Qualité Références n°70
En route vers le contrôle qualité des formations
En route vers le contrôle qualité des formations
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dossier<br />
Vers un contrôle qualité de la formation<br />
formation<br />
Focus sur la réforme de la formation<br />
professionnelle continue<br />
Ça y est, nous y sommes : Le cnefop a publié le 9 juin la première liste des 10 certifications<br />
et labels qualité censés garantir la qualité des formations dispensées par quelques<br />
50 000 professionnels du secteur (voir encadré page 27). Mais ceci n’est que la dernière pierre<br />
posée à un édifice dont la construction est en route depuis plus de deux ans.<br />
La loi du 5 mars 2014 et son décret d’application<br />
du 30 juin 2015 ont bouleversé en<br />
profondeur la formation professionnelle.<br />
Ils ont notamment introduit ou modifiés<br />
trois points primordiaux :<br />
• La mise en place d’un entretien professionnel<br />
obligatoire tous les deux ans<br />
• La création du compte personnel de formation<br />
pour les salariés<br />
• L’obligation pour les organismes agréés<br />
(OPCA, Régions, Pôle Emploi, etc.) de « s’assurer<br />
lorsqu’ils financent une action de formation<br />
professionnelle continue et sur la base de<br />
critères définis par décret en Conseil d’État,<br />
de la capacité du prestataire de formation<br />
mentionné à l’article à dispenser une formation<br />
de qualité ».<br />
L’article L. 6315-1 du Code du travail définit les contours<br />
de l’entretien professionnel obligatoire<br />
La qualité<br />
du travail<br />
effectué<br />
par le<br />
collaborateur<br />
n’entre<br />
absolument<br />
pas en<br />
compte : elle<br />
reste l’objet<br />
de l’entretien<br />
annuel<br />
d’évaluation<br />
© iStock<br />
L’entretien proFESSIonnel<br />
Le marché du travail change et la révolution<br />
numérique de ces dernières années a accentué<br />
ce processus de façon exponentielle. L’adaptation<br />
des compétences au poste occupé par le salarié<br />
est une nécessité que l’entreprise ne peut plus<br />
négliger. C’est dans ce cadre que l’état a instauré<br />
l’entretien professionnel, désormais inscrit à l’article<br />
L. 6315-1 du Code du travail. Il s’agit d’un<br />
rendez-vous obligatoire entre le salarié et l’employeur.<br />
Il est destiné à envisager les perspectives<br />
d’évolution professionnelle du salarié et les formations<br />
qui peuvent y contribuer. Il concerne tous<br />
les salariés : CDD, CDI, intérimaires et même les<br />
contrats d’apprentissage ou de professionnalisation.<br />
Le principe est certes louable, quoi que, pour<br />
ce dernier exemple, on puisse douter de l’intérêt<br />
de proposer des formations à des jeunes… en<br />
formation !<br />
Attention : il s’agit ici uniquement d’apprécier les<br />
perspectives d’évolution du salarié et son éventuel<br />
besoin en formation. La qualité du travail effectué<br />
par le collaborateur n’entre absolument pas en<br />
compte : elle reste l’objet de l’entretien annuel d’évaluation.<br />
La loi ne fixe pas non plus les modalités<br />
de cet entretien, qui doit simplement avoir lieu<br />
pendant le temps de travail et dans les locaux<br />
de l’entreprise. Le contenu de l’entretien est laissé<br />
à l’appréciation des accords de branche, d’entreprises<br />
ou, à défaut, à l’appréciation de la direction.<br />
Anachronisme frappant, pour une réforme résolument<br />
moderne dans son approche, à l’heure ou<br />
une large majorité des salariés souhaiterait optimiser<br />
leur productivité par le télétravail plus que par<br />
un présentéisme dépassé.<br />
26 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°70• Juin-Juillet 2016