SMASH 2002 - IUMSP

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3.7 Soins et utilisation des services de santé Filles (%) n = 3380 Garçons (%) n = 4040 Médicaments contre la fatigue 3.5 2.0 Médicaments pour mieux dormir 2.0 1.2 Médicaments contre la nervosité et l’angoisse 5.6 1.6 Médicaments contre la douleur 21.7 11.0 Médicaments contre la constipation 2.4 .8 Médicaments coupe-faim 1.0 .5 Médicaments contre l’acné 8.9 10.5 Tisanes, extraits plantes, vitamines, homéopathie 26.9 16.2 Tableau 3.7-1 Pourcentages de jeunes rapportant l’usage de divers médicaments prescrits, au moins deux à trois fois par mois au cours des 12 derniers mois, selon le sexe (SMASH 2002, Q51) Le tableau suivant donne, sous une forme identique, les pourcentages d’utilisateurs de médicaments non prescrits. En dehors des produits contre l’acné, qui sont en règle générale prescrits, on constate une grande similitude dans les pourcentages de jeunes faisant appel à diverses catégories de médicaments prescrits et non prescrits ; il restera à examiner dans quelle mesure ce sont les mêmes jeunes qui consomment des médicaments prescrits et non prescrits : on pourrait faire l’hypothèse que la prescription de certains produits entraîne à moyen terme leur utilisation non contrôlée voire abusive. Filles (%) n = 3380 Garçons (%) n = 4040 Médicaments contre la fatigue 2.1 1.6 Médicaments pour mieux dormir 1.4 1.0 Médicaments contre la nervosité et l’angoisse 7.7 1.0 Médicaments contre la douleur 17.3 5.8 Médicaments contre la constipation 2.0 .3 Médicaments coupe-faim 1.7 .4 Médicaments contre l’acné 2.5 3.8 Tisanes, extraits plantes, vitamines, homéopathie 28.9 17.3 Tableau 3.7-2 Pourcentages de jeunes rapportant l’usage de divers médicaments non prescrits, au moins deux à trois fois par mois au cours des 12 derniers mois, selon le sexe (SMASH 2002, Q51) Les chiffres élevés enregistrés dans notre étude corroborent les résultats d’une enquête réalisée il y a quelques années dans le canton de Vaud (Jaquier et al., 1998) et selon laquelle près de 7% du collectif interrogé rapportait un recours fréquent à des médicaments psychotropes pour divers motifs parmi lesquels le stress scolaire, les troubles du sommeil et la déprime jouaient le rôle le plus important. Dans une enquête similaire réalisée il y a une dizaine d’années à Oslo, le taux d’utilisation des 153
3.7 Soins et utilisation des services de santé benzodiazépines était de l’ordre de 10% parmi des jeunes âgés de 13 à 18 ans (Pedersen & Lavik, 1991). Enfin, des auteurs français, lors d’une enquête datant également d’une dizaine d’années (Ledoux et al., 1994), trouvaient un taux d’utilisation de l’ordre de 20% dans l’année précédant l’enquête, toutes fréquences d’utilisation confondues, avec une différence filles-garçons marquée (respectivement 27.5% et 13.8%). Ces résultats, similaires à d’autres recherches, imposent une réflexion accrue sur l’information des adolescents, de leurs parents et enfin des professionnels de la santé. Il importe de se demander notamment si tous ces jeunes utilisateurs sont correctement informés sur les risques potentiels de ces divers médicaments. En effet, une recherche menée récemment en Allemagne démontre que chez beaucoup de jeunes, les informations sur la nature, les effets et les risques des médicaments qu’ils s’administrent sont fort lacunaires (Stoelben et al., 2000). 3.7.2 Consultations Les études menées en Suisse et ailleurs (Alvin, Marcelli, Fortin, Collinet, & Rosen, 2000 ; Deschamps, 1987 ; Lapointe & Michaud, 2002; Michaud, Narring, Tschumper, & Wydler, 1995; Narring & Michaud, 2000) démontrent qu’une part substantielle des adolescents présentant des problèmes de santé sérieux ne sont pas pris en charge adéquatement, soit parce qu’ils ont de la peine à faire une démarche auprès d’un médecin, soit que les praticiens ont des difficultés à identifier la problématique sous jacente à un motif de consultation apparemment banal : cela vaut notamment pour les jeunes usagers de drogues illicites (Konings, Dubois-Arber, Narring, & Michaud, 1995). On peut donc se demander si les jeunes manquent d’occasion de régler leurs problèmes de santé plutôt en raison d’une sous-utilisation du système de soins ou plutôt en raison d’une inadéquation entre le fonctionnement des praticiens et les besoins propres du jeune consultant. Par ailleurs, la facture liée aux soins ambulatoires étant en augmentation, on doit aussi se demander dans quelle mesure les jeunes consultent les médecins plus qu’auparavant, quelle part les adolescents ont dans l’accroissement des coûts de la santé. C’est dans cette perspective que sont livrés les résultats de ce chapitre consacré aux nombre et motifs de consultations que les jeunes font chez différents professionnels de la santé. Cette analyse est complétée par un chapitre consacré spécifiquement à l’usage de médicaments. Le Tableau 3.7-3 présente la proportion de jeunes qui ont consulté divers professionnels de la santé, à une ou deux reprises ou plus souvent durant l’année précédant l’enquête. Il existe de larges différences entre filles et garçons, ces dernières tendant à consulter divers praticiens dans une proportion beaucoup plus notable que leurs camarades de sexe masculin. On l’a vu (chapitre 3.3.1), les filles rapportent des problèmes de santé dans une plus forte proportion que les garçons ; ceci explique probablement en partie la différence de consommation de soins ; il est aussi possible que les jeunes de sexe féminin aient plus de facilité à demander de l’aide que leurs congénères de sexe masculin. La seule catégorie de professionnels pour laquelle on n’observe aucune différence selon le sexe est celle des travailleurs sociaux. Les filles apprenties consultent le gynécologue dans une proportion plus importante que les élèves, sans doute parce qu’elles tendent à être sexuellement actives dans une plus large proportion. En revanche, en ce qui concerne les soins donnés par d’autres spécialistes, les proportions sont plus élevées parmi les élèves que parmi les apprentis, ceci autant chez les filles que les garçons. Enfin, les consultations chez le psychologue ou le psychiatre semblent légèrement supérieures chez les garçons élèves que chez les apprentis, la différence entre filles apprenties et élèves étant négligeable. Cette différence entre apprentis et élèves résultent probablement plus d’un accès facilité à de tels traitements pour des raisons socio-économiques qu’à une forte différence en termes de souffrance. Il est aussi possible que les garçons élèves soient à priori plus portés que leurs camarades apprentis à mettre en mot leur souffrance, ces derniers traduisant alors leur malaise plutôt en acte ou en symptôme fonctionnels. 154
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