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SakMag édition 004

SakMag est un magazine qui se consacre à l'art comorien et à sa culture tout en restant ouvert sur le monde extérieur et au tendance du moment. c'est un magazine 100% gratuit à télécharger en ligne. Pour ce 4eme numéro SakMag rencontre du danseur, chorégraphe, metteur en scène, organisateur d'evènement Washko et vous fait découvrir d'autres artistes comoriens et bien d'autres choses...

SakMag est un magazine qui se consacre à l'art comorien et à sa culture tout en restant ouvert sur le monde extérieur et au tendance du moment. c'est un magazine 100% gratuit à télécharger en ligne. Pour ce 4eme numéro SakMag rencontre du danseur, chorégraphe, metteur en scène, organisateur d'evènement Washko et vous fait découvrir d'autres artistes comoriens et bien d'autres choses...

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<strong>édition</strong> <strong>004</strong><br />

Magazine d’Art et Culture<br />

M a i<br />

Sakmag<br />

2017<br />

SAKARA Magazine<br />

Page facebook : Sakara<br />

Mail : sakaraevent@gmail.com<br />

Iles de la lune<br />

Interview<br />

Washko<br />

Activités du mois


04<br />

Iles de la lune<br />

Interview du mois<br />

08<br />

14<br />

Instant Geek<br />

Na Hassi constat<br />

20<br />

23<br />

Je viens de là<br />

Espace pub<br />

30<br />

32<br />

activités du mois<br />

j’ai déménagé au cameroun<br />

34


Iles de<br />

a lune<br />

LPhotos Sakara «Ino»<br />

Ino jeune photographe en devenir capture l’instant et nous fait une<br />

découverte du pays à sa façon.<br />

04


Le lac salé est sans doute le lieu le plus mystérieux de la Grande Comore.<br />

Tellement d’histoires s’y rattachent que l’on ne sait plus quoi penser.<br />

Pour les scientifiques, c’est un cratère. Pour les enfants, c’est un village<br />

englouti. Pour les wagangi «Marabou» c’est un lieu de repentance et de<br />

miracle. Pour moi c’est un lieu de détente et de rêverie. On y trouve de tous<br />

les goûts au Lac Salé.<br />

12 05


Plage Derrière le Lac salé<br />

Vue du dos du dragon<br />

13 06


Au sommet du Lac Salé<br />

Au bas à droite du Lac Salé<br />

07


Interview<br />

u mois<br />

DW a s h k o<br />

Hakim Ibrahim alias WASHKO est un danseur, chorégraphe, metteur<br />

en scène, organisateur d’évènements, qui a créé l’association UNI’SON (Tous<br />

Unis dans le son). Vivant généralement en France, il revient régulièrement<br />

aux Comores pour dispenser des formations de danses ayorès des jeunes<br />

mais également les initier dans une démarche de professionnalisation dans le<br />

domaine de la création chorégraphique.<br />

08


Qu’est ce qui est le plus gratifiant dans ce que tu fais ?<br />

Le plus gratifiant, c’est lorsque j’ai l’opportunité de partager mon expérience<br />

artistique avec d’autres artistes, échanger, recevoir des retours<br />

positifs de leurs part. Par exemple, quand je viens donner des formations<br />

à des jeunes artistes au pays, pour assurer la relève, j’attends d’eux qu’ils<br />

retransmettent ce savoir aux plus jeunes car c’est de cette manière là que<br />

l’art perdurera. Et bien sûr, faire comprendre à ces jeunes que l’art est universel.<br />

Que partout dans le monde, on parle le langage de l’art. Il n’y pas<br />

plus gratifiant que de faire de sa passion un métier.<br />

Et qu’est ce qui la rend difficile ?<br />

C’est maintenir le niveau lorsque tu commences à te faire connaitre. Il<br />

faut travailler deux, voire trois fois plus pour être au top. Le travail devient<br />

alors beaucoup plus prenant mais passionnant à la fois. En premier, Il faut<br />

de la vigueur, de la concentration, de l’attention à soi, à son hygiène de vie,<br />

