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Éditorial - Protestants en Belgique

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M<strong>en</strong>suel protestant belge • Église Protestante Unie de BelgiqUe • N° 5 - mai 2009 • M<strong>en</strong>suel sauf août • Prix au numéro : 1,50 �<br />

© Vladislav Gansovsky - Fotolia<br />

<strong>Belgique</strong> - België<br />

P.P. - P.B.<br />

1050 Bruxelles 5<br />

BC 4785<br />

La joie<br />

malgré tout


Page<br />

2<br />

Page<br />

<strong>Éditorial</strong> 2<br />

Coup de projecteur<br />

Volonté de mémoire 3<br />

Un ange musici<strong>en</strong> 4<br />

Les artistes 5<br />

Bible ouverte<br />

P<strong>en</strong>tecôte, repr<strong>en</strong>dre vie<br />

au souffle de Dieu 8<br />

Humeur<br />

Le douzième art 9<br />

D’ici<br />

Calvin au XVIe siècle 10<br />

Un dimanche pour<br />

les vocations 11<br />

De là<br />

Les élections europé<strong>en</strong>nes 12<br />

Une déclaration problématique 13<br />

Délit d’assistance 13<br />

Médias et Relations publiques<br />

La parole désarmée 14<br />

Ag<strong>en</strong>da 15<br />

Dossier de juin:<br />

La mission<br />

<strong>Éditorial</strong><br />

Lors de la réc<strong>en</strong>te journée Regards critiques sur Calvin organisée conjointem<strong>en</strong>t<br />

par la Faculté de théologie et l’ULB, l’histori<strong>en</strong>ne ulbiste Anne Morelli<br />

a évoqué avec sympathie la mémoire du protestantisme français, déconstruite<br />

par Louis XIV (révocation de l’Édit de Nantes et persécution des adeptes de<br />

la ’’Religion prét<strong>en</strong>due réformée’’) puis, reconstruite à partir du milieu du 19e siècle, par la v<strong>en</strong>ue à l’exist<strong>en</strong>ce de la Société d’histoire du protestantisme<br />

français, laquelle a initié ou <strong>en</strong>couragé la création de nombreux musées du<br />

protestantisme dans l’Hexagone. Et Anne Morelli d’exprimer avec chaleur le<br />

souhait que le protestantisme belge puisse créer de semblables lieux publics<br />

de mémoire de son passé et de sa pertin<strong>en</strong>ce.<br />

Nos histori<strong>en</strong>s s’efforc<strong>en</strong>t de raviver sans cesse cette mémoire, particulièrem<strong>en</strong>t<br />

par des publications régulières (ProDoc, Société royale d’histoire du<br />

protestantisme belge). Des expositions sont de temps <strong>en</strong> temps organisées<br />

par nos paroisses dans des lieux culturels ou <strong>en</strong> leur sein. Les sexagénaires,<br />

et plus, se souvi<strong>en</strong>dront du Pavillon protestant de l’Expo 58, important lieu<br />

de témoignage, hélas éphémère. Plus récemm<strong>en</strong>t, l’exposition De Léopold<br />

Ier à Jean Rey dans la Chapelle de Nassau (Bibliothèque royale - Bruxelles). Le<br />

500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin nous mobilise tous à travers<br />

de multiples manifestations : confér<strong>en</strong>ces, colloques, concerts, expositions,<br />

excursions… Sans oublier, par ailleurs, nos efforts de prés<strong>en</strong>ce dans les médias<br />

ni nos actions dans le domaine de l’aide sociale, de l’économie sociale<br />

et de la coopération au développem<strong>en</strong>t…<br />

Mais, malgré toutes ces <strong>en</strong>treprises, dont la publication réc<strong>en</strong>te de Le protestantisme,<br />

mémoire et perspectives, par Michel Dandoy 1 , il faut rev<strong>en</strong>ir<br />

à l’interrogation dubitative des sociologues du CRISP sur un investissem<strong>en</strong>t<br />

sociétal significatif de notre protestantisme belge, question posée à la fin du<br />

dossier consacré <strong>en</strong> 1994 aux protestants <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong> 2 .<br />

Cultiver la mémoire et la r<strong>en</strong>dre publique est certainem<strong>en</strong>t un de nos modes<br />

de prés<strong>en</strong>ce indisp<strong>en</strong>sables. Voilà pourquoi il vous intéressera, espéronsle,<br />

de découvrir le Coup de projecteur préparé par R. H. Boudin, anci<strong>en</strong><br />

Recteur de la Faculté de théologie, dans lequel il nous fait découvrir quelques<br />

figures protestantes qui ont laissé des traces dans le monde des arts et des<br />

lettres.<br />

Jacqueline et Marc Lombart<br />

1 Le protestantisme, mémoire et perspectives ouvrage collectif publié sous la direction de<br />

Michel DANDOY aux éditions Racine, octobre 2005 (380 p).<br />

2 Les protestants <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong> Courrier hebdomadaire du CRISP 1994 n° 1430-1431 (67 p).<br />

ggMosaïque N° 5


Volonté de mémoire…<br />

Dans ce numéro de Mosaïque, nous<br />

nous p<strong>en</strong>chons sur des individus<br />

exemplatifs de la foi, des idéaux, de<br />

l’esthétique et des principes protestants.<br />

À travers des esquisses biographiques<br />

de quelques personnes, nous espérons<br />

éclairer les efforts de certains<br />

membres de la famille protestante de<br />

notre pays. Nous n’<strong>en</strong> sommes plus au<br />

poncif : Les protestants sont des iconoclastes,<br />

des briseurs d’images, des <strong>en</strong>nemis<br />

de la beauté. Nous mettons <strong>en</strong><br />

avant quelques noms de personnes,<br />

qui à leur manière ont jalonné l’histoire<br />

culturelle et artistique de nos<br />

contrées d’initiatives et de réalisations<br />

dans le dessein de servir leurs contemporains<br />

<strong>en</strong> leur proposant des œuvres<br />

de beauté, dans le dessein précis de<br />

r<strong>en</strong>dre gloire à Dieu. Certes, tout choix<br />

est forcém<strong>en</strong>t arbitraire. L’espace<br />

qui nous est alloué dans Mosaïque<br />

a été déterminant. Néanmoins le<br />

choix opéré, sans annexionnisme<br />

de mauvais aloi, ti<strong>en</strong>t compte des<br />

convictions exprimées. Vivant dans<br />

la mouvance protestante, travaillant<br />

dans l’orbite culturelle et cultuelle de<br />

la Réforme, ces personnes ont marqué<br />

soit par naissance, soit par éducation,<br />

soit par mariage, une fidélité<br />

à l’héritage biblique et une adhésion<br />

au libre exam<strong>en</strong> protestant. Grâce au<br />

sacerdoce universel où disparaît la<br />

distinction <strong>en</strong>tre pasteur et laïque,<br />

le protestant n’est-il pas <strong>en</strong> quelque<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

oup de projecteur<br />

sorte son propre pasteur ? Il va de soi<br />

que ces quelques exemples choisis<br />

parmi ceux qui sont moins connus ne<br />

vis<strong>en</strong>t pas une apologie d’une confession,<br />

une espèce de recherche d’ancêtres<br />

prestigieux ou de glorification<br />

de l’individu. À l’aide d’une poignée<br />

d’exemples, c’est un modeste constat<br />

que l’on a voulu établir, un mini bilan<br />

de leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t religieux et de<br />

leur action dans les domaines culturel<br />

et artistique. Les personnes ret<strong>en</strong>ues<br />

ont été certes des réalisateurs et des<br />

créateurs, mais surtout et avant tout<br />

elles sont témoins d’une vérité qu’elles<br />

avai<strong>en</strong>t accueillie et qu’elles ont cherché<br />

à insérer dans leur exist<strong>en</strong>ce et à<br />

faire rayonner au profit d’autrui.<br />

C’est l’insertion des protestants et<br />

des protestantes dans les activités<br />

cultuelles et culturelles de notre vie<br />

nationale que nous avons voulu illustrer.<br />

L’ori<strong>en</strong>tation biographique de ces<br />

courtes esquisses place le c<strong>en</strong>tre<br />

d’intérêt dans les prestations d’un<br />

échantillonnage de personnes qui ont<br />

désiré incarner leur fidélité à l’Éternel<br />

et leur loyalisme <strong>en</strong>vers Jésus-Christ<br />

tels qu’ils les ont perçus à la lecture<br />

des écrits de l’Anci<strong>en</strong> et du Nouveau<br />

Testam<strong>en</strong>t. Néanmoins il est possible<br />

de discerner <strong>en</strong> filigrane et de<br />

lire <strong>en</strong>tre les lignes des courants de<br />

p<strong>en</strong>sée, des mouvem<strong>en</strong>ts d’opinions<br />

ou des t<strong>en</strong>dances théologiques qui<br />

ont animé diversem<strong>en</strong>t les Églises de<br />

la Réforme.<br />

Préparé par<br />

Robert-Hugh Boudin<br />

Robert-Hugh Boudin<br />

Le protestantisme n’est pas monolithique.<br />

Il ne le fut d’ailleurs jamais.<br />

Ce serait r<strong>en</strong>ier sa propre nature que<br />

d’être d’un seul bloc. Des s<strong>en</strong>sibilités<br />

différ<strong>en</strong>tes s’y retrouv<strong>en</strong>t. Selon leur<br />

propre destin et selon leur libre choix,<br />

les arrière-arrière petits-fils et petitesfilles<br />

de Martin Luther, Jean Calvin et<br />

Guy De Brès cour<strong>en</strong>t le risque par leur<br />

approche du sacré, leur vécu religieux,<br />

leur conception de l’Église de révéler<br />

des différ<strong>en</strong>ces. Quelques lignes maîtresses<br />

peuv<strong>en</strong>t pourtant apparaître.<br />

Le pessimisme sur notre nature humaine<br />

n’<strong>en</strong>traîne pas nécessairem<strong>en</strong>t<br />

un retrait du monde. Se s<strong>en</strong>tant sauvé<br />

et libéré de l’hypothèque angoissante<br />

de l’au-delà, le chréti<strong>en</strong> de la Réforme<br />

est prêt à s’<strong>en</strong>gager pour se réaliser sur<br />

terre. Les personnalités évoquées au<br />

fil du texte <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t. Il s’agit –<br />

