br />

hilft die Anamnese und gezielte weitere<br />

Abklärung bei der Unterscheidung. Diese<br />

wird zunehmend schwieriger. Dies liegt<br />

zum einen daran, dass das Alter in dem<br />

Jugendliche zu rauchen beginnen stetig<br />

gesunken ist, zum anderen wächst die<br />

Anzahl an Allergikern in den westlichen<br />

Ländern, sodass eine Überlappung beider<br />

Krankheitsbilder immer häufiger wird.<br />

Im Folgenden werden die wesentlichen<br />

Punkte in der Abklärung und Diagnostik<br />

von Patienten mit Asthma oder COPD zusammengefasst.<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />

Umschau» (2014; 71 (5): S. 262-266). MEDI-<br />

SERVICE-VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische<br />

Umschau» zu äus serst günstigen Konditionen abonnieren.<br />

Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />

Anamnese<br />

COPD<br />

Der häufigste Risikofaktor in der Pathogenese<br />

der COPD in der Schweiz ist der<br />

Tabakrauch.<br />

Die COPD ist daher in der Regel eine erworbene<br />

Erkrankung und allfällige<br />

Rauchgewohnheiten sollten bei jedem<br />

Patienten erfragt werden. Jedoch können<br />

auch Nieraucher eine für die COPD typische,<br />

irreversible Atemwegsobstruktion<br />

aufweisen. Weltweit beträgt der geschätzte<br />

Anteil der COPD- Patienten, die nie geraucht<br />

haben, mindestens 25 % [1]; hier<br />

spielen weitere Risikofaktoren, wie beispielsweise<br />

die Verbrennung von Biomasse<br />

zum Heizen oder Kochen in geschlossenen<br />

Räumen, eine wesentliche Rolle.<br />

Dyspnoe tritt bei der COPD schleichend im<br />

mittleren und höheren Alter auf (sehr<br />

selten vor dem 40. Lebensjahr) und wird<br />

oft erst als Symptom wahrgenommen,<br />

wenn lungenfunktionell bereits eine weit<br />

fortgeschrittene Einschränkung besteht.<br />

Der typische Husten bei der COPD ist besonders<br />

morgens akzentuiert und häufig<br />

produktiv.<br />

Die Anzahl an Exazerbationen pro Jahr ist<br />

eine wichtige Kenngrösse, die auch in den<br />

2011 aktualisierten COPD-Leitlinien der<br />

Global Initiative on Obstructive Lung Disease,<br />

(GOLD-guidelines, online verfügbar<br />

unter www.goldcopd.org) berücksichtigt<br />

wird, da ein wesentlicher Effekt von Exazerbationen<br />

auf den Krankheitsverlauf<br />

wiederholt gezeigt werden konnte [2].<br />

Die GOLD-guidelines empfehlen zur Erfassung<br />

der Symptome den COPD-Assessment-(CAT)-Test<br />

(Abb. 1). Dieser umfasst<br />

8 Fragen zum Beschwerdebild des Patienten<br />

und steht online in mehreren Sprachen<br />

zur Verfügung (www.CATestonline.<br />

org). Alternativ kann das Ausmass der<br />

Dyspnoe mit der mMRC-Skala [3] (modifizierte<br />

Medical Research Council Dyspnoeskala)<br />

bestimmt werden (Abb. 2).<br />

Asthma<br />

Im Gegensatz zur COPD treten die Symptome<br />

beim Asthma meist intermittierend<br />

oder anfallsartig auf. Die Symptome können<br />

spontan oder durch die Wirkung von<br />

Medikamenten vollständig abklingen.<br />

Das Alter bei Krankheitsbeginn ist in der<br />

Regel deutlich niedriger und betrifft häufig<br />

das Kindes- und Jugendalter. Beim<br />

Patienten mit Asthma ist der Husten seltener<br />

produktiv und wird oft als nächtlicher<br />

und morgendlicher Reizhusten geschildert.<br />

Personen mit allergischen Erkrankungen<br />

neigen besonders zur Entwicklung<br />

eines Asthmas. Allergische<br />

Rhinitis/Rhinokonjunktivitis und Asthma<br />

treten häufig gemeinsam auf.<br />

Gemäss den GINA-Leitlinien (Global Initiative<br />

for Asthma, www.ginasthma.org)<br />

werden die Symptome anhand von Fragen<br />

erfasst. Diese helfen objektiv festzulegen,<br />

ob ein kontrolliertes, partiell kontrolliertes<br />

oder unkontrolliertes Asthma vorliegt.<br />

Erfragt wird die Häufigkeit der Asthma-<br />

Symptome am Tag, in der Nacht, bei Ak-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

45


PERSPECTIVES<br />

Ich huste nie<br />

Skala (bitte ankreuzen)<br />

Ich huste immer<br />

Punkte<br />

Ich habe keinerlei Schleim in meiner Brust<br />

Ich spüre keinerlei Engegefühl im Brustbereich<br />

Wenn ich einen flachen Hügel oder eine<br />

Treppe hinauf gehe, gerate ich nicht ausser<br />

Atem<br />

Meine Aktivitäten zuhause sind nicht<br />

eingeschränkt<br />

Ich habe keine Bedenken, trotz meiner<br />

Lungenerkrankung das Haus zu verlassen<br />

Ich schlafe gut<br />

Ich habe viel Energie<br />

Meine Brust ist vollkommen mit<br />

Schleim gefüllt<br />

Ich spüre ein sehr starkes Engegefühl<br />

im Brustbereich<br />

Wenn ich einen flachen Hügel oder<br />

eine Treppe hinaufgehe, gerate ich sehr<br />

ausser Atem.<br />

Meine Aktivitäten zuhause sind sehr<br />

eingeschränkt<br />

Ich habe wegen meiner Lungenerkrankung<br />

grosse Bedenken, das Haus<br />

zu verlassen<br />

Wegen meiner Lungenerkrankung<br />

schlafe ich schlecht<br />

Ich habe überhaupt keine Energie<br />

Gesamtpunktzahl CAT TM (10 und mehr Punkte im CAT TM deuten auf vermehrte Symptombelastung des Patienten hin)<br />

