Novembre 2010 - Voies navigables de France
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Pour le lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’Organisation<br />
européenne<br />
<strong>de</strong>s bateliers, regroupement<br />
<strong>de</strong>s artisans<br />
indépendants européens,<br />
la batellerie<br />
n’est pas sortie <strong>de</strong> la<br />
crise, loin s’en faut.<br />
«On constate que<br />
<strong>de</strong>puis la crise, <strong>2010</strong><br />
a vu le marché se<br />
redresser légèrement :<br />
ainsi, les transports <strong>de</strong><br />
produits industriels et <strong>de</strong> conteneurs ont augmenté en nombre et en<br />
volume. Par contre, tout ce qui a trait au BTP, à savoir sables, graviers,<br />
granulats et autres produits carriers, est en net recul dans toute<br />
l’Union européenne. Il ne faut pas oublier que 25 à 40% (selon les<br />
pays) <strong>de</strong>s transports effectués par voie fluviale concernent ce secteur.<br />
Du coup les artisans se tournent vers le secteur <strong>de</strong> la sidérurgie, dont<br />
la conjoncture, malgré les aléas, semble plus prometteuse. J’aimerais<br />
insister cependant sur le fait que la navigation fluviale est adaptée au<br />
transport <strong>de</strong> tous les vracs, quels qu’ils soient».<br />
A propos <strong>de</strong>s frets pratiqués sur le marché à l’heure actuelle, J. Veldman<br />
précise qu’«avec l’hydrographie du bassin du Rhin le mois <strong>de</strong>rnier<br />
- c’est-à-dire une longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux –, les frets ont augmenté<br />
pour atteindre un niveau quasi normal. Depuis, les fortes pluies<br />
mo<strong>de</strong> 24/24 pour couvrir ces frais. La pério<strong>de</strong><br />
transitoire actuelle, conjuguée au recul <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, risque d’être difficile<br />
pour ces nouveaux modèles, indique la CCNR,<br />
qui s’attend à voir la situation empirer dans les<br />
prochaines années, tant que la règlementation<br />
et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> permettront aux unités à simple<br />
coque <strong>de</strong> concurrencer les bateaux à double<br />
coque à armes égales.<br />
daNuBE :<br />
LE maRChé dE L’oCCasIoN<br />
Il est difficile, compte tenu <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’enregistrement<br />
en vigueur, <strong>de</strong> se faire une idée<br />
précise du nombre <strong>de</strong>s bateaux réellement<br />
opérationnels dans les Etats du Danube. Les<br />
flottes <strong>de</strong> l’espace danubien, <strong>de</strong> Pologne et<br />
<strong>de</strong> la République tchèque représentent environ<br />
7% <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> la flotte<br />
européenne générale et à peine plus <strong>de</strong> 1%<br />
<strong>de</strong> la flotte <strong>de</strong> bateaux citerne.<br />
Jan Veldman, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’OEB/Organisation<br />
européenne <strong>de</strong>s bateliers<br />
ont ramené les prix au même niveau qu’au moment <strong>de</strong> la crise. Il y a un<br />
problème structurel : dans le bassin rhénan, il y a trop <strong>de</strong> cale neuve<br />
qui entraîne mécaniquement une baisse <strong>de</strong>s frets. Sur le Rhône et sur<br />
la Seine, même si on y construit moins <strong>de</strong> cale, les artisans acquièrent<br />
cependant <strong>de</strong> nouvelles unités et les chargements font défaut pour<br />
les rentabiliser. Les bateliers ont du mal à remonter la pente : ils doivent<br />
rembourser les échéances <strong>de</strong>s prêts qu’ils ont contractés pour<br />
acheter et mo<strong>de</strong>rniser leurs bateaux. Les frets trop bas suffisent juste<br />
à payer le gazole».<br />
Enfin, dans le domaine <strong>de</strong> la politique européenne, J. Veldman souhaite<br />
plus d’intégration : «Une nécessité s’impose aux bateliers, celle<br />
<strong>de</strong> l’harmonisation fiscale, afin d’éviter les rivalités et les distorsions <strong>de</strong><br />
concurrence. Pour construire un marché européen intégré <strong>de</strong>s transports,<br />
il faut tenir compte du fait que dans le domaine <strong>de</strong> la batellerie,<br />
70 à 75% <strong>de</strong>s entreprises sont artisanales. Celles-ci ont permis la<br />
croissance du marché. Le batelier est très flexible et s’occupe <strong>de</strong> son<br />
bateau comme d’un enfant. Il est capable d’attendre sans sourciller<br />
une journée entière à un terminal maritime et <strong>de</strong> charger la nuit. On ne<br />
trouve pas une telle disponibilité dans d’autres secteurs».<br />
Pour finir, J. Veldman exprime le souhait que les 30 Mio € restants du<br />
fonds <strong>de</strong> déchirage puissent servir en cas <strong>de</strong> crise. Il s’agit d’une position<br />
commune à l’OEB et à l’UENF/Union européenne <strong>de</strong> la navigation<br />
fluviale, qui souhaiteraient autrement pouvoir consacrer ces fonds à la<br />
mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> la batellerie et, notamment, à la formation <strong>de</strong>s jeunes<br />
à travers l’Europe.<br />
8 Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s opérateurs fluviaux • <strong>Novembre</strong> <strong>2010</strong><br />
© annemarie van oers