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SMASH 2002 - IUMSP

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3.3 Santé générale et santé mentale<br />

déclaré s’y employer par le biais du sport (63.6% et 70%). En 1993, c’était déjà la méthode préférée des<br />

filles soucieuses de garder la ligne. Le pourcentage de garçons qui font du sport dans le but de perdre<br />

du poids a toutefois explosé (en 1993, ils étaient 38% ; Narring et al., 1994). Il faut saluer le fait que le<br />

sport est la méthode préférée des deux sexes. Il est en outre intéressant de relever qu’à peu près 20%<br />

des filles et 45% des garçons désireux de prendre du poids font aussi du sport dans ce but. Mais parmi<br />

les filles qui ont dit vouloir maigrir, une plus forte proportion (30.6%) ont aussi indiqué suivre un<br />

régime, alors que les garçons n’étaient que 20% dans ce cas. Rares étaient ceux qui faisaient un régime<br />

spécial dans ce but (4% et 1.4%). Seuls quelques-uns ont aussi mentionné l’usage de médicaments (2%<br />

des filles) ou de remèdes naturels. Dans l’ensemble, les filles apprenties ont été nettement plus<br />

nombreuses (36.4%) que les élèves (27.3%) à signaler qu’elles avaient déjà fait un régime une fois dans<br />

leur vie (y compris celui suivi au moment de l’enquête). Ce n’était le cas que de 9% des garçons.<br />

Le nombre de filles affirmant avoir déjà fait un régime était un peu plus faible que dans des études<br />

internationales, européennes aussi bien qu’américaines. Celles-ci rapportent qu’environ 40% des jeunes<br />

filles (env. 14 à 17 ans) suivaient un régime le jour de l’enquête. Si on demande à ces filles si elles ont<br />

fait un régime au cours de l’année précédente, le chiffre grimpe à 60% (voir par ex. Paxton et al., 1991).<br />

Ces hauts taux de prévalence ont même incité quelques auteurs à qualifier de normatif le fait de suivre<br />

un régime pour les filles des cultures occidentales (Polivy & Herman, 1987; Strigel-Moore, Silberstein<br />

& Rodin, 1986). Dans une étude réalisée voici dix ans sur le stress des élèves en Norvège et en Suisse,<br />

40% des filles des classes de 7e à 9e ont aussi signalé qu’elles étaient justement en train de perdre du<br />

poids (Alsaker, 1997; Lau & Alsaker, 2001). Il se peut toutefois qu’elles l’aient fait par le biais d’autres<br />

moyens que les régimes. Les chiffres relatifs au contrôle du poids et à la perte de poids sont<br />

généralement très difficiles à comparer, car les méthodes et comportements en la matière sont saisis de<br />

façon très hétérogène. Plusieurs études ont déjà révélé que si les régimes n’entraînent pas de problèmes<br />

particuliers pour la majorité des filles, les comportements induits par des régimes chroniques peuvent<br />

malgré tout être un très fort prédicteur de troubles alimentaires, quand ils se combinent à d’autres<br />

facteurs (Huon, 1994; Patton, 1988; Sundgot-Borgen, 1994). L’étude prospective de Patton et de ses<br />

collaborateurs (1990) a par exemple démontré que les filles qui ont fait un régime (mais n’avaient<br />

aucun trouble alimentaire) ont développé huit fois plus souvent que les autres un tel trouble au cours<br />

de l’année qui a suivi.<br />

3.3.4.3 Préoccupation relative au poids et à l’alimentation<br />

Il n’est pas réaliste de prétendre diagnostiquer les troubles alimentaires à l’aide d’un bref questionnaire<br />

(Devaud, Michaud, & Narring, 1995). A travers quelques questions éprouvées sur certaines idées et<br />

expériences en lien avec la nourriture, on peut toutefois déterminer assez précisément dans quelle<br />

mesure une personne se meut pour ainsi dire dans une zone à risque. En ce sens, quelques auteurs<br />

soulignent le rôle central des idées en question (Garner & Bemis, 1982) et affirment qu’une vision<br />

inappropriée des dimensions du corps, de la silhouette, du poids, de l’alimentation et du contrôle de<br />

l’alimentation peut conduire à des troubles alimentaires si elle est combinée à un régime. Lau et Alsaker<br />

(2001) ont en outre pu démontrer que la combinaison entre une cure d’amaigrissement et une grande<br />

quantité d’idées relatives au poids et à la nourriture peut constituer un indice de début de trouble<br />

alimentaire.<br />

Dans la présente étude, on a utilisé à cet effet quatre questions qui se sont révélées être de bons indices<br />

de comportement alimentaire problématique dans des enquêtes précédentes (Lau & Alsaker, 2000;<br />

2001; Richards, Casper, & Larson, 1990).<br />

Ces questions couvrent les domaines suivants : la peur de prendre du poids, une sensation de laideur<br />

quand on a trop mangé, le fait de penser sans cesse à la nourriture et la joie de se sentir l’estomac vide.<br />

Des analyses portant sur une combinaison de ces quatre questions révèlent clairement que les filles<br />

sont beaucoup plus souvent hantées par ce genre d’idées que les garçons.<br />

Si l’on considère le fait de nourrir toutes ces pensées en même temps plusieurs fois par semaine<br />

comme un indice que les jeunes sont très préoccupés par leur poids et leur comportement alimentaire,<br />

on constate que c’est le cas chez 13.9% des filles et 1.6% des garçons. Les données montrent en outre<br />

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