Der CAT-Test ist eine Marke von GlaxoSmithKline UK Ltd.<br />

Abbildung 1: COPD Assessment Test (CATTM)<br />

0 Atemnot bei starker Anstrengung<br />

1 Atemnot beim schnellen Gehen oder beim Bergaufgehen mit leichter Steigung<br />

2 Gehen in der Ebene wegen Atemnot langsamer als Gleichaltrige oder benötigt<br />

bei selbst gewählter Geschwindigkeit Pausen<br />

3 Benötigt eine Pause wegen Atemnot beim Gehen in der Ebene nach ca. 100 m<br />

oder nach einigen Minuten<br />

4 Zu kurzatmig, um das Haus zu verlassen oder sich an- und auszuziehen<br />

Abbildung 2: mMRC-Dyspnoeskala<br />

tivitäten, die Häufigkeit der Anwendung<br />

kurzwirksamer Beta-2-Sympathomimetika,<br />

sowie Einschränkungen des Peak-<br />

Flows oder der Einsekundenkapazität<br />

(FEV1). Die Erfassung der klinischen<br />

Asthma-Kontrolle kann auch leicht mit<br />

Hilfe des Asthma-Kontroll-Tests (www.<br />

asthmacontroltest.com) erfolgen (Abb. 3),<br />

dessen Anwendung in den GINA-Leitlinien<br />

empfohlen wird.<br />

Basisdiagnostik<br />

Lungenfunktion<br />

Zur Basisdiagnostik von COPD und Asthma<br />

gehört in erster Linie die Spirometrie.<br />

Hierbei zeigt eine verminderte Einsekundenkapazität<br />

(FEV1) in Relation zur forcierten<br />

Vitalkapazität (FEV1/FVC < 0.7)<br />

eine obstruktive Ventilationsstörung an.<br />

Die potentielle Reversibilität der obstruktiven<br />

Ventilationsstörung kann mit Hilfe<br />

kurz wirksamer, inhalativer Beta-2-Sympathomimetika<br />

(z. B. Salbutamol) getestet<br />

werden.<br />

Die Diagnose der COPD basiert auf dem<br />

Nachweis einer spirometrisch nicht reversiblen<br />

obstruktiven Ventilationsstörung<br />

(Abb. 4). Hingegen ist eine signifikante<br />

Reversibilität der obstruktiven Ventilationsstörung<br />

(definiert als eine Verbesserung<br />

des FEV1 ≥ 12 % und 200 ml gegenüber<br />

dem Ausgangswert (Abb. 5) diagnostisch<br />

für ein Asthma (GINA-guidelines,<br />

www.ginasthma.org). Es ist jedoch zu<br />

beachten, dass beim Asthma Phasen der<br />

Symptomfreiheit mit einer vollständig<br />

normalen Spirometrie einhergehen können.<br />

Für diese Fälle ist eine erweiterte<br />

Diagnostik mittels Peak-Flow-Protokoll<br />

oder bronchialer Hyperreagibilitätstestung<br />

(meist Metacholin-Test) geeignet.<br />

Die Unterscheidung zwischen Asthma und<br />

COPD anhand der Spirometrie ist nicht<br />

immer eindeutig. So kann auch der Patient<br />

mit schwerem Asthma eine irreversible<br />

obstruktive Ventilationsstörung aufweisen<br />

und nicht wenige Patienten mit<br />

COPD haben eine teilreversible ob struktive<br />

Ventilationsstörung.<br />

Erweiterte Diagnostik<br />

Asthma<br />

Peak-Flow-Test<br />

Mit der Peak-Expiratory-Flow-(PEF-)Messung<br />

wird beim Asthma die höchste Strömungsgeschwindigkeit<br />

während einer<br />

forcierten Ausatmung gemessen, wobei<br />

diese abhängig ist vom Atemwegswiderstand.<br />

Aufgrund der sehr variablen Obstruktion<br />

beim Asthma bronchiale ist die<br />

Schwankung des PEF gross. Diese Variabilität<br />

des PEF bietet die Möglichkeit einer<br />

einfachen Diagnostik oder Therapieüberwachung<br />

auch beim Patienten daheim<br />

oder am Arbeitsplatz. Eine PEF-Tagesvariabilität<br />

von > 20 % ist dabei hinweisend<br />

für ein Asthma bronchiale, auch eine<br />

Verbesserung des PEF um > 60 l/min.<br />

(oder um ≥ 20 % des Ausgangswerts) nach<br />

Inhalation mit einem kurz wirksamen<br />

46 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

Asthma-Kontroll-Test (ACTTM)<br />

1. Wie oft hat Ihr Asthma Sie in den letzten 4 Wochen daran gehindert, bei der Arbeit, in der Schule/im Studium<br />

oder zu Hause so viel zu erledigen wie sonst?<br />

Immer Meistens Manchmal Selten Nie<br />

Punkte<br />

2. Wie oft haben Sie in den letzten 4 Wochen unter Kurzatmigkeit gelitten?<br />

Mehr als 1 Mal<br />

am Tag<br />

1 Mal am Tag 3 bis 6 Mal<br />

pro Woche<br />

1 oder 2 Mal<br />

pro Woche<br />

überhaupt nicht<br />

3. Wie oft sind Sie in den letzten 4 Wochen wegen Ihrer Asthmabeschwerden (pfeifendes Atemgeräusch, Husten,<br />

Kurz atmigkeit, Engegefühl oder Schmerzen in der Brust) nachts wach geworden oder morgens früher als<br />

gewöhnlich aufgewacht?<br />

4 oder mehr Nächte<br />

pro Woche<br />

2 oder 3 Nächte pro<br />

Woche<br />

1 Mal pro Woche 1 oder 2 Mal überhaupt nicht<br />

4. Wie oft haben Sie in den letzten 4 Wochen Ihr <strong>No</strong>tfallmedikament zur Inhalation eingesetzt(z. B. Salbutamol)?<br />

