SMASH 2002 - IUMSP
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1.2 Brève revue de la littérature<br />
Bonard, Janin-Jacquat, & Michaud, 2001; Devaud et al., 1998; Ferron et al., 1999; Konings et al., 1995;<br />
Narring et al., 1996; Resnick et al., 1997; Rey Gex et al., 1998; Stronski, Ireland, Michaud, Narring, &<br />
Resnick, 2000). Enfin, elles fournissent, souvent à intervalles réguliers, une photographie de l’état de<br />
santé et des besoins de la population adolescente à partir de laquelle il est possible d’élaborer des<br />
politiques de soins et de prévention et de développer un cadre de vie et un environnement macrosocial<br />
favorable à la santé, dans une perspective salutogénétique (Antonovsky, 1986).<br />
1.2.2 Utilisation des résultats de ces études<br />
L’un des objectifs prioritaires de toute enquête sur la santé est d’améliorer l'adéquation entre les besoins de<br />
santé et les prestations des programmes de santé – curatifs et préventifs – et plus globalement, le cadre de vie qui est offert.<br />
Quels sont les besoins et problèmes présentés et ressentis actuellement par les adolescents de 16 à 20<br />
ans ? Les services mis en place y répondent-ils de façon adéquate ou importe-t-il d'en modifier la<br />
structure et le fonctionnement, voire d'en créer de nouveaux ? Les programmes de santé scolaire et de<br />
prévention au sens large ciblent-ils de façon adéquate les problèmes tels qu’ils peuvent être<br />
appréhendés à travers les informations fournies par les jeunes eux-mêmes ? Comment réfléchir au<br />
cadre de vie des jeunes (milieu scolaire, conditions de travail, loisirs) dans une perspective favorisant la<br />
santé ? Cette réflexion débouche sur la sélection de priorités en matière de santé publique (Pelletier,<br />
1990) et permet notamment d’identifier de nouveaux segments de la population qui ont des besoins<br />
spécifiques ou aussi l’émergence de questions de santé nouvelles, liées à la situation épidémiologique<br />
(exemples : le sida, l’hépatite B) ou à de nouvelles modes (exemples : l’utilisation d’écouteurs baladeurs<br />
ou la vogue des sports extrêmes).<br />
On l’a vu, les grandes enquêtes permettent de décrire et de suivre dans le temps un certain nombre<br />
d'indicateurs pour identifier les besoins de santé des adolescents et informer les personnes chargées de<br />
prendre des décisions en santé publique, tant sur le plan de l'organisation des services aux adolescents<br />
que sur le plan de la programmation d'activités de prévention et de promotion de la santé (Jessor,<br />
1991; Millstein, Petersen, & Nightingale, 1993; Pineault & Daveluy, 1986). Mais l'évaluation des<br />
programmes (services de soins ou d'aide et initiatives de prévention et de promotion de la santé) et<br />
surtout la valorisation des résultats de ces grandes enquêtes restent encore peu développées (Michaud<br />
et al., 1994). Il est important que les résultats obtenus soit pertinents pour l’organisation des soins aux<br />
adolescents (Lapointe & Michaud, <strong>2002</strong>; Narring & Michaud, 2000), de même que pour les activités de<br />
prévention (Michaud, 2001). Une telle valorisation des résultats des recherches peut être développée<br />
selon divers axes : publication et dissémination de rapports et d’articles scientifiques, présentation à de<br />
larges publics incluant notamment les parents et divers corps professionnels en contact avec les jeunes,<br />
mobilisation du corps politique et des décideurs, réflexions en petits groupes associant professionnels<br />
de terrain et adolescents et pouvant déboucher sur des propositions concrètes d’action (Michaud et al.,<br />
1994; Narring et al., 1994).<br />
Dans l'éventail des études portant sur la santé des adolescents se dessinent deux approches : la<br />
première donne la primauté aux aspects sociologiques des conduites de santé et cherche à mettre en<br />
évidence le déterminisme psychosocial et perceptuel de ces conduites ("lifestyle"). La seconde, de<br />
nature plus épidémiologique, met plutôt l'accent sur la prévalence des comportements et procède à son<br />
analyse dans divers sous-groupes ou dans le temps (ou les deux), en fonction de facteurs plus objectifs<br />
(région géographique par exemple). Pour permettre une utilisation optimale des résultats, une enquête<br />
de santé à l’échelon national doit pouvoir conjuguer ces deux perspectives, d’où la nécessité de faire<br />
appel à des indicateurs fiables et utilisés de façon identique dans le temps d’une part, et d'autre part<br />
l’importance d’un cadre conceptuel bien défini.<br />
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