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La rencontre diplomatique<br />
“<br />
La diplomatie de<br />
proximité est un véritable<br />
défi: il ne tient qu’à nous<br />
de trouver les moyens de<br />
résoudre les questions<br />
qui posent problème<br />
”<br />
toujours à se mettre à la place de son interlocuteur<br />
pour le comprendre. Et cette qualité,<br />
il l’a cultivée au cours de ses études.<br />
Père d’une famille nombreuse, celle-ci l’a<br />
beaucoup aidé à garder les pieds sur terre.<br />
«Quand on a la responsabilité de beaucoup<br />
de vies, il faut trouver des solutions humaines»<br />
nous dit-il avec beaucoup de bienveillance.<br />
Être responsable d’une famille l’a<br />
rendu sobre et réaliste et lui a permis de<br />
maintenir le souci de l’humain à la tête de ses<br />
priorités.<br />
Un européen convaincu<br />
Prochainement se tiendra le sommet de<br />
Rome commémorant les 60 ans de la fondation<br />
de l’Union européenne et l’ancien directeur<br />
des relations bilatérales avec l’Europe du<br />
Sud-Est nous avoue alors craindre une nouvelle<br />
crise des Balkans. Selon lui, l’enjeux<br />
principal de ce sommet sera de rendreànouveau<br />
l’Europe désirable; il faudra remontrer<br />
l’unité européenne suite au Brexit et rendre<br />
visible ses bienfaits. «Dans les Balkans, j’ai pu<br />
faire l’expérience d’une Europe sans l’Union<br />
européenne où les pays sont restés empêtrés<br />
dans leurs rancunes et leur nationalisme<br />
et ont donc des relations mutuelles très<br />
problématiques» confie-t-il. Or, à l’heure<br />
actuelle l’Europe ne peut pas se permettre un<br />
repli sur elle-même et devra donc reconquérir<br />
les opinions et relancer la dynamique de coopération<br />
dans cette région.<br />
«Je respecte la séparation des pouvoirs»<br />
Sur un autre front, la crise migratoire à<br />
laquelle l’Europe doit faire face ne lui laisse<br />
aucun répit. La Cour européenne de justice a<br />
récemment donné raison à la Belgique dans<br />
l’affaire des visas humanitaires, il est donc<br />
maintenant décidé que les postes diplomatiques<br />
n’auront pas à délivrer de visas humanitaires<br />
et l’ambassadeur respecte cette décision.<br />
«Je pense que tout en respectant le droit<br />
d’asile, nous devons avoir le courage politique<br />
de ne pas accueillir tous les réfugiés économiques.<br />
Nous ne pouvons pas ouvrir trop<br />
grandes les portes de l’Europe, ce serait irresponsable;<br />
nous devons être généreux dans la<br />
mesure de nos moyens et ne pas accepter<br />
d’accueillir une population que nous ne<br />
pourrions pas intégrer à notre structure économique<br />
et sociale. Dans l’idéal, il faudrait<br />
prendre le problème à sa source en résolvant<br />
les conflits au Moyen-Orient et en relançant<br />
l’économie locale par le biais de l’aide au<br />
développement».<br />
Du LUX au BENELUX<br />
Au cours de ces dernières années, Thomas<br />
Antoine aura dû s’attaquer à des sujets sensibles<br />
tels que la fiscalité ou la mobilité, dossier<br />
qu’il ne sera malheureusement pas parvenu à<br />
résoudre et qu’il transmettra à son successeur.<br />
Récemment proposé à la fonction de Secrétaire<br />
général du BENELUX, il vit les derniers<br />
moments de son mandat d’ambassadeur. Cette<br />
nomination s’inscrit dans le courant d’autres<br />
changements majeurs survenus à la gouvernance<br />
de la BNB et à la Cour européenne de<br />
justice afin de garantir un équilibre entre les différents<br />
partis et langues de Belgique. «En tant<br />
que belge et européen, je suis toujours perplexe<br />
devant ces dosages. Le service public<br />
transcende les rôles linguistiques et les partis.<br />
Je pense que lorsqu’on est amené à être juge à<br />
la Cour européenne de justice, êtreflamand ou<br />
francophone n’a plus aucune importance.<br />
Goethe disait qu’il fallait donner aux enfants<br />
des racines et des ailes, il est donc important de<br />
ne pas avoir que des racines, il faut avoir des<br />
ailes pour aller vers l’altérité». Thomas Antoine<br />
est très enthousiaste à l’idée de relever ce nouveau<br />
défi car, pour lui, l’Europe doit être crédible<br />
et cela dès sa plus petite échelle. En<br />
Belgique, au BENELUX et en Europe, il faut être<br />
unis dans la diversité comme le veut la devise<br />
de l’Europe «In varietate concordia». MC<br />
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<strong>LG</strong> - Avril 2017