3 Mal am Tag<br />

oder öfter<br />

1 oder 2 Mal<br />

am Tag<br />

2 oder 3 Mal<br />

pro Woche<br />

1 Mal pro Woche<br />

oder weniger<br />

überhaupt nicht<br />

5. Wie gut hatten Sie in den letzten 4 Wochen Ihr Asthma unter Kontrolle?<br />

überhaupt nicht Schlecht Einigermassen Gut Völlig<br />

5 – 19 Punkte: unzureichende Athma-Kontrolle; 20 – 24 Punkte: ausreichende Asthma-Kontrolle; 25 Punkte: vollständige<br />

Asthma-Kontrolle. Der Asthma Control Test ist eine Marke von GlaxoSmithKline UK Ltd.<br />

Abbildung 3: Asthma-Kontroll-Test (ACTTM)<br />

Beta- 2-Sympathomimetikum ist mit der<br />

Diagnose eines Asthmas vereinbar.<br />

Bronchoprovokations-Test<br />

Liegt in der Spirometrie ein <strong>No</strong>rmalbefund<br />

vor, kann der Nachweis einer bronchialen<br />

Hyperreagibilität als typisches Asthma-<br />

Merkmal mit Hilfe eines Bronchoprovokations-Tests<br />

nachgewiesen werden. Meist<br />

wird hierfür Metacholin in stufenweise<br />

steigender Dosierung inhaliert. Kommt es<br />

bereits in geringer Dosierung zur Bronchokonstriktion<br />

(definiert als ein Abfall des<br />

FEV1 > 20 % vom Ausgangswert) liegt ein<br />

hyperreagibles Bronchialsystem vor. Dies<br />

ist typisch bei Patienten mit Asthma bronchiale<br />

und erlaubt bei entsprechenden<br />

Symptomen die Diagnose zu etablieren.<br />

Abbildung 4: Spirometrie bei COPD<br />

Jedoch ist der Test häufig unspezifisch und<br />

bei ca. 1/3 der Personen ohne Asthma<br />

falsch-positiv; im Gegenzug ist bei einem<br />

negativen Bronchoprovokations-Test das<br />

Vorliegen eines Asthma bronchiale höchst<br />

unwahrscheinlich (negativer Vorhersagewert<br />

> 95 %). Das heisst, der Metacholin-<br />

Test ist eine sehr gute Methode Asthma<br />

bronchiale auszuschliessen.<br />

Allergologische Untersuchung<br />

Beim Asthma bronchiale ist die Erkennung<br />

von Allergien ein wesentlicher Bestandteil<br />

der Diagnostik. Erhärtet sich im<br />

Rahmen der Anamnese der Verdacht auf<br />

eine Allergie, sollten ein Prick-Test (Hauttestung)<br />

und gegebenenfalls auch eine<br />

Serologie mit Nachweis spezifischer IgE-<br />

Antikörper erfolgen. Nur im Kontext einer<br />

positiven Anamnese und Testung wird von<br />

einer Allergie gesprochen. Der Prick-Test<br />

zur Identifizierung eines Allergens ist sensitiv<br />

aber wenig spezifisch, d. h. es gibt<br />

häufig falsch-positive Ergebnisse. Wird ein<br />

Antigen durch spezifische IgE erkannt<br />

führt dies zu einer Freisetzung von verschiedenen<br />

Mediatoren aus Mastzellen<br />

und schliesslich zur Bildung einer Quaddel.<br />

Bei nicht konklusiven Hauttests oder<br />

speziellen Fragestellungen kommen serologische<br />

Tests zur Anwendung.<br />

Asthmakontrolle durch die<br />

Bestimmung nichtinvasiver Marker<br />

der asthmatischen Entzündung<br />

Sowohl eine Erhöhung der eosinophilen<br />

Granulozyten im Sputum, als auch eine<br />

erhöhte Stickoxid-(NO-) Konzentration in<br />

der Ausatemluft sind Marker der Atemwegsentzündung<br />

beim Pa tienten mit<br />

Asthma bronchiale. Beide Parameter können<br />

zur Beurteilung der Asthmakontrolle<br />

genutzt werden. So zeigten Therapie-Algorithmen,<br />

die auf eine Verringerung der<br />

Eosinophilen im Sputum oder des NO in<br />

der Aus atmungsluft abzielten, gute Ergebnisse.<br />

Diese nichtinvasiven Marker können<br />

daher als Ergänzung der Lungenfunktionsprüfung<br />

für die Verlaufskontrolle<br />

und zur Beurteilung des Therapieansprechens<br />

eingesetzt werden.<br />

Erweiterte Diagnostik<br />

COPD<br />

Arterielle Blutgasanalyse<br />

Mit Hilfe der arteriellen Blutgasanalyse<br />

können Störungen des Gasaustausches in<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