à l’alimentation…etc. tout cela n’est pas facile à entretenir. En deuxième,<br />

je dirais, les difficultés financières que nous rencontrons pour créer des<br />

spectacles même si, au final, la passion finit par prendre le dessus.<br />

09


Vis-tu de ta passion ?<br />

Depuis une vingtaine d’année, je possède le statut d’intermittent du<br />

spectacle ce qui veut dire que je vis pleinement de mon art. Malheureusement<br />

dans beaucoup de pays notamment le nôtre, il est plus difficile de<br />

vivre de son art en général. Ce qui pousse les artistes locaux à trouver un<br />

travail plus fixe pour palier à leurs besoins. Mais les choses commencent à<br />

changer petit à petit, il faut y croire et surtout continuer à se battre pour.<br />

Donc, réponds-tu au nom « d’artiste » ?<br />

Un artiste c’est quelqu’un qui fait de l’art. Peu importe que cela soit<br />

professionnel ou non. L’art part souvent d’une passion que l’on peut avoir<br />

et surtout partager avec tout le monde. La seule différence entre un artiste<br />

professionnel et amateur c’est le degré d’investissement.<br />

10


Quel est ton rêve d’artiste ?<br />

Avant, c’était de danser pour Michael Jackson. Mais malheureusement,<br />

cela ne pourra plus se réaliser. Aujourd’hui mon rêve est de réaliser le rêve<br />

des jeunes artistes comoriens, c’est à dire, que les pièces que je crée avec<br />

eux puissent se jouer partout dans le monde. Et bien sûr créer mon centre<br />

chorégraphique aux Comores.<br />

Quel avenir vois-tu pour la danse aux Comores ?<br />

Il y a énormément d’engouement<br />

pour la danse aux Comores. Cela est<br />

l’une des choses que j’ai remarquée ici.<br />

Cependant, il y a un manque flagrant<br />

de structuration. Les jeunes aiment<br />

danser, mais étonnement, ils n’aiment<br />

pas se regrouper pour créer quelques<br />

choses et transmettre ce qu’ils savent<br />

aux futures générations. Et je trouve<br />

cela dommage car en se réunissant,<br />

ils pourraient faire de grandes choses.<br />

L’union fait toujours la force !<br />

11


Dis-nous en un peu plus sur tes créations ou tes compositions ?<br />

Actuellement, je suis sur un spectacle qui s’appelle « Dur d’y croire ».<br />

Je l’ai joué l’an dernier à l’Alliance de Moroni. Nous avons été programmés<br />

pour 8 dates (en ce mois de Mai) sur l’île de La Réunion, ce qui est déjà<br />

une belle victoire pour moi et les jeunes qui m’accompagnent.<br />

Ensuite, j’ai un solo qui se nomme « Jusqu’à L », qui est en phase de<br />

création, j’ai sollicité justement l’Alliance française de Moroni pour un partenariat<br />

mais j’attends une réponse. Je suis en création également sur un<br />

projet qui s’appelle « Itinéraire d’un artiste ». J’y travaille en ce moment<br />

avec un performeur, slameur qui s’appelle TWICE. On y mélange aussi de<br />

la danse, du théâtre, du slam et du chant.<br />

Je fais parti également d’une création intitulée « Deep Manners », c’est un<br />

projet initié par un ami danseur et chorégraphe qui se nomme MEECH de<br />

France ; c’est autour de la House Dance. La première aura lieu en France<br />

le 4 Juin. J’ai aussi le projet de créer un trio ici aux Comores qui sera composé<br />

d’un danseur et de deux danseuses. Mais je n’en dis pas plus car c’est<br />

en phase de réflexion.<br />

12


Un dernier mot.<br />

En tant que danseur et chorégraphe, j’ai eu l’occasion de voyager un<br />

peu partout à travers les cinqs continents. Et mon rêve serait de pouvoir<br />

parcourir le monde cette fois avec les jeunes artistes comoriens. Qu’ils<br />

découvrent ce qui se passe en matière de création artistique ailleurs, qu’ils<br />

