03.04.2017 Views

LG_197

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La rencontre diplomatique<br />

“<br />

La diplomatie de<br />

proximité est un véritable<br />

défi: il ne tient qu’à nous<br />

de trouver les moyens de<br />

résoudre les questions<br />

qui posent problème<br />

”<br />

toujours à se mettre à la place de son interlocuteur<br />

pour le comprendre. Et cette qualité,<br />

il l’a cultivée au cours de ses études.<br />

Père d’une famille nombreuse, celle-ci l’a<br />

beaucoup aidé à garder les pieds sur terre.<br />

«Quand on a la responsabilité de beaucoup<br />

de vies, il faut trouver des solutions humaines»<br />

nous dit-il avec beaucoup de bienveillance.<br />

Être responsable d’une famille l’a<br />

rendu sobre et réaliste et lui a permis de<br />

maintenir le souci de l’humain à la tête de ses<br />

priorités.<br />

Un européen convaincu<br />

Prochainement se tiendra le sommet de<br />

Rome commémorant les 60 ans de la fondation<br />

de l’Union européenne et l’ancien directeur<br />

des relations bilatérales avec l’Europe du<br />

Sud-Est nous avoue alors craindre une nouvelle<br />

crise des Balkans. Selon lui, l’enjeux<br />

principal de ce sommet sera de rendreànouveau<br />

l’Europe désirable; il faudra remontrer<br />

l’unité européenne suite au Brexit et rendre<br />

visible ses bienfaits. «Dans les Balkans, j’ai pu<br />

faire l’expérience d’une Europe sans l’Union<br />

européenne où les pays sont restés empêtrés<br />

dans leurs rancunes et leur nationalisme<br />

et ont donc des relations mutuelles très<br />

problématiques» confie-t-il. Or, à l’heure<br />

actuelle l’Europe ne peut pas se permettre un<br />

repli sur elle-même et devra donc reconquérir<br />

les opinions et relancer la dynamique de coopération<br />

dans cette région.<br />

«Je respecte la séparation des pouvoirs»<br />

Sur un autre front, la crise migratoire à<br />

laquelle l’Europe doit faire face ne lui laisse<br />

aucun répit. La Cour européenne de justice a<br />

récemment donné raison à la Belgique dans<br />

l’affaire des visas humanitaires, il est donc<br />

maintenant décidé que les postes diplomatiques<br />

n’auront pas à délivrer de visas humanitaires<br />

et l’ambassadeur respecte cette décision.<br />

«Je pense que tout en respectant le droit<br />

d’asile, nous devons avoir le courage politique<br />

de ne pas accueillir tous les réfugiés économiques.<br />

Nous ne pouvons pas ouvrir trop<br />

grandes les portes de l’Europe, ce serait irresponsable;<br />

nous devons être généreux dans la<br />

mesure de nos moyens et ne pas accepter<br />

d’accueillir une population que nous ne<br />

pourrions pas intégrer à notre structure économique<br />

et sociale. Dans l’idéal, il faudrait<br />

prendre le problème à sa source en résolvant<br />

les conflits au Moyen-Orient et en relançant<br />

l’économie locale par le biais de l’aide au<br />

développement».<br />

Du LUX au BENELUX<br />

Au cours de ces dernières années, Thomas<br />

Antoine aura dû s’attaquer à des sujets sensibles<br />

tels que la fiscalité ou la mobilité, dossier<br />

qu’il ne sera malheureusement pas parvenu à<br />

résoudre et qu’il transmettra à son successeur.<br />

Récemment proposé à la fonction de Secrétaire<br />

général du BENELUX, il vit les derniers<br />

moments de son mandat d’ambassadeur. Cette<br />

nomination s’inscrit dans le courant d’autres<br />

changements majeurs survenus à la gouvernance<br />

de la BNB et à la Cour européenne de<br />

justice afin de garantir un équilibre entre les différents<br />

partis et langues de Belgique. «En tant<br />

que belge et européen, je suis toujours perplexe<br />

devant ces dosages. Le service public<br />

transcende les rôles linguistiques et les partis.<br />

Je pense que lorsqu’on est amené à être juge à<br />

la Cour européenne de justice, êtreflamand ou<br />

francophone n’a plus aucune importance.<br />

Goethe disait qu’il fallait donner aux enfants<br />

des racines et des ailes, il est donc important de<br />

ne pas avoir que des racines, il faut avoir des<br />

ailes pour aller vers l’altérité». Thomas Antoine<br />

est très enthousiaste à l’idée de relever ce nouveau<br />

défi car, pour lui, l’Europe doit être crédible<br />

et cela dès sa plus petite échelle. En<br />

Belgique, au BENELUX et en Europe, il faut être<br />

unis dans la diversité comme le veut la devise<br />

de l’Europe «In varietate concordia». MC<br />

102<br />

<strong>LG</strong> - Avril 2017

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!