47


PERSPECTIVES<br />

Klinische Merkmale Asthma bronchiale COPD<br />

Abbildung 5: Spirometrie bei Asthma mit Lungenfunktionswerten<br />

vor und nach Inhalation mit Salbutamol<br />

Atopie/Allergie häufig selten<br />

Alter bei Erstmanifestation Kinder/Jugend < 40 Lj. > 40 Lj. oft > 60 Lj.<br />

Atemnot Anfallsartig Bei Belastung<br />

Atemwegsobstruktion Reversibel Irreversibel<br />

Hyperreagibilität der Atemwege Stark vorhanden Kaum vorhanden<br />

Ansprechen auf Kortikosteroide Regelhaft Gelegentlich<br />

Verlauf Variabel/episodisch Progredient<br />

Abbildung 6: Unterscheidungsmerkmale Asthma und COPD<br />

Zusammenfassung<br />

Neben Unterschieden in der Anamnese ermöglichen in<br />

den meisten Fällen einfache Lungenfunktionstests zwischen<br />

Patienten mit Asthma bronchiale und COPD zu<br />

differenzieren. Klassische Unterscheidungsmerkmale<br />

sind in Abbildung 6 zusammengefasst. Der Grundversorger<br />

kann in der Regel eine obstruktive Ventilationsstörung<br />

nachweisen und die Nachkontrollen (gegebenenfalls<br />

unter Therapie) von Patienten mit COPD oder<br />

Asthma durchführen. Diagnostische Probleme bereiten<br />

Fälle, bei denen die Symptome und die Ergebnisse der<br />

Lungenfunktion nicht in Einklang zu bringen sind. Dies<br />

können Pa tienten mit schwerem Asthma sein, aber auch<br />

langjährige Raucher mit typischer Allergieanamnese.<br />

Bei diagnostischen Unklarheiten und schweren Verläufen<br />

sollten Patienten für weiterführende Untersuchungen<br />

dem Pneumologen überwiesen werden.<br />

Differences and similarities in<br />

the evaluation and diagnostic<br />

workup<br />

Chronic obstructive pulmonary disease (COPD) and<br />

asthma share common clinical characteristics such as<br />

cough and dyspnea. Therefore both diseases are sometimes<br />

difficult to distinguish clinically but extended medical<br />

history and diagnostic tests usually allow their<br />

differentiation. This is important because the therapeutic<br />

approach differs between the two diseases. In many<br />

cases spirometric testing including bronchodilatation is<br />

useful to differentiate between COPD and Asthma and<br />

can also be performed by the general practitioner. Apart<br />

from spirometry, additional diagnostic tests are presented<br />

that facilitate differentiation between COPD and Asthma.<br />

Ruhe und unter Belastung erfasst werden.<br />

Es wird differenziert zwischen respiratorischer<br />

Partialinsuffizienz (Hypoxämie bei<br />

normalem pCO2) und Globalinsuffizienz<br />

(Hypoxämie mit einem erhöhten pCO2).<br />

Anhand der Messwerte wird beim Patienten<br />

mit schwerer COPD die Indikation für<br />

eine Sauerstofftherapie gestellt (Richtlinien<br />

der Schweizerischen Gesellschaft für<br />

Pneumologie, www.pneumo.ch).<br />

6-Minuten Gehtest<br />

Der 6-Minuten Gehtest erfasst standardisiert<br />

die Gehstrecke des Patienten in 6<br />

Minuten und dient als einfach durchzuführender,<br />

semi-quantitativer Test der<br />

Leistungsfähigkeit. Der Test wird ebenerdig<br />

absolviert und der Pa tient ist angehalten<br />

eine möglichst grosse Strecke in dieser<br />

Zeit zurückzulegen, wobei Pausen und<br />

Tempowechsel erlaubt sind, Joggen hingegen<br />

nicht. Mit dies-er einfachen Messtechnik<br />

können Effekte der Krankheitsprogression<br />

auf die Leistungsfähigkeit und<br />

Therapieerfolge gut erfasst werden.<br />

Bodyplethysmographie und Messung<br />

der Diffusionskapazität für CO<br />

Mittels Spirometrie kann die totale Lungenkapazität<br />

nicht gemessen werden, da<br />

das bei maximaler Expiration in der Lunge<br />

verbleibende Residual volumen nicht<br />

erfasst wird. Die Body plethysmographie<br />

bietet jedoch die Möglichkeit das Residualvolumen,<br />

den Atemwegswiderstand und<br />

das Ausmass der Überblähung (Anteil des<br />

Residualvolumens in Bezug auf die totale<br />

Lungenkapazität) zu erfassen. Die Messung<br />

der Diffusionskapazität für CO, ein<br />

Mass für den Gasaustausch durch die alveolo-kapilläre<br />

Membran kann auch hilfreich<br />

sein bei der Differenzierung zwischen<br />

Asthma und COPD. Die Diffusionskapazität<br />

ist in der Regel beim Asthma bronchiale<br />

normal und reduziert beim Patienten<br />

mit COPD und Lungenemphysem. Sowohl<br />

die Bodyplethysmographie als auch die<br />

Messung der Diffusionskapazität helfen die<br />

funktionellen Auswirkungen der COPD,<br />

insbesondere beim Lungenemphysem,<br />

besser abschätzen zu können. ■<br />

Korrespondenzadresse<br />

Dr. med. Christian Clarenbach<br />

Klinik für Pneumologie<br />

UniversitätsSpital Zürich<br />

Rämistrasse 100<br />

8091 Zürich<br />

christian.clarenbach@usz.ch<br />

Literatur<br />

1. Salvi SS, Barnes PJ. Chronic obstructive pulmonary<br />

disease in non-smokers. Lancet<br />

2009; 374: 733 – 43.<br />

2. Suissa S, Dell'Aniello S, Ernst P. Long-term<br />

natural history of chronic obstructive pulmonary<br />

disease: severe exacerbations and mortality.<br />

Thorax 2012; 67: 957 – 63.<br />

3. Bestall JC, Paul EA, Garrod R, Garn ham R,<br />

Jones PW, Wedzicha JA. Usefulness of the Medical<br />

Research Council (MRC) dyspnoea<br />

scale as a measure of disability in patients<br />

with chronic obstructive pulmonary disease.<br />

Thorax 1999; 54: 581 – 6.<br />

48 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

Plus d’organes pour les<br />

transplantations<br />

Dans le monde entier, le nombre de dons d’organe baisse, en Suisse aussi. Il s’agira de l’un des<br />

principaux sujets de discussion lors du «European Day for Organ Donation and Transplantation»<br />

