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SMASH 2002 - IUMSP

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3.7 Soins et utilisation des services de santé<br />

benzodiazépines était de l’ordre de 10% parmi des jeunes âgés de 13 à 18 ans (Pedersen & Lavik,<br />

1991). Enfin, des auteurs français, lors d’une enquête datant également d’une dizaine d’années (Ledoux<br />

et al., 1994), trouvaient un taux d’utilisation de l’ordre de 20% dans l’année précédant l’enquête, toutes<br />

fréquences d’utilisation confondues, avec une différence filles-garçons marquée (respectivement 27.5%<br />

et 13.8%).<br />

Ces résultats, similaires à d’autres recherches, imposent une réflexion accrue sur l’information des<br />

adolescents, de leurs parents et enfin des professionnels de la santé. Il importe de se demander<br />

notamment si tous ces jeunes utilisateurs sont correctement informés sur les risques potentiels de ces<br />

divers médicaments. En effet, une recherche menée récemment en Allemagne démontre que chez<br />

beaucoup de jeunes, les informations sur la nature, les effets et les risques des médicaments qu’ils<br />

s’administrent sont fort lacunaires (Stoelben et al., 2000).<br />

3.7.2 Consultations<br />

Les études menées en Suisse et ailleurs (Alvin, Marcelli, Fortin, Collinet, & Rosen, 2000 ; Deschamps,<br />

1987 ; Lapointe & Michaud, <strong>2002</strong>; Michaud, Narring, Tschumper, & Wydler, 1995; Narring &<br />

Michaud, 2000) démontrent qu’une part substantielle des adolescents présentant des problèmes de<br />

santé sérieux ne sont pas pris en charge adéquatement, soit parce qu’ils ont de la peine à faire une<br />

démarche auprès d’un médecin, soit que les praticiens ont des difficultés à identifier la problématique<br />

sous jacente à un motif de consultation apparemment banal : cela vaut notamment pour les jeunes<br />

usagers de drogues illicites (Konings, Dubois-Arber, Narring, & Michaud, 1995). On peut donc se<br />

demander si les jeunes manquent d’occasion de régler leurs problèmes de santé plutôt en raison d’une<br />

sous-utilisation du système de soins ou plutôt en raison d’une inadéquation entre le fonctionnement<br />

des praticiens et les besoins propres du jeune consultant. Par ailleurs, la facture liée aux soins<br />

ambulatoires étant en augmentation, on doit aussi se demander dans quelle mesure les jeunes<br />

consultent les médecins plus qu’auparavant, quelle part les adolescents ont dans l’accroissement des<br />

coûts de la santé. C’est dans cette perspective que sont livrés les résultats de ce chapitre consacré aux<br />

nombre et motifs de consultations que les jeunes font chez différents professionnels de la santé. Cette<br />

analyse est complétée par un chapitre consacré spécifiquement à l’usage de médicaments.<br />

Le Tableau 3.7-3 présente la proportion de jeunes qui ont consulté divers professionnels de la santé, à<br />

une ou deux reprises ou plus souvent durant l’année précédant l’enquête. Il existe de larges différences<br />

entre filles et garçons, ces dernières tendant à consulter divers praticiens dans une proportion<br />

beaucoup plus notable que leurs camarades de sexe masculin. On l’a vu (chapitre 3.3.1), les filles<br />

rapportent des problèmes de santé dans une plus forte proportion que les garçons ; ceci explique<br />

probablement en partie la différence de consommation de soins ; il est aussi possible que les jeunes de<br />

sexe féminin aient plus de facilité à demander de l’aide que leurs congénères de sexe masculin. La seule<br />

catégorie de professionnels pour laquelle on n’observe aucune différence selon le sexe est celle des<br />

travailleurs sociaux. Les filles apprenties consultent le gynécologue dans une proportion plus<br />

importante que les élèves, sans doute parce qu’elles tendent à être sexuellement actives dans une plus<br />

large proportion. En revanche, en ce qui concerne les soins donnés par d’autres spécialistes, les<br />

proportions sont plus élevées parmi les élèves que parmi les apprentis, ceci autant chez les filles que les<br />

garçons. Enfin, les consultations chez le psychologue ou le psychiatre semblent légèrement supérieures<br />

chez les garçons élèves que chez les apprentis, la différence entre filles apprenties et élèves étant<br />

négligeable. Cette différence entre apprentis et élèves résultent probablement plus d’un accès facilité à<br />

de tels traitements pour des raisons socio-économiques qu’à une forte différence en termes de<br />

souffrance. Il est aussi possible que les garçons élèves soient à priori plus portés que leurs camarades<br />

apprentis à mettre en mot leur souffrance, ces derniers traduisant alors leur malaise plutôt en acte ou<br />

en symptôme fonctionnels.<br />

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