SMASH 2002 - IUMSP

3.2 Milieux de vie et relations avec l'entourage
3.2.3 Ecole et apprentissage
L’école joue un rôle fondamental dans le développement de l’identité. Les facteurs d’influence
semblent être ici le sens de la communication des enseignants, la cohésion de la classe et l’effet
normalisateur de l’école sur les relations sociales (Neuenschwander, Herzog, & Holder, 2001). A
l’adolescence, l’ambiance de l’école (ambiance de la classe, relations avec les enseignants, participation
des élèves, absence de mobbing et sentiment de bien-être à l’école) paraît ainsi être en corrélation avec
plusieurs indices de santé (problèmes de santé, douleurs psychosomatiques, stratégies de coping
actives, sensation de grande efficacité) comme avec des comportements touchant la santé
(consommation de stupéfiants ou alimentation équilibrée) (Alsaker & Dick, in press; Flammer &
Alsaker, 2002; Vuille & Schenkel, 2001; Vuille & Schenkel, 2002).
En entrant dans le monde professionnel, les jeunes se trouvent immergés dans un nouveau milieu
psychosocial avec les exigences et charges inhabituelles (charge corporelle, responsabilité, stress, etc.)
que ce changement entraîne, mais aussi de nouvelles ressources (renforcement de l’estime de soi et de
l’efficacité personnelle, soutien social) (Flammer & Alsaker, 2002). Les relations avec les collègues et
les supérieurs, la collaboration technique, ainsi que la possibilité d’apprendre et d’assumer une
responsabilité semblent ainsi être perçues de façon particulièrement positive par les jeunes en
apprentissage. Le fait que le temps libre est fortement réduit par rapport à celui des élèves est par
contre assez mal vécu (Galais, 2001). Les expériences réalisées en cours de formation professionnelle
sont d’une importance primordiale pour le développement de la personnalité. Une bonne situation
d’apprentissage et de travail (travail intéressant et motivant, collègues et supérieurs compétents,
relations d’égal à égal, apprentissage axé sur la formation) entraîne ainsi un changement positif de la
vision de soi-même et de l’attitude professionnelle. Un surmenage général (quantitatif ou qualitatif) a
par contre des répercussions plutôt négatives sur des aspects de la personnalité tels que l’estime de soi
(Häfeli, Kraft, & Schallberger, 1988). Le stress psychosocial vécu est à peu près le même que chez les
travailleurs plus âgés (Kälin et al., 2000). Alors que l’équilibre entre les exigences et les possibilités de
contrôle individuelles (Karasek & Theorell, 1990) se répercute sur l’efficacité, l’équilibre entre la fatigue
et la récompense influence l’estime de soi (Siegrist & Marmot, 2003).
Le Tableau 3.2-3 montre comment les jeunes jugent différents aspects de l’ambiance sur leur lieu de
formation. La grande majorité parmi eux semblent à l’aise dans leur classe. Les différences entre
apprentis et élèves à plein temps sont étonnamment ténues, et ce, bien qu’ils ne fréquentent l’école
professionnelle qu’un à deux jours par semaine.
La plupart d’entre nous se sentent bien dans notre
classe.
Les professeurs s’occupent des problèmes des
élèves.
44
apprenties
n = 2130
Filles (%) Garçons (%)
élèves
n = 1250
apprentis
n = 3180
élèves
n = 860
87.8 83.0 89.2 83.2
58.3 43.8 59.0 45.8
Les professeurs ont confiance en moi. 78.2 78.4 73.5 73.3
Je reçois de mes professeurs la reconnaissance
que je mérite.
76.0 70.4 71.2 69.6
Tableau 3.2-3 Pourcentages de jeunes d’accord avec différentes affirmations relatives à l’ambiance qui
règne sur leur lieu de formation, selon le sexe et la filière de formation (SMASH 2002, Q8)