(EODD), qui se déroulera le 9 septembre <strong>2017</strong> sur la place Fédérale à Berne. De quels concepts<br />

disposons-nous pour générer davantage d’organes pour les transplantations?<br />

D r méd. Franz F. Immer, privat-docent, spécialiste en chirurgie cardiaque et vasculaire thoracique FMH et CEO Swisstransplant<br />

La question de savoir comment générer un<br />

plus grand nombre d’organes pour les<br />

transplantations est hautement complexe<br />

et personne n’a de solution toute faite. A<br />

l’instar d’autres domaines du socio-marketing,<br />

qui ne veut pas vendre des produits,<br />

mais obtenir des changements de<br />

comportement, les campagnes d’information<br />

sur le don d’organe tentent d’agir sur<br />

des facteurs sociaux difficilement influençables.<br />

On peut se demander si Internet et<br />

les réseaux sociaux rendent les gens plus<br />

égoïstes et donc moins disposés au don<br />

d’organe. Cela peut être une explication.<br />

Hélas, elle ne nous permet pas d’avancer.<br />

Swisstransplant a donc décidé de ne pas<br />

spéculer, mais de propager cette année son<br />

message sur les réseaux sociaux.<br />

Trois étapes vers le succès<br />

Pour que l’individu puisse se faire une<br />

opinion sur le don d’organe, il faut d’abord<br />

qu’il puisse prendre conscience du<br />

sujet: les campagnes de l’OFSP et de<br />

Swisstransplant consacrées au don d’organe,<br />

les reportages à la télévision et les<br />

articles dans les médias imprimés s’en<br />

chargent. L’objectif est d’inciter la population<br />

à débattre du sujet et à prendre une<br />

décision pour faciliter la tâche aux<br />

proches au moment critique. Pour répondre<br />

aux questions que la population<br />

se pose, Swisstransplant propose des informations<br />

plus détaillées pour approfondir<br />

le sujet. Par exemple avec notre projet<br />

«On se décide» pour les écoles: nous mettons<br />

du matériel d’information à disposition<br />

et avons élaboré des supports de cours<br />

pour les enseignants de biologie, d’allemand,<br />

de philosophie, de psychologie et<br />

de sociologie. Par ailleurs, nous mettons<br />

en relation les écoles avec des personnes<br />

concernées pour des visites et organisons<br />

des manifestations d’information. Par ces<br />

efforts, nous voulons que davantage d’individus<br />

prennent une décision quant au<br />

don d’organe. Cela augmente également<br />

le nombre de donneurs. Pour que ces personnes<br />

ne passent pas inaperçues dans les<br />

hôpitaux et que leur volonté se transforme<br />

en don d’organe, Swisstransplant<br />

a développé le Blended Learning, notre<br />

plate-forme d’apprentissage en trois langues<br />

pour le personnel médical que de<br />

nombreuses sociétés de discipline récompensent<br />

par des crédits. La formation<br />

spécifique n’a pas seulement pour objectif<br />

d’identifier tous les donneurs potentiels en<br />

Suisse dans les services de médecine intensive<br />

et d’urgence. <strong>No</strong>us voulons aussi<br />

que le processus de don puisse dans son<br />

ensemble se dérouler et être accompagné<br />

de façon uniforme et selon des standards<br />

de qualité définis.<br />

Aborder les réticences<br />

de manière ciblée<br />

Grâce à notre travail proche de la pratique,<br />

nous avons directement connaissance des<br />

réticences qui sont encore exprimées par<br />

rapport au don d’organe. <strong>No</strong>us connaissons<br />

aussi les préjugés et opinions erronées<br />

qui demeurent hélas vivaces. Les dissiper<br />

représente une partie importante de notre<br />

travail de communication, un travail de<br />

Sisyphe, car il faut toujours recommencer.<br />

C’est pourquoi nous avons développé un<br />

concept pour les réseaux sociaux nous<br />

permettant de virtualiser notre présence et<br />

nos manifestations d’information: des documentaires<br />

de deux à trois minutes<br />

dressent le portrait de personnalités du don<br />

d’organe: receveurs d’organes, proches de<br />

donneurs, personnes souhaitant donner<br />

leurs organes, responsables médicaux des<br />

réseaux de don suisses, spécialistes en médecine<br />

intensive ainsi qu’une chirurgienne<br />

spécialisée dans la transplantation. Par<br />

exemple les amis Matthias et Gianni qui<br />

se sont rencontrés au travers de leur destin<br />

commun de receveur d’organe. Aujourd’hui,<br />

ils jouent à la pétanque et se<br />

préparent au championnat pour transplantés.<br />

Il y a aussi Michelle, qui est pleine<br />

d’énergie et d’initiative. Personne ne penserait<br />

qu’elle est transplantée du cœur. Ou<br />

Baavalan, qui a été transplantée comme<br />

enfant, qui étudie aujourd’hui la médecine<br />

et qui va se présenter pour un stage chez le<br />

médecin qu’il l’avait suivie à l’époque. Et<br />

Sébastien, moniteur d’auto-école et pilote<br />

de course. Son hobby dangereux et un cas<br />

de maladie dans la famille l’ont motivé à<br />

devenir donneur. Quant à Barbara, elle a<br />

perdu son mari et été contrainte de prendre<br />

elle-même la décision du don d’organe<br />

dans cette situation difficile, parce que la<br />

famille n’avait pas discuté de cette question<br />

du vivant de son mari. Ces histoires émouvantes<br />

montrent qu’il est important de<br />

discuter du don d’organe, de prendre une<br />

décision et ainsi de soulager les proches.<br />

Vous trouverez ces documentaires et toutes<br />

les informations concernant l’EODD sur<br />

www.eodd<strong>2017</strong>.ch. <strong>No</strong>us nous réjouissons<br />

de votre visite.<br />

■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

49


PERSPECTIVES<br />

L’objet choisi<br />

Le monde à l’envers<br />

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />

Lorsque la jeune Anna Barbara Erbar se<br />

maria en 1819, le monde devint fou: un<br />

choc provoqué par sa dot, une armoire en<br />