échangent avec d’autres artistes venant de différents pays. Les raisons<br />

principales qui me poussent à venir aux Comores ; c’est justement pour<br />

apporter ce rêve aux jeunes et leur montrer que la persévérance peut finir<br />

par porter ses fruits. Il faudrait que des structures comme le CCAC soient<br />

soutenues et aidées pour permettre l’émergence de l’art dans notre cher<br />

pays les Comores.<br />

13


INSTANT<br />

EEK<br />

GJeux Videos<br />

Salut tout le monde!! Tout d’abord merci<br />

à tous ceux qui prendront la peine de lire<br />

cette rubrique. J’adore les films, les mangas<br />

et les jeux vidéo et j’adore aussi parler et je<br />

me suis dit « si je parlais aux gens de ce que<br />

j’aime » ? Donc voila !! Je vous parlerai de<br />

films, mais aussi de mangas et de jeux vidéo.<br />

Mais avant de commencer, sachez que tout<br />

ce que vous pourrez lire ici ne représente<br />

que mon humble avis ; SI JE DIS QUE JE<br />

N’APPRECIE PAS UN FILM, MANGA OU<br />

JEU VIDEO, CELA NE VEUT PAS DIRE<br />

QU’IL EST NUL. Je veux juste faire part de<br />

mon ressenti et j’espère que vous me ferez<br />

part des vôtres.<br />

14


Aujourd’hui chers lecteurs je veux vous transporter dans un autre<br />

univers : les JEUX VIDEO. Honnêtement je ne saurais dire depuis<br />

combien de temps je joue aux jeux vidéo, je suis tombé dedans quand<br />

j’étais petit (les fans d’Astérix et Obélix comprendront). Le premier jeu<br />

auquel j’ai joué s’appelait Duck Hunt et j’y ai joué avec mon père; on a<br />

un pistolet dans les mains au lieu d’une manette et il faut tirer sur des<br />

canards à l’écran, cela me fascinait, et depuis j’ai plus lâché, au grand dam<br />

de ma famille. A une époque on considérait que les jeux vidéo s’adressaient<br />

seulement à une partie de la population : les jeunes garçons ; en quelques<br />

décennies seulement, les jeux vidéo sont devenus le loisir privilégié de<br />

toutes les sociétés modernes.<br />

Que l’on soit jeune ou vieux, homme ou femme, riche ou pauvre, on<br />

passe tous aujourd’hui une partie de notre temps libre à jouer devant un<br />

écran (télé, tablette ou smartphone), ce qui est une bonne chose car cela<br />

permet de se détendre un peu. Mais comme tout en ce monde, le jeu<br />

vidéo possède aussi ses défauts, et malheureusement c’est ce que les gens<br />

retiennent le plus, la faute à la mauvaise image véhiculée par certains medias<br />

généralistes ainsi que certaines personnalités et aussi à un manque<br />

d’informations des parents.<br />

15


Pour ma part, les jeux vidéo sont un excellent moyen de se relaxer mais<br />

aussi un très bon outil d’apprentissage pour les plus jeunes, à condition<br />

de savoir comment s’y prendre ; pour la petite histoire, j’ai amélioré mon<br />

anglais grâce aux jeux vidéo : j’avais un jeu d’horreur où, pour sauver notre<br />

personnage, il fallait résoudre une série d’énigmes, et pour cela il fallait<br />

trouver des indices, sauf que le jeu était entièrement en anglais (voix et<br />

sous-titres). Du coup, j’utilisais souvent un dictionnaire anglais/français<br />

parce que beaucoup de mots m’étaient incompréhensibles à l’époque, et<br />

quand je revoyais ou entendais certains mots à l’école je me disais « ah<br />

oui je connais ce mot c’était dans mon jeu ca veut dire baleine », et par la<br />

suite mes notes en anglais ont commencé à s’améliorer (incroyable mais<br />

vrai). Aujourd’hui on peut trouver des jeux adaptés pour tous les genres de<br />

personnes, parce que les concepteurs de jeu vidéo veulent attirer le plus de<br />

monde possible (ce qui exaspère d’ailleurs les hardcore gamers mais c’est<br />

une histoire interminable donc autant éviter d’en parler).<br />

16


Ce qui me fascine aujourd’hui dans le jeu vidéo, c’est que c’est un<br />

domaine qui rassemble tellement de métiers : des game designers,<br />

musiciens, programmeurs, auteurs, character designers, etc. Et parfois<br />

même des acteurs pour les jeux à gros budget, parce que comme pour le<br />

cinéma, il existe des jeux dont les coûts de production atteignent des millions<br />

de dollars, et prennent des années de développement avant que nous<br />

puissions mettre nos mains dessus, et les techniques de création de ces<br />

jeux se rapprochent fortement du cinéma. Les jeux vidéo possèdent leurs<br />

« stars » ; il existe des tas de personnages virtuels qui sont connus, selon<br />

