Franck Lozac'h Poèmes amoureux
Poèmes d'amour Poèmes d'amour
C'est un spleen C'est un spleen qui renferme toute la nostalgie d'une lueur sublime, une douloureuse faiblesse de cœur recueillie dans la solitude, morne solitude près du feu pétillant de la cheminée, où le seul ami est peut-être encore cette bouteille de vin rare et ce verre de cristal. Glacial amour, amour tendrement chéri, amour rêvé, amour volatilisé que la fantaisie de la femme reproduit inlassablement comme pour retenir son idéal, comme pour retenir le temps ! Et la dernière lueur du brasier s'est plu à mourir. Ce n'est plus qu'une lumière douceâtre qui baigne la chambre décorée de bibelots rares et de meubles fort anciens. Ce n'est plus qu'un désir impossible qui resplendit encore dans l'âme d'Agathe. Ce n'est plus qu'une douleur inconsolable qui vit dans le cœur d'Agathe. 4
Enivrée par le nectar, elle s'endort entourée de somptueuses étoffes posées nonchalamment sur le divan superbe. Parée de somptueux bijoux, l'œil hagard et livide, soulevant d'une main nonchalante quantité de soierie déposée sur le divan, elle rêve des délicieuses soirées passées chez les De Busy. Et des images tenaces, toujours martelant son âme voyageuse s'amoncellent les unes contre les autres comme une pellicule de film inlassablement répétée. Et dans ses souvenirs voués déjà à l'ennui, elle multiplie les scènes, grossit les visages, et espère embrasser dans cet amoncellement de détails, l'instant unique et sublime que son esprit s'était juré de ne jamais oublier : le regard saisissant du jeune homme aux yeux foncés, tirant vers un marron extrême, - ce regard de feu exprimant toute la force et l'intrépidité de la jeunesse conquérante. Oui, malheureuse, presque envoûtée par ce sourire d'ange, par cette bouche suave, elle éternise son évasive rêverie sur le caporal blond. 5
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Enivrée par le nectar, elle s'endort entourée de somptueuses<br />
étoffes posées nonchalamment sur le divan superbe.<br />
Parée de somptueux bijoux, l'œil hagard et livide, soulevant<br />
d'une main nonchalante quantité de soierie déposée sur le divan, elle<br />
rêve des délicieuses soirées passées chez les De Busy.<br />
Et des images tenaces, toujours martelant son âme voyageuse<br />
s'amoncellent les unes contre les autres comme une pellicule de film<br />
inlassablement répétée.<br />
Et dans ses souvenirs voués déjà à l'ennui, elle multiplie les<br />
scènes, grossit les visages, et espère embrasser dans cet<br />
amoncellement de détails, l'instant unique et sublime que son esprit<br />
s'était juré de ne jamais oublier : le regard saisissant du jeune homme<br />
aux yeux foncés, tirant vers un marron extrême, - ce regard de feu<br />
exprimant toute la force et l'intrépidité de la jeunesse conquérante.<br />
Oui, malheureuse, presque envoûtée par ce sourire d'ange, par cette<br />
bouche suave, elle éternise son évasive rêverie sur le caporal blond.<br />
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