hic et nunc – ici et maint<strong>en</strong>ant – de<br />

bi<strong>en</strong> gérer son temps, son patrimoine,<br />

sa créativité, son inspiration et son intellig<strong>en</strong>ce<br />

dans l’intérêt du plus grand<br />

nombre.<br />

H.R. Boudin<br />

Page<br />

3


Page<br />

4<br />

Coup<br />

de projecteur<br />

Dès l’âge de sept ans, Brigitte Pichal, petite-fille de l’anci<strong>en</strong> Présid<strong>en</strong>t<br />

du Synode, étudie la harpe à l’Académie de Musique de Schaerbeek.<br />

En 1978, elle est lauréate du Concours National « Pro Civitate ». En<br />

1982, elle obti<strong>en</strong>t un Premier Prix de harpe au Conservatoire Royal<br />

de Musique de Bruxelles et, <strong>en</strong> 1984, elle y obti<strong>en</strong>t un Premier Prix de<br />

musique de chambre.<br />

Elle <strong>en</strong>seigne la harpe et la formation musicale dans plusieurs académies<br />

du Brabant wallon.<br />

Elle évoque sa fascination pour son instrum<strong>en</strong>t…<br />

Brigitte Pichal<br />

Tout de suite, j’ai été subjuguée par le<br />

son, la forme, l’alignem<strong>en</strong>t des cordes<br />

et la verticalité de la harpe. Attirance<br />

toute féminine ? Voire...<br />

Dans l’Égypte antique, des prêtres<br />

jou<strong>en</strong>t de la harpe. Au Moy<strong>en</strong>-Âge,<br />

il arrive que bardes, troubadours,<br />

trouvères s’<strong>en</strong> accompagn<strong>en</strong>t. Dès<br />

le 13 e siècle, <strong>en</strong> Irlande, les harpistes<br />

jouiss<strong>en</strong>t d’une très haute considération.<br />

L’Espagne de la R<strong>en</strong>aissance<br />

considère la harpe comme un instrum<strong>en</strong>t<br />

propre aux hommes <strong>en</strong> raison<br />

de la position de l’interprète trouvée<br />

peu féminine. Au 18 e siècle, il semble<br />

que ce soit la Reine Marie-Antoinette<br />

qui lance la mode des harpistes féminines.<br />

Mais, aux 18 e et 19 e siècles, les<br />

harpistes professionnelles font <strong>en</strong>core<br />

exception. Actuellem<strong>en</strong>t, la harpe est<br />

jouée tant par les femmes que par les<br />

hommes.<br />

Notons que peu de harpistes professionnels<br />

ne viv<strong>en</strong>t que de leurs<br />

concerts, peut-être 5 <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong>.<br />

Même les harpistes qui font partie<br />

d’un orchestre <strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

dans les conservatoires, les académies<br />

ou <strong>en</strong> privé, ou font partie d’autres <strong>en</strong>sembles<br />

musicaux.<br />

Il ne semble pas qu’il y ait de musique<br />

religieuse spécifique pour la<br />

harpe… Il y a bi<strong>en</strong> des mélodies hébraïques<br />

pour harpe celtique, mais<br />

je ne p<strong>en</strong>se pas qu’elles ai<strong>en</strong>t été<br />

écrites originellem<strong>en</strong>t pour elle. Il y<br />

saül et david (détail) erasmus Quellinus<br />

a bi<strong>en</strong> un répertoire religieux où la<br />

harpe joue au sein d’un groupe instrum<strong>en</strong>tal.<br />

Je citerai : « Le Miroir de<br />

Jésus » pour solo, chœurs, quintette<br />

à cordes et harpe d’André Caplet ; la<br />

« Messe Sol<strong>en</strong>nelle » de César Franck ;<br />

« Ceremony of Carols » de B<strong>en</strong>jamin<br />

Britt<strong>en</strong>. Ou alors, la harpe se trouve<br />

au sein d’un <strong>en</strong>semble orchestral. Par<br />

exemple : Le trio pour deux flûtes et<br />

harpe extrait de « L’Enfance du Christ »<br />

d’Hector Berlioz ; le « Requiem » de<br />

Gabriel Fauré.<br />

Y aurait-il des raisons d’associer la<br />

harpe aux anges ?… Peut-être le son<br />

doux, magique, qui ravit, qui captive,<br />

qui <strong>en</strong>veloppe… Céleste ! Peut-être la<br />

verticalité de ses cordes, sorte de li<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong>tre terre et ciel... Dès la fin du 8 e s,<br />

la harpe est fréquemm<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tée<br />

dans l’iconographie chréti<strong>en</strong>ne,<br />

souv<strong>en</strong>t associée au roi David ou aux<br />

anges. Par exemple : « Ange musici<strong>en</strong><br />

à la harpe », détail de « La Vierge au<br />

Buisson de Roses » de Stefan Lochner<br />

à Cologne ; « Ange musici<strong>en</strong> à la<br />

harpe » (15 e s.) à Bayeux ; « Les Anges<br />

Musici<strong>en</strong>s » détail du triptyque de<br />

Hans Memling à Anvers.<br />

Propos recueillis par R.H. Boudin<br />

La harpe n’est pas <strong>en</strong>seignée dans<br />

tous les conservatoires et, dans les<br />

académies, il y a des listes d’att<strong>en</strong>te.<br />

La harpe celtique coûte +/- 2.500 € !<br />

Une harpe de professionnel peut<br />

coûter <strong>en</strong>tre 21.000 et 50.000 € .<br />

L’instrum<strong>en</strong>t est constitué de plus<br />

de 1.400 pièces, ajustées les unes aux<br />

autres avec grande précision.<br />

ggMosaïque N° 5


Frédéric-Théodore Faber, dit Le<br />

Louche (1782-1844). Son père lui <strong>en</strong>-<br />

seigne la peinture à Bruxelles. Il suit<br />

égalem<strong>en</strong>t les cours de Balthasar Paul<br />

Ommeganck d’Anvers. Il produit des<br />

paysages, des animaux, des portraits<br />

et des scènes de g<strong>en</strong>re. Pour des raisons<br />

financières, il abandonne la peinture<br />

à l’huile et peint sur porcelaine. Il<br />

réalise pour le roi Guillaume Ier , souverain<br />

du Royaume uni des Pays-Bas, un<br />

service de table où figur<strong>en</strong>t les principaux<br />

châteaux du pays. Cette création<br />

lui vaut la nomination de Peintre sur<br />

porcelaine de la Cour. En 1820, il reçoit<br />

la Médaille d’or à l’Exposition des produits<br />

de l’industrie nationale. Grâce à<br />

un financem<strong>en</strong>t royal, Faber peut établir<br />

une importante manufacture de<br />

porcelaine à Ixelles. Il s’occupe de la direction<br />

de la firme <strong>en</strong> y intéressant un<br />

des plus remarquables porcelainiers<br />

français Charles-Christophe Windisch.<br />

Innovateur, Faber lance des nouveaux<br />

motifs inspirés de la peinture de chevalet,<br />

établissant fermem<strong>en</strong>t la réputation<br />

europé<strong>en</strong>ne de la porcelaine de<br />

Bruxelles, qui lance son style avec ses<br />

propres décorateurs. Les services à dîner<br />

et à café créés par Windisch sont<br />

décorés et signés par Faber. Il existe<br />

un large choix de décors floraux polychromes,<br />

d’oiseaux, de personnages<br />

et de paysages, dont des monum<strong>en</strong>ts<br />

et des sites du pays et spécialem<strong>en</strong>t<br />

de Bruxelles. La firme Faber poursuit<br />

son activité de 1824 à 1870. L’Église du<br />

Musée - Chapelle Royale - le compte<br />

parmi ses membres.<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

Abraham Hans (1882-1939). L’intérêt<br />

pour l’écrivain flamand le plus populaire<br />

des années 30 ne s’est pas<br />

dém<strong>en</strong>ti depuis le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa<br />

