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2017 Présentation Bill VIOLA

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<strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> et Kira PEROV<br />

Sa compagne travaille avec lui depuis<br />

1979<br />

Œuvre à mettre en relation avec l’axe<br />

Mise en scène et<br />

Mise en Espace<br />

Muriel GOILE - Agrégée d'arts plastiques -<br />

Académie de La Réunion


Les œuvres de <strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> ont une dimension onirique.<br />

Sa matière première est le temps.<br />

La lenteur est tellement présente dans son œuvre que<br />

le mouvement devient presque absent.<br />

<strong>VIOLA</strong> réalise des installations intimistes ou<br />

monumentales, associant le visuel, le sonore et<br />

l’espace, bouleversant les perceptions, immergeant le<br />

spectateur.<br />

Nombre de ses créations ouvrent des dialogues entre la<br />

modernité du médium digital et un univers d'images<br />

s'inscrivant dans l'histoire de l'art.


Il tire parti des appareils et des technologies<br />

- Caméras, optiques scientifiques, systèmes<br />

numériques…<br />

Des formats, qualités et nature des écrans, ainsi que de<br />

leur agencement<br />

- Miroirs, moniteurs multiples, rétroprojecteurs…<br />

- Taille, forme, matérialité des écrans…<br />

- Inclinaison et mode d’accrochage des écrans, voire<br />

mise en relation avec l’architecture des lieux…<br />

Il joue de divers effets<br />

- Ralentissements extrêmes, grossissements soudains,<br />

pétrifications du mouvement…


The Veiling1995


Enfant <strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> a failli se noyer.<br />

Expérience dramatique mais, selon lui, le trauma est<br />

positif. Il fait souvent référence à cet évènement dans<br />

ses œuvres, et le thème n’a pour lui rien de morbide.<br />

L’eau est ainsi un thème récurrent de sa pratique<br />

artistique.<br />

Il nous donne à voir l’eau sous diverse formes :<br />

gouttelettes irisées, cataractes, eau dormante…


Tristan’s Ascension 2000<br />

Cataractes tombant du ciel/ travail de la lumière/ralenti…


Dreamers 2013<br />

Corps flottants


Going Forth by Day Panneau 3 Déluge 2002<br />

Importance du son qui nous prévient de l’imminence de la catastrophe.<br />

Le son emporte le spectateur dans le déluge; il est partie prenante de<br />

l’émotion ressentie.


Going Forth by Day<br />

Panneau 5<br />

First Light 2002<br />

Un homme émerge d’une<br />

mare et s’élève comme dans<br />

une résurrection<br />

Vue d’ensemble de l’installation


The Sleep of Reason 1988<br />

Dans une pièce une TV sur une commode montre un<br />

homme endormi.


The Sleep of Reason 1988<br />

Par intermittences, de façon aléatoire, des images<br />

sont projetées sur les 3 murs de la pièce.


Le spectateur « plonge » dans la vie psychique de<br />

l’homme endormi, via la projection d’images de type<br />

archétypal, qui font référence à nos peurs primaires.<br />

Entre les images, le temps est suspendu, habité par la<br />

rémanence des images perçues, qui y perdurent.<br />

Le son précède les images, accentuant la vulnérabilité<br />

du spectateur.<br />

Le son qui structure l’œuvre, la plasticité des images,<br />

les jeux de lumière, le travail sur la temporalité… sont<br />

des éléments clés du travail plastique de <strong>VIOLA</strong>.


He weeps for you 1976<br />

Très aboutie techniquement, l’œuvre traite de la formation<br />

des images.<br />

Certains éléments cognitifs frappent l’intellect, tandis que<br />

d’autres touchent à l’émotion.


L’eau goutte sur un tambour, le spectateur voit<br />

son image déformée dans la goutte qui va<br />

tomber.<br />

Ce reflet minuscule est projeté sur un grand<br />

écran que le spectateur concerné ne peut voir.<br />

Vanité moderne, décomposition du vivant.<br />

On assiste à sa propre disparition.


The Crossing Water Fire 1996<br />

L’œuvre parle de naissance, de vie et de mort.


Deux hommes avancent vers nous sur deux écrans<br />

verticaux. Parallèlement deux registres sonores en<br />

référence au feu et à l’eau.<br />

D’abord indistincts, les hommes émergent de l’ombre et<br />

leur identité se précise tandis qu’ils s’approchent.<br />

La pluie commence à tomber et devient de plus en plus<br />

intense, le son de l’eau se fait plus fort et l’eau<br />

submerge l’homme jusqu’à ce que son corps se dissolve<br />

et disparaisse.<br />

Même phénomène avec le feu sur l’autre écran.<br />

Rapport à l’espace, travail sur la désintégration de<br />

l’image, temporalité, apparition et disparition…<br />

C’est aussi l’histoire de l’humanité qui est contée.