le niveau de connaissance de chacun, mais le plus célèbre reste Mario, la<br />

mascotte principale de Nintendo. Aujourd’hui il existe des salons et des<br />

évènements sur les jeux vidéo, et la plupart des personnes qui s’y rendent<br />

s’habillent comme leur personnage préféré, que ce soit de jeu vidéo, de<br />

film ou encore manga ; on appelle cela le « cosplay », qui est l’abréviation<br />

de « costume» et « playing »; l’un de mes plus grands rêves c’est de pouvoir<br />

assister au moins une fois à ce genre d’évènements, et aussi de participer à<br />

un tournoi de jeu vidéo (oui ca existe).<br />

17


Les tournois de jeux vidéo sont de plus en plus répandus à travers le<br />

monde. Des milliers de personnes regardent d’autres personnes en train de<br />

jouer, et d’ailleurs en Corée du Sud, ces tournois passent à la télé, comme<br />

s’il s’agissait d’un match de foot ou de basket. Certaines personnes ont un<br />

vrai intérêt pour le jeu vidéo et tout ce qui tourne autour, mais jusqu’à<br />

maintenant ces personnes sont considérées comme des bizarroïdes par les<br />

personnes « normales », et les surnoms insultants ne manquent pas hélas…<br />

18


Mais je n’y prête plus vraiment attention ; on ne peut pas plaire à tout<br />

le monde, et puis l’essentiel c’est que l’on se sente bien dans ce que l’on fait,<br />

donc peu importe ce que les autres en disent je vis cette passion à fond! Je<br />

pourrais écrire un bouquin gros comme Harry Potter pour vous décrire<br />

ma passion pour les jeux vidéo et je peux en parler des heures, mais pour<br />

l’instant j’espère juste vous avoir fourni une entrée en matière convenable<br />

