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SMASH 2002 - IUMSP

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3.3 Santé générale et santé mentale<br />

par la fonction sociale que ces sorties revêtent pour les jeunes. Sous l’influence prolongée de la<br />

musique, les gens perçoivent de moins en moins le volume sonore. Cette adaptation réduit l’évaluation<br />

du risque et donc probablement aussi la motivation à se protéger. Pour le moment, les tampons<br />

auriculaires sont par conséquent peu utilisés (Mercier & Hohmann, 2000; Zenner, <strong>2002</strong>). Il s’agit en<br />

outre de sensibiliser de façon ciblée les jeunes particulièrement menacés (par ex. ceux ayant<br />

précédemment souffert d’inflammations récurrentes de l’oreille moyenne) dans le cadre de<br />

consultations préventives. Enfin, des efforts accrus pour une utilisation conséquente des tampons<br />

auriculaires sont nécessaires du côté des entreprises qui exposent les jeunes à des niveaux sonores<br />

élevés.<br />

3.3.7 Dépressivité<br />

Entre l’enfance et l’adolescence, les phases d'humeurs dépressive ont tendance à augmenter.<br />

Harrington (1993) part du principe que cette hausse est davantage liée à une diminution des facteurs de<br />

protection qu’à une augmentation des facteurs de risque. De par le fait qu’ils passent moins de temps<br />

avec leurs parents, les jeunes reçoivent probablement aussi moins de soutien de leur part, ce qui<br />

pourrait les rendre plus sensibles au stress. A cause de leurs capacités cognitives encore peu<br />

développées et de leur tendance à se surestimer, les enfants plus jeunes semblent par ailleurs à l’abri<br />

des perceptions négatives d’eux-mêmes. Durant l’adolescence, la réflexion sur soi se développe, au<br />

même titre qu’une évaluation (adéquate) de soi et d’éventuelles perceptions négatives. De nombreux<br />

théoriciens y voient l’une des raisons à l’origine des dépressions (Flammer, & Alsaker, <strong>2002</strong>).<br />

Plusieurs facteurs semblent en lien avec la dépressivité des jeunes : la personnalité, les événements de<br />

la vie et l’environnement psychosocial des intéressés (Flammer, & Alsaker, <strong>2002</strong> ; Steinhausen, &<br />

Winkler Metzke, 2000). Les résultats d’une étude longitudinale récemment publiée en Suisse sous le<br />

titre ZAPPS (Zurich Adolescent Psychology and Psychopathology Study) indiquent que la dépressivité<br />

est liée à un déséquilibre entre les facteurs de risque potentiels et les facteurs protecteurs. Alors que<br />

l’amour-propre et l’acceptation manifestée par les parents peuvent revêtir une fonction d’amortisseur<br />

et atténuer le risque de voir se développer des symptômes dépressifs, l’influence des événements de la<br />

vie, un rejet de la part des parents, la pression de réussir à l’école (en particulier chez les filles) et la<br />

conscience de soi (self-awareness) sont clairement associés à un accroissement des symptômes<br />

dépressifs (Steinhausen, & Winkler Metzke, 2000).<br />

D’après quelques auteurs, la prévalence des dépressions pendant l’adolescence aurait augmenté ces<br />

derniers temps (Fleming, & Offord, 1990 ; Rutter, 1986). Le présent rapport ne peut pas se prononcer<br />

sur la tendance à long terme, mais l’importance du problème apparaît aussi dans le présent échantillon<br />

représentatif : au moment du sondage, 34.4% des filles et 18.9% des garçons ont affirmé avoir besoin<br />

d’aide en raison d’un état de « tristesse, cafard ». Il s’agit toutefois de bien préciser la différence entre<br />

humeur dépressive, dépressivité/cafard et dépression clinique. La dépression n’est pas synonyme de<br />

tristesse. Elle ne se résume pas au sentiment d'être malheureux, bien que l’état d’esprit des personnes<br />

dépressives puisse parfois être décrit en ces termes.<br />

Il est utile de distinguer la dépression en tant que symptôme isolé faisant partie de l’éventail normal des<br />

réactions émotionnelles humaines et la dépression en tant que syndrome, généralement définie comme la<br />

combinaison d’une humeur dépressive et de certains autres symptômes (Harrington, 1993). Ce<br />

syndrome dépressif est diagnostiqué en tant que dépression clinique, quand certains critères relatifs au<br />

nombre et à la fréquence des symptômes sont remplis. Les sentiments de solitude, de nullité, de<br />

tension, d’angoisse, de culpabilité, de manque de confiance en soi, de méfiance, de tristesse font partie<br />

des symptômes de dépression typiques, de même que la perte d’intérêt, les problèmes de<br />

concentration, le manque de motivation, les idées de suicide, l’irritabilité, les insomnies, les problèmes<br />

d’appétit et de poids.<br />

Beaucoup d’auteurs considèrent aujourd’hui la dépression comme un continuum de réactions<br />

normales à des événements négatifs de la vie pouvant aller jusqu’à des états émotionnels extrêmes. La<br />

question de savoir si un état dépressif doit ou non être considéré comme une dépression clinique<br />

dépend du nombre et de la gravité des symptômes (Angold, 1988).<br />

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