naissance <strong>en</strong> 1982. Né au Coin des<br />

Gueux à Maria-Horebeke au paysage<br />

de collines du sud de la Flandre ori<strong>en</strong>tale,<br />

Abraham Hans garde le contact<br />

avec son village natal. Au cours de<br />

sa jeunesse, il parcourt la Flandre <strong>en</strong><br />

tous s<strong>en</strong>s et, att<strong>en</strong>tif aux humbles qui<br />

gagn<strong>en</strong>t chichem<strong>en</strong>t leur vie dans des<br />

circonstances inhumaines, il constate<br />

la médiocrité de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et la<br />

méconnaissance de la langue néerlandaise<br />

cultivée. Participant à l’émancipation<br />

culturelle du protestantisme,<br />

Abraham parle souv<strong>en</strong>t comme<br />

prédicateur laïc. Ses livres Gelouterd<br />

(1909) Meetjesvoorspelling et surtout<br />

Held<strong>en</strong>strijd (1911) sont empreints de<br />

ses convictions protestantes.<br />

Dans les années subséqu<strong>en</strong>tes, ses<br />

écrits témoigneront d’une manière<br />

plus subtile de sa foi biblique. Le public<br />

assistant à la Journée missionnaire<br />

annuelle à Maria-Horebeke appréciera<br />

ses interv<strong>en</strong>tions imagées. La vocation<br />

Coup<br />

de projecteur<br />

pédagogique et le don de l’écriture,<br />

hérités de son père, l’incit<strong>en</strong>t à rédiger<br />

des romans à fibre humaine, marqués<br />

d’un désir de liberté, dont l’élém<strong>en</strong>t<br />

pédagogique n’est pas abs<strong>en</strong>t, toujours<br />

formulés dans une langue claire<br />

et accessible. Après l’Armistice de<br />

1918, il quitte la profession d’<strong>en</strong>seignant<br />

pour <strong>en</strong>trer comme journaliste<br />

au quotidi<strong>en</strong> Het Laatste Nieuws, qui<br />

publie régulièrem<strong>en</strong>t ses feuilletons et<br />

ses reportages. En 1922, il inaugure la<br />

collection Kinderbibliotheek, où paraît<br />

un Hanske chaque semaine. En 1934,<br />

sort la 500 e livraison. Cet événem<strong>en</strong>t<br />

est fêté avec éclat par ses nombreux<br />

amis.<br />

Écrivain prolifique, sa bibliographie<br />

complète totalise 2.279 titres.<br />

Annuellem<strong>en</strong>t se ti<strong>en</strong>t à Maria-<br />

Horebeke une bourse aux livres<br />

d’Abraham Hans, où s’achèt<strong>en</strong>t et<br />

s’échang<strong>en</strong>t ses œuvres. Le « Conteur<br />

de la Flandre » n’a pas uniquem<strong>en</strong>t<br />

combattu l’analphabétisme du peuple,<br />

il lui a aussi indiqué la route de l’émancipation<br />

culturelle et religieuse.<br />

Page<br />

5


Page<br />

6<br />

Coup<br />

de projecteur<br />

Jacques Ochs (1883-1971) naît à Nice<br />

dans une famille aisée dont le père<br />

est violoniste ; il devi<strong>en</strong>t Liégeois <strong>en</strong><br />

1893. P<strong>en</strong>dant ses études, il dessine<br />

et appr<strong>en</strong>d l’allemand et l’itali<strong>en</strong>. À<br />

l’Académie royale des Beaux-Arts de<br />

Liège, il reçoit la médaille de vermeil<br />

du gouvernem<strong>en</strong>t. Escrimeur de haut<br />

niveau, champion de <strong>Belgique</strong> <strong>en</strong> 1910,<br />

il obti<strong>en</strong>t une médaille d’or aux Jeux<br />

Olympiques de Stockholm <strong>en</strong> 1912<br />

et participe brillamm<strong>en</strong>t aux Jeuxinteralliés<br />

organisés par l’YMCA <strong>en</strong><br />

1919. Volontaire <strong>en</strong> 1915, il est blessé<br />

<strong>en</strong> 1917, repr<strong>en</strong>d du service et finit la<br />

guerre comme capitaine aviateur.<br />

Après le conflit il travaille à nouveau<br />

pour le Journal de Liège, La Nation<br />

belge et Pourquoi-Pas ? dont il réalisera<br />

hebdomadairem<strong>en</strong>t la caricature<br />

de couverture. Maîtrisant l’art du<br />

portrait, il expose à Anvers, Bruxelles,<br />

Gand et Paris. Accédant <strong>en</strong> 1937 à la<br />

direction de l’Académie royale des<br />

Beaux-Arts de la Cité ard<strong>en</strong>te, il est<br />

aussi conservateur du Musée des<br />

Beaux-Arts de Liège.<br />

En 1939, avec l’Échevin des Beaux-<br />

Arts, il achète à Lucerne des œuvres<br />

jugées « décad<strong>en</strong>tes » par le Führer.<br />

Il croquera Hitler <strong>en</strong> un dessin aux<br />

mains sanglantes. Le 17 novembre<br />

1940, déclaré <strong>en</strong>nemi du Reich, il séjourne<br />

15 mois à Bre<strong>en</strong>donck. Obligé<br />

de dessiner pour le chef du camp,<br />

P. Schmidt, il constituera un dossier<br />

accablant. Libéré, puis condamné à<br />

mort <strong>en</strong> juillet 1944, il sera sauvé par<br />

la Libération.<br />

Élu membre de l’Académie Royale des<br />

Sci<strong>en</strong>ces, des Lettres et des Beaux-<br />

Arts de <strong>Belgique</strong>, il offre à Jean Rey<br />

le portrait posthume de son père le<br />

pasteur Arnold Rey. Il s’éteint à Liège<br />

<strong>en</strong> 1971.<br />

Paul Neuhuys (1897-1989) est le fils d’un<br />

industriel anversois et d’une Suissesse<br />

alémanique, qui avait voulu être diaconesse.<br />

Dès seize ans, il publie son<br />

premier recueil de poèmes La Source<br />

et l’Infini, sanctionné par son r<strong>en</strong>voi<br />

de l’Athénée royal d’Anvers. Autour<br />

de Marie Gevers, un groupe, dont il<br />

fait partie, édite la revue clandestine<br />

Le Melon bleu. En 1917, Max Elskamp<br />

préface son Loin du Tumulte. Après<br />

la Grande Guerre, il fréqu<strong>en</strong>te La<br />

Sorbonne de 1920 à 1921. Rev<strong>en</strong>u à<br />

Anvers, il publie son premier recueil<br />

important de poésie Le Canari et la<br />

Cerise et un essai Poètes d’aujourd’hui.<br />

L’ori<strong>en</strong>tation actuelle de la consci<strong>en</strong>ce<br />

lyrique. Le 31 décembre 1924, il épouse<br />

C. Nyss<strong>en</strong>s. La bénédiction nuptiale<br />

est prononcée par le pasteur William<br />

Thomas de l’Eglise méthodiste d’Anvers.<br />

C’est alors qu’il a finalisé son<br />

style personnel tout pétri d’humour,<br />

de musicalité et de liberté. Les principales<br />

revues littéraires Le Disque<br />

vert, La Bataille littéraire et Sélection<br />

compt<strong>en</strong>t sur sa collaboration. À<br />

Anvers, il publie régulièrem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>touré<br />

de l’amitié de Frans Hell<strong>en</strong>s,<br />

Michel De Ghelderode et Géo Norge.<br />

En 1932, repr<strong>en</strong>ant les éditions Ça ira,<br />

il publie Joost<strong>en</strong>s, Norge, Collinet<br />

et Dumont. P<strong>en</strong>dant les années 30, il<br />

s’impose une forme plus classique,<br />

composant même des alexandrins. Il<br />

signe des essais comme Trilogie néerlandaise,<br />

Ruusbroeck, Erasme, Gezelle<br />

et, <strong>en</strong> 1938, Le XVI me siècle et Marnix de<br />

Sainte-Aldegonde. P<strong>en</strong>dant les années<br />

40, il retourne à son style des années<br />

ggMosaïque N° 5


20 qui restera désormais le si<strong>en</strong>. En<br />

1945, paraît Le Secrétaire d’acajou et,<br />

<strong>en</strong> 1947, La Joueuse d’Ocarina. En parallèle<br />

avec un cours de littérature à l’Institut<br />

Émile Vandervelde, il s’occupe<br />

des éditions Ça ira. Avec les Soirées<br />

d’Anvers (1961-1965), il fait connaître<br />

de jeunes poètes flamands au public<br />

francophone et publie ses pièces de<br />

théâtre. Les revues post-réalistes<br />

Temps mêlés et Phantomas ainsi que<br />

la Nouvelle Revue Française accueill<strong>en</strong>t<br />

ses poèmes. P<strong>en</strong>dant les années 60,<br />

Paul occupe la tribune des Midis de la<br />

Poésie à Bruxelles. En 1977, paraît un<br />

de ses plus beaux livres : Octavie.<br />

Dans ses Mémoires, il affirme <strong>en</strong> une<br />

espèce de confession de foi : Trois<br />

mots auront dominé ma vie : Poésie,<br />

Amour Religion.<br />

Alphonse Louis Jean Van Impe.<br />

L’architecture des édifices du culte<br />

protestant <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong> est très disparate<br />

: garage de bus modifié, maisons<br />

particulières adaptées, chapelles catholiques<br />

recyclées et des sanctuaires<br />

construits dès la première pierre<br />

comme temple réformé.<br />

Cep<strong>en</strong>dant un architecte belge a mis<br />

sa griffe sur plusieurs sanctuaires, où<br />

un style moderne, dépouillé et bi<strong>en</strong><br />

conçu s’est imposé. Alphonse Van<br />

Impe, né à Laek<strong>en</strong> <strong>en</strong> 1927, fit des études<br />

