Franck Lozac'h Poèmes amoureux
Poèmes d'amour Poèmes d'amour
exaltants à une contrée lointaine ; Quelle monotonie insipide dans tes yeux évasifs ! Quelle lente paresse par ton corps sacré ! Quelle force encore me pousse à combattre moi qui suis englué dans une toile d'araignée ? Moi qui à l'orée de mes vingt ans espérais une terre ferme, moi qui marche sur des sables mouvants ? Sont-ce les derniers soubresauts d'une mort fatidique ? J'entrevois comme des images sacrées dans mes rêves, une marche funèbre, des soldats bleus fusil en main, et j'entends un caporal crier en joue. Parfois c'est une corde qui se balance dans un mouvement régulier, et moi je place ma gorge entre ses nœuds serrés. Plus loin, le tombeau où mon corps sera exhumé, les pleurs des femmes et les fleurs artificielles. Mais tout ceci n'est d'aucun intérêt pour vos pauvres consciences que d'entendre les gémissements malingres d'un poète inconnu. 22
Dans mon rêve épuré Dans mon rêve épuré, je discerne ton nom Dans les lieux à venir, j'entends battre tes yeux Je sais ton chant, je sais ta voix et ta beauté Et le regard d'amour qui encombre tes bras. J'écoute frémir mon heure puissante et ténébreuse Que l'instant et l'histoire encenseront encore J'embrasse l'enfant violence des voluptés Et je dors lentement à l'ombre de mon ombre. Je me plais à vêtir le monologue qui dure Patience, dévouement, sagesse, supplices Tasses d'or et d'argent jetées contre nos cieux Et délires et délices et salive et amour Et les ans passeront comme un souffle inhumain. J'observe la douceur et l'orgueil de ces transes La chaude montée au cœur qui est rose et bleue Et j'approuve en moi-même le désir de survivre Pour rester longtemps presque mort en nous deux. 23
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Dans mon rêve épuré<br />
Dans mon rêve épuré, je discerne ton nom<br />
Dans les lieux à venir, j'entends battre tes yeux<br />
Je sais ton chant, je sais ta voix et ta beauté<br />
Et le regard d'amour qui encombre tes bras.<br />
J'écoute frémir mon heure puissante et ténébreuse<br />
Que l'instant et l'histoire encenseront encore<br />
J'embrasse l'enfant violence des voluptés<br />
Et je dors lentement à l'ombre de mon ombre.<br />
Je me plais à vêtir le monologue qui dure<br />
Patience, dévouement, sagesse, supplices<br />
Tasses d'or et d'argent jetées contre nos cieux<br />
Et délires et délices et salive et amour<br />
Et les ans passeront comme un souffle inhumain.<br />
J'observe la douceur et l'orgueil de ces transes<br />
La chaude montée au cœur qui est rose et bleue<br />
Et j'approuve en moi-même le désir de survivre<br />
Pour rester longtemps presque mort en nous deux.<br />
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