dans cet univers incompris par beaucoup. Surtout n’hésitez pas à m’écrire<br />

sur ma page facebook si vous voulez me faire part de vos avis, sur cet<br />

article ou sur les autres.<br />

19


Na Hassi<br />

onstat<br />

CLe poète se cache pour<br />

offrir…<br />

Chaque vers est une part du poète. Le moindre<br />

mot, la plus petite sonorité et l’infime émotion qu’il<br />

traduit dans ses écrits représentent un morceau de<br />

son être. Ce mot, cette sonorité et cette émotion,<br />

il les a empruntés à son environnement et il doit<br />

les rendre. Autrement. Avec une valeur ajoutée.<br />

Sinon, il ne sert à rien. Voici le rôle du poète :<br />

prendre, comprendre et rendre.<br />

Le poète prend tout ce qui est à la portée de ses<br />

mains : sourire, colère, regard, chagrin, tristesse,<br />

joie, déception, espoir… Ce sont ses matières<br />

premières, c’est à partir de ces éléments qu’il va<br />

préparer son poème. Il les prend de manière<br />

consciente ou non. Le poète est un être sensible,<br />

comme tout le monde. On est tous sensibles,<br />

mais à des degrés différents. Le poète, il prend<br />

un peu de tout. Le mot prendre est tiré du latin «<br />

prehendere » qui signifie « s’emparer de, saisir ».<br />

Il s’empare donc de toutes les émotions, de toutes<br />

les parts de vérité, de tous les silences et de toutes<br />

les douleurs étouffées. Il les « met en sa main »<br />

pour pouvoir les traduire en vers ou en prose. Ces<br />

matières premières sont encore à l’état brut. Il faut<br />

les travailler, les tailler et donc les comprendre.<br />

20


Parce qu’il ne suffit pas de prendre, il faut<br />

surtout comprendre. Cette phase du travail<br />

de l’artisan des mots est sans doute l’une des<br />

plus essentielles, mais également des plus<br />

difficiles. Étymologiquement, comprendre<br />

est composé de deux racines latines : cum et<br />

prehendere se traduisant respectivement par<br />

« avec » et « saisir ». Ce n’est qu’en étant avec<br />

le monde que le poète peut le saisir. Il doit<br />

le « contenir en lui » pour pouvoir ensuite<br />

traduire ce qu’il représente. Pour lui d’abord.<br />

Pour les autres ensuite. On entend souvent<br />

que le poète s’isole, que c’est un être solitaire,<br />

qu’il est extérieur au monde réel…En toute<br />

humilité, je pense que le poète est l’être le<br />

plus solidaire et le plus sociable, parce qu’il<br />

s’imprègne de tout ce qui l’entoure pour le<br />

transcrire en écrits. Il entreprend plusieurs<br />

tentatives de compréhension du monde pour<br />

pouvoir les rendre à ceux et celles à qui il les<br />

a empruntés. Parce qu’un poète doit rendre.<br />

C’est impératif.<br />

21


Le poète est généreux par nature et par<br />

devoir. L’égoïsme est un péché capital. Tout ce<br />

qu’il a pris aux autres et au monde, il doit les<br />

rendre. Issu du latin rendere, ce mot renvoie<br />

au sens de « donner en retour ». Le poète doit<br />

donc « remettre une chose entre les mains de<br />

celui à qui elle appartient ». La différence c’est<br />

que cette « chose » est plus belle, plus digeste,<br />

plus magnifique. Il a pris les émotions à l’état<br />

brut, il les rend à l’état sublimé. C’est pour<br />

cette raison que le poète n’utilise peut-être<br />

pas le même vocabulaire pour désigner une<br />

même chose. Parce que chaque poème est un<br />

travail personnel, un travail sur soi puis sur<br />

les autres. Souvent, on ne sait pas que le poète<br />

donne en retour, on dit qu’il invente. Je dirais<br />

que non, on n’invente rien, on transforme ce<br />

qu’on voit. On n’est pas non plus conscient<br />

du travail intérieur du poète quand il écrit<br />

son texte, c’est pour cela que je dis que LE<br />

POETE SE CACHE POUR OFFRIR…<br />

3122


Je viens<br />

e lA<br />

DIsaac Azaly<br />

Tout comme la Street Art est passée de la rue à la galerie, les œuvres<br />

d’Isaac Azaly passent par les salles d’exposition pour se retrouver dans les<br />

endroits branchés d’Antananarivo. Aujourd’hui âgé de 31 ans, Isaac a posé<br />

sa marque dans l’environnement culturel malgache. Adepte de la technique<br />

du pochoir, il traite de l’identité culturelle, en passant par l’histoire et les<br />

aberrations de Madagascar. C’est un peintre qui porte une lourde histoire,<br />

et pourtant, il a su s’en servir pour pouvoir la dépasser. De son vrai nom<br />

Azaly Zakaria, étant le dernier-né d’Azaly Ben Marofo, il a pleinement<br />

vécu les événements politiques de Madagascar en 2002. Avec sa famille,<br />

il fut contraint de quitter la Grande île pour se réfugier à Moroni, par la<br />