à la Société C<strong>en</strong>trale d’Architecture<br />

de <strong>Belgique</strong>, Académie Royale des<br />

Beaux-Arts de Bruxelles et, parfaitem<strong>en</strong>t<br />

consci<strong>en</strong>t qu’un bâtim<strong>en</strong>t est<br />

toujours in situ, décrocha un diplôme<br />

d’urbaniste à la Sorbonne de Paris.<br />

Entrant avec <strong>en</strong>thousiasme dans les<br />

programmes proposés par des communautés,<br />

il a eu l’art de jongler avec<br />

des budgets restreints tout <strong>en</strong> proposant<br />

des solutions esthétiques et<br />

originales. Il soignait jusqu’aux petits<br />

détails. Comme à Alost où il a prévu<br />

des f<strong>en</strong>êtres appropriées pour laisser<br />

passer les câbles d’alim<strong>en</strong>tation des<br />

caméras de télévision sans <strong>en</strong>combrer<br />

les <strong>en</strong>droits de passage. P<strong>en</strong>dant son<br />

service militaire, il fut secrétaire du<br />

Service d’Aumônerie militaire à la 1ère Coup<br />

de projecteur<br />

Circonscription militaire à Bruxelles.<br />

Lorsque son travail administratif était<br />

achevé, il pouvait s’adonner à des croquis<br />

et à des esquisses de bâtim<strong>en</strong>ts<br />

à construire comme le siège c<strong>en</strong>tral<br />

du Crédit communal (actuellem<strong>en</strong>t<br />

Dexia) ou la première Chapelle protestante<br />

de l’aéroport national de<br />

Zav<strong>en</strong>tem, qui comporte des solutions<br />

astucieuses étant à cheval sur le<br />

lieu public et la zone réservée de départ.<br />

Il avait le souci de la globalité des<br />

oratoires <strong>en</strong> dessinant les vitraux de<br />

l’église de Pâturages ou ceux d’Alost<br />

inspirés par le peintre protestant Piet<br />

Mondriaan. Son œil détectait facilem<strong>en</strong>t<br />

la formule – souv<strong>en</strong>t insolite – à<br />

privilégier. Le creusem<strong>en</strong>t du sous-sol<br />

de l’église Saint-Andrew’s d’Écosse à<br />

Ixelles et l’ouverture d’un nouveau local<br />

derrière ses orgues <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t.<br />

Par sa créativité et son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />

Van Impe a indubitablem<strong>en</strong>t marqué<br />

l’architecture ecclésiale protestante<br />

<strong>en</strong> <strong>Belgique</strong>. Nous lui <strong>en</strong> sommes reconnaissants.<br />

Page<br />

Mai 2009 ggMosaïque 7


Page<br />

8<br />

ible ouverte<br />

P<strong>en</strong>tecôte :<br />

repr<strong>en</strong>dre vie au souffle de l’esprit de Dieu (Livre des Nombres 11, 24-30)<br />

À la lourde plainte de Moïse, mécont<strong>en</strong>t de la surcharge<br />

de travail que lui impose la responsabilité de conduire le<br />

peuple, le Seigneur répond : « Tu vas voir maint<strong>en</strong>ant si ma<br />

parole se réalise ou non pour toi ! »<br />

Après que Moïse a rassemblé septante anci<strong>en</strong>s – représ<strong>en</strong>tants<br />

symboliques de la totalité du peuple – autour de<br />

la t<strong>en</strong>te de la r<strong>en</strong>contre, le Seigneur lui parle de la nuée.<br />

Étrange parole, non articulée, mais qui se fait agissante et<br />

accomplit une répartition nouvelle de l’esprit qui est sur<br />

Moïse. Celui-ci, désormais, n’est plus le seul prophète. Les<br />

anci<strong>en</strong>s se mett<strong>en</strong>t aussitôt à prophétiser, littéralem<strong>en</strong>t, à<br />

tomber <strong>en</strong> délire ! On n’appr<strong>en</strong>d ri<strong>en</strong> sur cette prophétie<br />

délirante ni sur son efficacité : a-t-elle vraim<strong>en</strong>t soulagé<br />

Moïse ? Il ne le semble pas puisque, sitôt soulevée, la vague<br />

s’affaisse : ils ne continuèr<strong>en</strong>t pas à prophétiser…<br />

Apparaiss<strong>en</strong>t alors Eldad et Medad, les “aimés de Dieu”,<br />

sur qui l’esprit de Dieu lui-même est directem<strong>en</strong>t répandu,<br />

peut-être un souffle nouveau pour un message nouveau qui<br />

conduirait le peuple plus loin ou ailleurs que l’esprit partagé<br />

de Moïse. On ne sait. Mais un message qui inquiète :<br />

l’esprit des prophètes n’est plus sous contrôle ! Au point<br />

que Josué supplie Moïse de faire cesser cet événem<strong>en</strong>t<br />

hors normes, car l’équilibre du pouvoir est mis <strong>en</strong> danger<br />

au sein du peuple. Moïse lui répond sèchem<strong>en</strong>t et remet<br />

Josué à sa place <strong>en</strong> lui faisant compr<strong>en</strong>dre qu’il ne craint<br />

pas la concurr<strong>en</strong>ce. Moïse émet d’ailleurs le souhait que<br />

tout le peuple devi<strong>en</strong>ne un peuple de prophètes, revêtu<br />

du souffle de Dieu.<br />

Désormais, tous doiv<strong>en</strong>t savoir que l’esprit souffle où il veut<br />

et remet chacun à sa juste place. L’esprit ne souffle pas seulem<strong>en</strong>t<br />

sur la Torah, sur les institutions, mais chaque fois<br />

que Dieu veut se manifester comme le Seigneur. Bonne<br />

nouvelle pour Israël : lorsque lui vi<strong>en</strong>t le doute, la désespérance,<br />

il doit savoir que la source de l’esprit n’est pas tarie !<br />

Mais à l’<strong>en</strong>voi de l’esprit répond une parole indép<strong>en</strong>dante<br />

des systèmes idéologiques. La parole devi<strong>en</strong>t prophétique<br />

et les Écritures nous sont sans cesse témoin qu’elle déplace<br />

le lieu de l’autorité, met s<strong>en</strong>s dessus-dessous le cons<strong>en</strong>sus<br />

général et ne laisse pas le dernier mot à la tyrannie, qu’elle<br />

fait plier l’ordre établi et s’oppose à toutes les fatalités qui<br />

tu<strong>en</strong>t l’espérance et la joie de vivre : elle met <strong>en</strong> crise une<br />

société malade de ses blocages pour faire émerger un nouvel<br />

imaginaire politique et religieux.<br />

Comm<strong>en</strong>t ne pas voir que la crise actuelle, qui ne laisse<br />

indemne aucune des dim<strong>en</strong>sions de la vie humaine, est une<br />

grande bousculade provoquée par l’esprit du Dieu de Jésus-<br />

Christ ? Comm<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dre autrem<strong>en</strong>t cette irruption<br />

de paroles libérées <strong>en</strong>fin de l’oppression politico-économique<br />

de la parole et de la p<strong>en</strong>sée dite néo-libérale ?<br />

Que la parole de Dieu utilise des voies différ<strong>en</strong>tes pour nous<br />

parler par l’esprit devrait nous am<strong>en</strong>er à r<strong>en</strong>dre à cette parole<br />

vive et féconde toute sa place dans l’Église comme dans<br />

la société, à redistribuer le pouvoir de la parole, ce qui est<br />

au cœur de l’évangélisation.<br />

Mais r<strong>en</strong>dre la parole au peuple ne se limite pas à lui donner<br />

le droit de vote ! Pouvoir pr<strong>en</strong>dre librem<strong>en</strong>t la parole, c’est<br />

vivre à nouveau, car lorsque Dieu nous parle, il n’est pas<br />

seulem<strong>en</strong>t question de discours : c’est notre être tout <strong>en</strong>tier<br />

auquel il s’adresse et qu’il fait r<strong>en</strong>aître. Selon la foi biblique,<br />

toute épreuve, toute traversée du désert, personnelle ou<br />

collective, est promise à un r<strong>en</strong>ouveau. Don, partage de<br />

l’esprit, la P<strong>en</strong>tecôte est la promesse de Pâques <strong>en</strong> train<br />

de se réaliser.<br />

J.-M. Degrève<br />

ggMosaïque N° 5


umeur<br />

Le douzième art...<br />

© Caraman - Fotolia<br />

Après le cinéma, la photographie, la BD, les miniatures ferroviaires,<br />

l’art numérique – multimedia – se situe le douzième<br />

art dans le droit fil de la p<strong>en</strong>sée biblique : l’art de<br />

prêcher, typiquem<strong>en</strong>t protestant.<br />

Depuis mon <strong>en</strong>fance, j’ai bi<strong>en</strong> dû <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, écouter, subir,<br />

2000 prédications, ce qui donne quand même une certaine<br />

expertise sur le sujet. Je p<strong>en</strong>se que nous sommes nombreux<br />

dans ce cas.<br />

Je me rappelle les prédications de mon <strong>en</strong>fance. Je devais<br />

être bi<strong>en</strong> petiote, assise sur les g<strong>en</strong>oux de papa, suivant du<br />

regard les aiguilles de sa montre et souhaitant disposer de<br />

pouvoirs magiques pour les faire tourner comme ailes de<br />

moulin à v<strong>en</strong>t par temps de tempête.<br />

Ce souhait ne s’est jamais réalisé, même après avoir visionné<br />

de nombreux épisodes de ma sorcière bi<strong>en</strong>-aimée, même<br />

après quatre ans de théologie… Il m’est <strong>en</strong>core arrivé, à<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

l’âge adulte, de répéter, m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>t, plusieurs<br />

am<strong>en</strong>, lorsque je trouvais que tout avait été dit, et<br />

parfois très bi<strong>en</strong> dit. Malheureusem<strong>en</strong>t, le prédicateur ne<br />

pouvait pas surpr<strong>en</strong>dre mes p<strong>en</strong>sées et continuait imperturbablem<strong>en</strong>t,<br />

détruisant <strong>en</strong> longueur ce qui aurait été<br />

percutant cond<strong>en</strong>sé !<br />

Je me souvi<strong>en</strong>s des prêches règlem<strong>en</strong>ts de compte, assénés<br />

