Novembre 2010 - Voies navigables de France

flottes française et luxembourgeoise ont diminué.
Comme pour la cale sèche, la part des bateaux
de plus de 2 000 t et de plus de 3 000 t a
tendance à augmenter. Là encore, ce sont les
flottes belge et néerlandaise qui connaissent
les évolutions les plus marquées. En 2009,
les unités d’une capacité supérieure à 2 000
t représentaient 70% de la capacité totale de
la flotte belge (contre 55% en 2002) et 76%
de la flotte néerlandaise (66% en 2002). A
elles seules, ces deux flottes réunissent 74
bateaux d’une capacité supérieure à 3 500 t.
Nombre de ces unités cependant est en fait
des bateaux avitailleurs actifs dans les ports
maritimes, lesquels sont néanmoins parfois
utilisés a des fins de transport. Toujours
en 2009, la flotte néerlandaise (en tonnage)
est constituée à 68% de bateaux de moins
de 20 ans (45% pour la Belgique et 33% pour
l’Allemagne). Compte tenu du fait que depuis
1990, ce sont quasi exclusivement des automoteurs
dotés de doubles-coques qui ont été
construits, ces chiffres permettent de mesurer
l’état d’avancement de la restructuration dans
ces pays.
Les bateaux à simple coque possèdent
cependant un avantage très net en termes de
coûts d’exploitation puisque la plupart d’entre
eux est complètement amortie, alors que
ceux des nouvelles unités à double coque sont
bien plus élevés. Ces derniers doivent, dans
toute la mesure du possible, être utilisés en
© annemarie van oers
Etat des flottes en 2009 (en nombre d’unités)
Pavillons Cale sèche Cale citerne Pousseurs
Allemagne 1 834 447 291
Belgique 1 115 216 104
France 1 253 83 NC
Luxembourg 11 19 14
Pays-Bas 3 807 761 273
Suisse 19 50 4
Autriche (*) 59 20 10
Slovaquie 147 5 36
Hongrie 7 3 NC
Roumanie 905 10 32
Bulgarie 165 0 24
Serbie (**) 319 0 40
(*) Chiffres 2004.
(**) Source Commission du Danube 2007.
Sources : CCNR et DeStatis
Theresia Hacksteiner,
secrétaire générale
de l’UENF/Union
européenne de la
navigation fluviale
«L’Europe souffrant de sévères problèmes
de saturation des infrastructures de
transport, il est nécessaire de trouver des
solutions durables pour répondre aux défis économiques, environnementaux et sociaux.
Promouvoir un meilleur usage de tous les modes de transport, en particulier des modes
alternatifs à la route et disposant de potentialités non utilisées, peut considérablement aider
à trouver un nouvel équilibre entre croissance économique, bien-être social et protection
de l’environnement.
Le transport par navigation intérieure apporte une réponse intéressante aux exigences de la
politique européenne, bien que ce mode ait été malmené au cours des dernières décennies.
Les études prouvent que la navigation intérieure peut croître énormément sur différentes
voies d’eau, grâce aux réserves de capacité dont disposent à la fois les infrastructures et la
flotte. Le transport fluvial apparaît comme le mode le plus sûr, le plus économe en énergie
et le plus respectueux de l’environnement, aussi bien pour le transport de marchandises
que de passagers.
Le but de la politique européenne des transports est d’établir un système de transport
durable, qui réponde aux attentes économiques et environnementales de la société. Cela
implique un soutien accru aux modes de transport les plus propres et le développement
de l’utilisation des infrastructures les moins saturées. Les voies d’eau en Europe, qui sont
pour la plupart des rivières naturelles, disposent de réserves de capacité pour absorber
un volume de marchandises transporté bien plus important. Leur amélioration passe par
la suppression des goulets d’étranglement et la réalisation de liaisons entre les différentes
parties du réseau européen. Des améliorations sont aussi à attendre du développement de
l’intermodalité et d’une utilisation optimale des infrastructures existantes».
Novembre 2010 • Guide des opérateurs fluviaux 7