suite, il se retrouva à Lyon.<br />

Le peintre décorateur privilégié d’Antananarivo<br />

Artiste-peintre d’origine comorienne et malgache<br />

23


Originaire de Majunga et ayant été scolarisé<br />

à Antananarivo, à 17 ans, il perdit ses<br />

repères, mais se retrouva dans les textes de<br />

rap, des textes qui parlent de l’identité. Un<br />

genre de musique qui plus tard prendra une<br />

place prenante dans son art. Isaac a suivi une<br />

année de remise à niveau en arts plastiques,<br />

puis il a poursuivi ses études et a obtenu un<br />

BTS en Design Produit et Communication.<br />

Toutefois, comme n’importe quel autre jeune,<br />

même s’il a suivi une formation, il ne savait<br />

pas trop ce qu’il allait en faire. Toutefois,<br />

l’intérêt qu’il portait à la peinture demeurait<br />

évident, déjà à la petite école, il dessinait<br />

au moment des dictées. Le fait d’étudier l’art<br />

plastique a été pour lui plus enrichissant que<br />

les cours classiques. Il se souvient de ses enseignants<br />

artistes, avec chacun leurs origines,<br />

leurs histoires ainsi que leurs approches visà-vis<br />

de l’art. « Il faut vivre l’art intensément.<br />

» affirme-t-il. Il garde également en mémoire<br />

l’incitation d’un de ces professeurs, qui disait<br />

qu’il fallait « passer de l’autre côté ». Isaac<br />

Azaly a également été marqué par un photographe<br />

qui lui avait dit que pour créer, il<br />

fallait rentrer chez soi.<br />

24


Rencontre avec Tahina Rakotoarivony et Joey<br />

Aresoa<br />

De retour à Antananarivo en 2007, bien qu’il<br />

soit rentré chez lui, il se retrouve de nouveau dans<br />

un monde qu’il connait peu. Ce qui ne l’empêcha<br />

pas de tenter pour la première fois de vendre ses<br />

toiles dans un restaurant de la capitale, des ventes<br />

encourageantes constitueront le déclic. Il laissa ses<br />

études en infographie et rentra à Majunga chez ses<br />

parents, revenus à Madagascar depuis 2003. Son<br />

exposition en 2010 à l’Alliance Française d’Antananarivo<br />

lui permit de rencontrer Tahina Rakotoarivony.<br />

Il fit également la connaissance de la<br />

slammeuse Joey Aresoa, l’un des piliers du slam de<br />

Majunga. Celle avec qui il compose depuis 2011,<br />

un duo dénommé « Cosa Negra », une association<br />

de slam, de musique électronique, de poésie, de<br />

rap et de peinture.<br />

25


“Chaque exposition comme une étape, chaque<br />

étape comme une victoire”<br />

En 2012, Isaac revint à Antananarivo et commença<br />

ainsi son ascension dans le monde culturel malgache.<br />

Tahina Rakotoarivony, son mentor, également propriétaire<br />

d’une galerie d’art dans la capitale est celui<br />

qui lui a donné des clés de réflexion sur “comment<br />

aborder le milieu artistique”. Il est également celui qui<br />

l’avait repéré et qui avait compris ce qu’il peignait à<br />

ce moment là. Il lui a ouvert les portes de sa galerie.<br />

De là, les expositions et performances s’enchaînèrent,<br />

ajouté à cela, les biennales et expositions en dehors de<br />

Madagascar. De fil en aiguille, Isaac se fit connaître<br />

et se constitua un réseau lui permettant de poser sa<br />

marque dans divers endroits de la capitale, à la demande<br />

de particuliers. À l’exemple du Club Kudeta<br />

Anosy, aussi, récemment, les locaux de l’entreprise<br />

Amazon à Madagascar, l’art d’Isaac Azaly se retrouve<br />

même dans un ministère. La consécration accompagne<br />

cette ascension manifestée par la pluralité et le<br />

prestige des lieux qui accueillent ses œuvres. Le prix<br />

adonné à ses toiles augmente, manifeste du caractère<br />

recherché de ses créations.<br />

26


“Je leur dois ma sincérité”<br />

Isaac évoque l’idée selon laquelle il se doit d’être sincère<br />

vis-à-vis de ceux qui apprécient ses œuvres. Une<br />

sincérité indéniable, si l’on évoque l’exposition datant<br />

de l’année 2016, intitulée “Joey Aresoa”. Une occasion<br />

pour le peintre de marquer d’une manière claire,<br />

indélébile et fortement esthétique toute l’inspiration<br />

que la slameuse lui évoque. Inconditionnellement<br />

toujours porté sur le rap, Isaac entend se tourner vers<br />

d’autres disciplines telles que la sculpture et la vidéo.<br />

Sa dernière exposition intitulée «Masterciel», qui s’est<br />

tenue au Restaurant Citizen Guest House du 1er au 8<br />

avril 2017, inspirée d’un titre d’Oxmo Puccino, représente<br />

pour lui « la fin d’un début ».<br />

27


L’art contemporain<br />

Des codes se renversent, mais les bases résistent et l’art<br />