à une famille <strong>en</strong> deuil. Frapper des g<strong>en</strong>s à terre, cela m’a paru<br />

indigne de l’amour du Christ et je ne p<strong>en</strong>se pas que l’effet<br />

souhaité ait été atteint, au contraire. Ce sont des blessures<br />

qui ne guériss<strong>en</strong>t pas.<br />

Je n’oublie pas les prédications pugilats, visant telle ou telle<br />

personne de l’assemblée. J’ai ret<strong>en</strong>u un excell<strong>en</strong>t conseil du<br />

cours de théologie pratique : ne préparez pas votre prédication<br />

<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant à quelqu’un, cette personne sera abs<strong>en</strong>te ce<br />

dimanche-là. Sagesse infinie ! De plus, il n’est pas fair-play<br />

d’attaquer des g<strong>en</strong>s qui ne peuv<strong>en</strong>t pas répondre, politesse<br />

oblige. La prédication n’est pas un art martial !<br />

Et que p<strong>en</strong>ser des sermons dadas ? Ils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t<br />

sur un même sujet de prédilection, sans trop de<br />

souci des textes bibliques lus, et servant de prétextes. Quel<br />

gaspillage ! On a tous perdu : les textes, les auditeurs et<br />

même le prédicateur, car les paroissi<strong>en</strong>s dispos<strong>en</strong>t d’une<br />

arme absolue : la surdité subite !<br />

Et les homélies auberges espagnoles, où on ne mange que<br />

ce qu’on apporte ? Textes bâclés, « light », oubliés dès le<br />

cantique suivant…<br />

Je ne demande pas d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ce qui me plaît, j’aime être<br />

interpellée, j’aime qu’on suscite mon <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, qu’on<br />

réveille et nourrisse ma foi, qu’on me surpr<strong>en</strong>ne par une<br />

exégèse hardie, profonde des textes, j’aime qu’on articule,<br />

qu’on ait une diction au moins potable, une voix posée et<br />

qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d, j’aime qu’on mette de l’expression.<br />

Quand je vous disais que prêcher est un art ! A cultiver !<br />

Yvette vanescote<br />

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9


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10<br />

‘ici…<br />

Calvin au XVI e siècle<br />

Le 21 mars dernier, le SPEP organisait un colloque à l’Église protestante<br />

de Bruxelles-Musée 1 . Ce fut un repas copieux et solide qui fut offert<br />

<strong>en</strong> quatre plats à une cinquantaine de participants. Pour le m<strong>en</strong>u, le<br />

lecteur se reportera au numéro de Mosaïque de mars.<br />

Entre l’ouverture par Laur<strong>en</strong>ce<br />

Flachon et les conclusions bi<strong>en</strong> circonstanciées<br />

de Guy Liagre, sans mise<br />

<strong>en</strong> bouche, ni <strong>en</strong>trée, ni trou normand,<br />

mais avec dessert et cerise sur le gâteau,<br />

nous avons avalé la nourriture<br />

prés<strong>en</strong>tée par quatre chefs de grande<br />

valeur et à recommander.<br />

Annie Noblesse-Rocher replaça Calvin<br />

dans son temps. Dans l’effervesc<strong>en</strong>ce<br />

d’une époque où l’on redécouvre l’Antiquité<br />

et la Bible tandis que se développe<br />

l’imprimerie, l’interv<strong>en</strong>ante<br />

s’attacha avant tout aux batailles que<br />

le grand Réformateur dut m<strong>en</strong>er<br />

contre les dissid<strong>en</strong>ts, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

contre les Anabaptistes et les Libertins.<br />

Une heure ne suffisait pas pour développer<br />

la foison de courants divers où<br />

Calvin s’impliqua. C’est pourquoi elle<br />

privilégia le tableau anabaptiste qui,<br />

à lui seul, mériterait un long développem<strong>en</strong>t.<br />

Le deuxième plat nous fut offert par<br />

Marjolaine Chevallier, histori<strong>en</strong>ne<br />

comme la précéd<strong>en</strong>te confér<strong>en</strong>cière.<br />

Elle développa avec une grande<br />

conviction deux aspects de l’homme<br />

Calvin : son humanisme et sa spiritualité.<br />

Pour moi, le plat fit mes délices.<br />

Jean Calvin humaniste, on pourrait<br />

dire évidemm<strong>en</strong>t. Sa spiritualité,<br />

contrairem<strong>en</strong>t à certains histori<strong>en</strong>s,<br />

elle la démontra avec une grande<br />

pertin<strong>en</strong>ce et des exemples judicieux.<br />

« ‘Nous possédons Christ et l’avons<br />

habitant <strong>en</strong> nous » (Institution) et,<br />

sans la prés<strong>en</strong>ce du Saint-Esprit, la<br />

Bible n’est qu’un pape de papier.<br />

Était-ce voulu ? Le matin fut réservé<br />

aux femmes, l’après-midi aux<br />

hommes. Le premier interv<strong>en</strong>ant fut<br />

Jean-Pierre Delville, professeur d’his-<br />

toire du christianisme à la Faculté<br />

de théologie de Louvain-la-Neuve. Il<br />

nous brossa un tableau clair, consistant<br />

et pourtant accessible pour les<br />

Nuls. Aussi, il montra que le protestantisme<br />

influ<strong>en</strong>ça le catholicisme,<br />

<strong>en</strong>tre autre par R<strong>en</strong>é B<strong>en</strong>oît, curé de<br />

Paris, qui reprit la Bible de Calvin,<br />

moy<strong>en</strong>nant quelques corrections catholicisantes,<br />

aussi, par Jansénius l’Anci<strong>en</strong><br />

qui, à l’exemple du Réformateur<br />

de G<strong>en</strong>ève, insista fort sur le rôle de<br />

la grâce.<br />

Enfin, nous reçûmes le plat succul<strong>en</strong>t<br />

et décapant de Jean-Pierre Vand<strong>en</strong><br />

Brand<strong>en</strong>, anci<strong>en</strong> conservateur du Musée<br />

La Maison d’Érasme. Il nous <strong>en</strong>tretint<br />

évidemm<strong>en</strong>t du grand humaniste<br />

que fut l’auteur de l’Éloge de la Folie. À<br />

force de le fréqu<strong>en</strong>ter, il <strong>en</strong> avait pris<br />

l’humour et l’esprit caustique. Si ce<br />

plat avait été le premier, la journée,<br />

aussi sérieuse que parfois difficile,<br />

aurait été toute différ<strong>en</strong>te.<br />

Le dessert : un concert à la Chapelle<br />

Royale par Le Petit Chœur qui nous<br />

régala de musique vocale du XVI e<br />

siècle. La place manque. Merveilleux<br />

et à ré<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre dans nos paroisses.<br />

Jean Smet,<br />

Verviers-Laoureux<br />

1 Jean Calvin et les humanistes de son temps :<br />

quel héritage pour aujourd’hui<br />

ggMosaïque N° 5


Un dimanche pour les vocations<br />

La question des vocations est primordiale dans notre EPUB. Sachez<br />

que au cours des 8 prochaines années il y aura 35 départs, soit plus<br />

qu’un quart du corps pastoral actuel.<br />

Pr<strong>en</strong>ons consci<strong>en</strong>ce de l’importance de la question des vocations<br />

dans nos communautés. Vocations que nous ne pouvons pas limiter<br />

au seul ministère pastoral. Y consacrer un culte ou une journée par an<br />

est nettem<strong>en</strong>t insuffisant, à chacun de nous de créer régulièrem<strong>en</strong>t<br />

des opportunités pour <strong>en</strong> parler et susciter un véritable <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t.<br />

L’Église a un av<strong>en</strong>ir. Lequel ? Nous<br />

n’<strong>en</strong> savons ri<strong>en</strong>, mais nous partageons<br />

la conviction et l’espérance<br />

que l’Église doit poursuivre son<br />

œuvre d’annonce de l’Évangile audelà<br />

de nos propres exist<strong>en</strong>ces.<br />

Devons-nous pour autant rester<br />

passifs ? Après tout, nous pourrions<br />

nous dire, non sans raison, que<br />

l’av<strong>en</strong>ir est dans les mains de Dieu.<br />

Mais ce serait oublier qu’Il a besoin<br />

de nous. La confiance n’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre<br />

pas la passivité ou le fatalisme. Au<br />

contraire l’Espérance est un moteur<br />

d’action. Notre responsabilité est<br />

d’animer l’Église d’aujourd’hui tout<br />

<strong>en</strong> préparant celle de demain.<br />

Pour servir et construire l’Église,<br />

celle-ci a besoin de ministères. Récemm<strong>en</strong>t,<br />

la « commission du ministère<br />

pastoral » est dev<strong>en</strong>ue « commission<br />

DES ministèreS ». Plus qu’un<br />

jeu sur les mots, il s’agit bi<strong>en</strong> d’une<br />

prise <strong>en</strong> compte de la diversité des<br />

ministères dans notre EPUB. Nous<br />

avons besoin de pasteurs. C’est un<br />

fait mais aussi un choix théologique,<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