bois massif ornée d’une peinture traditionnelle.<br />

Dans les contes et les histoires, ce sont<br />

généralement les armoires qui permettent<br />

d’accéder à un autre monde. L’armoire<br />

paysanne d’Anna Barbara Erbar aussi<br />

nous donne accès à un univers particulier,<br />

celui de l’humour à l’époque du Biedermeier.<br />

Douze images l’illustrent, toutefois<br />

comme monde à l’envers, comme «mundus<br />

inversus». Ces illustrations s’inscrivent<br />

dans la tradition d’une plainte<br />

morale à propos d’une prétendue dégradation<br />

des mœurs. Il semble très logique<br />

que ce monde à l’envers ait été précisément<br />

placé sur cette armoire: le nouveau<br />

couple doit vivre selon l’ordre établi et le<br />

maintenir dans la prochaine génération.<br />

Comment interpréter de telles illustrations?<br />

Dans ce monde inversé, il s’agit de<br />

pouvoir. Ce monde permet aux faibles et<br />

impuissants d’endosser le rôle des puissants<br />

et régnants. Le monde devient fou si<br />

les valeurs morales ne s’appliquent plus:<br />

la femme laisse son mari filer la laine,<br />

l’enfant berce le grand-père, le paysan cite<br />

le gentilhomme et le patient explique au<br />

médecin quel est le bon remède.<br />

Le malade est drapé dans le lit. D’une<br />

main, il prend le pouls de Monsieur le<br />

docteur, dans l’autre, il tient une matula<br />

et procède à une uroscopie. Il s’agit des<br />

deux actes diagnostiques que l’on retrouve<br />

généralement sur les portraits classiques<br />

de médecins. Le dicton dit «Oui, le malade<br />

prétendit être plus intelligent que le médecin».<br />

Il souligne le message de l’illustration:<br />

le médecin doit statuer sur le patient,<br />

et non l’inverse.<br />

L’humour trouve son fondement à un certain<br />

moment et représente des idées que<br />

les contemporains trouvent absurdes ou<br />

même choquantes, mais très certainement<br />

amusantes. Mais déjà quelques générations<br />

plus tard, ces blagues provoquent<br />

l’incompréhension et parfois<br />

même la honte ou l’indignation. Elles<br />

peuvent cependant aussi servir de porte<br />

magique nous menant dans des époques<br />

et systèmes de valeurs passés. Et qui sait,<br />

peut-être que le monde à l’envers d’autrefois<br />

présente des traces menant à des<br />

confrontations actuelles? ■<br />

Kulturhistorisches<br />

Museum Appenzell<br />

Ausserrhoden<br />

Dans l’ancien hôtel de ville d’Herisau<br />

Heures d’ouverture<br />

Mai à décembre<br />

Mercredi à dimanche, 13h00–17h00<br />

www.museumherisau.ch<br />

Image de la barre latérale droite de<br />

l’armoire paysanne d’Anna Barbara<br />

Erbar, 1819<br />

50 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

BOÎTE<br />

AUX LETTRES<br />

Un collaborateur de mon cabinet a, involontairement et sans s’en<br />

rendre compte, infecté le système IT de l’entreprise lors d’une recherche<br />

sur Internet. Malgré toutes les précautions de sécurité technique,<br />

les données nécessaires au travail ainsi que le système de gestion<br />

des données des patients ont été cryptés et rendus inutilisables.<br />

Quelles sont les prestations fournies par l’assurance?<br />

Dans beaucoup de cabinets, les dossiers «papier» des patients ont été remplacés par un<br />

système de gestion informatisé. C’est extrêmement pratique pour le travail de tous les<br />

jours, mais les effets d’un virus sur ce type de système de gestion peuvent être désastreux.<br />

Ainsi, le cabinet «virtuel» d’aujourd’hui peut être totalement neutralisé par une cyberattaque.<br />

Le traitement des patients devient impossible et les dommages en lien avec<br />

l’atteinte à la protection des données présentent un gros risque.<br />

Les cyberattaques peuvent avoir plusieurs conséquences, par exemple des dommages en<br />

lien avec l’utilisation abusive des données piratées, la perte de données ou des litiges<br />

consécutifs à l’utilisation abusive des cartes de crédit piratées. Il devient essentiel pour<br />

un entrepreneur de protéger ses données digitales ainsi que ses softwares d’une intention<br />

criminelle. Même la meilleure protection n’offre malheureusement pas un taux de sécurité<br />

de 100%. Par conséquent, les cabinets médicaux doivent se prémunir pour les cas<br />

en lien avec une cyberattaque via une assurance spécifique.<br />

Nicole Villiger, personne de contact chez<br />

Helvetia pour MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Pour l’exemple mentionné plus haut, une assurance spécifique interviendrait pour les<br />

frais en lien avec les charges du personnel engagé pour reconstituer les données depuis<br />

le dernier backup. Sont également assurés, les frais résultant du sauvetage partiel des<br />

données et le décryptage ainsi que la saisie manuelle des données par les collaborateurs,<br />

pour autant que l’existence de ces données puisse être prouvée et qu’elles ne puissent<br />

plus être décryptées.<br />

De surcroît, des prétentions en responsabilité civile peuvent être émises suite à une cyberattaque,<br />

par exemple en cas d’infraction à la protection des données ou d’atteinte à<br />

la personnalité. Celui qui conclut une couverture d’assurance Cyber risks doit également<br />

porter son attention sur la présence de ces couvertures ainsi que sur la couverture des<br />

dommages immatériels en lien avec les droits fondamentaux des personnes.<br />

Parallèlement aux frais de reconstitution des données et prétentions en responsabilité<br />

civile, la couverture d’assurance en matière de protection juridique doit également faire<br />

l’objet d’une analyse. Il en va ici de la couverture des frais consécutifs à un litige juridique<br />

avec des victimes d’abus de données piratées sur des cartes (phishing, hacking, skimming),<br />

les frais juridiques résultant du Cybermobbing ou encore les litiges consécutifs à une<br />

infraction aux droits d’auteurs, des noms ou des marques par des tiers sur Internet.<br />