d’Isaac Azaly se propage, il laissera une marque indélébile.<br />

L’art, notamment la peinture dispose de ce côté saisissant, cela<br />

provoque des émotions et constitue la satisfaction du peintre.<br />

La toile renferme une certaine face cachée, l’idée est de « laisser<br />

les gens interpréter et que l’émotion prime, la décision appartient<br />

à la personne d’aller plus loin ou non » selon ce peintre.<br />

Cette émotion a été rendue possible par le biais de techniques<br />

qui se transmettent depuis toujours : cubisme, pochoir, collage,<br />

etc, le tout apparaît par la suite sur un autre choix de<br />

style, figuratif ou encore abstrait. Les influences majeures<br />

d’Isaac restent Basquiat, “dans son habileté à retranscrire les<br />

conditions de son peuple, avec des images parfois violentes ou<br />

la simplicité abstraite de ses tags”. Il puise également dans les<br />

“réflexions identitaires ou la cause Noire”. Il se tient informé<br />

sur les créations ou encore les idéologies de certains peintres<br />

malgaches qui peuvent être considérés comme d’une autre<br />

école, à l’exemple de Nono Ramaro dont la force des couleurs<br />

l’avait interpellé, il y a également Emerson peintre et auteur de<br />

l’ouvrage intitulé “Malgachitude”. De même, le peintre n’a eu<br />

de cesse d’affirmer les principes sur lesquels il fonde son art, à<br />

l’exemple de l’intérêt qu’il porte aux idées d’Achille Mbembe,<br />

un auteur tourné vers le post-colonialisme.<br />

28


Son processus de création consiste à rassembler des photographies<br />

tirées d’Internet, pour les isoler, les associer et reconstruire<br />

manuellement sur toile grâce aux pochoirs. La conception de<br />

ces toiles s’accompagne généralement d’un certain travail de recherche<br />

concernant les photographies de son choix. Par ailleurs,<br />

il a prouvé que sa trajectoire était la bonne, en éloignant le stéréotype<br />

de l’artiste qui ne vit pas de son art, le cliché selon lequel<br />

un artiste est forcément un drogué. Isaac Azaly n’a rien à redire<br />

sur le parcours qui l’a forgé : « Ça fait partie du jeu, tout ce que tu<br />

vis va te servir ». Le résultat est là, ce dépassement qui a vu naître<br />

un style remarquable qui regroupe sur des toiles des images du<br />

passé et du présent, comme pour s’appuyer sur le passé afin de<br />

donner un sens au temps présent. Isaac voit aujourd’hui son retour<br />

au pays comme l’un des meilleurs choix qu’il ait pu faire,<br />

comme il le dit : « Heureusement que je suis rentré ».<br />

Niry Ravoninahidraibe<br />

29


Affiche<br />

Dépliant<br />

Prospectus<br />

Cartes de Visites<br />

Carte de vœux<br />

Web design<br />

Template<br />

Logo<br />

Fresque numérique<br />

Espace<br />

ub<br />

PSakara Pub<br />

Banderole<br />

Tag illustré<br />

Scénographie<br />

Site Web<br />

Montages Vidéos<br />

Couverture Vidéos<br />

Couverture Photos<br />

Scéance Photos<br />

Pour vos conceptions visuelles (Affiche,<br />

Logo, fresque murale, flyers...)<br />

Faites appel à Sakara SARL<br />

sakaraevent@gmail.com<br />

Quand vos idées deviennent conception.<br />

30


Désormais, vous pouvez vous procurer<br />

votre carte d’adhésion du<br />

Ccac-Mavuna 2017.<br />

Et bien sûr, pour ceux qui<br />

souhaitent faire un don, il y a la carte<br />

d’adhésion donateur.<br />

Merci de soutenir le Ccac-Mavuna<br />

et aussi la Culture en vous adhérant.<br />

Nous vous accueillerons comme il se doit.<br />

1000fc : Élèves et étudiants<br />

5000fc : Particulier / Artistes<br />

25000fc : Associations / compagnies<br />

structures<br />

500Fc si plastification<br />

31


Radjadji BOTO<br />

Théatre<br />

Alliance française<br />

18h00<br />

01<br />

06<br />

Spectacle de danse<br />

Cie Kazya Dance<br />

Et si on se regardait<br />

Alliance Française<br />

20h30<br />

Championnat JCI<br />

Art Oratoire<br />

Alliance Française<br />

18h00<br />

12<br />

13<br />

Spectacle de danse<br />

Cie Uni Son<br />

Dur d’y Croire<br />

CCAC-Mavuna<br />

20h00<br />

Concert Live<br />

Lee Nossent<br />

(Alliance Française)<br />

20h00<br />

13<br />

32


Concert Live<br />

Papalote<br />

Moroni Djomanie<br />

20h00<br />

18<br />

18<br />

Concert Slam & Battle Hip Hop<br />

Bangazo Slam «DaGenius»<br />

Cie Uni Son<br />

Place de l’independance<br />

16h00<br />

Concert Live<br />

Ziad<br />

Alliance Française<br />

20h30<br />

20<br />

21<br />

Concert Live<br />

Da Most Wanted<br />

Swawt Energy<br />

Chindini Plage<br />

33


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