Georges Qu<strong>en</strong>on<br />

Présid<strong>en</strong>t de la Commission des ministères<br />

certaines églises ayant fait le choix<br />

de fonctionner sans pasteur. L’acc<strong>en</strong>t<br />

est mis chez nous sur l’importance<br />

de la formation universitaire, pour<br />

aider à l’interprétation de la Bible,<br />

et sur le discernem<strong>en</strong>t des besoins<br />

de l’Église. C’est le rôle de la commission<br />

des ministères d’aider le<br />

conseil synodal à ce discernem<strong>en</strong>t<br />

et à cette préparation de l’av<strong>en</strong>ir.<br />

Mais nous avons aussi besoin de<br />

tous les autres ministères qui compos<strong>en</strong>t<br />

la mosaïque quotidi<strong>en</strong>ne de<br />

nos paroisses et de nos services.<br />

Imaginons une Église sans consistoire,<br />

sans diacre, sans catéchète,<br />

sans responsable des différ<strong>en</strong>tes<br />

activités et services… Ce serait une<br />

Église morte ou une Église où l’on<br />

ne vi<strong>en</strong>t que pour « consommer »<br />

du religieux sans vivre la communauté,<br />

l’ « ecclésialité ». D’ailleurs,<br />

le mot grec, « ekklésia » (traduit par<br />

« église »), a été emprunté au vocabulaire<br />

politique des cités grecques.<br />

Il désignait « la communauté des citoy<strong>en</strong>s<br />

libres ». Vivre la communauté,<br />

c’est aussi discerner d’une part les<br />

D‘ici<br />

besoins de l’Église, et d’autre part les<br />

personnes susceptibles d’exercer ces<br />

différ<strong>en</strong>ts ministères. C’est notre<br />

responsabilité collective.<br />

Pour cela, nous vous proposons de<br />

consacrer l’un de vos cultes, l’un de<br />

vos dimanches, par exemple <strong>en</strong>tre<br />

Pâques et P<strong>en</strong>tecôte, à cette réflexion,<br />

à cette œuvre de discernem<strong>en</strong>t.<br />

Les Églises locales sont le premier<br />

visage de l’Église universelle.<br />

Nulle institution, nulle commission<br />

ne pourra les remplacer. La commission<br />

des ministères, le conseil synodal,<br />

ainsi que toutes les institutions<br />

sont au service de nos Églises locales<br />

et de la proclamation de l’Évangile<br />

dans la société. Nous avons donc besoin<br />

les uns des autres. Nous pouvons<br />

vous aider avec des élém<strong>en</strong>ts<br />

de liturgie ou d’exégèse à ce sujet.<br />

Nous pouvons aussi recevoir de vous<br />

vos expéri<strong>en</strong>ces de créativité et de<br />

réflexion…<br />

Nos actions, nos prières, nos<br />

louanges, nos réflexions sont toutes<br />

indisp<strong>en</strong>sables. Qui se lèvera pour<br />

construire et préparer l’Église de demain<br />

? Qui se lèvera pour s’<strong>en</strong>gager<br />

dans l’un des ministères indisp<strong>en</strong>sables<br />

à la vie de notre Église qui est<br />

aussi celle de Jésus Christ ?<br />

Jean-Marie De Bourqu<strong>en</strong>ey<br />

Membre de la commission des<br />

ministères de l’EPUB<br />

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11


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12<br />

e là<br />

Élections europé<strong>en</strong>nes ;<br />

pourquoi et pour qui voter ?<br />

Au début du mois de juin, nos concitoy<strong>en</strong>s seront appelés<br />

à voter pour la formation d’un nouveau Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>.<br />

L’obligation de voter <strong>en</strong> <strong>Belgique</strong> masquera un fait<br />

observable dans tous les autres pays de l’Union Europé<strong>en</strong>ne<br />

(EU), hormis la Grèce où le vote est égalem<strong>en</strong>t obligatoire,<br />

à savoir ; le peu d’intérêt que cette élection suscite auprès<br />

des opinions publiques. Cette désaffection à l’égard de<br />

la RES PUBLICA europé<strong>en</strong>ne a plusieurs causes : l’image<br />

technocratique et abstraite de cette Europe, la difficulté<br />

des médias à traduire <strong>en</strong> termes mobilisateurs les <strong>en</strong>jeux<br />

implicitem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans les décisions prises au niveau<br />

europé<strong>en</strong> et le manque de vision des hommes politiques<br />

dont l’horizon et le champ d’action se limit<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t<br />

au cadre national ou/et régional. Pourtant ce manque<br />

d’intérêt pour le Parlem<strong>en</strong>t Europé<strong>en</strong> ne se justifie pas. En<br />

effet, désormais ce Parlem<strong>en</strong>t est directem<strong>en</strong>t associé aux<br />

décisions prises au niveau des conseils des ministres europé<strong>en</strong>s<br />

; la Commission doit avoir l’accord du Parlem<strong>en</strong>t pour<br />

exercer son mandat ; <strong>en</strong>fin, <strong>en</strong> matière budgétaire, c’est le<br />

Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> qui a le dernier mot. Si on ajoute à<br />

cela le fait que la grande majorité des législations appliquées<br />

au niveau national trouve pour une part, son origine<br />

au Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>, ce manque d’intérêt se traduira à<br />

terme par une érosion progressive de nos régimes démocratiques<br />

dont la clef de voûte est précisém<strong>en</strong>t le contrôle<br />

par les citoy<strong>en</strong>s du pouvoir exécutif.<br />

La nécessité d’exprimer un vote responsable s’impose aujourd’hui<br />

avec d’autant plus de force que les pays de l’UE<br />

subiss<strong>en</strong>t de plein fouet une crise pluridim<strong>en</strong>sionnelle –<br />

financière, économique, sociale et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale – et<br />

planétaire dont les effets cumulatifs ébranleront profondém<strong>en</strong>t<br />

et durablem<strong>en</strong>t et le modèle de développem<strong>en</strong>t<br />

économique et l’organisation sociale de nos sociétés augm<strong>en</strong>tant<br />

de surcroît le fossé qui sépare les pays pauvres<br />

des pays riches.<br />

Sur cette planète tous sont dev<strong>en</strong>us interdép<strong>en</strong>dants les<br />

uns des autres, mais nous éprouvons du mal à faire face à<br />

cette réalité nouvelle et les moy<strong>en</strong>s institutionnels (FMI,<br />

Banque Mondiale, OMC, ONU, etc ) dont nous disposons<br />

sont ou trop faibles ou trop marqués idéologiquem<strong>en</strong>t pour<br />

sortir de l’impasse. Ce n’est pas le fait du hasard si l‘on as-<br />

siste de nos jours à la mise <strong>en</strong> place de politiques restrictives<br />

à l’égard des étrangers et si nos gouvernants cherch<strong>en</strong>t une<br />

solution dans des politiques protectionnistes. Tout cela<br />

procède d’un même état d’esprit; celui du repli sur soi.<br />

Compte t<strong>en</strong>u de ce contexte, l’élection du Parlem<strong>en</strong>t revêt<br />

une importance particulière. En effet ce Parlem<strong>en</strong>t peut<br />

dev<strong>en</strong>ir l’échelon susceptible de nous éviter le piège nationaliste<br />

dont les conséqu<strong>en</strong>ces hant<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core la mémoire<br />

europé<strong>en</strong>ne et apporter une contribution à l’établissem<strong>en</strong>t<br />

et au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t d’institutions internationales promotrices<br />

de plus de justice et de paix. Cette élection du 7 juin<br />

prochain est un acte politique majeur ; ce Parlem<strong>en</strong>t est<br />

un instrum<strong>en</strong>t appelé à exprimer la volonté politique de<br />

chacun de nos concitoy<strong>en</strong>s. En tant que membres d’Églises<br />

et citoy<strong>en</strong>s nous sommes partie pr<strong>en</strong>ante de cette volonté<br />

politique appelée à s’exprimer.<br />

Afin de nous y aider, la Confér<strong>en</strong>ce des Églises europé<strong>en</strong>nes<br />