Greeting 1995<br />

Mise en relation<br />

d’une visitation de<br />

PONTORMO de 1528<br />

avec la rencontre<br />

fortuite par l’artiste<br />

de trois femmes<br />

portant des robes flottantes…<br />

Etablissant un parallèle entre<br />

les deux scènes, <strong>VIOLA</strong> créera<br />

Greeting quatre ans plus tard.<br />

L’œuvre non prévue s’est dit-il<br />

« imposée » à lui.


Nantes Triptych 1992


Sur le panneau de gauche une femme est en train<br />

d’accoucher, tandis qu’une femme est en train de<br />

mourir sur le panneau de droite.<br />

Sur le panneau central, un corps tombe dans l’eau…<br />

Cycle de vie : naissance et mort, ombre et lumière.<br />

Ce sont à la fois des fragments de la vie de l’artiste mais<br />

c’est aussi notre vie que nous lisons au travers de ces<br />

images.<br />

Pour l’artiste la naissance n’est pas vraiment un<br />

commencement ni la mort une fin et les deux concepts<br />

ne lui semblent pas si éloignés.


Le Ciel et la Terre 1992


Deux écrans sont<br />

confrontés l’un à<br />

l’autre : naissance<br />

d’un enfant et mort<br />

d’une vieille femme.<br />

Les images se<br />

répondent, se<br />

confondent dans les<br />

reflets, dans l’œil du<br />

spectateur.<br />

Cycle de vie,<br />

première et dernière<br />

respiration.


<strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> parle des passions.<br />

Des émotions extrêmes se reflètent sur les visages des<br />

personnages.<br />

Références à DURER,GIOTTO et BOSCH.<br />

Quintet of the Astonished<br />

2000


Surrender 2001<br />

Un homme et une femme se penchent sur l’eau.


Dans la césure entre les deux moniteurs qui portent<br />

ces deux images, il y a la surface de l’eau et chacune<br />

des images se fond dans l’autre.<br />

Quand les personnages se retirent, un peu de la<br />

matière de l’un repart avec l’autre.<br />

La matière se déconstruit, matière des corps et<br />

matière de l’image, jusqu’à ce que l’on prenne<br />

conscience que ce que l’on voit est le reflet filmé des<br />

deux personnages, l’image de l’image.


Reflecting Pool 1977<br />

Le cadre et l’image sont fixes, l’œuvre est quasiment<br />

silencieuse, à peine le bruit de l’écoulement de l’eau.<br />

C’est une œuvre qui fait tableau.


La surface liquide de la piscine est comme un<br />

écran dans l’écran, qui montre un contretemps de<br />

la réalité.<br />

Des événements s’y reflètent qui n’ont plus lieu sur<br />

le pourtour, tandis que d’autres qui devraient s’y<br />

refléter ne s’y reflètent pas…<br />

La pièce est comme un pliage, ce que l’on voit dans<br />

la piscine en reflet s’est passé avant, ou se passera<br />

après, et il en reste une trace comme par pliage.<br />

<strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> évoque un temps et un espace pliés.


La grande originalité du travail de <strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> est de<br />

combiner les possibilités d’une technologie très<br />

avancée en matière de production d’images et la<br />

tradition la plus extrême.<br />

Il utilise une caméra très rapide qui prend environ<br />

300 images/seconde, soit 12 fois plus que la<br />

procédure normale de tournage.<br />

Lorsqu’il restitue l’image, il la projette en ralenti et<br />

«dilate» le temps.<br />

L’œuvre de <strong>Bill</strong> <strong>VIOLA</strong> s’apparente à une longue<br />

séance de méditation.


Martyrs Earth Air Fire Water 2014


Martyrs Earth Air Fire Water 2014<br />

Auckland en Nouvelle Zélande<br />

Cathédrale St Paul à Londres


Pour lui la matière de la vidéo est plus proche de l’eau<br />

que le serait le film qui, lui, est proche du temps.<br />

La vidéo est un espace fluide, continu, qui accompagne<br />

aisément les mouvements du corps, de l’inconscient.<br />

L’espace du film est rythmé, heurté, de nature<br />

différente et il est organisé comme une construction.<br />

Les surimpressions d’images, au sein desquelles la<br />

lumière change, lui permettent de montrer le passage<br />

du temps.<br />

« <strong>Bill</strong> n’a aucun sens du temps réel » dit Kira PEROV!


Vito ACCONCI Centers 1971


Ange LECCIA Fumées 1995


Tony OURSLER Daytimes 1996


Jeffrey SHAW The Legible City 1988-91<br />

Installation interactive


James TURRELL Installation Lumineuse 1993

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