Conseils: A l’aide de mesures de sécurités techniques et organisationnelles, le risque de<br />

dommages «Cyber» peut être considérablement limité. La Centrale d’enregistrement et<br />

d’analyse pour la sûreté de l’information de la confédération MELANI édite des recommandations<br />

pour les PME parmi lesquelles figurent notamment: sauvegarde régulière<br />

des données, installations techniques de protection (firewall, antivirus, filtre SPAM,<br />

programme de protection des accès et codification des réseaux) et règle de comportement<br />

pour le choix de mot de passe. ■<br />

Chez Helvetia, l’assurance Cyber peut être incluse dans la partie assurance technique<br />

de l’assurance commerce PME. Elle offre une protection complète et optimale pour<br />

les domaines de la médecine et de la santé. Les membres de MEDISERVICE profitent<br />

de conditions très avantageuses. Vous êtes intéressé à une solution d’assurance?<br />

Contactez sans attendre votre personne de contact chez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

par téléphone au numéro 031 350 44 22 ou par courrier électronique à l’adresse:<br />

info@mediservice-asmac.ch.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

51


PUBLIREPORTAGE<br />

Les Flashlights pour une meilleure<br />

santé en entreprise<br />

Les employés/es en bonne santé sont plus satisfaits, plus performants et génèrent moins de coûts<br />

relatifs aux absences. Les entreprises devraient donc créer les meilleures conditions de travail<br />

possibles pour leur personnel. Avec les Flashlights de Visana, les employeurs disposent de douze<br />

dossiers numériques, visant à soutenir leurs collaboratrices et collaborateurs en relation avec le<br />

thème de la santé psychique.<br />

Une coopération qui a fait ses preuves<br />

Le groupe Visana, un des plus grands<br />

assureurs-maladie et accidents, fait partie<br />

des leaders parmi les fournisseurs du<br />

domaine de l’assurance des indemnités<br />

journalières en cas de maladie et des<br />

assurances-accidents. Il entretient de<br />

longue date une bonne collaboration<br />

avec son partenaire MEDISERVICE VSAO<br />

et présente à ses membres des offres (indemnités<br />

journalières en cas de maladie<br />

et d’accident, assurance-accidents complémentaire,<br />

Case Management, prestations<br />

de service de la Gestion de la santé<br />

en entreprise) à des conditions avantageuses.<br />

www.visana.ch/clientele_entreprises.<br />

Petit investissement en temps – grande utilité. Les Flashlights,<br />

la nouvelle offre pour soutenir les employeurs dans le domaine<br />

de la gestion de la santé en entreprise, satisfont à cette exigence<br />

ambitieuse. Les Flashlights sont de brefs dossiers d’information<br />

numériques, qui aident les collaborateurs/trices à mieux veiller<br />

à leur santé. Temps à investir: de cinq à dix minutes par mois.<br />

Thématiser la santé<br />

Dans de nombreuses entreprises, les maladies psychiques<br />

restent un thème tabou. Et cela malgré leur augmentation<br />

marquante au cours des dernières années, due à des exigences<br />

nettement plus élevées dans le processus du travail: stress, sollicitation<br />

excessive, burn-out (épuisement). Avec les Flashlights,<br />

Visana offre en exclusivité une série de douze dossiers d’information<br />

numériques, avec laquelle les employeurs peuvent thématiser<br />

régulièrement la «santé psychique» au travail.<br />

Ces derniers choisissent les Flashlights adéquats pour leur entreprise<br />

et les mettent à disposition de leurs personnes en<br />

charge de conduite et de leurs autres collaborateurs et collaboratrices,<br />

à intervalles réguliers. Les informations sont préparées<br />

selon des groupes spécifiques et peuvent être diffusées<br />

simplement, par exemple par courriel ou par Intranet, sous des<br />

formes diverses (présentations, documents à imprimer, courts<br />

métrages). Chaque Flashlight contient de brefs conseils indiquant<br />

aux collaborateurs/trices comment aménager leur quotidien<br />

professionnel, de manière à le rendre plus sain.<br />

Offre thématique des Flashlights<br />

Stress<br />

Changements<br />

Résilience<br />

Dépression<br />

Soutien social<br />

Estime<br />

Dire non<br />

Conflits<br />

Santé mentale<br />

Evolution démographique<br />

Respect de soi<br />

Micropauses<br />

Choisissez quels thèmes (3, 6 ou 12) vous voulez mettre à disposition de vos<br />

collaborateurs/trices.<br />

<strong>No</strong>us vous conseillons<br />

Le MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> se tient volontiers à votre disposition.<br />