(CEC) dont l’EPUB est membre, le Comité des Églises<br />

pour la Migration <strong>en</strong> Europe (CEME), Eurodiakonia qui<br />

rassemble les services sociaux protestants, Aprodev qui<br />

réunit les ONG de développem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>nes rattachées<br />

au Conseil Œcuménique, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de publier un docum<strong>en</strong>t<br />

qui a pour but « d’<strong>en</strong>courager les Églises à jouer un rôle<br />

actif dans les élections du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> », donner<br />

aux Églises « des idées de questions et de sujets à aborder<br />

<strong>en</strong> débats avec des partis politiques et des candidats. » Ces<br />

quatre organisations sont établies à Bruxelles et sont <strong>en</strong><br />

prise perman<strong>en</strong>te avec les institutions europé<strong>en</strong>nes. Le docum<strong>en</strong>t<br />

a sélectionné quatre thèmes : « sauvegarde de la<br />

création », « accueil de l’étranger », « vivre dans la dignité »<br />

et le « souci de nos voisins ». Chaque thème est construit<br />

autour d’un même schéma : a) mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce du rôle et<br />

de la responsabilité du Parlem<strong>en</strong>t dans la manière dont il<br />

aborde chacun des thèmes et b) formulation d’une série<br />

de questions destinées, soit au débat auquel les auteurs<br />

du docum<strong>en</strong>t nous invit<strong>en</strong>t, soit à poser aux responsables<br />

politiques. Le docum<strong>en</strong>t est disponible <strong>en</strong> français sur le<br />

site : www.ecum<strong>en</strong>icalvoices 2009.eu.<br />

Pour la Commission Église et Monde,<br />

Marc L<strong>en</strong>ders<br />

ggMosaïque N° 5


Une déclaration problématique<br />

Dans la plupart des pays d’Europe occid<strong>en</strong>tale, on a, à juste<br />

titre, réagi avec indignation aux propos du pape B<strong>en</strong>oît XVI<br />

sur le préservatif. Des propos bi<strong>en</strong> dans la ligne de ce que<br />

le Vatican prêche depuis longtemps.<br />

Nos églises et organisations protestantes part<strong>en</strong>aires sur le<br />

terrain adopt<strong>en</strong>t d’autres positions. Des positions qui ont<br />

grandi et évolué sur la base de leur propre réalité et de leurs<br />

propres expéri<strong>en</strong>ces dans leur combat contre le syndrome<br />

d’immunodéfici<strong>en</strong>ce acquise (SIDA).<br />

Encore récemm<strong>en</strong>t, les Églises de P<strong>en</strong>tecôte au Burundi<br />

ont adopté le point de vue selon lequel les préservatifs sont<br />

une nécessité dans ce combat. Un point de vue qui ne porte<br />

pas préjudice à celui qu’ils ont sur la Bible, la sexualité et<br />

le mariage.<br />

Les propos du pape ne faciliteront pas le travail sur le terrain.<br />

Ceux qui déjà s’opposai<strong>en</strong>t à l’utilisation du préservatif<br />

pourront ainsi se s<strong>en</strong>tir confortés dans leur position. Mais,<br />

surtout, le propos jette une ombre sur le travail de ces nombreux<br />

chréti<strong>en</strong>s, de ces nombreuses Églises d’Afrique qui<br />

s’activ<strong>en</strong>t dans leur combat contre le SIDA et sur le souci<br />

qu’ils port<strong>en</strong>t aux personnes qui <strong>en</strong> souffr<strong>en</strong>t ou sont porteuses<br />

du virus de l’immunodéfici<strong>en</strong>ce humaine (VIH).<br />

Or, les Églises locales et leurs services médicaux sont un des<br />

acteurs les plus importants dans le combat contre le SIDA<br />

<strong>en</strong> Afrique subsahari<strong>en</strong>ne. Que l’Église romaine persévère<br />

dans sa manière négative de considérer le préservatif est vivem<strong>en</strong>t<br />

à déplorer et la médiatisation provoque à ce propos<br />

une polarisation contre-productive du débat. Les parties <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce dans la controverse sembl<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t avoir<br />

abandonné nuances et raison.<br />

Le préservatif est dev<strong>en</strong>u pour nous occid<strong>en</strong>taux l’arme par<br />

excell<strong>en</strong>ce contre le SIDA et le VIH. Mais le combat contre<br />

le SIDA est plus complexe et demande une approche globale<br />

longuem<strong>en</strong>t mûrie.<br />

Donner accès aux préservatifs est et reste une nécessité,<br />

mais la mesure paraît insuffisante. La distribution de préservatifs<br />

ne mènera pas à faire reculer la maladie si elle n’est<br />

pas accompagnée par une éducation sanitaire appropriée.<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

De là<br />

Une conseillère et une victime SP KIVU<br />

Tant que l’on ne s’attaquera pas à la transmission du VIH<br />

<strong>en</strong>tre la mère et l’<strong>en</strong>fant (<strong>en</strong> prévoyant une médication antirétrovirale<br />

suffisante), le VIH continuera à se répandre. La<br />

misère qui sévit de façon oppressante dans le Sud, l’affaiblissem<strong>en</strong>t<br />

de la position des femmes et des <strong>en</strong>fants, celui<br />

des minorités ethniques, de même que la criminalisation<br />

de l’homosexualité, constitu<strong>en</strong>t une lourde m<strong>en</strong>ace dans<br />

le combat contre le SIDA.<br />

Des réactions sans nuances comme celle de la Humanistisch-<br />

Vrijzinnige Ver<strong>en</strong>iging 1 qui assimile quasi toutes les victimes<br />

du SIDA à des “victimes du fanatisme religieux” vont dans<br />

le s<strong>en</strong>s d’une polarisation et donc, par la même occasion,<br />

d’une stigmatisation, ce qui, selon nous, est peu stimulant<br />

pour le combat contre le SIDA et le VIH.<br />

Les préservatifs ne sont pas le tout de la lutte contre le<br />

SIDA – les idéaux de fidélité et d’abstin<strong>en</strong>ce ne sont pas<br />

sans valeur – mais exclure a priori les préservatifs pour des<br />

raisons de principe et dans toutes les circonstances nous<br />

prive d’une arme importante.<br />

Pour Solidarité protestante<br />

Johan Maert<strong>en</strong>s,<br />

coordinateur du programme d’éducation<br />

Marle<strong>en</strong> Verbeeck,<br />

gestionnaire du programme SIDA<br />

Traduit du néerlandais par J.-M. Degrève<br />

1 Association humaniste et de libre p<strong>en</strong>sée, asbl dont le siège se trouve à Anvers.<br />

Référ<strong>en</strong>ce : http://www.h-vv.be/Paus-stelt-kerkgebruik-bov<strong>en</strong>-condoomgebruik<br />

Page<br />

13


Page<br />

14<br />

La parole désarmée<br />

édi@s et relations publiques<br />

Ces dernières semaines, la religion, la morale ont occupé<br />

une grande place dans tous les médias. Les propos négationnistes,<br />

les préservatifs, l’avortem<strong>en</strong>t, l’euthanasie ont<br />

littéralem<strong>en</strong>t défrayé la chronique. Et pourtant, la crise et<br />

les événem<strong>en</strong>ts politiques, le G20 ou le soixantième anniversaire<br />

de l’OTAN et tous les mouvem<strong>en</strong>ts citoy<strong>en</strong>s<br />

qui s’y sont opposés constituai<strong>en</strong>t des événem<strong>en</strong>ts qui<br />

aurai<strong>en</strong>t pu monopoliser les débats. On peut s’interroger<br />

sur cette omniprés<strong>en</strong>ce, à travers des questions éthiques<br />

et de morale, du religieux dans les médias. On peut l’analyser,<br />

et constater que l’Église catholique y a joué un rôle<br />

prépondérant et que les autres t<strong>en</strong>dances chréti<strong>en</strong>nes, y<br />

compris la nôtre, y étai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t assimilées. Si on peut<br />

s’insurger ou regretter cette assimilation, on peut égalem<strong>en</strong>t<br />

y trouver des raisons. En effet, l’Église catholique,<br />

de par sa taille et sa structure, est un interlocuteur facile<br />

à trouver pour les journalistes et facilem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiable<br />

pour le public. Mais ce n’est probablem<strong>en</strong>t pas l’unique<br />

raison de ce tapage médiatique. Outre les journalistes, les<br />

politiques se sont égalem<strong>en</strong>t lancés dans la controverse au<br />

sujet des propos papaux relatifs à l’usage des préservatifs.<br />

Notre État a réagi par voie officielle et diplomatique via son<br />

ambassadeur auprès du Saint-Siège à ce qu’ils interprèt<strong>en</strong>t<br />

comme « des propos inacceptables ». On a pu au passage<br />

creuser des frontières <strong>en</strong>tre les uns et les autres et sortir<br />

l’argum<strong>en</strong>t de la prét<strong>en</strong>due “déconfessionnalisation”. Il est<br />

de bon ton de sortir d’une morale « confessionnelle » et de<br />

Site : www.aprt.be<br />

s’émanciper de l’institution qui l’a promulguée. Et pourtant,<br />

d’un autre côté, plus cachée, une autre morale s’insinue<br />

dans nos vies. À travers la littérature, le cinéma, l’économie,<br />

une forme du « bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>ser » se propage. La crise sévit<br />

et laisse derrière elle des trajectoires personnelles brisées<br />

dont on parle peu. Le devant de la scène est occupé par<br />

un capitalisme « moral » unique alternative médiatisée et<br />

c<strong>en</strong>sé restaurer les certitudes ébranlées de chacun. Unique<br />

terrain d’espoir <strong>en</strong> dehors duquel on ne pourrait s’av<strong>en</strong>turer<br />

à la recherche d’autres solutions. Face à une parole toute<br />

puissante et arrogante, le défi est d’oser une parole humble,<br />

seul ou <strong>en</strong> groupe, de t<strong>en</strong>ter une parole qui laisse l’espace de<br />

la liberté et de l’écoute. Une parole qui n’est ni faiblesse, ni<br />

démission, ni désespérance mais qui <strong>en</strong>gage auprès du prochain.<br />

Paul Ricœur disait « Si vraim<strong>en</strong>t les religions doiv<strong>en</strong>t<br />

survivre, il leur faudra r<strong>en</strong>oncer à toute espèce de pouvoir<br />

autre que celui d’une parole désarmée et faire prévaloir la<br />

compassion sur la raideur doctrinale... ». À lire non pas dans<br />

une perspective de controverse avec nos frères catholiques,<br />

mais à méditer pour notre<br />

propre pratique.<br />

Dorothée Bouillon<br />

Vous avez parcouru cette revue un peu par hasard et son cont<strong>en</strong>u a ret<strong>en</strong>u votre intérêt !<br />

