JOURNAL ASMAC No 5 - Octobre 2015
Jeu - Gynécologie/Douleur 24 000 signatures
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<strong>ASMAC</strong><br />
Sandra P. Leemann, juriste des sections Argovie,<br />
Soleure, St-Gall-Appenzell, Thurgovie et Suisse<br />
centrale<br />
Je suis médecin-assistant<br />
dans un hôpital cantonal<br />
et père de deux enfants en<br />
âge de scolarité. En raison<br />
de mes obligations familiales,<br />
je dois connaître<br />
mon horaire de service le<br />
plus tôt possible. La loi<br />
prévoit-elle des dispositions<br />
en ce qui concerne l’obligation<br />
de l’employeur de<br />
communiquer l’horaire de<br />
service à l’avance?<br />
Les problèmes rencontrés lors de la planification<br />
des services et les changements<br />
à brève échéance sont une source de<br />
contrariétés répandue. En principe, la loi<br />
sur le travail stipule que les travailleurs<br />
doivent être informés suffisamment tôt,<br />
en règle générale deux semaines au plus<br />
tard avant une intervention prévue, du<br />
nouvel horaire de service (art. 69 al. 1<br />
OLT 1 en relation avec l’art. 47 al. 1 LTr).<br />
Ce délai ne peut pas être réduit sans motif<br />
valable. Il doit permettre aux travailleurs<br />
de planifier leur temps en fonction<br />
de la famille, du travail et des loisirs.<br />
Autrement dit, plus tôt sera le mieux.<br />
La loi va cependant encore plus loin. Ainsi,<br />
les travailleurs doivent être entendus<br />
lors de la planification et de la modification<br />
des horaires de travail (art. 69 OLT 2<br />
en relation avec l’art. 48 LTr). Certes,<br />
l’employeur n’a pas l’obligation de tenir<br />
compte des propositions de ses employés.<br />
Il ne suffit cependant pas de seulement<br />
prendre connaissance des désirs des employés<br />
concernés. Il doit concrètement en<br />
discuter et justifier son refus.<br />
Les employés avec obligations familiales<br />
sont spécialement mentionnés dans la<br />
loi. L’employeur a des obligations particulières<br />
envers eux concernant la fixation<br />
de la durée du travail et du repos<br />
(art. 46 let. d OLT 1). Parmi les obligations<br />
familiales comptent l’éducation et<br />
la prise en charge d’enfants mineurs<br />
jusqu’à l’âge de 15 ans révolus ainsi que<br />
la prise en charge de proches nécessitant<br />
des soins ou d’autres personnes proches.<br />
D’après la loi, les employés avec obligations<br />
familiales ne peuvent être sollicités<br />
pour du travail supplémentaire qu’avec<br />
leur accord. Vous avez donc le droit de<br />
refuser le travail supplémentaire. Si l’horaire<br />
de service doit être modifié à brève<br />
échéance par nécessité (p. ex. accidents,<br />
maladies), les employés avec obligations<br />
familiales ne peuvent être sollicités que<br />
s’ils donnent expressément leur accord<br />
et qu’aucune alternative valable n’est<br />
envisageable. De plus, il faut leur accorder,<br />
sur demande, une pause de midi<br />
d’au moins 1½ heure.<br />
A brève échéance, l’horaire de service ne<br />
peut être modifié que pour des raisons<br />
impérieuses. Il s’agit de raisons impérieuses<br />
lorsque du travail supplémentaire<br />
doit être ordonnée de façon imprévue<br />
dans des cas urgents (art. 12 LTr, 25 et<br />
26 OLT 1).<br />
Voilà ce que l’on peut dire sur le plan légal.<br />
La réalité quotidienne est hélas souvent<br />
différente. Le sujet a donc été repris<br />
par la politique: en mars de cette année,<br />
le conseiller national Jacques-André<br />
Maire a déposé la motion «Annonce des<br />
horaires de travail. Relèvement du délai<br />
à quatre semaines». Il n’a hélas pas été<br />
entendu par ses collègues. Ils ont rejeté la<br />
motion le 19 juin <strong>2015</strong>.<br />
Pour répondre aux problèmes dans le<br />
domaine de la planification des services,<br />
l’<strong>ASMAC</strong> met différents instruments à<br />
disposition des hôpitaux et de leurs responsables<br />
(forum pour la planification<br />
des services, conseils sur place). Dans<br />
votre cas, nous vous recommandons de<br />
contrôler dans un premier temps si les<br />
prescriptions légales minimales (deux<br />
semaines à l’avance, prise en compte des<br />
employés, prise en compte des employés<br />
avec obligations familiales) sont respectées.<br />
Si ce n’est pas le cas, adressez-vous<br />
à votre planificateur des services ou à<br />
votre supérieur hiérarchique ou au<br />
conseil juridique de votre section. ■<br />
Nr. 5 o <strong>Octobre</strong> <strong>2015</strong><br />
VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
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