Contactez-nous par téléphone au numéro 031 350 44 22<br />

ou par courrier électronique à l’adresse: info@mediservice- asmac.<br />

ch. Pour en apprendre plus, rendez-vous sur www.mediserviceasmac.ch.<br />

52 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PUBLIREPORTAGE<br />

Le sommeil en point de mire<br />

<strong>No</strong>us dormons près d’un tiers de notre vie. <strong>No</strong>us passons la plupart de notre temps à dormir, et non<br />

pas au travail ou avec notre famille. Pendant cette phase, notre corps n’est pas au repos, il est très<br />

actif et accomplit différents processus importants afin que nous puissions passer sans encombre la<br />

journée suivante.<br />

Pendant notre sommeil, notre corps passe en<br />

quelque sort en mode veille. Le système cardiovasculaire<br />

réduit son régime, l’activité musculaire<br />

et la respiration ralentissent. Grâce à la<br />

recherche moderne sur le sommeil, nous savons<br />

qu’il ne s’agit pas d’un état de repos, mais<br />

d’une phase active de notre vie. Certaines parties<br />

de l’organisme tournent même à plein régime:<br />

le système immunitaire combat les<br />

agents pathogènes et endigue les inflammations,<br />

les muscles sont régénérés et renforcés.<br />

Les conséquences d’un manque de sommeil<br />

Souvent, ce n’est que lorsque l’on souffre de<br />

troubles du sommeil que l’on réalise à quel<br />

point celui-ci est important. En effet, notre<br />

organisme réagit de façon très sensible aux<br />

troubles de son rythme du sommeil «normal».<br />

Capacité de concentration réduite, mauvaise<br />

humeur, maux de tête: un manque de sommeil<br />

ou un sommeil de mauvaise qualité influencent<br />

donc fortement notre quotidien. Le manque<br />

de sommeil se répercute aussi sur le métabolisme.<br />

L’équilibre naturel entre les hormones<br />

qui commandent la sensation de faim et de<br />

satiété est troublé. Celui qui dort moins à plus<br />

la fringale. De plus, le manque de sommeil réduit<br />

fortement la réaction du corps à l’excrétion<br />

d’insuline, ce qui peut à long terme provoquer<br />

une résistance à l’insuline ou, dans le<br />

pire des cas, un diabète de type 2. D’après<br />

l’Office fédéral de la statistique, une personne<br />

sur quatre en Suisse souffre de troubles du<br />

sommeil ou d’un manque de sommeil.<br />

La sieste fait des miracles<br />

Le travail quotidien peut être fatiguant et<br />

stressant – notamment l’après-midi, beaucoup<br />

ressentent une baisse des performances. Une<br />

courte sieste peut contribuer à améliorer la<br />

situation. Le Bureau de prévention des accidents<br />

(bpa) recommande d’effectuer une<br />

sieste en cas de fatigue. Pendant la sieste, on<br />

dort au maximum 15 à 30 minutes. On se<br />

trouve dans un sommeil léger – ce n’est<br />

qu’après une durée prolongée que le corps<br />

passe dans des stades du sommeil plus profonds<br />

qui rendent le réveil plus difficile. Le<br />

mieux est donc de faire sonner son réveil. Le<br />

sommeil de courte durée augmente les performances,<br />

réduit le stress et met de bonne humeur.<br />

L’attention augmente et la mémoire<br />

travaille mieux. La microsieste se répercute<br />

aussi positivement sur la santé et protège notamment<br />

le système cardiovasculaire. Attention:<br />

la sieste ne remplace pas le sommeil nocturne.<br />

Il ne faut donc pas réduire la durée du<br />

sommeil pendant la nuit.<br />

Plate-forme de santé en ligne<br />

Vous trouverez de plus amples informations<br />

sur le thème du sommeil sur la plate-forme de<br />

santé BENEVITA. La plate-forme en ligne gratuite<br />

propose des contenus personnalisés et<br />

intéressants sur l’alimentation, l’activité physique<br />

et le bien-être. Elle encourage les participants<br />

à adopter un style de vie sain.<br />

www.benevita.ch<br />

Rabais de primes exclusifs<br />

En tant que membre de MEDISERVICE, vous<br />

profitez doublement chez SWICA: le rabais<br />

du contrat collectif augmente si vous participez<br />

au programme de bonus BENEVITA.<br />

Grâce à cette combinaison, vous bénéficiez<br />

de remises allant jusqu’à 30% sur les assurances<br />

hospitalisation. SWICA encourage<br />

aussi vos activités dans les domaines du<br />

sport, de l’alimentation et de la détente<br />

avec jusqu’à 800 francs par année. www.<br />

swica.ch/fr/mediservice<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

53


IMPRESSUM<br />

ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />

N o 4 • 36 e année • Août <strong>2017</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />

Denis Uffer, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur<br />

Daniel Schröpfer (président), Anja Zyska Cherix<br />

(vice-présidente), Angelo Barrile (vice-président),<br />

<strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard, Michel Clément,<br />

Marc Oliver Eich (swimsa), Karin Etter, Lars<br />

Frauchiger, Marius Grädel-Suter, Dina-Maria Jakob,<br />

Gert Printzen, Miodrag Savic, Hervé Spechbach<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas<br />

Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 342<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP 2016:<br />

21 702 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 5/<strong>2017</strong> paraîtra en octobre <strong>2017</strong>.<br />

Sujet: Propreté<br />

© <strong>2017</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

BL/BS<br />

BE<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />

Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

VSAO Sektion Bern, Geschäftsführung: Janine Junker, Gerhard Hauser,<br />

Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />

fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />

3006 Bern, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, Tel. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Jura c/o Jonathan Garessus, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />

jonathan.garessus@gmail.com<br />

NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />

Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica Ticinesi,<br />

Avv. Lorenza Pedrazzini, c/o Ordine dei Medici del Cantone Ticino,<br />

Via Cantonale-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

tél. 091 930 63 00, fax 091 930 63 01, lorenza.pedrazzini@gmail.com<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH VSAO ZURICH, avocate Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />

case postale 160, 8024 Zurich, téléphone 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />

54 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


Jusqu’ici,<br />

nous passions<br />

la majeure<br />

partie de nos<br />

week­ends<br />

sur le canapé.<br />

Il est temps de changer ses habitudes<br />

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