C’est un « regard protestant » sur des faits de société <strong>en</strong> général !<br />

Vous pouvez consulter une bonne partie de nos archives <strong>en</strong> ligne.<br />

Elles sont sur http://www.epub.be/mosaique/index.html, sous l’onglet « archives »<br />

Vous désirez me recevoir chez vous, … <strong>en</strong> quelques clics sous l’onglet « abonnem<strong>en</strong>t », c’est fait.<br />

Avec <strong>en</strong> plus les 3 premiers mois gratuits.<br />

Vous n’êtes pas dans la possibilité de vous connecter au net, pas grave, téléphonez-nous au 02 377 66 57<br />

NOTRE ÉQUIPE S’OCCUPE DE VOUS AU PLUS VITE !<br />

ggMosaïque N° 5


Année Calvin 1<br />

Mai 2009<br />

Quaregnon – 9 mai, 18h<br />

Théâtre : Il était une Foy… Jean<br />

Calvin Les 3 coups<br />

Salle Allard l’Olivier 1 Gd Place<br />

Frameries et Jemappes - 9 mai –<br />

Voyage : Noyon et visite de la<br />

maison Calvin<br />

Bruxelles - 14 mai, 18h<br />

Confér<strong>en</strong>ce : Jean Calvin et la<br />

musique<br />

Léopold Tonneau<br />

Égl. prot. 5 Coud<strong>en</strong>berg<br />

Seraing-C<strong>en</strong>tre – du mercredi<br />

29 avril au mercredi 13 mai<br />

Exposition : Jean Calvin<br />

Égl. prot. 100 r Ferrer<br />

Seraing-C<strong>en</strong>tre – 10 mai<br />

Film : La Réforme calviniste<br />

En moto… Noyon, vestiges<br />

gallo-romains, cathédrale,<br />

expo «Les lecteurs de Calvin»<br />

16-17 mai depuis Bruxelles<br />

1 Plus de détails : voir chroniques paroissiales<br />

<strong>en</strong> pages intérieures<br />

•Envoyez vos informations à la rédaction -<br />

Rue du Champ de Mars 5,<br />

1050 Bruxelles<br />

ou par courriel :<br />

mosaique-redaction@epub.be<br />

tél.: 02 377 66 57<br />

•Site Internet :<br />

http://www.epub.be/mosaique<br />

Merci de respecter les délais suivants :<br />

• le 5 mai pour le numéro de juin.<br />

• le 5 juin pour le numéro de juillet.<br />

• le 5 août pour le numéro de septembre.<br />

Les opinions exprimées dans Mosaïque<br />

n’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t que leurs auteurs.<br />

Mai 2009 ggMosaïque<br />

CAfÉS THÉoLogiqueS<br />

Bruxelles<br />

• Lundi 11 mai dès 19.30h<br />

“Tous sur Facebook, oui…<br />

mais avons-nous des amis.”<br />

Avec Jean-Luc Manise, membre<br />

du C<strong>en</strong>tre Socialiste d’Éducation<br />

Perman<strong>en</strong>te (CESEP), journaliste et<br />

formateur spécialisé dans les technologies<br />

de l’information<br />

Lieu : Le Liberty - 7, place de la Liberté<br />

1000 Bruxelles<br />

Contact : SPEP 02 510 61 63<br />

Rix<strong>en</strong>sart<br />

• Mardi 12 mai à 20.00h<br />

“La religion et le pouvoir. La chréti<strong>en</strong>té,<br />

l’Occid<strong>en</strong>t et la démocratie”<br />

Avec Gabriel Fragnière, docteur <strong>en</strong><br />

philosophie, histori<strong>en</strong> des religions,<br />

directeur de trois éditions chez l’éditeur<br />

Pie-Peter Lang<br />

Lieu : C<strong>en</strong>tre culturel protestant de<br />

Rix<strong>en</strong>sart, rue Haute, 26a.<br />

Contact : Sylvie Gambarotto<br />

(02 653 44 20) ou<br />

Philippe romain (010 61 40 67)<br />

En collaboration avec le SPEP<br />

MiDiS Du SPeP<br />

Bruxelles<br />

• Mercredi 20 mai à 12.15h<br />

“Face au désintérêt à l’égard<br />

des élections europé<strong>en</strong>nes<br />

(4-7 juin 2009) la position des églises”<br />

Concours : Calvin <strong>en</strong> question<br />

question n°8 : Où se trouve la tombe<br />

de jean Calvin ?<br />

•ABONNEMENTS ANNUELS<br />

Abonnem<strong>en</strong>ts individuels :<br />

<strong>en</strong>voyez vos nom et adresse ainsi que<br />

votre règlem<strong>en</strong>t de 15,00€<br />

à MOSAÏQUE<br />

Rue du Champ de Mars 5,<br />

1050 Bruxelles<br />

Compte : 068-0715800-64<br />

Abonnem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> : 25,00€<br />

Abonnem<strong>en</strong>t de groupe :<br />

Veuillez contacter la rédaction pour<br />

les conditions :<br />

mosaique-redaction@epub.be<br />

Avec le pasteur Marc L<strong>en</strong>ders, pasteur<br />

de l’Église protestante des Pays-Bas<br />

et anci<strong>en</strong> secrétaire aux études à la<br />

confér<strong>en</strong>ce des Églises europé<strong>en</strong>nes<br />

(CEC-KEK)<br />

Lieu : 5, rue du Champ de Mars, 1050<br />

Bruxelles.<br />

Café et sandwiches sur place, libre participation<br />

aux frais.<br />

Contact : SPEP 02 510 61 63<br />

C<strong>en</strong>TRe CuLTuReL<br />

PRoTeSTAnT De VeRVieRS<br />

Exposition<br />

• Mai 2009<br />

“Artistes protestants”<br />

Lieu : temple de Verviers Laoureux, rue<br />

Laoureux, 30.<br />

Contact : pasteur G. Tassioulis, 085 31<br />

49 02 ou pasteur B. D<strong>en</strong>nis, 087 33 84 60<br />

Confér<strong>en</strong>ce à l’Espace Duesberg<br />

• Jeudi 14 mai à 20h<br />

“La mort, parlons-<strong>en</strong> tant<br />

qu’il fait beau…”<br />

Avec Gabriel Ringlet, prêtre, anci<strong>en</strong><br />

vice-recteur de l’UCL, animateur du<br />

prieuré de Malèves-Sainte Marie <strong>en</strong><br />

Brabant wallon.<br />

Contact : C<strong>en</strong>tre Maximili<strong>en</strong> Kolbe, rue<br />

du Prince, 12b – 4800 Verviers, 087 33<br />

84 22<br />

Entrée : adultes, 7€ ; -18 ans, 4€<br />

Pour fêter l’année Calvin, participez au grand jeu proposé par<br />

la Presse Régionale Protestante. Huit questions pour gagner.<br />

Chaque mois une question est posée. À vous d’y répondre, avant le 20 mai,<br />

soit par courriel : contact@lavoixprotestante.org ou par courrier à La Voix<br />

protestante, 14 rue de Trévise 75009 Paris.<br />

Continuez à jouer ! Même si vous n’avez pas correctem<strong>en</strong>t répondu aux<br />

questions précéd<strong>en</strong>tes, vous avez des chances de gagner !<br />

Réponse à la septième question : Le prénom de l’<strong>en</strong>fant né <strong>en</strong> 1542<br />

de l’union <strong>en</strong>tre Idelette de Bure et Jean Calvin est Jacques.<br />

Daniel Cassou<br />

•Éditrice responsable : Dorothée Bouillon<br />

Rue du Champ de Mars, 5 – 1050 Bruxelles<br />

•Équipe de rédaction :<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef : Jacqueline lombart<br />

Rédacteurs : Martine Warlet, Jean-Marc<br />

Degrève, Marc lombart, Philippe Fromont<br />

•Collaborateurs : Yvette vanescote,<br />

Samuel charlier, Robert Hughues bouDin<br />

•Collaborateurs régionaux :<br />

Hainaut Occid<strong>en</strong>tal : A b<strong>en</strong>ini, C goDry,<br />

HONL : J-P lecomte , R BroWet<br />

Liège : B. D<strong>en</strong>nis<br />

Brabant : Jean-Marc Degrève<br />

•Imprimerie : sa N. de Jonge, Grimberg<strong>en</strong><br />

Page<br />

15<br />

1


À la différ<strong>en</strong>ce<br />

de la consommation qui détruit les choses,<br />

de la connaissance qui les objective,<br />

de la sci<strong>en</strong>ce qui les classe et les explique,<br />

de l’action qui les transforme et les utilise,<br />

la contemplation de la beauté laisse être<br />

les choses, telles qu’elles sont, telles<br />

qu’elles sort<strong>en</strong>t des mains du créateur<br />

avec leur réalité pleine, s<strong>en</strong>sible qui,<br />

par sa surabondance, témoigne de l’être<br />

surabondant de Dieu, de sa gratuité et,<br />

par conséqu<strong>en</strong>t, de son amour.<br />

Jean-Marie Tézé<br />

Jésuite, sculpteur,<br />

professeur d’Esthétique au C<strong>en</strong>tre Sèvres (Paris)<br />

Photo: Michel de Jonge

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